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1718. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Ceux-ci arrivaient avec une formation déjà acquise, celle de l’ancien régime. […] Parfois besognes de librairie, il n’arrive presque jamais qu’on y lise trois pages sans tomber sur un raccourci, une maxime ou une image de génie illuminateur. […] Au contraire, lorsqu’il s’agissait surtout pour un écrivain de se conformer à un modèle, de se soumettre aux lois d’un genre, le moment arrivait rapidement où l’on ne pouvait plus que répéter ce qu’avaient trouvé et fait les premiers arrivés. […] Il arrive qu’aujourd’hui elle lui nuise plutôt que de le servir. […] Hugo y est presque arrivé, cependant, en 1885, et, comme disait Royer-Collard de M. 

1719. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Dans le même temps, la svelte amazone arrivait à fond de train. […] Elles arrivaient par bandes, se ralliaient, se pressaient contre le rocher de la Maure. […] Mais voyez ce qui arrive aujourd’hui ! […] En en cherchant l’issue, il arrive au pied d’un colline éclairée à son sommet des premiers rayons du soleil levant. […] Ils arrivent sur les bords de l’Achéron, où le vieux nocher Caron passe dans sa barque les âmes damnées.

1720. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Combien de fois arrive-t-il qu’une pièce, fasse courir tout Paris, sans, que les spectateurs, même lettrés, sachent précisément qui l’a écrite ? […] Cependant il arrive, exceptionnellement, que de grands écrivains n’entrent dans l’immortalité qu’après leur mort et quelquefois longtemps après. […] Comme le gendarme de l’opérette, toujours il serait arrivé trop tard. […] Car il leur arrive d’expier d’une bien cruelle façon la généreuse imprudence d’avoir vu plus haut et plus loin que leur entourage de myopes et d’aveugles. […] D’où et comment m’arrivent-elles ?

1721. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Comme il arrive d’ordinaire aux grands écrivains, la popularité est venue à lui. […] Un demi-sourire terne habite uniformément sur ses lèvres… » Là-bas, près de ce substitut empaillé et de B…, cet académicien arrivé par les dîners, qu’est-ce que ce menton rasé et ces favoris noirs ? […] Comment ces hommes et ces sociétés sont-ils arrivés à l’existence ? […] Il se peut que nous arrivions à un tournant et que nous soyons sur le point d’assister à un changement de front. […] Couronnons nos fronts de guirlandes fleuries. » Le sage supporte la vie ; il arrive même jusqu’à l’aimer, parce qu’il a su découvrir les deux principales sources d’éternelle consolation.

1722. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Cette génération arrive aux affaires publiques, à la notoriété littéraire, aux grandes entreprises d’exploration ou de science. […] Enfin, le vent se calme et on arrive au pays des kermesses. […] C’est arrivé comme je le dis. […] Avec le vent du sud, qui pousse vers Kiev les voiliers du Dnieprg, arrivent des idées nouvelles. […] Nous arrivons à Olympie par la route d’Athènes.

1723. (1888) Impressions de théâtre. Première série

» Elle ouvre la boite ; une épaisse vapeur en sort ; Psyché s’évanouit… Arrivent Vénus et l’Amour. […] Ou plutôt il se serait dit : « Cela ne pouvait manquer d’arriver. […] De quelle Université arrive Perdican ? […] Cependant, ce qui devait arriver arrive : Froufrou est tentée ; elle croit aimer M. de Valréas ; elle est prise de peur ; elle veut changer de vie et réclame la place qu’elle a abandonnée à sa sœur. […] » Sartorys arrive ; il rapporte à Froufrou sa dot, qu’elle lui avait renvoyée : il n’en veut pas.

