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1440. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Parlant encore de son intimité avec le jeune prince de Galles (depuis Charles II), qui était alors en France : Le roi, dit-elle, dont la beauté avait des charmes, quoique jeune était déjà grand. […] On a un échantillon de sa manière de décrire et de peindre, dans sa lettre écrite de Montargis à Mme de Maintenon sur l’arrivée en France de la duchesse de Bourgogne ; mais de récit proprement dit ou de conte, nous n’en avons pas. […] Le roi entra sur ces entrefaites, fit recommencer la lecture et interrompit : « Vous me faites parler comme un saint, et je ne le suis pas. » Brienne lui dit que son premier commis avait fait revoir les lettres par un des plus habiles hommes de France en fait de style et d’éloquence.

1441. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Sous l’Empire, étant l’un des propriétaires de La Gazette de France, il eut l’idée, par exemple, de L’Ermite de la Chaussée-d’Antin, dont les chapitres parurent d’abord en feuilletons dans La Gazette (1811-1812) ; il avait même pris la plume pour la mise en train, et il y a, m’assure-t-on, des chapitres qui sont de lui et de Merle. […] Au point où en étaient les choses, il lui devenait également pénible, il lui semblait également périlleux d’appuyer ou de combattre. — La plupart des jeunes rédacteurs politiques que j’ai nommés sortirent de La Quotidienne à ce moment, et se rallièrent, eux, au ministère Martignac, qui exprimait alors le vœu de la France modérée. […] Michaud revint en France à la fin de juillet 1831.

1442. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

Eût-il été plus à sa place dans la charge de chancelier de France que dans celle de président à mortier ? […] J’ai dit qu’il aime et affectionne un genre d’images ou de comparaisons pittoresques pour éclairer sa pensée ; par exemple, voulant faire dire à Rica que le mari d’une jolie femme en France, s’il est battu chez lui, prend sa revanche sur les femmes des autres : « Ce titre de mari d’une jolie femme, qui se cache en Asie avec tant de soin, écrit-il, se porte ici sans inquiétude. […] — De retour en France, Montesquieu se retira à son château de La Brède, loin des soupers de Paris, pour y recueillir et y ordonner ses pensées ; il y resta deux ans, ne voyant que ses livres et ses arbres.

1443. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

IV, 18 [Hennequin se réfère ici aux recherches de deux psychologues connus en France par la médiation d’un des pères fondateurs de la psychologie scientifique française institutionnalisée, Théodule Ribot. […] Plas, Histoire de la psychologie en France. […] Milsand, comme après lui Robert de La Sizeranne (Ruskin et la religion de la Beauté, Hachette, 1897), font partie de ceux qui ont introduit la pensée esthétique de l’auteur des Pierres de Venise en France.

1444. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Les races gourmantié, haoussa et bambara surtout, semblent, comme la race bretonne en France, très hantées de l’idée de la mort20. […] On sait d’ailleurs qu’en France même, la pudibonderie… verbale ne remonte guère qu’à deux siècles et demi tout au plus. […] Cette dénomination a été donnée en souvenir de cette mode des « combles » qui sévit jadis en France… dans un milieu où l’on se montre assez accommodant quant à la qualité de l’esprit.

1445. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Il n’y a rien là qui doive surprendre, mais les circonstances ont paru, en France, meilleures que jamais pour continuer le bruit qu’on a fait de ces livres, ainsi suivis d’une conversion. […] Elle ne donne point d’exemple que la France doive suivre. La sympathie et la considération de la France éclairée pour l’Allemagne éclairée sont fort grandes ; mais la petite séduction qu’on voulait organiser à l’aide de cette considération et de cette sympathie ne réussira pas.

1446. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Ordinairement en France on est plus brave. […] Les idées sur lesquelles il s’appuie sont communes en Allemagne, où les idées cessent de dominer dès qu’elles sont populaires, et en France déjà elles se sont produites obscurément et sans succès. […] Nous sommes ainsi en France.

