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651. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Le commun accord est loin de s’être fait, sur la valeur et le mérite absolus des poèmes de Mallarmé. […] Ils répugnèrent à l’observance des formules esthétiques établies et eurent un vif et fort sentiment de l’indépendance absolue du Poète et de la Poésie.

652. (1890) L’avenir de la science « II »

Le règne non contrôlé de l’absolu en politique comme en philosophie est sans doute celui qui procure le plus de repos, et les grands seigneurs qui se trouvent bien du repos doivent aimer un tel régime. […] Mais les esprits étroits et absolus ont une singulière façon de l’entendre.

653. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Au début, deux jeunes scélérats se risquèrent à adresser à madame Gros des paroles inconvenantes ; sa froideur absolue et sa fermeté leur imposèrent silence ; jamais depuis il n’est arrivé qu’on ait osé prononcer devant elle un mot déplacé. […] Le bon Simian, ou, comme on l’appelle dans le pays, Cadet Simian, est un petit propriétaire cultivateur qui s’est consacré depuis trente ans, avec un désintéressement absolu, à toutes les besognes tristes, à la garde des agonisants, au soin des moribonds, à l’assistance des chirurgiens, et enfin à l’œuvre du vieux Tobie, à l’ensevelissement des morts.

654. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Dans ses premières idées de libéralisme, il avait peut-être été plus absolu, plus radical que nous ne l’avons vu depuis ; ou du moins il était libéral en vertu d’idées plus simples, plus directement déduites, plus voisines de celles de Bentham, et en se distinguant peu de l’école positive de MM.  […] — Le roi d’Espagne, rentrant dans ses États après cinq ans d’exil, s’empare du pouvoir absolu et soumet au joug le plus humiliant le peuple qui a délivré l’Europe ; il fait bien ; nulle voix, parmi les souverains, ne s’élève pour le contredire ; il reçoit même, de toutes parts, des félicitations et des éloges !

655. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

cet homme dont Mlle de Lespinasse disait : « La figure de M. de Condorcet annonce la qualité la plus distinctive et la plus absolue de son âme, c’est la bonté » ; celui dont Grimm disait encore : C’est un très bon esprit, plein de raison et de philosophie ; sur son visage résident le calme et la paix ; la bonté brille dans ses yeux : il aurait plus de tort qu’un autre de n’être pas honnête homme, parce qu’il tromperait davantage par sa physionomie, qui annonce les qualités les plus paisibles et les plus douces… ; quoi ! […] Cette vanité (la suite l’a fait voir) s’était toute concentrée dans un point chez Condorcet, dans la confiance absolue qu’il avait en l’excellence de ses idées et de son système relativement au perfectionnement de l’humanité.

656. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

Le poëte ne se limite que par son but ; il ne considère que la pensée à accomplir ; il ne reconnaît pas d’autre souveraineté et pas d’autre nécessité que l’idée ; car, l’art émanant de l’absolu, dans l’art comme dans l’absolu, la fin justifie les moyens.

657. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

… Pour notre part, nous en doutons, mais, en supposant un silence absolu qui paraît impossible, est-ce que la réflexion d’un moderne pouvait oublier, elle, l’âme générale de ce soulèvement prodigieux, et dans un livre, fait à la distance de tant de siècles, ne devions-nous donc rencontrer que la plume d’un courtisan d’Attila, et sans qu’on pût jamais deviner sous la dictée de quelle religion ce singulier et tardif courtisan s’est avisé d’écrire la biographie de son maître temporel ? […] Thierry a publié sous le nom de Récits d’histoire romaine au ve  siècle un livre sans progrès d’aucune sorte, sans amélioration de talent, sans nouveauté enfin, ni dans ses procédés ni dans le fond des choses, et où il est ni plus ni moins que ce qu’il était déjà, — c’est-à-dire un historien d’une valeur relative et le cadet d’un aîné, qui lui-même n’a pas un mérite absolu.

658. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre I. La quantité des unités sociales : nombre, densité, mobilité »

La France du xixe  siècle nous apparaîtra comme six ou sept cents fois moins étendue que celle de Louis XIV, c’est-à-dire, abstraction faite de l’augmentation absolue de la population, comme six ou sept cents fois plus dense. — Qu’on ajoute, à cette augmentation de la vitesse des voyages, la réduction des prix qui l’accompagne, qu’on se représente que les communications s’universalisent en même temps qu’elles s’étendent, et que les masses populaires entrent à leur tour dans la circulation générale, on aura alors une idée du degré de mobilité inouïe qu’il appartenait à la civilisation occidentale de donner à l’humanité. […] On a pu soutenir79 que la grandeur des Empires les prédestine au despotisme — soit que leur étendue fasse sentir, en même temps que le grand danger des divisions intestines, la nécessité d’un pouvoir central absolu, — soit qu’elle empêche les sujets, trop éloignés les uns des autres et trop nombreux, de se concerter aisément pour défendre leurs droits contre les empiètements de ce pouvoir unique.

659. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Mignet : Histoire de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1814. 3e édition. »

Thiers en accorde beaucoup moins aux inductions philosophiques, et laisse le plus souvent au lecteur le soin de les tirer, il semble plus à l’abri d’un défaut qui ne consiste, après tout, que dans l’expression trop absolue de certaines vérités générales.

660. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Revue encyclopédique. Publiée par MM. H. Carnot et P. Leroux »

L’apostasie de nos gouvernants, l’impudente palinodie de certains hommes qui se retournent aujourd’hui contre les idées dont ils sont issus ; l’hésitation de la société à se reconnaître et à reprendre son train progressif au milieu du désappointement qui a suivi la dernière secousse ; toutes ces circonstances ont favorisé chez quelques esprits élevés, mais trop absolus, trop prompts, le dénigrement inconsidéré des principes et des garanties qui sont pourtant devenus plus que jamais l’indispensable condition de la société moderne.

661. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

Et qu’on ne dise pas que, si la critique avait un point de vue central, si elle jugeait en vertu d’un principe et d’une vérité absolus, elle s’épargnerait en grande partie la fatigue de ce mouvement, de ce déplacement forcé, et que, du haut de la colline où elle serait assise, pareille à un roi d’épopée ou au juge Minos, elle dénombrerait à l’aise et prononcerait avec une véritable unité ses oracles.

662. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVIII. Pourquoi la nation française était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté » pp. 366-378

Il y avait dans d’autres pays des gouvernements monarchiques, des rois absolus, des cours somptueuses ; mais nulle part on ne trouvait réunies les mêmes circonstances qui influaient sur l’esprit et les mœurs des Français.

663. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre I. La poésie »

Sa théorie prouve une inintelligence absolue de la poésie, qu’il réduit à une forme artificielle.

664. (1897) La crise littéraire et le naturisme (article de La Plume) pp. 206-208

Qu’ils apprennent enfin la sérénité auguste de leurs gestes, la nécessité absolue de leur rôle.

665. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Le lyrisme français au lendemain de la guerre de 1870 » pp. 1-13

Certes, une grande diversité d’opinions se fait jour parmi les collaborateurs de la Renaissance qui d’ailleurs a pris soin de nous avertir que, « malgré l’unité des vues générales, la responsabilité absolue demeure, à chacun, de ses articles ».

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