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2764. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

Annonce-t-il le noble amour de l’immortalité, lorsqu’aux enfers, interrogé par Ulysse s’il est satisfait de ce séjour, il répond qu’il aimerait mieux vivre encore, et être le dernier des esclaves ?

2765. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Dans cette flagrante discussion qui met aux prises les théâtres et l’école, le public et les académies, on n’entendra peut-être pas sans quelque intérêt la voix d’un solitaire apprentif de nature et de vérité, qui s’est de bonne heure retiré du monde littéraire par amour des lettres, et qui apporte de la bonne foi à défaut de bon goût, de la conviction à défaut de talent, des études à défaut de science. […] C’est en furetant la chronique, ce qu’il fait avec amour, c’est en fouillant au hasard les mémoires anglais du dix-septième siècle, qu’il fut frappé de voir se dérouler peu à peu devant ses yeux un Cromwell tout nouveau.

2766. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

être pour d’autres âmes — Le calice de vaillance en quelque grande agonie, — Allumer de généreuses ardeurs, nourrir de pures amours, — Être la douce présence du bien partout diffus— Et dans sa diffusion toujours plus intense23 » ; — qui ne reconnaît là l’idée même du catholicisme ou de la catholicité, pour mieux dire, mêlée avec l’idée de la vertu du sacrifice ? […] C’est un Dieu jaloux que le Dieu de Luther et de Calvin, et il inspire plus de crainte que d’amour.

2767. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Et les murs de nos somptueuses et maussades demeures se couvrent des images d’un bonheur que nous regrettons, et les animaux de Berghem ou de Paul Potter paissent sous nos lambris, parqués dans une riche bordure ; et les toiles d’araignée d’Ostade sont suspendues entre des crépines d’or, sur un damas cramoisi ; et nous sommes dévorés par l’ambition, la haine, la jalousie et l’amour ; et nous brûlons de la soif de l’honneur et de la richesse, au milieu des scènes de l’innocence et de la pauvreté, s’il est permis d’appeller pauvre celui à qui tout appartient. […] Allez à l’académie, et proposez-y seulement ce sujet tout simple qu’il est : demandez qu’on vous montre l’amour volant au-dessus du globe pendant la nuit, tenant, secouant son flambeau, et fesant pleuvoir sur la terre, à travers le nuage qui le porte, une rosée de gouttes de feu entremêlées de flèches.

2768. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Je constate que l’amour de la patrie est un sentiment démodé. […] Je me retrouve dans une vie d’étudiant, de clerc d’avoué sans le sou, condamné à de basses amours, mal à l’aise dans un milieu de camarades et d’amis, bas, vulgaires, bourgeois, ne comprenant rien aux aspirations artistiques et littéraires qui me tourmentaient, et m’en plaisantant avec la raison mûre de vieux parents. […] Intercaler là-dedans le souvenir angélique de nuits d’amour, passées à l’hôtel de Flandres, à Bruxelles, nuits semblant bercées par l’orgue de l’église mitoyenne. […] Ces petits carnets, c’est la confession amoureuse de l’actrice, pendant ses amours avec les deux hommes.

2769. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Dumas) que son amour relève une fille perdue dont il a fait sa maîtresse. […] Quand Mme Delphine de Girardin apprit qu’il allait débuter par : les Jeux de l’Amour et du Hasard, elle s’écria : — Ce seront donc les joues de l’amour et du hasard !

2770. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

Il a manqué un je ne sais quoi à la défense ; on n’y a point senti cette inquiétude, cette vigilance de tous les instants, cet ardent amour qui décèle les vrais pères.

2771. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

On a l’explication de ce phénomène ironique, si l’on remarque que le pessimisme chrétien, négateur de la vie, a collaboré pour fonder cette société moderne avec un faisceau de forces beaucoup plus puissantes et qui le contredisaient, avec toutes les forces de la vie : l’égoïsme individuel, l’amour des biens immédiats, la passion de dominer, de posséder les meilleures choses, toute la frénésie qui fixe des buts à l’activité et développe l’énergie par la concurrence.

2772. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

» Et tout le long du chemin, c’était un réveil de son plus fin et de son plus caustique esprit, à l’encontre des bandes de bourgeois que nous traversions : « Mais tu ne dis rien, me jeta-t-il, après un mot charmant sur un couple de vieilles amours, ça te fait de la peine de me voir comme ça, hein ? 

2773. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

La bouche garde le silence Pour écouter parler le cœur34 ; sa parole intérieure reste calme ; elle ne peut s’élever jusqu’à l’inspiration ; si, dans cet état, il se souvient de la Muse et de leurs amours d’autrefois, son esprit lui représente en vain tous les motifs poétiques qui devraient éveiller son génie ; aucun n’a le pouvoir de l’arracher à lui-même ; il ne ressent ni colère durable ni enthousiasme profond ; la Muse est pourtant descendue du ciel ; elle lui a parlé ; mais il a eu peine à la reconnaître ; ni son appel ni son baiser n’ont pu réchauffer un cœur glacé ; il refuse de s’envoler avec elle dans les « mondes inconnus » qu’en des temps plus heureux ils ont tant de fois parcourus ensemble.

2774. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Renan, un homme plus tendre que gai, de nature ; car, quoique le Dieu incertain auquel il ne croit pas lui ait donné un visage qui n’est pas plus fait pour l’amour que celui de Turenne, il est tendre pourtant, à sa manière, comme Turenne était amoureux à la sienne, et c’est cette tendresse jusqu’aux larmes de « l’âme divinement bonne » de Marc-Aurèle, qui l’a enlevé et qui l’a entraîné à écrire sa biographie.

2775. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Il Ht du Feuillet et du Pierre Loti, et cet intellectuel étant aussi un sportif : « Je chasse à courre avec fureur », écrit-il. « Je suis resté neuf heures à cheval, la dernière fois. » On se rend compte qu’il y avait en lui un amour passionné de la littérature et de la vie. […] Un prélat avec lequel il entretenait des rapports courtois lui disait, presque à la veille de sa fin : — « A côté de cette loi de nécessité dont vous avez tant parlé, monsieur Taine, n’apercevez-vous pas une autre loi, une loi d’amour ?  […] Sur la conviction qu’il existe un Père céleste : « Pater noster qui es in cœlis… » et que ce Père a fait vers l’homme un geste d’amour révélateur en lui envoyant le Christ. […] Une autre figure de cette époque, bien intéressante aussi, est celle de Marie-Anne de Bourbon-Condé, dite Mlle de Clermont, connue surtout par le chaste roman d’amour que lui a consacré Mme de Genlis.

2776. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

« Dominé par l’honneur et l’intérêt du prince, par l’amour de la liberté fondée sur l’ordre et sur les droits de tous, un ministre des affaires étrangères, quand il sait l’être, se trouve ainsi placé dans la plus belle situation à laquelle un esprit élevé puisse prétendre… » L’idéal est magnifique, et à la façon dont il en parlait, on était tenté de croire qu’il l’avait autrefois rempli de tout point dans la pratique.

2777. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

Elle avait entendu les premiers bouillonnements de la tempête sans croire au danger ; elle s’était fiée à l’amour qu’elle inspirait et qu’elle se sentait dans le cœur.

2778. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Des jeunes gens se précipitent à l’encrier et font un livre, non pas par amour d’écrire, mais pour gagner la prime à la production.

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