Elle traverse à pied la ville entière : de lassitude, elle se jette dans un de ces tombereaux qui transportent les immondices des jardins. » Quelle destinée ! […] C’est un phénomène commun aux grandes villes, où l’on vient de toutes parts chercher la fortune, et aux lieux déserts, où l’on est sûr de trouver le repos et la liberté. […] Les villes de la Campanie lui marquent leur allégresse par des députations et par des sacrifices : cependant il jouait l’affliction ; il regrettait le péril dont il était délivré ; il pleurait. […] Sa vitesse rend les secours impraticables dans une ville telle que l’ancienne Rome, coupée de rues tortueuses, étroites, et d’une énorme longueur. […] Mytilène ; à Mécène, de jouir, dans la ville même, de l’oisiveté d’un asile éloigné.
Ainsi, dans les petites villes de nos provinces et dans nos campagnes les modalités des passions n’ont pas beaucoup changé depuis un siècle. […] Un homme des villes, un citadin. […] Mais cependant, demeuré petit bourgeois de Paris par son goût de la politique, de cette vie urbaine, uniquement urbaine, qui justement implique chez nous, même chez les petites gens des villes, « l’urbanité ». […] Elle est toujours de toutes les manières, virgo intacta, mais la bizarrerie que son « refoulement » communique à son allure fait que, dans sa petite ville, personne ne le veut croire. […] C’est la Bonifas qui prend le gouvernement de la ville, c’est elle qui, durant quatre longues années, tient tête aux Allemands.
. — Il vécut dans une petite ville qu’il détestait. — Il fut malheureux dans sa famille. — Il fut malheureux en amour. […] Il s’en va de ville en ville, passant par de rapides alternatives d’enthousiasme pour les paysages et de dégoût pour les habitants. […] Et c’est avec ce sens, c’est peut-être à cause de ce sens que le tableau a eu en Angleterre une fortune unique, qu’il a été promené de ville en ville et reproduit avec un succès énorme par la gravure. […] Mais, à ce qu’il semble, un grand mouvement, comme fut par exemple le mouvement romantique de 1830, aurait beaucoup de peine à se former et à se propager de ville en ville, arrêté qu’il serait sans doute, en presque tous les endroits, par des courants d’idées opposées ou par des influences locales. […] Il lui faut le clinquant et le cliquetis des villes modernes.
Au premier coup d’œil, on se sent dans une ville d’espèce unique, bâtie subitement et tout d’une pièce, comme une médaille d’apparat frappée à un seul exemplaire et tout exprès : sa forme est une chose à part, comme aussi son origine et son usage. […] Il n’y avait personne à la cour ni à la ville qui ne lui rendît des devoirs. […] Mais « tous les militaires, tous les gentilshommes des environs, toutes les dames de la ville », s’empressent à ses bals et célèbrent à l’envi sa grâce, sa politesse, son égalité208 ». […] « Il y avait à peu près une différence aussi sensible entre le ton, le langage de la cour et celui de la ville qu’entre Paris et les provinces. » (Comte de Tilly, Mémoires, I, 153.) […] Voltaire, Entretiens entre A, B, C, 15r Entretien. « Un régiment n’est point le prix des services, c’est le prix de la somme que les parents d’un jeune homme ont déposée pour qu’il aille, trois mois de l’année, tenir table ouverte dans une ville de province. » 210.
Les obus des Prussiens avaient mis en feu la ville d’Iéna, et, des plateaux où l’on avait combattu, on voyait des colonnes de flammes s’élever du sein de l’obscurité. Les obus des Français sillonnaient la ville de Weimar et la menaçaient d’un sort semblable. […] Les vainqueurs, disposant en maîtres de ces villes presque abandonnées, établissaient leurs magasins et leurs hôpitaux dans les églises et les lieux publics. […] La petite ville d’Eylau, située sur une légère éminence et surmontée d’une flèche gothique, était le seul point saillant du terrain. […] Puis, trouvant le système du blocus incomplet, il prenait pour le compléter les villes hanséatiques, Brême, Hambourg, Lubeck, et, comme si le lion n’avait pu se reposer qu’en dévorant de nouvelles proies, il y ajoutait le Valais, Florence, Rome, et trouvait étonnant que quelque part on pût s’offusquer de telles entreprises.
Je logeais dans un faubourg de la ville ; chaque soir, avant ou après dîner, Beyle arrivait. […] Et, tout rêvant ainsi, pauvre rêveur, voilà Que soudain, loin, bien loin, mon âme s’envola, Et d’objets en objets, dans sa course inconstante, Se prit aux longs discours que feu ma bonne tante Me tenait, tout enfant, durant nos soirs d’hiver, Dans ma ville natale, à Boulogne-sur-Mer. […] La première églogue, qui n’est guère que la troisième dans l’ordre chronologique, nous a dit dès l’enfance comment Tityre, qui n’est ici que Virgile lui-même, dut aller dans la grande ville, à Rome ; comment, présenté, par l’intervention de Mécène probablement, au maître déjà suprême, à celui qu’il appelle un Dieu, à Auguste, il fut remis en possession de son héritage, et put célébrer avec reconnaissance son bonheur, rendu plus sensible par la calamité universelle. […] Elle en sort et coule au pied de petites collines irrégulières qui sont couvertes de vignes ; puis, passé le château romantique qui porte aujourd’hui le nom de Valleggio, situé sur une éminence, elle descend à travers une longue vallée, et alors elle se répand dans la plaine en deux petits lacs, l’un au-dessus et l’autre juste au-dessous de la ville de Mantoue. […] En approchant de cette ville, il semble véritablement qu’on entre dans un autre climat ; des prairies marécageuses s’élève presque constamment une brume souvent fort épaisse.
Elle faisait la chronique de la cour, la chronique de la ville, la chronique de la littérature et du théâtre, la chronique de la province, la chronique de la campagne, la chronique des villes d’eaux, la chronique de la guerre, la chronique des crimes célèbres, la chronique de la mode, la chronique familière et de confidences personnelles— toutes les chroniques qu’on fait encore. […] Dans le chapitre de la Ville, il plaint les citadins qui « ignorent la nature, ses commencements, ses progrès, ses dons et ses largesses… Il n’y a si vil praticien qui, au fond de son étude sombre et enfumée… ne se préfère au laboureur qui jouit du ciel… » Tout ce que développeront un jour Rousseau, Bernardin, Chateaubriand et Sand n’est-il pas enclos dans ces deux brèves et charmantes pensées : « Il y a des lieux qu’on admire ; il y en a d’autres qui touchent et où l’on aimerait à vivre Il me semble que l’on dépend des lieux pour l’esprit, l’humeur, la passion, le goût et les sentiments. » L’auteur des Caractères était essentiellement de ces esprits ouverts, « vacants » et inquiets, révoltés contre le présent, ce qui donne une bonne posture dans l’avenir ; de ces âmes qui sentent beaucoup et pressentent plus encore, par un désir de rester en communion avec les hommes qui viendront, et par une sympathie anticipée pour les formes futures de la pensée et de la vie humaine. […] Pendant la Révolution, il se tapit à Villeneuve-sur-Yonne, petite ville de Bourgogne, tapie elle-même dans un gai paysage, peuplée de bonnes gens d’humeur douce, et qui, comme la plupart des petites villes et des villages de France, traversa la crise révolutionnaire sans s’en apercevoir. […] Ses causeries du Journal nous le montrent baguenaudant à travers sa bonne ville, se mêlant volontiers au populaire, attendri et frondeur, excusant les misérables, sévère aux bourgeois et aux politiciens, paternel aux jeunes gens, évangélique jusqu’à la plus noble imprudence, et conciliant cet évangélisme avec le culte du grand Empereur, qui n’est, chez lui, que le culte de l’effort et de la volonté héroïque ; saluant un vague bon Dieu, célébrant le printemps et sa mie, se racontant lui-même avec une bonhomie charmante ; d’ailleurs artiste toujours soigneux, mais, autant qu’artiste, brave homme.
La ville était bâtie en pierre rose, qui la faisait paraître couleur de chair, et cette pierre est remplacée, à l’heure présente, par de la brique et de la tuile de Marseille d’une horrible couleur rouge de Saturne, rouge vilainement orangé. […] Du bateau que j’ai pris pour aller à Paris, je vois battre outrageusement, par des sergents de ville, de pauvres diables d’inoffensifs, et leurs chapeaux voler du quai sur la berge de la Seine. Rien, passé la Place de la Concorde, rien à l’Hôtel de Ville, seulement rue de Rivoli, des figures de révolution que chargent, de temps en temps, les sergents de ville, les poursuivant dans les petites rues autour des Halles. […] Et il me semble qu’un jour, en ce cimetière aux portes de la ville, où notre ami repose, quelque lecteur, encore sous l’hallucination attendrie et pieuse de sa lecture, cherchera distraitement aux alentours de la tombe de l’illustre écrivain, la pierre de Madame Bovary. […] Ce monument d’art, le comité de souscription l’offre par mon intermédiaire à la ville de Rouen, et le remet entre les mains de son maire.
Il part seul ; lui, il n’a d’autre but que de voir et de sentir, de s’inonder de lumière, de se repaître de la couleur des lieux, de l’aspect général des villes et des campagnes, de se pénétrer de ce ciel si calme et si profond, de contempler avec une âme harmonieuse tout ce qui vit, nature et hommes. […] Non pas la ville même, trop souvent les chaleurs y accablent, et les gens y révoltent : « Quel peuple abandonné dans ses allures, dans ses paroles, dans ses mœurs ! […] » Et il sortit pour parcourir la ville. […] Il revint le jeudi de grand matin à la ville, par le faubourg et la rue Saint-Honoré, de compagnie avec M.
Elle a fait de Rome, vide de son pontife souverain, une seconde ville de France, un fief impérial pour un roi de Rome, un département français : dénomination humiliante et barbare qui rappelait ces temps où un marchand vénitien s’appelait duc d’Athènes ! […] Les papes, humainement considérés, sont une dualité dans un même homme : comme pontifes, ils représentent un principe religieux aussi durable que la foi qui s’attache à leur mission surnaturelle ; comme souverains, ils représentent un prince électif possédant de droit immémorial la ville et l’État romain au centre de l’Italie. […] d’un préfet français à Rome devenue seconde ville de France ? […] Les nationalités diverses de l’Italie respectées comme les vérités du sol ; Les constitutions intérieures de chacune de ces nationalités laissées au libre arbitre des divers États, et reliées seulement par une diète italique à une constitution générale de toute l’Italie ; La Sicile et Naples, unies ou séparées, fournissant à la confédération leur contingent de députés et au besoin de subsides et de troupes remis au pouvoir exécutif extérieur de la patrie italienne ; Rome, livrée à son propre arbitre, réglant sa constitution elle-même selon les besoins de son administration temporelle et les convenances de son pontificat spirituel ; aucune main armée, profane et étrangère, interposée entre les souverains et les peuples, théocratiques, monarchiques ou républicains, à leur gré ; Rome capitale des capitales d’Italie, siége de la diète italique, ou bien une capitale fédérale alternative ; Florence, souveraine d’elle-même, monarchie, duché ou république, se gouvernant selon son génie, ou dans l’activité de ses Médicis, ou par le patriotisme de ses grands citoyens, ou par la douceur de son réformateur Léopold ; Turin, rentré dans ses limites, monarchie militaire, sentinelle de l’Italie septentrionale, bouclier de la Péninsule au nord, se désarmant au midi pour ne pas opprimer ce qu’elle protége, s’interdisant ses alliances séparées et suspectes avec l’Angleterre, offrant ses généraux et ses soldats à la défense de la patrie fédérale ; La Lombardie, principauté ou république, indépendante du Piémont, se modelant pour son organisation en cantons lombards, semblable à ces cantons helvétiques dont ce pays a le sol et les mœurs ; Venise, ville hanséatique sous la double garantie de l’Allemagne et de l’Italie, reprenant sous sa république et sous ses doges non plus sa place militante et conquérante que la marine de l’Europe ne lui laisse plus, mais sa place commerciale et artistique que son génie, plus oriental qu’italien, lui assure ; ses provinces de terre ferme neutralisées comme Venise elle-même, et constituées ainsi pour la paix, laissant une zone de sécurité et d’inoffensivité inviolables entre le Tyrol et l’Italie : Sous le drapeau d’une neutralité européenne, de nouvelles guerres ne sont nullement nécessaires pour une constitution semblable de l’Italie.
