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313. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Je lis, dans le numéro 10, un article de Carrel où, à l’occasion d’une brochure de M. de Stendhal (Beyle), il relève les légèretés de ce railleur, et venge la doctrine de ses nouveaux amis. […] L’ennui qu’il ressentait de ce travail ingrat fut profond ; il ne le dissimulait point à ses amis, et il l’a laissé glisser jusque dans les pages toutes pesantes de matériaux et où l’on chercherait vainement un seul éclair. […] Ses vœux n’allaient point au-delà, et c’était déjà une grande hardiesse aux yeux de beaucoup de ses amis. […] mon cher ami ! […] Ses mains auront chargé les armes sans qu’il leur commandât presque, et, pendant ce temps, il appelait ses amis, sa mère, quelque objet d’affection plus cher encore, au secours de son âme défaillante.

314. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Grâce à cette étude approfondie de sa vie et grâce à sa correspondance, nous le connaissons comme s’il eût été un de nos collègues dans les affaires publiques ou un de nos amis dans la vie privée. […] Tu viens d’entrer dans le sénat : eh bien, dans une assemblée si nombreuse, où tu as tant d’amis et de proches, quel est celui qui a daigné te saluer ? […] Clodius était ami du jeune César. […] … Pourquoi un seul de mes amis ne m’a-t-il pas mieux conseillé ? […] Clodius, qui s’attendait à cette tentative des amis de Cicéron, et qui avait rempli le forum de ses partisans, de ses gladiateurs et de ses sicaires, craignant l’estime et l’amour du peuple pour le grand proscrit, donna le signal du meurtre à ses assassins, précipita Fabricius de la tribune, dispersa le cortège des amis de Cicéron, et couvrit de cadavres la place publique.

315. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Elle lui annonce la mort d’un bon ami de la famille à Gaillac. […] « Trois jours de lacune, mon cher ami. […] « Mon cher ami, où serai-je à pareil jour, à pareille heure, à pareil instant l’an prochain ? […] Le voilà, mon ami, c’est une de tes lettres. […] Elle pouvait aimer ; il paraît même que la préférence qui l’entraînait à son insu vers un jeune ami de son frère se serait facilement changée en un sentiment dont cet ami était bien digne.

316. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

Dans le temps qu’il tyrannise Mme de Châtillon, un des amis de celle-ci, Vineuil, écrit à la dame pour lui faire hontep : « Vous êtes devenue le sujet continuel de toutes les conversations. […] À dix-huit ans on l'envoie avec deux de ses frères et avec l’abbé de Gondi (le futur cardinal de Retz) faire un voyage en Italie ; il s’éprend, en passant à Lyon, de la fille d’un ami chez qui il loge, et emporte avec lui promesses et bracelets de la belle, une intention de tristesse ; il se croit un des amoureux de l’Amadis. […] On a de sa façon une épître au père Rapin, qui était de ses amis ; il n’y a pas le plus petit mot pour rire : Pour moi, rien ne m’est cher comme les bons amis ; C’est ce qu’en mon estime au plus haut rang j’ai mis. […] Après les bons amis, les bons livres m’enchantent. […] Paris), ses amis ne cessaient de lui dire : « Écrivez donc cela. » Il le fit et nous en profitons.

317. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

Jouvin, M. de Rovray30, notre ami Nestor Roqueplan, et hier encore M. d’Ortigue ; j'ai causé de plus avec des amis de l’illustre et aimable maître : il me semble maintenant que je le comprends dans sa manière de poëte musical, et que j’embrasse d’un coup d’œil toute sa carrière d’artiste. […] Je trouve dans les Mémoires d’un Bourgeois de Paris, où il y a sur les grands compositeurs de notre époque bien des anecdotes authentiques, et que l’auteur a sues d’original, le récit d’un certain dîner dans lequel Halévy jeune, avant la gloire, avant le renom, entouré d’amis éloquents et doctes, tient bien sa place et a déjà son rôle. […] … » Et dans son Éloge de Paul Delaroche, il se plaira à montrer, au sommet des Apennins, dans le saint ermitage des Camaldules, le peintre retiré pendant une saison, avec quatre autres amis, M.  […] Cependant quelques morceaux lus dans les séances publiques des cinq Académies et fort goûtés du public avaient révélé en lui ce que tous ses amis savaient bien qu’il était, un esprit riche, orné, facile, un écrivain élégant, un orateur aisé, agréable ; aussi quand Raoul-Rochette manqua, l’Académie des Beaux-Arts, après avoir pensé d’abord à M.  […] Rien n’égale, à cet égard, la sincérité du premier jet : je donnerai donc ici les notes mêmes ; c’est tout un portrait d’Halévy, pris sur le vif, saisi dans l’intérieur et dans la familiarité : « Il avait un don naturel d’écrire, cultivé, perfectionné par l’étude, par un goût de lecture qu’il satisfaisait partout, dans son cabinet, pendant l’intervalle des travaux, des conversations d’affaires, dans les voitures publiques, dans les réunions d’amis, dans le monde même.

318. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Jules Sandeau, un ancien ami qu’il n’a pas vu depuis longtemps, et pour lequel sa tendresse semble s’être tout d’un coup réchauffée à cette occasion. Il y a des amis auxquels on ne pensait plus, et qu’on se remet ainsi subitement à aimer contre d’autres. […] Sandeau est censé jouer un rôle dans le livre, quand il tient en un endroit le de de la conversation, quand il y exprime des jugements sur plusieurs de ses confrères et amis, et des jugements les plus malins d’intention, les plus perfides ! […] Sandeau, après avoir parlé librement et médit d’un chacun, est présenté comme s’arrêtant devant un seul nom, celui de Gustave Planche ; il coupe court, sur ce que celui-ci est, dit-il, son ami particulier ; ce qui était vrai en effet. […] Il est dangereux de s’asseoir à leur ombre, ainsi que l’un de nos anciens amis en a fait cruellement l’épreuve10.

319. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Comme ami, sûr, fidèle, dévoué au possible. […] À une répétition générale où je fus heureux de voir accolés à mon nom et à celui de mes vieux amis Mendès et Mallarmé, des noms de jeunes, il y avait quels décors, mes amis ! […] si cruellement appréciés par Louis Forain, un ami d’alors et d’encore aujourd’hui. […] et d’autres qui sont des amis, entre qui moi, par exemple, et qui lui crient : allez donc ! […] Un ami de M. 

320. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — III »

Il connaissait les misérables vilenies qui se commettent chaque jour, sous prétexte de publications posthumes, et les perfides représailles des ennemis, et les maladresses des amis trop zélés, et l’éternelle niaiserie des badauds amusés par le scandale. » Loge de concierge me plaît, voilà le mot exact. Les ennemis, les amis trop zélés, on s’en accommode encore. […] les amis, les ennemis, ce sont les chères bêtes du foyer, auprès de cet animal redoutable qui est un imbécile.‌ […] Il n’écrivait d’anecdotes ni sur lui-même, ni sur ses amis.

321. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

C’est assez parler pour ma justification à l’amie à laquelle je m’adresse ; son cœur m’est connu ; son indulgence m’excusera. […] Combien, ma chère amie, vous êtes agréable et chère à Dieu, par votre patience et votre résignation à sa sainte volonté ! […] Adieu, ma chère et bonne amie ; que Dieu vous comble de ses grâces et de ses bontés ! De la patience et du courage, ce sont les vœux bien sincères de votre toute dévouée amie. […] Mon jeune compatriote et ami, M. 

322. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Charles Pageon, me parla de Sully-Prudhomme, qui fut son voisin et son ami. […] Elle n’osait plus s’adresser à ses frères pour s’enquérir de son ami. […] Puis il versait du champagne à son amie. […] Charlotte en fut si scandalisée qu’elle ne revit oncques son amie. […] Ô mes amis, laissez-moi compter ces glorieuses blessures, etc.

323. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Elle dut en faire quelquefois la comparaison en elle-même en souriant, et quand elle parlait avec ses amis, dans l’intimité, de ses actes et de ses occupations comme souveraine de toutes les Russies : « Eh bien ! […] Un jour qu’il était allé avec un de ses amis, le comte de Horn, faire une visite au grand-duc à sa maison d’Oranienbaum, le grand-duc, qui avait la noce d’un de ses chasseurs en tête et qui voulait y aller boire, les planta là, et la grande-duchesse dut leur faire les honneurs de la maison : « Après le dîner, je menai la compagnie qui m’était restée, et qui n’était pas fort nombreuse, voir les appartements intérieurs du grand-duc et de moi. […] Comme le cabinet était fort petit, hormis Léon Narichkine, sa belle-soeur et moi, personne ne vit cela ; mais le comte Horn ne fut pas trompé, et tandis que je traversais les appartements pour revenir dans la salle, le comte Horn tira le compte Poniatowsky par l’habit et lui dit : “Mon ami, il n’y a rien d’aussi terrible qu’un petit chien de Bologne ; la première chose que j’ai toujours faite avec les femmes que j’ai aimées, c’est de leur en donner un, et c’est par eux que j’ai toujours reconnu s’il y avait quelqu’un de plus favorisé que moi”. » Je passe sur bien des gaietés et des espiègleries. Un jour, impatientée du changement de conduite, à son égard, de Léon Nariohkine, tête légère et sans conséquence, qui, du nombre de ses intimes amis, avait tourné contre elle et lui faisait de petites trahisons au profit des Schouvaloff, quoiqu’il eût par-ci par-là des hoquets de repentir (que dites-vous de l’expression ?) […] Si j’avais compris, dès le commencement, qu’aimer un mari qui n’était pas aimable, ni ne se donnait aucune peine pour l’être, était une chose difficile, sinon impossible, au moins lui avais-je, et à ses intérêts, voué l’attachement le plus sincère qu’un ami, et même un serviteur, peut vouer à son ami et son maître ; mes conseils avaient toujours été les meilleurs dont j’avais pu m’aviser pour son bien ; s’il ne les suivait pas, ce n’était pas ma faute, mais celle de son jugement qui n’était ni sain ni juste.

324. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

L’habit monacal fut renvoyé à Saint-Germain-des-Prés… Il avoit laissé dans sa cellule trois lettres pour le Père général, le Père prieur, et un religieux de ses amis. » C’est une des deux premières lettres qui a été conservée dans les paquets de dom Grenier, et que nous donnons ici. […] C’est de là que, trois ans après, il écrivait la lettre suivante à l’un de ses anciens amis de la Congrégation de Saint-Maur, dom de La Rue, savant éditeur d’Origène. […] Je les offre de même à vos amis, qui ont été autrefois les miens, à dom Lemerault, à dom Thuillier, et je les prie de croire qu’il n’entre que de l’estime et de l’affection dans mes offres. […] Cet ancien ami, par exemple, dom De La Rue, à qui il écrivit une lettre si affectueuse, sur quel ton lui fit-il réponse ? […] Ce serait l’abbé Prevost qui, dans un souper d’amis, aurait lui-même le premier raconté l’anecdote que répétait l’abbé Barthélémy.

325. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

La douleur profonde qu’il laisse à ses amis de Genève sera ressentie ici de tous ceux qui l’ont connu, et elle trouvera accès et sympathie auprès de ces lecteurs nombreux en qui il a éveillé si souvent un sourire à la fois et une larme. » Mais c’est trop peu dire, et ceux qui l’ont lu, qui l’ont suivi tant de fois dans ces excursions alpestres dont il savait si bien rendre la saine allégresse et l’âpre fraîcheur, ceux qui le suivront encore avec un intérêt ému dans les productions dernières où se jouait jusqu’au sein de la mort son talent de plus en plus mûr et fécond, ont droit à quelques particularités intimes sur l’écrivain ami et sur l’homme excellent. […] Si l’étude réfléchie s’y mêla un peu plus peut-être, s’il surveilla un peu plus du coin de l’œil ce qui avait d’abord ressemblé à de pures distractions, on ne s’en aperçut pas auprès de lui : il demeura l’homme du foyer, de l’institution domestique, le maître et l’ami de ses élèves. […] Calame, le sévère paysagiste, qui le premier abordait par son pinceau les hautes conquêtes alpestres tant rêvées par son ami, venait dîner les dimanches d’hiver avec lui ; entre ces deux hommes de franche nature, auxquels se joignait quelquefois M.  […] Bernier, lorsque, tout sanglant de la chute qu’il vient de faire, il monte, de force et d’adresse, dans la voiture où le baron de Bulow enlevait les deux amies. […] Sayous, parent et ami de Topffer, et qui l’a si bien connu par l’esprit et par le cœur.

326. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

moi, ami de l’Empire dès le premier jour, voilà ce que j’ai vu, — et ce que j’ai vu sans avoir eu certes personnellement à me plaindre, car, personnellement, j’ai toujours rencontré bienveillance et, je puis dire, égards exceptionnels. […] tous avez contre vous, ou du moins vous n’avez pas pour vous une Académie sérieuse, l’Académie des sciences morales et politiques, quoique vous y ayez infusé et fait entrer par décret une dizaine de vos amis ; mais tout cela s’est vite fondu et noyé dans l’ensemble, et l’esprit général n’est point pour vous !  […] Nous en détachons la note suivante : « J’ai, en bien des cas, prêté ma plume à mes amis, en me mettant en leur lieu et place et en faisant ce qu’ils désiraient de moi. […] « La lettre d’un vieux ami de province, citée dans l’article de George Sand sur Maurice de Guérin, (Revue des deux mondes, 15 mai 1840), est de moi. […] Ce que je dis là est si peu une fiction qu’un de mes amis, homme politique et savant, avec qui je cause de la situation sans lui faire part d’ailleurs de ce que je viens d’écrire, me dit tout naturellement (et cet ami n’est pas un littérateur proprement dit, c’est un savant dans l’ordre du droit et plutôt occupé des sciences morales et politiques, M. 

327. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Madame de Thianges, sœur de madame de Montespan, et madame d’Heudicourt, amie commune de la favorite et de madame Scarron, s’en mêlèrent aussi ; elles écrivirent l’une et l’autre à madame Scarron. […] D’ailleurs ce mystère, ce profond secret qu’on exige de moi, sans m’en donner positivement la clef, peuvent faire penser à mes amis qu’on me tend un piège. […] Les personnes qui, jusqu’au 24 mars 1670, avaient parlé à madame Scarron de l’éducation qu’on voulait lui confier, n’étaient que des parents ou les amis particuliers de madame de Montespan. Le duc de Richelieu, le marquis de Louvois, étaient ses amis ; le duc de Vivonne était son frère, madame de Thianges était sa sœur. […] Cette condition ne pouvait convenir à la petite-fille d’Agrippa d’Aubigné, le compagnon de Henri IV, qui osait dire de ce prince, sans le fâcher, qu’il était un ladre verd, parce qu’il n’était pas prodigue pour ses amis.

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