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1549. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les brimades. » pp. 208-214

J’atteste qu’il y a vingt-cinq ans les brimades y étaient inoffensives, qu’elles affectaient une forme uniquement littéraire, encore que d’une littérature peu choisie.

1550. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

Oui, empêtrés dans les niaiseries d’un théâtre incolore et d’une littérature vulgaire et mercantile, nous voulons, nous appelons à grands cris une œuvre où se trouve réuni tout ce dont nous avons soif : l’héroïsme, l’idéal, l’outrance (pour nous faire oublier tant de platitudes !)

1551. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jammes, Francis (1868-1938) »

Il existe assez réellement lui-même pour pouvoir se passer d’adjuvants, des communes ressources littéraires ; de sorte qu’on s’étonne d’abord, tant sa littérature emprunte peu à celle des autres.

1552. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rollinat, Maurice (1846-1903) »

[La Littérature de tout à l’heure (1889).]

1553. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XII. Mort d’Edmond de Goncourt » pp. 157-163

Doué certes de facilité, il méprisa la littérature facile du second empire, son époque.

1554. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 238-247

Lenglet Dufresnoy ; par un Eloge funebre, écrit en Latin, de Marie-Thérese-Félicité d’Est, Duchesse de PENTHIEVRE ; par un autre Eloge écrit aussi en Latin, du Comte d’Ons-en-Bray, Président de l’Académie des Sciences de Paris ; par plusieurs autres Productions de ce genre, qui prouvent que Mlle d’Eon eût pu enrichir notre Littérature de plusieurs Ouvrages d’Eloquence, si des occupations plus importantes lui en eussent laissé le temps, comme elle en avoit le goût.

1555. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 572-580

M. l’Abbé Genay, Avocat en Parlement, Littérateur estimable, à qui nous aurions consacré avec plaisir un article dans cet Ouvrage, si sa modestie ne l’avoit empêché jusqu’à présent de livrer au grand jour de l’impression plusieurs excellens morceaux de Littérature, qui ne sont connus que de ses amis.

1556. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VI »

Grande entreprise 20. »‌ Il écrit, à propos de son Voyage aux Pyrénées :‌ « Mon Hachette me casse la tête ; j’ai trop de littérature… pour ne pas sentir ce qui est bien, et trop peu de talent pour bien faire.

1557. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Méry »

Si je ne craignais de me servir d’un vilain mot d’école en parlant d’un talent si mélodieusement français, je dirais qu’il est un omniarque en littérature.

1558. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Lachevardière, imprimeur, d’entreprendre un journal utile, composé d’extraits de littérature étrangère, d’analyses des principaux voyages et de faits curieux et instructifs rassemblés avec choix. […] Dubois, qui jugea que, dans cette simple idée de magasin à l’anglaise, il n’y avait pas assez de chance d’action ; qu’il fallait y implanter une portion de doctrine, y introduire les questions de liberté littéraire, se poser contre la littérature impériale, et, sans songer à la politique puisqu’on était en pleine Censure, fonder du moins une critique nouvelle et philosophique. […] M. de Rémusat, le plus doctrinaire assurément des rédacteurs du Globe par la subtilité de son esprit, par ses habitudes et ses liens de société, ne toucha longtemps que des sujets de pure littérature et de poésie ; ce qu’il faisait avec une souplesse bien élégante.

1559. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

De la littérature de l’âme. […] Mlle de Guérin (2e partie) I Il y a une littérature extérieure et publique, il y a une littérature intérieure et privée.

1560. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

… Mais, par contre, si l’unité française s’était réalisée au profit des comtes de Toulouse par exemple, il y aurait des chances pour que les Ronsard ou les Racine de notre littérature n’eussent pas été gentilshommes vendômois ou natifs de la Ferté-Milon. […] Comment concilier cet essai d’explication avec l’histoire de notre littérature au moyen âge ? […] C’est pour cela que la Normandie, la Champagne, dont les relations ont été faciles et continues avec le centre intellectuel qu’était et qu’est demeuré Paris, ont fourni à la littérature française tant de poètes et d’écrivains.

1561. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

La traduction des œuvres de Plutarque ne fut pas un moindre événement dans l’histoire politique de notre pays que dans l’histoire de la littérature. […] Ce grand homme marque un autre changement, qui n’est peut-être que la conséquence du premier : c’est la prédominance du génie latin sur le génie grec dans la littérature française. […] En littérature, en politique, en religion, chacun disait : Je sais tout.

1562. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Car il importe singulièrement que dans son chemin vers la fraternité idéale des nations, l’esprit Aryen ne parle plus seulement la langue de la littérature, mais qu’il s’exprime dans l’œuvre d’art vivante du drame, du drame musical. […] Dès sa jeunesse, étant sous l’influence de la musique de Beethoven et de Weber, Wagner reconnut que la littérature participait au merveilleux empire de la musique. […] Mais on ne pouvait le saisir que littérairement, on ne savait pas inspirer au drame cette vraie vie qui se révèle à leur représentation théâtrale ; les meilleurs drames allemands souffrent de cette lutte entre la littérature et le théâtre, et ont besoin d’être arrangés pour la scène ; ils sont faits pour être lus.

1563. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

* * * — Il reste à exprimer en littérature la mélancolie française contemporaine, une mélancolie non suicidante, non blasphématrice, non désespérée, mais la mélancolie humoristique : une tristesse qui n’est pas sans douceur et où rit un coin d’ironie. […] Et à Bougival, comme partout ailleurs, le commerce humilie l’art et là littérature, et Staub, du haut de la Jonchère, située comme un château de Lucienne, regarde de bien haut les modestes toits de l’artiste. […] Un esprit distingué, attaqué d’une paisible nostalgie de l’idéal en politique, en littérature, en art, mais ne se lamentant qu’à demi-voix, et ne s’en prenant qu’à lui-même de sa vision de l’imperfection des choses d’ici-bas.

1564. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Homme, je m’adresse à des hommes, témoins et victimes comme moi des orages où périssait notre littérature avec nos anciennes prospérités. […] Mon obligation étant de tout définir, de tout classer, ainsi que je l’ai promis, afin de dissiper le nuage qui couvre les axiomes et les confond, je reviens au point d’où je partis avec l’intention d’arriver au même terme chaque fois que je traite spécialement un mode particulier de littérature. […] c’est qu’il faut s’attacher au fonds qui constitue les choses, et qu’un cours de littérature vide de méthode, ne me paraît pas tendre aux progrès de l’art de composer et d’écrire. […] Car nous avons remarqué que tout ce qui est principalement élémentaire en littérature prend son origine de là, et ne se fonde que sur les sentiments du cœur. […] Je pense que vous regardez comme superficiels tant de traités de littérature qui rebattent les errements de la rhétorique, et négligent la morale que ses leçons nous apprennent à revêtir de formes séduisantes qui lui prêtent des charmes.

1565. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Il ne s’est pas piqué de littérature plus qu’il ne convenait. […] La littérature ne rit plus depuis près d’un siècle. […] On prétend que le roman naturaliste est une littérature fondée sur la science. […] Mais le plus diabolique de tous, le Lucifer de la littérature, c’est Balzac. […] La littérature latine est plus propre que toute autre à former les esprits.

1566. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

. — Influence des littératures italienne et espagnole […] Ce qui restait à faire après Malherbe. — Influence des littératures italienne et espagnole. […] Des contempteurs de Boileau, peu au fait de l’histoire de notre littérature, ont estimé qu’il n’était ni de bon goût ni généreux d’attaquer des poètes obscurs, et d’entretenir la postérité des ridicules de poètes oubliés. […] L’histoire des littératures n’offre peut-être pas un second exemple d’une telle sûreté de jugement dans un auteur qui apprécie les ouvrages d’esprit de son époque. […] Voilà pourquoi Regnier ne fait pas époque dans l’histoire de la littérature française.

1567. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Il réunissait donc les jours de congé les premiers de la classe, Burnouf, Hachette, Bascou, mort professeur de littérature française à Montpellier. […] Collaborateur de la Revue des Deux Mondes depuis 1836, il ne cessa d’y donner des articles excellents où sa littérature, toujours forte, s’animait et s’ornait davantage. […] Collaborateur du Journal des Savants depuis 1855, il est un de ceux qui y contribuèrent le plus dans les années suivantes par des articles de fond, philologiques, historiques, dont une partie seulement (ceux qui concernent la langue et la littérature du moyen âge) a été recueillie. […]  » Les érudits gaulois, de jour en jour plus nombreux, qui se prenaient d’un beau zèle pour nos vieux titres et notre vieille littérature, ne faisaient rien cependant pour réfuter ce dédain des érudits classiques ; ils accumulaient les textes ou les extraits ; mais quand ils donnaient les textes, comme Barbazan et Méon, ils les transcrivaient et les imprimaient avec une véritable incurie, qui se trahissait à toutes les pages : il semblait que c’était chose sous-entendue et convenue d’avance qu’on n’avait à faire ici qu’à des patois informes où les règles n’existaient pas, et où il fallait deviner les choses spirituelles à travers un fatras de mots qui pouvaient se prendre les uns les autres presque indifféremment.