Les moyens d’exécution n’ont guère permis aux œuvres de Wagner de se répandre beaucoup dans nos villes de province. […] Dans les villes d’Allemagne, un seul et unique théâtre est forcé de cultiver tous les genres, opéra, tragédie, comédie, opérette, etc. ; la quantité remplace la qualité. […] Il dépense des millions tous les ans en achats de tableaux et de sculptures et en créations et dotations de musées, et toujours on nous ressasse les oreilles de l’influence sur le goût et sur la culture du peuple que ces choses doivent exercer ; il n’en est rien cependant, — « lorsque l’art allemand se releva de sa profonde décadence à la fin du siècle passé, il n’y avait point de musées ; aujourd’hui que chaque ville en possède, la peinture allemande tombe dans la plus absolue inanité… Pourquoi du reste l’état n’achète-t-il pas des romans, et ne commande-t-il pas des valses ? […] On citera les chefs d’orchestre Joseph Dupont qui diffusa la musique de Wagner par les Concerts populaires (créés par Adolphe Samuel) et Hans Richter qui dirigea Lohengrin en 1870 à la Monnaie et s’installa dans la ville.
Misérable chanteur errant de ville en ville, J’ai connu les mépris et la haine servile Et jamais en mon Ciel l’Espérance n’a lui. […] Le poète contemplait la ville endormie ; elle lui paraissait « hantée par des souvenirs d’autrefois » rien ne dissipait son ennui. […] Il quitte sa chambre, il quitte la ville et, « pèlerin maudit du Doute et de l’Amour », descend le long de la chute calme d’un fleuve vers le calme frissonnant de la forêt.
GOULU, [Jean] Général de l’Ordre des Feuillans, né à Paris en 1576, mort dans la même ville en 1629.
Ses différens Mémoires sur les objets les plus intéressans de l'Anatomie, de la Physiologie, de la Thérapeutique ; sur l'établissement de la Société Royale de Médecine que le Roi vient de former ; sur les inconvéniens des cimetieres dans les Villes, &c. n'offriront sans doute rien de piquant à la curiosité des Esprits légers & frivoles ; mais la reconnoissance éclairée du vrai Citoyen, dédommagera M. de Vicq. de la privation de ces sortes de suffrages que le Savant utile doit compter pour rien.
L’ouvrage était censé se vendre à Amstelredam (Amsterdam), à l’enseigne des trois Vertus couronnées d’amaranthe (Foi, Espérance, Charité), chez deux imprimeurs désignés sous des noms grecs tels qu’aurait pu les forger Du Bartas ; voici ces noms bizarres : Aleithinosgraphe de Cléarétimélée, et Graphexechon de Pistariste ; comme qui dirait : Écrivain-véridique de la ville de Gloire-et-Vertu-Soin, et Secrétaire-émérite de la ville de Haute-Probité. […] Quatre ans après, à Nérac, pendant que la Cour huguenote est là comme dans son petit Paris et dans son lieu de délices, la guerre continuant aux alentours, Rosny qui veut s’y mêler, et qui voit que le roi de Navarre a défendu de sortir de la ville à cheval, se remettra à ce premier métier de fantassin et ira, parmi les vignes et les haies, faire le coup d’arquebuse avec les plus simples soldats.
Après une nuit sans sommeil, il courut d’abord au Forum, et il employa plusieurs mois à se familiariser avec ces lieux célèbres : Ce fut à Rome, le 15 octobre 1764, dit-il, comme j’étais assis à rêver au milieu des ruines du Capitole, pendant que les moines déchaussés étaient à chanter vêpres dans le temple de Jupiter, que tout d’un coup l’idée d’écrire la décadence et la chute de la Ville éternelle se présenta pour la première fois à mon esprit. Mais son plan se bornait d’abord au déclin de la ville même plutôt qu’à celui de l’Empire, et ce ne furent que ses méditations et ses lectures ultérieures qui élargirent son cadre et qui lui donnèrent tout son sujet. […] Quant à la ville même, après l’avoir vue en toutes saisons, aux heures de coquetterie et de glorieux printemps comme aux heures d’isolement et de retraite d’hiver, Gibbon déclare que son goût pour elle n’a point faibli, et il le dit en des termes agréables, comme tous ceux dont sa correspondance est semée : De ma situation ici, je n’ai pas grand-chose de nouveau à dire, excepté une très rassurante et singulière vérité, c’est que ma passion pour ma femme ou maîtresse, Fanny Lausanne, n’est point attiédie par la satiété et par une possession de deux ans.
Le canal qui avait quelque temps arrêté l’année ayant été traversé à gué, le comte d’Artois, frère du roi, plein de vaillance, se porta en avant, renversant tout ce qu’il rencontrait ; et, entraînant avec lui par émulation l’élite des chevaliers du Temple et nombre de braves seigneurs, il se lança jusque dans la ville de la Massoure où la résistance l’attendait et où il trouva la mort. […] Pour se mieux assurer de l’exécution du traité et aussi pour rendre courage aux chrétiens de Syrie, le roi s’en va à la ville d’Acre. […] [NdA] Le conseil général de la Haute-Marne, dans sa séance du 25 août dernier (1853), a décidé qu’une statue serait érigée par souscription à la mémoire du sire de Joinville, sur la principale place de la ville de ce nom.
Son arrivée fut un événement ; la Cour et la ville la fêtèrent à l’envi ; elle était la lionne du moment, le sujet de conversation à la mode ; elle faisait concurrence au célèbre Wilkes dont le procès se jugeait dans le même temps. […] Sans le vouloir, elle passe à la Cour, a la ville, chez l’étranger, et dans la République des Lettres pour une des premières femmes de sa nation et de son siècle. […] Pomme (un médecin en renom pour le traitement des maladies nerveuses et des vapeurs), de qui elle attend sa guérison, et qui habite dans cette ville, l’ont déterminée à s’y établir pour y passer l’hiver.
Pour le reprendre à ses origines plus positives, il était né en 1773 à Genève, et avait fait de bonnes études au collège de sa ville natale. […] C’est que le père de Sismondi, pendant la révolution, s’était conduit d’une manière qui avait choqué ; « il allait vendre lui-même son lait à la ville ! […] Sismondi, qui peut bien être au fond du même avis, répond en l’excusant (25 juin 1807) : « Sans doute, Madame, moi aussi j’aurais ardemment désiré que Mme de Staël eût assez de fermeté dans le caractère pour renoncer complètement à Paris et ne faire plus aucune démarche pour s’en approcher ; mais elle était attirée vers cette ville, qui est sa patrie, par des liens bien plus forts que ceux de la société.
Ce n’est ni la pieuse et sublime mélancolie du Penseroso s’égarant de nuit, tout en larmes, sous les cloîtres gothiques et les arceaux solitaires ; ni une charge vigoureuse dans le ton de Regnier sur les orgies nocturnes, les allées obscures et les escaliers en limaçon de la Cité ; ni une douce et onctueuse poésie de famille et de coin du feu, comme en ont su faire La Fontaine et Ducis ; c’est Damon, ce grand auteur, qui fait ses adieux à la ville, d’après Juvénal ; c’est une autre satire sur les embarras des rues de Paris ; c’est encore une raillerie fine et saine des mauvais rimeurs qui fourmillaient alors et avaient usurpé une grande réputation à la ville et à la cour. […] Les voici : c’est dans la première épître à Sa Majesté : Et nos voisins frustrés de ces tributs serviles Que payoit à leur art le luxe de nos villes.
Il suffisait dans chaque ville de deux ou trois jeunes imaginations un peu vives pour donner l’éveil et sonner le tocsin littéraire. […] Le lendemain était jour de marché à la ville, ce que n’annonçait que trop bien l’air affairé des habitants de la ferme, qui hâtaient les préparatifs du départ. […] Le maçon Abraham Knupfer chante, la truelle à la main, dans les airs échafaudé, si haut que, lisant les vers gothiques du bourdon, il nivelle de ses pieds et l’église aux trente arcs-boutants et la ville aux trente églises.
Il étendit la gratuité, amena même plus de six mille communes à voter la gratuité absolue, créa dix mille écoles nouvelles ; fonda les cours d’adultes, les bibliothèques scolaires, la caisse des écoles ; réforma les études dans les écoles normales d’instituteurs ; essaya d’accommoder l’enseignement aux milieux et aux régions ; introduisit des notions industrielles dans les écoles de villes, agricoles dans les écoles de campagne ; mit un peu de maternité dans les salles d’asile ; améliora notablement les traitements des instituteurs et des institutrices… Je m’arrête avant la fin de l’énumération et vous prie de considérer, Messieurs, que ce n’est point ma faute si l’abondance des œuvres de M. […] L’industrie moderne vit autant de science et d’art que de procédés traditionnels : travaillons donc à développer l’esprit, à épurer le goût de nos futurs industriels ». — Et c’est pourquoi il transforma les collèges classiques des petites villes en « collèges spéciaux », et surtout il constitua cet « enseignement moderne », si évidemment nécessaire dans notre démocratie, et dont on arrivera, espérons-le, à trouver la forme convenable. […] Duruy. — Et c’est pourquoi, préoccupé, ici comme ailleurs, de l’unité morale du pays, et pour atténuer les dissentiments que la différence des éducations apporte dans tant de ménages français, il fonda, à la Sorbonne et dans les grandes villes, ces cours de jeunes filles qui, depuis, ont été agrandis en lycées.
Au siège d’Orléans, étant dans la ville, et informée par Dunois qu’un corps anglais commandé par Falstoff s’approchait pour secourir les assiégeants, elle en fut toute réjouie, et, craignant qu’on ne l’en avertît point à temps pour l’empêcher d’aller à la rencontre, elle dit à Dunois : Bâtard, bâtard au nom de Dieu (elle put bien dire : Par mon martin, mais le témoin qui dépose du fait aura jugé le mot trop peu noble), je te commande que, tantôt que tu sauras la venue dudit Falstoff, tu me le fasses savoir ; car s’il passe sans que je le sache, je te ferai couper la tête. […] Elle écrit aux villes d’ouvrir leurs portes à la Pucelle, sur le ton d’un chef de guerre et d’un envoyé d’en haut ; elle fait des sommations au duc de Bedford, au duc de Bourgogne, « de par le roi du ciel, mon droiturier et souverain Seigneur », comme elle l’appelle. […] Encore une fois, je crois entrevoir là une Jeanne d’Arc primitive, possédée de son démon ou génie (nommez-le comme vous voudrez), mais de son génie accoutré à la mode du temps, la vraie Pucelle en personne, sans rien de fade ni de doucereux, gaie, fière, un peu rude, jurant par son bâton et en usant au besoin, un peu exaltée et enivrée de son rôle, ne doutant de rien, disant : Moi, c’est la voix de Dieu, parlant et écrivant de par le Dieu du ciel aux princes, aux seigneurs, aux bourgeois des villes, aux hérétiques des pays lointains, disposée à trancher dans les questions d’orthodoxie et de chrétienté pour peu qu’on lui laissât le temps d’écouter ses voix.
Gourville s’en alla donc avec des pouvoirs secrets ; il trouva moyen d’entrer dans la ville sous prétexte de retirer les meubles de M. de La Rochefoucauld : un reste de maître d’hôtel revenait à point pour cacher l’ambassadeur. […] Tout se passe comme il l’a prévu, et il a la satisfaction de faire accepter l’amnistie étroite : « Duretête fut arrêté peu après, roué et mis en quartiers sur les portes de la ville ; on peut dire que cet homme avait maîtrisé Bordeaux, et, pendant un temps, maintenu le parti des princes. » À son second retour de Bordeaux, Gourville s’arrête en passant à Verteuil, où était M. de La Rochefoucauld, et il le réjouit fort du récit de son bonheur et de ses aventures. […] Le jour de son arrivée, il soupe au quartier du marquis d’Humières, qu’il trouve servi en vaisselle d’argent comme à la ville ; c’était le premier qui eût donné en temps de guerre ce ruineux exemple.
