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834. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

Il y en a peut-être une qui tient à la langue, — à ce que la langue a de plus intime et de plus subtil, de plus impénétrable aux étrangers, de plus intraduisible dans une langue étrangère… Je veux le croire, pour l’honneur de Feuchtersleben. […] IV C’est le cercle, en effet, la tautologie, le paralogisme, la bêtise redondante, — car il faut bien dire les gros mots, puisqu’on a osé prononcer les grands, — ce sont enfin tous les sophismes badauds qui font le fond de ce petit livre, auquel une critique trop hospitalière veut faire les honneurs de chez nous.

835. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Guizot, qui ne dit pas son dernier mot dans ce livre, car il n’y a pas de dernier mot pour cette loquacité, tenace et vivace ; Guizot, qui ne tient pas moins, dans ce livre, à faire solennellement la cène protestante et à chanter, non pas son cantique de saint Siméon, mais de Marot, en l’honneur du protestantisme, devait laisser là saint Louis et saint Vincent de Paul, qui n’ont que faire et qui détonnent un peu dans des litanies protestantes, et, s’il n’y a pas quatre grands hommes pour lui dans les rangs du protestantisme, se contenter fièrement de deux ! […] il faut, pour l’honneur du protestantisme, qu’on voie aussi clairement dans la vie de Calvin que dans celle de Notre-Seigneur Jésus-Christ !

836. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

Eh bien, le jour où cette fatalité planerait sur nous, le jour où se lèvera, haletant, courroucé et terrible, le chanteur d’Odes qui sera le Tyrtée de la France ou son fougueux Théodore Kerner, s’il cherche la langue de l’Iambe armé de clous dans Le Ménage parisien, ou dans L’Honneur et l’Argent, il ne le trouvera pas… » Eh, parbleu ! […] Tel l’honneur de ce livre, et telle la meilleure gloire du poète qui l’a écrit et dont le lyrisme, autrefois éclatant et gai, et la plaisanterie couronnée d’étoiles, avaient reçu ce coup de foudre qui leur avait courbé la tête comme à des saules pleureurs, sur les rivières du sang de la France qui coulait.

837. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Il s’est abstenu avec un chaste respect de jouer sur la viole du Sentiment les grands airs trop connus que la Vulgarité aime à y jouer en l’honneur du génie mort, assez heureux pour ne pas l’entendre. […] J’ai eu l’honneur de connaître le poète d’Éloa et de Moïse, et je dois dire que jamais je n’ai pu oublier un moment, quand je l’ai rencontré, que j’avais affaire à la plus suave poésie des temps modernes.

838. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Elle oublie que son héroïque Thérèse devrait, pour l’honneur de son honneur, un peu plus combattre contre les tentations de sa pitié ; que si Laurent est un fou, c’est au moins un fou incendié par la tête et qui a des éclairs lucides, tandis qu’elle, c’est bien pis qu’une folle, c’est un esprit faux et un cœur débile, toujours prêt à faire, sans aucun enthousiasme, l’exercice de la compassion en douze temps !

839. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

Elle oublie que son héroïque Thérèse devrait, pour l’honneur de son honneur, un peu plus combattre contre les tentations de sa pitié ; que si Laurent est un fou, c’est du moins un fou incendié par la tête et qui a des éclairs lucides ; tandis qu’elle c’est bien pis qu’une folle, c’est un esprit faux et un cœur débile, toujours prêt à faire, sans aucun enthousiasme, l’exercice de la compassion en douze temps !

840. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

et pourquoi Autren, nu jusqu’à la ceinture sur son écueil, fait-il surgir dans l’imagination, qui a le souvenir autant que le rêve, la nette image de ce matelot, nu aussi jusqu’à la ceinture, et qui, debout sur le pont du navire, demandait à genoux à Virginie l’honneur de la prendre dans ses bras et de la sauver ? […] L’imitation, nous le savons bien, c’est par là que l’homme débute dans la vie, mais, pour peu qu’il ait de la vie, il outre le défaut de son modèle, et cette outrance, c’est l’honneur de son esprit, car c’en est la promesse !

841. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Emile Montégut, assez vigoureuse pour compromettre cet écrivain à la Revue des Deux-Mondes, ce journal du pédantisme bourgeois, où, comme l’on sait, les dandys sont peu en honneur… Dandy lui-même pour le compte de son auteur, M.  […] voilà un sublime nouveau introduit dans la littérature anglaise, et l’honneur de M. 

842. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

L’aîné tombe au champ d’honneur. « Sa mort m’encourage, écrit le cadet ; désormais nous serons deux. » A son tour, il est frappé ; alors, le vieillard se présente au Temple et veut monter en chaire. […] Son fils tombé au champ d’honneur, il prêcha un sermon admirable de foi et de force d’âme.

843. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

Sous Louis XIV, il soutint l’honneur de la magistrature, comme les Turenne et les Condé soutinrent l’honneur des armes.

844. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

« — Et quel point d’honneur ? […] Voilà un beau point d’honneur pour un philosophe tel que vous !  […] L’honneur était sauf, et la Maison de Molière avait mieux mérité de lui en 1773 qu’en 1873. […] Ce fut le 24 octobre 1658 que Molière et ses camarades eurent l’honneur de paraître devant Louis XIV et devant la Cour. […] Perdu de dettes, sans honneur et sans foi, il traîne misérablement une misérable vie.

845. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Pessimisme ; solitude ; honneur et pitié ; amour. […] Non ; il y a là plus que de l’orgueil : c’est de l’honneur. Ce sentiment de l’honneur ennoblissait à ses yeux la servitude militaire ; et il a aimé à dire ce qu’il voyait dans l’obéissance passive. […] Un commandement pareil pèse sur nous : l’honneur est de se taire, et de subir : Fais énergiquement ta longue et lourde tâche, Puis après ….Souffre et meurs sans parler765. L’honneur du soldat est le type de la noblesse morale : il enseigne à agir pour une idée, qui nous dépasse, pour un bien qui n’est pas le nôtre.

846. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Du lundi de Pâques au vendredi des fêtes furent données au château de Joinville en l’honneur du nouveau-né. […] L’honneur d’avoir entrevu pour la première fois le véritable caractère de l’histoire pourrait appartenir à une femme très-célèbre au commencement du xive  siècle, aujourd’hui oubliée, Christine de Pisan. […] Mais mentionner n’est pas réhabiliter et peut-être serait-il aussi injuste d’omettre Christine de Pisan, que paradoxal de vouloir la remettre en honneur. […] À tout temps avoit sens propre, et à toutes gens propres manières sage en conseil, froid en conclure, dur en rompre en propos, et ferme a en son promettre… Ne daignoit en basses choses tourner son haut coraige… Vaillant plus qu’homme, et plus mortel que nul glaive, aimoit plus honneur que sa vie, bonne grace que couronne en chief. […] Je ne me plains donc pas de la triste fin qu’ont eue George Chastelain, l’auteur de ce beau portrait, et Christine de Pisan, la première qui eut l’honneur de s’aider de l’antiquité, et la première oubliée.

847. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Monsieur, Vous me faites l’honneur de me demander mon opinion sur la question Wagnérienne ; bien convaincu que je ne persuaderai ni les uns ni les autres je devrais m’abstenir. […] J’accorde même que ce théâtre aura le droit de jouer des compositeurs français qui se rangeront du côté de l’école allemande ; ceux-là feront honneur aux deux écoles, à la condition d’être instruits réellement, convaincus, et de ne pas se croire obligés, comme on l’a fait jusqu’ici, de ne prendre à Wagner que ses nuages et ses personnages légendaires pour les transformer en troubadours. […] L’heure n’est pas encore venue pour tenter l’entreprise que vous avez rêvée, qui vous fait honneur, mais qu’à votre place j’ajournerais pour le moment. […] Carvalho dirige, il se trouverait bien deux cents jeunes peintres pour venir siffler et venger l’honneur de leur pays. […] Gounod est président d’honneur de l’Association artistique, que MM. 

848. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Titon ayant autant à cœur la gloire des lettres qu’il l’avoit, il n’est pas éronnant qu’il ait publié après l’impression de son Parnasse, ses Essais sur les honneurs accordés aux Savans. […] Les ouvrages de M. de Crebillon ont été imprimés au Louvre en 2. volumes in-4°. : honneur réservé aux grands talens, & qu’on ne pouvoit refuser à un homme qui a donné de nouveaux plaisirs à sa patrie. […] Destouches tenoit plus de Térence que de Plaute ; mais dans son Glorieux & dans son Philosophe marié, il y a des choses dont Moliere auroit pu se faire honneur. […] Panard, Vadé, Favart, Voisenon, Sedaine, Marmontel ont donné à l’opéra comique des piéces qui ont été courues, & dont plusieurs morceaux font honneur à leur goût. […] Boileau a conservé soigneusement les siennes ; le plus grand nombre ne méritoit pas cet honneur, & il valoit mieux comme satyrique que comme épigrammatiste.

849. (1802) Études sur Molière pp. -355

Honneur aux comédiens qui la possèdent, honneur à ceux qui l’ont embellie ; mais je demanderai si l’amour-propre de quelques acteurs, la manie d’avoir plus d’esprit que l’auteur, le désir de vouloir être original, la fureur d’être applaudi par la multitude, nous l’ont conservé bien pur, ce dépôt précieux ? […] Dans celle qui, du temps de Molière, était appelée la belle scène, Sganarelle copie un peu trop l’allure et le jargon des capitans, des jodelets ; mais c’est la première fois que Molière leur fait cet honneur, et ce sera la dernière. […] Le titre. — Pas juste, en ce qu’il détourne tout à fait de la véritable moralité de la pièce, à moins que Molière n’ait pensé que ses stances sur les devoirs de la femme mariée méritaient les honneurs du titre. […] À vous, mesdames, qui regardez toutes les belles qualités des autres femmes comme rien, en comparaison d’un misérable honneur dont personne ne se soucie… ; qui vous croyez fort vertueuses pourvu que vous appeliez amis ce que les autres nomment galants. […] D’ailleurs, l’auteur des Femmes savantes eut-il le moindre dessein de blesser l’honneur, la probité de sa victime ?

850. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 230-231

Ceux qui ont suivi depuis la même carriere, & qui se font un point d’honneur de le mépriser, ont oublié, sans doute, que les premiers pas, en tout genre, sont ceux qui coutent le plus, & qu’une route non frayée rend toujours les progrès plus difficiles.

851. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1853 »

Dans cette âpre lutte contre les préjugés sucés avec le lait, dans cette lente et rude élévation du faux au vrai, qui fait en quelque sorte de la vie d’un homme et du développement d’une conscience le symbole abrégé du progrès humain, à chaque échelon qu’on a franchi, on a dû payer d’un sacrifice matériel son accroissement moral, abandonner quelque intérêt, dépouiller quelque vanité, renoncer aux biens et aux honneurs du monde, risquer sa fortune, risquer son foyer, risquer sa vie.

852. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Depuis que l’on a inventé le désintéressement des filles entretenues, nous n’avons pas appris qu’aucune conversion soit venue encourager le zèle des apôtres ; ce qui est singulier, car ces Magdeleines qui ne se repentent point, lisent d’ordinaire beaucoup de romans, et auraient eu plus d’une occasion de se piquer d’honneur. […] Oui, Portia ou Rosine, elle se jettera avec le plus entier abandon dans les bras du premier venu, oubliant, tant elle est naïve, et le mari qui l’aime et l’honneur qu’elle quitte. […] Nicolas Becker en l’honneur du fleuve germanique ; cette fameuse chanson qui, en 1840, surprit et enchanta tous les gallophobes de l’Europe. […] Je ne me permettrai pas de m’immiscer dans cette querelle délicate ; n’ayant pas l’honneur d’être critique, je n’ai pas à décider si l’État de ces Messieurs est républicain ou monarchique ; tout ce que je puis dire, c’est que le sceptre de M.  […] À un autre, à un poète, les honneurs, les couronnes les plus touffues ; mais à lui l’invention véritable du système, le plaisir d’organiser les succès naissants, et surtout le bonheur si vrai de l’analyse appliquée à ce qui sera avant peu, du moins on l’espère, un solide monument rival des anciens édifices élevés par le génie humain.

853. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Les fils  »

Nous n’avons jamais dit que le fils d’un écrivain, d’un poète célèbre, s’il a lui-même du mérite et du talent, ne pût légitimement hériter et profiler de la part d’honneur et de faveur acquise par un illustre père ; et il est surtout très bien à lui de soutenir le nom en sachant varier le mérite.

854. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 433-434

« Si ce Livre me survit, dit-elle, je défends à toute personne, telle qu’elle soit, d’y ajouter, ni diminuer, ni changer jamais aucune chose, soit aux mots ou en la substance, sous peine à ceux qui l’entreprendront, d’être tenu pour détestables aux yeux des Gens d’honneur, comme violateurs d’un sépulcre innocent….

855. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 131-133

Je désire qu’elle serve de témoignage aux sentimens de considération & d’estime avec lesquels j’ai l’honneur d’être, &c. »  

856. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 214-216

Aujourd’hui ses Poésies sont oubliées, & ne le méritent pas, à en juger par celles qui sont contenues dans un Recueil imprimé en 1660 chez Charles de Sercy, & dont le cinquieme volume commence par une Ballade de ce Poëte, qui feroit honneur à nos Anacréons modernes.

857. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre V. Sculpture. »

Un guerrier expirant au champ d’honneur, dans la force de l’âge, peut être superbe, mais un corps usé de maladies est une image que les arts repoussent, à moins qu’il ne s’y mêle un miracle, comme dans le tableau de saint Charles Borromée138.

