Je souffre beaucoup alors ; mais la bonté divine est partout… » Suit une longue page d’analyse qui finit par une vision. […] Je n’aurais pas tant insisté sur ce singulier petit essai, s’il n’y avait une leçon directe de goût à en tirer, si l’on n’y trouvait surtout les traces avouées d’un conseil supérieur et des traits partout ailleurs remarquables, comme celui-ci : « Quant à la vie, pour ainsi dire déserte, à laquelle je suis condamné, elle s’écoule bien plus rapidement qu’on ne l’imaginerait ; et cela c’est beaucoup, continua le Lépreux avec un léger soupir, car je suis de ceux qui ne voyagent que pour arriver.
Placée au centre d’une seule idée, elle ne voyait partout alentour que des moyens, et elle ne concevait pas qu’un goût de philosophie, judicieux ou non, une opinion quelconque sur les oracles ou les miracles, ou encore sur le chapeau de l’abbé Dubois, pût venir jeter le moindre embarras dans la chose essentielle et sacrée. […] Il reprit son assiduité chez Mme de Noyon, et, partout où Mme de Pontivy alla durant cet hiver, il était le premier, en entrant, qu’elle y rencontrât ; le dernier, à la sortie, qui la quittât du regard.
Déjà sans doute les choses se gâtaient : « Des esprits rudes, remarque-t-il, pourvus de robustes organes, sont entrés tout à coup dans la littérature, et ce sont eux qui en pèsent les fleurs. » La controverse, il le remarque aussi, devenait hideuse dans les journaux ; mais l’aménité n’avait pas fui de partout, et il y avait toujours les belles-lettres. […] Le temps permet aux gens de bien de vivre partout où ils veulent.
« Néophyte à cette époque, a-t-on dit spirituellement, il avait quelques-unes des faiblesses des néophytes, et s’il existait quelque chose qu’on pût appeler la fatuité religieuse, l’idée en viendrait, je l’avoue, en lisant ces lignes de sa critique : « Vous n’ignorez pas que ma folie à moi est de voir Jésus-Christ partout, comme madame de Staël la perfectibilité… Vous savez ce que les philosophes nous reprochent à nous autres gens religieux, ils disent que nous n’avons pas la tête forte… On m’appellera Capucin, mais vous savez que Diderot aimait fort les Capucins... » Il parle à tout propos de sa solitude ; il se donne encore pour solitaire et même pour sauvage, mais on sent qu’il ne l’est plus. […] Il l’aura mis partout, parce qu’il a tout manié. » C’était vrai : l’amour avait tout consacré dans ce premier livre de Chateaubriand.
On garde son sang-froid même dans l’observation la plus appliquée ou dans l’émotion la plus forte, et malgré soi on porte partout cette arrière-pensée que tout est vanité. […] Partout cette tendresse et cette ironie s’accompagnent, car elles ont les mêmes origines ; elles sont l’une et l’autre d’une telle sorte qu’elles ne supposent pas seulement une disposition naturelle de l’esprit et du cœur, mais une science étendue, l’habitude de la méditation, de longues rêveries sur l’homme et sur le monde et la connaissance des philosophies qui ont tenté d’expliquer ce double mystère.
En somme, le système d’axes de coordonnées auxquels nous rapportons naturellement tous les objets extérieurs, c’est un système d’axes invariablement lié à notre corps, et que nous transportons partout avec nous. […] Autre remarque : je viens de dire que c’est à notre propre corps que nous rapportons naturellement les objets extérieurs ; que nous transportons pour ainsi dire partout avec nous un système d’axes auxquels nous rapportons tous les points de l’espace, et que ce système d’axes est comme invariablement lié à notre corps.
Elle m’avait eu à quarante ans passés ; et comme elle voulait absolument encore être belle, un enfant de huit à neuf ans qu’elle menait partout la faisait paraître encore jeune. […] Son ton partout est vif, son style leste, espiègle, éveillé ; mais ne lui demandez rien de grave ou de profond.
Le talent qu’il y montra ne put sauver une telle publication partout très aventurée, et qui l’était surtout au milieu des rivalités et des susceptibilités d’une petite ville. […] Oui, l’on pouvait se montrer plus voisin de la nature encore, de la réalité simple, modeste et sensible, que ne l’avaient été nos illustres poètes classiques, sans tomber pour cela dans ce style lourd, plaqué et technique, qui prévaut presque partout aujourd’hui.
Quand il nous définit la qualité du sol de l’Égypte et en quoi ce sol se distingue du désert d’Afrique, ce « terreau noir, gras et léger », qu’entraîne et que dépose le Nil ; quand il nous retrace aussi la nature des vents chauds du désert, leur chaleur sèche, dont « l’impression peut se comparer à celle qu’on reçoit de la bouche d’un four banal, au moment qu’on en tire le pain » ; l’aspect inquiétant de l’air dès qu’ils se mettent à souffler ; cet air « qui n’est pas nébuleux, mais gris et poudreux, et réellement plein d’une poussière très déliée qui ne se dépose pas et qui pénètre partout » ; le soleil « qui n’offre plus qu’un disque violacé » ; dans toutes ces descriptions, dont il faut voir en place l’ensemble et le détail, Volney atteint à une véritable beauté (si cette expression est permise, appliquée à une telle rigueur de lignes), une beauté physique, médicale en quelque sorte, et qui rappelle la touche d’Hippocrate dans son Traité de l’air, des lieux et des eaux. […] À la manière dont il le nomme et dont il cherche à diminuer sa gloire partout où il la rencontre, on dirait qu’il jalouse Salomon.
Les hommes aiment tellement le pouvoir arbitraire, qu’ils sont toujours tentés de le supposer partout : ils l’imaginent dans la force vitale lorsqu’ils lui attribuent la faculté de troubler et d’embrouiller les phénomènes par son activité désordonnée ; ils le supposent dans l’homme lorsqu’ils imaginent un libre arbitre absolument indifférent entre le oui et le non, et décidant entre les deux sans savoir pourquoi. […] Les propriétés vitales elles-mêmes n’entrent en action que sous l’influence des agents physico-chimiques, externes ou internes, et ainsi la loi de l’inertie se trouve partout vérifiée.
Partout où cette musique se fait entendre, elle est d’un charme si puissant qu’elle entraîne et le musicien qui compose, au sacrifice du terme propre, et l’homme sensible qui écoute, à l’oubli de ce sacrifice. […] Il faut que je voie partout la variété, la fougue, le tumulte extrême ; il ne peut y avoir d’autre intérêt.
Nos soldats laissent partout la langue française, et ne rapportent de nulle part les langues des pays où ils ont séjourné. Les étrangers ne font que passer chez nous, et ils emportent partout notre langue.
Et il n’est pas dit que cet accroissement résulte d’une nécessité supérieure, ou même se réalise partout. […] Suivant Sumner Maine 84, la législation uniforme semble avoir accompagné partout la cessation de la vie locale : la distance même qui sépare le pouvoir souverain de ses nombreux sujets l’oblige à ne pas tenir compte des différences qui pouvaient les séparer.
La riche variété des tons lyriques élancés de cette jeune âme se rapportait cependant à quelques sources principales : les souvenirs d’enfance et de premier séjour, la passion du soleil, du bruit et de la renommée, bientôt l’amour paternel et ses vives tendresses, partout l’éblouissement prolongé de l’Empire et de l’Empereur. […] Ses poésies lyriques, publiées dans les deux années suivantes, furent populaires d’abord dans les salons et partout répétées.
Son impuissance à louer les autres éclate partout. […] Crois-tu rassasier ton cœur insatiable En promenant partout tes yeux avidement ? […] Celui de l’agneau qui suit partout Alladine, et qui s’enfuit la première fois qu’elle voit Palomides, et qui, à la seconde rencontre des amants, se noie dans le fossé du château, était peut-être inutile. — Mais, presque partout, des traits d’une grâce bizarre ou d’un pittoresque inattendu. […] Ce soupçon est très probablement injuste ; mais j’avoue que, partout ailleurs qu’au Vaudeville, j’aurais eu peine à m’en défendre. […] Et vous la retrouverez dans le Roi Candaule, et vous la retrouverez dans la Parisienne, et vous la retrouverez partout.
Dans l’une les faits se rangent à l’appui d’une loi énoncée par avance, dans l’autre les lois découlent du simple récit des faits ; d’un côté l’intention logique est partout empreinte et s’est tout subordonné, de l’autre on aperçoit encore le laisser-aller du narrateur qui volontiers se livre aux descriptions et impressions du moment.
Entre tous, je me permettrai de transcrire ce passage d’une méditation sur le Foyer, et qui donnera au lecteur un exemple tout à fait exact des admirables effets que l’on peut tirer de la théorie naturiste : « … Cette béatifiante communion, partout j’en distingue le pressentiment.
Antithèses étranges et profondes, plus profondes qu’ailleurs, ou plus sensibles, ou plus souvent rencontrées : Entre le soleil et la pluie ou le brouillard, entre les paysages de gares, de docks, d’usines et de mines et les paysages de bois, de lacs et de pâturages ; Entre le passé et le présent, qui partout se côtoient, dans les institutions, dans les mœurs, dans les édifices ; Entre la richesse formidable et l’épouvantable misère ; Entre le sentiment inné du respect et l’attachement inné à la liberté individuelle ; Entre la beauté des jeunes filles et la laideur des vieilles femmes ; Entre l’austérité puritaine et la brutalité des tempéraments ; Entre le don du rêve et le sens pratique, l’âpreté au travail et au gain ; Entre les masques et les visages, etc.
Partout où vous verrez une poignée de terre recueillie dans la plaine, portée dans un panier d’osier, aller couvrir la pointe nue d’un rocher, et l’espérance d’un épi l’arrêter là par une claie, soyez sûr que vous verrez peu de grands édifices, peu de statues, que vous trouverez peu d’orphées, que vous entendrez peu de poëmes divins… et que m’importe ces monumens fastueux ?
Sous couleur de positivisme, ils mettent partout le mystère.
Charybde et Scylla sont partout.
Consciencieux, travaillé, fouillé, positif comme une instruction criminelle, son livre, la Défection de Marmont en 1814 22, nous paraît d’un péremptoire affreux pour l’honneur de Marmont, et nous croyons qu’après l’avoir lu personne ne reprendra pour la plaider à nouveau la cause du coupable défectionnaire d’Essonnes, malgré la manie des circonstances atténuantes dont les sociétés sans force soutiennent leur faiblesse, et qui pour le moment s’introduisent partout, même en histoire.
