Discours prononcé au nom de l’Académie des inscriptions et belles-lettres aux funérailles de M. .Villemain 10 mai 1870 Messieurs, L’Académie des inscriptions et belles-lettres ne saurait rester muette devant cette tombe, près de se refermer sur l’un des hommes qu’elle est le plus fière d’avoir possédés dans son sein.
DUTEMS, [Louis] ci-devant Ministre du Roi de la Grande-Bretagne à la Cour de Turin, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Tours en 1730. […] Il nous a donné l’édition complette des Œuvres de Leibnitz, qui, comme on sait, étoient dispersées dans les Recueils des différentes Académies de l’Europe.
Il n’avoit pas vingt ans, qu’il avoit déjà fait plusieurs Mémoires très-savans sur presque tous les points de la Mythologie Grecque, & à vingt-cinq il fut reçu à l’Académie des Inscriptions. […] Mémoires de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres.
Voisenon, [Claude-Henri de Fusée de] Doyen du Chapitre de Boulogne-sur-Mer, Ministre du Prince Evêque de Spire à la Cour de France, de l’Académie Françoise, mort en 1775. […] Dans la Réponse au Discours de Réception, prononcée à l’Académie Françoise, par M. de Boisgelin, Archevêque d’Aix.
Dirai-je que la mort de Voiture, arrivée dans la même année 1648, cette mort pour laquelle l’Académie française avait pris le deuil, fit aussi un vide dans l’hôtel de Rambouillet ? […] Voiture, l’homme le plus à la mode du temps, le bel esprit le plus accrédité de la cour à l’Académie, le plus répandu chez les femmes de qualité, et le plus recherché des femmes de bel esprit, Voiture, en se rendant une fois, une seule fois au cercle d’une femme qui l’en avait prié, illustrait sa société : cette société se trouvait fondée. […] « L’hôtel de Rambouillet », dit-il dans une note sur Dangeau (10 mai 1690), « était dans Paris une espèce d’académie de beaux esprits, de galanterie (galanterie est là pour élégance), de vertu et de science, car toutes ces choses s’accordaient alors merveilleusement et le rendez-vous de tout ce qui était le plus distingué en condition et en mérite, un tribunal avec qui fallait compter et dont sa décision avait un grand poids dans le monde, sur la conduite et sur la réputation des personnes de la cour et du grand monde, au tant pour le moins que sur les ouvrages qui s’y portaient à l’examen37. » 35.
Et ces sept ans employés à l’Académie à dessiner d’après le modèle, les croyez-vous bien employés, et voulez-vous savoir ce que j’en pense ? […] Les sujets se présenteront en foule à la porte de mon académie, si je les paie bien ; si je suis dans un pays d’esclaves, je les y ferai venir. […] La manière vient du maître, de l’Académie, de l’école et même de l’antique.
Suite des Réflexions sur la poésie, et sur l’ode en particulier La pièce qui a mérité le prix, et les fragments que le public vient d’entendre de plusieurs autres, ont échappé avec honneur au naufrage d’environ soixante autres odes que l’académie a vu périr avec regret, sans pouvoir en sauver les débris. […] Le public, soit lassitude, soit humeur, paraît aujourd’hui un peu dégoûté de ce genre ; il marque même ce dégoût assez fortement, pour que l’académie ait balancé, si en laissant aux poètes le choix du sujet, elle ne leur laisserait pas aussi celui de l’ode, du poème, ou de l’épître. Elle a considéré cependant, que si l’ode paraissait chanceler sur son trône, ce n’était pas à l’Académie Française à l’en précipiter ; et qu’elle devait tâcher au contraire de ranimer et d’encourager un genre, qui ne mérite pas de périr obscurément.
GOMICOURT, [Augustin-Pierre de] Secrétaire du Gouvernement de Picardie & d’Artois, de l’Académie d’Amiens, sa patrie. […] Elle n’a ni expressions triviales, ni images basses, parce que le Peuple y donne le ton, & qu’une Langue qui n’est point sujette au caprice des Cours & des Académies, ne peut ni s’appauvrir, ni dégénérer*.
Viennet L’article suivant, qui a paru dans le Constitutionnel du 8 juin 1866, ne messiéra peut-être pas en regard de celui qui précède sur l’Académie française. […] Viennet lui-même, qui un jour d’Académie, un jeudi, lui annonça ce grand événement qu’il ne pouvait plus retenir, une nouvelle Histoire des Papes, comptant bien que son cher confrère allait emboucher pour lui, à cette occasion, toutes les trompettes du Constitutionnel, comme disait M.
En 1844 je fus nommé à l’Académie française pour remplacer Casimir Delavigne. […] « L’Académie française ayant proposé pour sujet de prix le Tableau littéraire duxvie siècle, M. […] Sainte-Beuve, voyageant en Suisse, fut invité à donner un cours d’une année comme professeur extraordinaire à l’Académie de Lausanne sur le sujet de Port-Royal, dont il s’occupait depuis quelques années déjà. […] Nommé en 1844 membre de l’Académie française à la place de Casimir Delavigne, il y avait été reçu le 17 février 1845 par M. […] Sainte-Beuve s’est fait éditeur, en 1808, à l’Académie des Bibliophiles, d’une Préface aux Annales de Tacite par Senac de Meilhan, suivie d’une Lettre du prince de Ligne à M. de Meilhan.
