Il s’est jeté dans l’œuvre nihiliste, et sans cesse il débat mentalement l’utilité de ce sacrifice. […] Mais son intelligence lui démontre sans cesse la beauté du parti qu’il a pris. […] S’il connaît l’avortement habituel de nos tentatives, l’inutilité de la bonne volonté, la part indestructible d’égoïsme et de mal dans les plus beaux actes, il perçoit les causes infiniment secondes de toutes ces dissonances et n’ignore pas la goutte de bien qui s’insinue sans cesse dans les choses les plus laides. […] Il connaît tout le ridicule des plans forgés d’avance et sans cesse déroulés, toute la futilité des passions crues éternelles, la vanité des spéculations philosophiques, les vacillations des plus belles volontés. […] Ce désenchanté de la vie a la plus vive horreur de la mort et de la vieillesse : « … Puis tout à coup, comme de la neige qui nous tombe sur la tête, voir arriver la vieillesse et avec elle sa compagne, la crainte de la mort, cette crainte qui nous mine et nous ronge sans cesse, puis enfin le plongeon dans l’abîme.
Je choisirai, dans tous, les idées éparses sur les philosophes et sur les princes ; car ce sont les deux objets dont il s’occupe sans cesse. […] Il est près du trône, et ta main y puise sans cesse : mais nous ne voyons point celui des gémissements, des larmes et du sang : il n’y en a point d’où se verse la terreur ; ou si ce tonneau fatal existe, il est fermé de toutes parts. […] Au lieu des moissons et des fruits de la terre qu’on nous arrachait, reçois des fruits qui ne se flétriront pas ; ce sont ceux de la gloire : c’est elle qui sans cesse renouvelle l’empire d’Auguste, qui empêche Trajan de vieillir, qui tous les jours ressuscite Marc-Aurèle. […] La persécution cessa ; et cet empereur assassin, ce barbare incendiaire, ce chrétien persécuteur d’autres chrétiens, publia un édit, par lequel il défendait qu’on employât désormais ni autorité, ni menaces pour faire changer personne de religion. […] dit-il ailleurs, pardonnez-moi, si le désir que l’empereur témoigne de m’entendre, m’inspire peut-être un noble orgueil ; il se lasse d’entendre le langage de la vérité, et il permettra plutôt au guerrier de cesser de combattre, qu’au philosophe de se taire. » Dans un discours à Théodose, il rappelle le jour ou cet empereur, prêt à partir pour l’Occident, lui confia son fils en présence du sénat et du peuple.
La famille sadducéenne de Hanan garda encore longtemps le pontificat, et, plus puissante que jamais, ne cessa de faire aux disciples et à la famille de Jésus la guerre acharnée qu’elle avait commencée contre le fondateur. […] Sans cesse pressé par cette femme ambitieuse, qui le traitait de lâche parce qu’il souffrait un supérieur dans sa famille, Antipas surmonta son indolence naturelle et se rendit à Rome, afin de solliciter le titre que venait d’obtenir son neveu (39 de notre ère). […] Mais le jour viendra où la séparation portera ses fruits, où le domaine des choses de l’esprit cessera de s’appeler un « pouvoir » pour s’appeler une « liberté. » Sorti de la conscience d’un homme du peuple, éclos devant le peuple, aimé et admiré d’abord du peuple, le christianisme fut empreint d’un caractère originel qui ne s’effacera jamais.
Ils venoient sans cesse m’offrir Et leur estime et leur tendresse ; Ils disoient qu’ils souffroient sans cesse, Et moi je les laissois souffrir. […] Ses chagrins la consumeront ; Elle séchera de tendresse, Et ceux qui la suivoient sans cesse Éternellement la fuiront.
Placé dès 1813 à la bibliothèque du Roi, dont il est, depuis 1832, l’un des conservateurs, il ne cessa de vivre à la source de l’érudition et de la connaissance littéraire la plus variée et la plus abondante. […] Magnin n’a pas cessé un moment de penser ainsi, et, comme critique, il a donné la main aux deux triomphes177. […] Il porta tout aussitôt et ne cessa de garder les qualités antiques dans l’adoption des œuvres et des doctrines nouvelles. […] Magnin, si aguerries et si bien conservées, ne cessent pas de longtemps leur emploi, dussent-elles n’intervenir qu’avec choix et discrétion, en prenant leur moment. […] Il y a déjà longtemps que, voyant s’accumuler les matériaux et les documents sur ces origines que chaque découverte faisait reculer sans cesse, M.
Voilà bien l’amour, tel qu’il mérite d’être rappelé sans cesse, tel qu’on l’a vu en de tendres exemples. […] La plus prudente discrétion, il est vrai, ne cessait de régler leurs rapports. […] Il en avait ri autrefois, il s’en irritait désormais, car il lui fallait adorer Mme de Pontivy dans ce cadre, et l’en séparer sans cesse par la pensée. […] Ils étaient bien d’accord à former ensemble ces vœux, sur lesquels ils reportaient et variaient sans cesse leur présent bonheur. […] Elle n’eut pas à s’efforcer beaucoup ni à raffiner les ruses ; la flamme revint naturelle, où l’ardeur n’avait pas cessé.