Sans la prétention littéraire qui les distingue et qui est leur caractéristique, ils ne seraient que des pauvres, non pas de ceux-là que l’admirable Église catholique appelle « les membres de Jésus-Christ », titre sublime qui révolterait leur orgueil ; non pas de ces pauvres honteux qui sont si touchants ; mais des pauvres sans honte, faméliques, paresseux, envieux, impudents, enragés, comme il en existe partout, dans toutes les sociétés du monde, — le fond commun de l’humanité, qui se répète, hélas !
Si le talent de peintre est le chaton d’or de la bague de sa renommée, le rubis est son talent d’écrivain, ce talent qui est toujours plus grand que le cadre, la manière, le sujet des livres, qui est le sang même de la pensée et qui vivifie tout, partout où il tombe, — que ce soit par gouttes ou que ce soit par torrents !
Et partout, sur le Rhin, en Vendée, à Lyon, Il nourrit de son sang sa loyale espérance, Fidèle jusqu’au bout et sans transaction.
Plusieurs de ses disciples devinrent de grands hommes ; et comme partout le succès fait le mérite, leur gloire ajouta à la sienne.
Partout les intérêts religieux se mêlaient aux intérêts politiques et les crimes aux grandes actions ; tel était l’esprit de ce temps ; et parmi ces dangers, ces espérances, ces craintes, il dut naître une foule d’âmes extraordinaires dans tous les rangs, qui se développèrent, pour ainsi dire, avec leur siècle, et qui en reçurent le mouvement, ou qui donnèrent le leur.
Partout il introduisit la vie et la nouveauté. […] Partout du reste à cette date, on cessa d’écouter les autres poètes pour entendre cette lyre lamartinienne, dont les cordes étaient faites avec les fibres du cœur humain et d’où s’échappaient les paroles ailées. […] Figures ou figulines, tout ce monde du refrain a le relief, l’accent, la vie : tous appartiennent au musée des types, un musée qui n’est situé nulle part, mais qui réside partout dans la mémoire humaine. […] Il fallait le prier pour en obtenir la sagesse, et nous le priions ensemble, partout où l’occasion se présentait, dans les champs, dans les bois, dans le jardin, dans le verger, jamais à des moments fixés d’avance. […] Ce n’est pas un de ses meilleurs livres ; mais partout chez Quinet reparaissent les qualités maîtresses, la raison clairvoyante et le large enthousiasme.
Il faut compter sur le mouvement des esprits, sur le besoin de réalité qui grandit partout. […] On ajoute les phrases clichées qui ont traîné partout, on tire une morale à la portée de tout le monde, et l’article est fait. […] A cette heure, la vérité triomphe partout. […] Aujourd’hui, le besoin de vérité se fait sentir, au théâtre comme partout ; mais, plus que partout, ce besoin y trouve des résistances désespérées. […] Ce qui meurt, au théâtre comme partout, ce sont les modes, les formules vieillies.
De chez vous les erreurs se sont partout semées. […] « Partout, dit Sainte-Beuve, Corneille a rationalisé, intellectualisé la pièce espagnole, variée, amusante, éparse, bigarrée ; il a mis les seuls sentiments aux prises. » C’est ce que M. […] Ne serait-ce pas pour cela que notre illustre Rouennais en met partout sans y songer ? […] A présent donc il cherche partout ce fils qui lui a rendu l’honneur et qu’il a hâte d’embrasser. […] Malheureusement, il s’en faut de beaucoup qu’elle soit partout d’égale force.
Il est présent partout, comme Dieu. […] Les femmes intervenaient partout, même dans les délibérations guerrières. […] Pour l’obtenir, il s’efforce de tout apprendre : il veut se mêler à tout, être le premier partout. […] Quant à la louve, partout la Bible lui donne l’épithète d’avide, de rapace. […] Je ne sais quel souffle sibyllin porte partout avec lui la chaleur et le mouvement.
Partout maîtresses, mais partout asservies aux devoirs les plus rigoureux ; reines en tous lieux, mais esclaves des plus austères bienséances, elles n’entretenaient la superstition de leurs serviteurs que par des miracles de vertu ; la moindre faiblesse dans l’idole eût renversé sur-le-champ ses autels ; en cessant d’être cruelles, elles cessaient d’être adorées. […] et moi je le vois partout ; il plane sur le théâtre ; son nom retentit dans toutes les scènes ; Pompée est l’âme de toute l’action ; partout il est dignement représenté par sa veuve ; tout se rapporte à Pompée ; partout c’est Pompée honoré, Pompée vengé par son rival : s’il était vivant et présent, on ne le verrait pas mieux. […] Cela n’est pas tragique, sans doute ; mais faut-il l’être partout dans une tragédie ? […] M. de La Harpe ne s’explique pas si ouvertement ; mais son langage est partout celui d’un homme intimement persuadé de la supériorité de Voltaire sur Racine et Corneille. […] Le cœur humain, dit-on, est partout le même ; mais partout il n’est pas également touché des mêmes choses : il y a plus, la même nation change de sentiments et de préjugés suivant les temps.
Cet homme est encore dans la vigueur du corps et de l’esprit ; il a été à la fois dans sa jeunesse le Molière et le Tacite de son temps ; il a fait la Mandragore et l’Histoire de Florence ; il a passé de là aux plus hautes magistratures décernées au mérite par le choix libre de ses concitoyens ; il a été quinze ans secrétaire d’État de la république ; il a été vingt-cinq fois ambassadeur de sa patrie auprès du pape, du roi de France, du roi de Naples, de tous les princes et principautés d’Italie ; il a réussi partout à rétablir la paix, à nouer les alliances, à dissoudre les coalitions contre son pays. […] Il (p. 290) se prémunit contre la calomnie en disant : « On peut appeler habile, mais on ne peut appeler bien ce qui est mal. » C’est ainsi pourtant qu’on lui reproche cet axiome politique qui fait, depuis l’origine du monde, le désespoir des honnêtes gens : « Le monde est si corrompu que celui qui veut en tout et partout se montrer homme de bien ne peut manquer de périr au milieu de tant de méchants. » Est-ce là conseiller la perversité aux hommes ? […] XXIII Au milieu de ces vicissitudes d’influence entre les papes et les empereurs, des tyrannies féodales se fondent partout dans les petits États de la basse Italie.
Sa main est celle de Dieu lui-même, et elle se promène avec une infatigable persévérance sur la surface rude et ébauchée du globe pour la polir et l’achever ; et si le monde terrestre est l’œuvre de Dieu, il est aussi l’œuvre de l’homme ; car partout déjà sa volonté et sa puissance ont laissé leur trace et leur empreinte. […] Son esprit a plongé dans l’infiniment grand et dans l’infiniment petit, et partout il a rencontré Dieu. […] Sa poésie est comme l’univers, dont Pascal a dit : Centre partout, circonférence nulle part ; la vie, qui pour Lamartine est un tout, une unité, un océan, paraît dans Victor Hugo comme la lumière qui inonde tous les corps, mais qui, tout en les éclairant, en les baignant de ses flots, disparaît elle-même devant eux, et ne se manifeste qu’en dessinant leurs contours et en peignant leurs couleurs.
Eh bien non, je n’admets pas que le génie de Wagner, pas plus que celui d’un autre, ne puisse se révéler que dans un petit coin de la terre et à quelques douzaines d’initiés : le génie est le génie, la lumière est la lumière, une étoile se voit de partout ; c’est une question de hauteur, Shakespeare, Goethe, Molière, Dante, Corneille, Raphaël, Racine, Homère, Virgile, Weber, Schiller, Beethoven, Mozart, sont beaux sous toutes les latitudes, dans tous les musées, tous les théâtres, toutes les bibliothèques ; inutile de voyager pour les admirer. […] Prenons le bon et le beau partout où il est, même et surtout en Allemagne ; je ne crois pas présentement à d’autre revanche. […] La Patrie du 19 ; feuilleton de M. de Thémines : examen de la question aux points de vue de l’art, — de la nationalité, — de l’intérêt, — des représailles, — du patriotisme ; partout M. de Thémines conclut bien à la proscription de Lohengrin ; mais la grande raison qui le détermine est celle-ci : si les Wagnériens réussissaient, que deviendrait la musique italienne ?
Ce que le Théâtre-Français retrancherait, dans le premier acte, sera retranché partout ailleurs et avec les mêmes ciseaux, ceux de la commission d’examen. […] Arrivons à ce grand crime que nous lisons partout et qui a rempli tous ces jours-ci de circulaires le quartier Latin : la protection de la princesse Mathilde. […] Après tout, s’il me prenait fantaisie de faire le tour des théâtres de Paris, il se pourrait bien que les directeurs épargnassent aux censeurs le crime que je leur impute par avance et que notre pièce fût refusée partout.
Jeudi 19 janvier Partout une exposition splendide de La Faustin. […] Partout aux murs des assiettes de tous les temps, de tous les pays. Mme Worth dit qu’il y en a 25 000, et partout, jusqu’au dos des chaises, des larmes de cristal.
Partout ailleurs qu’en France les auteurs y eussent perdu leur génie et leur courage. […] L’orgueil du moi qui ressort partout de la spéculation germanique se conciliait admirablement avec le rejet de l’autorité classique. […] « L’art, dit-il, rétablit le jeu des fils de la Providence sous les marionnettes humaines ; comme Dieu, le vrai poète est partout présent dans ses œuvres. […] Vinet a dit admirablement : “Le christianisme, partout où il n’a pas pénétré la vie, a fait un grand vide autour d’elle, et l’homme qui, au sein de la Chrétienté, n’est pourtant pas chrétien, porte partout avec lui le désert.” […] Il écrivit en outre une foule de romans chevaleresques dont l’un, le Solitaire, fit véritablement époque, fut traduit dans plusieurs langues et transporté partout sur la scène.
Partout où elle est l’expression de l’individu, elle est ordinairement fausse et capricieuse. […] Partout blancheur, blancheur de neige, blancheur de nuage. […] Partout où l’Angleterre a dû lutter, elle a été prudente. Partout où elle a eu, comme en Irlande, la force matérielle de son côté, elle s’est vue paralysée par cette force. […] Les derniers étaient une bande d’agressifs touche-à-tout, qui mettaient le désordre partout où ils se montraient.
