Mais quelle est la méthode expérimentale qui permet d’obtenir mécaniquement un rapport de causalité sans que les faits qu’elle établit aient besoin d’être élaborés par l’esprit ? […] Car les variations d’un phénomène ne permettent d’en induire la loi que si elles expriment clairement la manière dont il se développe dans des circonstances données.
Cette médiocrité contente et tranquille, qui nourrit, doucement l’amour-propre, saut effrayer celui de personne, qui permet de se croire quelque chose sans trop de vanité, et aux autres de nous compter pour rien sans trop d’injustice, cette médiocrité d’or, pour appliquer ici une belle expression d’Horace, fait jouir ceux qui l’ont en partage d’une félicité obscure, et par là même plus assurée et plus durable. […] Concluez en attendant, qu’avec du choix dans ses études, et de l’équité envers lui-même et envers les autres, l’homme de lettres peut être aussi heureux dans son état que le permet la condition humaine.
Logiquement avec le plan des Œuvres et des Hommes, la place de la sœur Emmerich devait être dans la deuxième série des Écrivains religieux, comme sainte Thérèse est dans la première 36 ; mais je me permets de la placer exceptionnellement parmi les bas-bleus, cette illettrée, pour faire voir combien radicalement elle en diffère, puisque de toutes les femmes qui furent quelque chose par le génie, elle est certainement celle qui se douta le moins qu’elle en avait. […] M. l’abbé Cazalès, qui a été un lettré très distingué avant d’être un prêtre, a secoué de sa soutane l’escarbot littéraire et les petites crottes de prétention qu’il laisse souvent après lui, M. l’abbé Cazalès, en traduisant les Œuvres de la sœur Emmerich, s’il est permis de dire le mot « œuvres » de ces choses qui sont d’autant plus belles qu’elles ressemblent moins à des livres, M.
Cuvillier-Fleury, cet impertinent et apocryphe archevêque de Reims en littérature, lequel se permet de sacrer les Rois littéraires avec la sainte Ampoule de l’Académie, — qui est un préjugé, celle-là ! […] Jules Janin se servit du type inventé ou observé par Diderot, pour avoir un sujet qui lui permît de déployer toutes les ressources de son style.
Une femme seule — mais spéciale, mais organisée tout exprès, — pouvait avoir cette étonnante souplesse qui permet d’aller aussi loin qu’on veut dans les choses… dangereusement vives, et, tout à coup, de s’arrêter net, cambrée sans effort et délicieuse d’équilibre, — comme une danseuse sur un vase étrusque, — à l’extrémité de ce toit ! […] L’auteur les a laissés très respectueusement dans la Bible, mais il s’est permis de prendre leurs noms pour mieux dire que c’est l’homme et la femme de tous les mariages qui vont lui passer par les mains !
Cette manière d’envisager les choses va nous permettre de pénétrer plus avant dans la théorie de la Relativité. […] Il montrait comment telle ou telle méthode de mensuration permet d’établir des lois, et comment ces lois, une fois posées, peuvent réagir sur la méthode de mensuration et la contraindre à se modifier.
Ainsi, multipliant leur fortune par la misère des autres, ils étendaient leur insatiable avidité aux bornes de la terre, demandant, au nom et sous l’autorité du prince, tout ce qui flattait leurs désirs, sans qu’il fût jamais permis de refuser ; les villes les plus anciennes étaient dépouillées ; des monuments qui avaient échappé au ravage des siècles, étaient conduits à travers les mers pour embellir les palais destinés à des fils d’artisans, et leur faire des habitations plus belles que celles des rois : ces oppresseurs en avaient d’autres sous eux qui les imitaient ; l’esclave avait son ambition comme le maître ; à son exemple, il outrageait, tourmentait, dépouillait, chargeait de fers, et pour s’enrichir, reversait sur d’autres le despotisme que son maître exerçait sur lui. […] Ainsi, il s’occupa du soulagement des peuples ; mais d’autres empereurs qui eurent les mêmes vues, n’étant pas contredits sur le trône, purent être humains impunément : Julien, longtemps César, assujetti dans son pouvoir même à un tyran jaloux, qui l’avait créé par besoin et le haïssait par faiblesse, qui lui eût permis de faire le mal pour se déshonorer, et craignait qu’il ne fît le bien, qui, tout à la fois barbare et lâche, désirait que les peuples fussent malheureux, pour que le nouveau César fût moins redoutable ; Julien, environné dans les Gaules, des ministres de cette cour, qui étaient moins ses officiers que ses ennemis, et déployaient contre lui cette audace qui donne à des tyrans subalternes le secret de la cour, et l’orgueil d’être instruments et complices de la volonté du maître ; Julien enfin, traversé en tout par ces hommes qui s’enrichissent de la pauvreté publique, eut bien plus de mérite à arrêter les abus et à soulager les provinces.
Comme cet ouvrage est peu connu parmi nous, qu’il me soit permis d’en citer la fin. […] tandis qu’avec la nation tu pleures un ami et un père, permets à ma muse de verser sur la tombe de Talbot des vers sortis de mon cœur et dictés par la vérité.
C’est ainsi que moi-même aujourd’hui je suis transfuge du ciel et voyageur errant. » Cette fiction cependant et bien des vers çà et là conservés par Aristote, sur la puissance des éléments et les passions allégoriques dont Empédocle anime la matière, ne nous permettraient pas de le ranger parmi ceux qu’on a nommés ingénieusement les prophètes de la science. […] Et toi, Muse aux mille souvenirs, vierge aux bras blancs, je sollicite de toi ce qu’il est permis d’apprendre dans cette vie passagère.
. — A propos de cette pièce, je me permettrai pourtant de proposer au texte une petite correction ; c’est à la seconde strophe, là où il est question de l’amoureux Ovide sucrant un baiser humide pour en tirer les douces fleurs.
La bienveillance habituelle qui règne dans son observation générale de l’homme, et qui ne permet point à l’amertume de se glisser sous le fruit de son expérience, n’empêche pourtant pas qu’il ne dise des choses assez vives à ce sexe qu’il paraît avoir bien connu : « Il n’est pas adroit de se montrer très-clairvoyant avec les femmes, à moins que ce ne soit pour deviner ce qui leur plaît. » « Il n’est pas rare de voir une femme, miraculeusement échappée aux dangers de la jeunesse et de la beauté, perdre le fruit de ses sacrifices en se donnant dès qu’on cesse de l’attaquer.
On me permettra de donner un échantillon du genre : Lorsque les vierges des campagnes Voguent sur les flots du lac bleu, Les fleurs lèvent la tête un peu Et disent : « Voici nos compagnes !
Mais nous sera-t-il permis de déclarer à ce bon poète que nous préférons à ses vers libres — à sa prose rythmée, si l’on veut — les beaux vers larges, si pleins, que nous connaissons de lui ; car M.
Non seulement des fragments détachés ne permettent pas de saisir les relations étroites qui existent entre les choses, ni les mille actions et réactions qu’elles exercent les unes sur les autres ; mais quel chaos ne peuvent-ils pas aussi produire dans l’esprit !
Qu’on me permette une comparaison.
Son caractere aimable, facile, doux, bienfaisant, généreux, le porta toujours à répandre ses bienfaits sur les jeunes Littérateurs moins heureux que lui, afin de les encourager ; & la noblesse de ses sentimens ne lui permit jamais de s’en vanter.
Artaxerce, environné de tant de poignards, n’est réellement mort que du poison de l’ennui mortel qu’il a communiqué aux Spectateurs ; & l’on ne sait pas ce que Barnewelt seroit devenu, si on eût permis qu’il parût sur la Scène.
Ce n’est pas, au reste, que ces grands historiens brillent exclusivement dans le genre que nous nous sommes permis de leur attribuer ; mais il nous a paru que c’est celui qui domine dans leurs écrits.
La religion chrétienne a seule fondé cette grande école de la tombe, où s’instruit l’apôtre de l’Évangile : elle ne permet plus que l’on prodigue, comme les demi-sages de la Grèce, l’immortelle pensée de l’homme à des choses d’un moment.
Elles nous permettent de mesurer la chaleur, le bondissement ou la dépression des âmes.
Afin d’établir cette vérité d’une manière inébranlable selon le cours naturel des choses humaines, Dieu permit qu’un nouvel ordre de choses naquît parmi les nations.
des sentinelles en faction l’obligeait à s’avancer à l’ordre et à produire son permis de circulation. […] Dès lors l’on entrevit des loisirs qui permettraient aux esprits délivrés de leurs sollicitudes et de leurs craintes, de chercher des distractions. […] Ce premier pas ne permettait pas de présager le succès obtenu peu d’années après par le jeune écrivain. […] De là un succès de scandale que je me permettrai d’appeler un scandaleux succès. […] Nul livre ne permet de mesurer d’une manière plus exacte la décadence de la morale publique dans la société française que le roman de M.
Qu’on me permette d’en citer un passage, où je raconte ce qui m’a ramené à ces principes, après quelques divagations que la fatigue des études de collège et le premier sang de jeunesse m’avaient fait faire du côté des novateurs. […] En second lieu, comme art d’intéresser, d’attirer le spectateur, ce qui n’est que son second caractère, le drame attend, comme le roman, qu’on lui permette de montrer ce qui n’a jamais été montré. Il lui a déjà été beaucoup permis et beaucoup pardonné en ce genre. […] Qu’on lui permette au moins de faire entendre certains cris, qui ne soient pas des cris des femmes en couche de Plaute ou de Térence ; il y aura là tout un avenir de recettes et de salles combles. […] Oui, le roman est condamné à rester immoral, épuisé, impuissant, et à périr d’inanition, si la lâcheté du public ne vient à son aide et ne lui permet ce qui n’a jamais été permis, même aux romanciers de Sodome et de Gomorrhe.
Elle se permet quelques coquetteries dont il est fort affligé. […] Son père ne lui permet pas d’aller à Paris et le fait entrer dans l’administration des douanes. […] On peut alors se permettre de lui présenter librement quelques objections. […] Il est permis de regretter que trop séduit peut-être par M. […] Il est permis de considérer sans malveillance et sans dédain ces réjouissances populaires.
Le mari de cette femme emploie, pour la préserver, un moyen homœopathique, qu’il est permis de trouver hardi. […] Cependant il permet à Méganyre de ne pas le suivre et de devenir l’épouse de Sophocle : que fera-t-elle ? […] Puisqu’on prétend que nous sommes à court de types de comédie, en voilà un que je me permets d’indiquer à M. […] Mais, si je me permets de trouver M. […] Bien que sincèrement religieux (son livre ne permet pas là-dessus le plus léger doute), M.
