. — Les Filles de Babylone, en vers (1871). — La Légalité (1871). — Paris pendant les deux sièges (1871). — La République de tout le monde (1871). — Dialogues socialistes (1872)
DACIER, [Anne] fille du savant M.
afin que Dieu, qui dote les familles, Donne à vos fils la force et la grâce à vos filles. […] La fille du roi de Bavière, la princesse Elsbeth, doit épouser le prince de Mantoue. […] Il y a beaucoup de petites filles très bien élevées qui n’ont pas d’autre procédé que celui-là. […] Margot, la fille du peuple, l’ouvrière ou la grisette, est un très médiocre critique littéraire. […] Il s’agit de deux petites filles qui sont restées orphelines.
Le mariage de ses filles et l’établissement de ses garçons occupent presque toutes ses pensées. […] Elle est bonne fille. […] — Je vous demande pardon, ma fille. […] Et puis, cette bonne fille aimait tant son papa ! […] Fille de ce M.
Dès l’entrée, une fessée à coups de battoir, administrée par une blanchisseuse à une fille dans le lavoir public, fut considérée comme une trouvaille. […] Il a épousé Gervaise, la blanchisseuse, femme honnête, travailleuse et bonne ; il a de cette union une petite fille qu’il adore. […] Vous savez tous que Nana, fille de Coupeau et de Gervaise, est le rejeton de quatre générations d’alcooliques. […] Au lieu d’un être chétif et malingre, l’auteur nous présente une superbe fille. […] Voici de puissants motifs pour contrecarrer et combattre les vieux dictons Tel père, tel fils telle mère, telle fille.
Casimir Delavigne lui-même, lequel, on se le rappelle, avait été forcé d’aller porter à la Renaissance sa Fille du Cid, qu’il avait faite pour Mlle Rachel. […] On s’affectionne à ses filles, même quand elles sont devenues de mauvaises filles ; voyez le roi Lear et le père Goriot. […] Seulement, la chose était pressée ; la Revue de Paris devait entrer incessamment en retraite, la pauvre fille n’ayant pas trouvé, comme sa sœur aînée, à se marier avec le gouvernement. […] Je la vis passer de loin ; elle me parut bien mince ; elle s’était, la pauvre fille, un peu allongée ; mais elle s’était considérablement aplatie. […] J’ai donné Caligula, Mademoiselle de Belle-Isle, un Mariage sous Louis XV, les Demoiselles de Saint-Cyr, une Fille du Régent, et je tiens prêt pour l’époque où M.
Je crois après cela qu’il a tort de dire à son père : Et ma plume rustique est fille de ta hache… Et tout le long de ses livres, je note un je ne sais quoi de fruste et de gauche.
Manuel a la franchise et la vigueur ; Boileau, qui aimait les antithèses, n’a jamais rien trouvé d’aussi beau comme alliance et opposition de mots que ces deux vers sur une fille de quinze ans que le vice précoce va rendre mère : Elle portait effrontément Le poids sacré de cette honte.
En vain, un témoignage qui a force d’oracle lui confère la dignité d’une généalogie plus mémorable encore en vain, Hugo lui-même consacre … Méry, le poète charmant Que Marseille la Grecque, heureuse et noble ville, Blonde fille d’
Et là, je trouve un tas de gentilles petites filles, et des vieilles bonnes aux bonnets tourangeaux, et une odeur de pot-au-feu de curé mêlée à une vague senteur de pastilles du sérail : un intérieur à la fois bourgeois et romantique. […] La pauvre fille me raconte dans son baragouin, entrecoupé de sanglots, cette soudaine mort de Nittis. […] » Mercredi 10 septembre Il vient aujourd’hui une école de petites filles de Saint-Denis, jouer dans le parc de la princesse. C’est curieux, le côté laidement vieux de ces petites filles, elles semblent avoir été conçues dans l’ivresse du vin, les batteries de l’amour, la folie bestiale d’un rut alcoolisé. Ce ne sont plus les gentilles petites filles du peuple d’autrefois : elles ont l’air d’enfants de la Salpêtrière.
Pickwick, dans Le Magasin d’antiquités, Dickens aborde le chapitre des comédiens errants ; dans Olivier Twist, il décrit le monde des voleurs et des filles de Londres ; dans les Temps difficiles, ce sont des ouvriers et une troupe d’écuyers ambulants ; chacun de ces tableaux de mœurs est assurément peint avec les couleurs les plus fausses et les plus faibles, et quand Dickens veut parler du grand monde, c’est encore en homme qui s’est plu à s’en faire une idée directement contraire à la réalité ; l’école de M. […] Clennam, qui ne décèle l’écervellement de la coquette sur le retour, affectant des airs de petite fille évaporée avec sa mine de grosse matrone bien nourrie. […] Mais cette manifestation excessive même fait valoir merveilleusement le ridicule, la fantaisie, l’étrange et risible bizarrerie des personnages comiques qui traversent les livres de Dickens avec de si amusants visages et de si drôles de bonnes âmes, vieux messieurs pléthoriques et coléreux, grandes dames prétentieusement pincées, aigres vieilles filles, maris intimidés, prestigieux bohèmes, et ces inénarrables ivrognes, flambant d’alcool, la langue pendante, les yeux blancs sur leurs bajoues violettes, et lui conservent imperturbablement leur décorum de gentlemen après les pires ribotes. […] Faits avec une outrance égale sont les épisodes où Dombev s’attache à manifester à sa fille qu’il déteste un intraitable orgueil et la sécheresse de son cœur. […] Forster, contienne de nombreuses mais bien romanesques notes sur la prostitution (« la prostituée qui tente d’autres filles à partager sa honte ; la prostituée qui ne veut pas se laisser approcher d’un certain jeune homme, qui est celui précisément qu’elle aime »), jamais l’écrivain ne s’est risqué à aborder ce terrible sujet.
Sa femme, fille d’un trésorier des finances d’Amiens, s’appelait Catherine de Romanet ; elle avait apporté en dot une fortune modeste à peu près égale à celle de son mari. […] Dans cette vue, elle faisait régner par elle l’Église et l’aristocratie à Versailles ; pour flatter ces deux esprits de corps, elle avait fondé à Saint-Cyr, dans le voisinage de ce palais, une maison royale d’éducation gratuite pour les filles de la haute noblesse militaire et déshéritées de la fortune. […] XX Le succès fut immense ; on peut le mesurer aujourd’hui aux exclamations de Mme de Sévigné, qui jusque-là, n’avait pas été favorable à Racine : « Toutes les personnes de la cour, écrit-elle à sa fille, sont charmées d’Esther. […] …………………………………………………… …………………………………………………… Cependant, mon amour pour notre nation A rempli ce palais de filles de Sion, Jeunes et tendres fleurs par le sort agitées, Sous un ciel étranger comme moi transplantées. […] Esther appelle ces filles de Sion ses compagnes.
Déjà il entend les concerts des séraphins ; déjà il est prêt à s’envoler loin du monde vers les régions où l’invite cette Espérance, à la voix immortelle, fille de la Vertu et de la Mort. […] Alors les ruines d’un monastère, qu’avaient illustré le nom de Pascal et les vertus de quelques filles pieuses, excitaient un attendrissement universel. […] Les fils du lieu emmènent les chameaux, et les filles leur donnent à boire. […] La fille du maître des Dieux, la Sagesse divine elle-même se soumet sans murmures à tous les opprobres de la servitude, et les ennoblit par une pieuse résignation. […] Si la fille de M.
Le morceau le plus intéressant de ce volume n’est pas de Diderot ; il est de sa fille, madame de Vandeul, qui a écrit une biographie de son père. […] Mais on n’est pas impunément la fille de Diderot, qui, toute sa vie et dans tous ses écrits, a méprisé et nié la pudeur. […] Car c’est une des habitudes et un des privilèges de toutes ces philosophies que de se mépriser entre elles, comme les filles de joie se méprisent entre elles toutes, ayant toutes raison contre elles toutes… Non ! […] Il ne serait pas resté, pendant des heures, silencieusement et pensivement assis à la taverne, comme Fielding, pour y observer des filous et des filles. […] En effet, il aima sa femme et sa fille, et il eut des maîtresses, tout en les aimant… Si le génie était une anarchie intellectuelle, Diderot pourrait prétendre à être un génie.
Ce gentilhomme avait deux petites filles, Paca et Eugenia. […] C’était une demoiselle de province, Jenny Dacquin, fille d’un notaire de Boulogne-sur-Mer. […] Sa femme et ses trois filles ont complètement secoué le joug de l’autorité maritale et paternelle. […] Fille d’un inspecteur d’Académie, elle fut destinée à l’enseignement dès son enfance. […] Les filles, dont le joli chignon est noué d’un foulard de soie, sourient en le voyant venir.
L’innocente fille devient triste, rêveuse ; elle ne retrouve sa gaieté qu’en présence de Georges, l’aide de camp de l’amiral. […] David est un sujet courageux, il se fait aimer de son maître ; il inspire un tendre attachement à la fille d’Ésaïe ; mais il a le tact de n’en rien laisser paraître. […] Fille d’un honnête armateur du Havre, ruinée et orpheline à la fleur de l’âge, recueillie par son oncle l’abbé Ginoux, un bon curé de campagne, elle a fait la conquête d’un jeune homme de bonne famille — un noble, s’il vous plaît ! […] Le garde forestier Anglade la montre à sa fille, il la place dans un cadre au pied de son lit, il l’arrache de sa boutonnière en apprenant que Gabrielle a fauté, il meurt en la couvrant de baisers. […] Et au cours de ses voyages, Mérimée n’oubliait pas d’écrire à la fille du notaire… Quand il revint de Grèce, il trouva Mlle Jenny Dacquin installée à Paris.
Il écrivit un traité de la Consolation, moins pour affaiblir ses regrets que pour en immortaliser le souvenir, et il s’occupa même du projet de consacrer un temple à cette fille chérie. […] Était-ce répugnance pour sa femme Julie, dont les débauches devenaient la fable de Rome, et qui, fille de l’empereur, ne pouvait être aisément répudiée ? […] Deux de ses enfants et sa fille moururent presque au berceau. […] À dix-huit ans et demi, il épousa la fille d’un riche fermier du voisinage, Anna Ataway, qui avait alors vingt-six ans. […] Elle mourut bientôt, lui laissant une fille.
Sa fille n’aimait pas ces sortes de lectures. […] Le cardinal de Richelieu força plus tard MIle de La Fayette à se retirer dans le couvent des Filles de Sainte-Marie de Chaillot, dont elle devint supérieure. […] fait-il d’un air dégagé, cela est bien fin ; je parlais de ces deux filles, des petites Rose. […] On en faisait d’excellente dans les hôpitaux où l’État élevait les filles bâtardes ou orphelines. Ces filles jouaient de toute sorte d’instruments et chantaient comme des anges.
Qu’on se figure les madrigaux d’un Petit Poucet très précoce, dédiant des vers écrits, à la loupe, sur le pétale d’une rose, à la petite fille de l’Ogre.
Le roi de la contrée est Phlemmar, centième du nom, sa femme, la délicieuse reine Crédulie, leur premier ministre, Domito… Et si vous voulez savoir comment Métapanta, fils de Gupor, président d’une république voisine, — celle de Négocie, — et mari d’Ingénie, fille du grand savant Rhadinouard, s’y prit, pour embêter les tranquilles Lazuliens, et à un tel point, que les Négociens veulent conquérir leur pays, vous n’avez qu’à lire le volume.