Mais si, réserve faite de deux ou trois vrais poèmes, nous jetons les yeux sur les œuvres les plus vantées, versifiées ou non, de la nouvelle comédie, quel prosaïsme partout ! […] Par nos lois, prose et vers, tout nous sera soumis : Nul n’aura de l’esprit hors nous et nos amis, Nous chercherons partout à trouver à redire, Et ne verrons que nous qui sachent bien écrire85. […] Mais elle est rare partout ailleurs, et à part un ou deux autres traits mordants de la même espèce, une gaieté douce règne dans ce petit poème, exempt de fiel et parfaitement inoffensif113. […] L’on trouve même dans ses pièces en prose, des indices de cette humeur satirique et didactique qui est proprement étrangère à la comédie ; on peut la reconnaître dans la manière dont il s’attaque continuellement aux médecins et aux procureurs, dans ses dissertations sur le ton du grand monde, et en général partout où l’on voit qu’il ne se contente pas d’amuser, mais qu’il veut combattre ou défendre des opinions, en un mot que son intention est d’instruire.
Une dette énorme pesait sur moi ; elle ne m’était point personnelle : quand on se dévoue corps et bien pour son pays, on brûle ses vaisseaux, on prend de l’argent partout où les braves gens vous en offrent. […] On n’a pas besoin d’attendre le retour d’Allemagne, et l’impression en recueil de ces correspondances avec des impératrices de Russie, des rois de Prusse, des électeurs de Hesse ou de Bade, qui portaient le génie de la France au dix-huitième siècle partout. […] Les physiciens qui sont parvenus aux plus grandes hauteurs de l’atmosphère, rapportent qu’ils ont vu le soleil sans rayons, dépouillé, rouge et fauve, et partout des ténèbres autour d’eux. […] Le grand nombre de lettres particulières d’inconnus, que je reçois tous les jours, me font assez bien augurer pour l’avenir de cette publication… « Je suis enfin au lieu du repos ; les élections l’ont un moment troublé ; mais elles sont partout comme ici, si prononcées dans un sens hostile qu’il n’y a plus rien à faire qu’à s’envelopper de son manteau et à attendre les événements.
Et partout sur le ton sordide et jaunâtre de la laine déteinte, pendent à des clous, des châssis montrant sur les genoux et les bras d’une mère, des nudités d’enfants, de petits ventres, de petits culs au coloris rose et gris des esquisses de Lepicié : l’étal d’une chair, dans laquelle on sent les entrailles d’un peintre-père. Et partout dans l’atelier sont épars des joujoux, et du linge reprisé. […] Nous avons croisé, en entrant, le maréchal Canrobert, et la première personne, que nous apercevons dans la salle, est Mme de La Valette, et partout ce sont des hommes et des femmes du plus grand monde. […] Partout un grand luxe, mais un luxe commun et acheté tout d’un coup, et au milieu duquel, la gaze qui enveloppe et défend les dorures, dit la mesquinerie bourgeoise de cette fille placée par le hasard dans la famille des grandes impures.
Cousin, porte partout avec elle.
Paul Albert n’a eu pour cela qu’à substituer la méthode vivante et historique aux formules et aux définitions de la vieille rhétorique qui, chassée déjà de partout ailleurs, s’était comme réfugiée dans les pensionnats et institutions de jeunes personnes.
La manie d’exercer son esprit à froid sur les sentiments du cœur, doit produire partout des résultats à peu près semblables, malgré la différence des temps.
… Partout, à toutes les places de son poème, le poète de Mirèio ressemble à quelque beau lutteur qui garderait, comme un jeune dieu, sur ses muscles, lustrés par la lutte, des reflets d’aurore.
Partout une langue ancienne a fait place à un idiome vulgaire, qui ne constitue pas à vrai dire une langue différente, mais plutôt un âge différent de celle qui l’a précédé ; celle-ci plus savante, plus synthétique, chargée de flexions qui expriment les rapports les plus délicats de la pensée, plus riche même dans son ordre d’idées, bien que cet ordre d’idées fût comparativement plus restreint ; image en un mot de la spontanéité primitive, où l’esprit confondait les éléments dans une obscure unité et perdait dans le tout la vue analytique des parties ; le dialecte moderne, au contraire, correspondant à un progrès d’analyse, plus clair, plus explicite, séparant ce que les anciens assemblaient, brisant les mécanismes de l’ancienne langue pour donner à chaque idée et à chaque relation son expression isolée.
Milton s’est emparé, avec beaucoup d’art, de ce premier mystère des Écritures ; il a mêlé partout l’histoire d’un Dieu qui, dès le commencement des siècles, se dévoue à la mort pour racheter l’homme de la mort.
Le diable fourre sa queue partout, dit gaiement le proverbe, mais nous n’avons pas besoin de cette queue-là pour expliquer les détails passionnés des Mémoires de cette tête romanesque, qui a l’habitude d’écrire des romans et d’en faire, cela suffisait !
Mais sa tentative, qui va reporter sur son œuvre le regard qu’attire invinciblement et toujours ce nom « aimanté » de Napoléon partout où l’on s’avise de l’écrire, doit lui rapporter aussi le jugement qui suivra ce regard, mendié à l’aide d’un pareil nom, et ce jugement sera sévère.
Dès qu’on parle de l’expression enflammée d’une passion vraie, il est de bonne rhétorique de citer les Lettres portugaises, et les esprits les plus forts d’appréciation comme les plus faibles, les esprits qu’on bride le plus et les esprits qu’on bride le moins, ou qui sans bruit vont sur la foi d’autrui, reprennent alors la phrase d’admiration qui traîne partout et y ajoutent leur petite arabesque… Écoutez tous ceux qui ont dit leur mot sur les lettres de la Religieuse portugaise, depuis madame de Sévigné, la Célimène de la maternité… — et qui ne sait pas plus que l’autre Célimène ce que c’est qu’une passion trahie, ce que c’est que cette morsure de l’Amour, qui s’en va après l’avoir faite, — jusqu’à Stendhal, le Dupuytren du cœur, et qui n’aurait pas dû se tromper sur les tressaillements de ses fibres, et vous entendrez de tous côtés le même langage : une symphonie de pâmoisons.
Est-ce que Dumas fils, qui rumine ces drôlesses-là un peu trop à la fin, ne les a pas usées pour son propre compte à la scène dans La Dame aux camélias, dans Le Demi-Monde et partout !
Dupont, quand il ne veut être que Le rude paysan, ridé par les années, Cuit comme un vase au four, au feu de ses journées quand il n’aspire pour ces vers familiers et sauvages qu’au nom modeste de moineaux francs ; quand il a de ces traits superbes : Le taureau n’obéit qu’aux yeux purs… Mais alors même et partout c’est du Burns écourté, rapetissé, jeté dans le moule étroit de la chanson de Béranger.
Quel est au juste le degré d’honnêteté et de malhonnêteté du personnage, voilà pour lui la question importante ; il y rapporte toutes les autres ; il ne s’attache partout qu’à justifier, excuser, accuser ou condamner. […] Il la fait comparaître, et lit l’acte d’accusation ; il présente ensuite le plaidoyer des défenseurs, qui essayent d’excuser ses légèretés et ses indécences ; enfin, il prend la parole à son tour, et prouve que les raisonnements exposés ne s’appliquent pas au cas en question, que les écrivains inculpés ont travaillé avec effet et préméditation à corrompre les mœurs, que non-seulement ils ont employé des mots inconvenants, mais qu’ils ont à dessein et de propos délibéré représenté des choses inconvenantes ; qu’ils ont pris soin partout d’effacer l’odieux du vice, de rendre la vertu ridicule, de ranger l’adultère parmi les belles façons et les exploits obligés d’un homme de goût, que cette intention est d’autant plus manifeste qu’elle était dans l’esprit du temps, et qu’ils flattaient un travers de leur siècle. […] Il part des données les plus simples, il descend à notre niveau, il se met de plain-pied avec notre esprit ; il nous épargne la peine du plus léger effort ; puis il nous emmène, et partout sur la route il nous aplanit le chemin ; nous montons peu à peu sans nous apercevoir de la pente, et à la fin, nous nous trouvons sur la hauteur, après avoir marché aussi commodément qu’en plaine. […] Ainsi, cette histoire dont les qualités semblent si peu anglaises porte partout la marque d’un talent vraiment anglais. […] Il n’est pas simplement vulgarisateur : il est trop ardent, trop acharné à prouver, à conquérir des croyances, à abattre ses adversaires, pour avoir le limpide talent de l’homme qui explique et qui expose, sans avoir d’autre but que d’expliquer et d’exposer, qui répand partout de la lumière, et ne verse nulle part la chaleur, mais il est si bien fourni de détails et de raisons, si avide de convaincre, si riche en développements, qu’il ne peut manquer d’être populaire.
La trahison est partout, non pas simple, mais double et triple. […] L’idée de la mort obscure et de l’océan infini où va descendre la pauvre âme fragile, la pensée de cette justice invisible, partout présente, partout prévoyante, sur laquelle s’appuie l’apparence changeante des choses visibles, les illuminent d’éclairs inattendus. […] Et il est partout pareil. […] Il avait défendu, avec des recherches immenses et un désintéressement incontesté, les Hindous tyrannisés par l’avidité anglaise, et « ces derniers misérables cultivateurs qui survivaient attachés au sol, le dos écorché par le fermier, puis une seconde fois mis à vif par le cessionnaire, livrés à une succession de despotismes que leur brièveté rendait plus rapaces, et flagellés ainsi de verges en verges, tant qu’on leur trouvait une dernière goutte de sang pour leur extorquer un dernier grain de riz869. » Il s’était fait partout le champion d’un principe et le persécuteur d’un vice, et on le voyait lancer à l’attaque toutes les forces de son étonnant savoir, de sa haute raison, de son style splendide, avec l’ardeur infatigable et intempérante d’un moraliste et d’un chevalier. […] Nous sommes décidés à garder une Église établie, une monarchie établie, une aristocratie établie, une démocratie établie, chacune au degré où elle existe et non à un plus grand. » Nous révérons la propriété partout, celle des corporations comme celle des individus, celle de l’Église comme celle du laïque.
Partout où la souffrance est vraie, il y a de la grandeur. […] L’homme ne voit partout que des mystères. […] Le besoin partout crée le droit ; et quel besoin ! […] Il n’a qu’un défaut, qui, une fois qu’on l’a remarqué, vous poursuit partout. […] Il est de plein droit, et nous le saluons avec bonheur, partout où l’émotion vraie a passé.
C’est une idée moins répandue, à vrai dire, parce qu’elle est plus délicate ; mais on en trouve partout de sensibles traces. […] Cette conception n’a pourtant rien d’étrange ; on la retrouve partout. […] Dire : les moutons sont nés carnivores, et partout ils mangent de l’herbe, serait aussi juste. […] L’homme est partout dans les fers ; cela, ce n’est que la réalité ; — et c’est la réalité qu’il faut changer. […] C’est aussi pourquoi, s’il entrait partout, on lui rendra cette justice qu’il ne restait nulle part.
