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522. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VIII. De la clarté et des termes techniques »

La propriété du langage n’est plus absolue alors : elle est relative ; le mot propre est celui qui éveille le mieux dans l’esprit du lecteur l’idée de l’objet que l’écrivain veut désigner, et un à peu près que tout le monde entend, vaut mieux alors qu’un terme exact, que nul ne saisit.

523. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

Il a fini par faire avec le leur un contraste absolu.

524. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Casuistique. » pp. 184-190

Cela est absolu.

525. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Villiers de L'Isle-Adam, Auguste de (1838-1889) »

Grâce à ce sortilège, Villiers dompta les mauvaises aventures où d’autres auraient sombré, et il lui fut accordé d’écrire ces drames et ces contes, ces ironies et ces lyrismes par lesquels il demeure pour nous, amis de la première ou de la dernière heure, le maître inoubliable et absolu.

526. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Examen du clair-obscur » pp. 34-38

Elle est d’observation absolue dans le premier genre de peinture dont j’ai parlé dans l’article précédent ; elle n’est pas de même nécessité dans le second genre : le peintre y néglige tout ce qui ne s’aperçoit dans les objets que dans les points plus voisins du tableau que ceux qu’il a pris pour son point de vue.

527. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre I. Définition des idées égalitaires »

Centres d’action et de passion, mesures de toutes valeurs et valeurs elles-mêmes absolues, nous posons les personnes humaines comme seules véritables causes et fins : à elles seules, par suite, les notions de devoir et de droit nous paraissent pouvoir s’appliquer, C’est pourquoi nous déclarons que les choses sont « utilisables », et les personnes « respectables » : la notion de à valeur des choses n’entraîne que celles de nos prétentions et de nos pouvoirs sur elles ; la notion de la valeur des personnes entraîne celles de nos devoirs envers elles.

528. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Il y a sans doute, dans cette doctrine, quelque chose d’un peu absolu, et c’est là en général le défaut d’une des qualités de l’intelligence de ce grand philosophe. […] Les partisans les plus absolus de la souveraineté du peuple sont obligés de reconnaître, au moins implicitement, cette vérité, et J. […] Tant d’horreurs commises au nom de la liberté l’avaient accoutumée à la pensée du pouvoir absolu d’un seul, pourvu qu’il fût intelligent et protecteur. […] Le maître voudrait, on le voit, réunir à son profit les avantages des deux régimes, celui de la liberté politique et du pouvoir absolu. […] Il est dans la fatalité du pouvoir absolu de ne pouvoir supporter le voisinage d’aucune liberté.

529. (1898) La cité antique

Ce serait s’en faire une idée fausse que de croire que le père eût le droit absolu de tuer sa femme et ses enfants. […] Alors la cité athénienne n’existait pas ; mais chaque famille, entourée de ses branches cadettes et de ses clients, occupait un canton et y vivait dans une indépendance absolue. […] Maître absolu ce jour-là, il fixait la place de chaque homme dans les différentes catégories. […] Elle gouvernait l’être humain avec une autorité si absolue qu’il ne restait rien qui fût en dehors d’elle. […] Si l’on met ces loisen présence de l’équité naturelle, on les trouve souvent en contradiction avec elle, et il paraît assez évident que ce n’est pas dans la notion du droit absolu et dans le sentiment du juste qu’on est allé les chercher.

530. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Dans la comédie, l’adoration est d’une utilité plus évidente, mais non plus grande ; dans la satire qui se propose, non pas le ridicule, mais la flétrissure, l’exagération est d’une nécessité absolue. […] Mais comme l’auteur d’Atar-Gull semblait traiter la langue avec un dédain absolu, et sautait à pieds joints par-dessus toutes les lois du style, la critique s’est abstenue de protester contre les applaudissements prodigués à M.  […] Sue, à mesure qu’il expérimentait la vie, a vu les idées absolues, qu’il avait professées jusque-là, exposées à de nombreux démentis, et qu’il a fini par reconnaître ce qu’il appelle le néant des idées absolues. […] Sue, en traçant le portrait de Louis XIV, a cédé au désir de le présenter sous une face nouvelle, plutôt qu’à un sentiment de haine contre la monarchie absolue. […] Sur le trône absolu où il est assis, il n’écoute, n’entend que lui-même, et s’il lui arrive de jeter les yeux sur les visages muets dont il est entouré, ce n’est que pour y voir le reflet de sa pensée, pour s’admirer dans tous ces regards où se peint l’extase.

531. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Albalat croit qu’il y a un goût absolu, de même qu’il tient pour très probable l’existence d’un beau immuable. […] Albalat harnache, las de chevaucher l’absolu, cette maigre haquenée : il y a un goût dominant, il y a aussi des goûts particuliers. […] Type littéraire absolument opposé à Musset, Chateaubriand est d’une sérénité sentimentale absolue. […] Il semble lui reconnaître une valeur absolue ; il identifie le poète et le traducteur. […] Le récit se déroule lentement, mais sans arrêt, avec une certitude scientifique ; l’unité d’impression est absolue.

532. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

c’est une question qu’il devient même inutile de se poser, puisqu’il ne le pouvait certainement avec sa nature personnelle et avec la forme absolue de son génie.

533. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

Je crois bien qu’on s’occupe d’idées plus larges, de théories plus radicales et plus absolues ; mais il en est peut-être à ce sujet des littératures qui se décomposent, comme des corps organiques en dissolution, lesquels donnent alors accès en eux par tous les pores aux éléments généraux, l’air, la lumière, la chaleur : ces corps humains et vivants étaient mieux portants, à coup sûr, quand ils avaient assez de loisir et de discernement pour songer surtout à la décence de la démarche, aux parfums des cheveux, aux nuances du teint et à la beauté des ongles.

534. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

d’où vient ce silence absolu sur nos faiseur d’arbitraire d’aujourd’hui, qui s’attaquent, non pas à des titres littéraires, à des fauteuils, mais aux garanties les plus inviolables du citoyen, qui jugent prévôtalement, et qui, avant peu de jours, si une clameur équitable ne s’élève, fusilleront ?

535. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre I »

Elle est, comme un livre de science, un recueil d’observations. » Il s’agirait, croyons-nous, de préciser le degré de vérité de ces attitudes glacées et de ces poses marmoréennes. « L’insensibilité professionnelle », monnaie courante dans la banque des clichés populaires — pas plus que l’impassibilité naturaliste — n’est absolue, authentique et foncière.

536. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IX. Précision, brièveté, netteté »

Ils ont le style très décidé, bien que toujours diffus ; ils ont l’expression sèche, absolue, carrée, parce qu’ils disent tout ce qu’ils savent, sont détachés de ce qu’ils disent, et ne soupçonnent pas ce qu’ils ignorent.

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