Enfin, « ayant été ballotté et roulé trois ans, dit Burns avec sa verve amère, dans le tourbillon de la procédure, il fut sauvé tout juste des horreurs de la prison par une maladie de poitrine qui, après deux ans de promesses, eut l’obligeance d’intervenir1139. » Afin d’arracher quelque chose aux griffes des gens de loi, les deux fils et les deux filles aînés furent obligés de se porter comme créanciers de la succession pour l’arriéré de leurs gages. […] Le forgeron Armour, dont la fille était sa maîtresse, le poursuivait en justice pour lui extorquer de l’argent et refusait de l’accepter pour gendre. […] Les uns sont pleins d’amour divin, les autres sont pleins d’eau-de-vie1160. » Les jeunes gens ont pris rendez-vous avec les filles, et le diable a fait ses affaires encore mieux que le bon Dieu. […] « Pour moi, dit Burns, j’aimerais mieux être un athée franc et net que de faire de l’Évangile un paravent. » — « Un honnête homme peut aimer un verre, un honnête homme peut aimer une fille ; mais la basse vengeance et la méchanceté déloyale, il les dédaignera toujours. […] La Dame du lac, Marmion, le Lord des îles, la Jolie Fille de Perth, les Puritains d’Écosse, Ivanhoe, Quentin Durward, qui ne sait par cœur tous ces noms ?
Elle va donner de sa main Rodrigue à Chimène, et cependant elle aime Rodrigue, toute fille de roi et tout amie de Chimène qu’elle est ; mais elle est décidée, dût-elle en mourir, à immoler sa flamme au devoir, à l’honneur, au sentiment de sa propre gloire. […] Corneille a voulu nous donner la plus haute idée du mérite de son héros, et il est glorieux pour le Cid d’être aimé par la fille de son roi en même temps que par Chimène. […] On a les deux sentiments solennels aux prises et en regard : la fille qui a son père à venger ; le père qui a été vengé par son fils.
On s’en ressouvient aujourd’hui pour lui, et ce volume que l’amitié publie est le seul héritage de ses deux filles. […] Outre le journal qu’il rédigeait, de Loy chantait l’impératrice ; il devint (ses amis l’assurent et moi je n’en réponds pas) commandeur de l’ordre du Christ ; il était, ajoute-t-on, gentilhomme de la chambre ; mais laissons-le dire, et faisons-nous à sa manière courante, quelque peu négligée, mais bien facile et mélodieuse : Me voici dans Rio, mon volontaire exil, Rio, fille du Tage et mère du Brésil. J’ai trouvé sur ces bords des amitiés parfaites : Mécène m’accueillit dans ses belles retraites ; Et sous les bananiers, à mes regrets si chers, La fille des Césars150 m’a récité mes vers.
Chateaubriand I Je vins passer l’hiver et le printemps à Paris en 1816 ; j’étais très-pauvre à cette époque ; mon père habitait avec ma mère et cinq filles la petite terre paternelle de Milly. […] Joubert l’était avec madame de Beaumont, cette charmante fille de M. de Montmorin, qu’il nous a si bien fait connaître. […] Ma fille, il faudrait autant pleurer un songe.
Le bon Hermas, vigneron de Corinthe, est resté païen, sa femme Kallista et sa fille Daphné sont chrétiennes, et c’est bien, en effet, par les femmes que la foi nouvelle devait le plus souvent pénétrer dans les foyers. […] Kallista, malade, fait vœu, si Dieu la guérit, de lui consacrer la virginité de sa fille, non par égoïsme, mais parce que la vie de la vieille femme est encore utile aux siens, aux pauvres et aux fidèles. […] Allez, ma fille ; arrangez votre chambre de la façon qui vous semblera le plus convenable pour votre travail et votre repos.
Marmontel prête ces mêmes grâces à la fille d’un muletier d’Aurillac qui lui a offert l’hospitalité pendant quelques jours : il lui trouve un bras pétri de lis , « et le peu que l’on voit de son cou est blanc comme l’ivoire ». […] Mlle Navarre, fille de M. […] Une autre distraction de Marmontel vers ce moment (car il en avait beaucoup) fut pour une autre jeune et jolie actrice, Mlle Verrière, qui avait été aussi au maréchal de Saxe : elle en avait eu une fille, depuis reconnue, Aurore de Saxe, qui n’est autre, je le crois bien, que la propre grand-mère de Mme Sand.
Et ma pensée de ce jour va à notre passé, et aussi à sa fille, que je revois, au moment où elle venait de naître, en sa nudité embryonnaire, devant le feu de cheminée de sa mère. […] * * * — J’assistais, ce soir, dans cette lumière de l’électricité, qui met des lueurs de catafalque sur les choses, à la sortie d’un magasin de deuil, où de longues et de noires filles chlorotiques se disaient au revoir, dans des embrassements éplorés. […] La nouvelle couche des dîneurs avec les filles.
Il n’a trouvé, enfin, en Galilée, qu’un pauvre caractère, qui n’avait rien de ce qui fait le grand homme quoiqu’il fût un formidable mathématicien, un de ces êtres infirmes qu’on punit maternellement, comme un vieil enfant plein de génie, mais aussi d’obstination et de désobéissance, en lui donnant pour noir cachot un palais Italien, au centre d’une belle terre italienne de douze arpents sur laquelle il pouvait promener ses soixante-quinze ans et ses gouttes, en y ajoutant pour geôliers son ami, l’archevêque de Sienne, et ses propres filles, à lui, Galilée, ses filles qu’il adorait, deux religieuses qui lui parlaient de Dieu, ce dont il avait très probablement grand besoin. […] parce qu’on donne ses filles pour gardes à Galilée, et pour prison un palais dans une campagne charmante ; parce qu’on ne touche à aucune des aises de sa vie ; parce qu’on lui laisse s’entonner en paix un excellent vin grec, qui fait ainsi pleurer Chasles, dans le verre de Galilée, en regardant les étoiles : « Pauvre vieillard !
Il n’y manque pas les filles indispensables, avides et épiant les chances, courtisanes éternelles des joueurs en veine. […] La Lorette, on l’a déjà dit, n’est pas la fille entretenue, cette chose de l’Empire, condamnée à vivre en tête-à-tête funèbre avec le cadavre métallique dont elle vivait, général ou banquier. […] Paul de Kock a créé la Grisette, et Gavarni la Lorette ; et quelques-unes de ces filles se sont perfectionnées en se l’assimilant, comme la jeunesse du quartier latin avait subi l’influence de ses étudiants, comme beaucoup de gens s’efforcent de ressembler aux gravures de mode.
Sa mère, prévenue par quelqu’un, connaissait depuis longtemps la clause qui la séparait de sa fille ; elle savait aussi l’adhésion donnée à cette clause. […] La mère ne me plaît guère quand elle veut épouser son gondolier, et la fille m’effraye quand elle se jette à la tête du chanteur. […] Antoine, dont le plus gros péché n’est pas, à mes yeux, d’avoir une aussi jolie fille que Gilberte, mais bien d’avoir rendu M. de Boisguilbault le plus insupportable des hommes en lui enlevant sa femme. […] Sa grand’mère était la propre fille du maréchal Maurice de Saxe et d’une des demoiselles Verrière, bien connues au xviiie siècle. […] Maurice Dupin eut, en 1804, une fille, Aurore, qui devait illustrer le nom de George Sand.
Bien mieux, c’est « un morceau de bois, un squelette qui ne rougit pas plus de sa maigreur qu’une vieille fille anglaise ». […] Ses filles de ferme sont toutes prêtes à recruter les maisons Tellier et Patience, et leurs parents estiment « que c’est un bon métier ». […] non, ni la Fille de ferme, ni Marocca… Mais le recueil eût grossi, j’imagine, si Maupassant eût vécu. […] Songez qu’elle n’est pas seulement bourgeoise, mais fille d’un haut fonctionnaire de la Préfecture de police. […] elles sont multiples : le corps de baleine où l’on emprisonne les filles à peine sevrées, les parfums, le blanc, le rouge, les soupers, les romans.
Sous la signature de Néanthos, l’Almanach des familles publia l’une de ses œuvres, « la Fille du Nord » ; et il paraît que cette fille du Nord était, dans la réalité quotidienne, une chanteuse allemande. […] Mais sa fille, Élisabeth Pétrovna, revint au projet de Pierre le Grand. […] Il était l’amant de la mère, il devient le mari de la fille ; il est donné par la mère à la fille. […] Et comment n’être pas sensible à cet amour d’une petite fille ? […] Seulement, le bébé qu’on attendait fut une fille, — déception cruelle, — et cette fille, Julia, tourna par la suite fort mal.
De toutes les Brochures dont il a été le pere, la seule qui lui ait survécu est celle qui a pour titre, l’Ami des Filles.
Comment, par exemple, a t-on choisi une telle Piece pour la représenter dans le jour solennel, où le fils de Louis le bien aimé épousa la fille de cette Marie-Thérese, dont les fideles Hongrois ont dit : Rex noster ?
La répresentation pathetique du sacrifice de la fille de Jepthé enchassée dans une bordure, fait le plus bel ornement d’un cabinet qu’on a voulu rendre agréable par les meubles.
Ce sont les négresses de ces sultanes, les cendrillons de ces filles favorites de la mode et de l’engouement parisien. […] La famille dans laquelle sa fille allait entrer ne veut plus de son nom mésallié. […] Il reste cinq cents francs à la pauvre fille : tout juste de quoi payer son cercueil et la croix de bois noir de sa fosse. […] Paris reconnut ses maîtresses dans cette fille exquise, et il en devint amoureux.
Elle avait été comme élevée sur les genoux de Mesdames, filles de Louis XV, auxquelles sa mère était attachée moins encore par une charge de Cour que par des liens d’affection. […] Hier un violent disciple de Balzac souffletait Vauvenargues (et en s’en prenant à Vauvenargues il se trompait, il faut lire La Rochefoucauld), pour avoir dit que ce n’est pas assez d’avoir de grandes facultés, qu’il faut en avoir encore l’économie, etc. » Au tome IX, page 155, à la note, le mot de M. de Barante sur Benjamin Constant doit être rétabli ainsi : « C’est une fille qui a été jolie, et qui mourra à l’hôpital. »
Pour Molière, il nous montre qu’on ne sait pas si Madeleine Béjart a été la maîtresse de Molière, qu’il n’est pas du tout sûr qu’Armande fût la fille de Madeleine. […] Il aime mieux, puisqu’on ne sait rien, ne pas conjecturer le pis : et quand d’autres soupçonnent Molière d’avoir épousé la sœur ou la fille de son ancienne maîtresse, et d’avoir été « sot » comme Arnolphe ne voulait point l’être, il est content de pouvoir acquitter, faute de preuves, le grand écrivain qu’il aime.
Catherine de Vivonne était fille de Jean de Vivonne, marquis de Pisani, mort depuis un an. […] Nous avons, outre les lettres de Mad. de Sévigné, celles de sa fille Mad. de Grignan, celles de sa petite-fille Mad. de Simiane, celles de sa cousine Mad. de Coulanges, celles de son cousin le comte de Bussy-Rabutin, celles de Voiture, celles de Mad. de Scudéry et de bien d’autres.