Un tel penchant doit être réprimé sévèrement partout oh il existe » . […] L’attraction universelle serait demain partout si elle était aujourd’hui quelque part. […] L’Église catholique, composée d’esprits autoritaires, devînt-elle décidément minorité partout, n’en continuera pas moins à soutenir partout les autorités établies et à recommander le respect à leur égard, sans s’embarrasser beaucoup de savoir si les autorités qu’elle soutient, ici, sont monarchiques et là sont républicaines. […] De plus, il courait au symbole partout où il le flairait, comme à sa proie. […] Partout vous retrouvez : tache originelle, travail imposé, expiation.
Nulle part la montagne qui dit à l’homme : « Arrête-toi ici ou lutte pour me gravir. » Partout l’infini qui trouble et attire sans but. […] Non-seulement on ne lui offrait rien de ce qu’il attendait, mais on refusait partout ce provincial sans appuis. […] Nous reconnaîtrons cet homme, nous le reverrons partout. […] On a cité partout le plus célèbre, la comparaison de la Russie avec sa troïka, emportée dans l’espace, ivre de sa vitesse et de sa force. […] De partout le jour nouveau pénétrait à torrents dans la sombre machine vermoulue ; partout le bruit des ressorts neufs qui la remettaient en mouvement, un éveil joyeux de forces et d’espérances longtemps contenues.
— qui répandrait partout sur son passage des flots de petit-lait. […] Partout ailleurs, elle s’amuse à d’irritantes subtilités de pensée, de vocabulaire ou de rythme. […] En outre, Jacques Nervat et Marie Caussé font partout ce que les prosodistes appellent la synérèse. […] Le sujet est aussi insuffisant que partout ailleurs : quelques vers de La Fontaine ont été dilués, suivant la méthode homéopathique, dans un tonneau d’encre. […] Et partout elle porte une curiosité sympathique, trop facilement éblouie : elle eut dès les premiers jours une indulgence facile et lasse de vieillard qui comprend tout ; elle n’a pas encore perdu la jeune faculté de l’enthousiasme.
Des industries de luxe, des habitudes insolites s’enracinent partout. […] Partout l’adoption de la Réforme correspondit à un réveil des nationalités en torpeur, à une reprise de conscience des cités modernes dont sommeillaient les énergies. […] Nous sentons que ce qui fleurit là sort directement de la terre, plonge ses racines dans le sol même, tandis qu’au Midi, l’adultération subie aux origines se témoigne partout. […] C’est pourquoi il triomphe partout. […] Je ne trouve rien de plus désespérant, de plus indicateur de l’impuissance que ce sentiment de béate tolérance partout exalté.
Plus moyen de courir la plus petite aventure ; des saintes-hermandads sans nombre ferment partout les avenues. […] Vingt fois il a été pris, condamné, vingt fois il a vu la mort en face, et toujours il a échappé, la protection de la Croix le poursuit partout et le couvre d’une invulnérable égide. […] Ils créent un langage subtil, inquiet, tourmenté, mais plein de ressources, et qui partout devient plus capable de saisir les nuances les plus ondoyantes de la pensée. […] Partout le triomphe de la réalité, de l’action, de la vie présente. […] La pratique des mêmes vertus crée à peu près partout les mêmes habitudes, et des habitudes analogues engendrent des formes analogues.
Celle-ci, en effet, si on la possédait sur un point quelconque, on l’aurait partout ; car l’absolu ne laisse rien en dehors de lui. […] Mais partout l’idée doit être soumise à un critérium. […] En un mot, dans la méthode expérimentale comme partout, le seul critérium réel est la raison. […] En résumé, le but de la science est partout identique connaître les conditions matérielles des phénomènes. […] Il en est de même dans la morale, il en est de même partout.
Ainsi, le jeudi et le samedi, je battais tout le pays, je fouillais partout, et le vendredi ils étaient tranquilles dans une ferme à manger un mouton. […] J’ai fait faire de grandes outres à Constantinople et partout ; mais il faut des chevaux pour les porter… À chaque pas des embarras… des ennuis. […] Je suis paralysé partout.
Religion d’État veut dire partout oppression de Dieu ou oppression de l’homme : ou le citoyen possède le prêtre, ce qui est un sacrilège, ou le prêtre possède le citoyen, ce qui est une simonie. […] Partout, en tout temps, en tout pays, dans l’antiquité comme dans les temps modernes, dans les pays civilisés comme dans les pays sauvages, on le trouve au pied des autels, les uns vénérables, les autres ignobles ou sanguinaires. […] Les tentatives toutes avortées pour réunir les escadres françaises, espagnoles, hollandaises, dans la Manche, afin de protéger le passage de ses bateaux plats d’un bord à l’autre ; des revues impériales de l’armée de terre et des flottilles passées sur les hauteurs et dans les eaux de Boulogne ; des distributions solennelles de décorations à l’armée, des négociations avec le pape pour amener ce pontife à Paris et pour obtenir de sa faiblesse le couronnement du nouveau Charlemagne ; le spectacle de la réaction religieuse qui précipite les vieillards, les femmes, les enfants, les populations des campagnes au pied du vicaire vénéré du Christ ; la cérémonie du sacre renouvelée des antiques monarchies et des antiques sacerdoces ; toute cette audacieuse amende honorable du pouvoir, des soldats, et du peuple de la Révolution au passé, tout ce changement de décoration à vue sur le théâtre du monde enfin, sont admirablement reproduits par l’historien ; la réflexion seule manque au peintre, ici comme partout.
« Vous savez ainsi que moi », écrivit l’ambassadeur français au Directoire, « que personne à Rome n’a donné d’ordre de tirer ni de tuer qui que ce fût ; le général Duphot a été imprudent, tranchons le mot, il a été coupable. » Il y avait à Rome un droit des gens comme partout. […] Au moment où il me chargea de saluer de sa part le duc Braschi, son neveu, qui habitait Venise et qu’il avait eu la douleur, peu auparavant, de voir arracher d’auprès de lui dans cette même Chartreuse, je jurai à ses pieds que je considérerais partout, en tout temps et dans n’importe quelle occasion, comme une dette la plus sacrée, d’être attaché à sa famille jusqu’au point de devenir pour elle un autre lui-même. […] « Une grande douceur de caractère, une très aimable gaieté dans le commerce habituel, une pureté de mœurs qui n’avait jamais été souillée en aucune manière, une sévérité de conduite sacerdotale jointe à une indulgence parfaite pour les autres, une sagesse constante dans le gouvernement des deux églises confiées à ses soins, une profondeur peu commune spécialement dans les études sacrées, aucune contrariété individuelle, aucune hauteur, jamais une querelle avec ses collègues, — il faut en excepter la seule qu’il soutint contre le Légat de sa province pour la défense des immunités de ses églises d’Imola, — enfin le renom d’excellent homme dont il jouissait partout, comptaient pour autant de titres et de qualités intrinsèques.
Il fut vainqueur et honoré partout, mais ses ennemis en devinrent plus acharnés contre lui. […] Personne ne s’y trompe en son temps, et on insère partout les trois premiers livres de l’Imitation parmi les opuscules de Gerson. […] Elle avait trouvé dans ce petit livre toutes ses doctrines, toute son intelligence, tout son cœur ; aussi était-il partout dans la maison.
En ce temps-là, la satire domine ; elle se glisse partout et devient virulente. […] L’ongle du lion était enfoncé partout et je croyais le sentir dans mes flancs. » Ai-je besoin d’ajouter que le discours ne fut pas prononcé ? […] Abattement momentané, suivi d’un réveil violent du sentiment national ; éclosion de poésie et d’œuvres patriotiques où revivent les hauts faits et les héros du passé ; imitation du peuple vainqueur et à la fois réaction contre son influence, allusions et rancunes se glissant partout, au théâtre, dans l’histoire, dans la critique, voilà les effets littéraires produits ordinairement par la défaite76.
Les noms des rois de nos dynasties et la gloire des lettres se trouvaient partout confondus dans une inséparable solidarité de rayons. […] Sitôt que de ce jour La trompette sacrée annonçait le retour, Du temple, orné partout de festons magnifiques, Le peuple saint en foule inondait les portiques, Et tous, devant l’autel avec ordre introduits, De leurs champs dans leurs mains portant les nouveaux fruits, Au Dieu de l’univers consacraient ces prémices. […] À ma table, partout à mes côtés assis, Je prétends vous traiter comme mon propre fils.
Exclamation qui peut faire voir qu’il réfléchissait sur tout ce qui se présentait à lui, et qu’il étudiait partout la nature en homme qui la voulait peindre. […] Le faux, le bas, le gigantesque, dominaient partout. […] On prétend que quand on lui reprochait ce plagiat, il répondait : Ces deux scènes sont assez bonnes ; cela m’appartenait de droit : il est permis de reprendre son bien partout où on le trouve.
Ici toutefois un autre désir se mêle à la curiosité, et la réflexion y a sa part ; il se sent à l’aise avec l’écuyer Crystède, et il le presse plus peut-être qu’il ne ferait un autre : Je veux, lui dit-il, vous demander une chose qui ne laisse pas de me faire grandement émerveiller, et que j’aimerois à apprendre de vous si vous la savez ; et vous en devriez savoir quelque chose : c’est la manière dont ces quatre rois d’Irlande sont venus sitôt en l’obéissance du roi d’Angleterre, tandis que le roi son aïeul, qui fut si vaillant homme, si craint et partout si renommé, ne les put soumettre et les a toujours eus pour ennemis. […] Tout ce mélange, ce composé naturel et sincère où domine et surnage partout la curiosité historique, nous est d’un grand charme en le lisant.
Catinat tient bon et ne démord pas de son dire : « Cela ne se peut pas. » Il voit des difficultés partout, il a réponse à tout ; le meilleur parti à ses yeux, dans le cas présent, n’est que le moins mauvais, et il persiste dans sa méthode expectante, qui doit tout bonnement aboutir à une marche rétrograde raisonnée sous Strasbourg : « Voilà, Sire, quel est mon sentiment. […] Il sentait à son tour le poids de la responsabilité : « Ce que je crains le moins, ce sont les ennemis, écrivait-il ; et dès que j’aurai passé le Rhin, mon salut consiste à les chercher partout, et je désire seulement qu’ils ne prennent pas le parti d’éviter le combat. » Louis XIV fut mécontent de ce raisonnement prolongé et de cette persistance de Villars dans son propre sens : Vous m’aviez bien mandé, lui écrivit-il (19 mars 1703), le besoin que vos troupes avaient de repos, et la nécessité de leur donner un mois ou cinq semaines pour se rétablir, faire joindre leurs recrues, et les réparations dont elles avaient besoin pour être en état d’agir plus utilement ; mais vous ne m’aviez pas donné lieu de croire que vous les feriez repasser dans l’Alsace ; je devais même être persuadé que vous les feriez cantonner de l’autre côté du Rhin.