Que l’on joigne à l’image de tous ces êtres celle des lieux où ils vivent, des chambres, des salons, des cabinets de travail, des salles de spectacle, des échoppes, des magasins, des galetas, des bouges, des ateliers ; celle des rues qui relient ces demeures, de l’avenue de l’Opéra aux boulevards extérieurs, des ponts de la Seine aux buttes de Passy, des ruelles de Plassans aux routes du Coron ; celle enfin des paysages qui enclosent ces villes, les sèches arêtes de la Provence, les plaines blêmes du Nord, les efflorescences du Paradou, les déferlements des marées normandes, l’on aura dans une dizaine de volumes un large ensemble de faits humains et physiques reproduisant en abrégé presque toute la complexité d’un pays en un temps. […] Depuis le père Rougon qui, par un sourd travail de mine, édifie la fortune des siens, jusqu’à l’abbé Faujas conquérant Plassans, d’Aristide Saccard, qui démolit une ville, et accumule des millions, à Octave Mouret qui, par l’adultère, par le mariage, par l’incessante exploitation de la femme, écrase Paris de ses magasins, tous les grands hommes du romancier sont robustes, guissants, actifs sans compter, acharnés en besogne, s’acquittant dans le monde de leur tâche de force vive, résumés en ce colossal Eugène Rougon qui, solide et dur des épaules à l’âme, a la sourde tension d’une machine sous vapeur. […] Enfin, il a conçu le premier, sans la réaliser, malheureusement, la grande idée que le roman ne devait pas être une étude individuelle, mais bien une vue d’ensemble où passerait la foule, où s’étalerait toute une époque, et qui, décentralisé et indéfini, engloberait tout un peuple, dans un temps et toute une ville.
L’an 1129, sous le règne de Louis VI, un feu du ciel tomba sur la ville de Paris, il dévorait les entrailles et l’on périssait de la mort la plus cruelle. […] J’oubliais de dire que la partie la plus enfoncée montre l’intérieur d’une ville et quelques édifices particuliers. […] Je trouve fort bon et l’hôpital et le massif et l’égout ; mais quand vous m’exposerez ensuite à la porte de cet hôpital, sur ce parvis, dans le voisinage de cet égout, au milieu de la plus vile populace, parmi les gueux, le gouverneur de la ville richement vêtu, chamarré de cordons, sa femme en beau satin blanc, je ne pourrai m’empêcher de vous dire : Monsieur Doyen, et les convenances ?
La ville est fondée. La fondation de toute ville doit être consommée par un fratricide ; au fond de toutes les substructions solides, il y a le sang de deux frères. » Et à la même heure un prophète d’Israël, captif, qui a tout vu de Babylone, prononce ces paroles : Ainsi les nations s’exténuent pour le vide ; Et les peuples se fatiguent au profit du feu.
Madame de Sévigné nous étale les hommages dont elle est l’objet, dans une lettre du 17 mai : « Madame de Montespan est à Bourbon, où M. de La Vallière a fait donné ordre qu’on la vint haranguer de toutes les villes de son gouvernement : elle ne l’a point voulu, Elle a fait douze lits à l’hôpital ; elle a donné beaucoup d’argent ; elle a enrichi les capucins ; elle souffre les visites avec civilité. […] Il se rend au camp devant Condé, le 21 avril, et prend cette ville le 28.
Le rire roula vers les groupes et les dialogues populaires, vers les chariots pleins de gestes moqueurs et de huées joviales, qui ramenaient les buveurs et les vendangeurs à la ville ; les larmes grossirent la source d’émotions et de commémorations douloureuses formée par les adorateurs exaltés du dieu, et d’où la tragédie allait naître. […] Phrynicos avait mis en scène l’horrible désastre de Milet, l’alliée et la sœur d’Athènes ; il avait montré la ville pillée et incendiée par les Perses, ses défenseurs massacrés, l’oracle menaçant de Delphes accompli : « Les femmes de Milet laveront les pieds de beaucoup d’hommes à la longue chevelure. » Le peuple pleura à ce spectacle navrant ; mais, le lendemain, les yeux essuyés, il s’irrita contre le poète qui, par ces larmes brûlantes, avait ravivé sa plaie domestique ; il condamna Phrynicos à une amende de dix mines et interdit à jamais son drame.
Aussi la carte représente-t-elle trois rivières, qui portent ces trois noms, & sur lesquelles sont situées trois villes nommées Tendre ; Tendre sur Inclination, Tendre sur Estime, & Tendre sur Reconnoissance. […] Autant elles étoient utiles autrefois, autant peuvent-elles l’être encore, pourvu qu’elles ne soient pas trop multipliées, & qu’il n’y en ait que dans les grandes villes.
La femme aimée par le petit Triptolème de Mme Haller, préfère la ville à la campagne, quand lui, naturellement, le Triptolème, préfère la campagne à la ville.
Car César avait vu pour la Rome politique ce qu’on a vu seulement avec netteté depuis la fondation de la Rome chrétienne : c’est que, pour la ville prédestinée, il ne s’agissait plus d’être le point de départ de conquêtes nouvelles, mais un centre de gouvernement. […] La persistance des familles romaines dans leur dévouement quand même à la ville qui se proclamait éternelle empêchait ces États divers de l’attaquer jamais, sinon quand elle était en proie à des troubles !
» — Théophile Gautier a répondu à Bocage, qui lui demandait son sentiment : « Je n’ai pas dormi. » — Le sculpteur Auguste Préault, qui assistait aussi à celte lecture, a résumé son opinion de la manière suivante : « S'il y avait des prix de Rome pour la tragédie, l’auteur partirait demain pour la Ville éternelle. » 9.
S’il nous parle des campagnes, c’est pour les louer, et des villes, pour les flétrir.
Benserade, [Isaac de] de l’Académie Françoise, né à Lyons, petite ville de la Haute-Normandie, en 1612, mort à Paris en 1691.
Toi qui peux prendre ce loisir, Fuis le tumulte de la ville ; Et si tu veux estre tranquille, Ton ame ne sauroit choisir Un plus délicieux asile….
Titon du Tillet, [Evrard] Commissaire Provincial des Guerres, de plusieurs Académies de Province & des Pays étrangers, né à Paris en 1677, mort dans la même ville en 1762.
Ces sortes de spectacles parurent si beaux dans ces siècles ignorants, que l’on en fit les principaux ornements des réceptions des princes, quand ils entraient dans les villes ; et comme on chantait noël, noël, au lieu des cris de vive le roi, on représentait dans les rues la Samaritaine, le Mauvais Riche, la Conception de la sainte Vierge, la Passion de Jésus-Christ, et plusieurs autres mystères, pour les entrées des rois.
Le roi et sa suite occupent tout un côté du tableau ; la Ville et ses officiers occupent l’autre côté.
Il prend pour lieu de la scène ce qu’il y a de moins poétique au monde, une petite ville, et dans cette petite ville, une auberge. […] On lui répond que c’est la tête d’un criminel d’Etat, qui a pillé la ville en 1616. […] Ils ont quitté le même jour leur petite ville pour chercher fortune dans la capitale. […] » Et Antoine leur dit doucement : « A la grande ville, dans la vie. » « Bonne chance », crièrent-ils de nouveau. « En avant, et bon courage ! […] Suivons Antoine, qui s’exile d’Ostrau et se dirige, le cœur léger, vers la grand’ ville.
En vain, un témoignage qui a force d’oracle lui confère la dignité d’une généalogie plus mémorable encore en vain, Hugo lui-même consacre … Méry, le poète charmant Que Marseille la Grecque, heureuse et noble ville, Blonde fille d’
Charron, [Pierre] Théologal de la Cathédrale de Condom, né à Paris en 1541, mort subitement dans une rue de la même ville, en 1603 ; génie profond & facile qui tenoit de celui de Montagne, son ami.
COLLETET, [Guillaume] Avocat au Conseil & au Parlement, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1598, mort dans la même ville en 1659 ; Poëte sans imagination, sans goût, sans élocution, & cependant un de ceux que le Cardinal de Richelieu faisoit travailler pour le Théatre.
Cet homme ne voyoit rien de si beau que la vie pastorale ; c’est pourquoi, sans sortir de la ville, il chercha à contenter la bizarrerie de son goût pour les champs.
., à Genève, peut leur être très-utile, ainsi que les Opérations des changes des principales villes de l’Europe, Lyon, in-8°. 1765.
Je me souviens qu’à l’âge de ces enfants, mes camarades et moi, nous pensâmes démolir un des bastions de ma ville, et passer les vacances de la semaine sainte en prison.
Un peintre, et encore plus un poëte, qui tient toujours une grande place dans son imagination, et qui lui-même est encore souvent un homme de ce caractere d’esprit violent, pour lequel il n’est point de personnes indifferentes, se figure qu’une grande ville, qu’un roïaume entier n’est peuplé que d’envieux ou d’adorateurs de son mérite.
» La brèche franchie, et une fois dans la place, sur un léger signe du commandant Bedeau, il s’enfonce avec son peloton dans une petite rue de la ville où il y a une barricade à enlever ; puis c’est une autre rue qu’il faut prendre maison par maison ; chaque nouvel assaut lui réussit ; pas même une blessure. […] Trois semaines après, par une péripétie qui se rencontrera plus d’une fois dans sa carrière et qui en est, si l’on y prend garde, la mauvaise étoile et comme le guignon dominant, dans un camp perdu, loin de toute ville, il était saisi du mal qui sera son ennemi familier, le choléra le terrassait : « Ô mon Dieu, comme je regrettais les balles de Constantine ! […] Il y a une mosaïque (car on est, à Orléansville, sur une ancienne ville romaine), une mosaïque admirable, qui servait d’enseigne au tombeau de saint Reparatus : « Je veux, dit-il, dans un sentiment de Génie du christianisme que nous lui retrouverons plus tard, je veux faire bâtir l’église chrétienne au-dessus. […] Le général Saint-Arnaud arrive en congé à Paris, tout juste à temps pour assister à la révolution de Février (1848), Il y court quelques dangers du côté des quais, et est retenu quelque temps prisonnier à l’Hôtel de ville. […] Le feu a dévoré le septième de la ville de Varna, et les flammes, à plusieurs reprises, sont venues lécher les murs de nos poudrières.
Au retour de Novilars, il fréquenta à Besançon les cours de l’École centrale ; dès 1797, il était adjoint au bibliothécaire de la ville, avec de petits appointements qui lui permirent quelque indépendance. […] Weiss, cet ami d’enfance, bibliographe comme Nodier, et, qui plus est, homme d’imagination comme lui, l’un des derniers de cette franche et docte race provinciale à la façon du xvie siècle, héritier direct des Grosley et des Boisot, l’excellent Weiss est resté dans sa ville natale comme un exemplaire déposé de la vie première et de l’âme de son ami, un exemplaire sans les arabesques et les dorures, mais avec les corrections à la main, avec les marges entières précieuses, et ce qu’on appelle en bibliographie les témoins. […] Séjournant en Suisse et dans une sorte d’exil commandé, à ce qu’il semble, par quelque passion malheureuse, il publia à Verdun, en 1777, les Aventures du jeune d’Olban qui finissent à la Werther par un coup de pistolet, et l’année suivante il publia encore, dans la même ville, un volume d’Élégies alsaciennes de plus de sentiment et d’exaltation que d’harmonie et de facture ; on y lit cette rustique approbation signée du bailli du lieu : Permis d’imprimer les Élégies ci-devant. […] Mais ces grands chemins, c’est-à-dire les admirations légitimes et consacrées, à mesure qu’on avance, on ne les évite pas impunément ; tout ce qui compte y a passé, et l’on y doit passer à son tour : ce sont les voies sacrées qui mènent à la Ville éternelle, au rendez-vous universel de la gloire et de l’estime humaine. […] Accusé d’avoir pris part à l’évasion de Bourmont, il s’évada lui-même de la ville, et n’y revint qu’après qu’un jugement rendu l’eut mis à l’abri.
… Je vivais heureuse de mon sort, aimée, jeune, riche, honnête et belle ; je suis maintenant avilie, misérable, malheureuse… Mon père allait assister à quelque tournoi dans la ville de Bayonne ; parmi les chevaliers qui venaient pour y figurer, soit qu’Amour me le fît ainsi apparaître, soit que sa valeur éclatât d’elle-même en lui, le seul Zerbin me sembla digne de louange ; c’était le fils du grand roi d’Écosse, « Pour lequel, après qu’il eut donné dans la lice des preuves merveilleuses de sa chevalerie, je me sentis prise d’amour, et je ne m’aperçus que trop tard que je n’étais plus à moi-même ; et, malgré tout ce que je souffre pour lui, je ne puis m’arracher de l’esprit que je n’avais pas mal placé mon cœur, mais que je l’avais donné au plus digne et au plus beau des paladins qui soit sur la terre. » Elle raconte comment ils s’aimèrent. […] Une grande fête religieuse d’été, fête pour laquelle les seigneurs italiens reviennent toujours à la ville, força la comtesse Léna à rentrer pour quelques semaines dans son palais de Venise. […] Le portique, assez vaste pour contenir une foule de clients ; l’escalier de marbre blanc à rampes moulées ; la salle des gardes, presque aussi longue et aussi large que le palais lui-même ; la tribune haute qui régnait sous les corniches ; les fresques poudreuses qui décoraient le sombre plafond ; les statues de nobles Vénitiens sous leur armure, qui contemplaient les passants du fond de leurs niches autour de la salle ; le parvis négligé et humide de cette salle ; les volées de colombes qui s’y abattaient librement par les fenêtres ouvertes ; le vent de mer qui faisait tinter ces vitres, mal attachées aux châssis de plomb ; enfin le léger et mélancolique clapotement des petites vagues du canal contre les marches extérieures de l’escalier : tout cela donnait au palais de Léna une apparence et comme une odeur de sépulcre, qui imposait à tous les sens une certaine langueur molle, le caractère de la ville et des habitants. […] Seulement nous n’étions plus mollement accoudés, pour l’entendre, sous une grotte sonore rafraîchie par un jet d’eau : mais le soir, à l’heure où la gondole remplace la calèche dans les lagunes de Venise, nous laissions le gondolier louvoyer à son caprice entre les îles, aux dômes dorés par le soleil couchant, qui se détachent comme des faubourgs à l’ancre de la ville, à l’embouchure de la vaste mer ; et, à demi couchés sur les bancs, au branle de la barque, nous demandions au professeur un chant de poète pour compléter toute cette poésie du soir à Venise. […] Une lune aussi resplendissante que celle où Astolphe était allé chercher la raison de Roland, illuminait de jour la ville et les collines.