Cette petite fille qui joue avec son chat est misérable. […] Et Jésus-Christ pauvre, débonnaire, jeûnant, priant, veillant, souffrant, battu, foueté, bafoué, souffleté a-t-il jamais pu être taillé d’après un brigand nerveux qui avait débuté par étouffer des serpens au berceau, et employé le reste de sa vie à courir les grands chemins, une massue à la main, écrasant des monstres et dépucelant des filles ?
Aux causes politiques de cette révolution, fille de tant de fautes séculaires, la philosophie, qui s’était développée depuis Luther, avait ajouté les causes morales, et, l’on ne saurait trop le répéter, c’est à l’influence épouvantable de ces causes morales, qui donnèrent à la Révolution ce caractère appelé satanique par un grand écrivain, que les jésuites auraient pu s’opposer avec le plus d’ascendant. […] Theiner compte au nombre de ces intrigants ces pieuses filles des monastères d’Espagne, ces intrigantes du pied de la croix, auxquelles il reproche leurs prières, leurs ardeurs de zèle et de charité, et jusqu’à leurs prophéties sur les malheurs dont l’Église était menacée, on reste convaincu que la main qui signa le bref d’abolition était libre de toute amitié maladroite, et ne s’appesantit que sous celle des gouvernements qui la tinrent et qui la serrèrent.
Telle est la donnée que Monselet a cru faire accepter à l’Imagination moderne, cette grande dégoûtée, mais, au demeurant, la meilleure fille du monde ; tel est le pivot sur lequel il s’amuse à faire tourner, et quelquefois avec beaucoup de souplesse de grâce, les divers épisodes d’une composition qui est au roman ce que la comédie à tiroirs est à la comédie de caractère. […] L’écrivain qui a enlevé d’une main si sûre et si habile ce petit chef-d’œuvre de récit et de drame : Un beau brin de fille, n’a pas besoin de collationner de vieilles histoires pour nous intéresser et nous émouvoir.
Il en a fait la fille d’un paysan dans l’aisance, qui lui a donné tout juste ce qu’il faut d’éducation à une fausse demoiselle pour mépriser son bonhomme de père, s’il a dans sa grosse main le calus du manche de la charrue ou du pied de frêne et s’il fait des fautes de français. […] Il refuse d’empêtrer sa vie dans cet enlèvement d’une femme mariée qui parle d’emporter sa fille avec elle, et il la plante là avec des façons insolemment paternelles et la prudence d’un sage qui défend ses quinze mille livres de rente.
Les filles de Louis XV aimaient la musique. […] Dans quel intérêt, outrepassant ses instructions, a-t-il indiscrètement communiqué à la mère de Marie-Antoinette un écrit injurieux où l’on attaque grossièrement sa fille ? […] Il est probable que Marie-Thérèse avait adressé à sa fille quelque question sur son étrange visiteur de Schœnbrunn. […] On a fusillé, dit le poète, des vieillards, des enfants « blonds et frais », « des filles qui devraient aller cueillir des roses », et cela en plein mois de mai ! […] Le comte en parla à sa fille, et elle lui répondit que bien lui plaisait.
. — Lucie, histoire d’une fille perdue (1873). — Tragique aventure de bal masqué (1873). — La Belle Rafaela (1875). — Les Mille et Une Nuits parisiennes (1876). — Les Confessions.
Une Actrice se croit fille de conséquence ; L’Acteur se perd par sa fatuïté.
Je suis prêt ; mais j’ai trois enfants : deux garçons et une fille ; le premier est Ségo Dohi, le second : Mamadou Dohi et la troisième : Sané Dohi.
La belle Ida, fille du roi de Gama, qui est un monarque du Sud (ces contrées ne sont pas sur la carte), a été fiancée toute enfant à un beau prince du Nord. […] Le prince part avec Cyril et Florian, deux amis, obtient permission du bon vieux Gama, et, déguisé en fille, entre dans l’enceinte virginale, où nul ne peut pénétrer sous peine de mort. Il y a une grâce charmante et moqueuse dans cette peinture d’une Université de filles. […] Elle dit à ses frères : « Chers frères, vous aviez coutume, quand j’étais une petite fille, de me prendre avec vous dans le bateau du batelier, et de remonter avec la marée la grande rivière. […] Ils sont serrés autour de leurs petites tables de marbre, assiégés par la lumière crue, par les cris des garçons, par le brouhaha des conversations croisées, par le défilé monotone des promeneurs mornes, par le frôlement des filles attardées qui tournoient anxieusement dans l’ombre.
Le père de sa mère avait trois filles ; un vieillard, gouverneur de sa province, lui en demanda une pour épouse. « Le père, dit l’historien chinois, rassembla ses filles et leur dit : “Le gouverneur de Tseou veut me faire l’honneur de s’allier à moi, et demande l’une de vous en mariage. […] Voyez, mes filles, l’embarras où je me trouve, et suggérez-moi comment je dois m’en tirer. […] « Le père ayant cessé de parler, ses trois filles se regardèrent en silence pendant quelque temps. […] « “Oui, ma fille, répondit le père, vous l’épouserez ; je connais votre vertu et votre courage ; vous ferez le bonheur de votre mari et vous serez vous-même heureuse entre toutes les mères.” » XVIII C’est de cette union que naquit Confucius, 551 ans avant J.
Un second épisode d’amour pastoral avec Frédérica, la fille d’un pasteur protestant de village, sur les bords du Rhin, entremêla des songes dorés de la jeunesse les graves occupations de l’étudiant de Francfort. […] Les filles trouvent toutes leur compte à ce qu’on soit pieux et simple, à la vieille mode. « S’il cède sur ce point, pensent-elles, nous en aurons bon marché à notre tour. » Faust. […] Amoureux insensé et sensible, une petite fille te mène par le nez ! […] Ce Stabat Mater dolorosa en vers naïfs, dont le contrecoup frappe à chaque verset le cœur de la pauvre fille, produit ici une déchirante impression dans la bouche de cette enfant qui sera bientôt mère d’un fils repoussé par le monde ! […] En s’approchant de la maison il chante en s’accompagnant d’une mandoline quelques couplets grivois sur les filles qui se laissent séduire.
Parmi les filles, un très petit nombre se marient, parce que la loi ne leur accorde qu’une parcelle du patrimoine de la famille ; les unes entrent dans des couvents, ces sépulcres de la jeunesse et de la beauté qui étouffent souvent les gémissements secrets de la nature ; les autres restent dans la maison, y vieillissent avec une inclination cachée dans leur cœur, contractent une physionomie de résignation et de mélancolie douce qui fait monter les larmes aux yeux quand on les regarde, puis s’accoutument à leur sort, se font les providences de la maison, reprennent leur gaieté et deviennent tantes, cette seconde maternité de la famille, plus touchante encore que l’autre, parce qu’elle est plus désintéressée et plus adoptive. […] Elle se composait du comte de Maistre, ambassadeur de Sardaigne à Pétersbourg, rentrant après une longue absence dans sa patrie, et prêt à publier ses grands et étranges livres qui gonflaient son portefeuille, et qui sont devenus la controverse d’aujourd’hui ; de sa femme et de ses filles, retrouvées à cette halte après une longue séparation. […] D’abord substitut, puis sénateur (c’est-à-dire juge) à Chambéry, il y épousa mademoiselle de Morand, fille d’une condition égale à la sienne. […] Une des filles du modeste gentilhomme de Chambéry se nomme la duchesse de Montmorency en France. […] Revenu peu de jours après à Chambéry, il y vit naître, dans les angoisses de l’invasion française, sa troisième fille, Constance de Maistre, qu’il ne devait pas revoir avant vingt-cinq ans.
Cette famille de marchands devient une dynastie de l’Italie centrale ; elle s’allie, par des mariages, avec la maison royale de France et d’Europe ; elle donne pour dot à ses filles les millions que son monopole commercial en Orient et en Occident verse incessamment dans ses caisses ; ces millions, à leur tour, servent à solder les troupes étrangères que la France, son alliée, lui prête pour consolider son règne. […] Sa fille adorée mourut de l’exil, du climat et de sollicitude pour son père, entre ses bras. […] Revenus plus irrités et plus forts pour y venger leurs compatriotes massacrés, ils s’emparèrent de Nicosie, capitale de Chypre, et ils épargnèrent généreusement les femmes et les filles des Cypriotes tombées dans leurs mains. […] Le duc de Savoie, Amédée II, obtient l’alliance de Louis XIV en donnant sa fille au duc de Bourgogne. […] Le prince, ne pouvant répondre de ce qu’il avait fait de contradictoire ni aux royalistes, ni aux révolutionnaires, s’exila lui-même et alla s’ensevelir avec sa femme, archiduchesse d’Autriche, fille du duc de Toscane, dans l’ombre du palais Pitti à Florence.
Pierre de Querlon, a donné à son dernier livre, Céline, fille des champs, le cadre des campagnes riches. […] Nous ne parlerons pas des volumes à scandale ou des histoires de filles à soldats dont on ignore déjà la vogue récente. […] On la voit comme la fille de son cerveau ; elle sort de sa petite maison où demeure un escabeau mystérieux, siège toujours vacant offert aux haltes funèbres de la trahison… ou de la mort. […] Lucie, fille perdue et criminelle, est le meilleur. […] Exploité par un roué mendiant, Servain s’enfonce de plus en plus dans la vie de la légende, vers la démence, vers la possession de la fille d’Hérodias.
Combien y a-t-il de filles qui foulent chaque soir les pavés de Londres ? […] Il est homme à s’arrêter dans une auberge de petite ville pour s’y faire présenter la fille de l’aubergiste, dont il a entendu vanter la beauté par les gentilshommes anglais. […] Une fois c’est pour une de ses cousines, fille de sir Francis Newport : envoi immédiat d’un cartel qui reste sans réponse. […] Obligé d’y séjourner plus longtemps qu’il ne pensait, il écrit à sa fille et à sa femme de venir le rejoindre. […] Comprend-on un père assez dépourvu de sens moral pour insulter à ce point à la pudeur de sa fille !
Nous voici arrivés à la Fille d’Eschyle. […] N’y a-t-il donc pas de défauts dans la Fille d’Eschyle ? […] Cette vieille fille n’est pas ridicule, et M. […] Il lui refuse sa fille et la donne à un riche agent de change dont le père a fait trois faillites. […] Filles de marbre !
Elle est fort amusante ; mais ne se termine-t-elle pas par un trait tout à fait exagéré, quand Valère, en présence de l’avare, s’adresse ainsi à sa fille : « Oui, l’argent est plus précieux que toutes les choses du monde, et vous devez rendre grâces au ciel de l’honnête homme de père qu’il vous a donné. […] Lorsqu’on s’offre de prendre une fille sans dot, on ne doit point regarder plus avant. […] Le riche Mégadore demande sa fille en mariage. […] Dans Les Femmes savantes, à Bélise, Philaminte, Armande et Trissotin sont opposés et préférés Chrysale, Henriette, Ariste, Clitandre, et cette fille de cuisine qui ne sait pas le français95 ; tous se font honneur de ce qu’ils ignorent, et Molière leur donne raison. […] Les personnages sensés de la pièce, le maître de la maison et son frère, la fille et son amant, et jusqu’à une servante qui ne sait pas le français, tous cherchent à se faire honneur de ce qu’ils ne sont pas, de ce qu’ils n’ont pas et de ce qu’ils ne savent pas, comme de tout ce qu’ils cherchent à ne pas être, à ne pas avoir et à ne pas savoir.