Ce n’est qu’en Allemagne que la bonté est toujours bonne… » À mesure qu’il s’avançait vers le Nord proprement dit, il sentait le calme descendre en lui, sa gaieté prête à renaître, même au milieu de la mélancolie légère que lui apportait l’aspect des landes uniformes et des horizons voilés : « L’atmosphère brumeuse était partout embellie par le caractère et la bonté des habitants. » Sortant d’un pays où il laissait ses biens en séquestre, sa réputation calomniée, où il avait entendu siffler de toutes parts l’envie, et vu se dresser la haine, il entrait dans des régions paisibles où la bienveillance venait au-devant de lui : « Les hommes, dit-il spirituellement, qui ne témoignent leur bienveillance qu’après y avoir bien pensé, me font l’effet de ces juifs besogneux qui ne livrent leur marchandise qu’après en avoir reçu le payement. » Je ne puis ici raconter tout ce qu’il apprit et découvrit dans ces régions du Nord. « Pour écrire sur l’histoire de ce pays, il faut vivre aux bords de la Baltique, avec les hommes distingués et les livres que l’on ne trouve que là. » Il ne s’en tint pas au Danemark ; il fit une petite excursion en Scanie, et en reçut des impressions vives : « Quand j’eus passé la Baltique, je me sentis dans un pays nouveau : le ciel, la terre, les hommes, leur langage, n’étaient plus les mêmes pour moi. […] Bonstetten n’était cependant pas insensible et fermé à l’aspect pittoresque et aux beaux effets de tristesse morale : « Rome, disait-il alors, ne présente partout que l’image de la destruction et des vicissitudes humaines.
Là, comme presque partout ailleurs, le démembrement du Califat avait amené l’anarchie, la lutte et l’instabilité ; dans ce morcellement où était tombée la puissance des Arabes, chacun se disputant un débris, il y avait alors à Valence un roi Câdir imposé par les Castillans et détesté de ses sujets ; dans un péril pressant, il s’adressa au roi de Saragosse, lequel s’entendit avec le Cid pour lui prêter un secours intéressé ; tous deux comptaient s’accommoder bientôt de sa dépouille. […] Partout où vous irez, je veux, moi, aller aussi.
Ils ont découvert, en outre, que, comme il était prouvé (écoutez bien ceci) qu’un mille carré pouvait nourrir dix fois plus d’hommes civilisés que d’hommes sauvages, la raison indiquait que, partout où les hommes civilisés pouvaient s’établir, il fallait que les sauvages cédassent la place. […] Je la retrouve partout : elle semble s’attachera tous les objets.
Wagner, en donnant la quatrième édition du Virgile consacré, et en paraissant demander grâce pour s’être permis d’y indiquer quelques corrections et d’y ajouter partout où il avait pu des perfectionnements, terminait sa préface par cette sorte d’adjuration aux mânes vénérables : « Mais toi, Âme pieuse et ingénue de Heyne, si ta pensée s’abaisse encore sur ces choses, pardonne, je t’en supplie, s’il m’est échappé, chemin faisant, quelques mots non assez respectueux à ton égard ; pardonne, si ma médiocrité a avancé quelque chose qui ne soit pas assez digne d’un si grand nom et d’une si grande renommée dont tu as acquis la plus grande part par ton zèle à éclairer ces mêmes poèmes. […] Il ne faudrait pas croire cependant que l’édition de Heyne ait eu tout d’abord et partout le succès et l’autorité qu elle devait avoir.
Juge de quelle considération tu peux t’entourer jusque dans cette retraite, qui sera devenue le lazaret de ton âme… « … Mme Saudeur, arrivée il y a quatre jours, m’a remis ta lettre et tes manuscrits que je n’ai pas eu le loisir d’ouvrir encore, car je suis comme au pillage de mon temps : partout le travail, les correspondances, ménage, couture et visites, qui remplissent mes journées ; elles sont de huit heures jusqu’à minuit. […] Hippolyte va bien à son devoir et se fait aimer partout.
Car Béranger, ce qui semblerait inutile à rappeler ici, se chante dans les campagnes, au cabaret, à la guinguette, partout, quoi qu’en aient prétendu d’ingénieux contradicteurs, qui auraient voulu faire de M. de Béranger un bel esprit de salon et d’étude comme eux-mêmes. […] oui, partout où l’aile bigarrée De la chanson diligente et sacrée Se pose et luit, oh !
Enfin, il y a en grammaire une faute insoutenable qu’il pratique constamment et par système ; au rebours des écrivains d’aujourd’hui qui ont mis le son, sa, ses, partout, qui disent à propos d’un fait et d’une observation lui et elle, M. de Balzac ne connaît que le en : ainsi, dans les Célibataires, toutes les fois que l’abbé Birotteau était entré chez le chanoine Chapeloud il en avait admiré l’appartement et les meubles. […] En un mot, cet en est partout employé à faux par M. de Balzac ; il y trouve je ne sais quelle particulière douceur, et l’introduit jusque dans certaines locutions qui n’en ont que faire.
Il a raison ; mais encore, comme le cadre de ce règne est partout à l’entour, il vient un moment où l’épisode sauvage y va heurter ; si loin qu’on soit du centre, la révolte, avant d’expirer, passe à une certaine heure sous un brillant balcon, et sur ce balcon sont trois hommes du pur grand siècle, Bâville, Villars et Fléchier. […] Le succès des Mystères de Paris a tout changé ; le voilà le romancier en vogue ; il a détrôné Balzac, il est lu partout, dans le salon comme dans l’échoppe, et d’honnêtes prolétaires le proclament le philanthrope par excellence ; en homme d’esprit qu’il est, il exploite sa veine.
Il ne reste pas dans son centre ou à peu de distance ; il ne se retranche pas dans sa cour, ni dans sa citadelle, ni dans son académie ; il ne craint pas de se mésallier ; il va partout, le long des rues, s’informant, accostant ; la curiosité l’allèche, et il ne s’épargne pas les régals qui se présentent. […] Il quitta donc Coppet pour Rouen dans cette idée de se rapprocher à tout prix du centre des belles-lettres et de la politesse, et du foyer des bibliothèques : « J’ai fait comme toutes les grandes armées qui sont sur pied, pour ou contre la France, elles décampent de partout où elles ne trouvent point de fourrages ni de vivres. » Précepteur à Rouen et mécontent encore, précepteur à Paris enfin, mais sans liberté, sans loisir, introduit aux conférences qui se tenaient chez M.
Le miracle est en permanence dans l’incessant écoulement d’une fantasmagorique phénoménalité, où l’individualité, la personnalité se fondent : partout, et en nous, à notre insu, opèrent des forces cachées, qui nous font sentir et vouloir ; les âmes se promènent à travers les formes multiples et hétérogènes du monde apparent. […] Il triomphe, au contraire, partout où il s’agit de rendre quelque accident, quelque sentiment de la vie ordinaire.
Toute sa lettre concluait pour lui : partout il y citait les anciens pour les louer, les modernes pour les critiquer ; d’un bout à l’autre, elle exprimait l’impression de la supériorité des anciens. […] Il est le plus charmant, le plus fin, le plus sûr des critiques, partout où sa nature se trouve conforme à l’œuvre dont il parle.
Au théâtre comme partout, le romantisme se détermine d’abord par opposition au goût classique : le premier article de la doctrine est de prendre le contre-pied de ce qu’on faisait avant. […] Cette morale est de la plus vulgaire médiocrité : partout l’argent, la position, la carrière, la fortune ; le plus bas idéal de succès positif et d’aise matérielle, voilà ce que Scribe et son public appellent la raison.
Ceux qui essayent comme moi d’entrer partout, c’est souvent qu’ils n’ont pas de maison à eux ; et il faut les plaindre. […] Mais elle en a de fâcheux : la blague donne à l’esprit l’habitude de ne plus compter avec le vrai ni avec le faux, de chercher partout matière à raillerie.
Cette idée, qu’on aime partout de la même façon, et qu’Amaryllis et Margot, c’est kifkif, lui a inspiré les quatre ou cinq mille vers octosyllabiques des Chansons des rues et des bois. […] Elle n’est point partout si exactement semblable à elle-même.
Une influence impérieuse doit grandir de ce folklore partout étudié à présent ; elle nous envahira comme elle faillit envahir les mystiques Allemagnes aux temps du Romantisme, — ces temps qui furent là-bas les frères de notre présent. […] Mais bientôt, il écoute grandir de partout une inquiétude encore inapprise : voici la forêt soudain tout obscurcie, et lui-même tressaille dans l’immobile silence ; car l’orage s’approche, tonne et s’impose.
Les Pères de l’Église ne s’y étaient pas trompés, eux qui, dans les premiers siècles de l’Église, sur tous les points du monde romain, partout où il y avait des hommes vivant en société, c’est-à-dire de la matière pour l’extrême bien comme pour l’extrême mal, avaient si profondément médité sur la nature humaine. […] On les vit partout mêlés de leur personne aux révolutions qui ôtaient ou donnaient l’empire.
Or ce que j’ai voulu inculquer avant tout en ce livre, c’est la foi à la raison, la foi à la nature humaine. « Je voudrais qu’il servît à combattre l’espèce d’affaissement moral qui est la maladie de la génération nouvelle ; qu’il pût ramener dans le droit chemin de la vie quelqu’une de ces âmes énervées qui se plaignent de manquer de foi, qui ne savent où se prendre et vont cherchant partout, sans le rencontrer nulle part, un objet de culte et de dévouement. […] Nous craignons tant de nous laisser jouer que nous suspectons partout des attrapes, et nous sommes portés à croire que, si nos pères avaient été plus fins, ils n’eussent pas été si sérieux ni si honnêtes.
Ce sont les trois éléments principaux de tous les groupes ; partout où ils sont, il y a groupe ; tout autre élément du groupe se présente à notre pensée, moins pour ce qu’il est, que comme marque de ces trois éléments. […] Remarquons d’abord qu’il y a deux sortes de propositions générales : les unes qui, de l’avis de tout le monde, naissent de l’expérience et ne la dépassent pas, n’étant que l’expérience généralisée (Exemple : Tous les hommes sont mortels) ; les autres, qui, bien que suggérées par l’expérience, semblent la dépasser par leur caractère de nécessité (Exemple : Deux parallèles sont partout équidistantes).
