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713. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 5-9

Ce Journal, destiné dans son origine à recueillir les prémices des Muses naissantes, à offrir aux yeux de la Nation les premiers germes des talens capables de flatter ses espérances, à former un mélange intéressant des traits de délicatesse, d’agrément, de force & de sensibilité qu’a produits l’imagination Françoise ; à rendre compte de ce que les Sciences & les Beaux-Arts enfantent tous les jours ; à encourager les Artistes par de justes éloges, ou à les éclairer par des critiques lumineuses : ce Journal borne à présent tout son mérite à des Logogryphes dignes du seizieme siecle, à des Contes d’une froideur qui glace l’esprit, ou d’une extravagance qui égare le sentiment & corrompt le goût ; à des analyses infidelles ou partiales, qui contredisent ouvertement les regles de la Littérature ou celles de la décence ; & à quelques nouvelles politiques rédigées avec une sécheresse qui ôte tout le piquant de la nouveauté.

714. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 451-455

Panard offre une Collection agréable de petites Poésies, où l’esprit & le sentiment brillent sans affectation.

715. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 555-559

En vain M. l’Abbé Prévôt s’efforce de corriger, par la morale, ce que les faits offrent de dangereux : toutes les fois que le crime sera mis en action, les maximes vertueuses seront froides & inutiles.

716. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 45-49

Sa Vie écrite par Marsollier, par Maupeou, par Dom le Nain, & ses Lettres, en offrent des preuves authentiques.

717. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IX. Du vague des passions. »

Formée pour nos misères et pour nos besoins, la religion chrétienne nous offre sans cesse le double tableau des chagrins de la terre et des joies célestes ; et, par ce moyen, elle fait dans le cœur une source de maux présents et d’espérances lointaines, d’où découlent d’inépuisables rêveries.

718. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre V. Beau côté de l’Histoire moderne. »

Et que de traits caractéristiques n’offrent point ces nations nouvelles !

719. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre IV. Effet pittoresque des ruines. — Ruines de Palmyre, d’Égypte, etc. »

Les ruines changent de caractère en Égypte : souvent elles offrent dans un petit espace diverses sortes d’architecture et de souvenirs.

720. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Préface de l’auteur »

Mais notre recherche nous parut bientôt offrir un intérêt plus général.

721. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Il offrit Shakespeare sur notre scène plus fidèlement qu’on ne l’avait osé faire jusqu’alors ; son Othello, représenté le 24 octobre 1829, précéda de peu Hernani. […] Cette occasion s’offrit bientôt : nous étions nommés à peine, M.  […] Je ne répondrais pas que dans ces visites M. de Vigny ne se soit pas montré plus homme de lettres qu’il ne convenait peut-être à un homme du monde, qu’il n’ait point essayé de parler de lui comme il aurait désiré qu’on en parlât, qu’il n’ait point offert peut-être de donner une clef de sa pensée et de ses écrits à l’homme d’esprit qui se croyait fort en état de s’en passer ou de la trouver de lui-même. […] — Et c’est alors qu’il offre à la belle et pâle voyageuse, comme aux premiers jours du monde, la hutte roulante du berger. […] Il nous donnait par là tout loisir de l’observer, et souvent un peu plus qu’on ne l’aurait désiré ; j’ai retenu plus d’un trait qui achèverait de le peindre, en amenant sur les lèvres le sourire ; mais un sentiment supérieur l’emporte sur cette vérité de détail qui ne s’adresse qu’à des défauts ou des faiblesses désormais évanouies, et, puisque nous avons été reportés par ce dernier recueil aux sommets mêmes de son esprit, aux meilleures et aux plus durables parties de son talent, je m’en tiendrai, en finissant, à la réflexion la plus naturelle qui s’offre à son sujet et qui devient aussi la plus juste et la plus digne des conclusions.

722. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

» XIII Redoutant de retomber dans les charmes de son idole, mécontent des papes et de leur cour, qui semblait le négliger dans sa captivité politique et le reléguer dans sa vaine poésie, il prit le parti de fuir un monde qui ne lui offrait que le désespoir dans l’amour, l’ingratitude dans l’ambition ; il se souvenait d’un site à la fois sauvage et délicieux, où l’ombre des forêts, le murmure des eaux courantes, la fraîcheur des étés, la tiédeur des hivers, lui avaient autrefois servi d’abri contre les tumultes de son âme ; il résolut d’y fixer pour jamais sa vie. […] Je n’entends que les bœufs qui mugissent, les moutons qui bêlent, les oiseaux qui gazouillent, les eaux qui bruissent ; la seule femme qui s’offre à mes regards est une servante noire, sèche et brûlée comme un désert de Libye. […] XVII Sa renommée comme poète, comme amant et comme écrivain consommé dans toutes les œuvres de style s’était tellement répandue hors de sa retraite de Vaucluse, que Rome et Paris, ces deux capitales des lettres, lui offrirent de le couronner roi de la poésie et de la science. […] Par une étrange coïncidence de pensée et de date, les deux triomphes lui furent offerts le même jour par la France et par l’Italie. […] Cette incertitude m’agite nuit et jour, je ne suis plus ce que j’étais ; je ressemble à un homme qui marche sur un sol miné… » Puis un songe lui offre l’image courroucée de Laure qui le défie de l’oublier.

723. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

Il éconduit brutalement les curieux, les admirateurs, les protecteurs qui s’offrent. […] Deux moyens aussi s’offrent pour rapprocher la société de la nature : le premier nous est fourni encore par la Nouvelle Héloise. […] Ainsi s’ajoute un dernier chef-d’œuvre à la liste déjà offerte : les Confessions, où l’homme de la nature s’expose en sa réalité, meilleur que tous par la vertu de la nature, plus malheureux que tous par le vice de la société. […] Montesquieu lui offrait son sauvage timide et innocent, et lui montrait l’inégalité s’établissant avec la société : de lui aussi, et de Bossuet, et de Hobbes, Rousseau emportait la doctrine que tous les droits ont leur origine, leur fondement dans la société, que l’homme les tient tous de son consentement, et n’en a point d’antérieurs ou de supérieurs. […] Diderot nous offrait quelques saillies : mais ici dans cette lettre, Rousseau a écrit d’un bout à l’autre l’un des plus émouvants poèmes d’amour que nous ayons en notre langue, le poème des souvenirs et des regrets.

724. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

La part de Lorris offrait quelque peu d’action et une certaine proportion entre les parties. […] Mais à qui donc Faux-Semblant offre-t-il le secours de son ministère ? […] Est-il d’ailleurs si inférieur, par l’invention, à ces romans uniformes et interminables qu’on lui préfère, et les meilleurs offrent-ils quelque endroit qui vaille mieux que ses portraits si piquants, premières ébauches des grandes créations dramatiques ? […] Quant aux seigneurs châtelains, aux femmes, aux écoliers, à tous ces esprits qui tournent à tous les vents du présent, il leur offrait, comme échantillons de tous les genres en faveur, chroniques guerrières, récits de féerie, fabliaux, jeux-partis, morceaux satiriques ou didactiques car tout s’y trouve. […] J’ai insisté sur Villon, parce que son recueil offre la première image nette et populaire de notre poésie.

725. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Les anges n’offrent aucune variété individuelle, et tous les efforts ultérieurs pour leur donner une physionomie (archanges, séraphins, etc.) n’ont abouti à rien de caractérisé. […] Les Sémites, au contraire, qui n’offrent aucune tentative d’analyse, qui n’ont pas produit une seule école de philosophie indigène 142, sont par excellence la race des religions, destinée à leur donner naissance et à les propager. […] Cela s’explique dans toutes les hypothèses naturelles ; car il ne faut point être plus difficile pour les Évangiles que pour les autres récits historiques ou légendaires, lesquels offrent souvent des contradictions bien plus fortes. […] Ainsi, de ce que l’histoire la plus ancienne de l’histoire des juifs établis en Palestine n’offre aucune trace de l’accomplissement des prescriptions mosaïques, la critique rationaliste en conclut que ces prescriptions n’existaient point encore. […] Les Arabes, à s’en tenir aux mots reçus, ont offert un développement philosophique et scientifique ; mais leur science est tout entière empruntée à la Grèce.

726. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

« Pendant », dit-il, « que je glissais dans un enfoncement du sol » (allusion sans doute à ses adversités), « s’offrit à mes yeux Celui qui par un long silence paraissait avoir perdu l’usage de la parole. » Cela désigne Virgile, par allusion à la longue ignorance de ces siècles qui avaient oublié la langue latine. […] » Ils sont dans l’erreur des enfants qui, voyant le père se ronger les mains de rage, croient qu’il veut dévorer sa propre chair et lui offrent celle qu’il leur a donnée avec la vie ; Ils sont enfin dans ces quatre fils venant successivement se coucher et mourir aux pieds du père, un à un, dit le poète, et le faisant mourir ainsi quatre fois en eux avant sa propre mort. […] Enfin les enfants sont beaux dans leur innocence, beaux dans leur ignorance de la signification du bruit de la porte qu’on mure sur eux, beaux dans leur songe quand ils rêvent la nourriture, beaux dans leur silence pour ne rien reprocher à leur malheureux père, beaux dans leur cri pour lui offrir leur propre corps, qui lui appartient, à dévorer ; beaux dans leur délire quand, s’adressant encore à lui comme à une Providence, ils lui demandent pourquoi il les laisse mourir ainsi sans secours ; beaux enfin dans ce dernier mouvement filial de leur agonie qui les rapproche de lui et les pousse à se coucher sur ses pieds pour mourir à son ombre. […] » reprend Béatrice encore impitoyable dans ses reproches, « jamais la nature ou l’art ne t’offrit un attrait comparable à l’attrait de cette forme mortelle dans laquelle je fus incarnée, et qui maintenant n’est que poussière ; et si cet attrait te manqua lorsque je mourus, quelle autre forme mortelle devait désormais t’attirer par un tel désir ? […] « Et regarde au-dessus de toi, car le paradis n’est pas seulement dans mes yeux. » « Et comme, à mesure que l’homme sent plus de satisfaction à bien faire, il s’aperçoit de jour en jour que sa vertu s’accroît en lui, — ainsi m’aperçus-je que la circonférence du ciel sous lequel je planais s’était élargie devant moi et m’offrait ses prodigieuses extases ! 

727. (1926) L’esprit contre la raison

Mais l’esthétisme de l’apparence n’est d’ailleurs pas le seul à craindre et nous pourrions appeler le « mauvais tour joué par Dostoïevsky » certain besoin d’excentricité sentimental, désir d’affirmer de mauvais penchants, hâte à répéter : « Nous aussi nous pouvons faire des cochonneries. » Ces sinistres farces n’ont rien à voir avec le merveilleux auquel tant ont voulu les assimiler et dont la production littéraire artistique contemporaine offre de bien étranges exemples. […] Et voilà pourquoi, à tout bout de champ, est invoqué le soi-disant nouveau mal du sièclebp, pilule bien dorée et mieux lancée qu’une spécialité pharmaceutique, formule que son pseudo-inventeur, depuis certain prospectus publié en toute complaisance par la Nouvelle Revue française, voici deux ans, a offerte, gros et détail, aux courriéristes de quotidiens, aux critiques distingués des revues mensuelles. […] Et même ceux qui, trop faibles pour accepter la redoutable liberté offerte, préfèrent continuer à vivre dans le petit fromage de la tradition ne peuvent s’empêcher, parmi toutes les œuvres d’aujourd’hui, de préférer celles qui expriment le plus parfaitement la nécessité de libération. […] Magicien des palpitations subtiles, Max Ernst, lui, nous offre des colombes dont nos doigts veulent éprouver la chaleur, les craintes, les volontés. […] Semblable miracle dans des rues où tout jusqu’à la fumée s’était pétrifié sous une lave glauque, nous fut offert par Giorgio De Chirico.

728. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Mais il est si éloigné de craindre que Vinet — le plus discret des hommes — ne veuille pénétrer de force dans sa vie intime, qu’au contraire c’est lui qui s’offre et qui se livre. […] Nier ces besoins, réduire l’âme à l’aliment que lui offre le temps, ce n’est pas lever la difficulté, c’est étouffer par violence l’inextinguible cri de la nature humaine. […] Qui offrira la paix ? […] et cette rançon a-t-elle été offerte, a-t-elle été payée ? […] Or, l’Évangile est bien une offre de grâce ; mais ici se présentent quelques observations importantes.

729. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Sorti de la Restauration avec d’amers regrets de sa chute, adversaire de cœur de la royauté de 1830, ennemi trop honnête cependant pour m’allier avec les factions, ou légitimistes, ou révolutionnaires, qui conspiraient la ruine de cette royauté sans avoir à offrir à sa place qu’une anarchie au pays, je vivais dans le vague et je parlais sans échos. […] Le duc d’Orléans entra. « Tiens, dit le roi à son fils, voilà une lettre et une démission honorablement offertes ; lis cela. » Puis, se tournant vers M.  […] Vatout, mot qui me fut rapporté par cet ami de la cour, ne me laissa pas douter des vues du prince sur moi, si j’avais consenti à briguer ou à accepter seulement sa confiance. « Pourquoi, dit un jour à ce prince un des députés orléanistes admis dans les soirées de la famille royale, pourquoi n’offrez-vous pas un ministère à M. de Lamartine, qui vous défend quelquefois si gratuitement à la tribune ? […] Je ne dois pas m’engager avec cette royauté et avec vous par une reconnaissance quelconque des honneurs et des pouvoirs que vous voulez bien m’offrir. […] On pensait alors à m’offrir la présidence de la chambre ; je n’en voulais pas.

730. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Une dette énorme pesait sur moi ; elle ne m’était point personnelle : quand on se dévoue corps et bien pour son pays, on brûle ses vaisseaux, on prend de l’argent partout où les braves gens vous en offrent. […] Trois fois le chef du gouvernement, de qui je n’ai personnellement pas à me plaindre, m’a envoyé offrir les deux millions nécessaires à ma libération. […] J’ai désiré seulement que l’administration ne s’interposât pas entre moi et le public pauvre, mais empressé de m’offrir son obole, pour m’aider, par sa subvention volontaire, à me libérer d’une dette qui n’était pas toute à moi. […] L’étude d’abord semble lui offrir une distraction pleine de charme et puissante avec douceur ; mais la curiosité de l’esprit, qui est le mobile de l’étude, suppose déjà le sommeil du cœur plutôt qu’elle ne le procure ; et c’est ici le cœur qu’il s’agit avant tout d’apaiser et d’assoupir. […] L’éloge qui restera commun aux deux volumes, c’est de nous offrir un genre de poésie absolument nouveau en France, la haute poésie des choses communes de la vie.

731. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Le panneau d’entre les croisées grillagées offre aux pensionnaires le tableau du festin donné au fils d’Ulysse par Calypso. […] Les défenses tyranniques aiguisent encore plus une passion chez les enfants que chez les hommes ; les enfants ont sur eux l’avantage de ne penser qu’à la chose défendue, qui leur offre des attraits irrésistibles. […] La première fois que, dupe d’un sentiment généreux, j’avançai la main pour accepter la friandise tant souhaitée qui me fut offerte d’un air hypocrite, mon mystificateur retira sa tartine aux rires des camarades prévenus de ce dénouement. […] Sa famille, royaliste, exige qu’il aille la représenter au bal que la bourgeoisie de Tours offre au duc d’Angoulême. […] L’imposante châtelaine me vit le front en sueur ; peut-être aussi devina-t-elle les larmes, car elle m’offrit ce dont je pouvais avoir besoin, en exprimant une bonté consolante qui me rendit la parole.

732. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Ahasvérus offrait à M.  […] elle s’offrira d’elle-même à la séduction, au lieu de songer à se défendre. […] Villemain n’aurait offert à M.  […] Scribe, et l’Académie, malgré les noms recommandables qu’elle renferme, n’offrira bientôt plus l’étoffe d’un couplet. […] Alfred, pour la rassurer, offre d’aller au-devant de madame de Gaston, et promet de lui demander Angèle en mariage.

733. (1887) Discours et conférences « Préface »

L’indulgence du lecteur admettra facilement que de brèves allocutions, parties du cœur sans nul apprêt, à peu d’intervalle les unes des autres offrent des pensées qui se ressemblent.

734. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 497-500

L’Elégie, dont le sujet principal est le combat de la Raison contre l’Amour, offre sur-tout de très-beaux Vers, beaucoup de morale, & des sentimens bien rendus.

735. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre V. Ruines des monuments chrétiens. »

Assis sur un autel brisé, dans les Orcades, le voyageur s’étonne de la tristesse de ces lieux ; un océan sauvage, des syrtes embrumées, des vallées où s’élève la pierre d’un tombeau, des torrents qui coulent à travers la bruyère, quelques pins rougeâtres jetés sur la nudité d’un morne flanqué de couches de neige, c’est tout ce qui s’offre aux regards.

736. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Ces tableaux offrent les couleurs les plus brillantes ; mais il en résulte souvent des portraits d’imagination. […] L’histoire du Parlement de Paris par le même auteur, offre les mêmes défauts & de plus grands encore. […] LEs tableaux qu’offre cette histoire sont uniques. […] Aussi l’auteur ne craint-il pas d’avancer que son histoire du Nord est plus étendue, plus complette, que toutes, celles qui ont été écrites, & que c’est la seule qui offre l’ensemble de cette partie de l’Europe. […] Cet ouvrage offre un récit suivi & détaillé ; il est bien fait & la diction est soignée, exacte, soutenue.

737. (1908) Après le naturalisme

Seulement, il s’agit ici de connaître quelle valeur fondamentale offrent les théories du passé et de savoir si elles peuvent valoir encore pour le présent. […] Il faut de l’étendue pour que le consentement universel se déclare et l’on offre en vain des délices inutiles — Ventre affamé n’a pas d’oreilles, dit le proverbe. […] Qu’on offre aux citoyens une nouvelle organisation conçue selon les vérités récemment découvertes et toute prête à fonctionner, leur adhésion n’y sera pas douteuse. […] Le Livre doit offrir de la Vie et non pas des éléments bruts. […] L’homme intérieur sera offert dans le spectacle de la vie extérieure, où son excellence première le conduira sagement, exemplairement.

738. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Le Jour des Morts offre plus de composition que la Chartreuse  ; c’est moins une méditation, une rêverie, et davantage un tableau. […] Faut-il offrir toujours, sur la scène épuisée, Des tragiques douleurs la pompe trop usée ? […] La France offre les mêmes résultats. […] Il offrait vivement sa démission : « D’un côté, écrivait-il, je vois un ministre qui surveille l’instruction publique, de l’autre un conseiller d’État qui la dirige ; je cherche la place du Grand-Maître, et je ne la trouve pas. » Il récidiva cette offre pressante de démission jusqu’à trois fois. […] Des deux pêcheurs de Théocrite Ton sommeil t’offrit le trésor ; Hélas !

739. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

— La peinture du Dieu de l’Hiver, dont Baggesen place le trône au-dessus de tous les glaciers des Alpes, offre aussi de ces traits de vigueur austère qui n’appartiennent qu’aux poëtes supérieurs. […] Et cet aimable guide, ce courtois ami, dont l’image me sera toujours chère et honorée tant que la vie à flots de pourpre arrosera mes veines, se tournant vers moi, et soulevant gracieusement ta main qu’il tenait, faisait le geste de me l’offrir. […] C’est une partie de la tâche que s’imposèrent en Italie, dès 1818 et 1819, les jeunes rédacteurs du journal intitulé il Conciliatore, tous amis de Manzoni, et dont le groupe nous offre plus d’un nom connu, Silvio Pellico, Grossi, Hermès Visconti, Berchet. […] il offrit à Beyle de la lui racheter et de la remplacer par deux autres dont, tout bas, il se souciait beaucoup moins ; en un mot, il offrit toute une menue monnaie pour rançon du premier récit : le marché fut conclu, et Beyle, enchanté du troc, lui écrivait : « Monsieur, si je n’étais pas si âgé, j’apprendrais l’arabe, tant je suis charmé de trouver enfin quelque chose qui ne soit pas copie académique de l’ancien. […] Il en est résulté un livre où tout est neuf, et que les littérateurs et les historiens se disputeront, parce qu’il offre à ceux-là un monument poétique de la plus grande originalité, et à ceux-ci des documents authentiques sur un peuple inconnu, que l’Europe vient de découvrir au milieu de la Méditerranée.

740. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Véron.] » pp. 530-531

Les gens de lettres, comme vous le dites, lui doivent de la reconnaissance pour cette fondation de la Revue de Paris en 1829 : il leur offrait de la place, et une belle place, élégante, en lumière, et un prix honorable qui n’existait pas auparavant et qui ne s’est pas élevé depuis, du moins pour ce cadre des revues qu’on a fait au contraire de plus en plus compact et dévorant. — Et puis n’est-ce donc rien que la vie sociale et les qualités qui en font l’agrément ?

741. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — E — Elskamp, Max (1862-1931) »

On peut aller sans peur vers Max Elskamp et accepter la corbeille de fruits qu’il nous offre dorée « par un printemps très doux », et boire au puits qu’il a creusé et d’où jaillissent « des eaux heureuses », des eaux fraîches et pleines d’amour.

742. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La doctrine symboliste » pp. 115-119

« Le Beau étant la Variété dans l’Unité, plus un poème offrira de motifs à l’émotion esthétique dans une rigoureuse unité de but, plus il se rapprochera de l’idéal poursuivi.

743. (1887) Discours et conférences « Discours à la conférence Scientia : Banquet en l’honneur de M. Berthelot »

En sortant du séminaire Saint-Sulpice, le monde s’offrait à moi comme un vaste désert d’hommes ; ma récompense fut de vous trouver, cher ami, dans cette petite pension de la rue de l’Abbé-de-l’Épée (alors rue des Deux-Églises), où y exerçais au pair les fonctions de répétiteur.

744. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 94-98

Ses Remarques Littéraires & Critiques sur les Bibliotheques de la Croix du Maine & du Verdier, ses Mémoires historiques sur la vie & les Ouvrages de la Monnoye, offrent des traits fréquens de zele & de réclamation contre les attentats de la Philosophie.

745. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — [Note.] » pp. 83-84

Le domestique nous fit entrer dans la bibliothèque, où le premier objet qui s’offrit à notre curiosité fut un livre ouvert sur une table à laquelle il s’était probablement assis le soir précédent : la lampe éteinte était encore à côté.

746. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre II. Causes générales qui ont empêché les écrivains modernes de réussir dans l’histoire. — Première cause : beautés des sujets antiques. »

L’histoire ancienne offre un tableau que les temps modernes n’ont point reproduit.

747. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XX. Des Livres de facéties, des recueils d’anecdotes & de bons mots. » pp. 381-385

., offrent des singularités piquantes.

748. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Il refuse d’ailleurs tous les présents qui lui sont offerts, content d’un vêtement et d’une nourriture simple. […] Morpurgo offre un second témoignage, également inédit et qui vient pleinement confirmer le premier. […] Il offre un début étranger à notre histoire, mais qui provient également d’une fable indienne. […] Il se rattache à cette forme du récit, et s’écarte de celle que nous offre Barlaam par des traits incontestables. […] Dans ces mêmes chansons, Frene offre à Tannhäuser une de ses compagnes, ou « sa plus petite fille ».