Comme caractère moral : bonne fille, c’est ce qui domine tout. […] c’est rien, ils se sont taraudés pendant la nuit4. » Une partie des femmes et des filles de sublimes vendent et prostituent leurs charmes, ou jouent le rôle infect de procureuses, entremetteuses et un rôle plus ignoble encore….. […] Sa femme était enceinte de sept mois ; il avait deux garçons, l’un de sept ans, l’autre de quatre et une petite fille de quinze mois. […] Ta fille s’en va ! […] C’est ta fille qui s’en va, ta fille qui nous quitte… Empêche-la donc de partir !
. — Trois petites filles (1898). — Œuvres complètes : Relique (1899) ; Un cœur de femme (1899).
Beaucoup de jolies filles ; mais je pense que la pièce de M.
Il en auroit obtenu une à l’Académie Françoise, sans sa Requête des Dictionnaires, Production satirique & ingénieuse, qui l’éloigna pour toujours de ce Corps ; ce qui fit dire à un des Membres*, qu’on auroit dû, d’après cette Piece, le condamner à en être, comme on condamne un homme à épouser une fille qu’il a déshonorée.
Or, l’âme, dont la nature est la vie, a essentiellement la faculté de produire ; de sorte qu’un de ses vices, une de ses vertus, peuvent être considérés ou comme son fils, ou comme sa fille, puisqu’elle les a véritablement engendrés.
Nous sommes de ceux qui croient à la misère des oraisons et à la sublimité de la prière187. » On connaît les paroles d’adoration que Victor Hugo lui-même a prononcées dans le livre consacré à sa fille : Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire ; Je vous porte, apaisé, Les débris de ce cœur tout plein de votre gloire, Que vous avez brisé. […] « Jusque dans les belles pièces des Contemplations que Victor Hugoa consacrées à la mémoire de sa fille, on sent, ajoute M. […] Ce n’est que dans l’exil, la solitude, le malheur (il perdit sa fille) que se dégagent cette bonté qui s’étend à toute chose, cette douceur où tout s’éteint : C’est une bienveillance universelle et douce, Qui dore comme une aube et d’avance attendrit Le vers qu’à moitié fait j’emporte en mon esprit, Pour l’achever aux champs avec l’odeur des plaines, Et l’ombre du nuage et le bruit des fontaines194 ! […] On ne voit rien, mais on se sent adoré233… Plus d’une observation fine se mêle à tant de divagations qu’on lui a mainte fois reprochées : « Le premier symptôme de l’amour vrai chez un jeune homme, c’est la timidité ; chez une jeune fille, c’est la hardiesse. » Une vieille fille, selon lui, peut bien réaliser l’idéal de ce qu’exprime le mot respectable ; « mais il semble qu’il soit nécessaire qu’une femme soit mère pour être vénérable234. » V. […] A ma fille, livre Ier des Contemplations 199.
Fils et filles soumises aux plus grossiers et actuels de leurs intérêts, vestaux et vestales d’un culte, hors des limites duquel, ils se sentiraient perdus, moins que morts, ils voudraient croire encore que, de tous les décombres, va renaître un temple Phœnix. […] La fille Elisa, son velours noir autour du cou, ses cheveux en casque, c’était, déjà, de l’écriture artiste. […] Bonne fille ou ambitieuse, même avec le feu au derrière, elle ne tint pas rigueur au poète de son impuissance. […] Byron aurait eu des relations incestueuses avec sa demi-sœur Augusta, dont serait née une fille, nommée Medora. […] Fille du criminologue italien Cesare Lombroso, auteur d’ouvrages de psychologie.
La nouvelle Mme Amiel amenait chez son mari deux filles d’un premier mariage, qui s’ajoutaient aux deux sœurs d’Amiel. […] Séparé de ceux de son sexe, séparé par une délicatesse et des pudeurs de fille, mais plongé à même ce sexe par un tempérament précocement éveillé. […] Amiel rencontre une jeune et jolie fille, demoiselle de magasin. […] En attendant, à l’approche du professeur, les filles « se sont cachées dans les buissons, en riant sous les lambeaux de leurs vêtements ». […] D’autres pièces étaient jouées par une fille et un garçon qui n’étaient plus jeunes.
Au moment où il contracta un engagement si grave, Shakespeare n’avait pas plus de dix-huit ans, car il en faut croire la naissance de sa fille aînée, venue au monde un mois après celui où il avait accompli sa dix-neuvième année. […] Après avoir institué légataire universelle sa fille aînée Susanna, mariée à M. […] La seconde fille de Shakespeare, Judith, mariée à un marchand de vin, reçut une part beaucoup moins considérable que madame Hall, sa soeur, de l’héritage de leur père. […] Susanna n’eut qu’une fille, mariée d’abord à Thomas Nash et ensuite à sir Bernard Abingdon. […] Ainsi quand Zaïre nous a émus comme amante, nous sommes enclins à trouver qu’elle abandonne bien aisément cette situation où elle nous a placés, pour entrer dans celle de fille et de chrétienne.
. — Je vous le répète, elle a pris cela toute seule sous son bonnet : elle est très-liée avec la reine des Belges (fille de Louis-Philippe), elle s’est très-prise depuis, et d’un goût très-vif, pour la princesse Clémentine (duchesse de Cobourg) ; elle lui avait dit depuis déjà assez longtemps : « Je médite d’aller voir vos parents à Eu, laissez-moi arranger cela, et gardez-moi le secret. » La visite récente du prince de Joinville et du duc d’Aumale à Londres n’était pas pour l’inviter, comme on l’a cru.
Elle avait l’air et le visage d’une vierge, et elle était armée à la manière des filles de Sparte, etc. etc. » Cette poésie est délicieuse ; mais le chantre d’Éden en a beaucoup approché lorsqu’il a peint l’arrivée de l’ange Raphaël au bocage de nos premiers pères.
Entre les sciences, les unes sont filles de la nécessité ou du besoin, telles sont la médecine, la jurisprudence, les premiers éléments de la physique et des mathématiques ; les autres naissent de Tàisance et peut-être de la paresse, telles sont la poésie, l’éloquence et toutes les branches de la philosophie spéculative.
Mme de Musset-Pathay, sa fille aînée, tenait beaucoup d’elle. […] Ses longues papillotes lui donnent un air de petite fille bien sage. […] Mais j’aime le vin, le jeu et les filles ; comprends-tu cela ? […] Mon admiration et ma reconnaissance pour cette sainte fille ne seront jamais barbouillées d’encre par le tampon de l’imprimeur. […] Il y eut aussi une fille, mais beaucoup plus jeune que ses frères.
Le baron de Rothsattel, l’un des seigneurs les plus considérés de la province de N***, vit paisiblement sur ses terres entre sa femme et sa fille Lénore ; son fils Charles est au service. […] Mais que sera cette fortune, partagée entre son fils et sa fille ? […] Sa fille Lénore, élevée à la campagne, n’a encore reçu, vers l’âge de quinze ans, qu’un commencement d’éducation irrégulière et décousue. […] Encore si l’amour de la fille lui restait ! […] Elle n’est pas la femme, elle est la fille de cet odieux Versac que Praxède maudit vingt fois par jour.
Mais on l’ouvrit tout entière, et jamais fille ne fut plus fille. » Fallait-il du pathos et du prêchi-prêcha ? […] On se souvient que la dédicace à Mademoiselle (fille de Monsieur) est signée P. […] Ses sœurs jalouses et plus modestement filles de Tyndare insinuent que c’est à cause du jaune qu’elle est blonde. Quoique simplement putatif, Tyndare se montre aussi bon père que si elle était réellement sa fille. […] Celle d’Emma détruit son mari et sa fille.
Les lecteurs ne devraient donc pas être plus surpris de rencontrer Phèdre et Myrrha dans l’enfer chrétien que l’épouse de Putiphar et les filles de Loth. […] On voit que cette énonciation du sujet est exacte et concise ; et qu’elle n’a de hardi que le commandement impérieux qu’adresse Homère à l’une des filles de Mémoire. […] En ce point, ont excellé Homère, Virgile, et Flaccus, en invoquant leurs filles de mémoire, nymphes de leur temps héroïque ; et depuis, le Tasse et Milton, en appelant à leur aide l’auguste muse des cantiques d’Israël, et l’esprit qui enflamma les prophètes. […] Nous avons antérieurement noté, sur la foi d’Hérodote, que les Colchidiens ayant refusé aux Grecs une juste réparation de l’enlèvement d’Io, ceux-ci repoussèrent à leur tour les ambassadeurs qui vinrent leur demander raison du rapt de Médée, fille d’un roi de la Colchide. […] Le meurtre et le pillage, accompagnant souvent de pareilles offenses, l’horreur de voir traîner leurs filles et leurs femmes en esclavage, allumèrent entre eux un ressentiment qui ne pouvait s’éteindre que dans les flots de sang répandus par la guerre.
Sa fille, assise auprès d’elle, lisait, Dieu soit loué ! […] Ne renfermez pas vos filles par une prudence erronée dans le cercle des lectures insipides et des arts amoindris. […] On n’embrassera pas votre fille pour l’amour du grec, mais son petit garçon l’aimera bien un jour pour l’amour du latin qu’il apprendra si doucement sur ses genoux. […] Je ne verrais point de mal cependant à inculquer un peu de courage à la petite fille, un peu d’honnête pudeur et de patience au petit garçon. […] On se demande s’il croit la distinguer, par cette qualification, des petites filles du même âge qu’on élève dans les maisons d’éducation laïques.
— Simple, qui ne sait pas qu’à la fille avisée, Abuser tous les cœurs est une chose aisée. […] Longtemps après, il parut une ode de Lebrun à Voltaire, pour appeler l’attention de ce poëte riche, généreux et courant après la gloire, sur la fille du petit-neveu de Corneille. […] Pour vous, vous êtes fille, et fille infiniment : Et moi, si je la suis, c’est de corps seulement. […] Je serai redoutable à toutes les familles, Aux frères pour leurs sœurs, aux pères pour leurs filles. […] Il s’est même si peu piqué de galanterie, que, dans sept ans, il n’a visité qu’une fois la femme et les filles de Darius, bien qu’elles fussent les plus belles princesses du monde et ses prisonnières.
— Mais si elles sont filles ? — Elles ne seront pas filles, à moins d’être filles de comédiens de la même compagnie, auquel cas leurs pères en seront responsables encore. […] Elles étaient grandes filles, pour parler Marivaux, quand l’abbé d’Aubignac les a connues. […] Il morigène femme, beau-frère, fille, fils et servante de la bonne manière. […] La pauvre fille venait d’accoucher de son septième enfant.
