Saint Vincent de Paul, sainte Thérèse, tous les héros de l’amour de Dieu et de la charité qu’on a vus avant et depuis eux, étaient gens d’esprit, croyez-le bien Beaucoup furent des simples d’esprit : cela ne veut pas dire des bêtes. Ne les confondez pas avec les saints pouilleux ou loqueteux : être sale pour l’amour de Dieu ne demande pas d’esprit, il est vrai ; mais il en faut, et du meilleur, pour fonder, sans argent parfois et sans appui, des écoles, des hospices et des refuges.
J’avais accoutumé de n’en boire qu’à trois sous ; mais, par Dieu ! […] répliqua cette femme et à belles injures, merci Dieu !
Mais nous avons vu que, malgré son peu de succès à Jérusalem, Jésus avait gagné la sympathie de quelques personnes considérables, qui attendaient le royaume de Dieu, et qui, sans s’avouer ses disciples, avaient pour lui un profond attachement. […] moments sacrés où la passion d’une hallucinée donne au monde un Dieu ressuscité !
Ici, au contraire, tout obéit à une loi invariable ; un Dieu semble vivre en tout. […] On y retrouve en quelque sorte la création tout entière considérée sous son double aspect, dans Homère par le génie de l’homme, dans la Bible par l’esprit de Dieu.
… Pleure, Jérusalem, pleure, cité perfide, Des prophètes divins malheureuse homicide ; De son amour pour toi ton Dieu s’est dépouillé ; Ton encens à ses yeux est un encens souillé… ……… Où menez-vous ces enfants et ces femmes ? Le Seigneur a détruit la reine des cités ; Ses prêtres sont captifs, ses rois sont rejetés : Dieu ne veut plus qu’on vienne à ses solennités.
— « Et maintenant, dit-il, ces deux âmes pieuses (Michel Le Tellier et Lamoignon), touchées sur la terre du désir de faire régner les lois, contemplent ensemble à découvert les lois éternelles d’où les nôtres sont dérivées ; et si quelques légères traces de nos faibles distinctions paraît encore dans une si simple et si claire vision, elles adorent Dieu en qualité de justice et de règle. » Au milieu de cette théologie, combien d’autres genres de beautés, ou sublimes, ou gracieuses, ou tristes, ou charmantes ! […] » Le poète (on nous pardonnera de donner à Bossuet un titre qui fait la gloire de David), le poète continue de se faire entendre ; il ne touche plus la corde inspirée ; mais, baissant sa lyre d’un ton jusqu’à ce mode dont Salomon se servit pour chanter les troupeaux du mont Galaad, il soupire ces paroles paisibles : « Dans la solitude de Sainte-Fare, autant éloignée des voies du siècle, que sa bienheureuse situation la sépare de tout commerce du monde ; dans cette sainte montagne que Dieu avait choisie depuis mille ans ; où les épouses de Jésus-Christ faisaient revivre la beauté des anciens jours ; où les joies de la terre étaient inconnues ; où les vestiges des hommes du monde, des curieux et des vagabonds ne paraissaient pas ; sous la conduite de la sainte Abbesse, qui savait donner le lait aux enfants aussi bien que le pain aux forts, les commencements de la princesse Anne étaient heureux200. » Cette page, qu’on dirait extraite du livre de Ruth, n’a point épuisé le pinceau de Bossuet ; il lui reste encore assez de cette antique et douce couleur pour peindre une mort heureuse.
II Et Dieu sait comme ils s’en saisirent ! Dieu sait, et nous savons aussi, comme ils sont entrés dans ce champ, ouvert à tout venant, qui devrait avoir ses sentinelles aux frontières comme la Patrie, car c’est la Patrie aussi que l’Histoire.
Je crois en Dieu. […] J’adore Dieu justement parce qu’il m’est incompréhensible. Si je le comprenais, il ne serait plus Dieu. […] Dieu vous entende ! […] Son Dieu veut qu’on déteste la chair, qu’on réprime ses sens.
