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1850. (1904) Zangwill pp. 7-90

On pourra vous parler en littérateur et vous dire : “Admirez combien ces petites bêtes sont adroites.”

1851. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Les acteurs s’étonnent d’eux-mêmes et s’admirent entre eux.

1852. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

J’admirais ce zèle, cette solidité d’esprit, cette organisation de la science, ces souscriptions volontaires, cette aptitude à l’association et au travail, cette grande machine poussée par tant de bras, et si bien construite pour accumuler, contrôler et classer les faits.

1853. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

; — il lut Fontenelle, qu’il admire trop à mon avis et comme un homme dont les jeux d’esprit et les paradoxes sont devenus des vérités ; il lut Stendhal, comme on peut s’y attendre ; et, en tant qu’il n’a pas voulu aller plus loin chez nous que le dix-huitième siècle, il devait lire Stendhal qui en est ; et il juge que Stendhal « est peut-être de tous les Français de ce siècle celui qui a possédé les yeux et les oreilles les plus riches de pensées ». […] Les Grecs les plus subtils auraient été forcés d’approuver cet art, et il y a une chose qu’ils auraient même admirée et adorée, la malice française de l’expression : ils aimaient beaucoup ce genre de choses, sans y être précisément très forts. » Il s’écartait donc de plus en plus, non seulement du romantisme allemand, mais de l’Allemagne elle-même, et il commençait sans doute à se demander « s’il y a des classiques allemands », c’est-à-dire s’il y a eu des écrivains allemands d’un génie assez général, assez universel, assez inactuels, tout en fondant leur réputation de leur vivant, assez conquérants de l’avenir par la grandeur de leur pensée et par la force impérissable de leur expression, pour rester, pour grandir ou au moins pour ne pas déchoir cinquante ans après leur mort ; et peut-être commençait-il à répondre non, comme il l’a écrit plus tard dans Humain, trop humain : « Des six grands ancêtres de la littérature allemande, cinq sont en train de vieillir incontestablement, ou ont même déjà vieilli… Je fais abstraction de Goethe… Mais que dire des cinq autres ? […] Ce n’est plus la force de corps et de cœur qui est estimée, c’est la timidité et la régularité des mœurs ; ce n’est plus l’éclat, le luxe beau, la splendeur artistique et patricienne qui est regardée avec admiration, c’est la propriété décente et la vie étroite et économique du petit bourgeois, quelquefois l’abstinence et l’ascétisme inutile du stoïcien, du cynique ou du cénobite ; ce n’est plus le génie qui est admiré et, au contraire, il est considéré comme dangereux et comme insolent ; c’est la médiocrité d’esprit, d’âme, de caractères et de mœurs qui est tenue pour la règle à suivre, pour l’idéal à réaliser et pour un niveau social que personne ne doit dépasser sous peine d’ostracisme ou de mort.

1854. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Les hommes n’aiment point à admirer les autres ; ils cherchent eux-mêmes à être goûtés & à être applaudis. […] Ces divers usages de l’a en Grec ont donné lieu à ce vers des Racines Greques A fait un, prive, augmente, admire. […] Quelquefois le d est supprimé, comme dans aligner, aguérir, améliorer, anéantir ; on conserve le d lorsque le simple commence par une voyelle, selon son étymologie ; adopter, adoption, adherer, adhésion, adapter ; & dans les mots qui commencent par m, admettre, admirer, administrer, administration ; & encore dans ceux qui commencent par les consonnes j & v ; adjacent, adjectif, adverbe, adversaire, adjoint : autrefois on prononçoit advent, advis, advocat ; mais depuis qu’on ne prononce plus le d dans ces trois derniers mots, on le supprime aussi dans l’écriture.

1855. (1881) Le naturalisme au théatre

III Il est admis que les gens de province ouvrent de grands yeux dans nos théâtres, et admirent tout de confiance. […] Je laisse Shakespeare dans sa gloire, j’avoue ne plus le comprendre quand on le joue sur nos planches modernes, en italien surtout, devant un public qui se fouette pour admirer. […] On a admiré sa science dans Phèdre et dans le répertoire romantique.

1856. (1908) Après le naturalisme

Il n’est même pas sûr, qu’avec son bon sens instinctif, la foule les admire.

1857. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Les deux cardinaux Aldobrandins, neveux du pape, qui se faisoient une gloire d’admirer & d’aimer le Tasse, allèrent, avec un grand nombre de prélats & de personnes de toutes conditions, le recevoir à un mille de Rome. […] Le temps, qui fait rentrer dans l’oubli les ouvrages médiocres, ne sert qu’à faire admirer de plus en plus la Jérusalem délivrée.

1858. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Je la donne ou la retire comme il me plaît, je la dirige tour à tour vers plusieurs points, je la concentre sur chaque point aussi longtemps que ma volonté peut soutenir son effort19. » Si ce n’est pas là une description de convention et de fantaisie, si l’auteur la tire de sa propre expérience, je ne puis que l’admirer.

1859. (1842) Discours sur l’esprit positif

Une telle appréciation dispose, au contraire, à s’étonner que ces divers désastres ne soient pas ordinairement plus étendus ; elle conduit à admirer profondément la rectitude et la sagesse naturelles de l’homme, qui, sous l’heureuse impulsion propre à l’ensemble de notre civilisation, contiennent spontanément, en grande partie, ces dangereuses conséquences d’un absurde système d’éducation générale.

1860. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Comme je reprochais un jour à quelques Allemands leur goût pour Scribe et Horace Vernet, ils me répondirent : « Nous admirons profondément Horace Vernet comme le représentant le plus complet de son siècle. » — A la bonne heure !

1861. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Je clorai cette quatrième lettre, mon cher Monsieur, en vous parlant d’une femme dont j’admire le talent comme poète, et que j’aime comme prosateur : c’est Mme Desbordes-Valmore.

1862. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Prédicateur à Saint-Paul, goûté et admiré des gens du monde « pour sa beauté juvénile et florissante, pour son air gracieux », pour sa diction splendide, protégé et placé par l’archevêque Laud, il écrivit pour le roi une défense de l’épiscopat, devint chapelain de l’armée royale, fut pris, ruiné, emprisonné deux fois par les parlementaires, épousa une fille naturelle de Charles Ier, puis, après la Restauration, fut comblé d’honneurs, devint évêque, membre du conseil privé, et chancelier de l’Université d’Irlande : par toutes les parties de sa vie, heureuse et malheureuse, privée et publique, on voit qu’il est anglican, royaliste, imbu de l’esprit des cavaliers et des courtisans ; non qu’il ait leurs vices ; au contraire, il n’y eut point d’homme meilleur ni plus honnête, plus zélé dans ses devoirs, plus tolérant par ses principes, en sorte que, gardant la gravité et la pureté chrétiennes, il n’a pris à la Renaissance que sa riche imagination, son érudition classique et son libre esprit.

1863. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Desnoyers de faire succomber à la tentation, quatre-vingts soirées durant, et devant quinze cents spectateurs, cette vertueuse fille d’Ève dont tout Paris plaignait les malheurs et admirait la vertu.

1864. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Sans doute, c’est faire à une personne un reproche grave que de lui dire qu’elle manque de logique, et l’on admire d’ordinaire les hommes capables d’organiser une grande masse de matériaux suivant le type des principes d’identité et de contradiction.

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