Il y a dans le rôle du comte, ainsi provoqué par ce jeune homme qui était sur le point d’épouser sa fille, une modulation charmante et d’un prix infini. […] Rodrigue va jusqu’à dire à la fille de celui qu’il a tué : Car enfin n’attends pas de mon affection Un lâche repentir d’une bonne action. […] Quand vous avez traité la pauvre Chimène d’impudique, de prostituée, de parricide, de monstre, ne vous êtes-vous pas souvenu que la Reine, les princesses, et les plus vertueuses dames de la Cour et de Paris l’ont reçue et caressée en fille d’honneur ? […] s’écria-t-il, ce rôle est fort bien imaginé : Corneille a voulu nous donner la plus haute idée du mérite de son héros, et il est glorieux pour Rodrigue d’être aimé par la fille de son Roi en même temps que par Chimène. […] Voici le sujet en quelques mots : l’empereur Dioclétien, pour honorer un de ses coadjuteurs à l’Empire, Maximin César, revenu vainqueur de l’Inde, lui accorde la main de sa fille.
« Il fut convenu qu’elle irait chez les Ursulines de Thonon, où elle avait mis sa fille, pour y prendre du lait pendant quinze jours. […] Une autre fois, Mme Guyon, avec deux filles, traversait un bois « que les brigandages et les assassinats avaient rendu célèbre. […] La duchesse de Béthune, quoique fille de Fouquet, était liée fort étroitement, à ce qu’il semble, avec les filles de Colbert : la duchesse de Chevreuse et la duchesse de Beauvilliers. […] — On dit que vous avez pour page une fille charmante, qui est malade pour neuf mois… et par votre faute. […] pour l’honneur des garçons de ce village, je ne veux pas me persuader qu’une fille puisse mettre le pied hors de sa maison sans être détournée… ; Ma Sophie !
Demande-t-on à Harpagon sa fille sans dot ? […] Une fille sans dot ! […] Nous oublions qu’elle n’a pas même aimé sa fille. […] C’est ce qui arrive, par exemple, à cette fille du Lyonnais, « fille d’esprit et de cœur », qui a commis par quelque fatalité un crime digne de mort. […] Si les pères mettent leurs filles au cloître, il ne le trouve pas bien.
Et l’extraordinaire petite Madge, la fille du moulin, qui en trois gestes et trois paroles nous révèle une vie presque aussi fantasquement profonde que celle de la miraculeuse Hilde d’Ibsen.
Mlle Anne-Geneviève de Bourbon, fille d’une mère bien belle155, et dont la beauté, si fort convoitée par Henri IV, avait failli susciter aussi bien des guerres, parut très-jeune à la cour, et y apporta, près de Mme la Princesse, encore hautement brillante, « les premiers charmes de cet angélique visage qui depuis a eu tant d’éclat, et dont l’éclat a été suivi de tant d’événements fâcheux et de souffrances salutaires156. » Ses plus tendres pensées pourtant furent à la dévotion ; sa fin ne fit que réaliser et ressaisir les rêves mystiques de son enfance. […] Zamet ; il en avait une fille déjà âgée de dix-sept ans, qui, avant d’être duchesse de Nemours, resta longtemps auprès de sa jeune belle-mère, nota tous ses écarts, et finalement, en ses Mémoires, ne lui fit grâce d’aucun. […] Mandez-moi quels livres vous me conseillez de lire. » Antérieurement à cette époque, on a des lettres d’elle à ces mêmes religieuses ; chaque malheur, je l’ai dit, y ramenait involontairement son regard ; elle leur avait écrit lorsqu’elle avait perdu une petite fille, et à la mort aussi de Mme la Princesse sa mère. […] En cette ville, elle descend aux Filles de Sainte-Marie, et y visite le tombeau du duc de Montmorency, son oncle, dont la mort tragique l’avait tant touchée à cet âge encore pur de treize ans, et lui devenait d’une bien haute leçon, aujourd’hui qu’elle-même sortait vaincue des factions civiles.
Que deviennent les fils et les filles ? […] Il faut leur réserver leur part des biens qui leur appartiennent par droit de temps. » XXII Mais si la souveraineté de la nature, dont les décrets se manifestent par la nécessité, proclame clairement la loi de la propriété et celle de l’hérédité des biens, cette loi naturelle n’est ni aussi claire ni aussi unanime en ce qui concerne la part plus ou moins égale dans laquelle la propriété héréditaire doit se diviser entre les veuves, les fils, les filles, les enfants, les parents du chef de la famille. […] On se demande si les sexes doivent faire des différences dans la loi de partage ; si les filles, par leur état de faiblesse et de minorité, espèce d’esclavage attribué par la nature à la femme, doivent posséder des propriétés territoriales qu’elles ne peuvent pas assez défendre. […] Le peuple trompe presque constamment la loi française de l’égalité des partages, en privilégiant les aînés de ses enfants sur les puînés, ou les fils sur les filles.
Canning avait une fille unique, douée d’autant de beauté que d’agréments d’esprit. […] Sa fidélité à M. de Chateaubriand, son honneur et son ambition, lui faisaient facilement dominer le goût éphémère qu’on lui supposait pour la fille du ministre anglais. […] M. de Marcellus venait alors d’épouser, à Paris, une femme d’une naissance éminente, d’un esprit héréditaire, d’une beauté remarquée dans son siècle, mademoiselle de Forbin, fille du comte de Forbin, directeur des musées, homme dont les agréments de figure, les succès de salon ou de cour sous deux règnes, l’esprit épigrammatique, et les talents en peinture et dans les lettres, faisaient un ornement de l’époque impériale, dépaysé dans le royalisme de la Restauration. […] J’appris sa mort par hasard ; aussitôt, appuyée des ordres du pacha de Damas, qui me traitait comme sa fille, j’expédiai partout des émissaires, mais je ne pus recueillir que des renseignements incertains, et je ne savais où diriger mes poursuites.
Revenu d’Italie en France en 1686, Lassay trouva des ennuis domestiques : il avait une fille du premier lit qu’il avait confiée en partant à Mme de La Fayette ; celle-ci qui écrivait de si agréables romans, mais qui n’entendait pas moins bien les affaires positives, jugea que cette pupille était un bon parti pour son fils, et elle était près d’arranger ce mariage contre le gré du père qu’elle cherchait à tenir éloigné. […] Il n’était déjà plus jeune, il avait quarante-deux ans (1694) lorsqu’il s’éprit plus au sérieux d’une jeune personne jolie, spirituelle et très capricieuse, fille naturelle de M. le Prince et légitimée par lui. […] Il avait retrouvé une amie sincère, véritable et tendre, dans une personne bien plus jeune que lui, dans Mme de Bouzols, fille de M.
Voilà près d’un demi-siècle, voilà quarante-quatre années du moins que M. de Chateaubriand a inauguré notre âge par Atala, par le Génie du Christianisme, et s’est placé du premier coup à la tête de la littérature de son temps : il n’a cessé d’y demeurer depuis ; les générations se sont succédé, et, se proclamant ses filles, sont venues se ranger sous sa gloire ; presque tout ce qui s’est tenté d’un peu grand dans le champ de l’imagination et de la poésie procède de lui, je veux dire de la veine littéraire qu’il a ouverte, de la source d’inspiration qu’il a remise en honneur ; ce qu’on a, dans l’intervalle, applaudi de plus harmonieux et de plus brillant est apparu comme pour tenir ses promesses et pour vérifier ses augures ; il a eu des héritiers, des continuateurs, à leur tour illustres, il n’a pas été surpassé ; et aujourd’hui, quand beaucoup sont las, quand les meilleurs se dissipent, se ralentissent ou se taisent, c’est encore lui qui vient apporter à la curiosité, à l’intérêt de tous, un volume impatiemment attendu, et qui n’a, si l’on peut dire, qu’à le vouloir pour être la fleur de mai, la primeur de la saison. […] La princesse Palatine le consultait et suivait ses directions ; le roi d’Angleterre, pour se consoler de la perte d’un trône, revenait l’entretenir de Dieu chaque année ; la duchesse de Guise (fille de Gaston d’Orléans) faisait des stations à la Trappe deux et trois fois l’an et se logeait dans les dehors ; le maréchal de Bellefonds se tenait toujours à portée et avait une maison dans le voisinage. […] On fit courir dans le temps divers bruits contradictoires, et quelques personnes prétendaient qu’il avait redoublé de frayeur aux approches suprêmes : « S’il a eu, comme on vous l’a dit (écrivait Bossuet à la sœur Cornuau), de grandes frayeurs des redoutables jugements de Dieu, et qu’elles l’aient suivi jusqu’à la mort, tenez, ma fille, pour certain que la constance a surnagé, ou plutôt qu’elle a fait le fond de cet état. » Peu de temps après cette mort, le même Bossuet, qu’on ne se lasse pas de citer et dont on n’a cesse de se couvrir en telle matière, posait ainsi les règles à suivre et traçait sa marche à l’historien d’alors, tel qu’il le concevait : « Je dirai mon sentiment sur la Trappe avec beaucoup de franchise, comme un homme qui n’ai d’autre vue que celle que Dieu soit glorifié dans la plus sainte maison qui soit dans l’Église, et dans la vie du plus parfait directeur des âmes dans la vie monastique qu’on ait connu depuis saint Bernard.
Quelques-uns, tout bas, la trouvent un peu faible peut-être et par trop simple de métaphysique et de nuances ; mais quand l’assaisonnement moderne se sera évaporé, quand l’enluminure fatigante aura pâli, cette fille incompréhensible se retrouvera la même, plus fraîche seulement par le contraste. […] Son roman, — oui, son roman, nonobstant la fille de joie et l’escroc que vous en connaissez, procède en ligne assez directe de l’Astrée, de la Clélie et de ceux de madame de La Fayette. […] Je trouve, dans le nombre 36, tome III, un compte rendu de Manon Lescaut qui se termine ainsi : « … Quel art n’a-t-il pas fallu pour intéresser le lecteur et lui inspirer de la compassion par rapport aux funestes disgrâces qui arrivent à cette fille corrompue !
C’est encore assez le propre des filles : les confidences qu’elles sont obligées de faire à leur médecin leur donnent presque toujours une entière confiance en eux, et on en voit peu n’en pas raffoler. Les conseils de Bordeu lui firent dans le moment assez d’impression ; mais comme elle était fille dans toute l’acception du terme, et que les filles ne réfléchissent ni ne calculent, et n’ont aucune suite, après avoir un instant pleuré, elle dit qu’elle verrait, et parut peu inquiète de la santé du roi.
Dans ma paroisse, qui a peu de feux, il y a plus de trente garçons ou filles qui sont parvenus à l’âge plus que nubile ; il ne se fait aucuns mariages, et il n’en est pas seulement question entre eux. […] Moi-même j’ai essayé de marier quelques filles en les assistant et j’y ai trouvé le même raisonnement comme si tous s’étaient donné le mot615. » — « Un de mes curés me mande qu’étant le plus vieux de la province de Touraine, il a vu bien des choses et d’excessives chertés de blé, mais qu’il ne se souvient pas d’une aussi grande misère (même en 1709) que celle de cette année-ci… Des seigneurs de Touraine m’ont dit que voulant occuper les habitants par des travaux à la campagne, à journées, les habitants se trouvent si faibles et en si petit nombre, qu’ils ne peuvent travailler de leurs bras. » Ceux qui peuvent s’en aller s’en vont. « Une personne du Languedoc m’a dit que quantité de paysans désertent cette province et se réfugient en Piémont, Savoie, Espagne, effrayés, tourmentés de la poursuite du dixième en régie… Les maltôtiers vendent tout, emprisonnent tout, comme housards en guerre, et même avec plus d’avidité et de malice, pour gagner eux-mêmes. » — « J’ai vu un intendant d’une des meilleurs provinces du royaume, qui m’a dit qu’on n’y trouvait plus de fermiers, que les pères aimaient mieux envoyer leurs enfants vivre dans les villes, que le séjour de la campagne devenait chaque jour un séjour plus horrible pour les habitants… Un homme instruit dans les finances m’a dit qu’il était sorti cette année plus de deux cents familles de Normandie, craignant la collecte dans leurs villages. » — À Paris, on fourmille de mendiants ; on ne saurait s’arrêter à une porte que dix gueux ne viennent vous relancer de leurs clameurs. […] Les femmes n’ayant presque pas de lait, les enfants d’un an mangent de ce pain dont je vous ai parlé ; aussi une fille de quatre ans a le ventre gros comme une femme enceinte… Les seigles ont été gelés cette année, le jour de Pâques ; il y a peu de froment ; des douze métairies qu’a ma mère, il y en a peut-être dans quatre.