1447. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

Il ne fut rassuré que lorsqu’à une heure du matin, fort préoccupé de ses sombres pensées et du danger qu’aurait pour la France, menacée du côté du Rhin, tout retard dans la décision de cette campagne projetée par lui en deux coups de foudre, il fut sorti à pied, accompagné seulement du grand maréchal. […] Était-ce possible dans l’état d’esprit de Farinée, dans l’état de la France et de l’Europe ?

1448. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Il est de ceux qui ont le plus vivement senti alors et embrassé avec le plus de conscience et de labeur l’œuvre d’une régénération poétique en France. […] Sir Lionel se plaint de la difficulté qu’il éprouve à manier le français, quoique ce soit sa langue maternelle (Lionel, né en France, a été élevé et naturalisé en Angleterre).

1449. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Ce qui avait eu lieu en Italie se refléta par une imitation rapide dans toutes les autres littératures, en Espagne, en Angleterre, en France ; partout des groupes de poëtes se formèrent, des écoles artificielles naquirent, et on complota entre soi pour des innovations chargées d’emprunts. En France, Ronsard, Du Bellay, Baïf, furent les chefs de cette ligue poétique, qui, bien qu’elle ait échoué dans son objet principal, a eu tant d’influence sur l’établissement de notre littérature classique.

1450. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Mais le talent consiste à savoir respecter les vrais préceptes du goût, en introduisant dans notre littérature tout ce qu’il y a de beau, de sublime, de touchant, dans la nature sombre, que les écrivains du Nord ont su peindre ; et si c’est ignorer l’art que de vouloir faire adopter en France toutes les incohérences des tragiques anglais et allemands, il faut être insensible au génie de l’éloquence, il faut être à jamais privé du talent d’émouvoir fortement les âmes, pour ne pas admirer ce qu’il y a de passionné dans les affections, ce qu’il y a de profond dans les pensées que ces habitants du Nord savent éprouver et transmettre. […] Mais l’on renoncerait à posséder désormais en France de grands hommes dans la carrière de la littérature, si l’on blâmait d’avance tout ce qui peut conduire à un nouveau genre, ouvrir une route nouvelle à l’esprit humain, offrir enfin un avenir à la pensée ; elle perdrait bientôt toute émulation, si on lui présentait toujours le siècle de Louis XIV comme un modèle de perfection, au-delà duquel aucun écrivain éloquent ni penseur ne pourra jamais s’élever.

1451. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

Ce qui s’établit alors en France comme aux alentours, ce sont les monarchies régulières qui, abolissant les puissances particulières et indépendantes, instituent une administration et une hiérarchie sous l’autorité et la majesté d’un roi. […] Le genre humain misérable et damné, comme le peuple de France déguenillé et hâve, doit se résigner à sa condition, obéir avec amour, s’oublier dans la contemplation de la splendeur royale et du pompeux établissement où il est compris.

1452. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »

» Le roi aussi a tort de laisser au pape trop de pouvoir en France. […] Mais il y pousse les chevaliers ; plus ardent que Joinville, sans doute parce que tout s’arrête pour lui à la parole, il ne comprend pas que toute la chevalerie de France ne suive pas le roi à Tunis.

1453. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Il revivait, non dans ses extravagances dont Boileau, Molière et La Bruyère avaient corrigé la France en l’en amusant, mais dans cette affectation de « ne rien dire de vulgaire », devise d’un écrivain espagnol, fort goûté au temps de la première floraison du précieux, et traduit encore à sa renaissance, Balthazar Gracian. Vraie devise de la vanité, qui explique pourquoi le précieux a fait deux fois fortune dans notre France, et pourrait y renaître une troisième.

1454. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Œuvres littéraires de M. Villemain (« Collection Didier », 10 vol.), Œuvres littéraires de M. Cousin (3 vol.) » pp. 108-120

On y passe plus d’une fois en Angleterre, ou, mieux, on ne cesse pas de l’embrasser d’un même regard parallèlement avec la France, et de suivre l’histoire de la littérature et de l’éloquence anglaise durant tout le siècle, depuis Bolingbroke jusqu’à M.  […] Se pourrait-il que déjà l’ère des scholiastes eût commencé pour la France, et que nous en fussions désormais, comme œuvre capitale, à dresser notre inventaire ?

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