Sans doute le contexte d’écriture des Dates et les Œuvres permet-il d’en éclairer le véritable l’enjeu. […] De passage à Paris, Balmont était venu me voir, et tout à coup au cours de l’entretien, il me déclarait de sa voix chantante et voilée un peu : Je dois vous dire, si vous le permettez. […] Du moins lui était-il permis d’user tour à tour du terme : Décadents ou Déliquescents ! […] Elle resta peu de temps, un quart d’heure peut-être, mais au moment de partir elle lui présenta, le priant de l’agréer, un papier qu’elle ouvrit de doigts un peu tremblants : elle s’était permis, dit-elle, de traduire en sa langue en vers, le « Vase brisé ». […] Malheureusement les invectives, en tous deux, se gâtaient en route, et devenaient grossières : ce qui me permettait le désir d’en savoir davantage.
Il ne permit pas de jurer par ses actes, de donner le nom de Tibère à l’un des mois de l’année. […] Il n’était point permis aux parents ou amis d’en approcher, de leur donner des larmes, ou même de les regarder longtemps. […] Le pouvoir de Trajan était un despotisme réparateur et doux ; il permettait la censure des tyrans, il ne pouvait la redouter pour lui-même. […] C’est une chose curieuse que l’air de triomphe avec lequel Pline s’attache à quelques faibles simulacres de liberté permis par Trajan. […] Elle était surtout offensée qu’on se permît d’y jouer parfois sur la scène la gravité bourgeoise des aldermen et la vertu de leurs épouses.
Saint Paul prononce un jugement pareil : il ne permet, sous aucun prétexte, sous aucune de ses mille formes, qu’il soit question devant les fidèles de ce vice si cher au genre humain, dont le nom chatouille délicieusement les oreilles les plus chastes, dont le venin se glisse, subtil et pénétrant, jusqu’au travers des plus austères paroles et des plus redoutables menaces. […] Et qu’on nous permette de demander ici à beaucoup d’honnêtes témoins de cette grande révolution, qui l’avaient vu faire sous leurs yeux, qui avaient entendu gronder le canon et mugir le peuple soulevé, si, le lendemain de leur victoire, ils se croyaient beaucoup plus éveillés que Victor Jacquemont. […] Jacquemont tint bon, et le prit de si haut avec son voleur, qu’il accepta les cinq cents roupies « en se prosternant a terre et en s’écriant qu’il était le plus fidèle, le plus reconnaissant, le plus dévoué de mes serviteurs, et, si je lui permettais de prendre ce nom, le plus inviolable de mes amis ». […] « Comme elle n’aime pas le vice, elle ne le craint pas, et elle sait traverser cette fange sans faire une seule tache à sa robe » ; comme elle ne se reproche rien, elle se permet tout ; comme elle n’aime pas Saint-Julien, elle l’embrasse sur les deux joues, mais c’est pour l’amour du grec. […] Est-ce donc là le mariage tel que le permet M.
Sa condition lui permit heureusement l’indépendance que réclamait son caractère. […] L’homicide est permis dans bien des cas. […] Autant que le permettaient les anciens régimes, ce prince de l’esprit sut traiter d’égal à égal avec ceux de la terre. […] Et cet amas d’injustices permet de mesurer son ascension. […] Je me permets de signaler un article où Henri Poincaré a résumé en une dizaine de pages cette féconde carrière scientifique.
On laissait ces amusettes au genre burlesque : Racine ne se les permettait que dans la farce des Plaideurs. […] Si jamais telle digression fut permise, c’est bien à propos de François Coppée. […] Jacquinet nous permet au moins d’imaginer. […] Sa grande science des livres et de l’histoire, en lui permettant des comparaisons perpétuelles, a développé en lui cet esprit. […] Zola lui-même y gagnera) et permettons tout à l’artiste, sauf d’être médiocre et ennuyeux.
Qu’on nous permette d’en citer, en finissant, un seul exemple. […] » Historiquement, il est permis de trouver l’allégation au moins contestable. […] Et si elle permet à quelques-uns d’hériter des richesses, pourquoi ne leur en indique-t-elle pas le noble usage ? […] Elle a permis qu’il trouvât des valets et des prostituées ! […] Qu’on nous permette d’en citer un exemple singulier.
S’il y a une philosophie de l’histoire, ’c’est parce qu’il existe des faits qui permettent de la dégager. […] Victor-Hugo, le grand emancipateur du vers français, a posé les dernières limites des libertés qu’on peut se permettre. […] Victor-Hugo, le grand emancipateur du vers français, a posé les dernières limites des libertés qu’on peut se permettre. […] L’auteur des Trophées, grand amateur de clarté, se permit d’en faire la remarque. […] La critique n’en parle pas, et le prix de l’édition ne permet pas souvent aux débutants de recommencer la tentative.
Le procédé de peinture indirecte ne permet guère l’échafaudage des incidents. […] Sa gaucherie ne lui permettait même pas de révéler tout son mérite. […] La phrase de la dédicace : « Tu n’y verras pas une tache », permet d’en douter. […] … Monsieur le marquis, voulez-vous bien permettre ? […] Cette brochure d’un érudit nous permet de constater chez Costa la scrupuleuse exactitude de la documentation.
Tel qu’il est, et avec tous les défauts et les infractions qu’il se permet, le Journal des Débats reste le journal le plus décent, le seul même en France qui continue de respecter jusqu’au sein de la publicité certaines habitudes de bonne compagnie, et il est à souhaiter que, dans cette lutte contre la Presse, il réussisse à garder sa prééminence.
Dans le midi, on vit au jour le jour ; la présence du soleil, des travaux peu pénible et jamais interrompus, des sensations toujours en éveil, ne permettent pas les longues espérances ni les longues inquiétudes : on y jouit précisément de cette liberté d’esprit si propice à l’essor de l’imagination ; c’est là que devaient et que seulement pouvaient naître ces poètes aimables, qui chantaient les douceurs du rien faire, la jouissance du présent et l’oubli du lendemain.
On est fâché que cette Histoire ne soit qu'un Fragment, & que la paresse de l'Auteur ne lui ait pas permis de la finir en entier.
Ces jugements d’après [lesquels] nous appelons beau dans la rue ce que nous appellerons laid dans l’atelier, et alternativement ne nous permettent pas d’avoir une certaine sévérité de goût.
Qu’on nous permette de l’appeler divine ; elle anima en effet et divinisa les êtres matériels selon l’idée qu’elle se formait des dieux.
On n’entre dans ces sortes de lieux que par une très-grande faveur, et encore faut-il que ce soit en se déguisant en homme de métier, et par occasion, comme lorsqu’il y faut faire quelque réparation ; car alors on fait passer tout le monde d’une partie du sérail dans l’autre, et les ouvriers entrent dans celle qui est vide et y travaillent, étant conduits et gardés par des eunuques, qui ne permettent pas qu’on regarde autre part que devant soi. […] On dit que le mari étant parvenu à l’âge de soixante-dix ans, on le faisait entrer dans le sérail, à l’occasion de quelques maladies difficiles et dangereuses, comme n’y ayant plus rien à craindre d’un vieillard de cet âge ; mais sa femme, remarquant qu’on ne voulait plus recevoir que les ordonnances qu’il faisait, et qu’elle allait perdre son crédit, dit un jour au roi que son mari venait d’engrosser une jeune esclave de dix-huit ans, sur quoi il ne lui fut plus permis de voir les femmes du sérail. […] Car vous savez, dit-il, que les sacrées lois de l’élu de Dieu ne permettent pas qu’une personne à qui cette sorte de disgrâce est arrivée obtienne le souverain commandement sur nous ; après cela, nous serons contraints de recourir à Hamzeh-Mirza ; et de quelle grâce, je vous prie, recevra-t-il notre élection ? […] Il crut qu’il y allait de son devoir d’empêcher ce désordre autant qu’il pourrait ; et qu’encore qu’il n’eût pas de droit de parler en cette assemblée, il lui était permis de violer ce droit, qui n’était que de pure cérémonie, pour remettre dans le bon chemin ceux qui violaient une loi que la nature semblait avoir établie et que la religion favorisait. […] Le véritable sujet qui vous y porte, si vous voulez que je vous le dise, encore que vous le sachiez aussi bien que moi, c’est le désir que vous avez de gouverner la Perse, et longtemps et à votre gré ; c’est pour cela que vous voulez élire un enfant, sous la minorité duquel tout vous sera permis, et vous pourrez exercer une puissance absolue: car ce que l’on allègue du prince aîné, que sans doute il est privé de la vie ou de la vue, ne peut passer pour autre chose que pour une pure illusion.
Les uns ont éprouvé de la colère ; les autres, de la stupeur, bien entendu, dans la mesure où la correction mondaine permet l’expression de ces deux sentiments, en général trop expressifs. […] fit-il, en se levant… Et comment trouvez-vous ce Sardou, qui se permet de molester mon idée ? […] … — Pardon, cher maître, me permis-je d’interrompre… peut-être, en ce temps-là, n’eussiez-vous pas songé à lui offrir quoi que ce soit ! […] » Permettez cependant que je prenne position, car je n’attendais pas si tôt votre visite. […] … Est-ce que tu ne permets pas aux savants, aux médecins, aux physiologistes, d’étudier ces maladies, de sonder ces plaies de l’amour ?
Piergili et surtout les Lettres de Paolina, permettent enfin d’élucider cette question. […] Je répondis que, quand le temps le permettait, je m’exerçai la main avec des couleurs à l’huile. […] S’il n’a guère à sa disposition que des idées banales et des sentiments superficiels, Victor Hugo possède une faculté de grossissement qui lui permet de tirer un merveilleux parti de cette pauvre matière première. […] Et cette simplicité et cette pureté furent sa force, lui donnèrent la décision, la droiture et la poésie ; firent de lui, en même temps qu’un croyant, un homme qui inspirait la foi ; lui permirent d’accomplir, contre les prévisions des sages, de grandes choses avec de petits moyens. […] Il en rêve toutes les nuits : « Je pourrais faire un volume si je voulais décrire tous les villages fantastiques, merveilleux, impossibles que j’ai vus dans mes songes. » Enfin le moment est arrivé ou son plan de voyage lui permet de partir pour Broek.
Phocas Je te permets d’oser. […] Grâce à cette évolution, il nous sera dans une certaine mesure permis de trouver ce repos lui aussi légitime. […] Me sera-t-il permis de regretter qu’ils ne nous la donnent pas constamment ? […] Tout est permis, voilà leur esthétique : l’alexandrin juste ou faux, rimé ou non, le vers long, le vers court, la strophe analytique intermittente. […] Etablie selon la raison, vivifiée par l’instinct, quels admirables poèmes nous doit permettre notre forme !