Les romans bretons vinrent à point nommé traduire la transformation de la société : on les voit dans les terrains que quelque rayon du Midi a échauffés : c’est au second mari d’Aliénor, c’est à Henri II d’Angleterre, que le plus ample recueil de lais qu’on possède, œuvre d’une femme, Marie de France, est dédié : c’est de la fille d’Aliénor et de son premier mari, Louis VII de France, c’est de la comtesse Marie de Champagne que le plus brillant versificateur de romans bretons, Chrétien de Troyes, a reçu le sujet de Lancelot. […] Tristan était venu demander la main d’Yseult pour son oncle le roi March, et ramenait la blonde fiancée, quand une funeste erreur leur fait boire à tous deux le philtre que la prudente mère d’Yseult avait préparé pour attacher à jamais le roi March à sa fille. […] Ne lui demandez pas ce que c’est que ces pays d’où l’on ne revient pas, ces ponts tranchants comme l’épée, ces chevaliers qui emmènent les femmes ou les filles, et retiennent tous ceux qui entrent en leurs châteaux, cette loi de ces étranges lieux, que si l’un une fois en sort, tout le monde en sort ; ce sont terres féodales et coutumes singulières ; s’il ne croit pas à leur réalité — comme il se peut faire. — ce sont fictions pures, dont il s’amuse et nous veut amuser.
Il a pour voisine une sainte fille, Sévéraguette, orpheline et riche. […] Il s’ouvre à Sévéraguette de ce désir secret et, après quelque résistance, accepte l’aide de la bonne fille. […] Or l’abbé Célestin rencontre à Lignières une fille très pieuse, très pure et très innocente, Marie Galtier, une de ces pastoures à qui la sainte Vierge apparaît quelquefois.
[NdA] Autre trait de nature : il aimait les enfants ; une personne aimable et distinguée, après avoir lu cet article dans Le Constitutionnel, me fait l’honneur de m’écrire quelques-uns des souvenirs que réveille en elle cette lecture : Je me rappelle qu’un jour ce noble vieillard tenant par la main une petite fille de cinq ans, et se promenant, avec elle dans les jardins de Malesherbes, lui proposa de jouer à la cachette, et que cette petite fille croyait que son vieil ami y prenait autant de plaisir qu’elle-même. Je me rappelle encore que, deux ans plus tard, cette même petite fille se trouvant à Lausanne et jouant avec les petits-enfants de M. de Malesherbes, le grand-père fut établi président de questions grammaticales dont une des principales était de savoir si le mot ténèbres était masculin ou féminin.
Mlle Marie-Thérèse Richard de Ruffey, si connue sous le nom de Sophie, fille d’un président à la chambre des comptes de Bourgogne, née le 9 janvier 17541, avait été sacrifiée à dix-sept ans au marquis de Monnier, premier président de la chambre des comptes de Dole, déjà veuf, et père d’une fille mariée malgré lui ; c’était pour s’en venger qu’il se remariait lui-même. […] Mme de Ruffey était à un bal chez M. de Montherot (grand prévôt) avec ses deux filles et Mlle de Saint-Belin, leur amie.
Lui-même, voulant être instituteur, se donna pour tâche d’entretenir chez les fils et les filles des prolétaires la fidélité au prolétariat. […] A ce degré, une opinion politique est une foi. « Il a joué son salut, nous dit Paul Desjardins, sur une promesse unique : savoir, que la vraie vie spirituelle qui seule explique le monde et contente l’homme, est fille, non des loisirs élégants comme les sociétés aristocratiques l’ont cru, mais du normal labeur ». Pour notre part, nous pensons que la plus haute pensée, celle qui explique le monde, est fille du laboratoire scientifique et de l’oratoire religieux, et pour sauver la civilisation complète nous défendons à la fois le Collège de France et les petites églises de village.
« Je t’en supplie, fille de Jupiter libérateur, veille autour (le la puissante Himère, Fortune préservatrice. […] « Douce tranquillité, dit-il alors, fille de la justice, toi qui agrandis les cités, tenant dans tes mains les clefs des conseils et des guerres, reçois pour Aristomène l’honneur de la palme pythique ; car tu sais donner le bonheur et en jouir à propos. […] Cette parole va bien aux royales filles de Cadmus : elles souffrirent grandement, mais le poids de leur douleur tomba devant des félicités pins grandes23. » N’y a-t-il pas là toute la solennité pathétique dont l’éloquence sacrée rehaussait les vicissitudes de la royauté, proscrite, ou rappelée dans cette île britannique plus agitée en sa terre et dans ses ports que l’Océan qui l’environne ?
Catherine, connaissant l’humeur et l’étourderie, le mélange de faiblesse et de violence du grand-duc, et voyant éclater les premiers symptômes graves de sa désaffection à l’occasion de sa seconde grossesse, où elle accoucha d’une fille (décembre 1758), s’était à l’avance posé tous les cas, toutes les chances, et elle les énumérait ainsi : ou bien, 1°, s’attacher à lui, lier sa fortune à la sienne, quelle qu’elle fût ; ou bien, 2°, rester exposée à toute heure à ce qu’il lui plairait de disposer pour ou contre elle ; ou enfin, 3°, prendre une route indépendante de tout événement ; mais laissons-la s’exprimer elle-même : « Pour parler plus clair, il s’agissait de périr avec lui ou par lui, ou bien aussi de me sauver moi-même, mes enfants et peut-être l’État, du naufrage dont toutes les facultés morales et physiques de ce prince faisaient prévoir le danger. […] Je savais que j’étais homme (elle parle comme Sulpicius à Cicéron dans cette lettre célèbre de consolation pour la mort de sa fille Tullia, quoniam homo nata fuerat), et par là un être borné, et par là incapable de la perfection ; mais mes intentions avaient toujours été pures et honnêtes.
Il raconte à Mme de La Fontaine que son premier soin, en entrant dans un pays, est de s’enquérir des jolies femmes : « Je m’en fis nommer quelques-unes, à mon ordinaire. » Il entre dans une allée profonde et couverte, et explique (toujours à Mme de La Fontaine) « qu’il se plairait extrêmement à avoir en cet endroit une aventure amoureuse. » Il insiste pour plus de clarté (toujours dans une lettre à Mme de La Fontaine) : « Si Morphée m’eût amené la fille de l’hôte, je pense bien que je ne l’aurais pas renvoyée. […] Je lui aurais représenté la faiblesse du personnage, et je lui aurais dit que son très-humble serviteur était incapable de résister à une fille de quinze ans, qui a les yeux beaux, la peau délicate et blanche, les traits du visage d’un agrément infini, une bouche et des regards !
La haine qu’elles leur portent est aussi ardente que la sienne, car, du même coup qu’Agamemnon, elles ont vu tuer sous leurs yeux la fille de leur roi. […] Aie pitié de ta fille, aie pitié du mâle de ta race !
Tous les grands hommes n’ont pas que des filles à la manière d’Épaminondas… Tous les grands ministres, même ceux qui furent cardinaux, ne sont pas des moines comme Ximénès et ne sombrent pas tout entiers sous leur cilice et dans la tombe, et il est intéressant de suivre, après eux, la destinée de ces familles au sein desquelles ils ont brillé, — dont ils étaient l’âme et la puissance ; il est intéressant d’apprendre comment se sont écartées et rompues ces racines, verticales et horizontales (comme dit un écrivain allemand), qui les attachaient à la terre ! […] Louis XIV n’est encore le soleil (nec pluribus impar) que dans les ballets et dans le cœur des filles d’honneur de la reine sa mère.
Et, de fait, cette fille du dévouement et du désintéressement sans effort est d’un pédantisme de vertu si raide qu’on est tenté de se demander comment madame de Molènes, cette gracieuse qui doit se moquer de tous les pédantismes, ne s’est pas moquée de celui-là avec la finesse habituelle de son ironie. Hélène elle-même, malgré sa réalité, Hélène, avec son mariage vaniteux de fille qui veut être mariée seulement pour être mariée, et sa mesquine jalousie de sœur, finirait peut-être aussi par nous détacher d’elle si son roman, comme celui de tant de jeunes filles, s’arrêtait platement au mariage.
Un lit d’or pour la fille du roi. […] Une riche ceinture pour la fille du roi. […] Cent fois autant pour la fille du roi ». […] Douleur de cœur pour la fille du roi. […] Peine d’enfer pour la fille du roi ».
Edmond de Goncourt, Préface de La Fille Elisa, 1877.
Au juste, comme il a passé son baccalauréat et séduit une fille de chambre, il se croit mûr pour le roman.
La Nuit, revêtue d’une robe noire, est assise à ses côtés : fille aînée des Êtres, elle est l’épouse du Chaos.
Au milieu l’on voit le monument d’une jeune fille morte à la fleur de son âge : c’est ce qu’on connoît par la statuë de cette fille couchée sur le tombeau à la maniere des anciens.
J’aurais mieux aimé être ta fille, parce que tu l’aimais mieux que moi. […] Petites filles du peuple, mais ayant du goût, sans quoi elles ne seraient pas ici. […] C’est ce qui fait, souvent, de ces petites filles, des demi-mondaines. […] Henriette pourrait être fille d’Étienne ; sa femme, non pas. […] Un roi disposait d’un peuple dans son testament ou dans le contrat de mariage de sa fille, comme d’un lopin de terre.
Là vivait la fille de Radbod, le vieux duc païen des Frisons ; elle se nommait Ortrude et était magicienne. […] En cela il fut sage, et je sais une petite fille de neuf ans qui l’est pour le moins autant que lui. […] L’Elvire du Lac et du Crucifix est bien la fille d’un militaire, l’élève de Saint-Denis, la jeune femme du vieux savant qui gonflait des ballons. […] Il faut avoir lu l’histoire de saint François de Borgia contemplant le cercueil ouvert de la reine Isabelle, ou l’apparition de l’abbesse à ses filles. […] Les mères portaient des bouquets de roses, leurs filles les accompagnaient avec des corbeilles remplies de fleurs.
L’avare Grandet pourrait donner des points à Harpagon, et Eugénie, sa fille, estime création ravissante. […] Elle avait une fille ; mais cette fille, elle l’a maudite et perdue le jour où, écoutant son cœur, Paule a épousé un jeune négociant. […] — Je suis une petite fille. […] Falgouët aime la fille du marquis de Pierrerue, et il est désarmé. […] La ville avait une innocence de fille au berceau.