Montaigne a dit jadis : Je suis Français par Paris, et s’il pensait ainsi il y a trois siècles, que serait-ce depuis que l’on a vu réunies tant de personnes d’esprit dans une même ville, et tant de personnes accoutumées à se servir de cet esprit pour les plaisirs de la conversation ? […] Le séjour à quarante lieues de la capitale, en contraste avec tous les avantages que réunit la plus agréable ville du monde, fait faiblir à la longue la plupart des exilés, habitués dès leur enfance aux charmes de la vie de Paris. […] Certes, pour toute autre âme que la sienne, ce n’était pas une bien tragique rigueur du sort qu’une résidence plus ou moins contrainte dans le château de sa famille, auprès d’un père adoré et d’enfants chéris, au sein de la plus pittoresque contrée de l’Europe, au bord du lac qui roule autant de poésies que de vagues, au pied des jardins de Coppet, entre Lausanne et Genève, deux villes habitées et visitées par l’élite des voyageurs lettrés ou illustres de toute l’Europe ; consolée dans sa propre patrie par toutes les délices de l’opulence et par tous les charmes d’une grande hospitalité ! […] Est-ce petitesse d’un esprit si vaste d’ailleurs, mais qui s’est localisé dans les habitudes d’une seule ville ? […] Les femmes surtout, qui sont destinées à soutenir et à récompenser l’enthousiasme, tâcheront d’étouffer en elles les sentiments généreux, s’il doit en résulter, ou qu’elles soient enlevées aux objets de leur tendresse, ou qu’ils leur sacrifient leur existence en les suivant dans l’exil. » XXXVI On ne peut s’empêcher de s’étonner et cependant de s’émouvoir des angoisses de cette femme, à qui le monde est ouvert, que sa maison, son père, ses enfants, sa patrie attendent, et qui se cramponne aux portes de Paris, comme si la terre et la vie allaient lui échapper avec l’horizon brumeux de cette ville !
Puis il est mis au collège de la ville de Beauvais, maison amie de Port-Royal. […] Pyrrhus est rentré en Épire, dans sa ville de Buthrote. […] Ce Pyrrhus est le fils du meurtrier d’Hector ; il a massacré les parents d’Andromaque et incendié sa ville. […] C’est un sauvage, un brûleur de villes, un tueur de jeunes filles et d’enfants. […] Et toute la cour, qui juge ordinairement mieux que la ville, n’eut pas besoin de complaisance pour l’imiter.
., le goût français, semblable au rat de la fable, sortant pour la première fois de son trou, eut la fantaisie de voyager, de voir la nature, les villes, les mœurs des hommes, le monde enfin. […] Ils applaudirent comme la ville. […] La satire allait aussi près du trône que possible, et cette satire était donnée non pas à la cour, mais à la ville ; Le Misanthrope fut représenté à Paris. […] À la ville comme à la cour, partout où étaient ses yeux et ses oreilles, il regardait, écoutait en silence. […] La Cuisinière de la ville et de la campagne, p. 215.
Le nomade n’existera point comme le colon sédentaire, ni l’habitant des campagnes comme l’habitant des cités, ni celui des villes comme celui des cours. […] Attila lui-même suspendit ses ravages à la prière du pape Léon, et s’était laissé fléchir, dans la ville de Metz, par les vertus de l’évêque Lupus. […] N’est-il pas étrange que notre propre ville nous soit mieux représentée par l’Arioste que par Voltaire ? […] Cette dernière marche sera celle de l’Énéide, dont le héros passe comme Ulysse, de mers en mers, et de villes en villes, avant de parvenir au lieu de sa destination. […] Évaluez aussi l’opulence, le pouvoir prépondérant et l’antique gloire de la cité détruite, qui dominait non seulement sur la Troade, mais sur tant de villes florissantes dans les contrées voisines.
Toute la cathédrale, toute la ville étaient en fête. […] Toutes, elles s’écoulaient hors de la ville trop lointaine où il n’avait point passé deux heures. […] Et la Ville est fatale aux destins de misère Qui passent en songeant sous leurs manteaux troués. […] Et elle vivait, dans la banlieue propre et claire de la petite ville, sans désirs, sans rêves, sereine. […] Ce devait être la fille de quelque petit employé, ou de quelque professeur, ou d’un commerçant de la ville, retiré des affaires, pas riche.
. — Le vrai sens de ce mot s’est presque entièrement effacé chez les modernes : la plupart prennent une ville pour une cité et un bourgeois pour un citoyen. […] Ce n’est pas le manœuvre qu’il faut instruire ; c’est le bon bourgeois, c’est l’habitant des villes ; cette entreprise est assez forte et assez grande. […] Le simple présidial de Nantes condamna l’évêque de cette ville à six mille francs d’amende pour avoir refusé la communion à ceux qui la demandaient. […] On renouvela tous les contes calomnieux répandus contre les Juifs dans tant de villes de l’Europe. […] Les factions de la ville la lui refusèrent.
Il arrive sur les confins de l’Attique et traverse la ville d’Orope. […] Il n’ignore rien des jugements qui se rendent au sein des villes. […] Il voulait relever dans sa ville de Billom l’ancienne Université déchue, et il avait acheté des bâtiments qu’il mettait à sa disposition. […] Il répondit que ce n’était pas défendu et qu’il l’avait toujours fait, lui, depuis la réduction de la ville. […] Le pavé se mouille et le pied glisse un peu dans ces demi-ténèbres, car cette partie de la ville est mal éclairée. !
Un soir, après une promenade dans la campagne, il trouve la porte de la ville fermée. […] Sa mère, jolie, vive, lettrée et musicienne, très entourée, semble avoir fait innocemment scandale dans la ville de Calvin. […] Et il y a au corps de la ville environ cent vingt églises, etc. […] Encore, continue Rousseau, le théâtre peut-il être un moindre mal dans l’affreuse corruption des grandes villes. […] Et nous rencontrons ici le « couplet » de la « maison blanche avec des contrevents verts » et l’apostrophe à Paris : Adieu donc, Paris, ville célèbre, ville de bruit, de fumée et de boue, où les femmes ne croient plus à l’honneur ni les hommes à la vertu.
Il a traversé, on le voit, et avec quelles hardies expériences, on le devine, les plus mauvais gîtes de la ville impudique. […] Et en même temps il a causé à tous les coins des rues de cette ville aussi intellectuelle que dépravée. […] Cette ville est le microcosme de notre civilisation. […] Elle se manifeste par les déformations du type humain qui se rencontrent à chaque pas dans les grandes villes. […] Au dehors un ciel de brouillard et de suie pèse sur la ville, où se déchaîne la foule brutale.
François Coppée Dans la retraite où je travaille, mon cher Goudeau, votre nouveau livre de vers, Chansons de Paris et d’ailleurs, m’apporte une bouffée des parfums de la grande ville et me transporte en imagination sur le boulevard Montmartre, par un après-midi ensoleillé, quand quelques consommateurs peu frileux s’installent aux terrasses des cafés, quand la fleuriste tortille ses bouquets près du kiosque et que l’atmosphère humide et tiède de l’avant-printemps sent l’absinthe et les violettes.
Camille de Sainte-Croix met en scène… Port-Lazulie est une ville située sur l’un des versants du Mont-Pantalon.
Ils vécurent modestes et honorés dans leur ville.
DUFRESNY, [Charles Riviere] Valet-de-Chambre de Louis XIV, & Contrôleur de ses Jardins, né à Paris en 1648, mort dans la même ville en 1724.
GALLOIS, [Jean] Professeur en Grec au Collége Royal, de l’Académie Françoise & de celle des Sciences, né à Paris en 1632, mort dans la même ville en 1707.
Nous savons d’ailleurs qu’il est issu d’une famille honnête de notre ville d’Amiens ; que son aïeul & son pere y ont rempli différentes charge municipales, & qu’ils y ont toujours, ainsi que le sieur Gresset lui-même, vécu de cette maniere honorable, qui, en rapprochant de la Noblesse, est en quelque sorte un degré pour y monter, & c. »
Il y a un Auteur du même nom & de la même ville, à qui nous devons un Voyage littéraire de la Grece, en deux vol.
Les raisonnemens de l’Auteur, appuyés sur des faits incontestables, ont paru concluans à tous les esprits droits & sans préjugé ; & l’heureuse expérience que plusieurs villes, entre autres St.
L’accueil qu’il recevoit dans les meilleures Sociétés de son temps, l’enhardit sans doute à répandre dans ses Ouvrages le même caractere d’agrément & de liberté qui le faisoit rechercher à la Cour & à la Ville.
En retour il promet toutes sortes de bons offices : « J’ai en cette ville deux choses desquelles je me puis vanter, de bons livres et de bons amis, qui sont à votre service. » Gui Patin collectionnait des thèses, son fils Charles sera un grand collectionneur de médailles ; c’est là une passion de famille. […] Montaigne, en ses Essais, au chapitre xxxive , qui a pour titre : « D’un défaut de nos polices », avait dit : Feu mon père, homme, pour n’être aidé que de l’expérience et du naturel, d’un jugement bien net, m’a dit autrefois qu’il avait désiré mettre en train qu’il veut ès villes certain lieu désigné auquel ceux qui auraient besoin de quelque chose se pussent rendre et faire enregistrer leur affaire à un officier établi pour cet effet : comme « Je cherche à vendre des perles ; Je cherche des perles à vendre ; Tel veut compagnie pour aller à Paris ; Tel s’enquiert d’un serviteur de telle qualité ; Tel, d’un maître ; Tel demande un ouvrier ; Qui ceci, qui cela, chacun selon son besoin ». […] Cette allusion à la ville de Loudun revient sans cesse à son sujet : « Nebulo hebdomada rius de patria Diabolorum.
Le premier plan de Villars dans cette campagne du Danube était de se porter entre Passau et Lintz, d’attaquer celle des deux villes qui aurait paru le plus dégarnie de troupes, et, si une partie de ces troupes s’y était laissé prendre, de marcher sur Vienne : « Je dois connaître cette place, ajoutait Villars, par le séjour que j’y ai fait. […] Au milieu de la rigueur nécessaire, il s’y montre assez humain, bon politique, observateur éclairé et curieux des cerveaux en délire, nullement présomptueux : « Quand on a, dit-il, à ramener un peuple qui a la tête renversée, on ne peut répondre de rien que tout ne soit consommé. » Témoin des phénomènes physiologiques les plus bizarres, des tremblements convulsifs des prophètes et prophétesses, il est un de ceux dont la science invoquera un jour le témoignage : J’ai vu dans ce genre des choses que je n’aurais jamais crues si elles ne s’étaient passées sous mes yeux : une ville entière, dont toutes les femmes et les filles, sans exception, paraissaient possédées du diable. […] Il écouta son arrêt en souriant, traversa la ville de Nîmes avec le même air, priant le prêtre de ne pas le tourmenter ; et les coups qu’on lui donna ne changèrent point cet air, et ne lui arrachèrent pas un cri.