La plupart des préceptes de l’Évangile manqueraient de base, s’il était permis de se donner la mort ; car le malheur inspire à l’âme le besoin d’en appeler au Ciel, et l’insuffisance des biens de ce monde est ce qui rend surtout une autre vie nécessaire. […] Rousseau dans sa lettre pour le Suicide dit : Pourquoi serait-il permis de se faire couper la jambe, s’il ne l’était pas de s’ôter la vie ? […] Il est permis à l’homme de chercher à se guérir de tous les genres de maux : mais ce qui lui est interdit c’est de détruire son être, c’est-à-dire la puissance qu’il a reçue de choisir entre le bien et le mal. […] Asham m’annonça que la Reine me permettait de respirer l’air dans le jardin de ma prison, et je ne puis exprimer la joie que j’en ressentis, elle fut telle que notre pauvre ami n’eut pas d’abord le courage de la troubler. […] Renoncer à la vie qu’on ne pourrait acheter qu’au prix de sa conscience, c’est le seul genre de Suicide qui soit permis à l’homme vertueux.
VI Cette étude, souverainement intéressante et souverainement morale, serait une admirable histoire de l’Europe par sa diplomatie, si je pouvais, sans fatiguer l’attention du lecteur, la faire remonter jusqu’aux premières transactions diplomatiques connues entre les grands cabinets et les grands ministres de l’Europe ; ce serait un livre, vous ne me permettez qu’un entretien. […] Son esprit était la seule arme qu’il lui fût permis d’employer pour faire jour à son nom dans le monde. […] Qu’on lise les négociations de la France et de l’Autriche la veille de la bataille de Leipsick : on se convaincra que l’Autriche ne trahit ni la vérité, ni l’alliance de famille entre la France et elle en ce moment, et que, si Napoléon avait permis à quelqu’un de le sauver de sa propre immodération, c’est son mariage avec la fille de l’Autriche qui l’aurait sauvé de la coalition de l’univers. […] La source de cette opulence, peu scrupuleuse alors, mais licite pourtant dans les usages de l’ancienne diplomatie, cette source fut dans les présents diplomatiques que les négociations conduites à leur fin et les traités conclus permettaient aux négociateurs de revendiquer, comme des étrennes de paix, et d’accepter, comme des reconnaissances honorifiques, des cours étrangères. […] L’Autriche arme ; la Russie, à laquelle on permet tout, se complète par la Finlande, concession intéressée et ingrate de Napoléon sur la Suède, alliée fidèle de la France.
… » C’est sans doute par un coucher de soleil, l’été, à l’heure où, pour parler comme Hugo, Une immense bonté tombe du firmament que, pris d’attendrissement, il écrivait : « Il n’y a point de créature, si petite et si vile qu’elle soit, qui ne représente la bonté de Dieu. » Et peut-être, rassuré par cette pensée, il se permettait pour une fois d’admirer sans scrupule cette nature intempérante, immortifiée, païenne, qui n’est pas cloîtrée, qui n’est pas chaste, qui aime la vie, et qui ne prie pas, sinon dans les vers des poètes. […] Et ainsi, d’une part, la peur de lui déplaire et la nécessité continuelle de la conquérir tenaient son amour en haleine ; et, d’autre part, les deux cents lieues qui la séparaient de cette sèche personne lui permettaient de l’embellir plus aisément, d’adorer l’image qu’elle s’en formait et de ne pas se brouiller avec le modèle. […] J’ajoute qu’il est à la fois bien plus honnête homme que la plupart des Encyclopédistes et, permettez-moi le mot, moins « gobeur ». […] Il ne permet à la matière d’exister qu’en tant qu’elle traduit quelque chose de spirituel. […] Il nous a fait concevoir de secrètes analogies entre cette vie-là et celle que mènent, à l’autre bout de la société, les « joyeux » et les « joyeuses » des boulevards extérieurs, qui sont des oisifs, eux aussi, mais moins polis, et pressés de nécessités qui ne leur permettent pas d’être inoffensifs.
Et comme, le discours fini, de Barante lui demandait d’en transmettre la teneur à l’Académie, après qu’il était sorti, se tournant vers Gavarret, il jetait sur la note la plus hautainement méprisante : « Ne croit-il pas, celui-là, qu’il est permis à tout le monde de tout dire ! […] Vendredi 26 septembre Aujourd’hui le jeune Hayashi me dit : « Voulez-vous me permettre de vous demander un renseignement ? […] Et c’est une petite joie intérieure, en interrogeant les menteuses photographies et les incomplets dessins étalés sur un divan, de faire revenir dans ce morceau de terre, petit à petit, et autant que le souvenir le permet, de faire revenir le profil aimé… Mardi 28 octobre C’est étonnant, comme toute ma vie, j’ai travaillé à une littérature spéciale : la littérature qui produit des embêtements. […] Mais permettez-moi d’aimer surtout, avec tout le monde, le talent de Flaubert dans Madame Bovary, dans cette monographie de génie de l’adultère bourgeois, dans ce livre absolu, que l’auteur jusqu’à la fin de la littérature, n’aura laissé à refaire à personne. […] Puis pour moi, la France commençant à Avricourt, n’est plus la France, n’est plus une nation dans des conditions ethnographiques qui lui permettent de se défendre contre une invasion étrangère, et j’ai la conviction que fatalement, et malgré tout, il y aura un dernier duel entre les deux nations : duel qui décidera si la France redeviendra la France, ou si elle sera mangée par l’Allemagne.
Nous n’en savons rien, et, à vrai dire, il semble permis d’en douter. […] Sans y donner pleinement les mains, n’est-il pas permis, n’est-il pas sage d’en tenir compte pour ce qu’elles ont de subtilement observé, et de suggestif, après tout ? […] Dans ce combat, quand il l’a fallu, il a usé de moyens brutaux, de brutalités terribles ; par exemple, quand il fait dire à Angélique de Sotenville, en manière d’excuse de tout ce qu’elle se permet, que son père l’a mariée malgré elle. […] Je ne voudrais pas faire d’apostrophes trop directes, mais je puis m’en permettre quelques-unes, puisque, aussi bien, j’en ferai à tout le monde. […] Cette lecture est saine, en somme, pour tous les âges, surtout pour les jeunes gens de l’un et de l’autre sexe, quoi qu’il puisse s’y trouver, aujourd’hui, de détails d’une crudité et même, comme je me suis permis de le dire au début, d’une immoralité qui choquent et révoltent légitimement.
Pour le premier, je me flatte que vous ne douterez pas du sentiment de reconnaissance avec lequel je m’en acquitte, et rarement, permettez-moi de le dire, — à vous voir aujourd’hui si nombreux, — j’en aurai rempli de plus facile ou de plus agréable. […] Pardonnez-moi donc de passer outre aux préliminaires, et, aujourd’hui surtout, que j’ai beaucoup de choses à vous dire, — plus que je n’en aurai d’ordinaire, — permettez-moi d’entrer immédiatement en matière. […] Permettez-moi d’user, pour m’expliquer, d’une comparaison un peu pédante, mais assez expressive. […] Il sait, il a éprouvé, dès sa première bataille, qu’il avait une arme entre les mains, et que son roi lui permettrait de s’en servir, quand encore il ne l’y encouragerait pas. […] Permettez-moi à cette occasion de vous rappeler un chœur de son Atys.
La sécession n’est jamais permise. […] A quoi sert ce que je me permettrai d’appeler cette fureur subtile de réduction à l’unité ? […] Ils renouvelaient la littérature surtout en l’affranchissant : c’est créer que de permettre de naître. […] Elle lui a permis d’avoir une grande suite d’idées au travers la vie la plus désordonnée qui ait été. Elle lui a permis d’être un grand écrivain politique, tout en étant un grand politicien, chose rare et désormais impossible, mais déjà peu commune au temps dont il était.
Cela n’empêche point la hiérarchie, mais la permet, la dévoile, la consacre. […] Lemaître a donné à son anecdote un tour généreux et délicat, ne se permet pas d’oublier que Corneille est Corneille. […] Qu’on me permette de sacrifier l’élégance à la commodité. […] Il permet et propage une existence plus consciente, plus curieuse, plus tragique. […] Les mœurs et même les lois, qui permettent à l’homme de « s’amuser », le défendent à la femme.
Cousin, la grande rénovation que l’Allemagne opérait dans presque toutes les sciences historiques, puis les voyages, puis l’ardeur de produire, m’entraînèrent et ne me permirent pas de songer à des années qui étaient déjà loin de moi. […] L’idée vague qui m’attirait me semble avoir été surtout qu’il y a des choses permises aux hommes qui ne sont pas permises aux femmes, si bien qu’elles m’apparaissaient comme des créatures faibles et jolies, soumises, pour le gouvernement de leur petite personne, à des règles qu’elles acceptaient. […] Arrivé au roulement de tambours de Santerre, il ne put aller plus loin. « S’il lui avait été permis de parler, me dit-il en se levant fièrement, le peuple se serait révolté.
Cependant l’étude du passé et quelques inductions fondées sur l’histoire permettent peut-être de le pressentir. […] Il y a moins d’un siècle, la science en était là, quand la découverte du sanscrit permit à la linguistique de trouver sa voie, sa méthode, de s’affirmer comme science indépendante. […] L’expression naturelle des passions, la variété des langues et des événements de l’histoire sont autant de faits qui permettent de remonter jusqu’aux causes mentales qui les ont produits : les dérangements morbides de l’organisme qui entraînent des désordres intellectuels ; les anomalies, les monstres dans l’ordre psychologique, sont pour nous comme des expériences préparées par la nature et d’autant plus précieuses qu’ici l’expérimentation est plus rare. L’étude des instincts, passions et habitudes des divers animaux nous fournit des faits dont l’interprétation (souvent difficile) permet, par induction, déduction ou analogie, de reconstruire un mode d’existence psychologique.
mille choses admirables, mille féeries incompréhensibles qui permettent à l’homme de vivre vingt fois plus et vingt fois mieux qu’autrefois ; quoi, nous avons pris de la terre glaise pour en faire un métal plus beau que l’argent, nous touchons à la navigation aérienne, et il faut s’occuper de la guerre de Troie et des panathénées ! […] Que ce dernier nous permette de le lui dire, malgré toute l’admiration, malgré toute la vénération que nous avons pour son incomparable génie, son entrée à l’Académie française fut le crime de sa vie, et de là seulement peut-être ont découlé tous ses malheurs. […] X avec Mme Z surveillée par un mari jaloux qui surprend le secret de la naissance de X et le force à épouser Mlle K, afin d’être libre de torturer à son aise cette pauvre Mme Z à laquelle il doit la fortune qui lui permet de faire des folies pour la petite P dont le père, autrefois condamné aux galères, et maintenant employé dans la police, est devenu, sous un déguisement de diplomate, l’amant de la riche princesse W, etc., etc., etc. […] Et, puisque nous venons de faire allusion à M. de Lamartine, qu’il nous soit permis de dire ici que s’il est si cruellement repoussé, outragé, flagellé par ces apostats de toute politique, de toute religion, de toute croyance, de toute vaillance dont j’ai parlé plus haut, c’est qu’il leur a donné en 1848 un exemple terrible de probité, de courage et de talent qu’ils ne lui ont jamais pardonné et qu’ils ne lui pardonneront jamais.