1568. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

« Je ne l’ai écrit, disait modestement Mozart aux hommes qui n’étaient pas aptes à l’apprécier de son temps, je ne l’ai écrit que pour mes chers habitants de Prague, pour moi et pour quelques amis. » XV Nous voudrions pouvoir donner ici à nos lecteurs l’analyse savante et sentie de cette œuvre accomplie de littérature musicale, telle que la donne M.  […] D’Aponte et Mozart sont inséparables dans la postérité ; d’ailleurs même, dans les confidences de saint Augustin, si tendre et si pieux pour sa mère, il n’y a pas beaucoup de pages en littérature intime supérieures à ce retour d’un fils aventurier dans la maison paternelle. […] Il part de Cénéda pour Londres, il y prospère un moment dans des spéculations de théâtre et de librairie ; il y succombe ensuite sous un déluge d’adversités domestiques et de dettes ; il se réfugie avec sa femme et ses enfants aux États-Unis, il y professe la littérature italienne à un peuple qui n’est pas encore parvenu à l’âge littéraire ; il y meurt donc de misère, mais toujours jeune à quatre-vingt-dix-sept ans ! […] Nous regretterions de n’avoir pas connu ces Mémoires restés obscurs de d’Aponte ; c’est un trésor de littérature vénitienne qui vaut un regard de ce siècle et la traduction d’une main légère.

1569. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

La littérature des sens. […] Avions-nous tort, en commençant, de ranger la peinture dans la catégorie des littératures ? […] Et comment distinguerez-vous, dans des œuvres si fortement empreintes de pensées et si communicatives de sentiment, comment distinguerez-vous, disons-nous, la peinture de la littérature, le dessinateur du poète, le peintre du philosophe, le tableau du livre ? […] S’il en est ainsi, pourquoi donc vous étonneriez-vous que j’aie fait entrer, pour la première fois, la musique et la peinture, et bientôt la statuaire, dans un cours de littérature ?

1570. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Réveillée de fort bonne heure, et ayant toujours donné beaucoup de temps à la lecture, sa première matinée était consacrée à se faire lire rapidement les journaux, puis les meilleurs parmi les livres nouveaux, enfin à relire ; car peu de femmes ont eu, au même degré, le sentiment vif des beautés de notre littérature et une connaissance plus variée des littératures modernes. » XXX La mort tomba bientôt tête par tête sur ce salon qui paraissait immuable. […] XXXII À ces hommes retentissants du passé ou de l’avenir se joignaient, comme un fond de tableau de cheminée, quelques hommes assidus, quotidiens, modestes, tels que le marquis de Vérac, le comte de Bellile ; ceux-là, personnages de conversation, et non de littérature, apportaient dans ce salon le plus facile des caractères, une amabilité réelle et désintéressée, ce qu’on appelle les hommes sans prétention. […] Toujours une femme, comme une nourrice du génie, au berceau des littératures.

1571. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Tout le monde pleurait du fond du cœur : ainsi la France perdait un homme de goût, un homme d’étude, un homme d’honneur, un homme religieux, et ceux qui chérissent la haute littérature, — moi, — j’avais perdu un ami ! […] Oui, car je le sais, et j’y ai visité deux fois des proscrits intéressants de la littérature ; là vivent aussi quelques hommes de lettres vagabonds, innomés, cachés comme dans des antres, d’où, ils effrayent de leur aspect les pauvres et honnêtes familles de leurs voisins. […] … Ce sont des solitaires de la littérature, des ermites du génie, des cénobites de la poésie ; vivant sur les hauteurs, et ne fréquentant que les sommets où ils conversent à voix basse et à cœur ouvert avec les esprits intimes de la terre. […] Nous ne parlions plus politique ; nous parlions littérature, poésie, amitié, choses éternelles.

1572. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Le peuple est chez nous déshérité de la vie intellectuelle ; il n’y a pas pour lui de littérature. Immense malheur pour le peuple, malheur plus grand encore pour la littérature. […] Pour apprécier notre littérature, il faut être lettré, critique, bel esprit. […] L’Allemagne ne connaît pas le goût provincial, parce qu’elle n’a pas le goût de la capitale ; l’antiquité ne connaissait pas le genre niais et popula-cier, parce qu’elle n’avait pas de littérature aristocratique.

1573. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Jullien, Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, est bien le livre le plus déplorable de toute la littérature wagnérienne. […] Ces traductions d’écrits et de poèmes de Wagner, ces études sur ses œuvres, sur la littérature et la peinture contemporaines, sur Tolstoï, etc., tout cela c’était agir selon l’intention de Wagner, c’était ramener toutes les manifestations éparpillées à un seul point de vue artistique ; c’était tenter une théorie générale de l’art, — Je sais bien que le tort qu’ont eu mes deux amis, c’est qu’ils intitulaient leur Revue « wagnérienne », tandis que le point de vue spécial d’où ils partaient pour juger l’art, était l’exact antipode de celui d’où part Wagner : ils sont littérateurs, exclusivement littérateurs, tout art est pour eux une chose abstraite, un jeu de signes conventionnels quelconques, le théâtre idéal c’est le cerveau d’un homme isolé, qui rêve, etc… — Wagner, lui. est l’ennemi de toute littérature, parce qu’elle tue l’art ; la pensée, selon lui, ne doit pas commander aux émotions, elle doit au contraire les suivre, l’œuvre d’art n’existe réellement « qu’à l’instant de sa pleine réalisation sensuelle ». […] Ce qu’on a blâmé, c’est que cette Revue s’occupât si peu ce musique, et on a trouvé ridicule qu’elle parlât de peinture, de littérature ; c’est-à-dire qu’on blâmait précisément ce qui en elle était bon, son plan général, sa conception.

1574. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

21 mars … Il est question d’une maîtresse de Sainte-Beuve, nommée Mme W…, qu’il croyait fermement Espagnole, qu’il consultait sur tout ce qui lui arrivait de littérature de l’autre côté des Pyrénées, et qui lui donna des notes sur Calderon, etc., etc. […] 5 avril En littérature, on commence à chercher son originalité laborieusement chez les autres, et très loin de soi… plus tard on la trouve naturellement en soi… et tout près de soi. […] Sainte-Beuve reproche à Taine d’avoir soumis son Histoire de la littérature anglaise à l’examen d’ennemis, d’inférieurs, enchantés de le faire passer sous leur férule et de l’admonester… Et la parole des uns et des autres de monter… et Taine de déclarer que les quatre grands grands hommes, sont : Shakespeare, Dante, Michel-Ange, Beethoven, qu’il dénomme « les quatre cariatides de l’humanité ». — Mais tout cela c’est de la force, et la grâce ? […] * * * — En littérature on ne fait bien que ce qu’on a vu ou souffert.

1575. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Littérature légère. […] Elles appartiennent à une littérature trop débraillée pour que nous les citions dans un catalogue de choses immortelles ; cela se chante entre deux vins, cela ne se lit pas. […] Et que disons-nous nous-même qu’il ne dise mieux que nous dans cette exclamation qui contient en un vers toute une littérature ? […] C’est là le danger de cette poésie ou de cette littérature du suicide après l’orgie.

1576. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

On a dit que « la lie même de la littérature des Grecs dans sa vieillesse offre un résidu délicat ». Il en est un peu de même pour la littérature du siècle de Louis XIV.

1577. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Cette prévention, déjà vaincue en physique et dans les matières de science, subsiste encore en littérature : Homère et Aristote sont les deux grands noms, les deux idoles encore debout sur le seuil de la rhétorique et de la poétique. […] L’abbé Terrasson croit déjà à son siècle comme plus tard y croira Condorcet : Les sciences naturelles, dit-il, ont prêté leur justesse aux belles-lettres et les belles-lettres ont prêté leur élégance aux sciences naturelles ; mais, pour étendre et fortifier cette union heureuse qui peut seule porter la littérature à sa dernière perfection, il faut nécessairement rappeler les unes et les autres à un principe commun, et ce principe n’est autre que l’esprit de philosophie.

1578. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

Je demande pardon de parler littérature, cette fois encore, devant des savants : mais ce style prophétique n’est point à l’usage de Cuvier, ni, je crois, de Buffon ; et je m’étonne aussi de cette conclusion, tout à l’avantage du nouvel auteur : Voilà, dit-il en terminant son énumération des titres de Buffon, voilà où est pour moi sa gloire : car là sont les preuves de son génie. […] Geoffroy Saint-Hilaire, sortant de la question de science et entrant dans celle de la littérature, croit voir dans Buffon une preuve écrite, une conception première à l’appui de sa théorie, et si, heureux de se retrouver dans Buffon, il le tire aussitôt à lui, et, en l’embrassant, le façonne ensuite à son image, j’interviens humblement et je commence à avoir un avis, non pas sur le fond même et sur le vrai ou le faux de la théorie, mais sur la question plus claire et ouverte à tous de savoir si cette théorie est ou si elle n’est pas dans Buffon.

1579. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Disons qu’un homme qui en 1688, vivant à côté de La Bruyère, invente de telles choses et les publie, n’est pas un auteur du grand siècle ; sa littérature, ingénieuse d’ailleurs, est une littérature d’avant et d’après.