Pour le physique il a tout dit ; il a montré les villes, le climat, il a fait toucher et palper la lumière. […] Un jeune beau de la ville de Leyde, un jeune peintre qui croit posséder la plus ravissante maîtresse de la ville, se trouve, minuit sonnant, au moment suprême, n’avoir entre ses bras qu’une horrible vieille, une sorcière infâme.
et, quand vos grains recueillis seront devenus le pain des familles, ce pain que nous autres, insensés des villes, mangeons avec tant d’indifférence et d’oubli, le pauvre, toujours chrétien, lui, n’entamera pas sa nourriture unique, la vie de ses enfants, sans faire, avec la pointe de son couteau, cette croix dont il salue le jour et la nuit, et tous les actes de on existence laborieuse ; il remerciera Dieu du bienfait accordé à ses peines ; il lui demandera de bénir encore les travaux auxquels il s’apprête et pour lesquels il se fortifie. […] Ils devraient souvent y songer, ceux qui vivent dans la fange des villes, dans leur corruption, dans leurs révoltes : à voir ce qu’il faut d’ordre, de résignation, de peines, pour féconder la terre et faire vivre ceux qui l’habitent, ils deviendraient plus calmes peut-être, et meilleurs. […] Puisque j’ai remué des feuilles oubliées, j’en tirerai encore un seul passage qui servira à encadrer une autre élégie : la passion qui va saisir le héros en est déjà aux préliminaires ; c’est lui toujours qui raconte : « … Le dimanche, elle recevait volontiers du monde de la ville ; j’y fus invité, par un petit mot de sa main, pour le second dimanche qu’elle y passa : il ne devait y avoir que moi, m’écrivait-elle.
L’objet de sa passion était, à ce qu’on rapporte, une demoiselle de Rouen, qui devint madame Du Pont en épousant un maître des comptes de cette ville. […] Il fut vite agréé de la ville et de la cour ; le cardinal le remarqua et se l’attacha comme un des cinq auteurs ; ses camarades le chérissaient et l’exaltaient à l’envi. […] Pompée semble s’écarter un peu de la prudence d’un général d’armée, lorsque, sur la foi de Sertorius, il vient conférer avec lui jusqu’au sein d’une ville où celui-ci est le maître ; mais il était impossible de garder l’unité de lieu sans lui faire faire cette échappée.
Voici ce que nous entendîmes murmurer çà et là par nos maîtres, en rentrant curieux des bords escarpés du Rhône à la ville. […] XVII Ce fut l’époque où M. de Fontanes, ami de la princesse Élisa, l’introduisit dans la familiarité intime de toute la maison Bonaparte à la ville et à la campagne. […] Son père a succombé dans le combat, et lui, resté sans protecteur à la ville de Saint-Augustin, il courait risque d’être enlevé pour les mines de Mexico, lorsqu’un vieil Espagnol, Lopez, s’intéresse à lui, l’adopte et essaye de l’apprivoiser à la vie civilisée.
Il ne se lasse pas d’énumérer dans son livre le gain, le rapport de chaque succès : chevaux, harnais, or ou argent, troupeaux, villes ou provinces ; il mentionne aussi scrupuleusement le produit d’une escarmouche que celui du sac de Constantinople. […] « Or pouvez vous savoir que ceux-là regardèrent fort Constantinople, qui jamais ne l’avaient vue : car ils ne pouvaient croire que si riche ville put être en tout le monde, quand ils virent ces hauts murs et ces riches tours dont elle était close tout autour à la ronde, et ces riches palais et ces hautes églises, dont il y avait tant que nul ne l’aurait pu croire, s’il ne l’eût de ses yeux vu, et la longueur et la largeur de la ville qui sur toutes les autres était souveraine.
Tout à coup Asmodée va se percher avec son écolier au haut d’une tour, comme qui dirait au haut des tours de Notre-Dame ; de là il enlève d’un revers de main tous les toits de la ville, et l’on voit à nu toutes les hypocrisies, les faux-semblants, le dessous de cartes universel. […] Le jardin se présente de la plus jolie manière que j’aie jamais vue pour un jardin de ville. […] La petite maison de la haute ville de Boulogne, où il passa ses derniers jours, et que j’ai tant vue et regardée dans mon enfance, était certes moins riante et moins jolie.
Camille Desmoulins, né en 1760 à Guise en Picardie, d’un père lieutenant général au bailliage de cette ville, avait fait ses études au collège Louis-le-Grand, où il avait été camarade de Robespierre. […] Lorsque tant de gens s’évertuent à faire des motions dans l’Assemblée nationale et dans les districts, Diogène ne restera pas seul oisif, et il roulera son tonneau dans la ville de Corinthe… Ou bien n’est-ce pas plutôt de l’autre et terrible lanterne qu’il s’agit, de celle dont les verres sont cassés et où l’on menace d’accrocher les passants qui déplaisent ? […] Deux ans auparavant, il avait été moins poli envers cet énergumène, lorsqu’il lui disait, dans une occasion où il était en polémique avec lui : Tu auras beau me dire des injures, Marat, comme tu fais depuis six mois, je te déclare que, tant que je te verrai extravaguer dans le sens de la Révolution, je persisterai à te louer, parce que je pense que nous devons défendre la liberté, comme la ville de Saint-Malo, non seulement avec des hommes, mais avec des chiens 12.
Cette jolie petite ville de Bort, située dans un fond, est dominée par des rochers volcaniques symétriquement disposés, qui rendent, quand le vent souffle, un son étrange, harmonieux, et qu’on a appelés pour cette raison les orgues de Bort. […] Quatre ou cinq camarades logeaient ensemble chez quelque artisan de la ville ; chaque écolier avait avec lui ses provisions pour la semaine, ses vivres qui lui venaient de la maison paternelle : Notre bourgeoise nous faisait la cuisine, et pour sa peine, son feu, sa lampe, ses lits, son logement, et même les légumes de son petit jardin qu’elle mettait au pot, nous lui donnions par tête vingt-cinq sols par mois ; en sorte que, tout calculé, hormis mon vêtement, je pouvais coûter à mon père de quatre à cinq louis par an. […] Sur sa motion, un arrêté fut pris par l’Assemblée, et il fut dit que « l’Assemblée du tiers état de la Ville de Paris réclamait unanimement contre l’acte du Conseil, etc. ».
Ailleurs c’est dans une chambre d’auberge d’une petite ville perdue du Harz, le fantôme du docteur « Saul Ascher qui apparaît la nuit au poète avec ses jambes héronnières, son habit étriqué, d’un gris tout philosophique, avec son visage droit, froid et comme congelé, éminemment apte à servir de frontispice à un manuel de géométrie ». […] Ailleurs, dans une promenade aux environs de quelque vieille ville allemande, il décrit longuement tout le paysage embrumé de vapeurs grises et comme saupoudré de soleil : Là-bas coule doucement L’eau des fossés de la ville : Un enfant assis dans un bateau Siffle tout en pêchant.
Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre du style de Paul adressée à ses citoyens, que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron. […] Un Combat devant la ville de Phlius. […] Une Ville prise d’assaut, et pour sujet une Mère blessée et mourante.
. — Sur le premier plan, un cadavre, troué de balles, couché sur une civière ; derrière lui tous les gros bonnets de la ville, en uniforme, bien frisés, bien sanglés, bien attifés, les moustaches en croc et gonflés d’orgueil ; il doit y avoir là-dedans des dandys bourgeois qui vont monter leur garde ou réprimer l’émeute avec un bouquet de violettes à la boutonnière de leur tunique ; enfin, un idéal de garde bourgeoise, comme disait le plus célèbre de nos démagogues. […] Dans le fond, l’éternel Philippe et ses sergents de ville. […] Feuilletez son œuvre, et vous verrez défiler devant vos yeux, dans sa réalité fantastique et saisissante, tout ce qu’une grande ville contient de vivantes monstruosités.
On sait que les étapes spirituelles douloureusement franchies par l’abbé Pierre Froment, forment la trame des Trois Villes. […] L’expérience suprême était faite, un monde en lui avait croulé » Et il s’empresse « de quitter cette ville de désastre, où il devait laisser, le dernier lambeau de sa foi » n’ayant sauvé du naufrage que sa douloureuse intelligence. […] Il me semble toutefois que cette extrême abondance, cette multiplicité de tableaux, de scènes, d’actes et de personnages, ne va pas sans nuire au personnage central des Trois Villes.
Et il peignit non des hommes, mais des « groupes d’hommes », famille, ferme, village, ville. […] Bonnet, fils du plus puissant bourgeois de la ville. […] Sur la place, la ville entière rassemblée, par ses avis divers, se révélait. […] Jules Romains, auteur de l’Armée dans la Ville, de M. […] La Ville morte (1899) est le premier drame de d’Annunzio.
Chaque semaine, le mercredi, je crois, on le menait en promenade, non dans la campagne, comme il l’eût désiré, mais autour de la ville, à travers la banlieue, qui, à Bruges de même qu’ailleurs, est si triste ; triste de n’être plus la ville, et de n’être pas encore les champs ; triste d’être ce paysage incertain et funèbre qui n’est fait que de ces deux inexistences, ou de ces deux agonies. […] Et il ne se retrouvait heureux, il ne se retrouvait lui-même que dans les villes, parmi les hommes vivants, entre les maisons pleines de vivants ! […] Il paraît que les armateurs allemands, qui sont maîtres de la ville et, comme jadis les Espagnols, y dictent la loi, ne pouvaient supporter une telle insolence prolétarienne. […] Plaines, forêts, mers, villes et faubourgs, montagnes et collines, ils traversent, franchissent, escaladent tout. […] La ville est spacieuse, toute blanche, toute fleurie.
Angellier est né dans la ville qui a produit Sainte-Beuve : Boulogne-sur-Mer, cité curieuse et diverse qui établit une transition et un lien entre la France et l’Angleterre… Il y a, en Sainte-Beuve, à le bien chercher, un cottage environné de roses de mer.
. — Mon ami le sergent de ville (1878). — Bonshommes (1879). — Ompdrailles ou le Tombeau des lutteurs (1879). — Par-devant notaire (1880). — Crête-Rouge (1880). — Eaux-fortes (1881). — L’Amour romantique (1882)
Et il peignit non des hommes, mais des « groupes d’hommes », famille, ferme, village, ville.
GUERET, [Gabriel] Avocat au Parlement de Paris, sa patrie, né en 1641, mort dans la même ville en 1688.
PERRAULT, [Charles] de l’Académie Françoise, de celle des Sciences, de celle des Inscriptions, né à Paris en 1633, mort dans la même ville en 1723.
Nous ne prétendons point diminuer, par ces Réflexions, l'estime due au grand nombre d'Hommes de Lettres que la ville de Toulouse compte, aujourd'hui parmi ses Citoyens.
Ce dôme, qui se change en clocher dans la plupart de nos églises, donne à nos hameaux et à nos villes un caractère moral, que ne pouvaient avoir les cités antiques.
Il approche davantage de celui d’une foire qui se tiendrait en pleine campagne, où il y aurait des prés, des bois, des arbres, des champs, et une foule d’habitants de la ville et de la campagne diversement vêtus et mêlés les uns avec les autres ; comme à la foire de Bezon.
Une route charmante le conduisit de Laguna, ville située à 1 620 pieds au-dessous de la mer, au port d’Orotava. […] Le feu du volcan qu’il gravit à Ténériffe était depuis longtemps éteint, mais ses vestiges furent pour Humboldt des lettres grandioses qui lui firent comprendre la puissance de cet élément qui mit jadis le globe en ignition, fit éclater sa surface, ensevelit dans des tremblements de terre hommes, animaux, plantes et villes, et qui, faisant encore pénétrer ses artères dans les profondeurs du globe, ébranle çà et là le sol, ou produit par l’ouverture des cratères, sortes de soupapes de sûreté, ces explosions de flammes et de lave bouillante qui viennent au jour. […] Le duc de Riario me présenta à eux ; ma jeunesse ou plutôt mon enfance les intéressa ; ils me permirent de les accompagner dans leurs excursions à travers la ville, et de passer la soirée avec eux. […] XIII Quelques mois plus tard, me trouvant à Naples au moment où le Vésuve faisait sa mémorable explosion de 1811, je retrouvai le ministre prussien dans cette ville.
Et c’est pour cela que cette merveille, devenue ainsi un objet d’étude et de reproduction éternel pour les artistes du dessin, fut transportée au palais des Médicis, dans la grande salle d’en haut, d’où il arriva que livré avec trop de confiance aux mains des artistes, on négligea de le surveiller pendant la maladie de Julien de Médicis, et il fut lacéré par eux en plusieurs lambeaux dont chacun emporta ici et là une relique dans toutes les villes d’Italie ! […] La réconciliation entre le pape et lui se fit, avec un redoublement de crédit et de faveur, à Bologne, au prix de quelques chefs-d’œuvre de plus que Michel-Ange exécuta dans cette ville pontificale, pendant le séjour du pape. — « Il faut bien que je vienne à toi, lui dit le souverain pontife, puisque tu t’obstines à ne pas revenir toi-même à moi ! […] Ses concitoyens, à cette époque, le nommèrent un des neuf commissaires de la guerre, chargés de fortifier la ville. […] La patrie l’emporta : son corps, dérobé secrètement par les soins de son neveu, et transporté hors des murs dans un char couvert, de peur d’éveiller l’attention des Romains et d’exciter une sédition dans la ville, fut conduit à Florence.