Si donc les deux images sont les mêmes, elles ne Bc présentent pas dans le même cadre, et le vague sentiment de la différence des cadres entoure, comme une frange, la conscience que je prends de l’identité des images et me permet à tout instant de les distinguer. […] Celle-là, une fois installée dans la conscience, permet à une foule de souvenirs de luxe de s’introduire en vertu de quelque ressemblance, même dépourvue d’intérêt actuel : ainsi s’explique que nous puissions rêver un peu en agissant ; mais ce sont les nécessités de l’action qui ont déterminé les lois du rappel ; elles seules détiennent les clefs de la conscience, et les souvenirs de rêve ne s’introduisent qu’en profitant de ce qu’il y a de lâche, de mal défini, dans la relation de ressemblance qui donne l’autorisation d’entrer. […] Dans ces conditions, n’est-il pas permis de chercher la cause initiale de la fausse reconnaissance dans un arrêt momentané de notre élan de conscience, arrêt qui ne change rien, sans doute, à la matérialité de notre présent, mais le détache de l’avenir avec lequel il fait corps et de l’action qui en serait la conclusion normale, lui donnant ainsi l’aspect d’un simple tableau, d’un spectacle qu’on s’offre à soi-même, d’une réalité transposée en rêve ? Qu’on nous permette de décrire une impression personnelle.
Que n’a-t-il eu ce coin de magnanimité qui nous permettrait d’ajouter, comme on est bien souvent tenté de le faire : Le Gascon Montluc, en propos et en action, c’est un héros de Corneille, venu un peu plus tôt ! […] Au fond, il ne s’agit que d’un ou plusieurs moulins à prendre et à brûler, et Montluc, qui a bien de l’esprit, au moment d’entrer dans ce récit tout sérieux, comme s’il avait deviné que don Quichotte faisait quelque chose de pareil vers le même temps, se permet par précaution un petit sourire : « Or, pour déduire cette entreprise, dit-il, encore que ce ne soit pas la conquête de Milan, elle pourra servir à ceux qui en voudront faire leur profit. » Après cette légère précaution, il n’omet plus rien du détail et des circonstances du stratagème, et en fait un parfait modèle et un exemple à suivre.
Dangeau, pas plus en cette dernière occasion qu’en aucune autre, ne se permet le moindre commentaire : mais ce qu’il y a d’un peu lourd ou de peu svelte jusque dans la force et la grandeur de Louis XIV, paraît bien dans le détail journalier de sa relation. […] Si l’espace me le permettait, j’aurais à noter, dans le tome Ve, les teintes plus sombres qui se laissent apercevoir à travers l’uniformité officielle et l’impassibilité souriante de Dangeau.
Aujourd’hui, cependant, qu’il entre dans la vie littéraire plus franchement, et non pas en simple et riche amateur ; aujourd’hui qu’il se fait à la fois critique, historien littéraire et un peu prophète, il nous permettra de compter de plus près avec lui et de peser ses paroles. […] Il m’arrive assez souvent, dans l’intérieur de l’Académie, de me trouver en désaccord avec quelques-uns de mes honorables confrères pour qu’il me soit permis de les défendre et de leur rendre toute justice au dehors.
Il fera dire, par exemple, à Adolphe, racontant et définissant ses rapports avec son père, ce père qui était timide même avec son fils : Je ne savais pas alors ce que c’était que la timidité, cette souffrance intérieure qui nous poursuit jusque dans l’âge le plus avancé, qui refoule sur notre cœur les impressions les plus profondes, qui glace nos paroles, qui dénature dans notre bouche tout ce que nous essayons de dire, et ne nous permet de nous exprimer que par des mots vagues ou une ironie plus ou moins amère, comme si nous voulions nous venger sur nos sentiments mêmes de la douleur que nous éprouvons à ne pouvoir les faire connaître. […] Dans toutes les parties d’Adolphe qui ne sont pas essentielles, on trouverait de ces espèces de défauts, et même des défauts de style. — « Mon père, dit Adolphe parlant de certaines liaisons, les regardait comme des amusements, sinon permis, du moins excusables, et considérait le mariage seul sous un rapport sérieux. » — La note perpétuelle d’Adolphe est une note sourde, intérieure : « Je m’agitais intérieurement. — Je me débattais intérieurement.
Quelques moments après, ayant trouvé M. de Nangis et l’ayant appelé, il lui dit qu’il avait pensé à ce qu’il lui avait demandé, qu’il lui en savait bon gré parce que ce n’était pas une chose amusante, qu’il lui accordait cette grâce à deux conditions : la première, qu’il n’en parlerait point qu’il ne l’eût permis, la seconde qu’il en userait modérément. […] Il y avait cependant, alors même, de singulières infractions à cette étiquette, et telles qu’on ne le croirait pas, si un narrateur aussi véridique que M. de Luynes ne nous les certifiait en nous citant ses garants et auteurs : Mme la duchesse mère (fille naturelle de Louis XIV) me contait à Marly, il y a quelques jours, que dans les soupers du feu roi avec les princesses et des dames à Marly, il arrivait quelquefois que le roi, qui était fort adroit, se divertissait à jeter des boules de pain aux dames et permettait qu’elles lui en jetassent toutes.
Mais je me permettrai de vous demander si vous croyez donc que vous serez plus libre d’engagement, si vous arrivez par les légitimistes, les républicains ou une nuance quelconque de la gauche que par le juste milieu. […] Si vous arrivez, je m’en féliciterai pour vous, et d’autant plus, permettez-moi de l’ajouter, que la pratique des affaires et des hommes pourra vous rapprocher de ces malheureux ministres qu’il vous paraîtrait si fâcheux aujourd’hui de paraître appuyer.
En-me permettant de parler ici avec quelque étendue d’un savant illustre, et autrement encore que pour lui rendre un pur et simple hommage, en essayant d’indiquer à l’aide de témoignages recueillis, et par le peu que j’ai pu moi-même observer, sa vraie portée et sa mesure, j’ai besoin qu’on ne se méprenne pas un instant sur ma pensée. […] Biot mit dans la suite une certaine coquetterie bien permise à montrer ce qu’il aurait pu faire s’il avait été chargé d’écrire les Éloges des savants ; ses morceaux sur Gay-Lussac et sur Cauchy sont jugés excellents par ceux qui ont voix au chapitre.
Pour ceux qui, distraits des pures Lettres ou occupés ailleurs (comme il est permis), auraient besoin qu’on les remît sur la voie, je rappellerai qu’Eugénie de Guérin, sœur de Maurice de Guérin, de l’admirable auteur du Centaure, était son égale en dons naturels, en génie, sa supérieure en vertu, en force d’âme, son aînée vigilante et tendre, et qu’elle fut pendant neuf années sa survivante douloureuse, son Antigone ou son Électre, toute consacrée à sa mémoire et comme desservante d’un tombeau. […] Oui, ma chère, j’ai prié pour vous, d’abord en m’éveillant, et puis à la messe, au memento des vivants, à cet endroit où Dieu permet à notre pensée et à notre cœur de redescendre un instant sur la terre pour s’y charger des besoins de ceux qu’on aime.
« Que je serais autre si des bras d’homme me permettaient d’entreprendre indifféremment tout ce qu’un homme de bien peut faire, et dès lors me laissaient quelque choix jusque dans les circonstances extrêmes ! […] Son économie lui permet de se conduire avec ses amis selon sa manière de voir en cela, quand les circonstances le demandent ; et ses simples connaissances le trouvent prompt à rendre… » (Ici une lacune.)
Racine, un peu plus que Corneille sans doute, dut pénétrer dans ses arrière-pensées ; il est permis pourtant de croire que ce que nous savons aujourd’hui assez au net par les révélations posthumes était beaucoup plus recouvert dans le moment même, et qu’en acceptant le sujet d’une si belle main, le poëte ne sut pas au juste combien l’intention tenait au cœur. […] Ce qui me frappe en elle, si j’osais me permettre de la juger d’un mot, ce n’est pas seulement qu’elle soit une grande actrice, c’est combien elle est une personne distinguée.
Cet écueil est encore évitable dans les pièces plus courtes, dans les simples églogues et idylles proprement dites, qui, d’ailleurs, permettent bien moins de laisser entrevoir le revers de la destinée et de diversifier les couleurs ; mais Théocrite bien souvent, et Goldsmith une fois, y ont réussi. […] Un mal étrange le commande ; rien ne le retient ; ses amis ont beau s’opposer à un voyage que sa santé délabrée ne permet plus : il part pour Nantes, et y expire le 26 janvier 93, le jour même fixé pour son embarquement.
Barrière, publie un choix fait avec goût parmi les nombreux Mémoires du xviiie siècle, depuis la Régence jusqu’au Directoire ; c’est une heureuse idée, et qui permettra de revoir au naturel une époque déjà passée pour plusieurs à l’état de roman. […] elle ne se permet qu’une esquisse pure et discrète, un trait délicieux et encore arrêté, fidèle expression de ce sentiment trop contraint !
. — D’autres cas anormaux, empruntés également aux aliénistes et aux physiologistes, ont permis d’expliquer le procédé général d’illusion, et de rectification dont les stades successifs constituent nos diverses sortes de connaissances. — Cela fait, pour comprendre la connaissance que nous avons des corps et de nous-mêmes, on a trouvé des indications précieuses dans les analyses profondes et serrées de Bain, Herbert Spencer et Stuart Mill, dans les illusions des amputés, dans toutes les illusions des sens, dans l’éducation de l’œil chez les aveugles-nés auxquels une opération rend la vue, dans les altérations singulières auxquelles, pendant le sommeil, l’hypnotisme et la folie, est sujette l’idée du moi. — On a pu alors entrer dans l’examen des idées et des propositions générales qui composent les sciences proprement dites, profiter des fines et exactes recherches de Stuart Mill sur l’induction, établir contre Kant et Stuart Mill une théorie nouvelle des propositions nécessaires, étudier sur une série d’exemples ce qu’on nomme la raison explicative d’une loi, et aboutir à des vues d’ensemble sur la science et la nature, en s’arrêtant devant le problème métaphysique qui est le premier et le dernier de tous. […] Pourtant ces documents sont les seuls qui nous permettent de saisir sur le vif les nuances de l’aliénation mentale, de l’interpréter, de nous la figurer avec précision.