À peine le malade est-il abandonné à lui-même, à peine a-t-on cessé de l’exciter, que le phénomène se reproduit. […] Baillarger vit les objets se couvrir de gaze, « c’était, dit-il, surtout dans l’obscurité et quand je cessais d’appliquer mon esprit35 ». […] On le saigne au pied : les visions persistent, accompagnées d’insomnies opiniâtres ; on lui applique un bandeau sur les yeux ; aussitôt elles cessent, et reviennent dès qu’on ôte le bandeau, jusqu’à ce que le malade le garde sans interruption pendant toute une nuit et une partie du jour. […] Pendant une durée de six à dix minutes, j’avais tendu mon regard vers les montagnes dont la couleur, selon les diverses altitudes et profondeurs, flottait entre le violet, le brun et le vert sombre, et je m’étais en vain fatigué lorsque je cessai et m’en allai. […] Sitôt qu’il cesse par l’hypertrophie ou l’atrophie d’un élément, nous sommes fous, en totalité ou en partie.
Byron montrait, dès dix-huit ans, au sortir de Harrow, l’ongle du lion littéraire qu’il était et qu’il continua d’être… Chateaubriand, dans ses Mémoires d’outre-tombe, n’oublia jamais qu’il était Chateaubriand, et ce grand Lettré, qui dans sa prose fut aussi un poète, n’a pas cessé de se mirer littérairement dans toutes les pages de ses Mémoires, l’écrin de ses plus éclatants bijoux, aux feux, là, concentrés. […] C’est, à son début dans la vie, le naturel en action de cet homme qui est bien plus que naturel, qui est tout nature, qui ne cessera jamais de l’être, et qui, quand un jour il deviendra sublime, sera, sans cesser d’être naturel, idéal. […] On ne s’étonne plus de la grâce de bucolique qui, partout, dans ses œuvres poétiques, se mêle sans cesse au lyrisme grandiose de Lamartine, quand on voit de quel nid était sorti le rossignol qui chantait inextinguiblement en lui, quand l’aigle, qui y était aussi, ne criait pas… La première impression que reçut son génie, cette première impression dont nous restons marqués à jamais, fut l’impression de la maison de son père, où il était né parmi les pasteurs, comme Virgile, et les vendangeurs du Mâconnais.
sur mon cœur cessez de rien prétendre ; Cessez de le faire souffrir : Le Ciel ne l'a pas fait si sensible & si tendre Pour aimer ce qui doit périr.
De l’excellence de leurs chants L’art des pantomimes, celui des comédiens qui sçavoient executer la déclamation partagée en deux tâches, l’art des compositeurs de déclamation, en un mot, plusieurs des arts subordonnez à la science de la musique seront péris, suivant les apparences, quand les représentations somptueuses qui avoient donné l’être à la plûpart de ces representations, et qui faisoient subsister ceux qui les cultivoient, auront cessé sur le théatre de Marcellus et sur les autres théatres vastes et capables de contenir des milliers de spectateurs. […] J’ai voulu dire seulement que le théatre de Marcellus et les autres théatres magnifiques furent détruits ou devinrent inutiles par le dommage qu’ils avoient souffert, et que ces représentations somptueuses qu’on y donnoient cesserent, mais je n’ai pas prétendu dire que toute représentation de comédies ait cessée, au contraire, je crois que dans Rome et dans les autres grandes villes qui avoient essuïé les mêmes malheurs que cette capitale, on commença dès que les temps furent redevenus moins orageux, à joüer des pieces de théatres, mais sans l’appareil ancien. […] D’ailleurs, ce fut l’évêque qui fit cesser le desordre. " il n’y a pas encore long-temps, c’est la traduction du latin, que les danseurs osoient venir exercer leur art dans ce lieu si respectable, et jusques sur le tombeau de notre saint martyr.
Qu’un roi indolent cesse de punir le méchant, et le plus fort martyrisera le plus faible. […] Dans l’état où il est réduit, il n’a pas même le triste bonheur de s’ignorer ; il faut qu’il se contemple sans cesse, et il ne peut se contempler sans rougir ; sa grandeur même l’humilie, puisque ses lumières, qui l’élèvent jusqu’à l’ange, ne servent qu’à lui montrer dans lui des penchants abominables qui le dégradent jusqu’à la brute. […] L’insensé obéit, et il appelle sa lâcheté bonheur ; mais il ne peut se défaire de cette autre volonté incorruptible dans son essence, quoiqu’elle ait perdu son empire, et le remords, en lui perçant le cœur, ne cesse de lui crier : En faisant ce que tu ne veux pas, tu consens à la loi. […] « Ainsi s’accomplit sans cesse, depuis le ciron jusqu’à l’homme, la grande loi de la destruction violente des êtres vivants. […] L’ambition naturelle, qui n’avait jamais cessé de lui faire sentir sa valeur comme homme politique, lui faisait sans cesse tourner ses regards vers Turin, pour voir si on ne l’appellerait pas au ministère.