L’œil est partout satisfait et caressé ; c’est de la mélodie plutôt encore que de l’harmonie. […] [NdA] Parlant de Diane de Poitiers, la Pompadour de son temps, un poète du xvie siècle, Olivier de Magny, disait : Partout où vous allez, et de jour et de nuit, La piété, la foi, et la vertu vous suit, La chasteté, l’honneur…………………… Ces poètes ont une façon de prendre les choses, qui n’est qu’à eux.
De cette folie générale, de cette manie partout répandue dans le bas de la société de jeter ses enfants par-dessus soi, de les porter au-dessus de son niveau, comme on porte les enfants au feu d’artifice, il s’élève une France de plumitifs, d’hommes de lettres et de bureau, une France où l’ouvrier ne sortant plus de l’ouvrier, le laboureur du laboureur, il n’y aura bientôt plus de bras pour les gros ouvrages d’une patrie. […] C’est ainsi qu’il vous apporte dans sa conversation un intelligent butin de partout, mis en relief par des contrastes ingénieux, spirituels, cocasses même parfois.
Il semble même qu’il n’est pas ici entièrement fidèle à sa doctrine, qui consiste en toutes choses et partout à revendiquer la grandeur. […] Il ne pensait pas que le peuple fût nécessairement parfait, irréprochable, infaillible ; il pensait que, tout en développant la démocratie d’un certain côté, il était urgent en même temps de la tempérer, de la surveiller, de la retenir ; il accusait, enfin, la démocratie de répandre partout un esprit d’uniformité, de médiocrité et de servitude.
Quel magnifique spectacle que de voir cette patrie universelle des intelligences s’étendre sans limites dans l’espace et le temps, embrasser dans son sein l’ancien et le nouveau monde, établir partout le règne de l’opinion, adoucir les horreurs de la guerre et faire respecter même dans les combats les saintes lois de l’humanité3. […] L’idée écrite, livre ou journal, est le sang qui circule et porte partout la vie.
Le français est une langue vivante, répandue par toute l’Europe ; il y a des Français partout ; les étrangers viennent en foule à Paris ; combien de secours pour s’instruire de cette langue ? […] De ne pas croire (page 23) qu’un livre n’existe point, parce qu’il ne lui est pas connu ; par exemple, l’ouvrage imprimé au Louvre en 1693, et cité partout sous le titre de Recueil des Voyages de l’Académie.
Elle n’offensait pas les gens vulgaires, ces sensitives de grossièreté, à qui la moindre distinction fait des maux affreux, et qui poussent partout, même à la campagne. […] » Ces grands traits, que Bossuet et Corneille auraient admirés et qui sont partout dans les pages que nous avons d’elle, ce sont des mots à la chrétienne, des mots pour Nous !
Les livres de Philon, de Josèphe, les fragments de Nicolas de Damas, et, sous la même influence, d’autres écrits tout chrétiens, offrent partout cette idée, que Clément d’Alexandrie étendit jusqu’à ne faire du polythéisme et de la poésie des Hellènes qu’une contrefaçon et un plagiat de la Bible. […] Si donc, lecteur qui parcourez ces pages par une étude de spéculation et de goût, vous ne voulez jamais oublier le côté sérieux des arts, ce qui touche à l’énergie de l’âme, à la passion du devoir et du sacrifice, à la liberté morale, même pour bien juger les grâces et la puissance du lyrisme hellénique, vous aimerez à réfléchir sur une beauté plus sévère : vous contemplerez cette originalité plus étrangère, plus lointaine pour nous, et cependant incorporée dans notre culte religieux et partout présente, que nous apporte la poésie des prophètes hébreux, de ces prophètes nommés par le Christ à côté de la loi, dont ils étaient, en effet, l’interprétation éclatante et figurée.
Ce discours vous déplaira fort, Et je confesse que j’ai tort De parler du soin de ma vie À celui qui n’eut d’autre envie Que de chercher partout la mort… Mais vous et moi, c’est bien différent, continuait agréablement Voltaire : si, en l’une de vos belles journées, un coup de canon vous avait envoyé chez Pluton, vous étiez sûr d’avoir toutes les consolations magnifiques qu’on décerne aux fameux capitaines : service solennel, oraison funèbre, et Saint-Denis peut-être au bout : Mais si quelque jour, moi chétif, J’allais passer le noir esquif, Je n’aurais qu’une vile bière ; Deux prêtres s’en iraient gaiement Porter ma figure légère Et la loger mesquinement Dans un recoin du cimetière.
Si l’on veut connaître le duc de La Rochefoucauld-Liancourt, sa vie est partout, son souvenir revit dans de nombreuses institutions de bienfaisance.
La vie, le sentiment de la réalité, y respirent ; de frais paysages, l’intelligence poétique symbolique de la nature, une conversation animée et sur tous les tons, l’existence sociale du xviiie siècle dans toute sa délicatesse et sa liberté, des figures déjà connues et d’autres qui le sont du moment qu’il les peint, d’Holbach et le père Hoop, Grimm et Leroy, Galiani le cynique ; puis ces femmes qui entendent le mot pour rire et qui toutefois savent aimer plus et mieux qu’on ne prétend ; la tendre et voluptueuse madame d’Épinay, la poitrine à demi nue, des boucles éparses sur la gorge et sur ses épaules, les autres retenues avec un cordon bleu qui lui serre le front, la bouche entr’ouverte aux paroles de Grimm, et les yeux chargés de langueurs ; madame d’Houdetot, si charmante après boire, et qui s’enivrait si spirituellement à table avec le vin blanc que buvait son voisin ; madame d’Aine, gaie, grasse et rieuse, toujours aux prises avec le père Hoop, et madame d’Holbach, si fine et si belle, au teint vermeil, coiffée en cheveux, avec une espèce d’habit de marmotte, d’un taffetas rouge couvert partout d’une gaze à travers la blancheur de laquelle on voyait percer çà et là la couleur de rose ; et au milieu de tout ce monde une causerie si mélangée, parfois frivole, souvent souillée d’agréables ordures, et tout d’un coup redevenant si sublime ; des entretiens d’art, de poésie, de philosophie et d’amour ; la grandeur et la vanité de la gloire, le cœur humain et ses abîmes, les nations diverses et leurs mœurs, la nature et ce que peut être Dieu, l’espace et le temps, la mort et la vie ; puis, plus au fond encore et plus avant dans l’âme de notre philosophe, l’amitié de Grimm et l’amour de Sophie ; cet amour chez Diderot, aussi vrai, aussi pur, aussi idéal par moments que l’amour dans le sens éthéré de Dante, de Pétrarque ou de notre Lamartine ; cet amour dominant et effaçant tout le reste, se complaisant en lui-même et en ses fraîches images ; laissant là plus d’une fois la philosophie, les salons et tous ces raffinements de la pensée et du bien-être, pour des souvenirs bourgeois de la maison paternelle, de la famille, du coin du feu de province ou du toit champêtre d’un bon curé, à peu près comme fera plus tard Werther amoureux de Charlotte : voilà, et avec mille autres accidents encore, ce qu’on rencontre à chaque ligne dans ces lettres délicieuses, véritable trésor retrouvé ; voilà ce qui émeut, pénètre et attendrit ; ce qui nous initie à l’intérieur le plus secret de Diderot, et nous le fait comprendre, aimer, à la façon qu’il aurait voulu, comme s’il était vivant, comme si nous l’avions pratiqué.
La sensibilité chez eux fait de même : elle se concentre au point voulu, à l’état de passion sombre, et elle disparaît partout autre part.
Ses haines avivent sa curiosité, rendent ses yeux plus prompts « à voler partout en sondant les âmes » ; elles aveuglent son jugement, mais elles éclairent sa vision.
L’esprit humilié voit partout des idoles, On voudrait faire un choix de suaves paroles, Mais en vain, pour qu’à l’aise ils s’y posent en tas, La rêverie aux mots s’offre comme une branche.
A part quelque chose de sordide et de repoussant que l’islamisme porte partout avec lui, la ville de Nazareth, au temps de Jésus, ne différait peut-être pas beaucoup de ce qu’elle est aujourd’hui 110.
L’académie était partout.
Qu’on dise tout le mal qu’on voudra de l’École avec un grand E : il est certain que les fantômes qui sortent de ce monument savent prendre partout leur bien, je veux dire ce qu’il faut pour, devant des yeux naïfs, se matérialiser.
Cet abbé, au mépris des ordres réitérés de la Sorbonne, prononçoit partout avec affectation quisquis & quanquam.
Partout est la rigueur, nulle part la clémence.
Il est de sel attique, assaisonné partout, Et vous le trouverez, je crois, de votre goût « Voilà, dit victorieusement M.
Encore Racine et Juvénal se réverbèrent-ils en ces trois strophes, où l’auteur n’est pas plus lui-même que partout.
On dit de partout : « Voilà un grand moraliste, voilà un adorable écrivain !
Saint-René Taillandier n’est pas le plus mauvais écrivain du groupe littéraire dont il fait partie, de ce groupe obscur, sans couleur, sans sonorité, de peu de nerf, qui s’en va laissant sa critique sur les écrits contemporains et qu’on pourrait appeler très bien « les colimaçons de la littérature », car ils portent aussi leur maison sur le dos et ils la traînent partout, comme les écrivains de la Revue des Deux-Mondes, qui ne sont jamais nulle part que des écrivains de la Revue des Deux-Mondes !
le descriptif est partout, il est là toujours, et chez M.
(dit-il, épuisé après cette valse terrible, cette vision de montagnes dressées et tourbillonnant de partout), Je n’aperçois plus qu’une palme Sur un sommet !
dans beaucoup trop de rhétorique ; il a même quelquefois de l’inattendu, comme dans Le Secret, de la force partout et surtout dans son poème des Fossiles, où il peint des choses monstrueuses, avec le goût de M.
… Les Écoles voient partout des Écoles.
Ce n’est presque partout que des sons brisés et heurtés les uns contre les autres, un choc éternel de petites phrases qui se repoussent, des déclamations, des figures incorrectes, de l’exagération, enfin nulle noblesse dans les sentiments.