1580. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Villemain, avoir lu Le Siècle de Louis XIV de Voltaire ; avoir su par cœur tant de belles pages citées dans les cours, dans les leçons de littérature, et qui honorent le goût ! […] On peut faire, en lisant ces lettres, une singulière remarque qui touche à la langue et à la littérature.

1581. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

I Je n’aime guère la polémique en littérature, et je ne crois pas qu’elle serve à grand-chose. […] Weiss sur l’Histoire de la Littérature française de M. 

1582. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Ne devenons jamais en littérature de ceux qui sont appelés dans ce roman les mangeurs de choses immondes. […] C’est un raffinement de palais blasés, qui se retrouve un peu à la fin de toute littérature, et ici à une fin d’école.

1583. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Je ne parle ici que littérature. […] Autrefois, on le sait, tous les pirates, corsaires, forbans et écumeurs de mer étaient mécréants : il en était de même volontiers des corsaires de la littérature.

1584. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

L’éloquence, elle se retrouve à Rome dans tous les genres de la littérature, même lorsqu’elle les emprunte à la Grèce. […] Chez nous aussi, dans notre littérature, tout ce qui se rattache directement à l’imitation ou à l’inspiration romaine est oratoire.

1585. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Il vous initie à tout, et il n’y aurait qu’à le remercier pour tant de bonne grâce et d’aimable  confidence, s’il ne partait de là pour jeter, en littérature et en poésie, certaines façons de voir qu’il est impossible d’accepter par rapport à l’art en général, et par rapport à son propre talent, car ce serait une ruine. […] On se méprendrait au reste sur notre pensée si l’on croyait que nous voulons en rien blâmer l’illustre poëte de sa participation aux choses politiques : nous ne faisons qu’être sur la défensive au nom de sa littérature et de sa poésie qu’il offense.

1586. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

La Fontaine Dans ces rapides essais, par lesquels nous tâchons de ramener l’attention de nos lecteurs et la nôtre à des souvenirs pacifiques de littérature et de poésie, nous ne nous sommes nullement imposé la loi, comme certaines gens peu charitables ou mal instruits voudraient le faire croire, de mettre en avant à toute force des idées soi-disant nouvelles, de contrarier sans relâche les opinions reçues, de réformer, de casser les jugements consacrés, d’exhumer coup sur coup des réputations et d’en démolir. […] Jeté jeune et sans éducation régulière au milieu d’une littérature compassée et d’une poésie sans âme, il a dû hésiter longtemps, s’essayer en secret, se décourager maintes fois et se reprendre, tenter du nouveau dans bien des voies, et, en un mot, brûler bien des vers avant d’entrer en plein dans le genre unique que les circonstances ouvrirent à son cœur de citoyen.

1587. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

On a beaucoup parlé de la littérature de l’Empire, et on range sous ce nom bien des écrivains qui ne s’y rapportent qu’à peu près : M.  […] Le faible ou le commun, qui se retrouve si vite au-delà de la première couche chez cet auteur spirituel, a été, en général, l’écueil de la littérature de son moment.

1588. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Développement de Rabelais Le grand mouvement d’idées que la découverte de l’antiquité détermina chez nous pendant le premier tiers du xvie  siècle ne s’était fait encore sentir qu’incidemment dans la littérature, quand soudain il éclata dans le premier livre de Pantagruel (fin de 1532), bientôt suivi de son père Gargantua 175. […] Il est aisé de voir maintenant l’importance de Rabelais dans notre littérature.

1589. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

Il n’y a guère d’écrivain dans ce siècle chez qui abondent à ce point les réminiscences ou même les imitations de la littérature classique, grecque, latine et française. […] Il se trouve que quelques-uns des pères de notre littérature ont été, au XVe siècle, au XVIe et au XVIIe encore, des bohèmes accomplis. « Escroc, truand, m…, génie ! 

1590. (1890) L’avenir de la science « XVI »

L’Allemagne est le seul pays où la littérature se laisse influencer par les théories préconçues de la critique. Chaque nouvelle sève de production littéraire y est déterminée par un nouveau système d’esthétique ; de là, dans sa littérature, tant de maniéré et d’artificiel.

1591. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Je n’ai bu, et j’ai failli m’empoisonner. » Je ne connais pas de sottise plus infâme que cette conception pharmaceutique de la philosophie et de la littérature. […] Ce brave homme fourre du christianisme dans la littérature des autres, comme Jules Verne enveloppe de la science dans du roman.

1592. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Nous surprenons là chez Vicq d’Azyr ce que j’appellerai le goût ou le genre Louis XVI en littérature, et qui n’est déjà plus celui de Louis XV. […] Dubois (d’Amiens) a rendu un service à la littérature, en même temps qu’il croyait n’accomplir qu’un devoir envers sa compagnie.

1593. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Sa première littérature, ses ouvrages publiés sous Louis XVI, avant 89, ont tous un rapport direct à l’éducation : le Théâtre d’éducation proprement dit (1779) ; Adèle et Théodore (1782) ; Les Veillées du château (1784), etc., etc. […] Il apprend tout, il retient tout, il raisonnera bien de tout ; mais il n’est pas de ceux qui sentiraient naturellement ni la musique, ni la poésie, ni les beaux-arts fins, ni la fine littérature ; ce qui n’empêchera pas qu’il n’en ait assez vu, assez manié et assez pratiqué de bonne heure, par les soins de son gouverneur infatigable, pour avoir la certitude de s’y connaître.

1594. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Il arrive à Madrid, va trouver Clavico sans se nommer, invente un prétexte, le tâte dans la conversation, le met sur la littérature, le flatte, le prend par l’amour-propre, puis tout à coup se retourne, aborde le point délicat, pousse sa pointe, tient quelque temps le fer en suspens pour mieux l’enfoncer encore : tout ce dialogue (avec la pantomime du patient) est un chef-d’œuvre de combinaison et de conduite, et qui, à chaque instant, touche au tragique et au comique à la fois. […] Tout ce motif, la manière dont il est conçu et exécuté, avec tant de largeur, de supériorité, de gaieté et d’ironie, tout d’une venue et d’une seule haleine, compose un des plus admirables morceaux d’éloquence que nous puissions offrir dans notre littérature oratoire.

1595. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Telle est la théorie romantique du génie : théorie, qui, depuis longtemps abandonnée dans la littérature et dans la critique, est allée se réfugier en province, et qui, je ne sais comment, s’égarant jusque dans la médecine, est devenue le fondement de la savante théorie que nous discutons. […] Une littérature malade devait conduire naturellement les esprits réfléchis à cette conclusion : « Le génie n’est qu’une maladie. » Quels sont, suivant l’auteur, les caractères indubitables du génie ?

1596. (1912) Le vers libre pp. 5-41

Personne n’admire plus que moi la beauté des fresques évocatrices de Leconte de Lisle, personne autant que moi n’admire chez Banville un magnifique poète et un conteur presque unique dans toute littérature, car je ne connais qu’Edgar Poe dans une couleur d’images différente, pour avoir fait tenir dans quelques volumes de contes brefs autant de vie et autant d’idées. […] » disent Vildrac et Duhamel) tient à cette exagération de l’emploi de moyens constamment employés ; à cette utilisation hors de propos d’une ressource utile dans un cas particulier, et à cette utilisation répétée tient cet aspect de littérature à bras tendu et à bras fatigué qu’offre trop souvent le poème en vers réguliers et surtout à strophes fixes.

1597. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Elles semblent l’aurore d’un nouveau jour pour la littérature dramatique. […] Le sujet avait été fourni à Corneille par Fouquet, désireux de rendre à l’art dramatique l’homme de génie qui avait tant fait déjà pour la saine littérature. […] En littérature comme en politique, la puissance du jour, tant qu’elle a le dessus, peut à peu près tout ce qu’elle veut, puis vient la réaction, puis vient le jugement de la postérité. […] On aimait alors beaucoup les ballets, il s’attacha à composer ce genre de pièce ; il y réussit, et pendant vingt années il exploita presque seul cette littérature facile et productive. […] Il est clair que nous ne parlons ici que des auteurs du théâtre français ayant marqué dans la littérature dramatique.

1598. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettre sur l’orthographe » pp. 427-431

Combien d’auteurs, même de nos jours, combien de critiques et de juges ou qui se donnent pour tels auraient besoin de se souvenir que l’orthographe est le commencement de la littérature !

1599. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

— Une seule remarque encore, puisqu’elle est générale et s’applique à toute la littérature d’aujourd’hui.

1600. (1875) Premiers lundis. Tome III « Eugène-Scribe. La Tutrice »

Si vieille que soit une littérature, si vieux même que soit le monde, les sujets ne manqueront jamais au génie, qui est précisément la faculté de voir et de faire voir les choses sous des points de vue nouveaux.

1601. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VIII. De la clarté et des termes techniques »

Brunetière, Histoire et littérature, II, 315.

1602. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la distribution des prix du lycée d’orléans. » pp. 223-229

Cette modération-là est en train de devenir, par ce temps de modes outrancières, de cabotinage et de snobisme — en littérature, en art et, dit-on, en politique — quelque chose de rare et d’original ; j’ajoute de méritoire : car les idées extrêmes, plus frappantes, plus faciles à développer, ont bien meilleur air aux yeux des ignorants et sont généralement d’un profit plus immédiat pour ceux qui les professent.