Tandis que le bon prêtre de Rouen qui fait la Chronique des quatre premiers Valois, un pauvre écrivain, montre les petites gens faisant déjà le succès d’une bataille, tandis que le carme Jean de Venette, en son mauvais latin, ose excuser la Jacquerie par l’oppression féodale, Froissart rit des bourgeois qui prétendent s’armer pour défendre leur ville et leur vie ; ce n’est pour lui qu’une « garde nationale » fanfaronne et poltronne ; et sereinement, sans une inquiétude de justice, ni un tressaillement d’humanité, il crie : Mort aux Jacques ! […] Faut-il nous étonner après cela de la sympathie du chroniqueur pour « les pauvres brigands » qui gagnent à « dérober et piller les villes et les châteaux » : ils font métier de chevaliers. […] D’autres le virent à Avignon, la ville du schisme, qui sous ses papes d’abord, puis ses légats, demeure du xive au xvie siècle une porte ouverte à la civilisation italienne sur la France encore brute et grossière : au xive surtout, pendant le schisme, Avignon mit en contact et mêla Français du Nord et du Midi, Florentins, Romains, venus les uns pour en arracher le pape, d’autres pour l’y maintenir, d’autres pour toutes les sollicitations, intrigues ou marchandages publics et privés : nos Français, pour peu qu’ils fussent lettrés, ne tirent jamais le voyage pour rien, quand même ils se laissaient jouer ou battre. […] Il y eut certainement au xiie siècle une prédication en langue vulgaire, active, vivante, puissante, qui entraînait grands et petits à la croisade, peuplait les cloîtres, jetait des villes entières à genoux, et dans tous les excès de la pénitence.
La fin de Marie Duplessis, on peut s’en souvenir, fut presque un événement dans cette ville insouciante et distraite qui enterre les morts, entre deux épigrammes, sous la cendre de ses cigares. […] Marguerite veut fuir la ville qui l’a perdue et se réfugier, avec Armand, à la campagne, dans un ermitage de solitude et d’intimité. […] Le bruit a couru, dans sa petite ville, que son fils vivait avec une femme perdue, et, dès lors, le scandale est dans sa maison. […] La Dame aux Camélias 1 La Dame aux Camélias surgit sur la scène, triomphante et irrésistible, comme la Vénus parisienne sortant de l’écume des vices et des passions de la ville.
Je revenais, par un ciel de printemps, de Rome à Florence ; j’avais passé la nuit dans la ville pastorale de Terni, ville répandue au milieu des eaux et des arbres dans la vallée sonore, assourdie des cascades et rafraîchie de l’écume du Vellino. […] Le courrier me connaissait parce que j’avais signé souvent son passeport pour les villes d’Italie ; il me dit que ses voyageuses s’appelaient madame Gay et mademoiselle Delphine Gay, sa fille ; que ces dames avaient regretté de ne pas me rencontrer à Florence ; qu’elles avaient des lettres de recommandation pour moi, et qu’elles espéraient me rencontrer à Rome ; puis, montant aussitôt sur son cheval tout sellé à la porte de l’auberge, il galopa sur la route des Cascades pour aller prévenir les deux Françaises que j’étais à Terni, et que j’allais bientôt les rejoindre à la chute du Vellino. […] Il y a environ deux petites heures de chemin de la ville de Terni au sommet du plateau.
Entre les élèves, les enfants de la campagne sont plus robustes que les enfants des villes ; entre les enfants des villes, ceux du peuple et des artisans sont plus vigoureux que ceux des riches bourgeois ; les plus faibles et les moins sains sont les enfants des grands.
Huc avait obtenu d’un des principaux mandarins de l’empire, Kichan, ambassadeur chinois à Lha-ssa, d’être traité dans chaque ville avec bienveillance pendant tout le temps que durerait sa longue odyssée depuis Ta-tsien-Lou jusqu’à Canton. […] Tout ce qui fit la Chine un jour, tout ce qui éleva et maintint ce peuple bizarre en équilibre sur ses bizarres institutions, est aujourd’hui tombé, pièce à pièce, dans le rationalisme, cette doctrine philosophique, tout unie, qui cache un gouffre comme les lacs, tout unis aussi, dans lesquels les Villes Maudites ont disparu.
Un sergent de ville se trouvait assis sur le siège du greffier. […] La ville des morts, rendue à la nature, devenait un bois immense aux carrefours marqués de croix. […] En sortant dans la rue, un sergent de ville lui avait dit : « Comment, vous sortez et le feu est chez vous ! […] Nous avons un égout collecteur, qui a empesté la ville pendant trois mois et ne l’a pas du tout lavée. […] Il en sortit pour guider un petit troupeau, loin des villes, au milieu des bois.
Le lendemain, la ville et la cour se faisaient inscrire chez Beaumarchais. […] Les deux contractants se rendirent ensemble dans cette ville pour y détruire aussi l’édition hollandaise. […] Bref, en repassant à Neustadt, il alla faire sa déclaration aux autorités de la ville, qui dressèrent le procès-verbal suivant. […] L’auteur excita peu à peu la curiosité de la cour et de la ville par des lectures adroitement ménagées. […] Ce que le roi avait accordé à la cour, il fallut enfin l’accorder à la ville.
« Parisiens, ne voyons pas le seul drame de notre ville. […] J’espère qu’ils s’en vont satisfaits de la grande ville et qu’ils le diront là-bas. […] Il se meut avec aisance par la ville, par la campagne et dans le domaine des idées. […] On brûle des villes, on fusille des hommes coupables de défendre leur sol… Et nous ? […] À Montpellier, ville tranquille et ancienne, aux demeures nobles et parées de belle ferronnerie, ville méridionale et dont la gaieté admet une certaine austérité que ses traditions illustres et savantes lui confèrent, ville qui de Rabelais garde pieusement la robe de docteur, il enseigne, non seulement la littérature, mais le culte des bonnes lettres.
Il quitte le salon de lumière pour s’enfoncer sous la verte obscurité des bois, et quand, au détour d’une allée ombreuse, il rencontre la Muse, il oublie de retourner à la ville, où l’attend quelque rendez-vous donné à une beauté d’Opéra.
Boileau, [Gilles] Contrôleur de l’Argenterie du Roi, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1631, mort dans la même ville en 1669.
C’est de Ségo Dohi que descendent : Mojacé Sambala, chef de Médine ; Diourha Sambala un des défenseurs de cette ville avec Paul Holl ; Kinty Sambala, allié de la France et l’interprète Alfa Séga.
Dans les grandes villes, dans les centres et aux environs, dans le rayon de la puissance administrative et dans le cercle de la haute société gallo-romaine, on parlait latin ; dans les cantons écartés et hors des grandes voies romaines, les idiomes du pays, qu’on sait être si tenaces, devaient persister. On parlait latin même dans les campagnes qui formaient le district rural des grandes villes, et les grandes populations de celles-ci entendaient également le latin. […] On entendait, tant bien que mal, le beau latin, celui de la ville, et on en parlait un mauvais, un rustique. […] Il y avait aussi dans les villes des restes dégénérés du théâtre antique, des espèces de farces ou discours scéniques en latin, qui ne nous sont guère connus que par les déclamations et les invectives des écrivains ecclésiastiques qui les proscrivent : — petits théâtres où le peuple gallo-romain se précipitait avec fureur. […] Si cela était vrai, même à Rome et aux portes de Rome, si, au premier siècle de notre ère, l’osque ou telle autre forme de langage italiote primitif étaient encore parlés dans des districts peu éloignés de la Ville éternelle, que devait-il donc arriver en Gaule, au cœur du pays, chez des populations qui avaient un fonds d’idiomes tout à fait différents de famille et réfractaires à la fusion ?
En 1787278, quand tout le Parlement est relégué à Troyes, l’évêque, M. de Barral, revient exprès de son château de Saint-Lye pour le recevoir et préside tous les soirs à un dîner de quarante couverts. « C’étaient, dans toute la ville, des fêtes et des repas sans fin ; les présidents tenaient table ouverte » ; la consommation des traiteurs en fut triplée, et l’on brûla tant de bois dans les cuisines, que la ville fut sur le point d’en manquer. […] Un parlementaire, comme un seigneur, doit se faire honneur de sa fortune ; voyez dans les lettres du président de Brosses la société de Dijon ; elle fait penser à l’abbaye de Thélème ; puis mettez en regard la même ville aujourd’hui279. […] La ville, silencieuse aujourd’hui, retentit toute la journée du bruit des beaux équipages. […] Le quartier des dames est pourvu de tout ce qu’il faut pour la toilette ; rien ne leur manque, et l’on dit même qu’aucune d’elles n’a besoin d’amener son officier Je citerais vingt prélats non moins galants, le second cardinal de Rohan, héros du collier, M. de Jarente, évêque d’Orléans, qui tient la feuille des bénéfices, le jeune M. de Grimaldi, évêque du Mans, M. de Breteuil, évêque de Montauban, M. de Cicé, archevêque de Bordeaux, le cardinal de Montmorency, grand aumônier, M. de Talleyrand, évêque d’Autun, M. de Conzié, évêque d’Arras284, au premier rang l’abbé de Saint-Germain des Prés, comte de Clermont, prince du sang, qui, ayant trois cent soixante-dix mille livres de rente, trouve moyen de se ruiner deux fois, joue la comédie chez lui à la ville et à la campagne, écrit à Collé en style de parade, et, dans sa maison abbatiale de Berny, installe une danseuse, Mlle Leduc, pour faire les honneurs de sa table. — Nulle hypocrisie : chez M.
Grâce au duc de Laval-Montmorency, qui y résidait alors comme ambassadeur de France, et grâce à la duchesse de Devonshire, madame Récamier y avait retrouvé en partie son salon de Paris dans les ruines de la ville neutre entre ciel et terre. […] Elle aperçut une femme voilée dans un carrosse ; c’était l’infortunée duchesse qui respirait un moment l’air extérieur pendant que la cloche de la ville tintait par-dessus les murailles les obsèques prochaines de son ami. […] J’ai parcouru seul et à pied cette grande ville délabrée, n’aspirant qu’à en sortir, ne pensant qu’à me retrouver à l’Abbaye et dans la rue d’Enfer. » Le lendemain il écrit encore ; il raconte son dépaysement dans un vaste palais démeublé de Rome, sans y trouver même un de ces chats qu’il aimait comme symbole de l’égoïsme qui rêve ; puis il lui dit : « Vous êtes bien vengée : mes tristesses en Italie expient celles que je vous ai causées. […] Elle est de la ville ou vous êtes née ! […] Ma fatigue est extrême, et souvent je ne puis m’empêcher d’être sensible à ce beau et triste spectacle d’une ville si charmante et si désolée, et d’une mer presque sans vaisseaux ; et puis les vingt-six ans écoulés à dater du jour où je quittai Venise pour aller m’embarquer à Trieste pour la Grèce… Si je ne vous rencontrais pas dans ce quart de siècle, je ne dirais que des choses rudes au siècle.
III Nous sommes allé une fois à Ferrare, uniquement pour visiter la terre où l’Arioste chanta et la maison qu’il construisit du prix de ses chants ; plus sage ou plus heureux que le Tasse, qui ne se construisit, dans la même ville, qu’une loge dans un hôpital de fous ! […] Cette cour ressemblait à une colonie de la cour d’Auguste, de Léon X ou des Médicis, transplantée dans la basse Italie ; des princes lettrés, des princesses héroïnes d’amour, de poésie ou de romans, des cardinaux aspirant à la papauté, des érudits, des artistes, des poètes moitié chevaliers moitié bardes, s’y réunissaient tous les soirs dans les salles somptueuses d’Hercule d’Este à la ville et à la campagne. […] Sur une des collines légèrement boisées d’oliviers, de mûriers et de myrtes, qui dominent non loin de Venise la mer Adriatique, et qu’on appelle les collines euganéennes, s’élève un vaste château de plaisance, ou plutôt une de ces villas de luxe, dans lesquelles les familles italiennes des villes voisines s’établissent au printemps et en automne pour la villegiatura, c’est-à-dire pour prendre du bon temps et du bon air dans un voluptueux loisir, après les lassitudes du carnaval. […] Il était naturel qu’elle m’accueillît comme un enfant de la maison, quand mes parents, pour achever mon éducation, m’envoyèrent séjourner dans le pays qu’elle habitait maintenant elle-même ; aussi me reçut-elle avec le plus gracieux accueil à la ville dès que je me fus présenté à elle, à titre d’ancienne connaissance et d’ancienne familiarité en France. […] Il monte Bayard, et, sous la conduite d’un guide, il chevauche à travers les chemins de traverse de la forêt vers la ville où Ginevra attend vainement un libérateur.