Nous montrons dans les fables l’histoire civile des premiers peuples, lesquels se trouvent avoir été partout naturellement poètes. 2º Même accord avec les locutions héroïques, qui s’expliqueront dans toute la vérité du sens, dans toute la propriété de l’expression ; 3º et avec les étymologies des langues indigènes, qui nous donnent l’histoire des choses exprimées par les mots, en examinant d’abord leur sens propre et originaire, et en suivant le progrès naturel du sens figuré, conformément à l’ordre des idées dans lequel se développe l’histoire des langues (axiomes 64, 65). 4º Nous trouvons encore expliqué par le même système le vocabulaire mental des choses relatives à la société 40, qui, prises dans leur substance, ont été perçues d’une manière uniforme par le sens de toutes les nations, et qui dans leurs modifications diverses, ont été diversement exprimées par les langues. 5º Nous séparons le vrai du faux en tout ce que nous ont conservé les traditions vulgaires pendant une longue suite de siècles.
On le voit, c’était ici, autour de la table, comme partout dans le monde, un grand événement littéraire. […] Le monde, où elle se sentit longtemps emprisonnée, gênait ses élans, et la nécessité de vivre dans ce monde, qui n’est parfois que convention et apparence, lui avait créé le devoir d’être brillante partout et avec tous. […] il ne l’a pas fait libre, puisque partout l’homme exerce ou subit la tyrannie du fait ou de l’idée. […] Précisément, dans les magnifiques vers que madame de Girardin a fait dire à Cléopâtre, elle peignait rapidement le côté antihumain, et, pour ainsi dire, antivivant de la vieille Égypte absorbée par l’art monstrueux de la momification : On dirait un pays de meurtre et de remords : Le travail des vivants, c’est d’embaumer les morts ; Partout dans la chaudière, un corps qui se consume ; Partout l’âcre parfum du naphte et du bitume ; Partout l’orgueil humain follement excité, Luttant, dans sa misère, avec l’éternité ! […] Je me suis plongé dans le monde, j’ai cherché l’oubli partout, excepté là où il se trouve, et c’est ce qu’il me reste à apprendre.
Toute la maison est occupée : sentinelles dans la cour des classes ; sentinelles dans la cour des pensionnaires ; rondes partout. […] Déjà, au milieu d’elles, il goûtait cette tendresse et cette intimité féminines dont le désir le suivit partout, mêlé de prosélytisme. […] La seconde Harriet, obligée de réintégrer son école, lui écrivit qu’elle le suivrait partout où il voudrait. […] Cependant, elle l’aurait suivi partout et serait morte à Naples, le laissant en proie au désespoir. […] La haine contre la France, l’aspiration à la domination universelle qui courent partout, ils ne les soupçonnent pas.
La littérature, en un mot, n’est plus comme autrefois la distraction élégante d’une vie d’oisif ou d’abbé pensionné, le privilège de quelques vocations extraordinaires ; c’est une profession, un état dont il faut vivre, et où règne comme partout une concurrence meurtrière, un encombrement désastreux. […] L’aisance a pénétré partout : l’ouvrier, le laboureur, sont mieux vêtus, mieux logés, mieux nourris qu’ils ne l’étaient il y a peu d’années encore. […] Il est, en effet, lyrique, invinciblement lyrique, et partout et toujours, et presque malgré lui, pour ainsi dire. […] Amédée Pommier a tenté bien des genres : l’ode, la satire, l’épître, le poëme, le sonnet, la fantaisie rhythmique, et partout il a laissé l’empreinte d’un talent vigoureux et robuste nourri de fortes études. […] On peut regarder Leconte de Lisle comme une des plus fortes individualités poétiques qui se soient produites dans cette dernière période : il a son cachet partout reconnaissable.
Voilà pour le sérieux ; l’agréable est pareil ; la fantaisie règne partout. […] Si loin qu’il aille, quelque objet qu’il touche, il ne voit partout dans l’univers que le nom et les traits de Stella. […] Le poëte est ici et partout coloriste et architecte. […] Shakspeare et les voyants n’ont pas des condensations de pensées plus énergiques, plus expressives, qui ressemblent mieux à l’inspiration, et Bacon en a partout de semblables. […] Nulle part ce n’est la spéculation qu’il goûte, partout c’est l’application.
Le goût de la vie, partout visible chez les artistes toscans, devait se rebeller sans cesse contre les sévérités du mysticisme. […] Mais elle est trop riche en œuvres d’art, trop baignée d’histoire et d’idées, et à elle en particulier peut s’appliquer l’épithète qu’en effet suggère partout l’Italie : l’inépuisable Toscane. […] C’est toute la sérénité de la campagne, mais nettoyée, si l’on peut dire, de son foisonnement, mais laissant transparaître partout le travail de l’artiste, son goût de la beauté modérée et raisonnable. […] Ceux-là, rien qu’en regardant, de la terrasse, les parterres créés par Le Nôtre entre les miroirs et jusqu’au canal de la Manche et au Vertugadin, subissent le charme du vieux goût français, qui voulait de l’ordre partout, même dans un paysage. […] S’il est exceptionnel que la correspondance des Montmorency et des Condé, conservée à Chantilly, nous mène en Afrique, en Europe, au contraire, elle nous entraîne un peu partout.
Partout et toujours l’obsession de la Bête humaine, c’est monotone. […] Homolle, éclipse les trouvailles qu’ont faites, un peu partout, hors du sanctuaire illustre, nos piocheurs et voyageurs athéniens. […] Sa place est marquée partout où il y a des hommes d’esprit, curieux de penser et de sentir. […] On dira plus tard que les « enfants du siècle » furent de grands historiens, parce qu’ils se plaisaient partout, hormis chez eux. […] Dans le même temps, les hiérons étaient partout mis à sac, par ordre de César.
Elle me confessait, à l’âge de quatorze ans, dans l’abandon et la non-surveillance des livres traînant partout, en la maison de ses père et mère — et qui avait fait que sa sœur avait lu, à six ans, Madame Bovary — avoir parcouru toute la littérature avancée des langues, française, russe, anglaise, allemande, italienne. […] * * * Maintenant, si le grand seigneur se marie, tout de suite, la maison s’augmente pour le service de la Dame : d’un Écuyer ; d’une Demoiselle suivante, d’une demoiselle suivante, dont la fonction est de faire honneur à la Dame, et de l’accompagner à la messe, aux visites, et partout où elle va ; d’une Femme de chambre, d’une femme de chambre qui doit savoir peigner, coiffer, habiller et ajuster une dame, suivant le bon air et sa qualité, savoir blanchir et empeser toutes sortes de linges et de gazes, savoir raccommoder les dentelles, savoir préparer un remède et le donner avec adresse ; d’un Valet de chambre, d’un valet de chambre qui, dans ce temps-là, était en général tailleur pour femmes, et qui devait prendre soin des habits de la Dame, et les mettre à la mode, quand ils n’y étaient plus, et tenir la porte de la chambre de la Dame, quand elle se lève ou se couche, et avoir beaucoup de discrétion dans ce qu’il peut voir ou entendre ; d’un Page, d’un Maître d’Hôtel, d’un Cuisinier, d’un Officier, d’une Servante de cuisine, de quatre Laquais, d’un Cocher, d’un Postillon, d’un Garçon de Cocher, de sept Chevaux de carrosse, de quatre Chevaux de selle, pour monter les officiers. […] Partout du monde demandant à être reconnu, quêtant derrière lui, le murmure de son nom. […] Partout des figures hostiles, des yeux me regardant de travers, des bouches chuchotant des choses méchantes… Oh, mais voici un de mes amis les plus intimes, qui se trouve là, par un hasard inexplicable, et auquel je demande à me reconduire… Et ne voilà-t-il pas que, sans me regarder, sans m’écouter, sans me répondre, il prend la taille d’une femme, se met à valser, et la salle s’agrandissant à chacun de ses tours de valse, il disparaît à la fin dans l’éloignement de la salle, devenue une salle à perte de vue, et où tout le monde a disparu à sa suite, et où dans l’effrayant vide, les lampes s’éteignent l’une après l’autre. […] Et c’est comme cela partout.
Le noble orgueil et la générosité ont pour terres natales le commandement ou l’indépendance ; partout ailleurs poussent comme des chardons l’égoïsme et le petit esprit. […] Aujourd’hui l’égalité partout répandue l’a chargé des arts serviles ; les progrès du luxe lui ont imposé la nécessité du gain ; l’établissement des grandes machines administratives l’a écarté de la politique et de la guerre. […] C’est un acteur qui partout est acteur, et qui, une fois hors de son théâtre, est un sot. […] La grande affaire de l’esprit humain, quelque voie qu’il prenne, est partout la connaissance des lois et des causes ; il n’est pas content tant qu’il n’a pas démêlé dans l’amas des événements épars les puissances permanentes et génératrices qui produisent et renouvellent le pêle-mêle changeant dont il est assailli.
Il va les quêter partout, en Italie, en France, dans les légendes populaires, dans les vieux classiques. […] Chaucer vous promène parmi les armures, les palais, les temples, et s’arrête devant chaque belle pièce : ici180 « l’oratoire et la chapelle de Vénus », « et la figure de Vénus elle-même » glorieuse à voir — nue et flottant sur la large mer — depuis le nombril jusqu’au bas toute couverte — de vagues vertes aussi brillantes que le verre, — ayant dans sa main droite une citole — et sur sa tête gracieuse à voir — une guirlande de roses fraîches, à la douce odeur — pendant qu’au-dessus de sa tête voltigent ses colombes » ; — 181 là-bas le temple de Mars, dans une forêt — où n’habite ni homme ni bête, — avec de vieux arbres noueux, rugueux, stériles, — aux souches pointues, et hideux à voir, — à travers lesquels couraient un bruissement et un frémissement, — comme si la tempête allait briser chaque branche. — Puis le temple lui-même sous un escarpement — tout entier bâti d’acier bruni et dont l’entrée — était longue, étroite, affreuse à regarder », — tandis que du dehors « venait un souffle si furieux — qu’il soulevait toutes les portes. « Nulle lumière, sauf celle du nord ; chaque pilier en fer luisant et gros comme une tonne ; la porte en diamant indestructible et barrée de fer solide en long et en travers : partout sur les murs les images du meurtre, et dans le sanctuaire « la statue de Mars sur un chariot, armé, l’air furieux et sombre, avec un loup debout devant lui à ses pieds, qui, les yeux rouges, mangeait la chair d’un homme. » Ne sont-ce point là des contrastes bien faits pour réveiller l’attention ? […] L’hôte met la paix partout, fait parler ou taire les gens, en homme qui a présidé longtemps une table d’auberge, et qui a mis souvent le holà entre les criards. […] On les trouvera dans Warton223 : des traducteurs par douzaines, qui importent les pauvretés de la littérature française et imitent des imitations ; des rimeurs de chroniques, les plus plats des hommes, et qu’on ne lit que parce qu’il faut prendre l’histoire partout, même chez les imbéciles ; des faiseurs et des faiseuses de poëmes didactiques, qui compilent des vers sur l’éducation des faucons, sur les armoiries, sur la chimie ; des rédacteurs de moralités qui inventent pour la centième fois le même songe, et se font enseigner par la déesse Sapience l’histoire universelle.