1603. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

Georges Rail et Léo Trézenik y écrivaient des chroniques pleines d’entrain, mais qui ne se piquaient point de renouveler la littérature.

1604. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Éphémérides poétiques, 1870-1890 » pp. 181-188

. — Revue de la littérature moderne (A. 

1605. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Nombre de mots que Montaigne, Rabelais, Fromenteau ont employés couramment les mots que Molière, La fontaine et Boileau même ont employés à leur tour, et que Molière a prétendu maintenir dans le langage des honnêtes gens, sont, malgré leur autorité, bannis aujourd’hui du langage du monde poli70 : personne ne les souffrirait maintenant, ni dans un ouvrage de littérature, ni au théâtre, ni dans la conversation.

1606. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 211-219

Avant de publier les Lettres Helviennes, M. l’Abbé de Barruel avoit enrichi notre Littérature d’une Traduction du Poëme latin sur les Eclipses, par M.

1607. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 169-178

Nous ne craignons d’être accusés de partialité, que par ceux qui sont plus zélés pour la Philosophie actuelle, que pour la raison & la saine Littérature, espece d’hommes qu’on peut diviser en deux classes : les uns ressemblent à ces peuples imbécilles qui croyoient leurs Oracles infaillibles, pour quelques prédictions justifiées par le hasard : les autres ressemblent aux Prêtres de ces mêmes idoles, qui profitoient de l’ignorance & de la crédulité publique, pour accréditer les mensonges les plus extravagans.

1608. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Examen du clair-obscur » pp. 34-38

Tous les possibles ne doivent point avoir aucun lieu en bonne peinture non plus qu’en bonne littérature ; car il y a tel concours d’événements dont on ne peut nier la possibilité, mais dont la combinaison est telle qu’on voit que peut-être ils n’ont jamais eu lieu et ne l’auront peut-être jamais.

1609. (1896) Études et portraits littéraires

C’est surtout en littérature et en art que Taine applique cette théorie, développée pour la première fois dans la préface de l’Histoire de la littérature anglaise. […] Le réalisme, dans notre littérature, ne commence certes pas à Gil Blas. […] Les mémoires authentiques, qui forment une littérature, finissent de pousser dans le sens du vrai. […] Brunetière, Histoire et littérature, t.  […] Histoire de la littérature anglaise, t. 

1610. (1932) Le clavecin de Diderot

Mais au-delà de cet aspect formel, l’objectif des surréalistes recoupe en certains endroits celui des Lumières : il s’agit dans les deux cas d’une volonté d’utiliser la littérature comme moyen d’action d’une entreprise de libération de l’homme. […] Sur son seuil, littérature et religion échangèrent des lettres de créance. […] Il avait fallu la mauvaise foi et l’ignorance des critiques pour vouloir freiner, par un passé grinçant de littérature, ce mouvement, dont, le seul précurseur à lui reconnaître fut Dada, quand, au lendemain de la guerre, Tristan Tzara, auteur de M.  […] C’est alors que la revue Littérature, ainsi nommée par antiphrase entreprit l’enquête : Pourquoi écrivez-vous ? […] À l’un comme à l’autre, on pourrait également reprocher ce dont Breton faisait justement grief à Barrès lors du procès que lui intenta Littérature : User d’un charme, d’une séduction où et quand charme et séduction ne devraient s’exercer.

1611. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Telle est la finesse d’esprit qui, transportée du raisonnement dans la littérature, a fait le goût « attique », c’est-à-dire le sentiment des nuances, la grâce légère, l’ironie imperceptible, la simplicité du style, l’aisance du discours, l’élégance de la preuve. […] Un regard jeté sur leur littérature, comparée à celle de l’Orient, du moyen âge et des temps modernes, une lecture d’Homère, comparé à la Divine Comédie, à Faust ou aux épopées indiennes, une étude de leur prose, comparée à toute autre prose de tout autre siècle ou de tout autre pays, vous en convaincrait bien vite. […] Au sortir de la barbarie brutale, à la première aube du moyen âge, l’esprit naïf et qui balbutiait à peine a du s’encombrer des restes de l’antiquité classique, de l’ancienne littérature ecclésiastique, de l’épineuse théologie byzantine, de la vaste et subtile encyclopédie d’Aristote, encore raffinée et obscurcie par ses commentateurs arabes. […] Elle ne fait point partie d’une littérature secrète devant laquelle les gens austères se voilent la face et les esprits délicats se bouchent le nez. […] La pastorale à la façon de Théocrite fut dans les pays helléniques une vérité ; la Grèce se plut toujours à ce petit genre de poésie fin et aimable, l’un des plus caractéristiques de sa littérature, miroir de sa propre vie, presque partout ailleurs niais et factice.

1612. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Il nous apportait ses merveilleux poèmes en prose qui comptent parmi les pages les plus parfaites de la littérature française. […] Elle les avait tous engendrés et conçus, la littérature ; aussi les dominait-elle tous. […] Aujourd’hui Léon Cladel est un des maîtres de notre littérature. […] À bien voir les choses, il n’y a point d’écoles en littérature, des malentendus tout au plus. […] C’est un « morceau de littérature » que je t’offre.

1613. (1925) Proses datées

Mme Guillaume Beer, en littérature Jean Dornis, offrait aux étés du poète le champêtre séjour de sa belle demeure de Louveciennes. […] Lorsque je la connus, et bien avant que je la connusse, elle avait pour protecteur le dentiste américain Evans, et elle comptait des amitiés dans la littérature. […] Tandis que, il y a quelques semaines, j’inscrivais son nom sur le bulletin de vote qui le désignait pour ce Grand Prix de Littérature que la majorité de l’Académie décerna à M.  […] On nous a rapporté ses aphorismes et ses mots laconiques qui tous concernaient quelque point de littérature, d’art ou plus spécialement de poésie. […] Balzac est un des grands portraitistes de notre littérature.

1614. (1887) George Sand

Plus tard elle consacra des études nombreuses à ce genre de littérature, la littérature de la peur, qu’elle avait expérimentée sur elle-même, le Diable aux champs, les Contes d’une grand’mère, les Légendes rustiques, le Drac, etc., etc. […] Ni dans la littérature anglaise, ni dans la nôtre, l’histoire de l’institutrice ou de la demoiselle de compagnie n’est nouvelle. […] Au fond, il se pourrait bien qu’il n’y eût pas deux écoles contraires en littérature, comme on se plaît à le répéter, celle de l’imagination ou l’idéalisme, celle de l’observation ou le réalisme. […] On peut dire que, pour beaucoup, il est devenu la littérature unique. […] Ne prends pas la vertu vraie pour un lieu commun en littérature.

1615. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »

La confession d’Eudore, dans une lecture graduelle, dans un cours de littérature pratique (comme je le conçois), devrait précéder ; on y verrait le René agrandi, développé, hellénisé par une transposition ingénieuse et savante : on y admirerait Chateaubriand au complet dans son charme et sa splendeur.

1616. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »

Notre littérature contemporaine a recherché avec complaisance les expressions naïves et triviales du senti ment et de la passion dans les âmes simples et populaires.

1617. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VII. De la propriété des termes. — Répétition des mots. — Synonymes. — Du langage noble »

Au temps de la littérature classique, il y avait une langue noble, dont l’emploi s’imposait à la poésie et à l’éloquence.

1618. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Chirurgie. » pp. 215-222

Et cela nous rend modestes sur la littérature.

1619. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delavigne, Casimir (1793-1843) »

Eugène Lintilhac Le Paria (1829), dont les chœurs sont fort beaux et annoncent la poésie des Poèmes antiques d’Alfred de Vigny ; Marino Faliero (30 mai 1829), dont les audaces sont antérieures à celles d’Hernani, et en sont toutes voisines, puisque le poète s’y affranchit de l’unité de lieu et admet le mélange du comique dans le dialogue… ; Louis XI, d’un effet si sûr à la scène ; les Enfants d’Édouard, si adroitement découpés dans Shakespeare… [Précis historique et critique de la littérature française (1895).]

1620. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fort, Paul (1872-1960) »

En remontant davantage encore dans notre littérature, on trouverait même déjà de curieux essais de strophes en prose… Si la tentative de M. 

1621. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Un an, dix ans, trente ans, ce n’est rien dans l’histoire de la littérature. […] Cette question du moule, c’est la grande question en littérature. […] Lionnette de Hun n’est, d’ailleurs, pas une isolée dans la littérature contemporaine. […] Déroulède aime encore mieux être loué pour ses vertus que pour sa littérature. […] Je suis sûr qu’il y a des gens que j’ai pris pour des imbéciles précisément parce qu’ils avaient en littérature les préférences que j’ai en musique.