Y a-t-il quelque chose d’éternel au monde, et le monde lui-même, s’il n’est pas Dieu, s’il est créé, est-il éternel ? […] Il faut se résigner personnellement à l’oubli ; la vraie noblesse n’est pas d’avoir un nom à soi, un génie à soi, c’est de collaborer à l’œuvre de Dieu. […] La religion nouvelle, dont l’objet est l’humanité, a fort à faire pour rétablir les devoirs de l’homme sur les ruines de l’idée de Dieu. […] Renoncera-t-il à Dieu en cet instant suprême, par la raison que Dieu l’abandonne et l’annihile ? […] Que l’adorateur des secrets de Dieu se prosterne et se taise, nous n’avons pas cette humble révérence pour la majesté des jugements humains.
Il prend Dieu pour un bourgeois qui a payé sa place au théâtre et il veut l’étonner. […] Richepin savait bien que Dieu ne le sifflerait pas. […] Ô Victor Koning, tu es vraiment le Dieu d’aujourd’hui. […] Il évoque ce qui doit naître, comme il ranime ce qui est mort, avec une magnificence et une toute-puissance de Dieu. […] Et dans ces circonstances, Dieu sait si la mesure est bonne.
La vie c’était Dieu, le grand moteur, l’âme de l’univers. […] Grâce à Dieu, non ! […] Ils s’avanceront beaucoup dans la connaissance de Dieu et de la nature. […] Dieu te récompensera selon tes œuvres. » « Tes hautes œuvres » eût été plus juste. […] Dieu en décida autrement.
Bientôt les petits soupers commencent, et on y agite au dessert l’existence de Dieu. […] Il se trouble et se prosterne ; il implore de Dieu le pardon de ses fautes et le renouvellement de son cœur. […] Écoutez ses discours sur l’amour de Dieu et du prochain. […] Ils s’alarmeraient de traiter Dieu comme une hypothèse et la Bible comme un document. […] À la place du droit et de Dieu, qui reconnaissez-vous pour maître ?
Mais Dieu les connaît. […] Nous croyions qu’il allait nous dire enfin le mot de Dieu retenu sur ses lèvres. […] C’est la cité de Dieu. […] la maladie n’est-elle pas un état de l’âme pour lequel Dieu devait créer sa poésie et son poète ? […] Que Dieu me conserve encore longtemps de telles heures avec un tel homme !
Une haute idée de l’honneur commande le sacrifice désintéressé de la vie, pour le service de l’empereur, pour le service de Dieu : deux sentiments qui compriment l’égoïsme, la foi au suzerain féodal, la foi au maître du Ciel, sont les ressorts des actions. […] Roland essayant de briser son épée, battant sa coulpe, tendant son gant à Dieu son Seigneur, et rendant enfin son âme aux mains de saint Gabriel : toute cette partie est d’un pathétique naturel, élevé, sobre, vraiment puissant. […] Mais le meilleur, le plus complaisant des enchanteurs, c’est Dieu : il a toujours un miracle au service du preux en danger, ou du poète dans l’embarras. […] Dès que l’auteur est à bout d’art ou de psychologie, la main de Dieu paraît. Dans cet emploi de Dieu et du miracle, pas plus que dans celui des magiciens et des enchantements, je n’aperçois la fraîche naïveté des âmes primitives : ce sont presque toujours des ficelles de littérateurs sans conscience et sans génie.
Henri Baude est parfois étonnant d’audace naturaliste, dans sa manière sobre et mordante, où il détache d’un mot sec et saisissant la réalité qu’il veut montrer : et Dieu sait sur quelles réalités tombe son œil implacable d’observateur et de peintre ! […] Des corps, il n’en aurait cure : les âmes, il les aurait vues au ciel, devant la face de Dieu. […] Il a bien vu, avant Bossuet, au moment même où le monde féodal s’écroule et où naît la royauté absolue, il a eu le grand mérite de voir que l’unique frein et contrepoids de cet absolu pouvoir, l’unique garantie contre les accidents de l’individualité dans la personne royale, était le sentiment religieux, amour de Dieu, ou peur de l’enfer137. […] Cette force est celle de Dieu : presque à chaque page, Commynes la prend sur le fait, et la signale avec une sincérité d’accent qui touche souvent à l’éloquence139. Il faut ajouter, pour être juste, que cette haute théorie sert à Commynes pour légitimer le succès, et engager les battus à se trouver contents : dans le jeu des empires, Dieu fait sortir les coups qu’il lui plaît ; réclamer serait sacrilège.