Ces jugements ne peuvent être dès lors rédigés que par des gens superficiels, en notes courtes sans valeur et sans intérêt, ne comportant pas la place d’exposer les sujets, d’étudier le talent des auteurs, permettant tout juste l’éloge ou le blâme. […] L’organisation de la presse ne permettant même plus à leurs jugements d’avoir une influence sur la vente des livres, on s’accoutume à les négliger ; on ne tient plus guère qu’à l’opinion et au compte rendu d’une dizaine de personnes dans les grandes revues et les grands quotidiens, et l’amitié, les relations personnelles sont des éléments précieux pour les obtenir dans la cohue.
L’aide-mémoire de Dominique Biancolelli, dont nous parlerons plus loin, ne traçant qu’un seul rôle, ne permet point de se former une idée suffisante de l’ensemble des pièces. […] La rédaction qui en est donnée par Cailhava est, il est vrai, plus moderne ; à défaut d’autre, nous devons nous contenter de la reproduire ; mais il nous sera permis de rétablir les noms de la troupe qui joua à Paris de 1662 à 1671.
Plusieurs se permettent par tact certes, mais aussi par indépendance, un compromis, risquant autour de l’Alexandrin le vers de onze et de treize. […] Comme nous disons : « 1857, l’année de Bovary, des Fleurs du Mal, des Poésies barbares, de Fanny », on dira seulement, mais c’est quelque chose : « 1893, l’année des Trophées », et dans un tiers de siècle, j’espère, les nouveaux me permettront de mentir un peu sur ce 1893 et sur cette apparition des Trophées, avec la grâce délicate que les jeunes gens ont tant raison de garder au bon chroniqueur devenu mûr et qui se souvient tout haut.
Il faut serrer de plus près la réalité passée et apporter des faits qui ne permettent point le doute. […] Mais en même temps le pessimisme, qui teignait de noir les romans de Zola et de ses adeptes, leur souci du milieu où vivent les personnages qu’ils mettent en scène, leur effort pour élargir la langue littéraire jusqu’aux limites de la langue parlée, leur style même souvent si chatoyant de couleurs et de métaphores, tout cela permet de dire : C’est une queue du romantisme.
Ces répétitions, peu justifiables dans une œuvre littéraire, me paraissent utiles ici ; elles permettent de mieux voir les aspects divers des questions. […] La constructivité (constructiveness) nous permet, par des associations de sensations, d’imaginer des sensations nouvelles.
Je laisse de côté le physique ; et, sur ce point, je ne me permettrai qu’une remarque. […] Avec un mari qui n’est pour elle qu’un père, et qui, dans sa philosophie indulgente, lui permettrait beaucoup, avec des opinions et des doctrines positives comme celles qu’elle s’est formées, on est réduit à reconnaître que Julie ne peut être protégée dans ses longs tête-à-tête avec son jeune ami (et elle en convient) que par son mal même et par la singularité de sa nature.
Or, maintenant, dans l’état actuel des renseignements historiques sur Marie-Antoinette, en se rendant compte des vrais témoignages, et en se souvenant aussi de ce qu’on a ouï raconter à des contemporains assez bien informés, il est très permis de penser qu’en effet cette personne affectueuse et vive, tout entière à ses impressions, amie des manières élégantes et des formes chevaleresques, ayant besoin tout simplement aussi d’épanchement et de protection, a pu avoir durant ces quinze années de sa jeunesse quelque préférence de cœur : ce serait plutôt le contraire qui serait bien étrange. […] Les lettres qu’on a déjà publiées d’elle, d’autres qu’on publiera un jour, permettront d’établir cette portion de l’histoire avec certitude.
Walckenaer pourtant a commis une de ces fautes que je me suis déjà permis ailleurs de signaler en lui. […] Fontanes lui-même, qui revenait avec une simplicité relative au Grand Siècle, Fontanes avait ses scrupules, et n’aurait pas tout permis en matière de citations.
Dans les développements qu’il y donne, il me permettra de regretter que là, comme il lui arrive d’ordinaire en pareille matière, il se soit trop asservi aux formes philosophiques du jour, et que lui, esprit si vif et si français quand il le veut, il ne perce pas d’outre en outre, une fois pour toutes, ces expressions vagues et vaines, ces métaphores abstraites qui donnent un air de réalité à ce qui n’est que le nuage subtilisé du raisonnement. […] Non ; permettez-moi aussi de vous dire qu’il faut avoir meilleure espérance et d’un pays et d’une littérature où tant de plumes distinguées se remettent à l’œuvre, et où vous-même donnez l’exemple en revenant aux choses que vous savez et que vous exposez si bien.
L’organisation de ses sens et de son style, ressemble à ces instruments infiniment complexes mais infiniment sensibles de la physique moderne qui saisissent des phénomènes et permettent des approximations inconnues aux anciennes machines. […] Ajoutez encore à ces anomalies individuelles d’organisation cérébrale, les caractères généraux de toute âme d’artiste et d’écrivain, la vive sensibilité, le don plastique du mot expressif, le don dramatique de la coordination des incidents, l’infinie ténacité de la mémoire pour les perceptions de l’œil, toutes les multiples conditions qui permettent de réaliser cette chose en apparence si simple, un beau livre.
Mais le sujet ne permettait pas une effusion de sentimens aussi touchante. […] Corneille se sert du même mot dans ce sens ; mais ni Boileau, ni Racine ne se le sont permis.
Qu’on me permette cette phrase. […] Mais, comme nous l’avons observé déja, les conversations de toute espece sont plus remplies de démonstrations, elles sont bien plus parlantes aux yeux, s’il est permis d’user de cette expression, en Italie que dans nos contrées.
Tous les enseignements ont changé, et il est permis d’affirmer que nous avons plus de ressources qu’on n’en a eu jamais pour étudier le génie des peuples anciens. […] Homère fait dire à Alcinoüs ces mots, qui sont une poétique tout entière : « Les dieux ont permis la ruine d’Ilion et la mort d’un grand nombre de héros, afin que la poésie en tirât des leçons utiles aux siècles à venir. » Proposez encore des prix pour l’utilité des croisades !
Nous venons de le dire : s’il est impossible de déterminer à présent l’ensemble de la conception moderne, qui n’est encore qu’ébauchée, il est toutefois permis d’en noter les traits principaux. […] Je ne crois pas que l’équivoque soit ici permise.
Son Charles Baudelaire, ses monographies sur la peinture du XVIIIe siècle, sa Religion de la musique, montrent excellemment à quel point cette place centrale dans le monde du beau permet une critique riche et vivante. […] Mauclair transfigure l’idée de cristallisation en la transportant dans l’ordre du temps. " le spasme est une incursion momentanée dans la mort, un essai de mort permis à l’être vivant par la nature.
Il faut, pour le bonheur d’un peuple, que l’industrie soit exercée et ne soit pas fatiguée ; il faut qu’il soit encouragé au travail par le travail même ; que chaque année ajoute à l’aisance de l’année qui la précède ; qu’il soit permis d’espérer quand il n’est pas encore permis de jouir ; que le laboureur, en guidant sa charrue, puisse voir au bout de ses sillons la douce image du repos et de la félicité de ses enfants ; que chaque portion qu’il cède à l’État, lui fasse naître l’idée de l’utilité publique ; que chaque portion qu’il garde, lui assure l’idée de son propre bonheur, que les trésors, par des canaux faciles, retournent à celui qui les donne ; que les dépenses et les victoires, tout, jusqu’au sang versé, porte intérêt à la nation qui paie et qui combat ; et que la justice même, en pesant les fardeaux et les devoirs des peuples, n’use pas de ses droits avec rigueur, et se laisse souvent attendrir par l’humanité, qui n’est elle-même qu’une justice.
Des hommes estimables pensent que les meilleurs modèles de ces sortes d’ouvrages sont ou les vies des hommes illustres de Plutarque, ou les éloges des savants de Fontenelle ; c’est-à-dire, qu’ils voudraient un simple éloge historique, mêlé de réflexions, sans qu’on se permît jamais ni le ton, ni les mouvements de l’éloquence. […] Vous n’ignorez point qu’il y a entre les idées deux espèces de liaison, l’une métaphysique et froide, et qui consiste dans un enchaînement de rapports et de conséquences ; celle-là n’est que pour l’esprit ; l’autre est pour l’âme, et c’est elle seule qui en a le tact ; elle est produite par un sentiment général qui circule d’une idée à l’autre, qui les unit, qui les entraîne toutes ensemble comme une seule et même idée, et ne permet jamais de voir ni où l’esprit s’est reposé, ni d’où il a repris son élan et sa course.
Il n’est pas permis de mettre en doute une affirmation de M. […] Non, il n’est point permis de le plaindre. […] Et il se délecte dans cette idée folle, qui lui permet de railler la science en blasphémant la nature. […] Un escalier permettait aux anges de franchir les étages, et c’était un va-et-vient continuel de la terre aux cieux. […] Il me permettra, tout mage qu’il est, de lui en exprimer ma tristesse sincère.
Qu'il me soit permis de leur rendre cette justice, à moi, l’un des derniers d’entre eux par le mérite et par l’âge.
Je ne vois rien dans ce qui forme l’écorce ou la tige ou les racines, — les viles racines, s’il est permis de les nommer, — je ne vois rien dans cette enveloppe de nous-mêmes qui soit en rapport avec le parfum : c’est chose à part, légère, sacrée, et quels effets ne produit-il pas ?
Non, il n’est pas permis d’avancer que plus d’un jeune homme lira ce livre avec finit : insensé, il le lira avec transport ; et, sage, avec dégoût.
S’occupant d’abord de peinture, vivant avec plusieurs amis, poêles, peintres, sculpteurs, de la pure vie d’atelier, il en eut les préoccupations exclusives, le genre sans nuance, et, qu’il nous permette de le dire, quelques-unes des singularités extrêmes, en même temps que l’émulation sérieuse, les études sincères, l’ardeur et l’audace d’esprit.
Le jeune homme fit donc des vers ; il les fit d’abord au hasard, un instinct naturel lui révélait la mélodie ; quelques études opiniâtres, bien incomplètes pourtant, telles qu’on peut se les figurer en ce lieu et en cette situation, lui permirent de s’enhardir un peu.