1622. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Littérature russe. […] Les poètes, ces précurseurs des littératures, naissent parmi eux ; les conteurs leur succèdent ; quelques historiens, jaloux de retrouver dans le passé fabuleux les traces du chemin que leurs races ont fait à travers le monde, recherchent ces traces dans les vieilles traditions et les gravent avec orgueil dans leurs annales. […] C’est alors aussi que la littérature commence à les visiter et qu’ils s’essayent, à leur tour, à charmer le monde, après l’avoir menacé. […] Il est l’aurore d’une littérature qui s’introduit par le roman dans le monde. […] Sophie Cirilovna le regarda en clignotant, puis, se retournant vers Boris : « Parlons d’autre chose, dit-elle ; je suis sure, monsieur Boris, que vous vous intéressez à la littérature russe ?

1623. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

. — Influence des querelles religieuses, au dix-septième siècle, sur la langue et la littérature. — § XV. […] Il n’y a pas de plus grand nom dans l’histoire de la littérature française ; il n’y a pas, pour me servir d’une expression familière à Bossuet, d’esprit dont la cime soit plus haute. […] Toutes les études religieuses du prédicateur, la vaste littérature du précepteur du dauphin, une religion et une expérience si profondes, allaient être employées pendant vingt ans à des controverses dont le bruit a rempli l’Europe, et où Bossuet devait se faire voir sous une face nouvelle. […] De la querelle sur le quiétisme. — Influence des querelles religieuses, au dix-septième siècle, sur la langue et la littérature. […] Le combat de ces deux grands prélats est un des plus beaux souvenirs de l’histoire de notre littérature.

1624. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Littérature russe. […] Avant lui, personne n’avait osé la tenter ; le monde au milieu duquel il nous introduit était une région inconnue pour la littérature russe. […] Le procédé n’est pas nouveau assurément, surtout en Russie ; il y est très répandu, depuis Gogol, dans la littérature ; mais je crois vraiment qu’en ce genre, M.  […] Ayant rassemblé toutes ses forces, il se mit à me parler de Moscou, des amis qu’il y avait laissés, de Pouchkine, du théâtre, de la littérature russe ; il me rappela nos petites bombances d’autrefois, les discussions ardentes que nous engagions à cette époque, et prononça avec attendrissement les noms de plusieurs de nos amis qui n’étaient plus… — Te souviens-tu de Dacha ? […] C’est par des hommes tels que Tourgueneff que ses compatriotes se formeront peu à peu aux longues et patientes œuvres qui forment la littérature des grandes nations.

1625. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Celle-ci, à peu d’exceptions près, se recrute communément parmi les intelligences desséchées, tombées avant l’heure de toutes les branches de l’art et de la littérature. […] L’auteur des seuls chefs-d’œuvre lyriques que la poésie française puisse opposer avec la certitude du triomphe aux littératures étrangères, l’écrivain qui a rendu à notre langue rhythmée la vigueur, la souplesse et l’éclat dont elle était destituée depuis deux siècles, mérite toute la gratitude des poètes et tout le respect des rares intelligences qui aiment et comprennent encore le Beau. […] Il me faut vous parler d’un homme, unique entre tous, qui, pendant soixante années, a ébloui, irrité, enthousiasmé, passionné les intelligences, dont l’œuvre immense, de jour en jour plus abondante et plus éclatante, n’a d’égale, en ce qui la caractérise, dans aucune littérature ancienne ou moderne, et qui a rendu à la poésie française, avec plus de richesse, de vigueur et de certitude, les vertus lyriques dont elle était destituée depuis deux siècles. […] L’époque organique de notre littérature s’ouvre alors, très remarquable assurément par l’ordre et la clarté, mais réfractaire en beaucoup de points à l’indépendance légitime de l’intelligence comme aux formes nouvelles qui sont l’expression nécessaire des conceptions originales. […] De telles œuvres, messieurs, toujours lues et toujours admirées, quelque permises que soient certaines réserves respectueuses, consolent, s’il est possible, de l’épidémie qui sévit de nos jours sur une portion de notre littérature et contamine les dernières années d’un siècle qui s’ouvrait avec tant d’éclat et proclamait si ardemment son amour du beau ; alors que d’illustres poètes, d’éloquents et profonds romanciers, de puissants auteurs dramatiques, auxquels je ne saurais oublier de rendre l’hommage qui leur est dû, secondaient l’activité glorieuse de Victor Hugo.

1626. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

chose essentielle et vraiment sacrée en littérature, et qui serait en danger de se perdre chez nous, si quelques-uns, comme élus et fidèles, n’y veillaient sans cesse et ne s’appliquaient à la maintenir ! […] Pourquoi ceux qui ne se font de la littérature qu’un instrument, et qui ne l’aiment pas en elle-même, y regarderaient-ils de si près ? […] Cousin (avril 1840), pour y remplir, provisoirement d’abord, la chaire de littérature Étrangère, dont il devint plus tard titulaire.

1627. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVe entretien. Vie de Michel-Ange (Buonarroti) »

C’est dans la familiarité d’Aldovrandi, passionné pour la littérature, que le jeune Florentin s’exerça à la poésie en lisant à son hôte, charmé de son accent toscan, les vers de Dante, de Pétrarque et la prose de Boccace. […] C’était une floraison de l’esprit humain plus luxuriante sur des ruines ; un confluent du paganisme retrouvé et du christianisme ; confluent étrange et adultère, sans doute, mais productif pour l’imagination, pour l’art et pour la littérature, comme ces unions illicites, plus fécondes souvent que les unions légales, le vice même, la licence des dogmes, des idées, des mœurs y favorisant les libertés du génie ; phénomène étrange entre tous les grands siècles ! […] La statue incomparable de l’Aurore qui se réveille et celle de la Nuit qui songe en s’assombrissant ont inspiré aux poëtes des apostrophes lyriques, célèbres dans la littérature de tous les temps.

1628. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Enfant de notre Révolution, il a des ressemblances frappantes avec sa mère : intempérance de langage, goût de la basse littérature, passion d’écrire dans les journaux. Sous le masque de César et d’Alexandre, on aperçoit l’homme de peu, et l’enfant de petite famille. » Quoi qu’il en soit, Bonaparte ce jour-là, pour son coup d’essai, n’eût pas si mauvais goût en littérature en faisant préconiser dans son journal officiel l’œuvre de Chateaubriand. […] L’ouvrage se compose de quatre parties, divisées elles-mêmes en livres : La première partie traite des Dogmes et de la doctrine ; La seconde développe la Poétique du Christianisme ; La troisième continue l’examen des Beaux-Arts et de la Littérature dans leur rapport avec la Religion ; La quatrième traite du Culte, c’est-à-dire de tout ce qui concerne les cérémonies de l’Église et de tout ce qui regarde le Clergé séculier et régulier.

1629. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Digression I Au moment où nous reprenions la plume pour achever avec vous cette définition de la littérature, un grand deuil littéraire vient tout à coup attrister la France et l’Europe. […] Le plan de ce cours familier, et pour ainsi dire dialogué de littérature, ne nous astreint pas tellement à l’ordre chronologique du génie, qu’il nous soit interdit de faire de temps en temps des retours sur notre propre siècle, de parler des œuvres remarquables qui s’y produisent, des écrivains d’élite dont les talents le décorent, ni surtout d’y déplorer la perte de ceux que nous y avons le plus aimés. La littérature telle que nous la comprenons n’a pas seulement des goûts, elle a du cœur ; et quand le cœur a fait une partie du talent d’un écrivain, ce n’est pas à la gloire seulement, c’est à la tendresse de mener son deuil.

1630. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Mais voici le second degré et la seconde saison qui fait la maturité durable, et sans quoi l’homme aimable, même défini de la façon qu’on vient de voir, court risque de mourir en nous ou de se figer avec la jeunesse : Si, ajouté encore à cela, on a des connaissances agréables de la littérature et de la langue de plusieurs pays, si l’on a de la philosophie, si l’on a beaucoup vu, bien comparé, parfaitement jugé, eu des aventures, joué un rôle dans le monde ; si l’on a aimé, ou si on l’a été ; on est encore plus aimable. […] Dans l’histoire du pittoresque en notre littérature, les esquisses et paysages du prince de Ligne à propos de Belœil peuvent servir assez bien de date et de point de mesure.

1631. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Il faut entendre cette jolie petite personne, cette jolie chose, avec sa mignonne figure de cire, s’animer, parler des choses publiques, de la littérature, des auteurs, de Rousseau, de Voltaire, de l’impératrice Catherine, les remettre à leur place, causer, disserter (car elle disserte quand elle se sent à l’aise, là est peut-être un léger défaut) ; il faut l’entendre en ces moments se révolter, s’indigner, jeter feu et flamme : elle n’a plus d’hésitation alors ni de timidité ; elle dit tout ce qu’elle pense, tout ce qu’elle a sur le cœur ; c’est la réflexion qui déborde comme une passion contenue. […] C’est une conquête de plus que la littérature vient de faire sur l’ancienne société49.

1632. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

Qu’on me laisse un moment parler de ce roman ancien, le seul ou presque le seul que nous ait légué la littérature latine (car le livre de Pétrone n’est pas un roman proprement dit), qu’on m’en laisse parler comme je le ferais de tel ou tel de nos romans modernes. : il les vaut bien. […] Quelque coiffeur de ce temps-là, ami de la littérature comme il y en a toujours, aurait pu vraiment le faire copier en lettres d’or et l’exposer ensuite encadré dans sa boutique pour l’honneur du métier et l’édification des chalands.