Qui de nous ne connaît ce démon que Freud appelle censure et qui fait sans cesse si subtilement notre toilette morale ? […] J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. […] Ici, je dois me munir de la même intrépidité dont il n’a cessé de faire preuve. […] Ne nous sommes-nous pas sans cesse sentis inertes en regard de la légèreté, de la vitesse de notre sentiment ? […] Ou plus simplement encore : une idée cesse en eux ; ils cessent de penser que cette grande nuit impénétrée et décourageante de notre âme puisse être ce pour quoi nous la prenions : du vide et du néant.
Un homme a ajouté aux travaux d’un homme ; un siècle a ajouté aux lumières d’un siècle ; et c’est ainsi qu’en joignant et perpétuant leurs efforts, les générations qui se reproduisent sans cesse ont balancé la faiblesse de notre nature, et que l’homme, qui n’a qu’un moment d’existence, a jeté dans l’étendue des âges la chaîne de ses connaissances et de ses travaux, qui doit atteindre aux bornes de la durée. […] Il conçut que le plus grand besoin qu’apportent les spectateurs au théâtre, le plus grand plaisir qu’ils puissent y goûter, est de se trouver dans ce qu’ils voient ; que si l’homme aime à être élevé, il aime encore mieux être attendri, peut-être parce qu’il est plus sûr de sa faiblesse que de sa vertu ; que le sentiment de l’admiration s’émousse et s’affaiblit aisément ; que les larmes douces qu’elle fait répandre quelquefois sont en un moment séchées, au lieu que la pitié pénètre plus avant dans le coeur, y porte une émotion qui croît sans cesse et que l’on aime à nourrir, fait couler des larmes délicieuses que l’on ne se lasse point de répandre, et dont l’auteur tragique peut sans cesse rouvrir la source, quand une fois il l’a trouvée. […] Est-ce Corneille, qui pèche à tout moment contre cet art, même dans ses scènes les plus heureuses ; qui fait raisonner l’amour avec une subtilité sophistique, et déclamer la douleur avec emphase, qui mêle sans cesse la familiarité populaire au ton de l’héroïsme ? […] Sa voix qui enchantait la France, ne blessera plus vos oreilles par de nouveaux accens ; et peut-être allez-vous lui pardonner sa gloire, quand il cessera de l’augmenter. […] Et si vous voulez avoir sans cesse sous les yeux des exemples de ce beau et de ce vrai, relisez sans cesse Racine.
C’est donc sous l’invocation souveraine et après s’être agenouillé qu’il prend la plume ; c’est dans une pensée de recueillement et de piété qu’il entreprend ce compte rendu quotidien, continué pendant dix-sept ans entiers, et qui ne cessera que seize jours avant sa mort. […] Son bonheur serait d’étudier sans dérangement jusqu’à l’heure du dîner : les jours où il peut le faire sont des jours heureux, silencieux, et, par là même, ceux qui tiennent le moins de place en son journal ; il les exprime en deux lignes : « Le matin, (saint) Basile ; après le dîner, préparation de ma leçon, puis la leçon (Casaubon est professeur) ; ensuite un repas léger, Basile ; le reste à l’ordinaire. » Voilà le cercle où il aimerait à tourner sans cesse. […] La vue de cette Église bien ordonnée rendit un peu de repos à son esprit inquiet : surtout personne ne le tourmentait plus sur sa foi : il cessa d’être, comme il disait, sur le tranchant du rasoir. […] Sa femme cependant accouche toujours, et comme pour remplacer Jean, cet aîné que le père n’a pas pour cela cessé d’aimer, elle lui donne un petit Jacques, qu’on nomme ainsi parce que le roi veut bien faire aux parents l’honneur de le tenir au baptême. […] Mais, si odieuse que lui paraisse la tyrannie pontificale, il dit ailleurs que s’il lui fallait absolument choisir, il la trouverait encore préférable à la licence effrénée qui innove sans cesse dans le dogme, et à l’horrible anarchie qui en est la suite. — Casaubon, dans sa haine et sa peur des excès, était en religion ce que bien des honnêtes gêna de notre connaissance sont en politique.
Les derniers jours que passa Guérin à La Chênaie eurent de la douceur, mais une douceur souvent troublée ; il sentait en effet que cette vie de retraite allait cesser et que l’époque des vacances amènerait pour lui la nécessité d’un parti à prendre. […] Il n’est pas fait pour ces passions où l’on dit : Vous aimer, vous voir, ou cesser d’exister ! […] On eût dit, à voir bondir les vagues, ces innombrables cavaleries de Tartares qui galopent sans cesse dans les plaines de l’Asie. […] C’est comme un nuage d’encens invisible que je respire sans cesse. […] Et alors, qu’elle cesse ; car ce que j’écris, ce que j’ai écrit et ce que j’écrirai ne vaudra jamais le sommeil d’un atome.