Une fille de concierge se dit : « J’irai au Conservatoire, je débuterai à la Comédie-Française, et je réciterai les vers de Corneille jusqu’à ce que j’obtienne les droits de ceux qui les ont récités très-longtemps. » Et elle le fait comme elle l’a dit. […] À côté de moi, vous peindrez ma femme avec sa quenouille ; derrière nous, allant et venant, mes filles qui préparent notre souper de famille. […] « La légende raconte qu’une fille de Provence s’amouracha de la statue d’Apollon et en mourut. […] ou plutôt ne serait-ce pas un emblème indécent qui servirait à expliquer la timidité et la résistance proverbiale des filles à l’approche de l’Amour ? […] Dans ses ouvrages on devine les bonnes et amoureuses études italiennes, et cette figure de petite fille, qui s’appelle, je crois, Guillemette, a eu l’honneur de faire penser plus d’un critique aux spirituels et vivants portraits de Velasquez.
Elle était la fille cadette d’un juif, hôtelier et usurier, qui, voulant pour ses filles une brillante éducation, les avait fait élever dans la religion chrétienne. […] Il se montra encore plus dur envers sa fille pour décider le jeune Don Quichotte à sauter le pas. […] Elle eut une petite fille qu’elle appela Mary, et, huit jours après, elle mourut. […] Et, en mars 1818, après avoir fait baptiser son fils William, sa fille Clara, et la fille de Byron et de Claire, Allegra, les deux jeunes femmes et lui partaient pour l’Italie ; mais cette fois il ne devait plus revenir. […] Il est vrai que Claire put y avoir sa petite fille trois ou quatre semaines.
On s’y trouvait en bonne compagnie, les filles de basse naissance que l’on admettait à la profession étant généralement reléguées au rang des sœurs domestiques. […] C’est exactement ce que la digne impératrice Marie-Thérèse enseignait à sa fille l’archiduchesse Marie-Louise qui plus tard, devant l’évidence, dut comme moi changer d’avis. […] Ces scribes joyeux et malins, coureurs de filles et quêteurs de drachmes, riraient à gorge déployée s’ils voyaient de quel triste costume on les déguise dans les manuels de littérature grecque. […] Pierre Quillard, qui fît représenter la Fille aux mains coupées, a quitté le « théâtre d’art » et les effets de terreur qu’enseigne M. […] C’est pour rire, sans doute, que ces deux écrivains se sont posés un jour, dans la préface de La Fille Élisa, en réformateurs et en « médecins » des plaies sociales.
On n’obtient rien des poètes que par l’extrême louange : Homère, le plus grand de tous, le savait bien, lui qui, au livre VIII de l’Odyssée, fait dire par Ulysse au chantre Démodocus, pour lui demander un chant : « Démodocus, je te mets sans contredit au-dessus de tous les mortels ensemble, car c’est la Muse elle-même qui t’a enseigné, la Muse, fille de Jupiter, ou plutôt Apollon… » Ce compliment de début est de rigueur auprès des poètes, depuis Homère et Démodocus jusqu’à… jusqu’à tous ceux de nos jours.
. — La Plus Belle Fille du monde, conte dialogué en vers libres (1898).
Et comme vous n’êtes pas la plus belle, on a honte de vous, un peu ; et lorsqu’on promène les autres par la ville, joyeusement endimanchés, on vous oublie à la maison, petite Cendrillon que vous êtes… Richesse de la Muse, ma chère, fille alitée de mon pins vieil ami, on est injuste avec vous.
. — Les Filles du feu (1854). — Promenade autour de Paris (1855). — Misanthropie et repentir, drame en 5 actes, en prose, de Kotzebue, traduction (1855). — La Bohême galante (1856). — Le Marquis de Fayolle, avec M.
Faire vaincre dans ces deux âmes choisies les ressentiments de la femme par la piété de la fille, l’amour d’un amant par l’amour d’une mère, la haine par le dévouement, la passion par le devoir.
C’est, par exemple, un fils amoureux de la personne que son père veut épouser, et qui imagine des ruses pour arriver à son but ; c’est une fille qui, étant destinée à un homme dont elle ne veut point, fait agir un amant, une soubrette ou un valet, pour détourner ses parents de l’alliance qu’ils lui proposent, et parvenir à celle qui fait l’objet de ses désirs.
Ce n’est pas sur une fille prostituée, sur un soldat aux gardes qu’on envoie chercher quatre fois par an que cette connaissance s’acquiert.
Il l’avoit exposé à une fenêtre où cette fille se tenoit quelquefois, et les voisins y vinrent tour à tour pour faire conversation avec la toile.
Triste vie et précaire, comme devant une bête de proie ; les Frisons, dans leurs lois antiques, parlent déjà de la ligue qu’ils ont fait ensemble contre « le féroce Océan. » Même pendant le calme, cette mer reste inclémente. « Devant les yeux s’étale le grand désert des eaux ; au-dessus voguent les nuées, ces grises et informes filles de l’air, qui de la mer avec leurs seaux de brouillards, puisent l’eau, la traînent à grand’peine, et la laissent retomber dans la mer, besogne triste, inutile et fastidieuse10. » « À plat ventre étendu, l’informe vent du nord, comme un vieillard grognon, babille d’une voix gémissante et mystérieuse, et raconte de folles histoires. » Pluie, vent et houle, il n’y a de place ici que pour les pensées sinistres ou mélancoliques. […] La fille du Iarl danois, voyant Egill qui veut s’asseoir auprès d’elle, le repousse avec mépris, lui reprochant « d’avoir rarement fourni aux loups des mets chauds, de n’avoir pas vu dans tout l’automne le corbeau croassant au-dessus du carnage. » Mais Egill la saisit et l’apaise en chantant : « J’ai marché avec mon glaive sanglant, de sorte que le corbeau m’a suivi. […] « Alors elle rit, Brynhild, — la fille de Budli, — cette fois-là seulement, — de tout son cœur, — lorsque du lit, — on put entendre — le cri éclatant de la veuve. » Elle-même, revêtant sa cuirasse, se perça de son glaive, et, pour dernière demande, se fit étendre sur un grand bûcher avec Sigurd, l’épée entre eux, comme au jour où ils avaient dormi ensemble, avec des boucliers, avec des esclaves ornés d’or, avec deux faucons, avec cinq femmes, avec huit serviteurs, avec son père nourricier et sa nourrice, et tous brûlèrent ensemble. […] Il n’a point trop de tous les détails d’une peinture complète ; il aime à voir les objets, il s’attarde autour d’eux, il jouit de leur beauté, il les pare de surnoms splendides ; il ressemble à ces filles grecques qui se trouveraient laides si elles ne faisaient ruisseler sur leurs bras et sur leurs épaules toutes les pièces d’or de leur bourse et tous les trésors de leur écrin ; ses larges vers cadencés ondoient et se déploient comme une robe de pourpre aux rayons du soleil ionien. […] Le moment était venu pour « la fille du Créateur, pour la sainte femme. » « Elle saisit le païen — fortement par la chevelure, — elle le tira par les membres — vers elle ignominieusement. — Et l’homme malfaisant, — odieux, — fut livré à sa volonté. — La femme aux cheveux tressés — frappa le détestable ennemi — avec l’épée rouge — jusqu’à ce qu’elle eût tranché à demi son cou. — De sorte qu’il était gisant, — évanoui et blessé à mort. — Il n’était pas encore mort, ni tout à fait sans vie. — Elle frappa alors violemment, — la femme glorieuse en force !
Le duc de Choiseul avait donc penché vers l’alliance autrichienne ; il avait fait plus, il avait prémédité et accompli une union plus intime entre la maison de Lorraine et la maison de Bourbon par le mariage du Dauphin, depuis Louis XVI, avec une fille de l’impératrice Marie-Thérèse, mariage conseillé alors par une grande politique, quoique tranché depuis par la hache d’une révolution. […] Qu’on lise les négociations de la France et de l’Autriche la veille de la bataille de Leipsick : on se convaincra que l’Autriche ne trahit ni la vérité, ni l’alliance de famille entre la France et elle en ce moment, et que, si Napoléon avait permis à quelqu’un de le sauver de sa propre immodération, c’est son mariage avec la fille de l’Autriche qui l’aurait sauvé de la coalition de l’univers. […] Fille de M. […] Le plan de ce traité secret entre le premier ministre d’Espagne Godoy et le gouvernement français consistait à s’emparer du Portugal, devenu vassal de l’Angleterre, au moyen d’une armée combinée, moitié française, moitié espagnole ; à donner à l’Espagne, pour prix de ce concours, deux principautés souveraines formées du démembrement du Portugal : l’une pour Marie-Louise, fille du roi d’Espagne, en indemnité du royaume d’Étrurie (la Toscane), dont Napoléon voulait doter sa sœur Élisa Bonaparte ; l’autre pour Manuel Godoy lui-même, premier ministre et favori de la reine d’Espagne ; enfin on réserva Lisbonne et ses provinces limitrophes à la France, pour y instituer un trône de famille française. […] Cette fille de l’Autriche, sur le trône de France, défiant son père de la détrôner, et s’offrant comme un gage de paix entre Napoléon et l’Europe, lui paraissait un dernier expédient de négociation qu’il fallait garder pour le jour suprême.
Le 30 novembre de la même année, sa veuve, déjà mère d’une fille, mit au monde Jonathan Swift. […] La fille de l’intendant de sir Temple n’avait que quatorze ans lorsque Swift l’associa aux leçons qu’il donnait à la nièce du chevalier. […] Fille de Jacques II, fidèle à l’Église établie, qui redoutait les Whigs, Anne eût incliné vers les Tories, si l’influence de lady Malborough sur son esprit, et si la fermeté du duc, qui ne voulait pas commander l’armée, à moins que Godolphin ne fût grand-trésorier, n’eussent imposé à la reine le choix d’une partie de ses ministres. […] C’est en 1710, que Swift connut à Londres Madame Vanhomrigh, veuve d’un marchand d’Amsterdam, et dirigea les études de l’aînée de ses deux filles. […] Désignant Malborough sous le nom de Marcus Crassus, il lui écrivait : « Vous êtes le plus riche citoyen de la république ; vous n’avez pas d’enfant mâle, vos filles sont toutes mariées à de riches patriciens ; vous touchez au déclin de la vie, et malgré tout cela, vous êtes profondément atteint de cet odieux et ignoble défaut de l’avarice… Je n’en citerai pour exemple que cette fameuse paire de bottes que toute l’éloquence du monde vous décida à peine à laisser couper, pour vous en délivrer, lorsque vous ne pouviez les garder mouillées et glacées comme elles l’étaient, qu’au péril de votre vie. » (Examiner nº 28.)
C’est l’origine de l’idolâtrie, fille de la crédulité, et non de l’imposture, comme on l’a tant répété. […] Les secondes héritèrent du respect qu’on avait eu pour les premières, et la superstition de ces formules fut inflexible, impitoyable : Uti linguâ nuncupassit, ita jus esto (Douze Tables) : Agamemnon a prononcé qu’il immolerait sa fille ; il faut qu’il l’immole. […] Dans cette position pénible, il faisait toute sa consolation du soin d’élever ses deux filles, qu’il aimait beaucoup, et dont l’aînée réussit dans la poésie italienne. C’était, dit l’éditeur des opuscules de Vico, auquel un fils du grand homme a transmis ces détails, c’était un spectacle touchant de voir le philosophe jouer avec ses filles aux heures que lui laissaient d’ennuyeux devoirs. Un ami qui le trouvait un jour avec elles, ne put s’empêcher de répéter ce passage du Tasse : C’est Alcide qui, la quenouille en main, amuse de récits fabuleux les filles de Méonie.