. — Couchers de soleil de tous les rouges saignant ensemble en fournaises d’usines sur des buissons de Villes Tentaculaires. […] Cousturier se sont adressés aux cyclistes moins voyageurs que promeneurs, à qui ils signalent une série d’excursions « praticables en une demi-journée, une journée au plus, soit à proximité de Paris, soit, avec le recours du chemin de fer, dans les environs de villes réputées pour leur agrément ou leur beauté ». […] Par suite de ce système (et c’est notre seule critique), ceux-ci n’expliquent les traversées que des villes ou villages qu’ils ont parcourus, et ignoraient, par exemple, au moment de la publication du Guide, la traversée de Rueil d’après M. […] Nous ne les pousserons pas de l’épaule, n’étant plus au XVIIe siècle ; nous attendrons que leur Ame raisonnable par rapport à elle-même et aux simulacres qui entouraient leur vie, se soit arrêtée (nous n’avons pas attendu d’ailleurs), nous deviendrons aussi des hommes graves et gros et des Ubus et après avoir publié des livres qui seront très classiques, nous serons tous probablement maires de petites villes où les pompiers nous offriront des vases de Sèvres, quand nous serons académiciens, et à nos enfants leurs moustaches dans un coussin de velours ; et il viendra de nouveaux jeunes gens qui nous trouveront bien arriérés et composeront pour nous abominer des ballades ; et il n’y a pas de raison pour que ça finisse. […] Et comme le chiffre de celle-là est au-delà de la femme qui aime sensuellement, laquelle est nommée du nombre de toutes les autres, son amour surhumain va à Dieu sous la forme d’homme, qui descendit de cœlis ; et Don Juan, qui, par les agitations de guerre de la ville, ne daigne les grands coups que sous l’étendard des courtines, elle l’a vu mettre en fuite, comme Dieu vainqueur de la mort, divers malandrins, sous les yeux et pour leur complaire, de Mille-et-trois.
Lorsque sa mère faisait sur lui ce signe de croix que la Philosophie n’a jamais pu effacer, Lyon, la cité des martyrs, la ville de saint Pothin, de saint Attale et de sainte Blandine, se mourait sous le fer et le feu. […] Né dans ces massacres et grandi dans ces ruines, Audin eut pour premiers spectacles les malheurs de sa ville natale ; et les premières impressions, qui pétrissent et moulent si bien l’âme d’un homme, qu’elles en arrêtent la forme à jamais, affermirent dans l’enfant lyonnais le christianisme de sa mère, et apprirent à cet être doux, fin et candide qu’il était né et qu’il resta toujours, que la religion avait besoin, dans ce temps-là, pour se défendre, de ces doux auxquels elle a promis l’empire de la terre ! […] Il ne voit pas même ce qu’il y a de vrai et de révélateur sur l’état exaspéré des partis en 1572 dans les lettres de Charles IX à ses gouverneurs et aux Ligues : « C’est un accident advenu ces jours passés dans la ville de Paris à la suite d’une querelle particulière arrivée à telle rage, etc. » Et cependant il cite ces paroles à la fin de son volume, mais il les cite comme des justifications après l’évènement. […] Revenu à Paris en 1850, lassé et toujours plus souffrant, il partit pour Rome, la cité de tous les repos, mais où les bibliothèques de cette ville, la tête du monde, attiraient encore ses mains mourantes infatigables. […] On s’intéressait dans la ville de la Papauté à l’historien catholique qui avait consacré sa plume à l’Église, et de beaucoup d’autels s’élevaient pour lui d’ardentes prières, mais Dieu ne les écouta pas.
De retour dans sa ville natale, il n’entra point dans les idées de son père et ne voulut pas suivre sa profession ; il le regretta plus tard. […] ……………………………………………… La terreur de son nom rendra nos villes fortes, On n’en gardera plus ni les murs, ni les portes, Les veilles cesseront au sommet de nos tours ; Le fer, mieux employé, cultivera la terre, Et le peuple qui tremble aux frayeurs de la guerre, Si ce n’est pour danser, n’orra 130 plus de tambours. […] Après une strophe sur la Discorde aux crins de couleuvres : C’est en la paix que toutes choses Succèdent selon nos désirs ; Comme au printemps naissent les roses, En la paix naissent les plaisirs ; Elle met les pompes aux villes, Donne aux champs les moissons fertiles, Et de la majesté des lois, Appuyant les pouvoirs suprêmes, Fait demeurer les diadèmes Fermes sur la tête des rois. […] …………………………………………… Par qui sont aujourd’hui tant de villes désertes, Tant de grands bâtiments en masures changés, Et de tant de chardons les campagnes couvertes Que par ces enragés ? […] Il avait, à sept ou huit lieues de cette ville, une maison embellie de toutes les diversités propres au soulagement d’un esprit que les affaires ont accablé : il a oublié le plaisir qu’il en recevait, ou plutôt le besoin qu’il en avait, pour se résoudre à la vendre, et on a employé les deniers à l’achat de cette place.
Mais, en même temps, il professait une sagesse si haute et si sereine, et ses écrits avaient tant de grâce, qu’il se fit, dans la ville et dans tout le royaume, un grand nombre de disciples et d’admirateurs. […] Ou plutôt qu’il la conserve toute, mais qu’il la laisse s’élargir par une croissance indéfinie et vivante, comme une ville bien placée dans un heureux carrefour et sous une destinée bienveillante ! […] Ainsi Geneviève Lormier mourra de ce silence d’un quart d’heure, de cette voilette abaissée, entre la gare et la ville de Semur ; elle en mourra en se demandant : « Pourquoi me suis-je tue ? […] Estaunié (oscillez, selon votre commodité, de l’image de la taupe à celle du microbe), deux habitantes infernales de ce royaume du silence : la vieille fille et la petite ville. […] Mais la taupe individuelle n’arrive à la plénitude de son œuvre et de son mal que lorsqu’elle s’est croisée avec cette taupe collective qu’est la rumeur d’une petite ville.
. — Nos enfants, scène de la ville et des champs (1887)
FRERET, [Nicolas] de l’Académie des Inscriptions, né à Paris en 1688, mort dans la même ville en 1749, Ecrivain également célebre & par l’étendue & par l’abus du savoir.
Telle est, entre autres, une Traduction du Poëme Italien de l’Abbé Parini, intitulée les Quatre parties du jour à la Ville.
Elle fut ingrate, & l’envie le fit exiler à Thurium, ville de la grande Grèce, où il termina ses jours, quatre siécles avant J. […] Vous pouvez mettre à la tête, l’Histoire de la ville de Constantinople depuis le regne de l’ancien Justin (en 518, ou plûtôt depuis Honorius & Arcadius en 395. […] Qu’il se trompe sur quelques noms, sur la position de quelques villes, qu’il prenne l’entrée de quelques groupes dans une ville ouverte pour un siége ; ces légeres fautes ne sont presque rien, parce qu’il importe peu à la postérité, dit M. de V. […] Comme cet historien étoit étranger, il n’est pas étonnant qu’il ait quelquefois défiguré les noms propres des villes & des hommes. […] Denina, Professeur à Turin, publie actuellement dans cette ville l’Histoire des Révolutions d’Italie, & on la traduit en françois à mesure que les volumes paroissent.
Je suis dans une fête de jour, dans une ville vague de province, une fête de jour, en un grand édifice, tout semblable au casino de Vichy. Il faut que je m’en aille, parce que le lendemain matin, je quitte la ville, et que j’ai besoin de faire ma malle. Le chemin du local de la fête à mon hôtel est tout droit et tout court, et depuis que je suis dans cette ville, je l’ai fait tous les jours, mais je sors par une autre porte, et je m’égare dans un lacis de petites rues, au moment où la nuit commence à tomber. […] Une chance extraordinaire, dans ce bout de ville, sans passants et sans réverbères, passe un monsieur, que je reconnais pour un voisin de table d’hôte, et qui à ma demande, me jette : « Hôtel du Conservatoire. » Mais il se dérobe aussitôt, à l’instar d’une apparition, sans me donner aucune indication, pour regagner l’hôtel. […] Il me parle de la fièvre jaune dans ces villes, vous faisant repasser, sous les yeux, toute l’horreur épouvantable de la peste de Marseille, et amenant, chez les survivants, un curieux dédain de la vie.
C’est une femme d’esprit, qui a de la fortune et de bonnes façons, des façons de grande ville. […] — De la ville. Vous êtes heureux, vous, si rien ne vous oblige d’aller à la ville. […] Le lendemain matin, tous deux partirent pourtant de bon accord pour se rendre à la métairie de Michel, et de là à la ville. […] Transporté à la ville, il s’y trouvait dépaysé, embarrassé, mal à son aise.
Repose-toi, mon âme, en ce dernier asile, Ainsi qu’un voyageur qui, le coeur plein d’espoir, S’assied, avant d’entrer, aux portes de la ville, Et respire un moment l’air embaumé du soir. […] Aux heures de loisir, il s’en allait errer autour de la ville en faisant des vers. « Hier, écrit-il à son ami Virieu, je découvris, assez loin de la ville, un petit sentier ombragé par deux buissons bien parfumés. […] Il ajoute que le souvenir de ses premières félicités suivit Jean-Jacques dans l’ombre des villes : . . . . . . . . . . . […] De l’autre côté et dans le même temps, ne l’oubliez pas une ville énorme, si prodigieuse par ses édifices que nous serions incapables, aujourd’hui, d’en construire une pareille. […] Il a la haine des villes.
Dans les comtés, dans les villes, une administration indépendante maintenait des habitudes et des instincts de liberté. […] La prospérité et la considération appartenaient certainement alors à cette famille dont, cinq ans après, on voit le chef revêtu du premier emploi de sa ville natale. […] Les hommes libres des campagnes et des villes ne cessèrent jamais de faire eux-mêmes et de traiter ensemble leurs affaires. […] En 1583, peu de temps après le succès momentané des puritains contre les théâtres de cette ville, huit troupes de comédiens y jouaient chacune trois fois par semaine. […] Castrell, sur un démêlé qu’il eut avec la ville de Stratford, à l’occasion d’une légère taxe qu’on exigeait de lui pour sa maison, jura qu’elle ne serait point taxée ; et en effet il la fit abattre et en vendit les matériaux.
Que Crépin t’avait destinée Et dont le sort te sépara, Tu vas, solitaire, ici-bas, Rencontrer de par la ville Bottines et souliers agiles Qui se promènent côte à côte — destin prospère !
Dilater le pomœrium, c’est-à-dire reculer l’enceinte de la ville, était, à Rome, l’acte de mémoire le plus envié.
DESCARTES, [René] né à la Haye, petite ville de Touraine, en 1596, mort à Stockholm en 1650, le pere de la Philosophie en Europe, & fait pour l’être dans tous les pays où l’on voudra bien raisonner.
Avec quelle élegance Virgile auroit-il dépeint les vertus en robes de fêtes qui, conduites par la clémence, seroient venues ouvrir à ce bon roi les portes de sa ville de Paris ?
Sur la place Louis XV, les villes de France ont la figure voilée de crêpe. […] La grande lamentation du bourdon de Notre-Dame plane sur les sonneries de toutes les cloches de la ville, dominant le bruit de la générale, dominant les clameurs humaines qui semblent appeler aux armes. […] Paris a l’air d’une ville où il y a la peste. […] Il dit qu’ils auraient dû parcourir la ville, et, parlant aux groupes, en faire sortir une résistance. […] Ce sont, dit-on, les coups de grâce donnés par un sergent de ville à ceux qui ne sont pas morts.
