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693. (1865) Du sentiment de l’admiration

Une explication d’Horace au célèbre Port-Royal mettait en feu toute une classe, poursuivait les écoliers jusque dans leurs promenades, dans leurs récréations, dans leurs sorties ; et les vacances n’étaient pour ces disciples de Lancelot et de Nicole qu’un prétexte pour reprendre avec plus de recueillement et d’intimité les auteurs étudiés pendant dix mois.

694. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

Mais restituez cette femme au milieu des objets dont elle est environnée, et en même temps le satin et sa couleur reprendront leur effet.

695. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 37, des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens » pp. 537-553

Peut être ses compatriotes l’auront-ils repris de pecher contre la vraisemblance.

696. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

À l’exception de Barbaroux, de Guadet, de Louvet et de Pétion, l’histoire dédaigne d’écrire cette poussinière de noms déjà repris par le juste oubli.

697. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

Dès qu’on parle de l’expression enflammée d’une passion vraie, il est de bonne rhétorique de citer les Lettres portugaises, et les esprits les plus forts d’appréciation comme les plus faibles, les esprits qu’on bride le plus et les esprits qu’on bride le moins, ou qui sans bruit vont sur la foi d’autrui, reprennent alors la phrase d’admiration qui traîne partout et y ajoutent leur petite arabesque… Écoutez tous ceux qui ont dit leur mot sur les lettres de la Religieuse portugaise, depuis madame de Sévigné, la Célimène de la maternité… — et qui ne sait pas plus que l’autre Célimène ce que c’est qu’une passion trahie, ce que c’est que cette morsure de l’Amour, qui s’en va après l’avoir faite, — jusqu’à Stendhal, le Dupuytren du cœur, et qui n’aurait pas dû se tromper sur les tressaillements de ses fibres, et vous entendrez de tous côtés le même langage : une symphonie de pâmoisons.

698. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Taine »

Il en reprend les transformations et les décrit, — ou plutôt il les fait décrire aux autres ; car ce livre de l’Intelligence n’est que le livre de la mémoire.

699. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Meurice » pp. 231-241

II Et cette explication légère, facile, impertinente pour le Saint-Esprit, Paul Meurice, qui en a conscience, finit par en avoir un peu honte, et, redevenu modeste tout à coup : « Nous n’avons nulle prétention — dit-il agréablement — de fonder notre petite religion les pieds sur nos chenets. » Malheureusement, ce n’est pas bien long, cette modestie ; il reprend presque aussitôt le ton de sa maison, l’insupportable ton hugolâtre : « Dieu !

700. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

Obligé malgré lui d’abdiquer après un règne de vingt ans, n’ayant point assez de force pour supporter le repos, dans son activité inquiète, sans cesse occupé de conjurations et de crimes, il reprit trois fois la pourpre, qui lui fut arrachée trois fois.

701. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVII. »

Il n’est pas sans intérêt cependant de le voir jeter encore quelque éclat poétique, quand il se reprend aux grands souvenirs qui avaient autrefois fait battre de nobles cœurs.

702. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Notons bien chez lui cette intention fugitive, car on ne l’y reprendra plus. — Il terminait cet article sur l’état de la campagne romaine en disant : « Cet ouvrage se rattache à de grandes questions, et l’on n’y trouve ni déclamation, ni paradoxes, ni parti-pris d’avance, ni dédain : c’est aujourd’hui un grand mérité ; aujourd’hui plus que jamais les idées absolues révoltent, l’ironie fatigue, mais la représentation des choses telles qu’elles sont donne un plaisir pur et tranquille : c’est un plaisir de ce genre qu’on éprouve en lisant M. de Bonstetten. » En écrivant plus tard sur Rome, — et sur l’ancienne Rome, — Ampère est-il resté fidèle en tout au programme que lui-même il traçait dans sa jeunesse ? […] On voulait des faits, on voulait suivre pas à pas son guide et reprendre avec lui et après lui les mêmes lectures. […] J’ai repris mes forces… » Mais les crises se succédèrent. […] Voyons un peu : le livre une fois conçu et bâti (et il l’était), en tout lieu, en toute occasion, il n’eût été occupé qu’à l’achever, à le remplir dans toutes ses parties ; puis, une fois imprimé, qu’à le reprendre et à y revenir, à le corriger, à le compléter et à l’enrichir de tout point, à le tenir ouvert, à jour, au courant des moindres recherches comme on en a tant fait sur le moyen âge depuis vingt-cinq ans, sur la Renaissance, et même sur le xviie  siècle. […] Par exemple : — il disait de Balzac et de certaines de ses descriptions sales, ignobles, triviales : « C’est drôle, quand j’ai lu ces choses-là, il me semble toujours que j’ai besoin de me laver les mains et de brosser mes habits. » — A propos du ton un peu sec et de la manière froide et peu liante de Lamartine dans la conversation, du peu d’accord qu’on trouvait au premier aspect entre la personne et les œuvres du poète, il disait : « On sent bien qu’il y a là-dessous une harpe, mais elle est enfermée, et nous n’en avons que la boîte. » — A propos de de Vigny et de ses airs pincés en présence surtout de ceux qui n’étaient pas de son monde, il disait : « C’est singulier, chaque fois que je rencontre M. de Vigny, je ne puis m’empêcher de me rappeler ces vers de Boileau : A repris certain fat qu’à sa mine discrète Et son maintien jaloux j’ai reconnu poète.

703. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Au 22 juillet 89, La Fayette fit tout ce qui était humainement possible pour sauver Foulon et Berthier ; le lendemain, il déposait à l’hôtel de ville son épée de commandant, fondé sur ce que les exécutions sanglantes et illégales de la veille l’avaient trop convaincu qu’il n’était pas l’objet d’une confiance universelle  ; il ne consentit à la reprendre que sur les instances les plus flatteuses et après des témoignages unanimes. […] C’est le caractère encore plus que l’intelligence qui décide alors, et qui reprend le dessus ; au fait et à l’œuvre, on retombe dans de certains plis. […] Je crois avec madame de Tessé que sa faculté d’espérer persista toujours un peu disproportionnée aux circonstances, et que, par instants contenue, elle reprenait les devants au moindre jour qui s’ouvrait. […] Il y a dans la multitude tant de légèreté et de mobilité, que la vue des honnêtes gens, de ses anciens favoris, la disposerait à reprendre ses sentiments libéraux » ; eh bien ! […] En quoi Boileau a tort et raison en cela, je ne le recherche pas pour le moment ; je reprendrai cette thèse ailleurs.

704. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Alors la Muse apparaît et lui parle doucement : « Reprends courage. […] Mais ailleurs, et par exemple dans la scène où Karloo refuse de reprendre son épée, M.  […] Édouard est allé reprendre ses vêtements qui ont eu le temps de sécher. […] Il ne reste aux amoureux qu’à reprendre le train de Paris au plus vite. […] voilà que je reprends la conférence.

705. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Il a repris un des arguments de Cinna contre le pouvoir à durée courte et passant de main en main. […] Reprenons. […] Ainsi fait-on pour les œuvres de Gluck quand on les reprend, par hasard. […] Celle-ci pourra céder à celle-là ; mais immédiatement après elle se relèvera tout entière et reprendra toute sa force ; etc. […] Je crois que le public va reprendre pour très longtemps le chemin du théâtre Sarah-Bernhardt.

706. (1876) Romanciers contemporains

Le goût redressé reprend ses droits. […] reprit Dumas. — En tout. — Eh bien ! […] reprit l’abbé, dites-lui : Mon Dieu, venez à moi ! […] Il se baissa pour la reprendre. […] Tout reprit son calme.

707. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

On fait sortir les chevaux de l’écurie ; on tire le char de la remise ; on attelle ; le dieu part ; il se repose en des lieux que le poëte décrit encore ; le dieu reprend sa route, et il arrive enfin : mais ce n’est pas tout ; il faut encore essuyer le retour, non moins chargé de circonstances lentes que le départ. […] Je ne sçai si ces manieres de parler manquoient à sa langue : dit-il, répond-il, reprend Agamemnon, interrompt Achille  : mais, soit la faute du poëte, soit le défaut de l’idiome, on ne sent pas moins le besoin qu’en auroit l’iliade. […] Il commençoit à conter la chose en gros ; mais ce n’eût pas été satisfaction pour lui ; il reprend l’histoire dès son origine, la pare des ornemens du poëme, et la charge de digressions. […] Tout ce que nous pouvons faire, nous autres françois, c’est de reconnoître ces fautes, malgré les agrémens dont elles sont rachetées ; mais je suis persuadé que si notre langue mouroit, et qu’elle devînt une langue sçavante, les plus habiles alors ne sentiroient pas comme nous, ni les défauts ni les graces de ces endroits, où nous trouvons à la fois de quoi louer et de quoi reprendre. […] Hector reprend courage à la vûe d’un second, et résolut enfin de combatre Achille, il lui fait seulement des propositions d’humanité pour le corps de celui qui sera vaincu.

708. (1888) Poètes et romanciers

Ce mouvement d’idées dura peu de temps, et la poésie légère reprit bientôt Béranger. […] Béranger reprend, dans ce recueil posthume, le thème éclatant de ses plus belles odes, le souvenir de Napoléon. Mais il le reprend d’une façon nouvelle, d’une façon plus légendaire, si je puis dire. […] Une autre chanson, Le Dieu Jean, reprend la même idée mais sous une forme plus familière et plus vive. […] Le fond appartient au monde, et le monde a bientôt repris son bien.

709. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

reprit Chapelain, c’est un grief dont je veux me plaindre au tribunal. […] Oui, reprenait doucement Quinaut, vous projettâtes & moi j’exécutai. […] Je me sacrifiai pour lui, reprit le Poëte moderne, & c’est ce que je pouvais faire de mieux. […] L’instant d’après le Dieu reprit son premier ton. […] Cependant, on lui persuade encore une fois de reprendre les armes.

710. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Puis, je reprends cette ébauche, je corrige, j’élague, je retouche cent fois. […] Grymalkin reprend sa forme. […] Il reprend sa faction. […] Il reprend l’oiseau et s’éloigne en sifflant. […] Maître Phantasm reprend sa forme et demeure immobile, comme étourdi.

711. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

La Gloire, ici, reprend, sous l’incantation de l’automne, son sens intact, pur et plein, celui d’un or circulaire sur un visage sacré. […] Il était naturel que les feuilles de l’œuvre de Mallarmé se tournassent vers cette atmosphère de salon familier, et plusieurs sonnets sont repris à des albums de femmes et de jeunes filles. […] Le xixe  siècle reprend avec ampleur cette poésie symbolique. […] Il voulait que chaque mot naquit, non d’une langue où des milliers d’emplois l’avaient usé, mais, repris avec un sens neuf, de l’Idée même du poème. […] De sorte que le point de la fin ne termine pas l’image, et qu’il nous appartient, en la vivant à notre tour, de la reprendre aux mains qui l’effeuillent et d’en renouveler la rose.

712. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

De temps en temps, du moins, par quelque côté ils devaient reprendre leur figure première. […] Parfois l’infatuation le reprend ; il se cramponne à l’épave de trône qui lui reste encore, il y reprend sa jactance et sa grimace césarienne. […] Cinq jours entiers il resta sans manger ; puis il fit un repas d’ogre, et reprit son train de vie habituel. […] » L’émeute reprend sa marche et se remet à tuer. […] A chaque pause de sa furieuse complainte, la Vocératrice reprend ce rosaire de deuil et d’amour.

713. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

J’ai dû attendre, pour reprendre et recouvrer ma liberté de parole et d’écrit envers M.  […] « C’est alors que sa plume de critique et de journaliste fut réclamée de nouveau par le journal le Constitutionnel, et il y reprit ses articles littéraires du Lundi à dater du 16 septembre 1861. […] Il ne tenait qu’à moi de reprendre le de, puisque c’était mon nom ; mais n’étant pas noble, je n’ai pas voulu me donner l’ai de l’être. » — M. 

714. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

. — Mais tout ceci mérite d’être repris avec détail. […] Une dynastie restaurée lui paraissait un arbre sacré qu’on replante après qu’il a été déraciné par l’orage, et auquel il est accordé un temps pour reprendre racine ; passé ce temps, l’arbre, s’il n’a pas repris la séve et la vie, n’est qu’un morceau de bois mort digne d’être rejeté.

715. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Jason, se contenant, persiste dans la voie de conciliation, et il reprend les arguments du jeune homme. […] Elle se ressouvint de tout ce qu’il y a d’agréable parmi les vivants ; elle se souvint de ses compagnes du même âge qui faisaient sa joie, comme une jeune fille qu’elle était ; et le soleil lui parut plus doux à regarder qu’auparavant, à mesure en effet qu’elle se reprenait en idée à chaque chose. […] Il esquissait avec une hardiesse voilée de goût tout un programme poétique qu’il n’est pas interdit après plus d’un siècle de reprendre et de féconder.

716. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Il ne sortit de son état morne que par la botanique, cette science innocente dont le charme le reprit. […] Cependant, par le fait de ses nouvelles occupations, le cours naturel des idées mathématiques reprenait le dessus dans son esprit ; il y joignait les études physiques. […] Les correspondances surabondantes que nous avons sous les yeux, et qui comprennent les deux années qui suivirent, jusqu’à la mort de sa femme, représentent pour nous, avec un intérêt aussi intime et dans une révélation aussi naïve, le journal qui précéda le mariage et qui ne reprend qu’aux approches de la mort.

717. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

« Rienzi, dit-il dans cette lettre, est arrivé récemment à Avignon ; ce tribun autrefois si puissant, si redouté, à présent le plus malheureux de tous les hommes, a été conduit ici comme un captif… Je lui ai donné des louanges, des conseils : cela est plus connu que je ne voudrais peut-être ; j’aimais sa vertu, j’approuvais son projet, j’admirais son courage, je félicitais l’Italie de ce que Rome allait reprendre l’empire qu’elle avait autrefois. […] Peu s’en fallut que je ne renonçasse à mon projet ; mais des affaires dont quelques amis m’avaient chargé, et surtout le désir de voir deux personnes qui vous sont extrêmement chères, votre Tullie et son époux, que je ne connais pas encore, moi qui connais tout ce que vous aimez, me firent reprendre ma route dès que le temps fut un peu adouci. […] Sa seule occupation jusqu’à son dernier jour était l’étude de Cicéron et de Virgile ; ces deux hommes étaient, avec Homère, selon lui et selon moi, les trois plus parfaits exemplaires de l’espèce humaine, société immortelle avec laquelle il faut converser jusqu’au jour du silence, après lequel on reprendra sans doute l’entretien, l’amitié et l’amour ailleurs. — « Adieu les amis !

718. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

Nombre de cercles, dans l’époque contemporaine, ont repris la tradition et joué ou fait jouer de petites pièces qui, pour une raison quelconque, n’auraient pas obtenu accès sur une grande scène. […] Ils offrent aux débutants un milieu tiède et douillet où leur talent novice peut se développer comme une plante délicate en serre chaude ; ils leur fournissent aussi un centre de ralliement qui les sauve des désespérances de l’isolement et leur permet en pleine bataille de reprendre haleine et courage. […] Depuis lors ce sujet a été repris par M. 

719. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

— Quant à moi, dit Gautier, cet homme, je ne peux pas le sentir, je le trouve prêtreux, calotin, c’est le Prud’homme du déisme, oui, pour moi, voilà ce que c’est : le Prud’homme du déisme. » La discussion s’éteint un moment, puis reprend autour d’Horace, ou quelques-uns veulent retrouver Béranger, et dont Saint-Victor vante la pureté de la langue, langue que Gautier trouve bien inférieure à l’admirable langue de Catulle. […] Prud’homme, on ne se l’imagine pas, n’est-ce pas, arrivant en lunettes d’or devant Dieu, auquel elle dirait : Architecte des mondes… » Gautier reprend tranquillement : « Nous admettons parfaitement l’inconscience avant la vie, ce n’est pas difficile de la concevoir après. […] — Mais c’est là que j’ai mal, reprit doucement le vieillard, en montrant son poignet.

720. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Alors l’oiseau déploya ses ailes, pour reprendre son vol vers le séjour de Nala. […] Reprenons le poème. […] Damayanti reprend sa route ; elle s’arrête au pied d’un arbre dont l’ombre donne la mort : « Ah ! 

721. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Dans l’intervalle, elle reprenait peu à peu confiance dans sa force morale, et croyance dans sa propre éternité. […] Alors il reprit ses travaux, et sa blessure fut bientôt cicatrisée. 

722. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Un grand et admirable érudit, un complet humaniste et un critique supérieur, Heyne, avait repris à temps, un siècle à peine après le Père de La Rue, toutes les questions concernant le divin poète qui n’avait cessé d’être présent et bien connu ; et précisément à la même époque où Wolf méditait ou proclamait sa révolution sur Homère, Heyne achevait de donner sa seconde, puis bientôt sa troisième édition du Virgile monumental où tout est rassemblé, éclairci, prévu en quelque sorte, et où il semble qu’il n’y ait plus que d’insignifiants détails à ajouter ou à corriger. […] C’est lui qui a dévasté cette petite rive ; il lui a plu, après avoir glissé docile et muet dans les prairies, de faire ici une légère pirouette et d’y amasser un peu de sable pour y sommeiller un instant avant de reprendre sa marche silencieuse et mesurée.

723. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Enfin, le cœur se flétrit, la vie se décolore ; on a des torts à son tour qui dégoûtent de soi comme des autres, qui découragent du système de perfection dont on s’était d’abord enorgueilli ; on ne sait plus à quelle idée se reprendre, quelle route suivre désormais ; à force de s’être confié sans réserve, on serait prêt à soupçonner injustement. […] Mais j’ai tâché d’offrir un système de vie qui ne fut pas sans quelques douceurs, à l’époque où s’évanouissent les espérances de bonheur positif dans cette vie : ce système ne convient qu’aux caractères naturellement passionnés, et qui ont combattu pour reprendre l’empire ; plusieurs de ses jouissances n’appartiennent qu’aux âmes jadis ardentes, et la nécessité de ses sacrifices ne peut être sentie que par ceux qui ont été malheureux.

724. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Contre lui la révolte n’est qu’une juste défense ; quand nous nous ôtons de ses mains, nous ne faisons que reprendre ce qu’il détient à tort et ce qui est légitimement à nous  En second lieu, le code social, tel qu’on vient de l’exposer, va, une fois promulgué, s’appliquer sans obscurité ni résistance : car il est une sorte de géométrie morale plus simple que l’autre, réduite aux premiers éléments, fondée sur la notion la plus claire et la plus vulgaire, et conduisant en quatre pas aux vérités capitales. […]  » — Ainsi « l’acte par lequel un peuple se soumet à des chefs n’est absolument qu’une commission, un emploi dans lequel, simples officiers du souverain, ils exercent en son nom le pouvoir dont il les a fait dépositaires et qu’il peut modifier, limiter, reprendre quand il lui plaît439 ».

725. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

On dirait un glas funèbre qui s’interrompt pour reprendre ; même lorsque l’année n’est pas désastreuse, on l’entend de toutes parts. […] Celui-ci peut se dire que la parcelle aliénée n’est pas perdue pour lui, puisqu’un jour, par droit de rachat, il pourra la reprendre, et puisqu’en attendant il touchera un cens, des redevances, le profit des lods et ventes.

726. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Quand, en 1743, Voltaire vint à Berlin chargé d’une mission officieuse de la cour de France qui voulait faire reprendre les armes à son infidèle allié, il fut outrageusement berné comme envoyé de Louis XV, délicieusement cajolé comme poète et philosophe, et ami personnel de Frédéric : par une de ces petites perfidies qui ne lui ont jamais coûté, le roi prodiguait caresses, offres, promesses pour décider Voltaire à rester, et sous main tâchait de le brouiller avec le ministère français pour lui rendre le retour impossible. […] Après avoir achevé son Siècle de Louis XIV, Voltaire avait repris ses esquisses d’histoire universelle, et poussé vigoureusement son travail pendant l’année 1752.

727. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Sévéraguette regarnit la bourse de monsieur le curé sans qu’il s’en doute, et bientôt le pauvre desservant est repris par sa manie de bâtisse : il rêve d’une école de Sœurs. […] L’Église ne demande pas toujours au prêtre le sacrifice de son être tout entier ; mais elle peut toujours le lui demander, et surtout elle le lui demande dès qu’il paraît vouloir se reprendre.

728. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

La sérénité le prouve avec laquelle ce brave Amadis Jamyn et l’excellent abbé Desportes, lui-même, reprennent pour complaire à sa Majesté très-chrétienne, Henri de France et de Pologne, troisième du nom, les couplets antiques de l’Amour alterné et « pétrarquisent » indifféremment en l’honneur des belles dames et des mignons de la Cour. […] C’est à ce type suprême d’aristocratie humaine que marchent les poètes symbolistes, alors qu’ils s’imaginent simplement reprendre, par dilettantisme, un rêvé de décadence.

729. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Qu’Apollon reprenne sa robe prophétique, cette robe dérisoire qu’elle traînait par les rues de Troie, huée comme une sorcière de ruisseau ! […] » — « Mon jour est venu, je ne gagnerais rien à fuir. » — Elle reprend son élan : cette fois elle faiblit, prise d’une sorte de nausée funèbre ; l’odeur du coupe-gorge la fait reculer. — « Cette maison exhale le carnage ! 

730. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Blanche n’hésite plus ; son cœur reprend l’élan généreux que l’influence de sa mère avait comprimé : elle aimera celui qui l’aime, Victor Chauvel sera son mari. […] Mais la scène n’est pas terminée, l’émotion reprend un nouvel élan qui va la porter plus haut encore, jusqu’à la région où retentissent les mots héroïques.

731. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

Le second entretien ou Dialogue, sous prétexte de reprendre la suite des explications de Mirabeau, va nous présenter celles de Mme de Monnier elle-même, et son récit. […] Le comte reprit et continua son discours avec la même tranquillité.

732. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Et il reprend : « Le roi Louis-Philippe, je ne l’ai vu qu’une seule fois, quand on me présenta comme académicien. […] Et comme nous laissons entrevoir que nous trouvons un peu exagérée cette gloire de Béranger, Sainte-Beuve reprend : « Oui, on a été très loin.

733. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Oui, il y a eu un sursis de six mois accordé à de malheureux captifs, dont on a gratuitement aggravé la peine de cette façon en les faisant reprendre à la vie ; puis, sans raison, sans nécessité, sans trop savoir pourquoi, pour le plaisir, on a un beau matin révoqué le sursis, et l’on a remis froidement toutes ces créatures humaines en coupe réglée. […] Mais, reprend-on, — il faut que la société se venge, que la société punisse. — Ni l’un, ni l’autre.

734. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Ces renversements de rôles mettront dans leur jour vrai les personnages ; l’optique historique, renouvelée, rajustera l’ensemble de la civilisation, chaos encore aujourd’hui ; la perspective, cette justice faite par la géométrie, s’emparera du passé, faisant avancer tel plan, faisant reculer tel autre ; chacun reprendra sa stature réelle ; les coiffures de tiares et de couronnes n’ajouteront aux nains qu’un ridicule ; les agenouillements stupides s’évanouiront. […] Reprenons.

735. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Si parfois, par un de ces changements ordinaires sur la scène politique, l’écrivain homme d’État retrouve ses loisirs, et qu’il ait encore la force de reprendre sa plume, alors il rapporte à sa profession bien-aimée un trésor d’observations et de souvenirs : c’est un voyageur enrichi qui revient dans sa patrie. […] Laissez-moi faire : je veux arranger cela. » — « Général, reprit Ducis, en apercevant une bande de canards sauvages qui traversaient un nuage au-dessus de sa tête, vous êtes chasseur : voyez-vous cet essaim d’oiseaux qui fend la nue ?

736. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

Si elle reprenait la lecture à son retour, vers les deux heures, elle prenait son tricot avec et tricotait en même temps qu’elle lisait, ne voulant pas même de l’ombre des heures oisives. […] Maurice de Guérin s’en alla dans les collèges, — puis des collèges dans ce triste monde qui est l’école de toutes les luttes et de toutes les misères ; mais quand, à travers les brutales modifications qu’y subissent les plus fermes cœurs, il voulut se retrouver et se revoir et reprendre, pour ainsi parler, l’identité de son être, il regarda vers le Cayla et dans l’âme de sa sœur, — ce pur miroir toujours suspendu à la même place, comme la glace du fond d’un tabernacle !

737. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

et si, dans la pensée du poëte, cette fiction était l’image des combats que soutient ici-bas la vérité contre la violence, si le Prométhée d’Eschyle représentait l’être supérieur qui se dévoue pour éclairer les hommes, qui d’abord en porte la peine, sous la torture des fers et de l’inaction, puis est délivré, reprend son œuvre et la voit accomplie ; si l’enseignement moral de cette gradation tragique paraissait tellement vraisemblable que plus d’un père de l’Église a cru pouvoir, sans profanation, reconnaître dans les souffrances de Prométhée un type précurseur de celles du Christ, quelle ne devait pas être l’illusion pathétique de ces trois drames humains, dans leur ensemble et leur péripétie dernière ! […] Sa Trilogie des Danaïdes, qui ne nous est connue que par les Suppliantes devait être, avec toutes les vicissitudes de la passion et de la terreur, un hymne tragique repris sans cesse.

738. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

Port-Royal, un moment ralenti ou distrait par les jongleurs et les trouvères, reprendra ensuite pour moi cette démarche lente qu’il ne faut pas trop hâter. — J’ai fait assez de vers durant cette saison, de manière à m’assurer que mes doigts ne sont pas encore trop rouillés.

739. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

Et voilà que la beauté vous reprend et vous tente ; vous y revenez.

740. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

D’ici à quelques jours, tout mot sincère sur notre glorieuse Révolution, tout hommage à son jeune et digne historien nous seront peut-être interdits 10 ; peut-être notre comité de salut public aura repris sa tâche.

741. (1874) Premiers lundis. Tome II « Quinze ans de haute police sous Napoléon. Témoignages historiques, par M. Desmarest, chef de cette partie pendant tout le Consulat et l’Empire »

reprit vivement Napoléon, ne me parlez pas d’une religion qui ne me prend qu’à vie, sans m’enseigner d’où je viens et où je vais. » Napoléon touchait là du doigt les deux pôles de toute religion.

742. (1874) Premiers lundis. Tome II « Loève-Veimars. Le Népenthès, contes, nouvelles et critiques »

Nous avons cru néanmoins pouvoir reprendre à l’ancien National ces trois articles in extenso, dans la crainte de nuire à leur clarté, en ne réimprimant ici que ce que l’auteur n’en avait pas voulu admettre.

743. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. De l’influence de la philosophie du xviiie  siècle sur la législation et la sociabilité du xixe . »

Nous sommes évidemment à une époque semblable ; ce que le xviiie  siècle a fait en destruction et en tentative à demi-efficace, nous avons à le reprendre et à l’organiser.

744. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Une école bien connue reprend et termine son œuvre qu’elle déclare inachevée. — Vous êtes, dit-elle à sa devancière, fort habile à détruire.

745. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre II. Utilité de l’ordre. — Rapport de l’ordre et de l’originalité »

Sophocle reprend les sujets d’Eschyle, et Euripide y revient après Sophocle.

746. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre I. Un retardataire : Saint-Simon »

Quand il eut annoté Dangeau, il se sentit seulement en haleine : il éprouva le besoin de rédiger, lui aussi, ses Mémoires ; il reprit les notes que, depuis l’âge de dix-huit ans, il avait entassées, et, gardant toujours une copie de Dangeau devant les yeux, pour lui donner le fil de l’exacte chronologie, il composa507 cette œuvre volumineuse qui embrasse les vingt dernières années de Louis XIV, avec toute sorte de digressions sur les parties antérieures du règne, et l’époque de la Régence.

747. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Même lorsque les salons se rouvrirent et que la vie de société reprit son cours, jamais l’ancienne tyrannie du goût des gens du monde ne fut rétablie : même sous la Restauration, et à plus forte raison depuis, les plus célèbres salons n’eurent jamais qu’une influence très limitée.

748. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verhaeren, Émile (1855-1916) »

La maladie a bien laissé sa flétrissure, creusant des rides en sillons où le désespoir est semé, mais l’âme se reprend soudain à aimer.

749. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62

Le titre fut repris depuis à deux reprises pour des publications nouvelles, en 1889 par Gustave Kahn et en 1899 (avant de disparaître définitivement) par Tristan Klingsor.

750. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Là, l’émulation de plaire fait qu’on se reprend, qu’on se corrige à l’instant même qu’on est en faute, et que la leçon n’est pas sitôt donnée qu’elle profite.

751. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 8, des plagiaires. En quoi ils different de ceux qui mettent leurs études à profit » pp. 78-92

Otwai, quelque chose que l’anglois n’eut pas emprunté de l’abbé de saint-Real, comme l’épisode du mariage de Servilius et la catastrophe, c’est que celui qui reprend son vaisseau enlevé par l’ennemi, est censé le maître de la marchandise que l’ennemi peut avoir ajoûtée à la charge de ce vaisseau.

752. (1912) L’art de lire « Chapitre VI. Les écrivains obscurs »

La pensée doit se présenter, et c’est sa façon d’attirer à elle, de manière à être entendue, du premier abord, en son ensemble, de manière à être apparemment et même partiellement accessible ; il faut ensuite qu’à la reprendre on s’aperçoive qu’on ne l’avait pas entièrement entendue et qu’elle est digne d’être creusée, et qu’on la creuse en effet, et qu’on la trouve toujours plus riche ; et s’il se peut, il faut enfin qu’elle soit pour ainsi dire inépuisable.

753. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XIV »

C’est grand dommage de voir un critique aussi érudit reprendre l’erreur d’un romancier aussi ignorant.

754. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « I. Saint Thomas d’Aquin »

Il consiste à reprendre d’une main tout doucettement ce qu’il a donné de l’autre avec un grand geste, et ce qui suit va le faire comprendre : Agrégé à la Faculté des lettres, sorti de l’Université pour entrer à l’Académie dont il a voulu le prix qu’il n’a pas manqué, ayant par conséquent des terreurs respectueuses fort naturelles pour le progrès, et non moins naturellement des affections intellectuelles pour l’Église, M. 

755. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Saint-René Taillandier a repris une millième fois la thèse maintenant abandonnée de tout ce qui a quelque ressource de discussion dans la pensée, cette distinction banale de l’avocasserie philosophique, d’un christianisme du passé, mis en contraste avec le christianisme de l’avenir.

756. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Son Georges Ancelys et sa Jeanne de Courtisols sont cet éternel sujet, repris par tous les poètes : la mort dans l’amour et par l’amour.

757. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Ranc » pp. 243-254

Ils étaient les chefs d’une société dite des Frères bleus, qui voulurent reprendre la conspiration de Malet et porter à l’Empereur Napoléon et à l’Empire le coup que ce général avait manqué.

758. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VIII. De Platon considéré comme panégyriste de Socrate. »

Il reprend la parole avec le même calme : « Vous m’avez condamné, je vous le pardonne ; je m’y attendais, et je suis même plus étonné qu’il y ait eu tant de suffrages pour m’absoudre… Ô Athéniens !

759. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre IV. De la méthode » pp. 81-92

Ces traditions ayant été suivies si longtemps, et par des peuples entiers, doivent avoir eu un motif commun de vérité (axiome 16). 6º Les grands débris qui nous restent de l’antiquité, jusqu’ici inutiles à la science, parce qu’ils étaient négligés, mutilés, dispersés, reprennent leur éclat, leur place et leur ordre naturels. 7º Enfin tous les faits que nous raconte l’histoire certaine viennent se rattacher à ces antiquités expliquées par nous, comme à leurs causes naturelles. — Ces preuves philologiques nous font voir dans la réalité les choses que nous avons aperçues dans la méditation du monde idéal.

760. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

l’on ne m’y reprendra plus ! […] Jules Huret l’y reprend toujours. […] » Les jeunes gens reprennent le livre. […] Je voudrais aimer… aimer toutes les choses et tous les hommes… et voilà que je me reprends à haïr. […] reprit-il en hochant la tête.

761. (1881) Le roman expérimental

Je reprends l’exemple du baron Hulot, dans la Cousine Bette. […] On n’est ni meilleur ni pire en sortant ; on reprend ses vices, et le monde va toujours son train. […] C’est en appliquant la formule scientifique qu’elle reprendra un jour l’Alsace et la Lorraine. […] Je vais me permettre de reprendre cette question à sa source, pour tâcher de la résoudre logiquement. […] On a repris dernièrement, à la Comédie Française, Le Fils naturel, de M. 

762. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Pressé par les prières de ses esclaves, il s’embarqua une seconde fois, et bientôt reprit terre pour se reposer dans sa maison de Formies. […] Il revoyait le théâtre de sa gloire ; il reprenait le chemin de l’empire. […] Auguste, malgré son âge et le déclin de sa santé, l’accompagna jusqu’à Bénévent, et ensuite reprit la route de Nole, où il fut saisi d’une grande défaillance. […] On reprit les querelles théologiques interrompues par la conquête des Latins. […] Une proclamation de la reine Marie interdit ce langage, et les anciens mystères reprirent sous son règne une nouvelle faveur.

763. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »

Il ne reprend ses avantages que lorsque, par un progrès nouveau, il a passé du sens métaphorique au sens conventionnel, c’est-à-dire d’une signification mixte et trompeuse à une signification simple et précise. […] Dans cet exemple même, nous retrouvons le caractère intrinsèque qui conditionne, en fait, la fonction de signe ; pour vous et pour moi, la fleur est une sensation, un état fort, tandis que son nom est une parole intérieure, un état notablement plus faible ; voilà pourquoi la fleur est devenue un signe ; renversez ce rapport et que le mot devienne le plus fort des deux termes associés, aussitôt il reprendra son rôle de signe, et la fleur sera l’idée, la chose signifiée. […] Quoi qu’il en soit, les mots les plus usés réveillent toujours à quelque degré le groupe d’images qui leur est habituellement associé ; l’avocat le plus diffus et le plus incolore, plaidant devant les juges les plus blasés, suscitera toujours quelque chose dans leurs esprits, jusqu’à l’instant où la monotonie du débit et la banalité des arguments auront amené dans l’état psychique de ses auditeurs une perturbation toute spéciale : quand les mots n’ont plus de sens ou qu’ils ont perdu leur signification traditionnelle, un état nouveau est apparu, l’état de sommeil290, état intermittent, qui disparaît sans laisser de traces et qui, bien qu’il occupe une part importante de notre vie, reste sans influence sur le fonctionnement normal de nos facultés291 ; au réveil, les mots reprennent les significations qu’ils avaient momentanément abandonnées, et, tant que dure l’état de veille, ils ont un sens, un sens déterminé ; l’intensité minimum des idées que provoque la parole, intérieure ou extérieure, est toujours positive, c’est-à-dire supérieure à zéro. […] Au lieu de cette idée, si quelque autre se trouve par erreur à la même place, l’esprit se sent mécontent, gêné, et il reprend avec plus de réflexion sa méditation, jusqu’à ce qu’il ait écarté l’obstacle qui s’oppose au cours limpide et harmonieux de sa pensée. […] Egger reprend la théorie chez Leibnitz des « petites perceptions », ces perceptions non réfléchies dont nous n’avons pas conscience, l’exemple qu’il développe étant celui du bruit de la mer — auquel fait allusion Egger — comme somme confuse d’éléments infiniment petits indissociables : « D’ailleurs il y a mille marques qui font juger qu’il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c’est-à-dire des changements dans l’âme même dont nous ne nous apercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites et en trop grand nombre ou trop unies, en sorte qu’elles n’ont rien d’assez distinguant à part, mais jointes à d’autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir au moins confusément dans l’assemblage. […] Et pour juger encore mieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j’ai coutume de me servir de l’exemple du mugissement ou du bruit de la mer dont on est frappé quand on est au rivage.

764. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Le type du beau reprendra bientôt son rôle et son droit, qui n’est pas d’exclure l’autre principe, mais de prévaloir sur lui. […] En France, Malherbe avant Chapelain, Chapelain avant Corneille ; dans l’ancienne Grèce, Orphée avant Homère, Homère avant Eschyle ; dans le livre primitif, la Genèse avant les Rois, les Rois avant Job ; ou, pour reprendre cette grande échelle de toutes les poésies que nous parcourions tout à l’heure, la Bible avant l’Iliade, l’Iliade avant Shakespeare. […] Qu’on nous permette de reprendre ici quelques idées déjà énoncées, mais sur lesquelles il faut insister. […] — Soit. — Un instant après : — Quoi, reprendra-t-il s’il est conséquent, le Cid parle français !

765. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

XVI Le lendemain, nous reprîmes à pied la route de la Vallée aux loups, et nos postes sur les grands chênes. […] — « Je ne le sais pas bien », reprit-il ; « nous autres, nous ne savons jamais comment se nomment les étrangers qui viennent dépenser leur temps et leur argent à Genève ; nous savons seulement s’ils sont de bon cœur ou de mauvais cœur pour les pauvres ; les bons ont toujours la main ouverte ; les mauvais, toujours la main fermée. […] La caravane poétique reprit sa route vers les Alpes. […] … Oui, oui, reprenez le gouvernement !

766. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Il reprit la voie des maîtres, sans toutefois la prolonger d’une ligne. […] C’est ainsi que pour des motifs très positifs, il est allé de Nana à Pot-Bouille, avec l’accouchement d’Adèle repris et perfectionné dans la Joie de vivre, titre qui n’est nullement justifié par le sujet. […] Est-ce que Plaute dans son Aulularia a eu recours à l’anatomie et à la physiologie pour nous dépeindre son avare repris et perfectionné par Molière qui n’avait en rien suivi les cours des Claudes Bernards de son temps. […] Après avoir décrit l’individu à l’état sain, ils le reprennent à l’état maladif.

767. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

» « — Erreur, mes bons Messieurs, reprend un magister ; Regardez-le marcher ; c’est le grand Jupiter : L’astre errant à vos yeux scintille. » Moi tout bas à mon cœur j’ai dit : — C’est un flambeau, C’est la cire qui brûle au balcon du château, Dans les mains de la jeune fille.

768. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Indiana (1832) »

Je conçois bien qu’à l’âge d’Indiana, et malgré la blessure d’une si furieuse passion, on s’adoucisse, on vive, on oublie un peu, et qu’après un intervalle assez long, on finisse même par aimer ailleurs ; mais ici le passage est brusque, la guérison magique ; sir Ralph joue le rôle d’un véritable Deus ex machina, qui, déguisé jusqu’alors en quelque rustre, et demeuré témoin insignifiant du drame, se révèle soudain, reprend sa haute beauté et ravit à lui l’Ariane : l’histoire réelle finit comme un poëme mythologique. 

769. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Je n’aurai que trop occasion d’y revenir et de reprendre cet aperçu, au point de vue de la résistance.

770. (1874) Premiers lundis. Tome I « J. Fiévée : Causes et conséquences des événements du mois de Juillet 1830 »

Fiévée commence par nous parler de lui, de ses articles au Temps, et pourquoi il a cessé d’en faire, et pourquoi il pourra bien reprendre, toutes particularités fort curieuses et fort agréablement assaisonnées sans doute, mais qui tiennent d’assez loin en apparence aux questions politiques tranchées ou soulevées par les événements de juillet, il y a des gens d’esprit qui ont une manière de causer à eux ; ils débutent à leur façon, ils parlent d’eux-mêmes, ils ont peine à se dégager de leur personnalité ; avant de vous exposer les résultats de leurs réflexions, ils ont besoin d’établir où et comment ces réflexions leur sont venues.

771. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alexandre Dumas. Mademoiselle de Belle-Isle. »

Le drame moderne reprend sa revanche et domine au cinquième acte : la lutte, encore une fois violente, entre mademoiselle de Belle-Isle dégagée de son serment, et le chevalier qui se croit éclairé trop tard, n’est adoucie que par l’approche du dénouement bien prévu, et par l’idée qu’il est impossible que la catastrophe ait lieu désormais.

772. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

Les sciences ont leur méthode, leur grande roule royale où elles marchent sûrement, et s’il ne se rencontre que de siècle en siècle des Newton et des Cuvier pour leur faire faire des pas de géant, les plus petits garçons, s’ils reprennent les choses au point où ces grands hommes les ont laissées, peuvent les faire avancer un peu tous les jours.

773. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Je reprends votre papier.

774. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Ces lazzi interrompent toujours les discours de Scapin, mais en même temps ils lui donnent occasion de les reprendre avec plus de vigueur.

775. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

Ceci posé, et après avoir prié de nouveau le lecteur de ne pas attacher un sens trop absolu aux quelques mots qui nous restent à dire, nous reprenons.

776. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

Le jésuite reprit la plume, & soutint leurs efforts avec toute l’impétuosité dont un théologien est capable.

777. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Excellent livre, reprit Rollin, excellent livre !

778. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

. — Je vois que vous seriez bien plus méchant que moi, si vous le vouliez ; mais reprenons le Baudouin.

779. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Ce grand homme mort, l’empereur chinois reprenait son pli, ses préjugés, ses défiances, et le Christianisme, qui a besoin d’être soutenu dans un pays où l’autorité du souverain crée l’opinion, retombait.

780. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

Peut-être Livet (c’est presque d’Olivet, par le nom du moins,) attend-il d’être académicien à son tour pour reprendre l’histoire de l’Académie de 1700 jusqu’à nos jours ; mais, s’il attend cela, nous n’aurons qu’une histoire dans le genre et le goût de celles qu’il a rééditées, c’est-à-dire sans vue, sans profondeur et sans vérité.

781. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

Jacques Demogeot, agrégé de la Faculté des lettres de Paris et professeur d’éloquence française, a repris en sous-œuvre un cours fait en Sorbonne et en a tiré le livre qu’il intitule modestement : Tableau de la littérature française au xviie  siècle avant Corneille et Descartes.

782. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299

Lenient juge donc, dans ce procès non vidé qu’il ne videra pas, mais, toujours dans ses errements d’école, il reprend en sous-œuvre l’opinion de ses maîtres pour en doubler et garnir l’intérieur de ses jugements à lui.

783. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

Prenez, en effet, les événements, les péripéties, les grands chocs, les causes mystérieuses ou visibles, absolues ou secondaires, les empêchements, les choses, comme disent les esprits vagues, la fatalité des circonstances, comme disent les esprits hébétés, les idées, enfin, comme répètent à leur tour les mystiques brouillons d’un panthéisme confus, c’est-à-dire prenez tout ce qui constitue l’Histoire, et cherchez résolument si tout cela cache rien de plus, sous un mouvement gigantesque ou une ruine immense, que la toute petite créature qui s’appelle l’homme, que cette vieillerie du cœur humain dont le programme est toujours à reprendre et qu’on ne connaît jamais assez !

784. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIV. Vaublanc. Mémoires et Souvenirs » pp. 311-322

Je crois, moi, pour mon compte, que la Révolution ne serait pas allée plus loin… ce jour-là, mais qu’elle aurait plus tard repris sa marche, parce qu’elle ne tenait pas uniquement aux fautes de ceux qui occupaient le pouvoir quand elle arriva.

785. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

Risqué déjà à une autre époque, ce noble aveu — on se le rappelle — rapporta un orage de sifflets à l’une des tragédies du poète, mais maintenant que cet aveu est affermi et courageusement répété, tous ceux qui avaient drapé Silvio Pellico en martyr contre l’Autriche reprendront leur pitié… et leurs sifflets, et ce n’est plus une tragédie qu’ils siffleront.

786. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « L’abbé Galiani »

Les salons qui l’adoraient l’auraient repris, caressé, enivré, dévoré.

787. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

Risqué déjà à une autre époque, ce noble aveu, — on se le rappelle, — rapporta un orage de sifflets à l’une des tragédies du poëte, mais aujourd’hui que cet aveu est affermi et courageusement répété, tous ceux qui avaient drapé Silvio Pellico, en martyr contre l’Autriche, reprendront leur pitié… et leurs sifflets, et ce n’est plus une tragédie qu’ils siffleront !

788. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

On se reprend d’un amour plus vif pour ces adorables mélodistes, aux flûtes fêlées.

789. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Il y a plus que cette exécution à reprendre dans la poésie de M. 

790. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Corneille »

Je sais bien qu’il reprit son cœur aux pieds sous lesquels il l’avait mis, mais en le reprenant, il emporta sa blessure, — la blessure dernière qui ne se ferme plus que quand le cercueil se ferme sur nous.

791. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Dans cette dédicace qui sert de préface à son livre, Feuillet nous a fait l’histoire de ces récits qu’il reprend en sous-œuvre aujourd’hui.

792. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

Rousseau, Turgot, Smith, Jérémie Bentham, Kant, Fichte la reprirent pour leur compte, la popularisèrent et l’approfondirent.

793. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Ceux, qui leur succèdent, reprennent leurs travaux où ils les ont laissés.

794. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

Pour la cause la plus frivole les testaments étaient nuls, ou s’annulaient, ou se rompaient, ou n’atteignaient point leur effet, (nulla, irrita, rupta, destituta), afin que les successions légitimes reprissent leur cours.

795. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Ils avouent que la « perfection linguistique » est une chose, et que la perfection littéraire en est une autre ; mais, ayant posé la distinction pour mémoire, ils passent outre, et reprennent leur train sans en tenir désormais plus de compte. […] On l’admire de notre temps ; eux la jugeaient, et, précisément parce qu’ils la jugeaient, ils savaient y reconnaître et y reprendre leur bien. […] Quoi qu’il en soit, dès lors, telle était la nature des mutilations, suppressions, altérations, corrections enfin de toute sorte, qu’il fallait reprendre à nouveau le travail de M.  […] Mais il avait tant de soumission, il maniait si bien le langage de la flatterie, son repentir amoureux se traduisait par tant de caresses et de câlineries, que le roi s’apaisa, se laissa reprendre, et que la concorde parut un instant rétablie. […] Boucherie, reprendre une à une les citations qu’il a données de mon article, et répondre aux objections qu’il y a opposées.

796. (1911) Nos directions

Reprenez cela ! […] Et je reprends deux mots que j’ai plusieurs fois employés dans le courant de ces articles : humanité et classicisme. […] … Mais dans le moment de conclure, mon sujet me défend de me laisser reprendre au charme du fin Racine sensuel qu’a surpassé l’autre Racine. […] Ce n’est pas après Cyrano que pourrait se reprendre le poète. […] « Première visite de l’interviewer » (L’Ermitage, 15 janvier 1905), repris dans André Gide, Essais critiques, éd.

797. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

« Fénicia, accablée de cet affront, s’évanouit et ne reprend ses sens qu’au bout de sept heures. […] Celle-ci lui conseille de reprendre les habits de son sexe, et court annoncer au père qu’elle lui conduira sa fille le lendemain. […] » Et elle reprit en souriant : « Ne vous étonnez pas, seigneur, si je bénis votre venue ; M.  […] Le More dit un jour à l’enseigne que sa femme le tourmentait tellement pour l’officier qu’il finirait par le reprendre. — Peut-être, dit le perfide, que Disdémona a ses raisons pour le voir avec plaisir. — Et pourquoi, reprit le More ? […] Henri VIII fut représenté, à ce qu’on croit, en 1601, à la fin du règne d’Élisabeth, et repris, à ce qu’il paraît, après sa mort, en 1613.

798. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Reprenons la correspondance de Mozart, ce journal de son âme et de son génie. […] Nous demeurâmes entrelacés (avitichiati) comme la vigne à l’ormeau pendant plusieurs minutes, et, après un échange à l’envi entre nous de baisers, de caresses, d’embrassements qui durèrent, cessèrent, reprirent jusqu’aux douze heures de nuit, j’entendis à la porte de la maison des hurlements de joie, des voix confuses qui appelaient à grands cris : Lorenzo ! […] me dit Faustina. — Plus belle encore que toi, lui répondis-je. — Nous verrons donc ce bijou », reprit elle !

799. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Il accorda son kin, et le pinçant de manière à en tirer des sons mieux nourris et plus vigoureux que de coutume, il modula indifféremment sur tous les tons ; il chanta même à pleine voix, et accompagna ses chants de son instrument ; dès lors sa porte ne fut plus fermée à personne, mais on le sollicita en vain de reprendre ses fonctions publiques. […] « S’il s’agit de reprendre quelqu’un de ses défauts ou de lui reprocher ses fautes, il ne fait l’un et l’autre qu’avec une extrême réserve, et s’arrête tout court quand il le voit rougir. […] Se trouvera-t-il, après ma mort, quelqu’un qui reprendra la rude tâche après moi ! 

800. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Reprenons donc son histoire et ses œuvres. […] Elle voit qu’on ne présente à l’empereur que des Mémoires écrits dans le style le plus savant et le plus relevé ; que ses édits et ordonnances sont des modèles de compositions ; qu’il reprend publiquement les gouverneurs de province des erreurs qui se trouvent dans leurs placets et les plus habiles docteurs des fautes qui leur échappent dans leurs ouvrages ; qu’il parle en maître dans des préfaces raisonnées sur les ouvrages qu’il fait faire et qu’il fait publier, et que tout ce qui sort de son pinceau est marqué au coin de l’immortalité. […] Il reprend ensuite en ces termes : « Quant à moi, plus j’ai étudié et compris l’histoire, plus je me suis confirmé dans l’idée de ne pas laisser connaître, en mon vivant, le choix que j’aurai fait de mon successeur.

801. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

— Elle a raison, reprit le canonico, qui jamais ne contredisait sa belle nièce, et je me charge, si vous voulez, de tout concilier. […] — Vous dites mieux que vous ne pensez, reprit le professeur en disant sourire, car vous allez voir que l’Arioste ne déride jamais son génie jusqu’à la bouffonnerie, ce défaut de ses prédécesseurs dans la poésie héroï-comique, mais seulement jusqu’à la légère plaisanterie. […] — Eh bien alors, reprit avec un fol enjouement Léna, laisse sécher tes yeux au vent de mer et ne songeons plus qu’à faire des bouquets. » En parlant ainsi, elle prit à deux mains la tête de la belle enfant, la posa de force à la renverse sur ses genoux, et, découvrant le front des tresses blondes qui tombaient sur les yeux de sa fille, elle lui tourna le visage vers le ciel bleu au-dessus de l’arbre, et vers la mer, plus bleue que le ciel ; puis, agitant légèrement l’air avec son éventail de papier vert, elle étancha en riant les larmes de l’enfant avec le double vent de la mer et de l’éventail.

802. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Parvenu à l’âge de quarante et un ans, possesseur par ses héritages personnels et par la dot de Térentia, sa femme, d’une fortune qui ne fut jamais splendide (car il ne plaida jamais que gratuitement, pour la justice ou pour la gloire, jugeant que la parole était de trop haut prix pour être vendue) ; lié d’amitié avec les plus grands, les plus lettrés et les plus vertueux citoyens de la république, Hortensius, Caton, Brutus, Atticus, Pompée ; père d’un fils dans lequel il espérait revivre, d’une fille qu’il adorait comme la divinité de son amour ; n’employant son superflu qu’à l’acquisition de livres rares, que son ami, le riche et savant Atticus, lui envoyait d’Athènes ; distribuant son temps, entre les affaires publiques de Rome et ses loisirs d’été dans ses maisons de campagne à Arpinum, dans les montagnes de ses pères ; à Cumes, sur le bord de la mer de Naples ; à Tusculum, au pied des collines d’Albe, séjour caché et délicieux ; mesurant ses heures dans ces retraites comme un avare mesure son or ; donnant les unes à l’éloquence, les autres à la poésie, celles-ci à la philosophie, celles-là à l’entretien avec ses amis ou à ses correspondances, quelques-unes à la promenade sous les arbres qu’il avait plantés et parmi les statues qu’il avait recueillies, d’autres au repas, peu au sommeil ; n’en perdant aucune pour le travail, le plaisir d’esprit, la santé ; se couchant avec le soleil, se levant avant l’aurore pour recueillir sa pensée avant le bruit du jour dans toute sa force, sa santé se rétablissait, son corps reprenait l’apparence de la vigueur, sa voix ces accents mâles et cette vibration nerveuse que Démosthène faisait lutter avec le bruit des vagues de la mer, et plus nécessaires aux hommes qui doivent lutter avec les tumultes des multitudes. […] Cicéron cède à demi à tant de caresses ; il revient à Rome, il y reprend son rôle de défenseur des citoyens ; il invoque, dans des harangues trop adulatrices, la magnanimité de César pour les vaincus de Pharsale ; il admire l’homme dans César, tout en détestant le tyran. […] Il reprit à pied et en silence, le long de la plage, le chemin qui ramenait vers Rome : sa galère le suivait à quelque distance sur les flots.

803. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Il reprit très vivement qu’il l’exigeait tel quel, sans une syllabe ni de moins ni de plus. […] De retour au même salon, le comte de Cobenzel reprit avec moi la conversation interrompue. […] répliqua-t-il avec vivacité. — C’est, reprit le comte, d’autoriser une nouvelle séance entre les commissaires respectifs, et de vouloir bien leur permettre de chercher le moyen d’introduire dans l’article en litige quelque changement propre à satisfaire les deux parties.

804. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

C’est ainsi qu’en lui on voyait comme dans une lutte et dans une succession perpétuelle tour à tour l’hiver et l’été, la vieillesse et la jeunesse ; mais il était admirable que, dans ce vieillard de soixante-dix et de quatre-vingts ans, ce fût la jeunesse qui reprît toujours le dessus, car ces journées où l’automne ou l’hiver se faisaient sentir n’étaient que de rares exceptions. […] Sa voix avait repris son timbre naturel, sa respiration était libre ; sa main n’était plus enflée, son apparence était celle de la santé, sa conversation était facile. […] « Oui, certes, répondit-il, il était rieur avec les rieurs, mais cependant sans excès ; quand on dépassait les limites, il reprenait son sérieux.

805. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Il n’y fallait qu’une main capable de reprendre sa plume. […] Le bien pris par de tels hommes ne se reprend pas. […] « J’en ai une parfaite, répond Gil Blas ; avec votre assistance, je suis sûr que je serai dans peu de jours guéri de tous mes maux. — Oui, Dieu aidant, reprend le docteur, vous le serez : nous ferons du moins ce qu’il faudra faire pour cela. » La plaisanterie continue et s’aiguise, sans que les mots arrivent à la satire.

806. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

On reprit tout ce qu’il avait successivement abandonné. […] Le châtiment inévitable du travers de Turcaret, c’est d’avoir affaire à des gens qui entendent bien lui reprendre une partie de ce qu’il a pris. […] Fabre la reprend, et développe la création de Molière, les yeux fixés sur le modèle.

807. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Quelques années plus tard, quand la France se reprend d’amour pour l’azur du ciel, pour la verdure des prés, pour la mystérieuse obscurité des forêts ; quand la rêverie, ce breuvage grisant et assoupissant, enivre et endort les cœurs ; quand une mélancolie douce se complaît au murmure des sapins agités par la brise ou au clapotis des vagues expirant sur la grève ; alors aussi, par une coïncidence logique, la société française s’éprend de la fumée du tabac, des chimères de l’illuminisme et des voluptés d’une musique plus large et plus profonde. […] Elles ne retrouveront faveur qu’à l’époque où la France, se retournant avec sympathie vers ce passé lointain, se reprendra d’amour pour la poésie des trouvères, c’est-à-dire au commencement de notre siècle. […] Et la description reprend : « Ce soir, au bord de l’eau, la crécelle lointaine des rainettes ; par instants, le cri guttural du tire-arache dans les roseaux ; un poisson qui saute ; des arbres qui font dans le ciel une ombre mouillée comme dans l’eau, et dans toute cette nature la paix de la nuit, de la mort.

808. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Mais les vents grecs, sourds aux exorcismes barbares, ne leur accordèrent qu’une trêve dérisoire, le temps de reprendre haleine et de courir, d’une saute bondissante, au tournant étroit de l’Euripe, où les navires survivants étaient allés s’embusquer. Là l’orage reprit son élan et se rua de nouveau sur eux, dans une attaque de nuit formidable. […] Posée à terre, comme un oiseau entre deux essors, toute émue et toute palpitante, elle renoue sa sandale d’un geste rapide, comme pour reprendre sa course ou plutôt son vol. 

809. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

La philanthropie bourgeoise qui a inventé la prison cellulaire, le travail forcé des femmes et des enfants dans les ateliers, qui valse et minaude dans les bals de charité pour apaiser la faim des affamés, devrait reprendre le projet du général Hugo et en faire le complément de la loi des récidivistes16. […] Trente ans plus tard, Charles Darwin reprenait la théorie de G.  […] Le lendemain de la mort de Robespierre, les grammairiens et les puristes reprirent la férule arrachée de leurs mains et se mirent à l’œuvre pour expulser les intrus et réparer les brèches de la langue du xviiie  siècle, ouvertes par les sans-culottes.

810. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

Dieu m’a donné, Dieu m’a repris. […] Je vais expier mon ignorance et mon audace dans la poussière et dans la cendre……… Ainsi tout rentre dans le silence, tout reprend sa place dans l’esprit du poète arabe, à la voix de Dieu dont sa propre parole est l’écho. […] amis cruels », reprend-il tout à coup en se détournant de Dieu vers l’homme, « jusques à quand me persécuterez-vous comme Dieu de vos discours, et vous complairez-vous à vous repaître de ma chair et de mon sang ? 

811. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Transformée, « civilisée », cette jeune paysanne reprend conscience d’elle-même et devenue « indulgente » pour la beauté des autres, admiratrice même de cette beauté et par conséquent délivrée du souci d’être mal jugée, indépendante enfin, armée d’une conception de l’honneur plus personnelle et plus fière que celle qui lui était imposée, elle connaît des bonheurs insoupçonnés, une quiétude profonde et douce. […]   Mlle Yvonne Vernon, auteur d’un émouvant, enthousiaste, lumineux et harmonieux recueil d’impressions (Terres de Lumière), a repris le roman provincial dans Claire Maret. […] Binet-Valmer : Il fut le fondateur d’une excellente revue : La Renaissance Latine, qui essaya de reprendre, hélas !

812. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

On n’avait donc pas grand loisir pour s’occuper d’un livre qui reprenait, dans la personne de Luther, toutes les questions religieuses et dogmatiques du xvie  siècle. […] Il reprend une à une les questions que le protestantisme a soulevées, et il les débat brièvement, mais péremptoirement, à la manière de l’historien qui ne peut pas s’attarder dans les mille replis de la controverse, et qui aimerait pourtant à s’y jouer, car il semble créé pour elle. […] Mais ces notes, — fixés d’impression qu’il devait reprendre et féconder avec cette force de souvenir qui a peut-être plus de relief que la réalité même, — sont des ébauches trop hâtées et trop incomplètes pour qu’il soit convenable de les publier.

813. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

En défaisant ce que ces besoins ont fait, nous rétablirions l’intuition dans sa pureté première et nous reprendrions contact avec le réel. […] Ces deux termes, perception et matière, marchent ainsi l’un vers l’autre à mesure que nous nous dépouillons davantage de ce qu’on pourrait appeler les préjugés de l’action : la sensation reconquiert l’extension, l’étendue concrète reprend sa continuité et son indivisibilité naturelles. […] Ainsi, pour reprendre une métaphore qui a déjà paru plusieurs fois dans ce livre, il faut, pour des raisons semblables, que le passé soit joué par la matière, imaginé par l’esprit.

814. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

On leur crie d’un côté : cela est divin, et de l’autre on les reprend quand ils viennent à l’imiter ; ne vaudroit-il pas mieux leur donner du beau, des idées fixes et uniformes, sur lesquelles ils pussent régler également leur estime et leur travail ? […] Horace dit que le bon Homere s’endort quelquefois ; et il blâme ceux qui ne reprennent rien dans ce grand poëte. […] J’aurois dû le faire blesser par Diomede ; on l’auroit porté comme mourant dans Ilion ; et après avoir repris ses esprits, il auroit voulu retourner au combat. […] Mais retournez chez vous, reprenez vos occupations ordinaires, vos toiles, vos fuseaux, vos laines, et distribuez à vos femmes leur ouvrage, etc. […] Je consens cependant qu’on juge de tout l’ouvrage sur ces exemples : on ne sçauroit, selon moi, me faire plus d’honneur ; et j’avouë ingenuëment que je regarde comme le plus grand éloge de mon poëme, qu’on y ait repris de pareils défauts.

815. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Il fallut s’y reprendre à trois fois et que les comédiens, et à leur tête M.  […] Avec ce dernier, il avait esquissé déjà quelque comédie, et plus tard, lorsqu’il emprunta un mot devenu célèbre au Pédant joué de Cyrano, il ne fit, comme il le dit, que reprendre son bien où il le trouvait18. […] Cet homme de bien, qu’on croyait enterré, se reprend à dire son mot dans les choses temporelles. […] Et l’auteur reprend, après Molière, restitue le vrai langage des Précieuses et nous parle de « l’agrément donné entre les deux sœurs (le lavement) ; et de la volupté de l’amour permis (le mariage) ». […] Reprit le rôle d’Agnès après Mlle de Brie, qui le jouait encore à soixante ans sonnés.

816. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Dans l’arrondissement on a repris courage. […] Je reprends la direction de mon cocher […] » reprit-il, « tu veux déjà, mon petit homme, entrer dans l’armée ?  […] » répétai-je, comme il reprenait sa promenade. […] » Interloqué par la réponse de son « paysan », mon compagnon reprit : — « Mais alors !

817. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Il reprend une idée qu’il s’était essayé une première fois à traduire et il en trouve une forme nouvelle qui est la vraie. […] Depuis, Jules reprit son avance. […] Or, de ce que le mot de « morale » n’a pas de sens dans l’ordre scientifique, il ne s’ensuit pas qu’il ne reprenne pas un sens quand il s’agit de spéculations d’un autre ordre. […] Il a repris lui-même le héros créé par lui, pour nous en montrer de nouvelles incarnations : Tartarin excursionniste, Tartarin fondateur de colonies. […] Tout ce qu’on y pourrait reprendre, c’est un goût qui n’est plus de mise, pour la métaphore suivie, prolongée.

818. (1922) Gustave Flaubert

Il la reprend à Croisset en septembre et octobre, après sa maladie, et l’achève le 5 janvier 1845. […] Ils reprirent leur correspondance et leurs rencontres, malgré l’autre liaison avec Alfred de Musset. […] reprit-il. […] Quand il l’écrit, c’est toujours, selon lui, un labeur de forçat, mais dès qu’il l’a lâchée, cela devient « le roman qu’il me tarde de reprendre ». […] Il put reprendre les thèmes de la première Éducation sentimentale et méditer sur leurs deux carrières, tristement et orgueilleusement.

819. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

La bataille de la Marne est commencée. » Courgivault fut pris, enlevé très vite, perdu, repris à la baïonnette. […] Tel village dont on sait à peine le nom devient un objectif de réelle importance : en quelques heures, il est quatre fois pris, perdu, repris par nous. […] Il valait mieux, reprend M.  […] Abel Lefranc et Paul Dimoff, ont repris sa tâche. […] Il s’attendait que sa mère le reprît avec elle bientôt.

820. (1923) Nouvelles études et autres figures

Puis le fracas reprend. […] Reprenons maintenant l’itinéraire de Dante. […] Claire ne voulut rien entendre ; et la dame reprit le bateau, pendant que nos trois voyageurs poursuivaient leur route. […] Sa rédaction faite et même imprimée, il la reprenait et la refondait. […] Lorsqu’ils reprirent le royaume de Westphalie, ils s’empressèrent de lui retirer sa chaire de Gœttingue.

821. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

. — Je reprendrai plus tard ceux de ces Messieurs sur le compte desquels j’ai appris quelques particularités qui me semblent inédites par-dessus tout. […] L’ami de mon ami rentra furieux chez lui reprendre son déjeuner dans sa robe de chambre et dans ses pantoufles. […] C’est par ce Monsieur que je vais reprendre le cours de ma correspondance hebdomadaire. […] J’y reprendrai quelques-uns des noms cités, sur le compte desquels j’aurai oublié quelque chose, ou appris des particularités nouvelles. […] Ma carrière depuis déjà longtemps commencée, va reprendre son cours, et vous savez combien mes occupations à l’année sont peu littéraires.

822. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Le Lavoisier, ayant repris la mer, se dirige sur Tanger. […] Horace avait dès lors donné tout ce qu’il pouvait de meilleur et de plus grand, il ne se survivait pas, mais il n’avait plus à se surpasser ni à s’égaler, il le sentait et l’exprimait dans l’intimité avec bien de la franchise, lorsqu’il écrivait en 1855 à une amie34, en lui annonçant qu’il allait se remettre au travail : « Avec le retour du beau temps j’espère pouvoir reprendre assez d’activité pour conjurer les attaques que l’idiotisme semble diriger contre moi, depuis que sa sœur la paresse m’engourdit de plus en plus.

823. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

« … Mon sort a été d’une rigueur ces derniers temps à ne pas me laisser reprendre haleine. […] Comme on sent que cette jeune âme ne demandait pas mieux que de reprendre au soleil et à la vie !

824. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Je réponds à cela que sans doute je serais très-condamnable, si la nature avait accordé aux hommes la faculté de pouvoir s’occuper dans tous les instants des choses qui sont le plus véritablement dignes d’estime ; mais comme cette faculté n’a été donnée qu’à un petit nombre d’individus, et que ceux-là mêmes ne trouvent pas souvent dans le cours de leur vie l’occasion d’en faire usage, il me semble, en considérant l’imperfection de notre nature, que l’on doit accorder le plus d’estime aux occupations dans lesquelles il y a le moins à reprendre. — Si les raisons que j’ai apportées déjà ne paraissaient pas suffire à ma justification, ajoute-t-il ensuite, je n’ai plus qu’à me recommander à l’indulgence de mes lecteurs. […] Bannis de ton cœur la vaine espérance ; que la partie plus noble et plus calme reprenne son empire sur tes sens ; armée d’une force irrésistible et d’une prudence plus grande, qu’elle soumette à ses lois tout désir contraire à sa volonté, et que ton funeste ennemi, désormais terrassé, n’ose plus dresser contre toi sa tête venimeuse. » C’est ainsi qu’il méditait en vers longtemps avant l’époque des Méditations.

825. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Combien, en effet, n’aurais-je pas été plus heureux dans la suite de mes jours agités, si j’avais cédé à ses larmes et aux miennes, repris mes vêtements de jeune pêcheur à la margellina, épousé celle que j’aimais, et continué avec elle, dans cette simple famille de camilleurs, l’existence où j’avais trouvé le bonheur ? […] Lainé refusa de reprendre l’argent de son billet.

826. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Leur curiosité les a conduits à reprendre ces libertés condamnées. […] Leur curiosité les a conduits à reprendre ces libertés condamnées.

827. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Il s’en glisse quelquefois dans les charmants récits de La Fontaine ; c’est comme une volupté de sa pensée, à laquelle il se laisse aller un moment ; mais bientôt il reprend son récit ; le poète ne s’est regardé un moment que pour mieux voir dans le cœur d’autrui. […] Ses amis et lui ne dérobaient pas la propriété d’autrui ; ils reprenaient au poète ce qu’il avait pris lui-même, soit à un devancier, soit à la nature.

828. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Car pour la philosophie, il y a toujours avantage à reprendre les choses ab integro, et après tout le philosophe peut toujours dire : Omnia mecum porto ; au lieu que les plus beaux génies du monde ne sauraient me rendre les documents que ces collections renferment sur les littératures syriaque et arabe, deux faces très secondaires sans doute, mais enfin deux faces de l’esprit humain. […] Pourquoi cependant tous ses travaux ont-ils dû être repris en sous-œuvre et radicalement réformés ?

829. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Mais, si les temps aujourd’hui ne sont pas venus, et si nous ne sommes point mûrs pour cette novation, si des siècles doivent se passer avant que le Successeur reprenne l’Œuvre d’art complet, nous profiterons, cependant, nous, de la parole Wagnérienne : oui, même si l’Artiste Wagnérien n’est pas prêt, nous pouvons, maintenant, être des littérateurs, des peintres, des musiciens Wagnériens ; — si l’Artiste, n’est pas prêt qui, de nouveau et décisivement, prendra toutes les puissances de tous les arts, — oui, maintenant, pourtant, peintres, musiciens, poètes, chacuns en leur art encore séparé, feront des œuvres d’art Wagnérien, puisqu’ils y accompliront, — dans leur art, séparément, — cette idée essentielle de la doctrine Wagnérienne : l’union de toutes les formes artistiques. […] On reprend possession de soi-même quand les rideaux se referment.

830. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Bien que Carl Rosa ait repris Lohengrin, bien que M.  […] Wilder et reprennent le rythme wagnérien.

831. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Flaubert a peint en quelques traits heureux le voltairianisme épais de son pharmacien de village, la niaiserie béate du curé, l’imbécillité bavarde des personnages secondaires, quand il a décrit tous les aspects de la bêtise humaine dans un canton de la Basse-Normandie, non content de cette vive esquisse, il reprend son texte et revient à la charge ; on dirait que les trivialités l’attirent. […] Dans l’exaltation de sa douleur, poussée par les conseils d’un prêtre-eunuque et aussi par un mystérieux instinct qui la trouble, Salammbô va trouver Mâtho sous sa tente, comme Judith a visité Holopherne, et lui reprend, on devine à quel prix, le zaïmph étincelant.

832. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

— Moâ, bien content — reprend l’Anglais qui parle très mal le français — je ne suis pas un astronome, je ne suis pas un géologue… les choses que je ne sais pas, ne me regardent pas… je suis un naturaliste… Donc, puisque la Bible dit que c’est un ruminant, et que c’est une erreur… la Bible n’est pas un livre révélé… Moâ bien content… » Et il repasse la porte là-dessus, débarrassé tout à coup de sa religiosité. […] Et voilà qu’on a repris mon volume au Ministère, et qu’on le balafre de crayon rouge.

833. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Il reprend son rêve, le grand silence de la nuit recommence. […] Lamartine reprend plus tard la question : Le sage en sa pensée a dit un jour : « Pourquoi, Si je suis fils de Dieu, le mal est-il en moi ?

834. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

III Mais, encore une fois, à cela près de cette Introduction, si nette dans sa pitié lucide pour des misères sociales que les inventions humaines, quand elles ne seront qu’humaines, ne soulageront pas ; à cela près, de cinq à six belles pages peut-être, où l’écrivain, quittant la Femme, se retourne vers un point d’histoire (voir le passage sur l’Afrique à propos de la négresse), et, sortant du pathos sentimental et physique, reprend des lambeaux de puissance et ranime son éclair éteint dans les larmes d’un attendrissement par trop continu à la fin, il n’y a plus, tout le long de ce livre qui en rumine un autre, que ces idées dont nous avons brassé déjà le vide et qui font de Michelet quelque chose comme une tête de femme hallucinée, — comme la madame de Krudner, par exemple, d’un naturalisme mystico-sensuel, tout à la fois très mélancolique et très burlesque. […] Le gouvernement du temps le suspendit et il ne fut pas repris, mais il avait été préparé dans l’hypothèse où il pourrait l’être… Ce Cours, que ses amis n’auraient pas dû publier, nous apprend mieux, à nous, ce que nous savions en le résumant, en nous montrant en une seule fois le bloc d’idées de Michelet, qui n’est pas bien gros, comme vous le voyez… L’éclatant et criminel historien qu’est souvent Michelet quand il tient les faits sous sa plume et qu’il les colore à son gré, cachait, avant ce Cours, l’inanité du philosophe, de ce pauvre inventeur en ressources et en médications sociales qui n’a pas de système, mais de vagues aspirations vers une fraternité que le Christianisme a pu, seul, établir, dans un monde si évidemment en chute, qu’en y faisant intervenir Dieu.

835. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Leurs loisirs ne doivent être qu’une économie faite sur une occupation plus ou moins assujettissante, mais l’emploi de ces heures de trêve ne porte pas l’empreinte bien profonde du métier qu’on vient de quitter et qu’on va reprendre. […] Après quelque temps, la connaissance de l’atelier, le souvenir de conversations nombreuses, et de nombreuses lettres, me firent apercevoir jusqu’à l’évidence, parmi d’autres choses, l’obstacle au mariage, que les jeunes filles de la mode rencontrent dans leur profession même ; comment celle-ci les affine et les déclasse ; comment elles sont d’un monde par leur naissance et d’un autre par leurs rêves, partagées entre le luxe du dehors et la misère de chez elles, jetées de l’un à l’autre par le travail qui reprend ou le travail qui cesse, également impuissantes à oublier la richesse qu’elles côtoient et à faire oublier la condition d’où elles sortent.

836. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Reprenons d’abord les trois ères de la littérature française. […] L’influence de l’éducation et du milieu, la prudence imposée par les nécessités diverses de la vie, l’inertie inhérente à la nature humaine, les limites des intelligences, le poids de la tradition, tout cela suffit à expliquer pourquoi la majorité se soumet, d’une façon ou de l’autre, à la puissance d’un principe pourtant incomplet, forcément unilatéral ; ce principe impose l’accord essentiel ; les accents personnels en sont des variations ; variations du plus grand intérêt ; il y a là de quoi reprendre, d’un point de vue nouveau, presque tous les chapitres de l’histoire littéraire.

837. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

La saison avancée, les pertes des alliés, et surtout la politique secrète de Philippe II, docilement respectée du jeune vainqueur quand la vue de l’ennemi n’entraînait plus son courage, ne laissèrent pas les chrétiens user de leur succès comme ils auraient dû, assaillir à coups pressés l’empire ottoman, et lui reprendre du moins sa récente conquête. […] Rendu enfin à la lumière du jour et à sa chaire, devant un immense auditoire, il reprit ainsi son enseignement : « Je vous disais, à notre dernière séance… » Puis il rappela simplement quelque précepte littéraire, quelque vérité déjà connue, comme si tout autre souvenir de sa longue séquestration eût disparu de sa mémoire.

838. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »

« L’horreur que me cause cette mort est inexprimable, dit-elle en propres termes le lendemain à la princesse Daschkoff ; c’est un coup qui me renverse. » Mais le personnage politique en elle reprit aussitôt le dessus : elle comprit que désavouer hautement le crime et parler de le punir ferait l’effet d’une comédie jouée ; qu’elle ne persuaderait personne ; que ce meurtre lui profitait trop pour qu’on ne le crût pas commandé ou tout au moins désiré par elle ; elle dissimula donc, et faisant son deuil en secret, — un deuil au reste qui dut être court, — elle se contenta, pour la satisfaction et le soulagement des siens et de son fils, de conserver dans une cassette la lettre écrite à elle par Orlof, après l’acte funeste, et qui témoignait de l’entière vérité.

839. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Mémoires du comte d’Alton-Shée »

Il m’en avait déjà dicté onze feuillets, et il venait, selon sa coutume, de me les reprendre des mains, un matin, pour les relire.

/ 1885