Je néglige tout ce qu’une Exposition universelle peut permettre et recouvrir de spéculations louches — avant, pendant et après — et tout ce déchaînement de réclame, de puffisme, c’est-à-dire de mensonge et de vol, et toute cette fureur d’entreprises de plaisirs publics.
Les heures de son enfance furent troublées et permirent à la légende qui se forma autour de son nom de le représenter comme une sorte de personnage dégradé par une certaine perversion.
Louis se permettra de fréquentes distractions dans la vie conjugale, mais il repoussera les mœurs équivoques, les mœurs de rigidité affectée.
Les Esprits les plus portés à l’indulgence ne sauroient lui pardonner les sarcasmes qu’il s’est permis contre les premiers dépositaires de l’autorité.
Mercure voyant que Jupiter avait oui ses prières, le supplia de permettre que toutes ces âmes célestes de chevaliers, avec leurs dames, descendissent en terre pour danser à ces noces royales.
Quand nous aurons, sur un sujet chrétien, un ouvrage aussi parfait dans son genre que les ouvrages d’Homère, nous pourrons nous décider en faveur du merveilleux de la fable, ou du merveilleux de notre religion ; jusque alors il sera permis de douter de la vérité de ce précepte de Boileau : De la foi d’un chrétien les mystères terribles, D’ornements égayés ne sont point susceptibles.
Nous pouvons dire la même chose des meurtriers de Cesar, parce qu’ils avoient été élevez dans la maxime que les voïes violentes étoient permises contre un citoïen qui vouloit faire des sujets de ses égaux ; et qui, pour parler le langage des romains, affectoit la tyrannie.
Il est permis aux poëtes comme aux peintres qui traitent les faits historiques, de supprimer une partie de la verité.
On soutenoit qu’il étoit facile de faire beaucoup mieux que lui, et que si l’on pouvoit trouver quelque chose de bon dans ses opera, il n’étoit pas permis, sous peine d’être réputé un esprit médiocre, d’en loüer trop l’auteur.
Sans exagérer la valeur de Mercier et refaire une réputation posthume à un homme qui de son vivant eut sa part de célébrité, cependant nous croyons que son livre, réduit à des proportions qui le rendent plus clair et plus ferme, et passé, qu’on nous permette le mot !
Peintre de mœurs dans un cadre étroit et qu’il n’a pas dépassé, il a créé des types auprès desquels les types de la comédie en qui nous croyons le plus, les Chrysale, les Dandin, les Vadius, les Jourdain, les Chicaneau, ne sont que de véritables maigreurs dramatiques ; car le drame ne permet pas de faire le tour d’un type comme le roman, dans lequel un personnage plus grand que nature ne cesse pas pour cela d’être nature.
Le plan qui nous est prescrit ne nous permet aucun détail sur ces deux objets. […] Les idiotismes suffiroient pour la sapper jusqu’aux fondemens, si nous voulions nous permettre une digression que nous avons condamnée ailleurs (voyez […] Nous l’aurions souhaité, & nous l’avions même insinué à notre illustre prédécesseur : mais le tems ne nous a pas permis de le faire nous-mêmes ; & notre respect pour le public nous empêche de lui présenter des jugemens hasardés ou copiés. […] Qu’il me soit permis d’y ajoûter quelques réflexions. […] Qu’il me soit permis, à l’occasion des homonymes, de mettre ici en remarque un principe qui trouvera ailleurs son application.
Il seroit dangereux de ne pas laisser à l’homme un moyen de renverser les opinions erronnées qu’il a établies, dès qu’il en connoîtra le vuide & la fausseté ; & s’il a été libre de produire ses premieres idées, il doit lui être également permis de se rétracter. […] Me sera-t-il permis de faire une réflexion qui ne doit pas offenser les Gens de Lettres, parce qu’ils sçavent que les dons sont partagés, & qu’il est bien rare de les réunir au même dégré. […] Or, jugez-nous, hommes vrais & équitables, & voyez s’il est permis d’insulter à l’abeille qui vous prodigue son miel. […] Le cercle de nos plaisirs est rétréci par les arrêts exclusifs qui flattent la paresse & l’insuffisance de ceux qui les rendent ; & au bout d’un certain tems, il n’est plus permis de s’élever contre des préjugés invétérés, que la vénération de plusieurs siècles a rendu respectables. […] Un songe funèbre, des reconnoissances, des récits ; voila, à-peu-près, tout ce qu’il est permis d’employer.
Il faut permettre aux pauvres humains de ne pas toujours accorder leurs maximes avec leurs sentiments. […] Je voudrais au moins qu’on nous laissât libres et qu’il nous fût permis aussi d’être quelquefois respectueux. […] Mais tout est permis au doute philosophique. […] Je ne me crois pas permis de juger cet ouvrage à la place même où il a paru. […] Le beau nous apporte la plus haute révélation du divin qu’il nous soit permis de connaître.
Le jour où il serait permis de s’attarder aux jeux d’une pensée découragée serait celui où l’on commencerait à entrevoir qu’il y a une borne à la matière du savoir. […] Dieu ne l’a pas permis. […] Nous désirerions conserver notre conscience individuelle et la voir doter d’organes nouveaux nous permettant de comprendre l’infini et d’en jouir. […] André Gide lui permet certes d’aborder avec succès tous les genres : insignifiant, lui, il ne le sera jamais. […] La joie est brève, et l’attrait de la vie immense ne permet point de s’attarder à l’amour.
C’est à cette époque qu’il est permis de reporter les premiers essais de l’art de l’équilibriste. […] Il est permis de dire : que c’était un habile architecte réduit à construire avec de mauvais matériaux. […] Dans les uns on trouvait encore le goût des premières époques, tandis que les autres s’élevaient à une certaine hauteur qui permettait d’entrevoir une nouvelle façon d’écrire pour le théâtre. […] L’illusion fut permise. […] Cette occupation, disait-il, ne lui permettait pas de sacrifier à la poésie dramatique.
Chacun y est touché et marqué en quelques lignes ; ils passent tous l’un après l’autre devant nous dans leurs physionomies différentes, et le digne Sers (depuis sénateur), aimable philosophe, habitué aux jouissances honnêtes, mais lent, timide et par là même incapable en révolution ; et Gensonné si faible à l’égard de Dumouriez dans l’affaire de Bonne-Carrère, qui ne sait pas saisir le moment de perdre un homme quand il le faut ; avec trop de formes dans l’esprit et pas assez de résolution dans le caractère ; et l’estimable Guadet, au contraire trop prompt, trop vite prévenu ou dédaigneux, s’étant trompé d’ailleurs sur la capacité de Duranthon qu’il a poussé aux affaires, et ayant à tout jamais compromis son jugement par cette bévue sans excuse ; et Vergniaud qu’elle n’aime décidément pas ; trop épicurien, on le sent, trop voluptueux et paresseux pour cette âme de Cornélie : elle ne se permettrait pas de le juger, dit-elle, mais les temporisations subites de l’insouciant et sublime orateur ne s’expliquent pas pour elle, aussi naturellement que pour nous, en simples caprices et négligences de génie ; mais elle le trouve par trop vain de sa toilette, et se méfie, on ne sait pourquoi, de son regard voilé, qui pourtant s’éclairait si bien dans la magie de la parole. […] Mme Roland a nommé une foi Mme de Staël dans une lettre qui s’est trouvée mêlée aux papiers de Brissot, mais qui ne s’adresse pas à lui, car la date (22 novembre 89) ne permettrait pas entre eux la familiarité de liaison qui s’y voit : « On nous fait ici (à Lyon), dit Mme Roland, des contes sur Mme de Staal (sic) qu’on dit être fort exacte à l’Assemblée, qu’on prétend y avoir des chevaliers auxquels de la tribune elle envoie des billets pour les encourager à soutenir les motions patriotiques ; on ajoute que l’ambassadeur d’Espagne lui en a fait de graves reproches à la table de son père. […] Sa vertueuse légèreté en pareille matière lui permet de trouver tout simplement jolis et de bon goût les romans de Louvet.
Il n’est point permis aux poëtes d’être médiocres ; Horace le leur défend au nom du ciel et de la terre, au nom des colonnes et des murailles mêmes qui retentissent de leurs vers ; et, d’autre part, la devise d’un roi, telle qu’elle se lit en lettres d’or chez Homère, et telle qu’Achille la dictait par avance à Alexandre, consiste à toujours exceller, à être en tout au-dessus des autres 6. […] Qu’on me permette une comparaison qui rendra nettement ma pensée. […] Et on me permettra d’indiquer ici une observation qui s’étend à toute la poésie française du xvie siècle, et qui en détermine un caractère.
Qu’on me permette une comparaison grossière. […] Quand la cloche tinte, elle met en mouvement les sonneries, et, le tintement achevé, les sonneries continuent, s’affaiblissent, s’effacent, mais sont capables de se renforcer et de reprendre toute leur énergie primitive, lorsqu’une circonstance favorable permet au son persistant d’une ou deux sonnettes de faire vibrer toutes les autres à l’unisson. — D’ordinaire, la cloche est mise en branle par le cordon. […] Tout cela est permis, et même commode. — Mais ici commence l’erreur ; on est dupé par les mêmes mots et de la même façon qu’à propos de la mémoire et de la perception extérieure ; comme il s’agit d’une connaissance, on veut absolument y trouver un acte de connaissance et un objet connu ; on se la figure comme le regard d’un œil intérieur appliqué sur un événement présent et interne, de même qu’on s’est figuré la mémoire comme le regard d’un œil intérieur appliqué sur un événement passé.
C’est vivre deux fois ; admirable effet des dons de la mémoire, qui nous permet de revivre les temps que nous avons déjà vécus ! […] Ceci n’est que l’ébauche d’une critique générale de l’œuvre sociale écrite au courant de la plume, et destinée à être revue et corrigée à loisir avant de permettre qu’on l’imprime. […] Pour moi, ils s’estimeront heureux de vous être utile, et je vais les en prier, si vous le permettez
Elle nous éclairera peut-être sur certains caractères de ses écrits ; Le crédit de ses amis le tira des prisons de Fontenay-le-Comte, et lui obtint un indult du pape Clément VII qui lui permettait de passer dans l’ordre de Saint-Benoît, et d’entrer dans l’abbaye de Maillezais en Poitou. […] Son ouvrage étant la critique de tout, il y avait compris l’Église, mais sans aller au-delà de ces traits que tous les hommes éclairés, même certains princes de l’Église, se permettaient contre l’ignorance et les mœurs des ordres ecclésiastiques ; c’était l’esprit et non la théologie de la Réforme. […] Cette absolution le relevait de toutes ses fautes ; elle lui permettait de rentrer dans le monastère de Maillezais, et d’exercer, avec la permission de son supérieur, et sans rémunération, l’art de la médecine « jusqu’à l’incision et la brûlure exclusivement. » Les termes mêmes de la bulle, qui louaient son zèle pour la religion et les lettres, sa probité et ses bonnes mœurs, rendaient vaines toutes les accusations contre sa vie passée.