1633. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Elle n’était ni une pédante, ni une précieuse et un bas bleu, pas le moins du monde ; et bien qu’il y ait dans ce qu’elle a écrit et ce qu’on a sous les yeux des pages qui, à distance et avec un peu de mauvaise volonté, permettraient de juger d’elle autrement, je reste persuadé et je soutiens que ces taches ou ces roideurs ne sont pas essentielles, qu’elles n’allaient pas en elle jusqu’à affecter et gâter la femme vivante ; c’est de la littérature écrite imitée, un pli de la mode, rien de plus. […] Elle réunissait à ces dons, déjà si rares, beaucoup d’esprit naturel, des connaissances étendues en littérature et en économie politique.

1634. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Le traducteur auquel ce grand travail a été confié, M. de Sadous est un docte professeur, un orientaliste, qui a traduit du sanscrit quelques fragments du Mahabhârata, et à qui l’on doit une traduction de l’Histoire de la Littérature indienne de Weber7. […] Egger, Mémoires de Littérature ancienne, 1852, p. 84.)

1635. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Il est faux que je me sois réfugié en Belgique ; ce qui est vrai, c’est que sans fortune, ayant donné ma démission d’une place de bibliothécaire, je suis allé, au mois d’octobre 1848, c’est-à-dire sept ou huit mois après le 24 février, professer à l’Université de Liege et y vivre de ma littérature, puisque pour le moment cette littérature n’avait plus cours en France.

1636. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Quoi qu’il en soit de ces deux habitudes d’écrire, Casimir Delavigne excellait dans la première, et il en offre les plus purs et les plus constants exemples, les derniers que notre littérature puisse avec orgueil citer à la suite des modèles. […] Décrirai-je cette journée du 19 décembre, ces funérailles immenses du simple homme de lettres, ce cortége mené par le jeune fils orphelin, et où se pressaient les représentants de l’État, de la société, toute la littérature ?

1637. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Dans les moments de marche ou d’installation incohérente et confuse, comme le sont les temps présents, il est simple qu’on aille au plus important, qu’on s’occupe du gros de la manœuvre, et que de toutes parts, même en littérature, ce soit l’habitude de frapper fort, de viser haut et de s’écrier par des trompettes ou des porte-voix. […] Répertoire de Littérature, et depuis en ses Mélanges (1840).

1638. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre I. Le théâtre avant le quinzième siècle »

Un monologue, un dialogue même n’est pas un « drame » : mais un conteur ou un chanteur qui revêt le caractère et l’habit du personnage dont il conte ou chante quoi que ce soit, devient un « acteur », et emprunte au théâtre un des éléments essentiels de sa définition, celui même par lequel il sort du domaine de la littérature, le « spectacle » (ὂῳιϛ, disait Aristote). […] Ajoutons maintenant la tradition littéraire de l’antiquité, puis qu’enfin les œuvres comiques du moyen âge sont d’un temps où l’exercice de la littérature était en grande partie aux mains des clercs des universités.

1639. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

La ploutocratie d’un côté, l’art et la littérature de l’autre, ont rompu et brouillé ses frontières, et personne ne s’y reconnaît plus. […] C’est sans doute un lieu commun de dire que la littérature, en se mêlant à tous les sentiments de l’écrivain, les atténue ou les déforme.

1640. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

Avec un talent du premier ordre et tel qu’on n’en trouverait pas de supérieur en notre littérature dès l’origine, elle semble craindre que ce talent, dans son activité et dans sa puissance, ne manque de sujet, ne manque de pâture. […] Voilà donc, grâce à Mme Sand, notre littérature moderne en possession de quelques tableaux de pastorales et de géorgiques bien françaises.

1641. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Né à Nancy, de race un peu allemande, mais comme un Allemand du temps de Wieland, il se lança de bonne heure dans la littérature, dans la poésie légère, dans le genre lyrique et les opéras. […] Les suites en littérature ne valent jamais rien.

1642. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Non pas précisément ; mais je voudrais aider avant tout à maintenir, à renouer la tradition, sans laquelle rien n’est possible en bonne littérature ; et, dès lors, quoi de plus simple que de tâcher de renouer cette tradition au dernier anneau ? […] Mme du Châtelet n’était pas une personne vulgaire ; elle occupe dans la haute littérature et dans la philosophie un rang dont il était plus aisé aux femmes de son temps de sourire que de le lui disputer.

1643. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

Le plein bon sens et le vrai bon goût, chez nous, n’ont jamais existé ensemble qu’à un très court moment de la littérature et de la langue. […] C’est assez en dire pour montrer qu’en droit comme en religion, comme en politique, comme en littérature et en grammaire même, Étienne Pasquier fut d’accord avec les instincts et les données de sa nature, et qu’il remplit toute sa vocation.

1644. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — III. (Suite et fin.) » pp. 242-260

Entreprend-il de se justifier auprès de la Commune de Paris des sots griefs qu’on lui impute, comme d’avoir accaparé des armes, d’avoir des souterrains dans sa maison du boulevard, même d’avoir trompé autrefois les Américains par ses fournitures, il dira ingénument, en imitant les gageures et les défis à l’anglaise : Je déclare que je donnerai mille écus à celui qui prouvera que j’aie jamais eu chez moi, depuis que j’ai aidé généreusement l’Amérique à recouvrer sa liberté, d’autres fusils que ceux qui m’étaient utiles à la chasse ; Autres mille écus si l’on prouve la moindre relation de ce genre entre moi et M. de Flesselles… Je déclare que je paierai mille écus à qui prouvera que j’ai des souterrains chez moi qui communiquent à la Bastille… Que je donnerai deux mille écus à celui qui prouvera que j’aie eu la moindre liaison avec aucun de ceux qu’on désigne aujourd’hui sous le nom des aristocrates… Et je déclare, pour finir, que je donnerai dix mille écus à celui qui prouvera que j’ai avili la nation française par ma cupidité quand je secourus l’Amérique… Cette façon de tout évaluer en argent me paraît déceler un ordre de sentiments et d’habitudes qui était nouveau en littérature, et qui s’y naturalisa trop aisément. […] C’est en ce sens que ce n’est déjà plus la même littérature que celle de Rousseau et de Voltaire, bien plus intellectuelle même dans ses vices et ses défauts.

1645. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Ce sage monarque de la littérature, ce véritable empereur de la latinité à son époque, choisissant pour consoler Marguerite le moment où elle était sous le coup du désastre de Pavie, lui écrivait : Il y a longtemps que j’ai admiré et aimé en vous tant de dons éminents de Dieu, une prudence digne même d’un philosophe, la chasteté, la modération, la piété, une force d’âme invincible, et un merveilleux mépris de toutes les choses périssables. […] Remarquez que dans cette lettre adressée à Marguerite en 1525, et dans une autre lettre qui suivit d’assez près, Érasme la remerciait et la félicitait pour les services qu’elle ne cessait de rendre à la cause commune de la littérature et de la tolérance.

1646. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

* * * — La littérature, c’est ma femme légitime, les bibelots, c’est ma p….. mais pour entretenir cette dernière, jamais, au grand jamais, ma femme légitime n’en souffrira. […] Et quand il vient à causer littérature, à causer de ce qu’il veut faire, il laisse échapper la crainte de n’en avoir pas le temps.

1647. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Il est toujours inutile, pour les questions de langue ou de littérature, d’en référer à la Grèce, puisque rien ne nous est venu de là que par l’intermédiaire de Rome ; cependant, pour achever cette histoire, il faut donner le patron de l’asclépiade latin : [texte en caractères grecs] (Sapho) Si donc il s’agit de rénover « essentiellement » l’alexandrin, il s’agit de briser une tradition aussi vieille que la civilisation occidentale204, et nous voilà en même temps assez loin de ce que dit trop légèrement Théodore de Banville dans sa Prosodie : « Le vers de douze syllabes, ou vers alexandrin, qui correspond à l’hexamètre des Latins, a été inventé au xiie  siècle par un poète normand… » Il ne faut pas citer cela sans correction. […] Qu’un tel vers nous paraisse plus près de la prose qu’il n’y est en vérité, cela vient sans doute de notre ignorance ; mais aujourd’hui même et s’il s’agit ne notre littérature, il semble plus facile de sentir que de définir la nuance qui sépare tels vers libres de telle prose rythmique.

1648. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Albert Mockel, dans ses Propos de littérature, travail qui est, dès qu’il touche aux généralités, remarquable. […] Au temps de la Vogue et de la Revue indépendante, pour le vrai lecteur (minorité que nous aimions nous figurer une élite), la littérature nouvelle commençait à Goncourt, égrégé du naturalisme, passait par Villiers de l’Isle-Adam, et nous englobait tous, nous autres du moins sur les confins, disait-on métaphoriquement.

1649. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Au nom de mes compatriotes, je désire exprimer la vive part que nous prenons à la perte qu’ont faite le théâtre et la littérature français. […] En littérature : Owen-Meredith [Émile Zola] Des maîtres actuels de notre scène française, Émile Augier est celui dont l’effort a été le plus régulier, le plus constant.