Et Bûchette et Jeanie, qui regarde en dedans, et Ilsée, Ilsée qui est l’apparition la plus essentielle que je sache ; et Marjolaine qui, la nuit, jette des grains de sable contre les sept cruches multicolores et pleines de rêves, et Cice, la petite sœur de Cendrillon, Cice et son chat qui attendent le prince ; et Lily, puis Monelle qui revient… Je ne puis tout citer de ces pages, les plus parfaites qui soient dans nos littératures, les plus simples et les plus religieusement profondes qu’il m’ait été donné de lire, et qui, par je ne sais quel sortilège admirable, semblent flotter sans cesse entre, deux éternités indécises… Je ne puis tout citer ; mais, cependant, la Fuite de Monelle, cette Fuite de Monelle qui est un chef-d’œuvre d’une incomparable douceur, et sa patience et son royaume et sa résurrection, lorsque ce livre se renferme sur d’autres paroles de l’enfant, qui entourent d’âme toute l’œuvre, comme les vieilles villes étaient entourées d’eau… [Mercure de France (août 1894).]
PATRU, [Olivier] Avocat au Parlement de Paris, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1604, mort dans la même ville en 1681.
Neptune, soulevant les ondes, ébranle la terre immense ; l’Ida secoue ses fondements et ses cimes ; ses fontaines débordent : les vaisseaux des Grecs, la ville des Troyens, chancellent sur le sol flottant. » Pluton sort de son trône ; il pâlit, il s’écrie, etc.
La scène est au Pirée, petit port d’Athènes, à quelques stades de la ville, le soir d’un jour de fête en l’honneur de la Diane de Thrace. […] Après avoir fait notre prière et vu la cérémonie, nous regagnâmes le chemin de la ville. […] Si je pouvais encore aller sans fatigue à la ville, je t’épargnerais la peine de venir ; nous irions te voir : mais maintenant c’est à toi de venir ici plus souvent. […] « — Ils porteront au bercail commun les enfants des citoyens d’élite, et les confieront à des gouvernantes qui auront leur demeure à part dans un quartier de la ville.
Sans doute, madame, moi aussi j’aurais ardemment désiré que Mme de Staël eût assez de fermeté dans le caractère pour renoncer complètement à Paris et ne faire plus aucune démarche pour s’en approcher ; mais elle était attirée vers cette ville, qui est sa patrie, par des liens bien plus forts que ceux de la société ; ses amis, quelques personnes chères à son cœur, et qui seules peuvent l’entendre tout entier, y sont irrévocablement fixées. […] Fabre, après avoir accompli tout ce qu’il devait à son amie et à la ville de Florence, obtint du prince l’autorisation de se retirer, avec tous ses trésors d’art et de littérature, dans la patrie de son enfance ; il vint mourir à Montpellier, se faisant de sa ville natale une famille, et léguant son nom au musée qu’il y forma, en sanctifiant ainsi sa bonne fortune. […] Fabre, comme un personnage épisodique, disparut humblement dans l’obscurité de sa ville des Gaules, et tout fut dit.
Nous vîmes une belle ville couronnée de flèches aiguës. […] Nous n’entrâmes pas dans la ville, nous prîmes notre gîte dans une petite maison du faubourg à gauche, dont le maître et la maîtresse nouvellement mariés, et qui n’avaient pas encore d’habitués ni de meubles, étonnés de notre voyage à pied, crurent que nous manquions de tout, et voulant signaler leur maison par une charité, nous donnèrent presque gratuitement du meilleur lait de leur vache, du pain blanc et une omelette au lard. […] Nous n’eûmes pas la force d’aller jusqu’à la ville et nous nous arrêtâmes avant le faubourg, chez un sabotier, marchand de fromages, dont l’enseigne disait qu’il logeait à pied et à cheval. […] — C’est que, grâce à ce monsieur bienfaisant que vous avez vu au château le soir du grand dîner de cent couverts sous les ormes de la basse-cour, M. le préfet de Mâcon ayant eu pitié de vous vous a accordé une place gratuite à l’hospice des infirmes de cette ville.
Pour suffire à ces abominations, les bourgeois sont rançonnés, le trésor des villes est mis au pillage. […] Les étrangers que cette femme nous amène ne courent-ils pas la nuit dans la bonne ville d’Édimbourg, ivres et perdus de débauche ? […] IX Les rumeurs du palais sur cette passion de la reine pour l’Italien ne tardèrent pas à retentir jusque dans la ville et de là dans toute l’Écosse ; Knox fit retentir les chaires sacrées de ses allusions ou de ses apostrophes aux corruptions de la Babylonienne. […] Cependant un frisson avait passé sur la ville.
Derrière lui la ville déjà en rumeur de fête essorant ses copieux arrosages. […] Même les brumes gris de perle, vers la ville, il les gouache de blancheurs lactescentes. […] À travers les mirances du lac, cœur de la ville, les maisons doublées à pic se fusèlent vers les aqueuses profondeurs. […] La ville cernée à l’horizon par l’ondulance bleue des collines.
Par une délicatesse pareille d’honnête homme et de Français, après avoir si bien dit au poète comique Que la nature donc soit votre étude unique, il l’enferme presque aussitôt dans un champ d’expériences étroitement délimité, en écrivant : Étudiez la cour et connaissez la ville. […] la cour et la ville : c’est-à-dire la noblesse et la haute bourgeoisie, le monde, ce qui se rassemble dans les salons. […] Mais comment peut-il trouver son idéal réalisé dans Térence, qui n’a point songé à étudier la cour ni la ville ?
La Bruyère la voit fondée sur la naissance, idolâtre de l’argent, dont il annonce le règne ; les femmes coquettes, menteuses, perfides, êtres d’instinct, meilleures ou pires que les hommes, dominant dans les salons, et y imposant l’esprit l’utile et banal, attirant autour d’elles l’essaim des fats et des ridicules ; les financiers, partis de bas, durs, sans scrupules comme sans pitié, méprisables absolument ; la ville, rentiers, marchands, magistrats, commençant à échanger les fortes vertus bourgeoises pour les airs et les vices de la cour ; la cour, abjection et superbe, férocité et politesse, où le mobile unique est l’intérêt ; les grands, extrait de la cour dont ils manifestent le vice dans sa plus pure et naturelle malice, sans âme, sans esprit, tout à l’orgueil et au plaisir, bien pires que le peuple ; le souverain — mais ici La Bruyère ne voit plus. […] Rien en somme ne manque que ce qui s’est trouvé en dehors de son observation : la province, sur laquelle il n’a qu’une page, injuste et insuffisante ; le peuple des villes, qu’il ne soupçonne pas ; le paysan, dont il devine la dure condition, parce qu’il en a aperçu la silhouette courbée sur la terre, et dont il ne pénètre pas le caractère, parce qu’il n’a pas eu de contact, parce qu’il n’a pas vécu avec lui. […] Le début du chapitre de la Ville est le sommaire d’une description faite bien des fois par nos romanciers, l’indication d’un tableau ou d’une aquarelle que nos artistes nous ont montrée bien des fois : ces lieux mondains où le tout-Paris se rassemble pour se montrer et se voir, au xviie siècle, les Tuileries ou le Cours, aujourd’hui un vernissage, une allée du Bois, un retour de courses. .Mais je ne sais rien de plus caractéristique que le portrait de Nicandre, ou l’homme qui veut se remarier455 : ce n’est pas un portrait, à vrai dire, c’est l’esquisse d’un dialogue, où il n’y a qu’à remplir les répliques de l’interlocutrice, laissées en blanc par La Bruyère, et faciles à suppléer : tout le rôle de Nicandre est noté avec une précision singulière.
Son brouillard monumental — il ne faudra le séparer de la ville, en esprit ; pas plus que la lumière et le vent ne le roulent et le lèvent des assises de matériaux bruts jusque par-dessus les édifices, sauf pour le laisser retomber closement, superbement, immensément : la vapeur semble, liquéfiée, couler peu loin avec la Tamise. […] Les deux villes anglaises, au ras d’un souvenir s’effacent, avec leurs reliquaires de savoir, flèches, enfin ; par une perspective, me laissant, dira-t-on, terre à terre : n’importe, si le sol est le nôtre et que j’y découvre ce noble pécule. […] Alors causer comme entre gens, pour qui le charme fut de se réunir, notre dessein, me séduirait ; pardon d’un retard à m’y complaire : j’accuse l’ombre sérieuse qui fond, des nuits de votre ville où règne la désuétude de tout excepté de penser, vers cette salle particulièrement sonore au rêve.
La confession qu’il dressa pour l’église de Genève, et la violence de ses attaques contre les mœurs de cette ville, si longtemps ville d’Église, la divisèrent en deux partis. […] Le célèbre Sadolet, croyant le moment favorable pour ramener cette ville à l’orthodoxie, l’y avait exhortée par une lettre pleine d’onction chrétienne et d’imitations de l’antiquité classique.
Il met les Romains au-dessus de leurs dieux, et il fait de la fortune de leur ville le juste prix dont il a plu à Dieu de récompenser leurs vertus. […] Des deux principales causes qu’il a signalées, les guerres loin de Rome qui habituent les soldats à ne considérer plus que leurs chefs « et à voir de plus loin la ville », et la substitution d’un faux peuple romain au vrai peuple détruit par les guerres civiles et étrangères, Bossuet avait touché à la première, et où Bossuet a touché il montre le chemin. […] Après ces enseignements, et comme au sortir de cette grande école, voici qu’une littérature nouvelle, « engageante et hardie », vient tirer le lecteur de lui-même, l’appelle au dehors, lui fait voir, au lieu de l’homme abstrait, l’habitant d’un pays et le citoyen d’une ville ; au lieu d’un type de société formé d’honnêtes gens qui s’occupent de leur réforme intérieure, sous une puissance établie de Dieu, des sociétés aussi diverses que les climats, les territoires et les religions.
Aussi convient-il à toute époque d’étudier avec soin la vie familiale, de savoir si elle est forte ou faible, sévère ou relâchée, de noter les différences et les ressemblances qu’elle présente d’une classe, d’une région et presque d’une ville à une autre. […] Elle est restée gardienne d’une place forte ; Guillaume blessé, vaincu, mis en fuite par les Sarrasins et déguisé lui-même en Sarrasin pour mieux leur échapper, se présente aux portes de la ville. […] Il se jette sur les cavaliers, les disperse et alors seulement sa femme daigne le reconnaître et le laisser entrer dans la ville avec tous les honneurs qui lui sont dus.
À la suite de cette attaque, il se sauva d’auprès de sa femme, se réfugia dans une petite ville, où on créait exprès pour lui un collège. […] Arrivé dans la ville de Tcheou-Sou, avec des lettres de recommandation pour le mandarin qui lui faisait les honneurs des curiosités de la ville, il lui demandait d’être mis en rapport avec quelque femme galante de la localité, étant venu, lui disait-il, pour étudier les mœurs du pays.
Mateo Maria Boiardo, Comte de Scandiano au territoire de Reggio dans le Modenois, commandant de la ville & citadelle de Reggio, mort en 1494., parut un siécle après Pétrarque. […] La traduction du premier parut en 1667. à Paris in-12., & celle du second vit le jour dans la même Ville en 1733. deux volumes in-12. […] Je m’arrêterai principalement à l’éloge de la Ville de Moukden & de ses environs : Poeme composé par Kienlong, Empereur de la Chine & de la Tartarie actuellement regnant, accompagné de notes curieuses sur la Géographie, sur l’histoire naturelle de la Tartarie orientale, & sur les anciens usages des Chinois.
C’est surtout dans l’Apothéose de l’Empereur Napoléon Ier , tableau venu de l’Hôtel de ville, que M. […] Ces chevaux surnaturels (en quoi sont-ils, ces chevaux qui semblent d’une matière polie, solide, comme le cheval de bois qui prit la ville de Troie ?) […] La ville, échelonnée derrière les Croisés qui viennent de la traverser, s’allonge avec une prestigieuse vérité.
Non content de ces soldats en chair et en os, de ces hochets militaires en grand, il en avait encore à domicile dans sa chambre, et d’une autre sorte, pour le temps qu’il passait en ville : « Dans ce temps-là (1755), et longtemps après, le principal jouet du grand-duc, en ville, était une excessive quantité de petites poupées, de soldats de bois, de plomb, d’amadou et de cire, qu’il rangeait sur des tables fort étroites qui prenaient toute une chambre ; entre ces tables à peine pouvait-on passer.
Ce Français de Berlin, qui visita en 1733 Paris et Londres, rencontra dans cette dernière ville Prévost, et avec son style plat il le peint sous des traits assez fidèles : « Je trouvai ce même jour, dit-il, M. […] On avait raconté que Prevost, jeune, au sortir du collège, avait eu une liaison amoureuse dans sa ville natale, et qu’un jour son père étant venu lui faire une scène chez sa maîtresse qu’il avait maltraitée, l’amant en fureur avait précipité du haut d’un escalier le bonhomme, qui, sans accuser personne, était mort des suites de sa chute : on prétendait expliquer de la sorte la brusque vocation du coupable et son entrée chez les bénédictins.