Au moins, voulant ma part du délice, me permettras-tu de goûter, dans ton Temple, à mi-côte de la montagne sainte, dont le lever de vérités le plus compréhensif encore trompette la coupole et invite à perte de vue du parvis les gazons que le pas de tes élus foule, un repos : c’est comme l’isolement, pour l’esprit, de notre incohérence qui le pourchasse, autant qu’un abri contre la trop lucide hantise de cette cime menaçante d’absolu, devinée dans le départ de nuées là haut, fulgurante, nue, seule : au-delà et que personne ne semble devoir atteindre. […] Dans la première partie sont de curieuses citations, notamment celle-ci de Herder : « Si le musicien ordinaire qui met orgueilleusement la Poésie au service de son art, descendait de ses hauteurs, il s’appliquerait, autant du moins que le permet le goût de la nation pour laquelle il compose, à traduire dans sa musique les sentiments des personnages, l’action du drame et le sens des mots. […] Ce résidu musical du déterminisme dramatique qu’est l’orchestre wagnérien, cette force physiologique qui associe si profondément notre organisme sensitif au devenir de l’action vivante, nous ignorons d’où elle sort, nos sens sont en désarroi, car cette musique semble ne plus avoir d’existence objective, elle nous semble aussi bien être le propre mouvement de notre pensée qu’un enchaînement orchestral : aucun point d’appui qui nous permette de le décider.
Ce qui distingue encore les annales des Juifs de celles des autres Nations, c’est qu’elles sont vraies dans tous les points & qu’il n’est pas permis d’en révoquer en doute un seul événement. […] Il est vrai que les Jésuites y ont trouvé le poison de la doctrine jansénienne ; mais qu’il nous soit permis de dire avec un auteur que c’est insulter aux approbateurs de livres, que de trouver des erreurs dans des ouvrages dont le ministère public à permis l’impression, après les avoir fait revoir.
Il y a beaucoup de fables qui sont ainsi, où le caractère des animaux disparaît à cause du caractère particulier que La Fontaine leur attribue, parce qu’il songe à un homme et non pas à un animal Et puis ailleurs il y a des fables — assez nombreuses aussi — zoologiques encore, où l’animal est bien peint pour lui-même, selon la physionomie que La Fontaine a découverte en lui, a cru voir en lui ; et c’est là le vrai La Fontaine ; j’exagère, le La Fontaine le plus intéressant, parce que c’est le La Fontaine qui fait faire un pas et un très grand pas à la fable en en faisant non pas seulement une peinture de l’humanité sous différents masques, mais une peinture de l’humanité inférieure, si vous me permettez le mot, une peinture de l’animalité, avec les traits véritablement caractéristiques et utiles à connaître qu’elle peut avoir. […] Rien n’a plu davantage à La Fontaine que cette imagination qui lui permettait d’étendre le champ de la solidarité entre les animaux. […] Vous me permettrez de compléter La Fontaine par d’autres écrivains.
Les quelques lignes citées plus haut nous permettent de l’entrevoir. […] La conception moniste, esquissée par quelques intuitifs de génie, approfondie par des savants de large envergure, est l’une de celles qui nous permettent le plus d’espoir pour une interprétation nouvelle, à la fois plus large et plus réelle de la vie. […] Forcé par les circonstances ou par le tempérament à pratiquer la chasteté et la sobriété la plus stricte, il ne lui restait qu’une seule satisfaction permise, une orgie de vision.
Quand tout cela serait vrai, il n’en resterait pas moins permis de choisir ses héros parmi les gens du peuple. […] Qu’on me permette un exemple. […] Autant qu’il est permis d’affirmer et de généraliser, dans une question éminemment subjective et complexe, je crois donc que l’esquisse d’un roman est une opération rapide de l’esprit, ordonnant en un instant une matière déjà rassemblée.
N’exposez aux regards que ce que l’usage permet d’y exposer, & ne craignez point de multiplier les portraits. […] Ce qu’il seroit permis au Romancier de taire, l’Historien est obligé de le dire. […] Qu’il soit vraisemblable, il sera toujours vrai ; qu’il plaise, on lui permettra toujours d’instruire.
C’est une femme de chambre dévouée qui, pour permettre à la baronne, sa maîtresse, de villégiaturer avec un capitaine subit les attaques du baron et lui écrit : « Oh ! […] Augereau, avec qui Marbot est intimement lié, « était fils d’un homme qui faisait un commerce de fruits fort étendu et avait acquis une fortune, qui lui permit de bien faire élever ses enfants ». […] Or, comme Becker doit nécessairement s’en abstenir avec lui, il y a à la fois inconvenance, mauvais goût et défaut de tact à se le permettre avec lui. […] Lockroy ne veut pas nous permettre la moindre illusion sur nos faiblesses, nos imprévoyances présentes, non plus que sur les moyens formidables de destruction dont peut disposer la triple et peut-être quadruple alliance. […] Et si nous ne croyons pas, pour beaucoup de raisons, qu’il ait provoqué l’occasion de Tartuffe, tout nous permet de dire que, quand Molière la lui eut donnée, il s’en servit comme d’un instrument de règne.
Non ; l’observation intérieure nous apprend qu’elle n’est qu’un monoïdéisme relatif, c’est-à-dire qu’elle suppose l’existence d’une idée maîtresse attirant tout ce qui se rapporte à elle et rien d’autre, ne permettant aux associations de se produire que dans des limites très étroites et à condition qu’elles convergent vers un même point. […] C’est précisément ce qui arrive, lorsqu’une idée s’est fortement emparée de l’esprit : elle maintient dans le cerveau une circulation active et ne lui permet pas de se reposer et de s’endormir6. » Notons encore, après une attention prolongée, la rougeur (quelquefois la pâleur) du visage. […] Quant à l’ouverture de la bouche, elle permet une inspiration vigoureuse et profonde que nous faisons toujours avant un grand effort. […] Ce document psychologique nous a permis de suivre la conscience peu à peu jusqu’à son dernier degré de concentration, jusqu’au monoidéisme absolu ; il nous permet de plus de répondre à une question souvent agitée et qui n’a été tranchée que théoriquement : Un état de conscience uniforme peut-il subsister ? Il semble que le témoignage de quelques mystiques permet une réponse affirmative.
D’ailleurs, au point de vue littéraire, l’éditeur de 1825, dans les portions où les manuscrits nous permettent de le contrôler, a perpétuellement agi comme s’il avait eu droit d’arranger et de traduire à sa guise les paroles du marquis d’Argenson, telles qu’il les trouvait toutes vives et ayant sauté du cœur sur le papier.
Aristophane n’a composé que des pièces de circonstance, parce que les Grecs étaient extrêmement loin de la profondeur philosophique, qui permet de concevoir une comédie de caractère, une comédie qui intéresse l’homme de tous les pays et de tous les temps.
« Pour bien écrire, il faut donc posséder pleinement son sujet ; il faut y réfléchir assez pour voir clairement l’ordre de ses pensées, et en former une suite, une chaîne continue, dont chaque point représente une idée ; et lorsqu’on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s’en écarter, sans l’appuyer trop inégalement, sans lui donner d’autre mouvement que celui qui sera déterminé par l’espace qu’elle doit parcourir5. » Voilà bien comme il faut procéder.
Moréas ; il n’est qu’un écrivain dont l’œuvre puisse être dite « chef-d’œuvre », et le seul compagnon que quelque dignité nous permette d’appeler initiateur, c’est Jules Laforgue.
Qu’il nous permette d’ajouter que la grandeur et l’élévation dont il fait preuve si aisément, et qui lui sont familières, amènent bientôt quelque froideur ; il n’a pas assez d’émotion et de ces cris qui font songer qu’on est un homme ici-bas ; il n’a pas assez de ce dont M. de Musset a trop.
Léon Daudet, un souffle réel, une ampleur de narration qui lui permet d’aborder « le fort volume », ce qu’on n’ose ni ne sait plus guère.
Les mémoires du duc de La Rochefoucauld et ceux de Brienne ne permettent aucun doute sur la légèreté plus que galante d’Anne d’Autriche.
Ne sera-t-il donc pas permis de dire que des vers, prétendus philosophiques, sont froids & rampans ; de relever des défauts de poésie, de versification, de style & de goût ; de se plaindre d’une langueur & d’une monotonie assommantes dans un Ouvrage (le Poëme des Saisons) dont l’agrément, la chaleur & la variété devoient faire tout le prix, sans avoir à craindre une détention ignominieuse, quand on n’offense, ni la Religion, ni le Gouvernement, ni les mœurs ?
Qu’on pense ce qu’on voudra de ses Farces, il seroit à souhaiter néanmoins que notre Théatre aujourd’hui si languissant & si stérile, imitât la gaieté d’un aussi bon Modele, en retranchant les libertés qu’il s’est permises trop souvent.
En s’en moquant, en bravant le public & son ennemie, en continuant à jouir de sa conquête, en conjurant l’amour de la laisser égarer & de servir ses goûts & ses caprices : Permets, m’amour, penser quelque folie.
On verra ailleurs qu’il ne traite pas aussi bien l’autorité royale, et que même il se permet un trait de satyre qui passe le but.
En appréciant le mérite des Ecrivains que la mort nous a enlevés, je me suis permis un peu plus de liberté que dans le compte que j’ai rendu des productions des Auteurs vivans.
Les transports forcenez d’un ambitieux, au desespoir qu’on lui ait préferé pour remplir un poste éminent et l’objet de ses desirs, celui de ses rivaux qu’il méprisoit davantage, peuvent donc bien interesser vivement ceux qui sçavent par leur propre experience que la passion que le poëte dépeint peut exciter dans le coeur humain ces mouvemens furieux : mais toutes ces agitations, que quelques écrivains nomment la fievre d’ambition, toucheront foiblement les hommes à qui leur tranquillité naturelle a permis de se nourrir l’esprit de reflexions philosophiques, et qui plusieurs fois se sont dit à eux-mêmes que les personnes qui distribuent les emplois se déterminent souvent dans tous les païs et dans tous les tems par des motifs injustes ou frivoles.
Le public à venir, qu’on me permette cette expression, qui en jugera par sentiment, ainsi que le public contemporain en avoit jugé, sera toujours de l’avis des contemporains.