1650. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

I Les Mémoires de Saint-Simon, tels qu’on les a récemment publiés, sont un véritable événement en littérature. […] Laissons sa capacité scientifique et un esprit qui a beaucoup de rapport, pour la souplesse et le mouvement, et la grâce même, avec l’esprit de Voltaire ; laissons sa vaste littérature et ce qui l’empêcha d’être complètement vil, sa bravoure au feu, ce sens de l’épée, qu’il avait tout comme un héros ; ne voyons que l’homme politique, qui dura si peu, et demandons-nous ce qu’il fût devenu s’il avait duré !

1651. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

Ensuite, c’est que même sa métaphysique sort à brûle-pourpoint d’une théodicée, et qu’elle n’est, en dernière analyse, qu’une théologie, dans une époque qui n’admet plus Dieu et où le naturalisme le plus grossier est toute la réalité, en philosophie, et tout l’idéal, en littérature ! […] — jusqu’aux oreilles, et on fait accueil à ces Allemands, qu’il faudrait, si la France était encore spirituelle, reconduire intellectuellement à la frontière de leur littérature avec les coups dans les jambes de la serviette de Figaro, quand il met Basile à la porte en lui disant : « Allez vous coucher, Basile ; vous sentez la fièvre ! 

1652. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

La Sérénité, cette idéale qualité de la pensée forte, n’appartient ni aux âmes de ces temps troublés ni à leurs orageuses littératures. […] Tous les jours ne rencontrons-nous pas dans les littératures des vers ravissants, oubliés ?

1653. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. […] En repassant les premiers temps de notre littérature, et les éloges écrits dans notre langue, il ne sera pas inutile de remarquer souvent à qui ces éloges ont été prodigués, et de comparer quelquefois les vertus dont le panégyriste parle, avec les vices plus réels dont parle l’histoire.

1654. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Sur Adolphe de Benjamin Constant » pp. 432-438

Adolphe est un des petits chefs-d’œuvre de la littérature et de l’esprit modernes.

1655. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « SAINTE-BEUVE CHRONIQUEUR » pp. -

J'excepte la politique ; mais, pour la littérature, Paris ne s’inquiète que de ce qui s’imprime à Paris. » En écrivant cette page, Sainte-Beuve traçait d’avance le devoir qui nous incombe aujourd’hui, celui de rechercher ces Chroniques littéraires et de les publier.

1656. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

Quinet a trouvé moyen de passer brusquement des Littératures du midi, qu’il professe, à Ignace de Loyola.

1657. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Note »

J’avais, d’ailleurs, mes restes de fantaisie et de résistance, et, par exemple, je me refusai tout net un jour, quoique j’en fusse très-sollicité, à parler de l’Essai sur la Littérature anglaisequi est en tête de la traduction de Milton de Chateaubriand.

1658. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Et Lamartine ? »

Francisque Sarcey me dit que, s’il est permis d’égaler quelques écrivains à Victor Hugo, celui-ci garde le mérite d’avoir fait une révolution dans la littérature, et que par là du moins il est absolument hors pair.

1659. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Une âme en péril »

Vous avez tous connu de ces abbés lauréats, sensibles aux prix académiques et aux récompenses officielles ; enclins à respecter, en littérature comme ailleurs, les jugements qui se formulent par voie d’autorité ; d’un amour-propre littéraire à la fois très éveillé et très ingénu, et où se révèle un fond de docilité chrétienne, de soumission aux puissances constituées, car toutes, et même celles que signalent les palmes vertes, émanent en quelque sorte de Dieu lui-même.

1660. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Bilan des dernières divulgations littéraires. » pp. 191-199

D’abord de menus gains pour l’histoire de la littérature, ainsi que vous l’avez vu.

1661. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dierx, Léon (1838-1912) »

Léon Dierx. » [Littérature de tout à l’heure (1889).]

1662. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

Maeterlinck, au-dessus de la vaine littérature, j’ose dire que c’est Marc-Aurèle.

1663. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Silvestre, Armand (1837-1901) »

[La Littérature de tout à l’heure (1889).]

1664. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

[La Littérature de tout à l’heure (1889).]

1665. (1887) Discours et conférences « Discours à l’Association des étudiants »

Dans cinquante ans, la littérature babylonienne comptera des vingtaines de volumes, et on la lira.

1666. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 124-134

Plusieurs Critiques respectables & éclairés nous ont reproché d’avoir traité avec trop d’indulgence ses Mélanges de Littérature : de n’avoir pas assez insisté sur les défauts de sa métaphysique souvent obscure, imperceptible, entortillée ; sur les inégalités de son style, tantôt foible, tantôt plein de morgue, & presque toujours froid & bourgeois ; de n’avoir pas mis sous les yeux du Lecteur le contraste qui résulte de la médiocrité de ses productions, & du ton de mépris qu’il affecte, dans toutes les occasions, pour ce qu’il appelle le bas peuple des Poëtes, des Orateurs, des Historiens.

1667. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Virgile, et Bavius, Mœvius, Bathille, &c. &c. » pp. 53-62

A peine connoissoient-ils ce levain qui se met dans la littérature, qui corrompt tout, aigrit tout, divise tout.

1668. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Addisson, et Pope. » pp. 17-27

Il montra, dans la littérature, toute la politique d’un courtisan.

1669. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre II. Chimie et Histoire naturelle. »

Un bel ouvrage de littérature reste dans tous les temps ; les siècles même lui ajoutent un nouveau lustre.

1670. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — IV »

(Il serait bien curieux d’étudier dans quelles conditions la notion du « philistin » est apparue dans notre littérature et d’analyser ses éléments de formation.

1671. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

La littérature et l’art du Moyen-Âge sont formés, ils ont pris enfin de la consistance et quelque limpidité. […] C’était une protestation un peu attardée de la tragédie contre l’intrusion des gens du peuple dans la littérature. […] Il est regrettable que dans la littérature il porte le nom de « Naturalisme » : car un tableau de Courbet et un roman de M.  […] La Russie aura le sien un jour ; sa littérature vient seulement de se dégager des imitations initiatrices de la première heure. […] Fouillées, les boutiques des faubourgs ont fourni beaucoup aux fripiers de la littérature.

1672. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Toutefois, malgré la coquetterie fastueuse de son style, Parini occupe une place considérable dans la littérature italienne, et les poètes qui se proposent la satire ne sauraient l’étudier avec trop de soin. […] Ni les beaux-arts, ni la littérature, ni la philosophie n’étaient sa véritable vocation. […] Bien conseillé, il eût sans doute laissé dans l’ombre et dans l’oubli les pensées qu’il avait ébauchées sur les arts du dessin, sur la littérature, sur la philosophie, et qui n’appelleraient l’attention de personne, si elles n’étaient pas signées de son nom.

1673. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Heureusement pour la littérature, pour l’Académie et pour nous, M.  […] Pour bien remplir son rôle, il devait braver jusqu’au bout la littérature et ceux qui la représentent. […] Dans la littérature comme dans l’armée, il faut gagner ses grades à la sueur de son front. […] Le genre innocent a désormais droit de bourgeoisie dans notre littérature. […] Littérature et philosophie mêlées.

1674. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Restreignons-nous à la littérature. […] Or quelle que soit l’infinie variété des tempéraments, on peut les ramener sans effort, en littérature, à ces trois visions : lyrique, épique et dramatique ; ou à des combinaisons de ces visions. […] Ce sont deux esprits diamétralement opposés ; l’un prétend appliquer à la littérature les méthodes des sciences naturelles, il est le législateur par excellence, et l’autre est le poète de la création individuelle. […] Il comporterait des conditions dont je n’ai pas à parler ici. — Quel que soit l’avenir, quand une littérature a produit Bérénice et Phèdre, elle ne saurait se complaire longtemps ni à Chantecler ni à Saint Sébastien.

1675. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Célèbre par les poètes qu’elle a produits et au Moyen Âge et à la naissance de notre littérature classique (sans parler des plus récents), elle les honore, et, ce qui est la meilleure manière de les honorer, elle les étudie. […] Comme elle venait régner en France, il en aurait tiré un augure favorable pour les arts et la littérature de ce pays.

1676. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Mme de Lambert, qui n’était pas du même parti qu’elle en littérature et qui penchait décidément pour les modernes, mais qui avait de l’élévation et de l’équité, a dit à son sujet dans une lettre adressée à ce même père Buffier sous la Régence : J’aime M. de La Motte, et j’estime infiniment Mme Dacier. […] Cette traduction qui ralluma la guerre des anciens et des modernes, et qui fut suivie de l’Odyssée en 1716, donne à Mme Dacier un rôle imprévu et assez considérable dans l’histoire de la littérature française.

1677. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

D’une familledistinguée, sans être très-noble, et appartenant au vieux fonds moscovite, elle montra de bonne heure un goût marqué pour l’étude, pour les lectures les plus sérieuses et les plus approfondies ; et ressentit de l’attrait pour la France, pour sa société et sa littérature. […] La littérature encore n’a rien à faire là.