Parmi les familiers de la maison, comptaient aussi Mme de Heredia et ses filles, M. et Mme Jean Psichari, le gendre et la fille de Renan, et M. et Mme Henry Houssaye. […] Et c’est le père Ponreau, maître de cabotage, avec sa femme et sa fille Cléophée. […] Marié une première fois en 1803, il épousa en secondes noces, en 1818, Mlle Caroline Archambaut-Dufays, fille d’un ancien officier et qui fut la mère du poète. […] Il avait épousé à Fribourg-en-Brisgau tine demoiselle Catherine Klein et en eut une fille, mariée à M. […] Marguerite-Françoise de Villelongue était fille de Jean-Baptiste de Villelongue et de Simone Le Couvreur.
Madame Sophie Gay, fille de M. […] Mais depuis longtemps, malgré son talent et son activité, madame Gay avait transporté tout son amour-propre littéraire sur sa fille, dont les succès l’intéressaient beaucoup plus que les siens. […] Dans la Fille aux yeux d’or se trouve une description du salon de la rue des Batailles. […] Cependant la fille du docteur vit impunément dans ces miasmes méphitiques. […] Elle est vierge pourtant la fille du docteur, et languit dans la solitude.
C’est lui qui, dans les dissensions entre les chefs de l’armée d’Orient, défenseur des intérêts de cette armée, parvint à réconcilier Baudouin, empereur de Constantinople, avec le marquis de Montferrat devenu seigneur de Théssalonique et de ses dépendances ; c’est lui qui négocia le mariage d’Agnès, fille du marquis, avec l’empereur Henri, successeur de Baudouin. […] Christine était fille de Thomas Pisan, Italien astrologue célèbre, qu’on accusa Charles V de trop consulter. […] Thomas Pisan fit instruire sa fille en toutes sortes de connaissances, et surtout au latin, qu’elle sut mieux qu’homme de son temps. […] Fidèle jusqu’à la fin à la maison de Bourgogne, Olivier de la Marche croyait continuer la chronique de cette maison en écrivant celle de Maximilien d’Autriche, qui avait épousé Marie, fille du duc Charles.
son bonnet ne tardait pas à se renvoler par dessus les moulins, malgré le bandeau tragique ou la couronne de fleurs d’oranger qu’on se met au troisième acte, et, les deux poings sur les hanches, regrettant Vadé, et se contentant de Scribe, elle pouffait de rire au nez de l’art sérieux, narguait le Conservatoire, engueulait le Grand-Opéra, pressentant déjà peut-être que, dans un avenir peu lointain, elle serait la fille de Madame Angot7. […] Nul héroïque intérêt n’est en jeu ; il ne s’agit ni de patrie, ni de guerre, ni de religion, ni de politique : il n’est question que des amours du chevalier Walter et de la fille d’un orfèvre, et ce cadre étroit suffit à l’évocateur infaillible pour concentrer tout un monde de sensations, de passions et d’idées. […] Hier, on l’a conduit dans la maison de l’orfèvre Pogner et il s’est épris d’Eva, la fille du batteur d’or. […] Ne va-t-il pas, le plaisant maître, régaler d’une sérénade la fille de Pogner ?
On raconte qu’après avoir entendu son premier plaidoyer, un riche bourgeois vint lui offrir sa fille en mariage. […] Jeannin épousa Anne Gueniot, fille d’un médecin de Semur-en-Auxois, qui lui survécut et de laquelle il eut du bien.
Il est encore venu dans mon esprit qu’il a des filles, et que je pourrais m’engager à en épouser une, dans deux ans, avec une dot raisonnable, s’il voulait me prêter l’argent dont j’ai besoin, et que je ne le rendisse point au bout du terme que je prends. […] Ainsi il est d’avis de tenter M. d’Oraison de deux manières : ou du côté de son fils, s’il persiste à le vouloir faire entrer dans le Régiment du roi : Vauvenargues, toute difficile qu’est la chose, s’en chargerait et en ferait son affaire ; — ou du côté d’une de ses filles : il s’engagerait bien à en épouser une dans deux ans, s’il n’était en mesure alors de le rembourser ; il payerait de sa personne, moyennant toutefois certaine condition de dot.
Sa fille lui avait écrit qu’elle était un peu jalouse de voir cette tendresse extrême pour l’enfant : elle croyait sans doute, en parlant ainsi, faire plaisir à sa mère qui lui avait quelquefois reproché son air de froideur et d’indifférence. […] Mme de Sévigné sent très bien ce qu’il y a là-dessous ; elle ne s’en laisse pas conter et répond40 : « Il est vrai que j’aime votre fille ; mais vous êtes une friponne de me parler de jalousie ; il n’y a ni en vous ni en moi de quoi la pouvoir composer.
Le sieur Coras, ministre de Montauban, étant converti, j’ai proposé au roi de donner 600 liv. de pension à ses deux filles. Leur père avait 800 liv. de pension du Clergé. » Tout ministre qui avait des filles pouvait être tenté, à voir cet exemple de Coras.
Térence, avec ses six comédies, laissa une fille qui épousa, après sa mort, un chevalier romain. […] C’est alors (le récit du bonhomme dure toujours) qu’un bourgeois d’Athènes, un certain Chrêmes, sur la bonne réputation de ce jeune fils de famille, vient offrir au père de lui accorder sa fille unique avec une grosse dot.
Je vois, en effet, dans l’un des petits papiers, qui me sont communiqués par sa fille, un feuillet de dossier avec cette indication : « — Notes pour les années 14 août 1789-31 décembre 1809. — Donc vingt ans quatre mois et demi. […] J’ai été séparé de mes amis ; je n’ai pu conduire les premières années de mes enfants ; et, aujourd’hui, dans le vingt et unième de ces tristes printemps, j’ignore quelle région j’habiterai dans quelques mois et dans quelle autre peut-être sera ma fille.
Il y en avait qui mettaient en scène les deux amants, ou bien la fille avec sa mère, la femme avec son mari : d’autres, comme celles d’Aalis ou de Robin, qui furent très populaires, étaient des histoires en couplets, des contes chantés, des romances. […] Avec Aliénor d’Aquitaine, qui fut mariée successivement aux rois de France et d’Angleterre, les troubadours et leur art envahirent les provinces de langue française : quand les deux filles d’Aliénor et de Louis VII eurent épousé les comtes de Champagne et de Blois, Reims et Blois, avec Paris, devinrent des centres de poésie courtoise.
Cet héritier de cent rois est obligé, par intervalles, de s’arracher aux génuflexions, aux baise-mains, à l’étiquette de Versailles, installé dans une arrière-boutique de bistro, pour venir, les manches retroussées, servir à la clientèle interlope, filles en cheveux et rôdeurs en savates, le litre à douze. […] On sait que le duc d’Orléans, devenu régent, et sa fille, la duchesse de Berry, qui se donnaient comme esprits forts, s’entouraient de sorciers et de nécromants, consultaient les tarots et ne reculaient pas d’aller se perdre la nuit dans les carrières de Montrouge pour évoquer Satan.
Il publia plusieurs autres recueils de poèmes, dont Les Caresses, Les Blasphèmes, La Mer, Mes Paradis, ainsi que des romans : Les Étapes d’un réfractaire, La Glu, Miarka, la fille à l’ours, Les Braves gens… et des pièces de théâtre : Nana Sahib et Le Chemineau. […] Sa pièce La Fille aux mains coupées, y parut en 1886 avec le Traité du verbe de René Ghil.
Si le Poussin n’est pas l’inventeur de ce trait de poësie qu’il peut bien avoir emprunté du grec qui peignit Agamemmon la tête voilée au sacrifice d’Iphigenie sa fille ; ce trait est toujours un chef-d’oeuvre de la peinture. […] Par exemple, un poëte qui traiteroit le sacrifice de la fille de Jephté, ne pourroit faire intervenir dans son action qu’un petit nombre d’acteurs très-interessez.
Et tout ce petit poème, vraiment parfait : Cette fille, elle est morte, est morte dans ses amours. […] Schwob a voulu faire dire à ces douces petites filles plus de choses que peut-être n’en contient leur petite tête étonnée, et même celle de Monelle : à faire alterner les explications et les figures, on gêne celui qui voudrait trouver tout seul l’explication de la figure ; il a couru le risque, parfois, de tuer ses imaginations par ses raisonnements. […] Et encore : Les danses souples vont s’enlaçant par guirlandes, Et les filles rieuses aux bras des garçons Rythment folles avec leurs naïves chansons Leurs danses en méandres souples par les landes. […] Cela a l’air d’être né ainsi, tout fait, un soir, sur des lèvres, près du cimetière et de l’église d’un village de Bretagne, parmi l’odeur âcre des ajoncs écrasés, au son des cloches tristes, sous les yeux surpris des filles aux coiffes blanches. […] Quoi que l’on ait dit le second des Goncourt était peut-être le moins âpre des deux, en même temps que le moins esclave des règles réalistes ; dans les œuvres qu’il signa seul, le ton est plus uniforme, la tendresse plus profonde, la pitié plus humaine : peu de livres sont aussi touchants que les Frères Zemganno et peu sont plus poignants que la Fille Elisa.
Que, dans Gabrielle, qui est une comédie d’une haute moralité, il mît hardiment, dans la bouche des personnages contemporains, le ferme alexandrin du xviie siècle ; que, dans l’Aventurière, il fît passer, à travers ce même vers classique le souffle du lyrisme et de la fantaisie ; que, pris d’une vertueuse indignation, il marquât, dans le Mariage d’Olympe, la fille triomphante avec le fer rouge de la satire ; qu’après un regard épouvanté sur les progrès d’un luxe corrupteur, il dénonçât la courtisane mariée, la lionne pauvre ; — toujours il nous faisait admirer et applaudir des œuvres d’une composition solide et harmonieuse, d’un intérêt poignant et irrésistible.
Il eut l’air de se griser, il fit semblant d’aimer la fille.
Nous y voyons Malherbe, honoré, fêté, chéri, y finir sa carrière ; le grand Corneille, distingué, encouragé, soutenu, y commencer la sienne ; et le sage, le vertueux, le sévère Montausier y fixer les vœux de la mère pour sa fille, et devenir maître de l’esprit et du cœur de Julie.
On dit que la petite fille qui est à côté de la gouvernante et qui s’amuse à faire voler un oiseau qu’elle a lié par la patte, est un peu longue.
Ses Femmes chrétiennes sont les femmes de l’Évangile : la Chananéenne, la femme malade, la fille de Jaïre, la femme adultère, la veuve de Naïm, la Samaritaine, Madeleine, Marthe, Marie, les saintes femmes au tombeau, etc., créatures de grâce ou de conversion, d’humilité et de repentance, ces perles dont l’écorce était l’amour de Dieu, les premières que l’Évangile propose à nos imitations !
En italien, on dit vulgairement que la fille qui se marie prende sorte.