Une université est une école dont la porte est ouverte indistinctement à tous les enfants d’une nation et où des maîtres stipendiés par l’État les initient à la connaissance élémentaire de toutes les sciences. […] La sottise ou l’intérêt du grand Constantin, qui résigna presque toutes les fonctions importantes de l’État aux prêtres chrétiens, a laissé des traces si profondes qu’elles ne s’effaceront peut-être jamais. […] On n’y lit pas un mot du droit français ; pas plus du droit des gens que s’il n’y en avait point ; rien de notre code ni civil ni criminel ; rien de notre procédure, rien de nos lois, rien de nos coutumes, rien des constitutions de l’État ; rien du droit des souverains, rien de celui des sujets ; rien de la liberté, rien de la propriété, pas davantage des offices et des contrats. […] Ce sont les sujets de l’État les plus inutiles, les plus intraitables et les plus dangereux. […] N’est-ce pas un phénomène bien étonnant que des écoles d’éducation publique barbares et gothiques, se soutenant avec tous leurs défauts, au centre d’une nation éclairée, à côté de trois célèbres Académies, après l’expulsion des mauvais maîtres connus sous le nom de jésuites, malgré la réclamation constante de tous les ordres de l’État, au détriment de la nation, à sa honte, au préjudice des premières années de toute la jeunesse d’un royaume et au mépris d’une multitude d’ouvrages excellents, du moins quant à la partie où l’on s’est attaché à démontrer les vices de cette éducation.
quel est aujourd’hui, dans presque tous les États, le lieu et le temps où un homme éloquent puisse sauver sa patrie ? […] Outre que l’éloquence n’influe en rien sur l’État, et qu’il n’y a presque jamais de grands talents sans de grands objets, les esprits, les âmes, les caractères, tout y est assujetti à une certaine mesure. […] Les premiers hommes de l’État qui devaient un jour commander les armées et gouverner les provinces, étaient à Rome les orateurs qui plaidaient les causes, et défendaient les citoyens. […] On exposait aux yeux des juges les cicatrices et les blessures du guerrier qui avait combattu pour l’État. […] Les uns, entraînés par le cours des affaires, prennent part au destin des nations ; ils négocient, ils combattent, ils ont de ces grandes pensées qui changent, bouleversent ou affermissent le sort des peuples ; les autres observent et suivent ces mouvements ; ils contemplent les succès et les malheurs, le génie qui se mêle avec les fautes, le hasard qui domine impérieusement le génie, et les passions humaines qui, partout terribles et actives, entraînent la marche des États.
Consultez ensuite les Commentaires de l’Etat, de la Religion & de la République sous Henri II., François II. […] Castelnau étoit un homme d’Etat distingué, dont on lit les mémoires avec beaucoup d’utilité. […] Mémoires de M. de Villeroi, Secrétaire d’Etat, in-8°. […] C’est en Allemagne que s’est formée cette religion qui a ôté tant d’Etats à l’Eglise Romaine. […] Venons aux différens Etats qui divisent l’Italie & commençons par Venise.
Guizot, prenant la mesure de cet homme d’État, une mesure très juste, et le qualifiant « homme de cour et de diplomatie, non de gouvernement, et moins encore de gouvernement libre que de tout autre », énumère plusieurs des qualités qu’il estime indispensables pour ce haut emploi, le plus haut en effet qui soit dans la société, puisqu’il l’embrasse et la comprend tout entière elle-même : L’autorité du caractère ; La fécondité de l’esprit ; La promptitude de résolution ; La puissance de la parole ; L’intelligence sympathique des idées générales et des passions publiques. […] Molé, avec infiniment moins de talent et de science que messieurs les doctrinaires, était par l’esprit plus homme d’État qu’eux, et avait des parties supérieures pour le gouvernement, l’art de concilier et de gagner, le ménagement des hommes, le sentiment et le tact des situations. […] C’est assez parler de l’homme d’État, lequel d’ailleurs n’est pas au bout de ses récits : l’orateur politique nous appelle. […] Sauzet ne présidait point à ces luttes sonores ; le salut ou l’honneur de l’État n’en sortirent à aucun jour, armés du glaive ou du bouclier ; aucun acte mémorable ne suivait ces discours si transportants : vous n’aviez assisté qu’à un admirable spectacle de talent oratoire !
Dans ce court espace, les projets politiques, les plans de réformé de l’État abondèrent autour de lui ; il les avait depuis longtemps provoqués, par des questions adressées en son nom à tous les intendants du royaume pour connaître par eux le détail de leurs généralités et s’en former un tableau de toute la France. […] Ce moyen, c’est, avec les États Généraux très réduits, se tenant de cinq en cinq ans, et la tenue chaque année d’États provinciaux particuliers, l’établissement de sept Conseils supérieurs remplaçant les secrétaires d’État et composés en grande partie de ducs et pairs ; l’abolition de la réforme militaire introduite par Louvois ; la remise en l’honneur et sur pied de l’ancienne et vraie noblesse, soigneusement distinguée de la bâtarde et de la fausse : enfin tout un gouvernement aristocratique, auquel la lecture de Saint-Simon nous a de longue main familiarisés sans nous y convertir. […] Ce qu’il écrit à ce sujet est remarquable : « Par un préjugé que la vanité des gens de Lettres met en vogue disait-il, on s’imagine qu’un des premiers soins qui doivent occuper un roi, c’est de peupler ses États de savants.