1678. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Ce n’est point par une prédilection sans motif sérieux et par pur caprice que je me suis souvent occupé des femmes distinguées du xviiie  siècle, et que j’ai cherché à revendiquer pour la littérature toutes celles qui y prêtaient à quelque titre, par leur réputation d’esprit, par la célébrité de leur salon ou la publication posthume de leur correspondance. […] Des hommes de sens, de goût et de littérature, s’accoutumeront d’eux-mêmes à fréquenter votre maison.

1679. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Employé d’un ordre assez élevé dans l’administration, amateur passionné et collecteur d’autographes, c’est par cette dernière porte, — une porte un peu dérobée, — qu’il est entré et qu’il s’est faufilé dans la littérature. […] Collé, après sa comédie de Henri IV, aurait pu être de l’Académie ; le duc de Nivernais et Duclos le tâtèrent là-dessus ; il aurait pu, s’il l’avait voulu, en 1763, passer sur le corps à l’abbé de Voisenon, « ce mauvais prêtre sémillant » ; mais Collé, comme Béranger, ne se croyait pas digne ou du moins capable de l’Académie : « Pour en être digne, disait-il, il faut avoir un fonds de littérature qui me manque.

1680. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

De telles imagettes sont comme le produit du daguerréotype en littérature, avec la couleur en sus. […] Par malheur, la littérature elle-même avait fait tant soit peu naufrage dans la tempête, et si Bertrand avait recherché de ce côté la place du doux nid mélodieux, il ne l’aurait plus trouvée.

1681. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Quintilien avait déjà remarqué que cette sobriété d’expression est le propre des littératures parfaites. Quand on commence à embellir sa phrase, à chercher des alliances de mots, à mettre dans un sujet plus d’esprit, d’imagination et d’éloquence qu’il n’en peut porter, le mauvais goût arrive, et la littérature va déchoir.

1682. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Les Considérations de Montesquieu élargissent notablement le domaine de la littérature. […] C’est ce que fait Montesquieu, et par certaines réflexions il indique des voies toutes nouvelles à la littérature.

1683. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre I : La loi d’évolution »

Herbert Spencer se propose de montrer que cette loi du progrès organique est la loi de tout progrès ; que le développement de la terre, de la vie sur sa surface, de la société, du gouvernement, de l’industrie, du commerce, du langage, de la littérature, de la science et de l’art, suppose la même évolution du simple au complexe par des différenciations successives. […] En littérature, les œuvres primitives comprennent tout ; l’Écriture contient la théologie, la cosmogonie, l’histoire, la législation, la morale, etc., des Hébreux ; dans l’Iliade, il y a des éléments religieux, militaires, épiques, lyriques, dramatiques ; tout cela forme plus tard autant de genres.

1684. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Lundi 13 janvier 1851 Aucune littérature n’est plus riche en mémoires que la littérature française : avec Villehardouin, à la fin du xiie  siècle, commencent les premiers mémoires que nous possédions en français.

1685. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Il y a le Fontenelle bel esprit, coquet, pincé, damoiseau, fade auteur d’églogues et d’opéras, rédacteur du Mercure galant, en guerre ou en chicane avec les Racine, les Despréaux, les La Fontaine ; le Fontenelle loué par de Visé et flagellé par La Bruyère ; et à travers ce Fontenelle primitif, à l’esprit mince, au goût détestable, il y en a un autre qui s’annonce de bonne heure et se dégage lentement, patiemment, mais avec suite, fermeté et certitude ; le Fontenelle disciple de Descartes en liberté d’esprit et en étendue d’horizon, l’homme le plus dénué de toute idée préconçue, de toute prévention dans l’ordre de la pensée et dans les matières de l’entendement ; comprenant le monde moderne et l’instrument, en partie nouveau, de raisonnement exact et perfectionné qu’on y exige, s’en servant avec finesse, avec justesse et précision, y insinuant l’agrément qui fait pardonner la rigueur, et qui y réconcilie les moins sévères ; en un mot, il y a le Fontenelle, non plus des ruelles ni de l’Opéra, mais de l’Académie des sciences, le premier et le plus digne organe, de ces corps savants que lui-même a conçus dans toute leur grandeur et leur universalité quand il les a nommés les états généraux de la littérature et de l’intelligence. […] Fontenelle, avec La Motte, était sur le point de prendre le sceptre sous la Régence, et de donner le ton à la littérature, quand Voltaire parut à point nommé pour neutraliser dans le public l’effet de cette influence au moins équivoque, et, tout jeune qu’il était, il avertit insensiblement par son exemple l’académicien raffiné et réfléchi, que le moment était venu d’être plus simple.

1686. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Le duc de Lauzun, d’ailleurs, a laissé des Mémoires, et par là il appartient de droit à la littérature. […] La princesse de Poix la comparait à une héroïne de roman anglais, avec d’autant plus de raison que les goûts de Mme de Lauzun avaient devancé l’anglomanie qui commençait à poindre : la langue anglaise lui était familière comme la sienne propre, la littérature de ce pays faisait ses délices. » (Vie de la princesse de Poix, par la vicomtesse de Noailles, 1855, ouvrage tiré à un petit nombre d’exemplaires, p. 19 et 33.)

1687. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

Nous nommerons quatre personnes connues en littérature pour nous donner trois sujets que nous devrons traiter en vingt-quatre heures. […] Dumon, qui reste un homme de tant d’esprit et de littérature : mais c’est s’honorer et bien prendre son temps que de lui dire devant tous aujourd’hui : Je vous suis autant que jamais reconnaissant.

1688. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Dans un de ces petits Livrets que Courier laissait tomber de sa poche vers 1823, et qui sont comme ses Guêpes (une méchante et trop facile littérature), il se faisait dire par un homme de sa connaissance, qu’il rencontrait au Palais-Royal : « Prends garde, Paul-Louis, prends garde ! […] Courier, quelle que soit l’idée qu’on se fasse de sa personne morale et de ses qualités sociales, restera dans la littérature française comme un type d’écrivain unique et rare.

1689. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

Des personnes qui ont étudié la littérature anglaise aiment mieux que Montesquieu se soit souvenu d’une lettre censée écrite de Londres par un Indien de l’île de Java, et qui se lit dans Le Spectateur d’Addison12. […] Les Lettres persanes, avec tous leurs défauts, sont un des livres de génie qu’a produits notre littérature.

1690. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

L’ouvrage du Pere de Foix est encore mieux écrit, plus solide, plus approfondi ; on y reconnoît l’homme d’esprit, le savant poli, & versé dans la littérature sacrée & profane. […] Ces réfléxions sont absolument à tous égards dans le goût de mes Essais de littérature & de morale.

1691. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

Elle nous tire enfin, par quelque chose de véritablement important et d’élevé, de la littérature croupissante, — de la crapaudière envahissante du naturalisme contemporain. […] De ces deux Mémoires, bourrés de faits et de raisons et qui sont des revendications en faveur des traditions et des coutumes qui faisaient le droit public de France, celui sur les bâtards légitimés est incontestablement le plus beau, et on conçoit que, pour nous surtout qui faisons de la littérature, ce soit le plus beau.

1692. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

Il s’est rappelé ces mots qu’il a écrits : « La moquerie domine en ce moment la littérature moderne, qui ne s’en doute pas. Cette littérature, qui se croit très libre, est esclave du lecteur qu’elle méprise.

1693. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 518-522

La littérature dramatique a été prise au dépourvu ; on lui demande presque le contraire de ce qu’on était accoutumé à désirer d’elle depuis longtemps ; on lui demande des émotions vives, profondes et passionnées, mais pures s’il est possible, et, dans tous les cas, salutaires et fortifiantes ; on lui demande, au milieu de toutes les libertés d’inspiration auxquelles le talent a droit et qui lui sont reconnues, de songer à sa propre influence sur les mœurs publiques et sur les âmes, de se souvenir un peu, en un mot, et sans devenir pour cela trop sévère, de tout ce qui est à guérir parmi nous et à réparer.

1694. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Que M. de Chateaubriand ait la goutte ou qu’un honnête homme de vraie littérature tremble la fièvre, nul ne s’en inquiète, mais M.

1695. (1874) Premiers lundis. Tome I « [Préface] »

A ne prendre même au surplus ces notices, — ces esquisses que comme de purs témoins d’une époque, elles ont encore leur importance, en ce sens qu’elles ravivent, dans le monde de la littérature et du théâtre, certains épisodes autrefois bruyants, et qui n’ont pas cessé d’être piquants.

1696. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre V »

 »92 … « Rien ne se fane plus vite dans une langue que les mots sans racine vivante : ils sont des corps étrangers que l’organisme rejette, chaque fois qu’il en a le pouvoir, à moins qu’il ne parvienne à se les assimiler… Déjà les médecins qui ont de l’esprit n’osent plus guère appeler carpe le poignet, ni décrire une écorchure au pouce en termes destinés sans doute à rehausser l’état de duelliste, mais aussi à ridiculiser l’état de chirurgien. »93 ⁂ L’outrance de la terminologie technique est d’ailleurs aussi néfaste à la littérature médicale qu’opposée aux tendances d’impersonnalité chères aux naturalistes.

1697. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Préface »

Avec leur littérature, leur philosophie, leurs sciences, leurs gazettes et leurs correspondances, nous pouvons reconstituer toute leur pensée et jusqu’à leur conversation familière.

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