Il s’essaya d’abord, non sans succès, dans les concours académiques : il eut un accessit à l’Académie française en 1815 pour une pièce de vers sur les Derniers Moments de Bayard, une mention en 1820 pour un Entretien sur l’Éloquence. […] Non seulement pour les livres, mais pour les comptes rendus des pièces de théâtre, des séances de l’Académie, on était sûr d’avoir de lui une critique fine, non pédante, bien informée, ou le blâme et l’éloge étaient distribués avec une parfaite mesure. […] Le premier volume, le seul qu’il ait donné de ces Origines, ne représente que la moindre partie de ses travaux dans cette branche intéressante ; il se hâta de le publier pour justifier de ses titres à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, où il fut nommé aussitôt après, en 1838. […] Magnin, au nom de l’Académie des inscriptions, a dit : « Sa place pouvait sembler également marquée à l’Académie française : peut-être eût-il réuni ce double honneur littéraire, s’il n’eût lui-même été d’avis que la possession d’un seul fauteuil dans l’Institut de Fiance suffit aux aspirations de quiconque a bien mérité des lettres, des arts ou de la science. » M. […] Magnin ; celui-ci, je le sais pour en avoir causé avec lui, ne se serait fait aucun scrupule et, bien au contraire, eût été très-flatté d’entrer à l’Académie française comme son ami Ampère, qui était aussi de l’Académie des inscriptions.
Discours qui ont obtenu ex æquo le prix de l’académie française par M. […] Il termina ses études à l’université de Caen, puis au collège d’Harcourt, tout en suivant ce qu’on appelait l’Académie, c’est-à-dire l’école des jeunes gentilshommes. […] Il avait commencé par se railler de l’Académie française, encore naissante et à ses débuts ; mais il eût fait lui-même un excellent académicien, lorsque l’Académie était à ses meilleurs jours. […] Et quant au talent, à l’esprit, il ne pourrait non plus résister à devenir un auteur proprement dit et traité comme tel, à être membre d’une Académie. […] Je ne dirai qu’un mot des deux discours couronnés par l’Académie française.
L’Académie des Inscriptions avait proposé d’examiner quel était, à l’avénement de saint Louis, l’état du gouvernement et de la législation en France, et de montrer, à la fin du même règne, ce qu’il y avait d’effets obtenus et de changements opérés par les institutions de ce prince. […] Cet ouvrage, qui, avec celui de M rthur Beugnot, partagea le prix de l’Académie, et qui parut l’année suivante (1822) dans une forme plus développée et sous ce titre : De la Féodalité, des Institutions de saint Louis et de l’Influence de la Législation de ce prince, indiquait déjà tout l’avenir qu’on pouvait attendre de M ignet comme historien philosophe et comme écrivain. […] D’autres auraient pu croire qu’il suffisait, en commençant, d’exposer la situation du royaume, l’état de l’administration, le système des lois politiques, civiles et pénales, au moment où saint Louis arriva au trône ; l’Académie n’en demandait pas davantage ; mais l’esprit du jeune écrivain était plus exigeant : de bonne heure attentif à remonter aux causes, à suivre les conséquences, à ne jamais perdre de vue l’enchaînement, il se dit que l’influence et la gloire de saint Louis consistaient surtout dans l’abaissement et la subordination du régime féodal, et il rechercha dès lors quel était ce gouvernement féodal dans ses origines et ses principes, comment il s’était établi, accru, et par quels degrés, ayant atteint son plus grand développement, il approchait du terme marqué pour sa décadence. […] Cette excursion exceptée, les principaux événements de sa vie sont tout littéraires : nommé de l’Académie des Sciences morales lors de la fondation en 1832, élu de l’Académie française comme successeur de M.Raynouard en 1836, il fut de plus choisi pour secrétaire perpétuel de la première de ces académies, à la mort de M.Comte, en 1837. […] Les deux volumes de Notices et Mémoires historiques (1843) qui contiennent le tribut payé par M.Mignet à titre de membre et d’organe de deux académies, et particulièrement de celle des Sciences morales et politiques, demanderaient plus d’espace pour l’examen que nous ne pouvons leur en donner ici.
Dans un recueil des Discours et rapports lus aux séances de l’Académie française (1840-1849), qui vient de paraître, je retrouve un excellent morceau de M. […] M. de Malesherbes était membre de l’Académie française ; il y avait été reçu par acclamation en 1775. En 1830, l’Académie proposa son éloge, et M. […] Plus tard, dans son discours de réception à l’Académie, Malesherbes louera Buffon présent, mais il avait commencé par le juger. […] Pompignan, reçu à l’Académie française à la place de Maupertuis, y avait prononcé un discours de parti qui avait irrité tout le coté philosophique.
D’Alembert, dans l’article qu’il lui a consacré comme à un membre de l’Académie (article qu’il s’est bien gardé d’intituler Eloge), a raconté une singulière idée que le prince mita exécution quand il eut vingt ans : « Il avait formé une Société littéraire, aux assemblées de laquelle il assistait quelquefois, et qui avait pris le titre de Société des Arts. Cette espèce d’académie devait réunir à la fois les sciences, les lettres et les arts mécaniques… Cinq ou six académies seraient à peine suffisantes pour remplir l’objet que celle Société prétendait embrasser toute seule. […] raillé pour sa nomination à l’Académie française dans une épigramme du poëte Roy, il eut le malheur encore de trouver parmi ses gens un serviteur trop prompt, qui se chargea de le venger moyennant bastonnade sur le dos du satirique : et qu’on n’aille point ici alléguer pour excuse l’indignité de l’homme châtié ; car ce qu’on inflige à Roy aujourd’hui, on le faisait hier à Voltaire, on en a menacé Racine et Boileau. […] Académie des Bibliophiles, rue de la Bourse, 1xxx.