Il a très bien fait voir que les hommes d’État véritables ont trop manqué à la régénération de ce pays. Après l’habile Capo d’Istria, trop homme de cabinet pourtant, trop habit noir pour la Grèce, et si odieusement frappé au début de sa mission pacificatrice, il n’y a eu d’homme d’État que Coletti, celui-ci tout à fait selon le cœur et le génie du pays et du peuple, le seul Grec de ce temps-ci qui, selon la parole de M. […] En un mot, pour faire un État il faut un homme d’État, comme pour faire un poème il faut un poète.
Il remaniait volontiers la carte des États, et il agitait les problèmes d’équilibre politique. […] Le maréchal de Belle-Isle entra au Conseil le 16 mai 1756 ; il remplaçait le maréchal de Noailles comme ministre d’État, en attendant qu’il devînt lui-même ministre de la guerre. […] Camille Rousset, muni des papiers d’État et de toutes les correspondances confidentielles, donne un récit qui peut être considéré comme définitif. […] Hors l’État, dont je suis le père ; Hélas !
(Affaire pendante devant le conseil d’État depuis 1727 jusqu’à 1745 et non terminée ; « la perception en a été interrompue dans ce même temps »). […] Je trouve qu’elle rapporte aux moines seuls 30 000 livres, et la part de l’abbé est toujours au moins égale (De l’État religieux, par les abbés Bonnefoi et Bernard, 1784). […] Clairvaux est porté dans la France ecclésiastique à 9 000, et dans Waroquier (État général de la France en 1789) à 60 000 D’après Beugnot, qui est du pays et homme d’affaires, l’abbé a de 300 à 400 000 livres de rente. […] Archives nationales, G, 319 (État actuel de la Direction de Bourges au point de vue des aides, 1774).
Je viens de le prouver tout récemment, en refusant de m’y associer par la place de sous-secrétaire d’État des affaires étrangères dans ce ministère. Mais je crois la Charte suffisante pour donner à la Chambre l’occasion et le droit de s’expliquer, et, si je crains qu’elle soit attaquée un jour par le ministre, je ne crains pas moins qu’elle ne soit violée par un coup d’État parlementaire. […] Peu de mois après, il vit que j’avais raison : le défi était porté par la Chambre, et le coup d’État qui y avait répondu avait renversé la Restauration par le gouvernement de 1830. […] Sieyès, devenu célèbre par une brochure radicale au commencement des États généraux, avait été du premier bond au fond de la question, et, prenant uniquement pour logique le droit et l’intérêt du grand nombre, avait conclu dans son titre même : Qu’est-ce que le tiers état ?
il ne croit pas, et il n’ose affirmer qu’avec l’habileté d’une réforme et le cardinal de Richelieu pour réformateur on put éviter ou détourner sous Louis XVI la crise dans laquelle l’Etat allait prochainement s’engloutir. […] Tous ces abandons successifs de tous les hommes que les circonstances envoyèrent à Louis XVI pour sauver son État ou du moins pour en retarder la chute, et qui ne purent l’empêcher, parce qu’il ne les étaya pas et qu’il les laissa tomber sous l’effort de leur tentative, Turgot, Necker, et jusqu’à Galonné, ces abandons qui sont plus que des crimes, car ce sont des lâchetés, Renée ne les voile point, ne les atténue pas, mais, quand il les juge, il pourrait enfoncer le trait davantage. […] Louis XIII pouvait élever des faucons et pour le reste se reposer sur Richelieu, mais, pendant que Louis XVI s’efforçait sur son enclume l’État croulait derrière lui !
La Paix et la Trêve de Dieu, histoire des premiers développements du Tiers État par l’Église et les Associations. […] S’il avait fait partie de la Constituante, il aurait siégé avec les curés du Tiers État. […] Les anciens d’État prépondéraient.
« Défenseur de l’État au-dehors, au-dedans il sait le rendre heureux. […] En vain ses parents, ses amis et ses proches lui demanderaient d’immoler la loi à leurs intérêts ; l’État est sa première famille. […] « Ainsi que Dieu a des génies qui exécutent ses ordres dans l’univers, le prince a des hommes qui commandent sous lui dans ses États.
De l’autre, la religion était désormais en principe séparée de l’État. […] En présidant à la scène du Calvaire, l’État se porta le coup le plus grave.
Nous venons de voir les guerriers mourants pour la patrie, loués par la patrie ; c’était une institution politique et une dette de l’État. […] Outre ces éloges chantés ou prononcés une fois, les Grecs avaient des espèces d’éloges périodiques ou anniversaires, en l’honneur des citoyens qui avaient fait quelque action extraordinaire, ou rendu de grands services à l’État.
…………………………………… …………………………………… Il n’agrandit point ses États. […] La chanson du Sénateur, modèle achevé de raillerie grivoise contre la vanité sénatoriale et l’obséquiosité bourgeoise, fut un autre trait qui passa par-dessus la tête de Napoléon pour aller effleurer d’un premier ridicule un corps jusque-là inviolable de l’État. […] « Près de la borne où chaque État commence « Aucun épi n’est pur de sang humain. […] Ajoutons, à la gloire de son caractère et de son génie, qu’il fut, d’après le témoignage universel, le seul homme d’État de ce coup de feu. […] Elle était longue ; elle contenait des maximes et des considérations d’homme d’État ; elle me prophétisait je ne sais quelles destinées grandioses trompées depuis.