1724. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Comment arriver à constituer un Etat qui réalise cet idéal ou qui en approche ? […] C’est ce qui est arrivé en Grèce « lorsque les rois de Macédoine obtinrent une place parmi les Amphictyons. » Ces considérations si justes sont applicables même aux alliances ; car une alliance est une demi-confédération. […] ça, monsieur le jeune homme, il est bon de vous former le jugement ; pour cet effet on vous enjoint d’étudier la Somme de saint Thomas d’Aquin…  » — Dans une autre lettre : « … Ce qui vient d’arriver à Abbeville est d’une nature bien différente [de l’affaire Calas] . […] I). — Mais ceci est le langage d’un libéral, langage qu’il est arrivé à Auguste Comte de parler quelquefois. […] Le danger encore (et celui-ci est bien plus grave) : parce que, vous aussi, et non pas seulement vos ennemis, vous lirez la Bible comme livre inspiré et divin et qui ne peut avoir tort, et il vous en restera quelque chose en l’esprit, et il vous arrivera de vous inspirer du livre inspiré.

1725. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVII » pp. 153-157

. — Eh bien, il fait de même dans ses exposés politiques, et, quand il arrive à la portion positive, organique, à l’indication précise des voies et moyens, il met des points et passe outre.

1726. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVI » pp. 301-305

Sa peinture de la gloire de Casimir Delavigne, contrastant avec cet amour de l’obscurité, a eu du charme, ce qui ne lui arrive pas toujours, et, quand il a caractérisé M.

1727. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIX » pp. 316-320

Il arriva même, je pense, que pour élargir un peu cette route disputée, il y eut quelques jeunes critiques plus osés qui n’hésitèrent pas à faire sauter (surtout du côté de Racine) quelque portion du marbre sacré, quelque coin des degrés de ces temples augustes.

1728. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIII » pp. 332-336

Des villes d’Italie où j’osai, jeune et svelte, Parmi ces hommes bruns montrer l’œil bleu d’un Celte, J'arrivais, plein des feux de leur volcan sacré, Mûri par leur soleil, de leurs arts enivré ; Mais, dès que je sentis, ô ma terre natale, L'odeur qui des genêts et des landes s’exhale, Lorsque je vis le flux, le reflux de la mer, Et les tristes sapins se balancer dans l’air, Adieu les orangers, les marbres de Carrare, Mon instinct l’emporta, je redevins barbare, Et j’oubliai les noms des antiques héros, Pour chanter les combats des loups et des taureaux !

1729. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet. (suite et fin.) »

On n’arrive d’ordinaire à produire ce sentiment de la réalité dans l’esprit des lecteurs qu’avec un art infini et des lenteurs, des préparations extrêmes, par des analyses rapprochées, des témoignages rapportés, des narrations sincères, lucides, fidèles.

1730. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « de la littérature de ce temps-ci, a propos du « népenthès » de m. loève-veimars (1833). » pp. 506-509

Dites que cette littérature est ignorante, sans critique, se jetant à l’étourdie à travers tout, pleine de méprises, de quiproquos et de bévues que personne ne relève, ne prenant les choses et les hommes graves du passé que dans un caprice du moment ; s’en faisant une contenance, un trait de couleur, un sujet de charmante et folle fantaisie ; et quand il s’agit d’être érudite, l’étant d’une érudition d’hier, toute de parade, soufflée et flatueuse : et voilà qu’on peut vous nommer, même dans les jeunes, des esprits patients, analytiques, circonspects, en quête de l’antique et lointaine érudition, de celle à laquelle on n’arrive qu’à travers les langues, les années et les préparations silencieuses d’un régime de Port-Royal.

1731. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — II »

Nous serons ici courts et rapides, car le public est rebattu, et nous arrivons tard ; la critique est un peu boiteuse comme le châtiment.

1732. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sainte-Beuve, Charles-Augustin (1804-1869) »

Il quitte Baïf, revient à Mme Swetchine, se repose avec Théophile Gautier, caresse l’antiquité, coquette avec la nouveauté, effleure tout, illumine tout, ne se contredit jamais, se modifie sans cesse, fait étinceler les points saillants, arrive aux profondeurs, ne s’y attarde pas, et ne s’arrête que si un scrupule de millésime ou une erreur de nom propre le met en désarroi.

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