La première phrase de ce discours est difficile et délicate à traduire ; Cicéron y dit : « S’il y a en moi quelque talent (et je sens combien ce talent est peu de chose, quod sentio quam sit exiguum), si j’ai quelque habitude de la parole… c’est à Archias que je le dois. » On assure que Patru mit quatre ans avant de se fixer sur la traduction qu’il donnait de cette première phrase ; il y revint encore dans la seconde édition, qui ne parut que trente-deux ans après la première ; et, dans les deux cas, il manqua le point essentiel, le Sentio quam sit exiguum, ce correctif que Cicéron apporte aussitôt à son propre éloge. […] Ne me va point dire : Turpe senex miles ; car en tout cas on peut être capitaine et conquérant à tout âge : et en amour, pourvu qu’on y réussisse, on y a toujours bonne grâce. […] Chacun comprit ; le courage revint aux timides, et le cas fut jugé.
Si tous les Mémoires des derniers volumes du Recueil de la même Académie étoient travaillés avec autant de soin, on ne seroit pas dans le cas de se plaindre que l’érudition a dégénéré parmi nous.
Nous ignorons si celui-ci a des prétentions ; en ce cas, il seroit très à plaindre, selon l’Auteur des Mémoires littéraires, bien capable de le guérir de cette illusion.
Cet Auteur, qui passoit la plus grande partie de son temps au cabaret, avoit tant d'aversion pour l'eau, que, pour marquer le peu de cas qu'il faisoit d'un homme dont il avoit à se plaindre, je te méprise, lui disoit-il dans sa colere, comme un verre d'eau.
En vain y chercheroit-on un plan, un sujet, de la liaison, de la vraisemblance ; tout y est confondu ; ce n’est qu’une ivresse perpétuelle, qui produit de temps en temps quelques saillies, dont les honnêtes gens ne doivent pas faire assez de cas, pour s’en amuser aux dépens du goût & des mœurs.
Il la conserve encore parmi ceux qui font plus de cas des choses, que de la maniere, du ton, & de l’arrangement des mots.
En tout cas, ils sentent que des spéculations de cabinet ne doivent pas devenir des prédications de carrefour. […] En tout cas, ce n’est pas lui qui la mène, il n’est pas responsable de son jeu. […] Au milieu d’eux le secrétaire d’ambassade de Naples, Galiani, un joli nain de génie, sorte de « Platon ou de Machiavel avec la verve et les gestes d’arlequin », inépuisable en contes, admirable bouffon, parfait sceptique, « ne croyant à rien, en rien, sur rien497 », pas même à la philosophie nouvelle, défie les athées du salon, rabat leurs dithyrambes par des calembours, et, sa perruque à la main, les deux jambes croisées sur le fauteuil où il perche, leur prouve par un apologue comique qu’ils « raisonnent ou résonnent, sinon comme des cruches, du moins comme des cloches », en tout cas presque aussi mal que des théologiens. « C’était, dit un assistant, la plus piquante chose du monde ; cela valait le meilleur des spectacles et le meilleur des amusements. » Le moyen, pour des nobles qui passent leur vie à causer, de ne pas rechercher des gens qui causent si bien ! […] En effet, dans ce cas, il est comme au théâtre ; or au théâtre on veut s’amuser, et d’abord ne pas être gêné. […] À ce moment interviennent les architectes nouveaux, avec leurs raisonnements spécieux et leurs plans tout faits, démontrant que tous les grands édifices publics, religions, morales, sociétés, ne peuvent manquer d’être grossiers et malsains, puisque jusqu’ici ils ont été bâtis de pièces et de morceaux, au fur et à mesure, le plus souvent par des fous et par des barbares, en tout cas par des maçons, et toujours au hasard, à tâtons, sans principes.
La langue d’oïl ne possédait que deux cas : certes, ce n’était pas un mécanisme très compliqué ; mais, dans cet âge enténébré, c’était encore trop pour les intelligences et, quand l’ordre renaquit, quand la France fut sortie du chaos, le français moderne, fils de la langue d’oïl, avait perdu sur la route un des deux cas qui embrouillèrent si fort les bonnes gens de cette malheureuse époque. […] Ainsi l’estime méritée par une littérature, glorieuse rejaillit en considération sur les littérateurs, même sur ceux des générations suivantes, comme, par un cas semblable et inverse, une décadence momentanée de leur art les fait descendre, eux et leurs successeurs, du rang qu’ils occupaient dans la société. […] » En revanche, après des années où les forces vives de la nation ont été détournées vers d’autres activités, comme ce fut le cas dans l’orgie militaire du premier Empire, il semble qu’un chemin de velours s’ouvre aux débutants : « Michelet raconte63 que, quand il sortit du collège, les libraires se jetaient sur le moindre écolier pour en faire un homme de lettres. […] Le cas se présente au xviiie siècle.
M. de Voltaire, par exemple, est dans ce cas. […] « N’est-ce pas assez, ajoute le même écrivain, d’avoir à craindre un mauvais succès, malgré les peines qu’on se donne, sans attendre encore, dans le cas de la plus grande réussite, des brocards de théâtre qui divertissent le public à nos dépens. » Il est à remarquer que ce discours sur la parodie fut composé à l’occasion de celle d’Inès de Castro. […] On lui a répondu que, de quelques cas particuliers, il ne pouvoit pas tirer une preuve générale en faveur de son sentiment. […] Elle porte, qu’en cas que « les comédiens règlent tellement des actions du théâtre, qu’elles soient toujours exemptes d’impureté, il vouloit que leur exercice, qui peut innocemment divertir ses sujets de diverses occasions mauvaises, ne puisse leur être imputé à blâme, ni nuire à leur réputation dans le commerce public ». […] Sans cet arrêt, Floridor se fût trouvé dans le cas de ce chevalier Romain qui, après avoir été forcé, par l’empereur, de paroître sur le théâtre, dit : J’y suis monté chevalier Romain, & j’en descends Histrion.
L’Historien de l’Académie veut, sans doute, le louer de son assiduité aux Assemblées, mérite peu intéressant pour le Public ; ou peut-être fait-il allusion à la vaste & profonde érudition de M. de Meziriac : en ce cas, il fait plus d’honneur à l’Académie Françoise, qu’elle ne mérite.
On fait encore cas de ses Notes sur le Menagiana ; mais un de ses meilleurs Ouvrages en Prose, est sa Dissertation sur le Livre de tribus Impostoribus, où il prouve que cette horrible Production n’a jamais existé, du moins en Latin.
On est assez constamment dans le cas de remarquer que les Eleves des Grands Maîtres sont toujours, ou presque toujours, des hommes médiocres.
On dit que ses Sermons ont eu du succès dans le débit ; en ce cas, il est fâcheux pour leur Auteur qu'on les ait imprimés.
Que le costume y soit bien observé, j’y consens ; mais c’est de toutes les parties de la peinture, celle dont je fais le moins de cas.
Les Gens de l’Art font cas des Mémoires, des Traités, des Dissertations & des Ouvrages qu’il a composés pour leur instruction.