749. (1927) Approximations. Deuxième série

Ils ont provoqué par là l’entrée en jeu systématique d’une force qui n’est tout à fait efficace et belle que lorsqu’elle se dégage électriquement à la pointe d’autres facultés dont elle s’offre alors à nous comme quelque merveilleuse antenne. […] (Des contrastes que nous offre le don88 de Mauriac, ce n’est pas le moins saisissant que la svelte et souveraine élégance de l’instrument et l’opacité de certaines des proies qu’il déterre et pousse devant lui). […] Il aborde successivement le mystère en tous les points où celui-ci s’offre pour ainsi dire à l’investigation, et il remonte comme à l’abri de sa connivence jusqu’en ses retraites cachées. […] Ce qui en effet investit la figure de Claude de son puissant, de son pressant intérêt, c’est que son cas fait affleurer la nappe spéciale que nous offrent aujourd’hui certains sentiments. […] Mais cette connaissance exhaustive, il estimait — et toujours davantage — qu’elle ne peut s’obtenir « qu’au contact de la vie », que si à ce contact l’on s’offre en une série d’instructives immolations.

750. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Relativement à nous, le monde, les astres, n’offrent que des changements insensibles ; les êtres vivants, au contraire, une évolution saisissable. […] — Les organismes animaux offrent aussi beaucoup d’exemples de vie latente. […] La cornée transparente offre des phénomènes analogues. […] Le dernier degré de simplicité que puisse offrir un organisme isolé est donc celui d’une masse granuleuse, sans forme dominante. […] Des algues, les Spirogyra, ont permis de constater des faits identiques, et dès à présent l’on doit admettre qu’ils offrent une généralité véritable dans le règne végétal.

751. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

C’est proprement avec les vices qui mènent au bagne que s’offrent à nous la plupart de ses personnages. […] Il n’a pas étudié autant qu’il était nécessaire pour le bon emploi de son talent, le génie de sa langue et les ressources qu’elle offre. […] Eût-elle offert un modèle de vertu parfaite ? […] Le pis est, pour la forme comme pour le fond, que le poète ne paraît pas sincère ; et quel intérêt peut offrir ce vice à froid ? […] Là, toute la maison s’offre à me faire fête, etc.

752. (1888) Poètes et romanciers

Ses œuvres offrent un intérêt très vif d’actualité pour ce temps littéraire ; elles ont l’actualité du contraste. […] Oui, s’il y a là une fiction humaine, elle n’est pas du moins indigne du nom divin sous lequel elle s’offre à nous. […] » L’Orgueil lui offre un abri plus sûr. […] Il faut s’entendre ; car ce mot Nature offre des sens distincts, des interprétations au moins très différentes. […] Onesta offre de la curiosité et de l’intérêt.

753. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

C’est la partie politique, celle qui offre aujourd’hui le moins d’intérêt. […] Plus ces déclarations sont sommaires, moins elles offrent d’inconvénients. […] Mais parmi les exemplaires sauvés, se trouvait celui que l’auteur avait cru devoir offrir au général Bonaparte. […] Cette étude offre des difficultés inhérentes au sujet. […] La seconde fois qu’on avait essayé de tenter M. de Bonald pour le faire sortir de sa retraite, la position qu’on lui offrait était plus éclatante encore.

754. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Mithridate offrait, au contraire, au public un vieillard amoureux et jaloux, immolant à ses soupçons sa femme et ses enfants : cela n’est pas tout à fait si édifiant. […] Quel bonheur pour notre littérature que Racine, au lieu d’un héros grec, nous ait offert dans Achille un chevalier français ! […] Racine, dans toutes ses tragédies, ne nous a offert qu’un amoureux de ce caractère ; c’est Oreste : mais c’est un personnage dévoué aux Furies, consacré au malheur et au crime ; il fait exception. […] Cet acteur, alors âgé de dix-huit ans, et se disposant à débuter au Théâtre-Français, sous la protection et les auspices de Voltaire, voulut faire devant son maître un essai de ses moyens, et s’offrit à lui débiter le rôle de Gustave. […] Son Mercure galant offre des scènes originales ; mais il faut un Préville pour les jouer : elles sont aujourd’hui dégoûtantes.

755. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — I. Sur M. Viennet »

Nous pourrions détacher quelques chapitres de l’ouvrage qui sont d’un récit animé et qui offrent de rapides tableaux.

756. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 218-221

1840 La bibliothèque de tous les jeunes gens et de bien des jeunes femmes va s’enrichir de trois charmants volumes qui offrent, réunies, toutes les œuvres de M.

757. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Note qu’il faut lire avant le chapitre de l’amour. »

Les Italiens mettent tant de poésie dans l’amour, que tous leurs sentiments s’offrent à vous comme des images, vos yeux s’en souviennent plus que votre cœur.

758. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gregh, Fernand (1873-1960) »

Fernand Gregh rassembla ses vers, les uns épars dans des revues, les autres épars en cartons, et nous offrit cette Maison de l’enfance d’un ton à la fois juvénile et grave, et qui, en révélant chez son auteur une grande habileté, donnait beaucoup d’espoir.

759. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Strada, José de (1821-1902) »

J. de Strada, hier encore inconnu, et génie entrant aujourd’hui vivant dans l’immortalité, nous offre les premiers fragments d’une œuvre géante, d’une épopée colossale qui sera pour notre pays le pendant de l’œuvre de Dante pour l’Italie du xive  siècle, avec cette différence que la Divine comédie a seulement quinze mille vers, tandis que l’Épopée humaine en a déjà cent mille et en aura quatre fois autant.

760. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Van Lerberghe, Charles (1861-1907) »

Ce sont ces vers qu’il nous offre, et je crois qu’ils n’y sont pas tous, et qu’un esprit critique trop scrupuleux, trop rigoureux envers soi-même, a restreint les pages du livre et que tout n’y est pas.

761. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 260-264

La sienne, sans prétendre au sublime, offre un ton simple, noble, intéressant, affectueux, naturel ; un style pur, correct, élégant, qui pénetre l’ame, sans la contraindre ni l’agiter.

762. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre III. Des Philosophes chrétiens. — Métaphysiciens. »

D’où il résulte que nos ouvrages n’ont plus d’ensemble, et que notre esprit, ainsi divisé par chapitres, offre les inconvénients de ces histoires où chaque sujet est traité à part.

763. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

— Je voudrais bien vous en offrir un autre exemplaire, dis-je aux jeunes filles, mais le malheur veut que je n’en aie point ici, qui n’est qu’un lieu de vendanges. […] La paysanne était toute rouge de honte de ne pouvoir nous offrir que ce qu’elle avait à la maison ; nous fûmes obligées de la contenter en paraissant très-contentes nous-mêmes. […] Nous eûmes beau leur offrir et les raisonner, ils ne voulaient accepter que leurs dix sous, encore fallut-il accepter nous-mêmes un fromage blanc de leur chèvre et de belles grappes de raisin pour notre déjeuner le lendemain à notre départ. […] Il aimait lui-même beaucoup M. de Lamartine ; il avait revendu pour six ou sept cent mille francs du domaine, et il habitait ce qui en restait, ayant offert lui-même à M. de Lamartine de lui rendre la maison de son père et quelques vignes alentour, au prix coûtant, si la fortune, qui lui était si sévère, lui permettait de songer à y rentrer, et ce procédé d’homme de cœur annonçait le plus aimable et le plus sensible des acquéreurs.

764. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Exemple illustre, que notre littérature offre seule entre toutes, apparemment pour que nous en tirions un enseignement, de deux hommes de génie, grands géomètres et grands écrivains, qui, à vingt ans d’intervalle, nous apprennent successivement le secret des ouvrages parfaits, c’est-à-dire de ceux qui sont les plus conformes à l’esprit humain et au génie de notre pays. […] Ouvrage formidable, Descartes y avait résumé près de vingt années de cette réflexion si opiniâtre et si intense, à laquelle le monde n’offrait ni assez de solitude ni assez de liberté, et qu’il défendit contre toutes les distractions extérieures avec la même jalousie et le même esprit de conservation qu’on met à défendre sa vie. […] Sujet d’un intérêt éternel et toujours pressant, le premier qui s’offre à la pensée sitôt qu’elle est libre de l’autorité, de l’imitation, de l’exemple, et rendue à elle-même ; problème dont tous les esprits ont l’instinct, mais auquel la plupart se dérobent, sous l’empire des choses qui ne souffrent pas de délai ! […] L’histoire des lettres offre plus d’un exemple d’une école littéraire dont le maître a été un homme de talent, faisant illusion par quelque défaut séduisant, que ses disciples imitaient en plagiaires.

765. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Lamoureux étaient moins heureuses, le Vendredi-saint, bien déparé par l’absence des paroles, et surtout le Waldweben, bizarre compilation de motifs triés dans le second acte de Siegfried, mais toutes les autres, même la marche funèbre, même le prélude de Parsifal, offrent un sens défini, et sont, chacune, le développement intégrai d’une émotion. […] Sous les nécessités croissantes d’une lutte pour vivre, les peintres ont dû renoncer le souci de l’art, ils ont obéi, comme tous ont fait, à la loi commerciale de l’offre et de la demande ; et, dans ce marché annuel, où la concurrence les presse et leur besoin, ils ne peuvent offrir des créations artistiques, puisque l’art n’est point ce que demande une société démocratique. […] C’est que l’artiste, et ceux à qui il veut communiquer cette vie qu’il crée, ne pourront par suite de leur habitude mentale, ériger vivante une œuvre en leurs âmes, si elle ne s’offre pas à eux dans les conditions même où ils ont toujours perçu la vie.

766. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

Il offrit même la paix et l’accommodement à certains de ses adversaires. […] Je dis cela parce que de loin, en pressant trop les traits et en voulant offrir nos personnages en raccourci, nous sommes tentés d’en faire encore moins des portraits que des caricatures. […] Un corps bien rédigé des lettres de Gui Patin n’offrirait pas seulement un tableau de l’histoire de la médecine durant cinquante ans : on y verrait un coin très étendu des mœurs et de la littérature avant Louis XIV.

767. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Sur les bords de nos ruisseaux, on peut voir bien des prairies qui offrent un pareil aspect. […] Il suppose un pauvre jardinier qui offre au gardien de son enclos, à Priape, quelques gâteaux et une cruche de lait. […] Le roi envoya son oncle, le duc de Cumberland, offrir à Pitt, qui était à la campagne (17 juin 1705), carte blanche pour former une administration.

768. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Celui des jeunes garçons offrait l’image d’un club et d’un camp : on portait le costume militaire ; à chaque événement public, on nommait des députations, on prononçait des discours, on votait des adresses ; on écrivait au citoyen Robespierre ou au citoyen Tallien. […] J’offre aujourd’hui, pour prix de mon ivresse.  […] Ce qu’il y a de particulier, c’est que, content de si peu, il ne consentit jamais à avancer, malgré la facilité qu’il en eut et l’offre réitérée qu’on lui en fit.

769. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Le Dernier des Chouans offre seul pour la première fois du pittoresque, de l’entente dramatique, des caractères vrais, un dialogue heureux ; par malheur, l’imitation de Walter Scott et de Cooper est évidente. […] Nous citerons le début : « Le Ciel m’ayant permis de réussir à faire la pierre philosophale, après avoir passé trente-sept ans à sa recherche, veillé au moins quinze cents nuits, éprouvé des malheurs sans nombre et des pertes irréparables, j’ai cru devoir offrir à la jeunesse, l’espérance de son pays, le tableau déchirant de ma vie, afin de lui servir de leçon, et en même temps de la détourner d’un art, etc. » En effet, l’honnête alchimiste, bien qu’il ait trouvé le secret de la transmutation, conserve jusque dans son triomphe un sentiment si profond de son infortune passée, qu’il voudrait détourner les jeunes gens des périls de cette science hermétique, au moment même où il la leur dévoile obscurément. […] Maintes idées s’offraient à la fois : la première me portait à diriger mes pas près du roi-citoyen et à lui faire l’aveu de ma découverte ; l’autre, à faire un jour assez d’or pour former divers établissements dans la ville qui me vit naître ; une autre idée me portait à marier le même jour autant de filles qu’il y a de sections à Paris, en les dotant ; une autre idée me portait à me procurer l’adresse des pauvres honteux, et à aller moi-même leur distribuer des secours à domicile.

770. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Il avertit en un endroit son frère cadet qu’il lui parle des livres sans aucun égard à la bonté ou à l’utilité qu’on en peut tirer : « Et ce qui me détermine à vous en faire mention est uniquement qu’ils sont nouveaux, ou que je les ai lus, ou que j’en ai ouï parler. » Bayle ne peut s’empêcher de faire ainsi ; il s’en plaint, il s’en blâme, et retombe toujours : « Le dernier livre que je vois, écrit-il de Genève à son frère, est celui que je préfère à tous les autres. » Langues, philosophie, histoire, antiquité, géographie, livres galants, il se jette à tout, selon que ces diverses matières lui sont offertes : « D’où que cela procède, il est certain que jamais amant volage n’a plus souvent changé de maîtresse, que moi de livres. » Il attribue ces échappées de son esprit à quelque manque de discipline dans son éducation : « Je ne songe jamais à la manière dont j’ai été conduit dans mes études, que les larmes ne m’en viennent aux yeux. […] L’équilibre et la prudence que nous avons notés en lui, cette humeur de tranquillité et de paresse dont il fait souvent profession, ne l’induisirent jamais à aucun de ces ménagements pour lui-même, à rien de cet égoïsme discret dont son contemporain Fontenelle offre, pour ainsi dire, le chef-d’œuvre. […] On n’était pourtant pas loin du temps où certains grands offraient au spirituel railleur Guy Patin un louis d’or sous son assiette, chaque fois qu’il voudrait venir dîner chez eux ; On se serait arraché Bayle s’il avait voulu, car il était devenu, du fond de son cabinet, une espèce de roi des beaux esprits.

771. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Bien qu’il les exprime toujours sous la forme la plus resserrée, il n’en écarte aucune, et souvent les jette pêle-mêle, à mesure qu’elles s’offrent à lui, en sorte que sa pensée, qui d’abord avait été rendue avec énergie, s’affaiblit en se reproduisant sous une forme moins frappante et avec un tour moins heureux. […] Il s’en présente une, grande, robuste, un peu gauche et maladroite, mais qui prend les gages qu’on lui offre. […] À mon avis, les Bohémiens offrent comme le résumé le plus fidèle de la manière et du génie de Pouchkine.

772. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

L’homme, dans l’antiquité païenne, offre une double lacune il y a en lui, pour ainsi dire, des terres incultes et en friche, et il ne connaît pas tout son prix. […] L’Institution chrétienne offrait trois grandes nouveautés : la matière même, la méthode, et la langue. […] L’Institution chrétienne est le premier ouvrage de notre langue qui offre un plan suivi, une matière ordonnée, une composition exacte et parfaitement appropriée.

773. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Les contes d’autrefois, les fabliaux ainsi que les romans, depuis ceux de la Table ronde jusqu’à ceux qui s’étalent sous des couvertures neuves dans les vitrines des libraires, ont aussi de mille manières exploité la mine inépuisable que leur offrent des sentiments toujours les mêmes et cependant toujours nouveaux par la forme qu’ils prennent aux différentes époques. […] Ces deux sortes de documents, si peu semblables qu’ils soient, offrent le même spectacle, avec cette différence que les comédies sont souvent en avance sur les mœurs et prêchent encore plus qu’elles ne peignent l’adoucissement de l’autorité paternelle et maternelle. […] ma chère Angélique, s’écrie-t-elle, tu ne me rends pas. tendresse pour tendresse.  » Dans toute la comédie, Marivaux nous offre le spectacle curieux de cette mère qui soutient comme une gageure le parti qu’elle a pris.

774. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Seroit-ce cette inquiétude de pensées, qui marche au hasard, ne respecte aucun frein, voltige sur tous les objets, s’épuise en questions, en conjectures, en raisonnemens sur tout ce qui s’offre à sa curiosité ? […] Non : les ames religieuses sont seules capables d’offrir le tableau de ces vertus réunies. […] Que deviendroient ceux qui l'habitent, si, par la douceur de ses consolations, par l'attrait de ses espérances, par les compensations inestimables qu'elle offre aux malheureux, la Religion n’adoucissoit dans cette vie les maux inévitables à chaque individu, & plus encore aux gens de bien ?

775. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Le roi la remarquait, lui envoyait galamment de son gibier ; puis, le soir, quelque valet de chambre, parent de la famille, insinuait au maître tous les détails désirables et offrait ses services à bonne fin. […] Elle leur avait offert sa paix à un certain moment ; ils refusèrent les avances contre leur usage. […] La manufacture de Sèvres lui doit beaucoup ; elle la protégea activement ; elle y conduisait souvent le roi qui, cette fois, sentait l’importance d’un art auquel il devait de magnifiques services de table, dignes d’être offerts en cadeau aux souverains.

776. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Réunissez et groupez le silence, l’obscurité, la victoire facile, l’infatuation monstrueuse, la proie offerte de toutes parts, le meurtre en sécurité, la connivence de l’entourage, la faiblesse, le désarmement, l’abandon, l’isolement ; du point d’intersection de ces choses jaillit la bête féroce. […] Le fait ottoman et le fait moscovite offrent, lorsqu’on les confronte et qu’on les compare, l’identité tartare. […] Le vrai profil du genre humain reparaîtra sur les différentes épreuves de civilisation qu’offre la série des siècles.

777. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

La difficulté de l’expression est en raison de l’originalité de la pensée ; à l’abstraction croissante des concepts, à l’imprévu toujours plus grand des jugements, correspond un écart toujours plus difficile à combler entre le langage usuel et le rôle nouveau qu’il est appelé à remplir, entre l’offre du langage, pourrait-on dire, et la demande de la pensée. […] Sagacité s’offre à mon esprit ; ma pensée est trouvée ; elle n’attendait que son expression. 146 et 287 me présentent deux idées de nombre très distinctes. […] Les mots vivacité, pénétration, subtilité, s’offrent à ma mémoire ; mon esprit les rejette, et l’on dirait que l’idée les refuse après les avoir essayés, comme un vêtement qui n’est pas fait pour elle.

778. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

Elle écrivait à une de ses amies : « Mon éducation un peu sauvage, « comme elle se fait dans les bois, et mes goûts retirés offrent peu d’agrément à une femme du monde. » Et sa modestie la trompait. […] Tous ces grands Inquiets, dans des sphères diverses, dont on peut dire le mot de l’historien Matthieu en parlant du duc de Bourgogne : « Qui hérita de son matelas le dut garder pour faire dormir, puisqu’un homme de telle inquiétude avait bien pu y sommeiller », s’épuisaient alors en mouvements de vanité colossale que six pieds de terre ont parfaitement calmés ; mais le spectacle qu’ils offraient à l’imagination et que le temps a diminué, comme le feu racornit les objets qu’il n’a pas consumés encore, vaut-il aux yeux de Dieu et aux yeux des hommes le plus rapprochés de lui par la pensée, le spectacle d’une jeune fille qui enfermait l’âme de la Cordelia de Shakspeare sous sa modeste gorgerette, et qui, puissante de rêverie, descendait de la nue de ses rêves — pour tricoter des bas à un pauvre, en lisant la Bible ou sainte Thérèse, ou pour faire, comme Bossuet, le catéchisme à quelque petit ignorant ? […] La sœur de Childe-Harold et la rêveuse de Combourg n’offriraient donc pas aux moralistes futurs, altérés de nobles choses, l’unité fidèle de sentiment et la sérénité dans le deuil qui font de l’Agissante et Contemplative du Cayla un visage d’une si céleste harmonie.

779. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

. — À vrai dire, nos institutions n’en offrent pas, tout d’abord, la preuve frappante qu’on pourrait en attendre. […] L’Église catholique a pu, en fait, mettre souvent ses forces organisées au service de l’absolutisme, et lui offrir l’appui de ses dogmes. […] Dans les relations économiques, on tient compte non de « la qualité » des hommes, mais, à quelque classe qu’ils appartiennent, de la quantité d’argent qu’ils peuvent offrir en échange de telle marchandise.

780. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Lorsque je suis arrivé à Valladolid, une personne est venue m’inviter à m’établir dans sa maison ; il avait donné ordre qu’on m’y donnât à dîner, à souper, et, de plus, cette personne était chargée de m’offrir de l’argent. M’offrir de l’argent !

781. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

Mais Bossuet, qui n’était pas seulement le docteur, mais l’orateur, ne séparait pas de son Augustin son saint Chrysostome ; il y apprenait les interprétations de la sainte Écriture les plus propres à la chaire, et s’y familiarisait avec ces tours nobles et pleins, avec ces tons incomparables d’insinuation « qui lui faisaient dire que ce Père était le plus grand prédicateur de l’Église. » — Il louait aussi Origène, nous dit l’abbé Le Dieu, ses heureuses réflexions et sa tendresse dans l’expression, dont il rapportait souvent cet exemple : « Qu’heureuses furent les tourterelles, dit Origène, d’avoir été offertes (par la Vierge au jour de la purification) pour notre Seigneur et sauveur ! […] On ne se lasse pas de repasser devant cette grande figure, qui offre la plus juste proportion avec l’époque où elle parut et où l’on peut dire qu’elle régna.

782. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

D’autres, à côté de lui, nous offriraient un bon sens joli et piquant, relevé d’imprévu et presque insolent de grâce ; on ferait, de leur manière à la sienne, un parallèle charmant. […] Dans notre temps, où ce qu’on appelait autrefois le sens commun est si peu d’usage en littérature et se trouve le plus souvent remplacé par le caprice, M. de Sacy en est un des derniers représentants utiles ; je ne sais même si l’on trouverait aujourd’hui personne qui le représentât aussi nettement et aussi distinctement que lui, qui en offrît un exemplaire vivant aussi authentique et aussi sensible.

783. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Ses travaux de revue en particulier, ou même ses simples articles de journal, qui sortaient des formes usitées, et dont chacun offrait un tout, le désignèrent d’emblée à l’attention comme un maître d’un genre nouveau. […] Renan, en passant du dogme à la science, offre avec Lamennais le plus notable contraste : c’est un Lamennais jeune, graduel, éclairé à temps, et sans ouragan ni tempête, un Lamennais progressif et non volcanique.

784. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Lui, s’il ne parvient pas à être une des fonctions utiles et nécessaires d’un journal, une des quatre ou six roues qui le font aller, il reste nomade et errant ; il végète ; il est obligé d’offrir son travail : on ne sait pas tout ce que cette offre amène avec soi de lenteurs, de désagréments et de mécomptes.

785. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Chrétien véritable et régénéré, il offrait d’ailleurs à Dieu son humiliation, et quelquefois avec une insigne douceur ; témoin la pièce qui a pour titre : Aimé de Dieu. […] Je ne saurais m’enfoncer dans une étude ; j’effleure la corbeille si remplie qui nous est offerte, je prends le dessus du panier.

786. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

A côté de cette délicieuse composition de l’Ange, le premier recueil offrait de gracieux accompagnements, comme le Dernier Jour de l’Année et ces Feuilles de Saule, où tant de vague tristesse se module sur un rhythme si délicat. […] plusieurs sont ainsi, plusieurs, je le veux croire, De ceux qu’autour de toi charmaient tes anciens vers, De ceux qui, dans la course en commun à la gloire, T’offraient leurs rangs ouverts.

787. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

Ces combats sans cesse décrits, et qui occupent tant de chants, ont d’un bout à l’autre (remarquons-le) une vivacité précise, une gradation, et surtout une réalité que jamais description poétique de combats n’a offerte à ce degré. […] e Chateaubriand a offert l’exemple sur Milton.

788. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

En attendant, s’il y avoit quelque chose en quoi je pusse vous rendre mes services, soit ici, soit en Angleterre, où j’ai toujours d’étroites relations, je vous offre mes soins avec une sincérité qui se fera connoître encore mieux dans l’occasion. Je les offre de même à vos amis, qui ont été autrefois les miens, à dom Lemerault, à dom Thuillier, et je les prie de croire qu’il n’entre que de l’estime et de l’affection dans mes offres.

789. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

L’émulation développe des talents, qui seraient demeurés inconnus, dans les états où l’on ne pourrait offrir à une âme fière aucun but qui fut digne d’elle. […] Les barrières imposées par des convenances respectables servent, comme je l’ai dit, aux succès mêmes de l’éloquence ; mais lorsque, par condescendance pour l’injustice ou l’égoïsme, l’on est obligé de réprimer les mouvements d’une âme élevée, lorsque ce sont non seulement les faits et leur application qu’il faut éviter, mais jusqu’aux considérations générales qui pourraient offrir à la pensée tout l’ensemble des idées vraies, toute l’énergie des sentiments honnêtes, aucun homme soumis à de telles contraintes ne peut être éloquent, et l’orateur encore estimable, qui doit parler dans de telles circonstances, choisira naturellement les phrases usées, celles sur lesquelles l’expérience des passions a été déjà faite, celles qui, reconnues inoffensives, passent à travers toutes les fureurs sans les exciter.

790. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

Les peines donc qui naissent de l’exaltation de l’âme, ne sont point connues par les ambitieux ; mais si le vague de l’imagination offre un vaste champ à la douleur, elle présente aussi beaucoup d’espace pour s’élever au-dessus de tout ce qui nous entoure, éviter la vie, et se perdre dans l’avenir. […] Enfin, quand il existerait une chance, de prolonger la possession des biens offerts par l’ambition, est-il une entreprise dont l’avance soit si énorme ?

791. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Sous prétexte de correction et de sagesse, on a fréquemment offert en exemple aux élèves les pseudo-classiques du xviiie  siècle et du premier Empire. […] Si l’on s’offre passivement à l’impression du livre, la lecture n’est pas profitable.

792. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

Aussi ne peut-il s’empêcher d’admirer, d’aimer ce superbe jaillissement d’énergies naturelles, d’appétits, qu’offre le neveu de Rameau : il tombe d’accord avec lui que « le point important est que vous et moi nous soyons, et que nous soyons vous et moi : que tout aille d’ailleurs comme il pourra ». […] Là, comme ailleurs, la méthode de Diderot consiste à suspendre sa pensée à la pensée d’autrui, en digressions à perte d’haleine ; les tableaux, les statues offrent un débouché de plus au bouillonnement interne de sentimentalité, de réflexion, d’imagination qui fermente en lui.

793. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Jésus n’ayant que des soupçons ne voulut prononcer aucun nom ; il dit seulement à Jean de bien remarquer celui à qui il allait offrir du pain trempé. En même temps, il trempa le pain et l’offrit à Juda.

794. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

Et plus loin, quand il quitte la maison maternelle pour le collège, il dira : « Je ressemblais à une statue de l’Adolescence enlevée un moment de l’abri des autels pour être offerte en modèle aux jeunes hommes. » Tout cela doit avoir été très juste, très fidèle ; il est dommage seulement que ce soit l’original lui-même qui se fasse de la sorte son propre statuaire et son propre peintre. […] Après l’épisode de Graziella terminé, il ne faut rien leur demander de plus ; elles offrent toujours de jolies pages, mais aucune suite, aucun ensemble, et elles n’ont pas assez de vérité pour inspirer confiance en ce qui est des faits ou même des sentiments.

795. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre IV. Critique »

Critique I Toutes les pièces de Shakespeare, deux exceptées, Macbeth et Roméo et Juliette, trente-quatre pièces sur trente-six, offrent à l’observation une particularité qui semble avoir échappé jusqu’à ce jour aux commentateurs et aux critiques les plus considérables, que les Schlegel, et M.  […] Toute cette ombre vivante et mourante remue, ces larves agonisent, la mère manque de lait, le père manque de travail, les cerveaux manquent de lumière ; s’il y a là dans ce dénuement un livre, il ressemble à la cruche, tant ce qu’il offre à la soif des intelligences est insipide ou corrompu.

796. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Si notre religion n’était pas une triste et plate métaphysique ; si nos peintres et nos statuaires étaient des hommes à comparer aux peintres et aux statuaires anciens : j’entends les bons, car vraisemblablement ils en ont eu de mauvais et plus que nous, comme l’Italie est le lieu où l’on fait le plus de bonne et de mauvaise musique ; si nos prêtres n’étaient pas de stupides bigots ; si cet abominable christianisme ne s’était pas établi par le meurtre et par le sang ; si les joies de notre paradis ne se réduisaient pas à une impertinente vision béatifique de je ne sais quoi qu’on ne comprend ni n’entend ; si notre enfer offrait autre chose que des gouffres de feux, des démons hideux et gothiques, des hurlements et des grincements de dents ; si nos tableaux pouvaient être autre chose que des scènes d’atrocités, un écorché, un pendu, un rôti, un grillé, une dégoûtante boucherie ; si tous nos saints et nos saintes n’étaient pas voilés jusqu’au bout du nez ; si nos idées de pudeur et de modestie n’avaient proscrit la vue des bras, des cuisses, des tétons, des épaules, toute nudité ; si l’esprit de mortification n’avait flétri ces tétons, amolli ces cuisses, décharné ces bras, déchiré ces épaules ; si nos artistes n’étaient pas enchaînés et nos poètes contenus par les mots effrayants de sacrilège et de profanation ; si la Vierge Marie avait été la mère du plaisir ; ou bien, mère de Dieu, si c’eût été ses beaux yeux, ses beaux tétons, ses belles fesses qui eussent attiré l’Esprit Saint sur elle, et que cela fût écrit dans le livre de son histoire ; si l’ange Gabriel y était vanté par ses belles épaules ; si la Magdelaine avait eu quelque aventure galante avec le Christ ; si aux noces de Cana le Christ entre deux vins, un peu non-conformiste, eût parcouru la gorge d’une des filles de noces et les fesses de saint Jean, incertain s’il resterait fidèle ou non à l’apôtre au menton ombragé d’un duvet léger : vous verriez ce qu’il en serait de nos peintres, de nos poètes et de nos statuaires ; de quel ton nous parlerions de ces charmes qui joueraient un si grand et si merveilleux rôle dans l’histoire de notre religion et de notre Dieu, et de quel œil nous regarderions la beauté à laquelle nous devrions la naissance, l’incarnation du Sauveur, et la grâce de notre rédemption. […] Grâce à Raphael, au Guide, au Baroche, au Titien et à quelques autres peintres italiens, lorsque quelque femme nous offre ce caractère de noblesse, de grandeur, d’innocence et de simplicité qu’ils ont donné à leurs vierges, voyez ce qui se passe alors dans l’âme ; si le sentiment qui nous affecte n’a pas quelque chose de romanesque qui tient de l’admiration, de la tendresse et du respect, et si le respect ne dure pas encore, lors même que nous savons à n’en pouvoir douter que cette vierge est consacrée par état au culte de la Vénus publique qui se célèbre tous les soirs aux environs du Palais Royal ?

797. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre VI : Règles relatives à l’administration de la preuve »

Cette différence peut bien impliquer que l’emploi du raisonnement expérimental en sociologie offre plus de difficultés encore que dans les autres sciences ; mais on ne voit pas pourquoi il y serait radicalement impossible. […] Cet inconvénient est, en effet, compensé par la richesse des variations qui s’offrent spontanément aux comparaisons du sociologue et dont on ne trouve aucun exemple dans les autres règnes de la nature.

798. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

Julien lui offrit une fortune qu’il dédaigna. […] Le premier discours qu’il prononça à la mort de Julien ressemble moins à une harangue qu’à une espèce de chant funèbre ; le second offre des beautés d’un autre genre.

799. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

D’ailleurs la philosophie de Confucius, comme celle des livres sacrés de l’Égypte, n’offre qu’ignorance et grossièreté dans le peu qu’elle dit des choses naturelles. […] Orphée surtout, si on le considère comme un individu, offre aux yeux de la critique l’assemblage de mille monstres bizarres. — D’abord il vient de Thrace, pays plus connu comme la patrie de Mars, que comme le berceau de la civilisation. — Ce Thrace sait si bien le grec qu’il compose en cette langue des vers d’une poésie admirable. — Il ne trouve encore que des bêtes farouches dans ces Grecs, auxquels tant de siècles auparavant Deucalion a enseigné la piété envers les dieux, dont Hellen a formé une même nation en leur donnant une langue commune, chez lesquels enfin règne depuis trois cents ans la maison d’Inachus. — Orphée trouve la Grèce sauvage, et en quelques années elle fait assez de progrès pour qu’il puisse suivre Jason à la conquête de la Toison d’or ; remarquez que la marine n’est point un des premiers arts dont s’occupent les peuples. — Dans cette expédition il a pour compagnons Castor et Pollux, frères d’Hélène, dont l’enlèvement causa la fameuse guerre de Troie.

800. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

C’est là l’aspect qu’offre, à la rouge lueur du Crépuscule des Peuples, le tourbillon humain. […] Le rouge offre encore une autre particularité, qui explique la grande prédilection des hystériques pour lui. […] L’humanité n’offre pas un seul siècle où les inventions qui pénètrent si profondément, si tyranniquement dans la vie de chaque individu, s’entassent comme au nôtre. […] Paul Janet sur la double personnalité offre une explication de ce phénomène de la vie psychique. […] Les sorciers des nègres du Sénégal offrent à la vénération de ceux-ci des paniers ou des calebasses dans lesquels ils leur assurent qu’un puissant fétiche est enfermé.

801. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXI » pp. 87-90

Ce génie, s’il se donnait la peine de naître, trouverait bien quelques difficultés sans doute à rajeunir les points de vue, à ressaisir avec nouveauté les grands caractères déjà tracés, à les offrir par des aspects à la fois reconnaissables et imprévus, à peindre sans copier, à tirer de tous nos petits ridicules assez peu gais une large veine de plaisanterie, et à convoquer toutes nos petites vanités maussades à un rire immense.

802. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. de Latena : Étude de l’homme »

Une union de cette sorte offre une partie des charmes de l’amour, sans en avoir les agitations ni les incertitudes.

803. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Introduction »

Parmi le nombre infini de « documents humains » offerts par la nature à leurs investigations, les naturalistes 5 s’aperçurent bientôt que tous n’avaient pas une égale signification ni valeur expressive ; qu’il en existait une catégorie particulièrement féconde, les documents pathologiques, et s’y complurent.

804. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mikhaël, Éphraïm (1866-1890) »

Son nom demeure en quelques mémoires, gravé religieusement, mais aucun n’a songé, à la fin de cette période littéraire, à lui offrir une part des palmes cueillies le plus noblement.

805. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Roumanille, Joseph (1818-1891) »

Rien n’égalait la verve, la sève, l’entrain tour à tour sérieux et goguenard de ces écrits de Roumanille : Li Club (les Clubs), Li Partejaire (les Partageux), Quand dévé, fau paga (Quand vous devez, il faut payer), Un rouge et un blanc, La Férigoulo (le Thym)… Aujourd’hui, Roumanille nous offre deux nouveaux poèmes : Li Sounjarello (les Rêveuses) et La Part dau bon Diéu (La Part du bon Dieu).

806. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 303-308

Le premier offre un tableau fidele de la vie, de la conduite, des usages, du gouvernement des Hébreux : le second, écrit avec une candeur & une onction peu communes, est en même temps une Introduction à l’Histoire Ecclésiastique, & une éloquente apologie de la Religion.

807. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 453-457

Les Journaux seuls peuvent offrir des ressources sûres pour retablir l’ordre & repousser les usurpations ; presque tous sont aujourd’hui dévoués aux corrupteurs du goût & de la morale : il n’y a guere que l’Année Littéraire & les Annonces & Affiches pour la Province, où l’on ose les combattre & les ridiculiser, encore même les Auteurs de ces Feuilles, aussi patriotiques que littéraires, sont-ils souvent exposes aux persécutions de l’amour-propre des Auteurs blessés de leurs censures, &c…..

808. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 192-197

Par ce sage Ecrivain, la Langue réparée, N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée.

809. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 309-314

Tanevot consistent en deux Tragédies non représentées, l'une intitulée Séthos, l'autre, Adam & Eve ; en des Fables, des Contes, des Epîtres, des Chansons, & autres petites Poésies, dont la derniere Edition forme 3 volumes in-12, Ses deux Tragédies offrent de beaux morceaux.

810. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Homère, et le grammairien Thestorides. » pp. 2-6

Il offrit à Homère de le loger chez lui, de le nourrir, & de l’entretenir généralement de tout.

811. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre III. Suite du précédent. — Seconde cause : les anciens ont épuisé tous les genres d’histoire, hors le genre chrétien. »

Comme poésie, l’origine des Cattes, des Tenctères, des Mattiaques, n’offrait rien de ce brillant Olympe, de ces villes bâties au son de la lyre, et de cette enfance enchantée des Hellènes et des Pélasges ; comme politiques, le régime féodal interdisait les grandes leçons ; comme éloquence, il n’y avait que celle de la chaire ; comme philosophie, les peuples n’étaient pas encore assez malheureux, ni assez corrompus, pour qu’elle eût commencé de paraître.

812. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre premier. Du Christianisme dans l’éloquence. »

Les membres de la Convention, au contraire, n’ont offert que des talents tronqués et des lambeaux d’éloquence, parce qu’ils attaquaient la foi de leurs pères, et s’interdisaient ainsi les inspirations du cœur183.

813. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Julliart » pp. 176-177

Et vous ne songez pas que ces arbres doivent être touchés fortement, qu’il y a une certaine poésie à les imaginer selon la nature du sujet, sveltes et élégans, ou brisés, rompus, gercés, caducs, hideux ; qu’ici pressés et touffus, il faut que la masse en soit grande et belle ; que là rares et séparés, il faut que l’air et la lumière circulent entre leurs branches et leurs troncs ; que cette terrasse veut être chaudement peinte ; que ces eaux imitant la limpidité des eaux naturelles, doivent me montrer comme dans une glace l’image affaiblie de la scène environnante ; que la lumière doit trembler à leur surface ; qu’elles doivent écumer et blanchir à la rencontre des obstacles ; qu’il faut savoir rendre cette écume ; donner aux montagnes un aspect imposant ; les entr’ouvrir, en suspendre la cime ruineuse au-dessus de ma tête, y creuser des cavernes, les dépouiller dans cet endroit, dans cet autre les revêtir de mousse, hérisser leur sommet d’arbustes, y pratiquer des inégalités poétiques ; me rappeller par elles les ravages du temps, l’instabilité des choses, et la vétusté du monde ; que l’effet de vos lumières doit être piquant ; que les campagnes non bornées doivent, en se dégradant, s’étendre jusqu’où l’horizon confine avec le ciel, et l’horizon s’enfoncer à une distance infinie ; que les campagnes bornées ont aussi leur magie ; que les ruines doivent être solennelles, les fabriques déceler une imagination pittoresque et féconde ; les figures intéresser, les animaux être vrais ; et que chacune de ces choses n’est rien, si l’ensemble n’est enchanteur ; si composé de plusieurs sites épars et charmans dans la nature, il ne m’offre une vue romanesque telle qu’il y en a peut-être une possible sur la terre.

814. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre III. Du temps où vécut Homère » pp. 260-263

Parmi les présents offerts à Pénélope par ses amants, nous remarquons un voile ou manteau dont l’ingénieux travail ferait honneur au luxe recherché des temps modernes85. — 5.

815. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Le torse offre ces plans cadencés et simples qui marquent les divisions de la vie. […] Le nez prolonge le front, sans inflexion apparente ; les livres offrent ces contours épais qui donnent aux bouches divines tant de gravité. […] Athlète de la terre, il s’offre nu aux luttes du labour. […] L’héroïsme, la gloire, la vertu, s’offrent d’elles-mêmes au couteau. […] L’Italie, à cette époque, offre l’étonnant spectacle d’un Pandaemonium ennobli et décoré par les arts.

816. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Elle offre son amour, un poignard ou un lacet à la main ; mais elle-même est enveloppée de muettes menaces de mort. […] C’est le mouchoir de Tartufe que vous offrez à cette belle fille. […] Le parisianisme de Brichanteau offre encore une autre particularité. […] Akoulina offre le thé à Nikita : « Non, dit-il subitement dégrisé ; je ne veux pas… Éteignez la lumière… Oh ! […] Le ciel et les saisons n’offrent aux hommes que des images de vie, de mort, de fuite, de voyage, de lutte, de résurrection.

817. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Ce fut encore ce sujet qui l’occupa dans la première suppléance que lui offrit Fauriel à la Faculté des lettres en 1832. […] Ampère, si fait pour les trouver, mais trop habitué à l’atmosphère des salons et à leur tiède haleine, trop tendre aux caresses de l’amitié, dès qu’il s’offrait une difficulté, une lutte à soutenir, lâchait la partie, même quand il avait raison. […] L’esprit d’Ampère offrait table rase aux doctrines et aux méthodes des Fauriel, des Niebuhr, Grimm, Goethe… Il ne recevait pas ces doctrines sur la défensive en quelque sorte, et, comme doit faire tout bon universitaire, la baïonnette en avant, à son corps défendant, ce que fit toujours le docte Victor Le Clerc par exemple. […] Ce Mexique d’Ampère, à sa date, avait sa nouveauté : il était observé dans ses mœurs avec justesse, avec ironie dans son gouvernement et sa politique, avec érudition et lumière dans ses antiquités, et il offrit à l’auteur le prétexte d’une prophétie ou d’une utopie grandiose sur l’avenir réservé à l’isthme de Panama. […] Kergorlay a été rappelé par une dépêche télégraphique, et j’ai naturellement offert de ramener Mme de Tocqueville.

818. (1927) André Gide pp. 8-126

Mais ces six traités, comme il les appelle, en précisent certaines nuances, et ils offrent d’ailleurs le plus rare agrément. […] Ce qui est exact, c’est que la culture intellectuelle fait l’office de cran d’arrêt et aussi qu’elle offre une diversion. […] De ceux que je viens de nommer, il va sans dire que je conserve tous les livres qu’ils m’ont offerts. […] Ils ont le charme de la variété ; ils nous font souvent mieux connaître l’auteur que des œuvres plus considérables en apparence, mais ramassées sur une matière unique et d’horizon plus restreint ; ils nous offrent de charmants voyages au pays des idées, qui est celui de la réalité vraie, ou qui la résume avantageusement par des raccourcis synthétiques. […] Peu importe… « Il est bien rare que ce que l’on admire le plus communément dans les chefs- d’œuvre soit précisément ce qu’ils offrent de plus admirable. » C’est vrai, mais voici qui paraît plus douteux : « Les Qu’il mourût !

819. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVI » pp. 301-305

En un mot, chacun des deux orateurs a eu son succès ce jour-là, et l’Académie française n’avait pas offert depuis bien longtemps une fête si goûtée du public, si brillante et si remplie ; les femmes s’étaient logées jusque derrière le fauteuil de M.

820. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nerval, Gérard de (1808-1855) »

Champfleury Timide dans la vie, Gérard offrait une certaine résistance intérieure, et quoiqu’il vécût en bonne camaraderie avec la bande de Pétrus Borel et qu’il fût admis à l’honneur suprême de fournir une épigraphe au tapageur volume des Rhapsodies, Gérard appartenait à la littérature claire, obtenant les effets plus par le sentiment que par une palette chargée de couleurs.

821. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 527-532

Les événemens les plus compliqués, les incidens les plus accumulés, les difficultés les plus épineuses, se simplifient sous sa plume, & offrent un plan net & précis, qui met à portée de suivre l’Orateur sans fatigue & sans contention.

822. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 296-302

La Fable en est romanesque ; point de vraisemblance dans les incidens, des situations forcées, des caracteres peu prononcés ou peu soutenus, des Scènes assez théatrales, des mouvemens très-pathétiques, un style assez noble & quelquefois élégant, voilà ce qu’elle offre à la critique & à l’éloge.

823. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 317-322

S’il s’égara dans ses idées, il n’eut pas la témérité de les réduire en systêmes ; s’il avança quelques propositions un peu hardies, il ne les défendit pas avec opiniâtreté ; s’il eut quelques démêlés littéraires, il les soutint constamment avec honnêteté, ou les termina par un silence, toujours sage quand on n’offre aux autres que des découvertes opposées aux idées reçues.

824. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 381-387

Son Discours sur la Poésie en général & sur l’Ode en particulier, ses Réflexions sur la critique, offrent un enchaînement de réflexions judicieuses, instructives, présentées avec grace & d’un ton séduisant dont il faut se défier dans quelques autres de ses Ouvrages, ceux, entre autres, où il veut prouver qu’on peut faire de bonnes Tragédies & de belles Odes en prose, ou détruire la supériorité des Anciens sur les Modernes.

825. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 532-537

L’Eloge historique du Duc de Bourgogne est un morceau d’éloquence qui nous retrace la noble simplicité des Anciens ; son Discours de réception à l’Académie, malgré tout le persifflage qu’il lui attira, peut être regardé comme la production de l’honnête homme, du sage Littérateur, du vrai Philosophe ; ses autres Discours Académiques offrent par-tout l’Ecrivain élégant, & assez formé sur les bons Modeles, pour en devenir un à son tour.

826. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 109-114

Quand bien même la Nature seroit vicieuse, la Société nous offre des moyens, la Religion nous fournit des secours, qui réduiront toujours le méchant à n'imputer qu'à lui seul le juste blâme de sa perversité.

827. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre II. Vue générale des Poèmes où le merveilleux du Christianisme remplace la Mythologie. L’Enfer du Dante, la Jérusalem délivrée. »

Sans rechercher quelques poèmes écrits dans un latin barbare, le premier ouvrage qui s’offre à nous est la Divina Comedia du Dante.

828. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VI. La Mère. — Andromaque. »

Il n’y a que le Dieu de l’Évangile qui ait osé nommer sans rougir les petits enfants 20 (parvuli), et qui les ait offerts en exemple aux hommes : « Et accipiens puerum, statuit eum in medio eorum : quem cùm complexus esset, ait illis : « Quisquis unum ex hujusmodi pueris receperit in nomine meo, me recipit. »   Et ayant pris un petit enfant, il l’assit au milieu d’eux, et l’ayant embrassé, il leur dit : Quiconque reçoit en mon nom un petit enfant me reçoit21.

829. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IV. Suite des précédents. — Julie d’Étange. Clémentine. »

Comme il promet toujours une récompense pour un sacrifice, on croit ne rien lui céder en lui cédant tout ; comme il offre à chaque pas un objet plus beau à nos désirs, il satisfait à l’inconstance naturelle de nos cœurs : on est toujours avec lui dans le ravissement d’un amour qui commence, et cet amour a cela d’ineffable, que ses mystères sont ceux de l’innocence et de la pureté.

830. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre IV. Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. » pp. 216-222

Marmontel est pleine de finesse & de goût, mais l’ordre que l’auteur a suivi n’étant pas assez méthodique, on a de la peine à saisir tout ce que son livre offre d’ingénieux & de neuf.

831. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre I. Introduction. Trois sortes de natures, de mœurs, de droits naturels, de gouvernements » pp. 291-295

Dans cet ordre immuable, qui nous offre un étroit enchaînement de causes et d’effets, nous distinguerons trois sortes de natures desquelles dérivent trois sortes de mœurs ; de ces mœurs elles-mêmes découlent trois espèces de droits naturels qui donnent lieu à autant de gouvernements.

832. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Sans doute la médiocrité de son éducation lui rendait ce secours nécessaire ; mais c’est le trait d’un caractère droit et d’un esprit excellent, non seulement d’en avoir usé quand on le lui offrait, mais de l’avoir recherché. […] Le sérieux et la profondeur de ses passions adoucirent les jugements qui furent portés sur ses désordres, où d’ailleurs ne parut jamais l’odieux du pouvoir absolu, et où le roi ne prit que ce qu’on offrait à l’homme : témoin la Vallière, qui mourut pour le monde le jour où elle cessa d’être aimée. […] Le cœur et l’esprit s’y étaient assez développés pour offrir à l’observateur ces traits généraux auxquels l’humanité se reconnaît dans tous les temps. […] A aucune époque notre société n’a offert une image plus parfaite de l’esprit français. […] Ce prince ne lui offrit pas seulement dans sa personne une image vivante de la grandeur que respirent ses ouvrages ; il lui en suggéra les desseins et lui en fournit les sujets par les emplois mêmes auxquels il l’appela.

833. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

» Il allait encore frapper à la porte d’un autre hôtel, dont la patronne refusait de le recevoir, en dépit de l’offre de 300 francs. […] C’est ainsi que les mines d’or, offertes il y a dix ans à des maisons française, ont été refusées par toutes ces maisons. […] Dans une seconde lettre, il m’a fait spontanément, et sans que rien au monde pût l’y engager, l’offre de 75 000 francs, pour arranger mes affaires ou celles de ma famille ; enfin dans une troisième, il m’annonce l’envoi d’un encrier d’argent pesant 1 000 grammes, avec une plume d’or. […] Le pourquoi de l’emploi de cette poudre, que toutefois je ne supposais pas offerte pour mon usage, m’intriguait, quand aujourd’hui, Hayashi me donne l’explication de ladite poudre, appelée au Japon : dosha. […] Gigoux se révèle dans quelques portraits, entre autres, dans un portrait de Delacroix, comme un lithographe de premier ordre, et Achille Devéria, parmi de nombreux portraits, offre à nos regards deux très curieux et très remarquables portraits de Mérimée et de Dumas père.

834. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Dans cette dernière élucubration, qui n’offre qu’une série sans trêve d’abjections et d’immondices accumulés à plaisir, l’intention de l’écrivain de se moquer du public est si évidente que ses partisans les plus forcenés en sont atterrés, et c’est un reproche que je leur adresse. […] Ainsi que nous le disions plus haut, le roman offre le mode de lecture le plus répandu ; il est à la portée de tous il est la pâture intellectuelle de la plupart des classes ; les bibliothèques populaires en regorgent, et tout ce qui ne revêt pas cette forme est délaissé sur les rayons. […] Coupeau offre donc un cas particulier, et il doit être l’objet des railleries de ses compagnons. […] Offrira-t-il une combinaison de ces multiples matériaux , ou bien la prépondérance d’un seul ou de quelques-uns ? […] Mais lorsque nous comparons, avec soin, les sujets qui en offrent l’exemple, nous constatons encore plus de différences que de parité entre eux.

835. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Ellora, la poétesse, par son message et sa mort, lui a révélé quelque chose de plus grand encore : le renoncement absolu, le sacrifice d’une âme qui, n’ayant pas trouvé le bonheur, s’offre en holocauste à l’âme de l’univers, s’identifiant avec elle. […] de ces concours de poésie, comme des concours de beauté où de jeunes femmes, ambitieuses de la couronne de roses, viennent s’offrir sans voiles aux regards d’un jury. […] Combien de poètes aussi qui gardent jalousement, avec une pudeur virginale, le velouté de leurs rêves, ne consentiront jamais non plus à venir offrir leur âme nue aux regards indiscrets et peut-être ironiques de quelques hommes de lettres parisiens ! […] Et si l’on songe non seulement à la tourbillonnante réalité sociale qui s’agite autour de nous, mais à la réalité encore plus poignante qu’est l’homme perdu sur un astre errant dans l’immensité, s’interrogeant sur son existence même entre deux infinis, comment pourra-t-on sérieusement affirmer qu’une forme fixe s’offrira à ses pensées ? […] Ou bien en effet une telle définition voudra s’appliquer à tous les vers, et elle sera si générale, si abstraite, qu’elle n’offrira aucun intérêt pratique ; ou bien elle ne fera que refléter cette part de subjectivité que tout homme apporte nécessairement dans l’étude de ces questions, — et elle mettra les poètes aux prises, dans des contestations insolubles.

836. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

si je lui avais offert pareille aubaine au temps où il vivait de pain noir chez un charbonnier… hein ! […] … — Pardon, cher maître, me permis-je d’interrompre… peut-être, en ce temps-là, n’eussiez-vous pas songé à lui offrir quoi que ce soit ! […] Tout ce qu’elle offre de beautés uniques, de nobles exemples s’y grave en traits profonds qui ne s’effaceront plus. […] » À un autre que moi, on eût offert une place de percepteur ou de bibliothécaire communal… À moi, on offrit l’Académie, et les plus extravagantes décorations. […] … Est-ce que tu vas, dans leurs laboratoires, saisir leurs bistouris, leurs cornues et leurs livres, et les offrir en holocauste, à la vertu bourgeoise outragée par eux ?

837. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Les Lettres du chevalier offrent un continuel exemple de cette espèce de finesse et de subtilité qu’on peut retrouver dans les Conversations et les Entretiens publiés vers la même date par l’auteur suranné de Clèlie. […] Il faut pourtant avoir bien du contre-temps pour aller faire la leçon à Pascal sur la géométrie, et pour avoir l’air (ne fût-ce que cela) de s’offrir pour mari à Mme de Maintenon vers l’année 1680. […] Quelques narrations, parmi lesquelles se détache le conte de cette Matrone tant célébrée, sont des pièces accomplies, et les vers que l’auteur s’est passé la fantaisie d’insérer à travers sa prose, à la différence de ce qu’offrent en français ces sortes de mélanges, ont une solidité et un brillant qui en font de vraies perles enchâssées. […] — Je lui répondis que j’avois laissé mon paquet chez une femme proche du château, pour me présenter plus respectueusement et pour offrir mon service de meilleure grâce. — C’est bien fait, me dit-il, et je me doute que vous savez chanter et faire quelques méchants vers. […] Je fus assez étourdi pour le dire à Mme la marquise de Sablé, un soir que j’étois allé chez elle avec Mme la maréchale de Clérembaut ; je m’offris même de montrer dans ses Lettres quantité de fautes contre la justesse, et vous jugez bien que cela ne se passa pas sans dispute.

838. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

Ce n’était pas sa coutume de s’arrêter pour un tel motif ; cependant on lui offrit de s’abriter dans une maison située au milieu des bois et appartenant à un officier des chasses de la cour de Saxe. Il accepta cette offre. […] La Turquie est impolitiquement livrée par Napoléon à l’ambition moscovite, la Suède lui est offerte en hommage. […] De longues files de blessés, les uns se traînant comme ils pouvaient, les autres placés sur les bras des soldats, ou déposés à terre en attendant qu’on les transportât dans l’île de Lobau, des cavaliers démontés jetant leurs cuirasses pour marcher plus aisément, une foule de chevaux blessés se portant instinctivement vers le fleuve pour se désaltérer dans ses eaux et s’embarrassant dans les cordages du pont jusqu’à devenir un danger, des centaines de voitures d’artillerie à moitié brisées, une indicible confusion et de douloureux gémissements, telle était la scène qui s’offrait et qui saisit Napoléon. […] Le général Haxo, après une soigneuse reconnaissance, avait découvert à une lieue et demie au-dessus de Kowno, vers un endroit appelé Poniémon, un point où le Niémen, formant un contour très prononcé, offrait de grandes facilités pour le passage.

839. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

. — Ils parlent, ils combattent pour lui, et offrent leur poitrine aux coups qu’il va recevoir, peut-être ; ils vont à la conquête de la gloire solide qu’il conserve, et n’ont pour eux que celle d’un moment. […] « J’avais désiré et j’ai obtenu que cet ensemble offrît l’aspect sévère et simple d’un tableau flamand, et j’ai pu ainsi faire sortir quelques vérités morales du sein d’une famille grave et honnête ; agiter une question sociale, et en faire découler les idées de ces lèvres qui doivent les trouver sans effort, les faisant naître du sentiment profond de leur position dans la vie. […] « Je lui offris de monter mon cheval quand il serait fatigué ; et, comme je ne lui parlais que gravement et avec simplicité de son équipage, dont il craignait le ridicule, il se mit à son aise tout à coup, et, s’approchant de mon étrier, me frappa sur le genou en me disant : « — Eh bien ! […] « — Cependant, ajouta-t-il, je n’accepterai pas votre offre, vu que je ne sais pas monter à cheval et que ce n’est pas mon affaire, à moi. […] Ses sœurs, à qui je la conduisis folle, n’en voulurent pas, et m’offrirent de la mettre à Charenton.

840. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

Sans doute elle ne peut empêcher l’association de lui offrir telle ou telle idée, mais elle peut réagir et rejeter ce que l’automatisme lui offre, jusqu’à ce qu’il lui offre ce qui convient à son projet. […] Il accomplissait ainsi son travail logique sur une image hallucinatoire, mais parfaitement exacte, de la page écrite : « il remplaçait la vue par le raisonnement. » Pour représenter par comparaison le mécanisme du raisonnement et son rôle prépondérant dans la conscience, on a cité ces fleurs que le froid dessine peu à peu sur les vitres des chambres en congelant notre haleine ; elles ont beau offrir les formes les plus variées, elles ne sont que la mise en œuvre d’une même loi. […] Le raisonnement qualitatif, portant sur des choses moins exactement définies et procédant par simples similitudes ou par égalités approximatives, offre beaucoup moins de rigueur.

841. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Il tomba par ce défaut, et quelquefois en public, dans les absurdités les plus grossières. » Si je cite ce trait, c’est pour établir que Louis XIV fut à son insu, une proie offerte aux plus bruyants ou aux plus astucieux, et que sa volonté fut sans cesse à la merci de son entourage, de ses maîtresses et du clergé. […]   Si, grâce à ceux que nous venons de nommer, c’est-à-dire grâce à la monarchie et au catholicisme, cette époque peut être considérée comme l’une des plus honteuses de notre histoire le spectacle offert par les persécutés, c’est-à-dire par les représentants de la conscience et du droit, est l’un des plus grandioses dont la France et l’Europe aient été les témoins. […] Les nations protestantes qui avaient assisté avec horreur aux scènes de carnage dont la France offrait alors le spectacle, n’osant intervenir par crainte de Louis XIV, accueillent avec enthousiasme les fugitifs. L’Angleterre, la Hollande, le Danemark, la Suisse et le Brandebourg leur offrent à l’envi asile et réconfort, tandis que quelques-uns de ces proscrits se réfugient jusqu’en Islande, en Amérique et au Cap de Bonne-Espérance. […] A la Révocation de l’édit de Nantes il répondit, le même mois, par l’édit de Postdam où il disait notamment :‌ « Comme les persécutions et les rigoureuses procédures qu’on exerce depuis quelque temps en France contre ceux de la religion réformée ont obligé plusieurs familles de sortir de ce royaume et de chercher à s’établir dans les pays étrangers, nous avons bien voulu, touché de la juste compassion que nous devons avoir pour ceux qui souffrent pour l’Évangile et pour la pureté de la foi que nous confessons avec eux, par le présent édit, signé de notre main, offrir aux dits Français une retraite sûre et libre dans toutes les terres et provinces de notre domination ; et leur déclarer en même temps de quels droits, franchises et avantages, nous prétendons les y faire jouir, pour les soulager, et pour subvenir en quelque manière aux calamités avec lesquelles la Providence divine a trouvé bon de frapper une partie si considérable de son église. »‌ La réponse à cet appel ne se fit pas longtemps attendre.

842. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Les pages qu’on va lire sont identiques à celles que j’ai lues, à celles que le public a daigné approuver avec une chaleureuse sympathie dont je lui offre ici toute ma gratitude. […] Il venait offrir des vers au premier journal parnassien. […] C’est un « morceau de littérature » que je t’offre. […] Nous allâmes dîner ensemble, malgré mon habit insuffisant et grâce à un vieux dictionnaire Bouillet que Glaser, plein d’audace, offrit d’aller vendre à un bouquiniste de la rue Soufflet. […] Né sous le ciel chaud de Cuba, ce qui lui plaît et ce qu’il vous offre, ce sont de farouches floraisons de couleurs.

843. (1891) Esquisses contemporaines

L’intérêt qu’elles peuvent offrir n’est pas non plus dans la valeur des jugements qu’elles portent. […] Cet officier, qui est un écrivain, s’est dit que peut-être son journal de voyage ne serait pas sans offrir quelque intérêt. […] D’ailleurs cette manière d’écrire offre plus d’un danger. […] Bourget offre peu d’originalité. […] Toutefois ses romans aussi offrent un singulier exemple d’incohérence et d’incertitude.

844. (1903) Le problème de l’avenir latin

La médaille romaine offre, à son envers, une image dont les traits devraient nous rendre soucieux. […] Aux curieux, aux dilettantes, il offre un champ immense d’observations et de recherches. […] Ce mode de reconstitution physique de la race par un travail opéré sur l’ensemble d’une génération naissante serait un moyen, le premier qui s’offre à la pensée. […] Ce serait là pure folie… Autant vaudrait offrir à un ancien morphinomane, guéri de la veille, une seringue à injection. […] La France a superbement manqué l’une des plus belles carrières nationales dont l’occasion ait été offerte par le sort.

845. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Un nouvel et important élément vient donc s’offrir au système ébauché, pour en associer plus étroitement les parties. […] L’idée directrice générale intervient pour choisir, pour accepter ou rejeter les éléments qui lui sont offerts, mais, ces éléments, ce n’est généralement pas elle qui les évoque. […] Tout ceci n’offre d’ailleurs aucune difficulté. […] Musset, qui offre une si riche mine d’associations par contraste, semble avoir parfois changé, d’une manière brusque, au témoignage de M.  […] Les inventeurs par transformation et déviation peuvent offrir le premier type, peut-être aussi quelques inventeurs par évolution, et les inventeurs quasi instinctifs, comme Mozart, peuvent offrir le second, dans lequel la tendance créatrice donne lieu à des phénomènes qui peuvent paraître analogues aux impulsions de l’aliéné, séparées, comme elles, d’avec la volonté et les tendances conscientes.

846. (1886) Le roman russe pp. -351

Ces écrivains-types nous offriront une réduction éminente et complète du génie national que nous cherchons à dégager. […] Non-seulement on ne lui offrait rien de ce qu’il attendait, mais on refusait partout ce provincial sans appuis. […] Il se croyait un grand talent d’acteur, il offrit ses services à la direction des théâtres ; on ne lui trouva pas assez de voix. […] La vie n’a rien de mieux à lui offrir. […] Rappelle-toi le touchant spectacle qu’offre notre peuple quand il assiste les déportés en route pour la Sibérie.

847. (1921) Esquisses critiques. Première série

Au moment où par le fait de sa célébrité une attention redoublée s’attache sur l’œuvre du poète, il n’offre plus que des fruits appauvris. […] Son tempérament est riche, la carrière qu’il a à courir est longue encore devant lui : de nombreuses voies s’offrent à son choix. […] Ils nous en offrent un abrégé, un compendium, un miel, où tout cela se montre vulgarisé et amoindri, mais où toutefois cela est. […] Toulet nous offre le divertissement exquis, plus encore que par l’air de famille que nous y retrouvons, nous charment par ces traits qui les en font différer. […] Les premiers chapitres des Noces Folles offrent un exemple typique de cet incomparable ton narratif.

848. (1885) L’Art romantique

Le plancher offrait à peine un étroit sentier où poser les pieds. […] Je m’étais présenté chez lui pour lui offrir un petit volume de vers de la part de deux amis absents. […] Le poëte doit vivre par lui-même ; il doit, comme disait Honoré de Balzac, offrir une surface commerciale. […] Il lui offre des richesses énormes dont celui-ci s’éblouit, et enfin lui dit brusquement : « As-tu une fille ? […] Seuls (et l’occasion naturelle s’offre ici de les remercier), mademoiselle Sax et Morelli ont fait tête à l’orage.

849. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Le créole de ces deux îles où notre élégie et notre idylle ont eu leur berceau, offre en effet des caractères d’esprit et de sensibilité très-reconnaissables. […] Millevoye, qui souvent nous offre comme la transition de Parny à Lamartine, et de qui l’on dit avec bonheur « qu’il faisait doucement dériver la poésie vers les plages nouvelles où lui-même n’aborda pas177 », Millevoye, au milieu de ses vagues plaintes, n’a jamais de tels accents qui décèlent énergie et passion. […] Cette douce et pure esquisse, ou plutôt ce pastel, aujourd’hui fort pâli, s’offrait en naissant avec bien de la fraîcheur et dans toute la nouveauté de ces teintes d’Ossian, que l’imitation en vers de Baour-Lormian venait de remettre à la mode. […] On raconte que, quelques années auparavant, celle qui avait été Éléonore, devenue veuve et libre, et restée naïve, avait écrit de Bourbon à son chantre passionné pour lui offrir sa main ; mais il était trop tard, et Parny ne laissa échapper que ce mot : « Non, non, ce n’est plus Éléonore. » — Celle-ci alors, selon la chronique désormais certaine et très-positive, se remaria, vint en France, habita et mourut en Bretagne, et l’on se souvient d’elle encore à Quimper-Corentin.

850. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

La Chine m’offre l’exemple le plus propre à éclaircir ce que je viens de dire. […] Le sommeil, la folie, le délire, le somnambulisme, l’hallucination offrent à la psychologie individuelle un champ d’expérience bien plus avantageux que l’état régulier. […] Telle littérature de l’Asie, qui n’a absolument aucune valeur intrinsèque, peut offrir pour l’histoire de l’esprit humain des résultats plus curieux que n’importe quelle littérature moderne. […] Narayana étendu sur son lit de lotus, contemplant Brahma qui s’épanouit de son nombril, Lachmi reposant sous ses yeux, n’offrirait-il pas un tableau comparable aux plus belles images grecques ?

851. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

Cette possibilité existe toutes les fois que la question nous offre un intérêt médiocre, ou que nous ne concevons pas avec force les motifs pour et les motifs contre, ou que les uns contre-balancent les autres et nous laissent indécis, indifférents ; alors notre volonté, paresseuse ou lassée, se laisse déterminer dans la première direction venue. […] Chaque état psychique étant, par rapport à l’état antérieur, hétérogène, nouveau et original, du moins dans ce qu’il offre de vraiment personnel et de caractéristique, il n’y aurait plus lieu de lui appliquer un raisonnement qui ne conclut à l’identité des effets que par l’identité des causes. […] L’idée d’indépendance a toujours besoin d’être spécifiée et n’offre vraiment de sens que sous tel ou tel rapport, par conséquent d’une façon relative. […] Malgré cela, nous avons dit que l’idée de liberté, même sous ses formes illégitimes, offre encore des parties réalisables.

852. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Il m’envoie vous dire, que si vous voulez vous sauver, il faut lui offrir trois choses, une lune nouvelle, un disque de soleil, & la quatriéme partie d’une rose. Si vous unissez ces trois choses & les offrez à Dieu, vous serez sauvé. […] in-12., offrent des traits brillans, de belles périodes ; mais l’auteur (le P. d’Alegre, Doctrinaire) a quelquefois des pensées plus éclatantes que solides. […] Laissant à part cette question, il faut convenir que les recueils des Académies de Province offrent quelquefois des morceaux dignes de la Capitale.

853. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

Le résultat final dépend d’abord de la nature des variations et des avantages qu’elles peuvent offrir aux individus chez lesquels elles se produisent sous leurs conditions de vie particulières, ensuite de la plus ou moins grande faculté de croisement, de la raison progressive de multiplication, du changement lent des conditions physiques de la contrée, et surtout des nombres proportionnels et de la nature des autres habitants de cette même contrée avec lesquels l’espèce variable entre en concurrence. […] Néanmoins, si l’on embrasse une longue série d’âges à venir, il ne saurait être douteux que toutes nos formations marines les plus récentes, c’est-à-dire les terrains Pliocènes supérieurs et Pléistocènes, ainsi que les couches complétement modernes d’Europe, des deux Amériques et de l’Australie, pourront être, avec raison, considérées comme simultanées, dans le sens géologique du mot, par ce fait qu’elles contiendront des débris fossiles plus ou moins alliés, et qu’elles n’offriront aucune des formes propres aux dépôts inférieurs plus anciens. […] Je soupçonne que l’Europe peut nous offrir plusieurs exemples de ces faits. […] C’est ainsi que peut-être le monde microscopique représente aujourd’hui la photographie réduite des premières faunes ou flores créées, comme nos prêles et nos fougères nous offrent un diminutif des Calamites et des Lépidodendrons carbonifères.

854. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Mais j’ai voulu lire l’historien qui nous offre la contrepartie et le véritable complément de Villehardouin, le Byzantin Nicétas, homme de bien et de considération, lequel a raconté dans des pages émues et lamentables, bien que fleuries et académiques (comme nous dirions), le désastre de sa patrie, les brutalités du vainqueur, les spoliations de l’étranger, et les violations de tout genre commises sur cette cité alors unique et incomparable. […] Il a des larmes de pitié sous sa visière, mais il n’en abuse pas ; il sait s’agenouiller à deux genoux, et se relever aussitôt sans faiblesse ; il a l’équité et le bon sens qu’on peut demander aux situations où il se trouve ; jusqu’à la fin sur la brèche, il porte intrépidement l’épée, il tient simplement la plume : c’est assez pour offrir à jamais, dans la série des historiens hommes d’action où il s’est placé, un des types les plus honorables et les plus complets de son temps.

855. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Ce qu’on peut dire enfin, c’est que l’auteur a très bien deviné et conçu le genre dont le Wallenstein de Schiller (1779) devait offrir le plus magnifique développement, mais qui n’a jamais été en France qu’un genre accessoire et comme latéral à la scène. […] Ils montaient au Pic, et nous demandèrent si l’on voyait la plaine bien dégagée de vapeurs, car la curiosité seule les y conduisait, et ils venaient des montagnes du Béarn… Les Alpes ne m’ont point offert d’exemple d’une pareille curiosité : elle suppose cette inquiétude de l’esprit, ces besoins de l’imagination, cet amour des choses étonnantes, lointaines, fameuses, dont le bonheur paisible de l’habitant des Alpes ne fut jamais troublé, et dont le bonheur plus romanesque de l’habitant des Pyrénées se compose.

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