Et, lorsque du grand mont il atteignit le faîte, Lorsque son front perça le nuage de Dieu Qui couronnait d’éclairs la cime du haut lieu, L’encens brûla partout sur les autels de pierre, Et six cent mille Hébreux, courbés dans la poussière, À l’ombre du parfum par le soleil doré, Chantèrent d’une voix le cantique sacré ; Et les fils de Lévi, s’élevant sur la foule, Tels qu’un bois de cyprès sur le sable qui roule, Du peuple avec la harpe accompagnant les voix, Dirigeaient vers le ciel l’hymne du Roi des Rois. […] Ce brave homme, nommé Granchamp, avait suivi partout le chef de la famille dans les guerres et dans ses travaux de finances ; il avait été son écuyer dans les unes et son secrétaire dans les autres ; il était revenu d’Allemagne depuis peu de temps, apprendre à la mère et aux enfants les détails de la mort du maréchal, dont il avait reçu les derniers soupirs à Luzzelstein ; c’était un de ces fidèles serviteurs dont les modèles sont devenus trop rares en France, qui souffrent des malheurs de la famille et se réjouissent de ses joies, désirent qu’il se forme des mariages pour avoir à élever de jeunes maîtres, grondent les enfants et quelquefois les pères, s’exposent à la mort pour eux, les servent sans gages dans les révolutions, travaillent pour les nourrir, et, dans les temps prospères, les suivent et disent : « Voilà nos vignes », en revenant au château. […] Il fait lentement le tour du cercle et cherche partout un passage impossible. […] Et vous, ne profitez pas de ce que vous êtes quaker pour troubler tout, partout où vous êtes. — Vous parlez rarement, mais vous devriez ne parler jamais. — Vous jetez au milieu des actions des paroles qui sont comme des coups de couteau.
Elle est partout, parce qu’elle est nécessaire: c’est une domination intelligente et bonne. […] Il y jouissait des égards que son âge et la célébrité de l’auteur de Paul et Virginie lui assuraient partout. […] Il cherchait à distraire le pauvre Paul en le suivant partout où l’agitation du désespoir le poussait. […] Mais l’âme d’un amant retrouve partout les traces de l’objet aimé.
Ces colonies de nouveaux Messéniens, favoris des cours, hôtes des châteaux, suppliants des villes et des campagnes, semaient et entretenaient partout cette langue proscrite dans les bourreaux, amnistiée et aimée dans les victimes. […] Ses vers étaient la complainte redite partout de l’émigration. […] … partout ! partout !
Il ne paraît pas, en effet, que la morale ait été de tout temps ni partout nécessairement liée à la religion ; et n’aurait-on pas même le droit de dire que, dans l’antiquité classique, le stoïcisme, entre autres doctrines, ou l’épicurisme même, ne se sont « posés » qu’en « s’opposant » aux pratiques et aux superstitions du paganisme ? […] être pour d’autres âmes — Le calice de vaillance en quelque grande agonie, — Allumer de généreuses ardeurs, nourrir de pures amours, — Être la douce présence du bien partout diffus— Et dans sa diffusion toujours plus intense23 » ; — qui ne reconnaît là l’idée même du catholicisme ou de la catholicité, pour mieux dire, mêlée avec l’idée de la vertu du sacrifice ? […] On a reproché jadis, au spiritualisme officiel, — celui de Cousin et de Jouffroy, — qu’il voulait partout et à tout prix mettre de la morale. […] Faut-il donc mettre partout des Majuscules ou des Italiques ?
Nous sommes dans la nature, nous y sommes tantôt bien, tantôt mal, et croyez que ceux qui louent la nature d’avoir au printemps tapissé la terre de verd, couleur amie de nos yeux, sont des impertinens qui oublient que cette nature, dont ils veulent retrouver en tout et partout la bienfaisance, étend en hiver sur nos campagnes une grande couverture blanche qui blesse nos yeux, nous fait tournoyer la tête et nous expose à mourir glacés. […] — De tout temps et partout le mal engendra le bien, le bien inspira le mieux, le mieux produisit l’excellent ; à l’excellent succéda le bizarre, dont la famille fut innombrable. […] Partout décadence de la verve et de la poésie ; à mesure que l’esprit philosophique a fait des progrès, on cesse de cultiver ce qu’on méprise. […] Les maximes de Sénèque et de Tacite succédèrent partout aux descriptions animées, aux tableaux de Tite-Live et de Cicéron ; Fontenelle et La Motte à Bossuet et Fénelon.
Que sera-ce si quelques vrais petits-fils du Faust de Goethe veulent évoquer les Forces toutes-puissantes, et l’Esprit créateur, et l’Âme immense qui s’affirme partout dans la Nature ? […] Mais je crois que pour arriver à ce résultat, il faudrait que la métaphysique devînt quelque chose de singulièrement plus vivant et profond que les pauvretés misérables qu’on enseigne à peu près partout sous ce nom, et que la poésie ouvre et élargisse considérablement ses ailes ! […] Ce sont si peu là des imaginations en l’air, et cette hypothèse semble si bien être la plus admissible de toutes, que nous lui trouvons partout d’étonnantes justifications. […] Tous les grands artistes organisent, en effet, l’univers suivant le rythme qui leur est propre, et c’est en cela qu’ils sont créateurs, au même sens qu’on peut dire que Dieu est créateur, si on appelle Dieu la force permanente et éternelle qui organise durablement l’univers, qui maintient la loi d’attraction entre les astres qui évoluent dans l’infini du ciel, et qui empêche partout la vie de se décomposer et de se dissoudre.
Son regard proclame la bonté universelle et guette partout la vilenie. […] Rousseau, qui ne pense qu’avec ses instincts, rend cet hommage il la discipline intellectuelle, d’affecter partout il l’excès la rigueur du raisonnement. […] Si cet abandon est paisible, jouis des fruits que présente à ta main la rive qui s’offre et fuit sans cesse ; si les orages ou les ennuis te font désirer le terme, quitte la nacelle, il est partout sous toi60. […] Le Romantisme, qu’on considère son empreinte dans les idées, les sentiments, les mœurs, la littérature ou l’art, manifeste partout les instincts et le travail de la femme livrée à soi. […] La fadeur de ces romans (et qu’on y réfléchisse, c’est ce qui en fait aussi le manque de volupté) c’est l’absence de tout sentiment de fatalité, cette épaisse illusion partout présente, qu’il n’y a entre ces êtres et la félicité qu’un obstacle social et que cet obstacle est factice.
Il y a dans ses écrits une grande diffusion de talent, si je puis dire ; le talent, comme un air vif et subtil, y est disséminé partout, et ne s’y réfléchit guère avec splendeur et couleur à aucun endroit en particulier ; il craint de paraître viser à l’effet, il se méfie de l’emphase ; c’est tout au plus si par places il se permet des portraits proprement dits, tels que ceux du roi de Prusse Frédéric-Guillaume et de l’empereur Alexandre (pages 424-457), et encore il les fait alors, beaucoup plus fins et-spirituels que saillants et colorés.
Tacite a de grandes et d’admirables parties, mais il en a dans l’ordinaire de bien dures et de bien denses ; il veut mettre partout des profondeurs ; quand la pensée est si pressée d’intervenir à tout coup, les faits s’en accommodent comme ils peuvent, et ils sont véritablement à la gêne.
Hommes et Dieux, c’est le titre du premier livre qu’il publie, et ce titre est exact, non pas tant en effet parce qu’il y a placé, en commençant, la description de quelques grandes divinités antiques, la Vénus de Milo, Diane, Gérés et aussi Hélène, la déesse de beauté, mais parce que partout, dans les jugements de M. de Saint-Victor, dans les rangs qu’il assigne, dans les étages et comme les sphères d’admiration qu’il embrasse, respire et règne une véritable religion littéraire.
George Sand, Indiana (1832) On peut parler d’Indiana, quoiqu’il y ait déjà un certain nombre de semaines que le livre ait produit son effet et qu’il ait recueilli presque partout en abondance son contingent d’articles et d’éloges, son nombre d’acheteurs et de lecteurs, en un mot tout ce qui constitue la vogue.
Au lieu de signaler dans Lélia la véritable donnée génératrice, la pensée mi-partie saint-simonienne et mi-partie byronienne, au lieu d’y relever le côté original et senti, d’y blâmer le côté rebattu et déclamatoire, au lieu de saisir la filiation étroite de cette œuvre avec les précédentes de l’auteur, et d’apprécier cette Lélia au sein de marbre comme une sorte d’héroïne vengeresse de la pauvre Indiana, on a chicané sur une question de forme et d’école, on a reproché à l’écrivain l’abus du genre intime, comme s’il y avait le moindre rapport entre le genre intime et le ton presque partout dithyrambique, grandiose, symbolique ainsi qu’on l’a dit, et même par moments apocalyptique de ce poëme.
On en est aux regrets ; il faut se résigner, nous le croyons ; l’Horace et le Virgile, le Racine et le Despréaux, ces suprêmes et légitimes dictateurs qui couronnent et consolident une grande époque littéraire, manqueront à une époque brillante, mais diffuse, mais anarchique poétiquement et démocratique de prétentions et de concessions sur ce point comme partout ailleurs.
C’est en France encore (que les reviewers étrangers daignent le croire) que les ouvrages qu’on lui reproche de faire naître, sont le plus promptement, le plus finement critiqués raillés sinon par écrit toujours partout ailleurs, en causant, au coin d’une rue ou d’un salon, dans la moindre rencontre de gens qui à demi mot s’entendent.
On oublie ce que c’est à un haut degré que le talent, cette fertilité d’un esprit multiple qui ne dépend pas des formes, qui sait s’y faire place bientôt, et, après un court apprentissage du métier, être partout lui-même, à l’aise et souverain.
Il a la souplesse, l’esprit, la grâce, la couleur, l’imagination fleurie et la langueur mièvre, quand il veut, et même, quand il lui plaît, la précision, la force, et presque partout des rimes ingénieuses et belles.
partout est l’amour.
En résumé, la commedia dell’arte se retrouve partout sous sa forme première ; comme tous les arts, elle a sa période instinctive.
J’ai vu partout, ses traits multipliés, À l’eau, à l’huile, à la cire, à la colle.