Il avait été attiré à Paris pour deux raisons : parce que, disait-il, c’est la seule ville où la vie intellectuelle et artistique soit à très bon marché ; et parce que c’est la seule ville où l’on vous permette de ne pas appartenir à un parti politique ; et parce que, en conséquence, Paris est la ville des pauvres et des gens tranquilles.
Il a pris les devants, dirais-je, si toutefois ce puriste narquois permet cette expression. » Et il l’a dit, dans la préface de l’Art d’écrire : « Je n’ai pas appliqué mes préceptes en ce volume ; mais je les appliquerai dans un roman que je compte publier bientôt.
Généralement, pour la trouver, il faut la chercher laborieusement et, bien qu’elle soit un mérite positif du rang le plus élevé, c’est moins l’esprit d’invention que l’esprit de négation qui nous fournit les moyens de l’atteindre. » Tous les grands écrivains ont à peu près dit la même chose, et, l’hésitation n’est pas permise, c’est Edgard Poë (sic) qui a raison : l’originalité du fond et surtout l’originalité de la forme peut être instantanée ; mais, en général, il est très vrai qu’il faut la chercher laborieusement, nous l’avons prouvé sans réplique dans notre dernier livre par les corrections manuscrites des grands auteurs.
» Or, non seulement je ne le proscris pas, ce genre de phrases, mais j’ai déclaré formellement ceci, de peur qu’on ne se méprenne : « Cela ne veut pas dire qu’on doive proscrire ces expressions, Il y a des cas où il les faut, où elles sont très belles et où rien ne peut les remplacer… On peut se permettre ces locations et on les trouve chez les meilleurs écrivains ; mais c’est la continuité qui crée la banalité et le caractère incolore du style. » Pourquoi nos adversaires tronquent-ils toujours notre pensée et ne rapportent-ils que la moitié de nos opinions ?
La constance d’âme que donne et assure l’étude de la sagesse philosophique pouvait-elle lui permettre de supposer tant de légèreté, tant de mobilité dans les dieux et les héros ; de montrer les uns, sur le moindre motif, passant du plus grand trouble à un calme subit ; les autres, dans l’accès de la plus violente colère, se rappelant un souvenir touchant, et fondant en larmes84 ; d’autres au contraire, navrés de douleur, oubliant tout-à-coup leurs maux, et s’abandonnant à la joie, à la première distraction agréable, comme le sage Ulysse au banquet d’Alcinoüs ; d’autres enfin, d’abord calmes et tranquilles, s’irritant d’une parole dite sans intention de leur déplaire, et s’emportant au point de menacer de la mort celui qui l’a prononcée.
Permettez-moi de ne pas croire aux Écoles, symbolistes ou autres. […] Ghil me donne ici un complet exposé de sa méthode que son développement ne me permet pas d’insérer. […] Ici, permettez-moi d’ouvrir une parenthèse. […] » Si c’est permis d’écrire ainsi, avec une truelle ! […] La vôtre leur permettra, bien mieux !
Mais Charron va ici plus loin ; il ne permet pas à l’homme de s’arrêter ; il ne lui concède que des opinions provisoires. […] Je doute si je doute, est au fond la seule expression qui lui soit permise. […] Sollicité par la reine de rompre aussi avec elle, il s’y refusa : « Je demandai en grâce qu’il me fut permis de suivre mes premiers engagements. […] Jusqu’à sa mort, il resta attaché à la maison du prince, qui avait été son élève ; cette situation lui permit d’apprécier les hommes de tout rang, sans sortir du rôle d’observateur. […] En affaires, Narcisse est intègre, délicat, d’une délicatesse qui ne lui permet pas d’accepter un service, encore moins de recevoir un bienfait ; ce n’est que par surprise qu’on peut l’obliger, et jamais impunément ; il rend, aussi promptement que la bienséance le permet et avec usure, tout le bien qu’on lui fait ; rien ne lui pèse tant qu’une obligation.
Les onomatopées et l’harmonie imitative Il est permis de chercher dans les faits linguistiques la confirmation de cette théorie. […] Ceci nous permet de comprendre ce qu’on entend par un esprit bien fait et par une pensée nette. […] En apparence pourtant, il fait l’unité de notre vie individuelle, comme le signe extérieur fait l’unité de la vie sociale : il sert d’intermédiaire entre plusieurs apparitions d’une même idée dans la même conscience ; sans lui, nous oublierions nos idées, et notre passé s’évanouirait à mesure ; les mots gardent pour l’avenir nos pensées d’autrefois ; à notre appel, ils nous les rendent, et nous permettent ainsi de nous en servir comme de matériaux pour de nouvelles entreprises intellectuelles ; les mots semblent la matière propre de la remémoration et, par suite, l’unité empirique de notre existence, dont la loi du souvenir est l’unité formelle. […] Nous avons déjà remarqué [§ 8] que le souvenir, même immédiat et sans intervalle d’oubli, est en raison directe de l’intensité de l’état dont on se souvient ; pour des états très faibles, le souvenir est impossible ; les traits spécifiques d’une idée, présents un court instant à la conscience, peuvent être alors suffisamment distincts pour satisfaire l’esprit et lui permettre de passer sans remords à une autre idée, sans pourtant l’être assez pour que, l’instant suivant, l’attention, s’attachant à l’idée qui vient de fuir, les retrouve et les reconnaisse296. […] Les esprits les mieux faits sont ceux chez lesquels les actions opposées de l’habitude et de l’attention sont dans une corrélation rigoureuse, chez lesquels la rareté des extinctions partielles dispense d’ordinaire l’attention d’efforts passagers et pénibles, fatalement suivis d’un certain sommeil de cette faculté, et lui permet de répandre avec mesure son action bienfaisante sur tous les moments de la pensée.
Mais enfin ce n’est plus permis : nul moyen désormais de mériter d’eux sans faillir à la Destinée. […] Le caractère de la vie et de la poésie de lord Byron permet à peine une appréciation juste et équitable. […] Cette audace qui lui permet de risquer partout son don de phraser l’a conduit au bord de toutes les intuitions. […] Peut-être la nature même de son talent, si souple, si divers, ingénieux à saisir tous les procédés, ne lui permettait pas cette unité de vues où il faut se réduire pour l’unité de l’œuvre. […] Entre le fond et la forme je sens un écart anormal, inquiétant qui permet à la pensée des retours si imprévus, ce jeu si large.
Je le veux ; mais leur ardeur à parler ne permet pas la dissimulation. […] Les théologiens mêmes, permettent aux laïques d’écrire sur la religion, & d’en faire valoir les preuves. […] On permet à peine aux officiers de porter des manchettes, & maintenant ils s’affublent de ce qu’il y a de plus efféminé. […] Mais permettez-moi encore une objection. […] Il regne une juste émulation parmi les François qui ne leur permet pas de demeurer au-dessous de leurs voisins.
Cette dernière, une âme pure qui ignore tout, n’a d’autre rêve que de marier la coupable à son frère ; les incidents du roman permettent la réalisation de ce projet. […] Nous ne permettons pas la discussion sur son compte, nous l’acceptons tout entier, les yeux fermés, comme un dogme. […] Il retourna chez lui maussade, rudoya ses filles, mit la femme de confiance à la porte, parce qu’elle s’était permis une observation, et eut l’ennui d’entendre cette subalterne, qui connaissait les dessous de son intérieur, lui verser, en un langage effroyable, toutes les immondices cachées de sa vie conjugale. […] J’admets bien qu’au point de vue philosophique, des frontières soient des obstacles puérils, mais je pense aussi que ce n’est pas quand la force brutale nous les a ainsi réduites que nous pouvons proposer de les supprimer ; il n’est permis qu’aux vainqueurs de parler de concessions. […] Et, pendant que nous parlons de la vie intime d’Alexandre III, qu’il nous soit permis, avant de passer aux grandes questions de la politique, de conter une historiette à propos de ses fiançailles.
Le petit flambeau qui éclaire notre nuit et qui nous permet de voir à dix pas mesure aussi l’étendue des ténèbres environnantes ; en sorte que, plus la lumière pénètre profondément, plus le cercle d’obscurité s’élargit. […] Si Boileau avait assez de confiance en sa propre critique pour affirmer que les écrits de ses deux grands contemporains, Racine et Corneille, passeraient à la postérité, nous pouvons bien nous permettre la même assurance à l’endroit de ceux de Lamartine et de Victor Hugo. […] Les voix de la multitude, sincères ou non, intelligentes ou niaises, font nombre, et quelle que soit la valeur individuelle de chacune, leur masse a une puissance souveraine, qu’il n’est pas permis de mépriser en pays de suffrage universel. […] Il n’y a ni arrêt ni mesure à cette puissance plastique de l’esprit humain, qui lui permet de transformer toutes choses ; mais, du même coup, il n’y en a pas non plus à l’impuissance où il est de les voir comme elles sont. […] Toutes les grandes œuvres du passé ne conservent pas éternellement cette espèce d’élasticité qui permet à la critique de les pétrir et de les refaçonner au goût de chaque âge littéraire.
Elle permet au comte Galéas de Mantoue de se dire son chevalier et de porter ses couleurs. […] La foule ne lui permet pas d’y manquer. […] Il a une très jeune femme à qui il permet d’aller et de venir comme elle l’entend. […] Or, il n’est pas permis d’éplucher la Révolution, de dire : j’accepte ceci, je repousse cela. […] Puis il semble que le mal universel vous absout d’avance, à vos propres yeux, de tout ce que vous pourrez vous permettre.
C’est permis ; mais il fallait le dire. […] Cela lui permettait d’être auteur, directeur, et de jouer plusieurs rôles dans chaque pièce. […] Cela est tout à fait permis à qui met le lecteur à même d’être bon juge. […] Il ne permet pas qu’on pose le livre et qu’on réfléchisse. […] Seulement, permettez !
Il aurait pris lui-même ce livre, s’il lui avait été permis de le faire ; car il en savait bien la place. […] C’est pourquoi je me permettrai, à l’exemple de ces messieurs, d’en dire tout de suite mon avis. […] Permettez-moi de vous donner la raison de mon indignation. […] C’est à peine s’ils permettent à M. […] Elle lui écrit tant qu’on le lui permet.
Qu’on me permette seulement d’opposer un portrait à un autre. […] On voit clairement pourquoi Louis XIV ne permettait pas qu’on touchât à Pharamond. […] Rien ne nous permet de distinguer une seule fois le rêve de la réalité. […] Car il lui était permis de nous tenir tous pour égaux devant lui. […] Marcel Schwob, pour peu que le sujet les veuille et les permette.