858. (1890) Dramaturges et romanciers

Le duel de point d’honneur entre Marguerite, qui veut être sûre de ne pas être aimée pour sa fortune, et Maxime, qui veut mettre sa pauvreté à l’abri de tout soupçon, se comprend mieux dans le roman qu’à la scène. […] elle n’en fait vraiment que plus d’honneur à M.  […] Le lecteur trouvera en tête du volume le portrait de cet animal vraiment distingué et qui fait honneur au goût de son admiratrice. […] C’est là ce qui s’appelle faire contre fortune bon cœur ; mais le spectateur admet malaisément que le mari, si perfidement mystifié, consente à l’affront qu’on a fait à son honneur avec tant de docilité. […] Involontairement son âme s’est mêlée au sein du crime à celle du meurtrier de son honneur, elle sent et dit que, quoi qu’il arrive, elle ne sera plus que la veuve d’Orso.

859. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Du Plessys, Maurice (1864-1924) »

Maurice Du Plessys est le digne disciple de L’Athénien honneur des Gaules, Moréas !

860. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 171-172

Il est sans doute dans la regle que la foiblesse & la timidité ne jouissent point, aux yeux du Public, de la gloire d'un Ecrit qui ne peut être que l'effet du zele & du courage ; mais cette timidité va jusqu'à la crainte servile, quand elle s'empresse avec affectation de désavouer ce que tout honnête Littérateur voudroit avoir fait pour l'honneur des Lettres, les intérêts de la justice & de la vérité.

861. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 406-407

Il faut donc conclure que la vaine gloire, écueil ordinaire des talens, n'a jamais produit que l'odieux ou le ridicule, & qu'il seroit à souhaiter que les exemples n'en fussent pas trop multipliés, pour l'honneur des Lettres & le véritable intérêt des Auteurs.

862. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 444-446

Ne peut-on pas, d’après les autres détails de sa vie, ajouter encore pour l’instruction des jeunes Poëtes, & les prémunir contre les écarts de leur imagination, que Villon ne respecta dans ses Ecrits ni la Religion, ni le Gouvernement, ni les personnes ; qu’il se permit sans honte les injures les plus grossieres & les libelles les plus dangereux ; qu’il avilit ses heureuses dispositions, & particuliérement le talent de la plaisanterie, en se jouant de tout dans ses Vers, & même de son honneur ; qu’enfin ces excès, après lui avoir ravi le repos pendant sa vie, ont entiérement éclipsé sa gloire dans la postérité ?

863. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 513-514

Nous ne parlerons point de ses Ouvrages de Jurisprudence, souvent cités dans les matieres criminelles, & qui font même autorité auprès des Tribunaux, honneur dont peu d'Auteurs ont joui de leur vivant : ces Ouvrages ne sont pas du ressort du nôtre ; mais sa Réfutation des principes hasardés dans le Traité, d'ailleurs estimable, des Délits & des Peines, traduit de l'Italien, lui donne autant de droit de figurer parmi les Littérateurs, que parmi les Jurisconsultes.

864. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

C’est la loi du talion, et c’est un des articles du code de l’honneur militaire. […] « Ventre à terre, faisons honneur à l’ambassade !  […] C’est l’éternel honneur du gouvernement de M.  […] Honneur et bravo à l’artiste ! […] laquelle a l’empire et tous les honneurs ?

865. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Le ressort du gouvernement monarchique est l’honneur ; et déjà nous montons d’un degré. […] Le plus humble peut avoir le souci de se distinguer et d’entrer dans une de ces castes dont l’honneur est le ressort. […] Un roi patriote et un peuple agissant pour plaire à son roi, par honneur, voilà un Etat qui marche bien. […]  » Il réserve aux catholiques l’accès aux places et aux honneurs : « Je ne dis pas que tous ceux qui ne sont point de la religion du prince doivent partager les places et les honneurs de ceux qui sont de la religion dominante. […] Il s’obstine à ne pas vouloir comprendre le sens du mot « honneur » et le sens du mot « vertu » dans Montesquieu, encore que Montesquieu ait expliqué vingt fois que l’honneur est l’amour des distinctions et la vertu le patriotisme ; et, ne voulant pas comprendre, il s’écrie à plusieurs reprises : « Je vous dis qu’il y a dans tous les gouvernements de la vertu et de l’honneur. » — Et pourquoi ne veut-il pas comprendre ?

866. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

La scène touchante où Isabelle implore Angelo, son hésitation quand il s’agit de sauver son frère aux dépens de son honneur suffisent pour l’absoudre du reproche d’indifférence. […] Celui-ci, bien que fort content de l’honneur qui lui était offert, sentait diminuer sa joie en pensant à la longueur et à la difficulté du voyage… Disdémona, voyant le More troublé, s’en affligeait, et, n’en devinant pas la cause, elle lui dit un jour pendant leur repas : — Cher More, pourquoi, après l’honneur que vous avez reçu de la Seigneurie, paraissez-vous si triste ? […] On ne pardonnerait point à Shakspeare cette excuse, s’il ne faisait en quelque sorte réparation d’honneur à ce héros en le faisant périr d’une mort sublime. […] Chaque fois qu’une scène paraît digne de remarque, on est tenté de se demander ce que le poëte a dû faire observer à ce personnage pour qui sont tous les honneurs de la fête. […] Rien n’est plus beau que cette peinture des deux héros, l’un mourant, l’autre à peine né à la vie des guerriers ; le premier, rassasié de gloire, et, dans son anxiété paternelle, occupé de sauver plutôt la vie que l’honneur de son fils ; l’autre, sévère, inflexible, et ne songeant à prouver son affection filiale que par la mort qu’il est déterminé à chercher auprès de son père, et par le soin qu’il aura de conserver ainsi l’honneur de sa race.

867. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

On y fait observer qu’Ossian n’est qu’un type incomplet de la poésie du Nord, et que l’honneur de la représenter appartient de droit à Shakspeare. […] Notons bien, à l’honneur de notre siècle, ces pieuses alliances des génies rivaux Goëthe et Schiller, Scott et Byron, Chateaubriand et Mme de Staël. […] Qu’on juge de ce que devait être cette entraînante lecture dans une société exaltée par les vicissitudes politiques, par tous les conflits des destinées, quand le Génie du Christianisme venait de remettre en honneur les discussions religieuses, vers l’époque du Concordat et de la modification de la loi sur le divorce ! […] Barton, disserte en plein sur le préjugé de l’honneur, qui est son trait distinctif. […] Il y a un moment décisif pour les génies, où ils s’établissent tellement, que désormais les éloges qu’on en peut faire n’intéressent plus que la vanité et l’honneur de ceux qui les font.

868. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

C’est par de telles études préparatoires, quand on ne s’y oublie pas, c’est par de tels ingénieux secrets, longuement médités, que les vrais poëtes savent ressaisir, d’un puissant effort, les langues et les styles aux âges de décadence, parviennent à les arrêter au penchant, ou même leur font remonter avec honneur les pentes glorieuses. […] Il est bien vrai que j’ai souvent l’honneur de recevoir des visites littéraires ; mais elles ne sont pas du tout philologiques, et, en général, on peut dire que, si l’on sait ici un peu plus de latin que dans la haute Italie, le grec est presque ignoré, et la philologie presque entièrement abandonnée en faveur de l’archéologie. […] Et cœur ne fut jamais plus sage ni plus fort Qu’atteint d’amour : jamais mieux qu’alors il ne prise La vie a son vrai taux, et souvent il la brise ; Car, partout où l’Amour se fait maître et seigneur, Le courage s’implante ou renaît plein d’honneur, Et la sagesse alors, non celle qu’on renomme, Mais celle d’action, devient aisée à l’homme. […] Que si, nous-même, il nous a été possible en ce moment de payer un tribut, bien tardif, à la mémoire d’un si grand esprit, d’un si vrai poëte, nous le devons à cet autre ami de Leopardi, déjà cité plus d’une fois, et qui nous en a donné l’idée en même temps que le secours ; si nous avons eu l’honneur de verser un tombeau, comme disaient les Grecs, sur cette noble victime du sort, il ne serait que juste d’inscrire sur la petite colonne du monument le nom de M. de Sinner autant que le nôtre. […] Les temps se précipitent et empirent : c’est à tort que l’on confierait à des neveux gâtés (a putridi nepoti) l’honneur des âmes fortes et la vengeance suprême des vaincus.

869. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Les épreuves de Stella ne commencèrent pas le jour où elle se vit trahie pour une autre femme ; elle souffrit dans son honneur, bien avant de souffrir dans son amour. […] La politique était le grand chemin de ces honneurs et de cette puissance ; on n’y arrivait que par la main de l’un des deux partis, qui influaient tour à tour sur les destinées de la nation, et sur la fortune des ambitieux. […] Le succès de cet écrit, attribué au célèbre Burnet puis-aux écrivains les plus distingués du parti Whig, et avoué par Swift, quand il crut pouvoir le faire avec honneur et sécurité, introduisit l’auteur dans la société d’Addison, de Steele, d’Arbuthnot, de Pope et des hommes d’État qu’il avait défendus. […] Il n’y a point de dommage pour l’honneur à se soumettre à un lion ; mais quel est l’être à figure humaine qui se laissera manger vivant par un rat ? […] Swift revint en Irlande au mois d’août 1726, et y fut reçu avec plus d’acclamations et d’honneurs que n’en eût obtenu le souverain.

870. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

C’est un jour ouvrable ; le salaire d’un jour manquant est un vide sur la table frugale de la famille de l’ouvrier : n’importe encore ; elle sacrifiera volontairement le salaire d’un jour au devoir pieux qu’elle s’impose pour chômer en l’honneur de ce cercueil d’un inconnu ; elle fera plus, elle portera son deuil comme si elle avait perdu un des siens. […] De son côté, le Gouvernement lui-même, craignant que ces honneurs populaires n’anticipent sur les honneurs dont il se réserve jalousement l’initiative, prépare ses armes, ses drapeaux, ses temples, ses pompes. […] Je ne pense pas non plus que l’irruption en France d’une poignée d’hommes héroïques de l’île d’Elbe, au 20 mars 1815, irruption qui aboutit à Sainte-Hélène en passant par Waterloo, tentative qui fit bouillonner Benjamin Constant, pâlir Laffitte, frémir La Fayette, ces patrons et ces amis de Béranger ; je ne pense pas que ce retour du régime militaire ait eu les vœux, les honneurs, les applaudissements secrets du cœur jeune et républicain de Béranger. […] Béranger ne les rechercha pas, ils le recherchèrent ; ils lui offrirent tout, patronage, solde, honneurs, puissance dans les victoires futures du parti. […] Je m’en acquittai avec dévouement et honneur, à la satisfaction de tous les créanciers.

871. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Frappé de l’heureux instinct qui guida les premiers hommes, on s’est exagéré leurs lumières, et on leur a fait honneur d’une sagesse qui était celle de Dieu. […] Mais l’amour de l’honneur, qui entretient dans les républiques aristocratiques cette violente rivalité des ordres, cause en récompense dans la guerre une généreuse émulation. […] Quiconque veut trouver dans l’étude le profit et l’honneur, doit travailler pour la gloire, c’est-à-dire pour le bien général. — 1705. […] Voici l’indication des plus considérables : Inscriptions funéraires en l’honneur de D.  […] Carlo de Sangro, 1707, faites par ordre du comte de Daun, général des armées impériales dans le royaume de Naples. — Autre en l’honneur de l’empereur Joseph, 1711, faite par ordre du vice-roi, Charles Borromée. — Autre en l’honneur de l’impératrice Éléonore, faite par ordre du cardinal Wolfgang de Scratembac, vice-roi.

872. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Il existe peu de méchants ; ceux qui ne sont pas retenus par la conscience le sont par la société ; l’honneur, cette fière et délicate production de la vertu, l’honneur garde les avenues du cœur et repousse les actions viles et basses, comme l’instinct naturel repousse les actions atroces. […] Dès le matin, les voitures de l’empereur la vinrent prendre, et les honneurs que Louis XIV rendit à Mme de Maintenon, au camp de Compiègne, ne surpassent point la vénération avec laquelle le conquérant la traita. […] Honneur et bénédiction à celle qui sut demeurer jusqu’au bout, et sous le scandale de son zèle, un infatigable martyr de la charité !

873. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Mais la mort, et une telle mort, a plus fait pour l’honneur de Farcy qu’une vie plus longue n’aurait pu faire, et elle n’a interrompu la destinée de notre ami que pour la couronner. […] Dans la pièce à madame O’R…., alors enceinte, on remarquera une strophe qui ferait honneur à Lamartine lui-même : c’est celle où le poëte, s’adressant à l’enfant qui ne vit encore que pour sa mère, s’écrie : Tu seras beau ; les Dieux, dans leur magnificence, N’ont pas en vain sur toi, dès avant ta naissance, Épuisé les faveurs d’un climat enchanté ; Comme au sein de l’artiste une sublime image, N’es-tu pas né parmi les œuvres du vieil âge ? […] Je conclus donc que, pour un cœur droit qui se présentera devant eux avec cette ignorance pour excuse, ils se serviront de l’axiome de nos juges de la justice humaine : Dans le doute, il faut incliner vers le parti le plus doux ; transportant ici le doute, comme il convient à des Dieux, de l’esprit des juges à celui de l’accusé. » L’affaire du duel terminée (et elle le fut à l’honneur de Farcy), l’embarras d’argent restait toujours ; il parvint à en sortir, grâce à l’obligeance cordiale de MM.  […] C’est tout à fait le même raisonnement généreux qui anime, dans Homère, Sarpédon s’adressant à Glaucus au moment de l’assaut du camp (Iliade, XII) : « Ô Glaucus, pourquoi sommes-nous entre tous honorés en Lycie et par le siége, et par les mets et les coupes d’honneur ?

874. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

En voici dix écoulées depuis que j’ai eu l’honneur de saluer Votre Majesté. — C’est vrai, répliqua-t-il, voilà bientôt dix ans que vous êtes venu pour le Concordat. […] « Sous l’impression de cette crainte, je ne consultai que mon honneur et la vérité. […] « Lorsque Napoléon articula ces paroles pour la troisième fois, je ne dirai pas mon courage, mais mon peu de prudence dans cette occasion, et comme un zèle excessif de mon honneur, me firent passer les bornes. […] Si les premiers venaient à manquer avant la mort de mes serviteurs et autres légataires, et dans le cas où quelqu’un de ces administrateurs eût négligé ou eût manqué de faire la nomination de son successeur, prescrite plus haut, je prie le doyen du tribunal de la Rote, dont j’ai eu l’honneur d’être membre, de prendre lui-même cette administration, et d’accepter l’annuelle rétribution destinée à l’administrateur, et ainsi successivement jusqu’à l’époque indiquée plus haut.

875. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Si le rôle de l’historien est beau, il est souvent dangereux ; mais il est des autels, comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices. […] LIV M. de Chateaubriand, sollicité par le duc d’Orléans de s’unir à lui pour sauver la France, ne sauva que son honneur en donnant sa démission entre les mains de l’anarchie qu’il avait appelée. […] Le dernier rôle de Chateaubriand fut celui de complaisant, d’un aventurier pour sauver l’honneur d’une femme compromis. […] Il s’occupait à faire les honneurs de la France à Rome.

876. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Anciennement il n’y en avait qu’un dans chaque paroisse : ils étaient les têtes de colonne de la population ; personne ne leur contestait ce droit et on leur rendait de grands honneurs 5. […] Personne ne le voyait, l’honneur professionnel était sauf ; mais tout le monde le savait, et, comme alors chacun avait un sobriquet, il fut bientôt connu dans le pays sous le nom de « broyeur de lin ». […] Il s’approcha de la table du prétoire, y déposa ses gants, sa croix de Saint-Louis, son écharpe, « Messieurs, dit-il, je ne peux les reprendre que si vous l’ordonnez ; mon honneur vous appartient. […] Dimanche, la sacristine sera à son banc, au dernier rang, près de la porte de l’église ; au Credo, vous irez la prendre, et vous la conduirez par la main à votre banc d’honneur, qu’elle mérite plus que vous d’occuper. »  » La pauvre folle fit machinalement ce qui lui était enjoint, Ce n’était plus un être sentant.

877. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Charles Dowdeswell, doit, en tout droit et tout honneur, être le premier dans la liste des artistes qui se sont occupés avec ardeur en Angleterre de la cause de Richard Wagner ; car c’est lui qui, pendant des années, en a été le seul, l’unique prophète ; ainsi était-il dénominé, et attaque en conséquence, quand personne encore cher nous ne pensait à Richard Wagner. […] En 1877, lorsque Richard Wagner vint ici pour le « Wagner Festival », ses admirateurs, devenus nombreux, donnèrent un grand banquet en son honneur « à Cannon Street hôtel », choisissant le 22 mai, anniversaire de sa naissance pour le fêter. […] Et je me félicite de cette occasion, de rendre honneur et justice à qui honneur et justice sont dûs.

878. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXV » pp. 299-300

Cette réponse a été jugée convenable et suffisante ; c’est tout ce qu’on en peut dire ; mais tout l’honneur de la séance a été pour le récipiendaire.

879. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lacroix, Jules (1809-1887) »

Lacroix s’est tiré à sa gloire de ces chœurs, semés de tant d’écueils, et à son honneur de tout le reste.

880. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 371-373

Celle qui regarde les Agrémens du Langage, fait sur-tout honneur à sa sagacité & à son goût.

881. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 78-80

Il y auroit cependant de l'injustice à ne pas lui tenir compte de ses bonnes intentions ; les tentatives qu'il a faites, quoique malheureuses, n'en sont pas moins d'honneur à son cœur & à sa Religion.

882. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

On a cru me perdre en prouvant que j’avais fait des vers jusqu’à trente-deux ans (ailleurs, il semble dire trente-cinq) : on ne m’a fait qu’honneur, et je voudrais de tout mon cœur en avoir encore le talent comme j’en ai conservé le goût ; mais je suis plus heureux de lire les vôtres que je ne l’ai été d’en faire. […] On a sa correspondance avec Pâris-Duverney pendant ces années ; elle est tout à son honneur, et commence à nous le faire connaître par son côté politique et sérieux. […] On a fait l’honneur à Bernis de lui attribuer la pensée première de ce traité, qui bouleversait la politique de Richelieu et changeait le système des alliances continentales de l’Europe.

883. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Enfin, on a la conclusion très exacte, très judicieuse, et le dernier mot dans le passage suivant écrit par Mme Du Deffand au moment où il a pris congé d’elle : (26 octobre)… Pour le Gibbon, c’est un homme très raisonnable, qui a beaucoup de conversation, infiniment de savoir, vous y ajouteriez peut-être, infiniment d’esprit, et peut-être auriez-vous raison ; je ne suis pas décidée sur cet article : il fait trop de cas de nos agréments, il a trop de désir de les acquérir ; j’ai toujours eu sur le bout de la langue de lui dire : Ne vous tourmentez pas, vous méritez l’honneur d’être Français. […] J’ai cru toujours, depuis que je vous ai connu, que vous étiez destiné à vivre heureux par les plaisirs du cabinet et de la société ; que toute autre marche était un écart de la route du bonheur, et que ce n’étaient que les qualités réunies d’homme de lettres et d’homme aimable de société, qui pouvaient vous procurer gloire, honneur, plaisirs, et une suite continuelle de jouissances. […] À défaut de ce honneur impossible, Mme Necker essayait quelquefois de lui indiquer d’autres sources de consolation et le souverain remède contre l’isolement du cœur ; elle lui avait fait promettre de lire l’ouvrage de son mari sur L’Importance des opinions religieuses, et elle avait, à l’occasion, sur ce sujet de christianisme et de monde invisible, des paroles amies et délicates, que Gibbon du moins ne repoussait pas.

884. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

L’établissement de l’École militaire vers le milieu du siècle suivant, et dont le principal honneur revient à Pâris-Duverney, fut le complément nécessaire de ces fondations monarchiques, et remplaça ce que les compagnies de cadets avaient d’insuffisant. […] Telle elle avait été, toute sa vie, dans les maisons où elle avait vécu sur le pied d’amitié, y mettant l’ordre, la propreté, la décence, répandant l’esprit de travail autour d’elle, et en même temps faisant honneur tout aussitôt à l’esprit de politesse et de société. […] Mme de Maintenon est sortie tout à fait à son honneur de cette étude précise et nouvelle ; on peut même dire que sa cause est désormais gagnée : elle nous apparaît en définitive comme une de ces personnes rares et heureuses, qui sont arrivées, dans un sens, à la perfection de leur nature, et qui ont réussi un jour à la produire, à la modeler dans une œuvre vivante qui a eu son cours, et à laquelle est resté attaché leur nom.

885. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Or, dans cet ordre nouveau, imaginez un hussard, un hulan, un chevau-léger d’avant-garde qui va souvent insulter l’ennemi jusque dans son retranchement, mais qui aussi, dans ses fuites et refuites, pique d’honneur et aiguillonne la colonne amie qui cheminait parfois trop lentement et lourdement, et la force d’accélérer le pas. […] Que la vanité (puisqu’il veut l’appeler ainsi), élevée jusqu’au sentiment de l’honneur, produise des héros, je l’accorderai encore ; mais que cette vanité produise la gaieté vive, franche, amusante et délicieuse d’un Collé ou d’un Désaugiers, c’est ce que je conçois difficilement, et tous les Condillac du monde ne m’expliqueront pas cette transformation d’un sentiment si personnel en une chose si imprévue, si involontaire. […] Quoi qu’il en soit, l’honneur d’avoir détruit quelques-unes des préventions et des routines qui s’opposaient en 1820 à toute innovation, même modérée, revient en partie à Beyle et aux critiques qui, comme lui, ont travaillé à notre éducation littéraire.

886. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Mais l’honneur de Daru en ces années est d’avoir traduit tout Horace (les Satires qui terminaient la traduction parurent en 1801), et d’avoir remis ce poète charmant et sensé en pleine circulation, de l’avoir rendu plus accessible à cette quantité d’hommes instruits ou désirant l’être, qui, après la Révolution, revenaient au goût des choses littéraires et de la poésie comme dans une sorte de Renaissance. […] Heureux qui vit à portée d’un grand homme et qui a l’honneur d’être distingué par lui ! […] Honneur inespéré !

887. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

quel naufrage nous avons fait, naufrage d’honneur, de dignité et de bonne renommée ! […] Il eut d’ailleurs jusqu’à la fin des amis, des parents affectueux qui se renouvelèrent autour de lui et se disputèrent l’honneur de soigner et d’abriter ses agonies et ses lentes souffrances. […] Ces sonnets, qui sont trop flatteurs pour que je les cite, m’en ont rappelé un du poète Keats qui exprime bien le même sentiment d’idéal, de vie intérieure et d’amitié, charme et honneur de la muse anglaise :   Sonnet imité de Keats, en s’en revenant un soir de novembre Piquante est la bouffée à travers la nuit claire, Dans les buissons séchés la bise va sifflant ; Les étoiles au ciel font froid en scintillant, Et j’ai, pour arriver, bien du chemin à faire.

888. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Elle compatit aux pauvres gens et aux affligés que frappe cette banqueroute ; elle en donne les détails et les chiffres précis à Senac de Meilhan, son correspondant très cher ; et, voyant la superbe famille de Rohan si humiliée et par cette catastrophe et par d’autres accidents qui bientôt suivirent, elle en revient aux réflexions morales ; elle se félicite au moins de ne tenir à rien, et de ne point prêter à ces revers subits du faste et à ces chutes de l’ambition ; elle se rejette dans la médiocrité, comme disait La Bruyère : Ô obscurité, s’écrie-t-elle avec un sentiment moral qui ferait honneur à toutes les conditions, tu es la sauvegarde du repos, et par conséquent du bonheur ; car qui peut dire ce qu’on serait en voulant des places, des biens, des titres, des rangs au-dessus des autres, où on arrive par l’intrigue, où on se maintient par la bassesse, et dont on sort avec confusion souvent, et toujours avec douleur ? […] On a les lettres qu’il lui a écrites et qui sont à l’honneur de tous deux. […] c’est Pascal qui nous a fait ce larcin-là. » Je ne sais s’il a dit réellement ce mot, et je ne voudrais pas refuser à Pascal l’honneur d’avoir contribué à l’entière réformation de Mme de Créqui.

889. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Gardez-vous bien, monsieur, de vous commettre avec cet homme en cette qualité ; vous vous feriez tort en lui faisant honneur. […] L’abbé de La Chambre, son intime ami et son exécuteur testamentaire, lui procura ces derniers honneurs. […] [NdA] Dans un écrit de Furetière, Nouvelle Allégorique, ou histoire des derniers troubles arrivés au royaume d’Éloquence (1659), on lit : « Il y vint (à l’armée du Bon Sens) un illustre abbé de Marolles, qui poussa ses conquêtes jusques dans les terres de Tibulle, Catulle, Properce, Stace, Lucrèce, Piaule, Térence et Martial ; terres auparavant inconnues à tous ceux de sa nation ; cependant il les dompta, et les mit sous le joug de ses sévères versions, et il les traita avec telle exactitude et rigueur, que de tous les mots qu’il y trouva, il n’y eut ni petit ni grand qu’il ne fît passer au fil de sa plume, et qu’il n’obligeât à parler français et à lui demander la vie… » Ce jugement ne ferait guère d’honneur à la critique de Furetière qui était d’ailleurs un homme d’esprit, mais il est à croire qu’il ne parlait pas sérieusement quand il écrivait cela.

890. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Une des amies de jeunesse de Mme Swetchine était Mlle Roxandre Stourdza ; d’origine grecque, l’une des demoiselles d’honneur de l’impératrice. […] Je l’ai promis cependant, et je dois dire ici comment la personne que l’on commence, ce me semble, à entrevoir par bien des traits originaux, et qui nous arriva de Russie toute mure, toute formée, et douée d’une autorité précoce qui s’accrut considérablement avec les années, m’inspira, lorsque j’eus l’honneur de la connaître, plus de respect et de vénération que d’attrait. […] « Rien ne fait échapper à la colère, disait-elle vers ce temps à une spirituelle amie, comme un profond sentiment de l’infirmité humaine. » Je ne sais rien qui lui fasse plus d’honneur, dans tout ce que ses amis nous ont transmis d’elle, que sa manière de sentir et de juger en ces années-là.

891. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Cette thèse ou cette manière d’entendre et de défendre Marie-Antoinette, outre qu’elle a pour soi la vraisemblance, est plus sûre en même temps, notez-le bien, plus inexpugnable aux yeux de l’avenir et en regard de la démocratie survenante, accessible surtout aux raisons de sentiment et d’humanité, que la gageure un peu hasardée de ces valeureux champions, qui, dans leur préjugé de point d’honneur, semblent prendre pour devise à propos d’elle : Tout ou rien, et qui relèvent le gant en chaque rencontre sans rien concéder. […] Un des mérites de M. le comte d’Hunolstein sera, indépendamment de ce qu’il nous donne, d’avoir piqué d’honneur M.  […] J’ai voulu avoir aussi ma part pour le souper, et Madame d’Artois nous a beaucoup amusés en demandant aussi d’avoir le tour des honneurs.

892. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Lors de la renaissance des lettres, ce culte pour les prédécesseurs s’est renouvelé sous plus d’une forme, parfois singulière, et il suffit de rappeler ce noble vénitien Naugerius qui, dans son adoration pour Catulle, brûlait chaque année quelques exemplaires de Martial en son honneur. […] Je dis que cela est touchant, parce que cela est désintéressé ; et c’est l’honneur éternel des lettres, de ce que les Anciens appelaient studia, d’entretenir en ceux qui les aiment de ces piétés qu’on appellera, si l’on veut, des manies : les hommes qui ne visent qu’au présent et à user à leur profit des circonstances sont incapables, je l’avoue, de telles illusions, qui supposent le rêve d’immortalité, et c’est pourquoi, avec toute sorte de considération pour ces hommes utiles, je préfère les autres. […] Après le débordement de la Régence, en effet, les vices du siècle avaient légèrement rentré ; la corruption s’était faite élégante, et ne circulait que mieux sous un vernis de persiflage ; on avait à combattre une seconde rouerie plus convenable d’apparence et plus périlleuse peut-être que la première ; armée d’une diction polie, acérée, elle se faisait gloire d’une sécheresse spirituelle et d’une scélératesse de bon ton qui, même entre gens qui se piquaient d’honneur, devait en plus d’un cas passer des paroles jusqu’aux procédés.

893. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

et honneur avant tout à ceux qui ont aimé la poésie jusqu’à en mourir ! […] La nappe mise, chacun s’assit, maîtres et domestiques, le couteau et la fourchette en main, moi à la place d’honneur, devant un énorme château embastionné de choux et de lard, dont il ne resta pas une miette. […] Je n’en yeux pour témoin que ce chapelet de menus couplets défilés grain à grain en l’honneur de la défunte cité chevaleresque : DIJON.

894. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Chênedollé, poëte loyal et royaliste constant ; madame de Vintimille, captive sous la République, et dont la sœur, captive aussi, avait été chantée avant de mourir par André Chénier, suprême honneur rendu à la victime encore vivante, formaient ce cénacle. […] Tout le monde était d’accord dans ce salon, tant les grands crimes effacent les différences d’opinions et ne laissent survivre que l’honneur. […] Il était homme d’honneur, de talent et de vertu, mais non homme de lutte.

895. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

La renommée du capitaine reste intacte, l’honneur du drapeau est sauf ; mais les ambulances sont pleines, et le Te Deum pourrait se chanter sur l’air du De Profundis. […] M. de Ryons a surpris cet engagement téméraire ; il intervient brusquement : il avertit Jane du péril, il lui fait comprendre que son honneur est en jeu, et il se charge de congédier l’énergumène qui piétine déjà, dans sa cachette, comme un tigre à jeun dans sa cage. […] Son honneur vaut bien une apostasie !

896. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Depuis ce jour, d’Alembert et Mlle de Lespinasse firent ménage, mais en tout bien tout honneur, et sans qu’on en jasât autrement. […] Reconnaissons toutefois qu’un homme qui put être à ce point aimé de Mlle de Lespinasse, et qui, ensuite, eut le premier l’honneur d’occuper Mme de Staël, devait avoir de ces qualités vives, animées, qui tiennent à la personne, qui donnent le change sur les œuvres tant que leur père est là présent. […] « Ils me font l’honneur de croire que je suis restée abîmée par la perte que j’ai faite. » Ils l’en louent et l’en admirent, ce qui redouble sa honte.

897. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Rulhière s’indignait, et mettait en avant tous les grands sentiments d’honneur, de désintéressement, d’amour de la vérité ; elle ne lui répondit que par ces mots : « En voulez-vous davantage ?  […] Au retour de ce voyage où elle avait été comblée d’honneurs et de considération, elle redoubla de modestie habile. […] Comme toutes les puissances, elle eut l’honneur d’être attaquée.

898. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Aujourd’hui tout le monde est distingué, comme tout le monde a le ruban de la Légion d’honneur à sa boutonnière. […] Saint-Évremond a beau écrire à Ninon : « La nature commencera par vous à faire voir qu’il est possible de ne vieillir pas » ; il a beau lui dire : « Vous êtes de tous les pays, aussi estimée à Londres qu’à Paris ; vous êtes de tous les temps, et quand je vous allègue pour faire honneur au mien, les jeunes gens vous nomment aussitôt pour donner l’avantage au leur : vous voilà maîtresse du présent et du passé… » ; malgré toutes ces belles paroles, Ninon vieillit, elle a ses tristesses, et sa manière même de les écarter peut sembler plus triste que tout : Vous disiez autrefois, écrit-elle à son ami, que je ne mourrais que de réflexions : je tâche à n’en plus faire et à oublier le lendemain le jour que je vis aujourd’hui. […] Saint-Évremond ne croit en rien à l’avenir, et toutes ses espérances, comme tous ses bonheurs, se terminent pour lui au moment prochain ou présent : « Je n’ai pas en vue la réputation, dit-il… je regarde une chose plus essentielle, c’est la vie, dont huit jours valent mieux que huit siècles de gloire après la mort… Il n’y a personne qui fasse plus de cas de la jeunesse que moi… Vivez ; la vie est bonne quand elle est sans douleur. » Lui, qui a si bien pénétré le génie des Romains, voilà pourtant ce qui lui a manqué peut-être pour être leur peintre durable et définitif ; il a laissé cet honneur à Montesquieu.

899. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Il manque à cette nature saine, droite, habile, frugale et laborieuse de Franklin un idéal, une fleur d’enthousiasme, d’amour, de tendresse, de sacrifice, tout ce qui est la chimère et aussi le charme et l’honneur des poétiques natures. […] Il y a une fleur de religion, une fleur d’honneur, une fleur de chevalerie, qu’il ne faut pas demander à Franklin. […] Si digne d’estime qu’il fût parmi les siens, il eût pourtant été difficile de deviner en lui, à cette date, celui dont lord Chatham un jour, pour le venger d’une injure, parlera si magnifiquement à la Chambre des lords, comme d’un homme « qui faisait honneur non seulement à la nation anglaise, mais à la nature humaine ».

900. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

“ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” Conférence faite à la Society for psychical Rescarch de Londres,le 28 mai 1913 Laissez-moi d’abord vous dire combien je vous suis reconnaissant de l’honneur que vous m’avez fait en m’appelant à la présidence de votre Société. Cet honneur, je ne l’ai malheureusement pas mérité. […] J’ai lu quelque part l’histoire d’un sous-lieutenant que les hasards de la bataille, la disparition de ses chefs tués ou blessés, avaient appelé à l’honneur de commander le régiment : toute sa vie il y pensa, toute sa vie il en parla, et du souvenir de ces quelques heures son existence entière restait imprégnée.

901. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

La critique moderne a cherché cette date, pour en faire honneur à la Sicile ou à la Provence. […] « Et moi », s’écrie le poëte, « moi qui, dans ce divin langage, entends la consolation et la plainte de si nobles bannies, je tiens à honneur l’exil qui m’est imposé. […] à vous les louanges ; à vous la gloire et les honneurs ; à vous doivent se reporter toutes les actions de grâces, et nul homme n’est digne de vous nommer.

902. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

On partagea entr’eux l’honneur de cette découverte. […] Bertin & Case ne regrettaient point d’être du nôtre & lui faisaient un égal honneur. […] Mais le genre humain n’eut pas souvent cet honneur à décerner. […] Un pareil choix fait honneur au goût de M. […] Ce qu’ils avaient déja fait avec honneur.

903. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

Elle a besoin de confiance dans les relations : « J’ai besoin, dit-elle, de croire aux gens que je vois. » Ceux qui ont l’honneur de l’approcher, pour peu qu’ils l’aient connue en diverses rencontres, ont droit de parler de son cœur et des délicatesses qu’il lui suggère. […] Tous ceux qui eurent l’honneur de la rencontrer dès lors se rappellent l’admiration et l’attrait qui rayonnait partout autour d’elle.

904. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

C’est un devoir à chaque génération comme à une armée d’enterrer ses morts, de leur rendre les derniers honneurs. […] Mme Allan eut l’honneur de cette même découverte au théâtre ; on a dit spirituellement qu’elle rapporta de Russie le Caprice de Musset dans son manchon56.

905. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Il paraît qu’il se proposa ou qu’on lui proposa de bonne heure, pour dernier terme d’ambition, l’honneur d’être un homme de cour. […] Taine, mais qui en diffère à d’autres égards ; qui a été constamment méconnue dans mes écrits par des contradicteurs qui me traitaient comme le plus sceptique et le plus indécis des critiques et en simple amuseur ; que jamais ni les Génin ni les Rigault, ni aucun de ceux qui me faisaient l’honneur de me sacrifier à M. 

906. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

ô Memmius, à cet affreux supplice Ajoute la fatigue et la honte du vice, D’un lâche égarement le cruel souvenir, La dette, affreux serpent qui ronge l’avenir, Un honneur chancelant, le remords implacable À revoir le passé forçant un cœur coupable. […] Honneur à lui !

907. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

« Je leur ferai deux idoles, qui s’appelleront Honneur et Fidélité, et une loi qui s’appellera Obéissance passive.  […] » ils répondaient : « Nous n’aimons point, nous obéissons. » « Et quand on leur montrait les autels du Dieu qui a créé l’homme et du Christ qui l’a sauvé, ils s’écriaient : « Ce sont là les dieux de la patrie ; nos dieux à nous sont les dieux de ses maîtres, la Fidélité et l’Honneur. » « Je vous le dis en vérité, depuis la séduction de la première femme par le serpent, il n’y a point eu de séduction plus effrayante que celle-là.

908. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

J’ai eu l’honneur de connaître un très-vieux littérateur, le chevalier de Langeac, qui, dans sa première jeunesse, avait remporté un prix à l’Académie vers 1770 ou 1769, un prix en concurrence avec La Harpe et de préférence à lui (quel honneur !) 

909. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Puisque je viens de citer Martial, je le citerai encore ; j’y pensais involontairement, tandis qu’on célébrait et (qui plus est) qu’on récitait avec sensibilité les vers touchants de la Pauvre fille ; ce n’est qu’une courte idylle, et voilà qu’entre toutes les œuvres du poëte elle a eu la meilleure part des honneurs de la séance. […] … Nos petites pièces, au moins, sont exemptes de toute ampoule ; notre muse ne se renfle pas sous les plis exagérés d’une creuse draperie. — Mais, diras-tu, ce sont pourtant ces grands poëmes qui font honneur dans le monde, qui vous valent de la considération, qui vous classent. — Oui, j’en conviens, on les cite, on les loue sur parole, mais on lit les autres : Confiteor : laudant illa, sed ista legunt. » Ainsi, qu’a-t-on lu l’autre jour ?

910. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil. — I »

Galatin, également seul, luttait dans la Chambre des représentants ; si, avec l’autorité de son nom, de ses services passés, de sa parole exacte et judicieuse, il n’avait pas hâté le désabusement public et présenté une tête honorée aux suffrages des républicains longtemps épars, il est douteux que la volonté du peuple se fût dégagée et se fût fait jour : cette noble constitution, qui est comme l’honneur du monde, aurait succombé peut-être à l’incurable corruption qui s’y infiltrait dès sa naissance. […] En un mot, ce n’est que par des travaux soutenus, et non sans de continuels dangers, que nous parviendrons à conserver la liberté que nous avons conquise ; mais nous la conserverons : la masse d’influence et de richesse est assez grande de notre côté pour que nous n’ayons à craindre aucune tentative violente ; nous n’avons qu’à nous réveiller et à briser les cordes lilliputiennes dans lesquelles on nous a enlacés durant le premier sommeil qui a suivi nos travaux. » Cette délivrance, que Jefferson présageait si énergiquement en 96, il a eu l’honneur de l’accomplir.

911. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

S’il n’y avait pas derrière ce vrai et ce beau des personnes avec lesquelles il tient à être bien, que de phrases de politesse il se serait épargnées en leur honneur ! […] Je ne suis pas surpris que Trublet, plus naïf que Bouhours, fasse une place d’honneur au faux.

912. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Verrons-nous l’impudence d’un côté, la résignation de l’autre, se tendre une main aussi familière que serait celle d’une franche amitié dans une parfaite parité de condition, de vertu et d’honneur ? […] Toute la suite de sa vie a montré qu’en cette occasion sa peine la plus sensible fut la perte des espérances qu’elle avait déjà conçues de ramener le roi à une conduite plus conforme aux sentiments de religion et de piété dont elle était pénétrée. » M. de Beausset se fonde sur les Mémoires de Saint-Simon, et il en cite l’extrait suivant : « Bossuet était un homme dont les vertus, la droiture et l’honneur étaient aussi inséparables que la science et la vaste érudition.

913. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

Même les indulgents — oubliant les basses flatteries, les intrigues serviles, les lâchetés rampantes que représentent tant de succès : grade dans la Légion d’honneur, Académie, sinécure de l’État, sinécure chez Letellier, pensions de toutes sortes — diront aimablement : — Le lanceur de lentilles est peut-être un naïf honorable. […] est moins belle et plus banale que son âme : il a subi passivement tous les honneurs conventionnels, ceux-là même qui peuvent entraîner les faibles à des compromissions et à des hontes ; il n’a aucune force de résistance et nous avons eu la douleur de voir cet homme, en qui pourtant vit quelque noblesse, manquer un jour de courage civique.

914. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers populaire  »

Elle appartient au cycle de La fille qui fait trois jours la morte pour son honneur garder : Où sont les rosiers blancs, La belle s’y promène, Blanche comme la neige, Belle comme le jour, A qui trois capitaines Ont voulu faire l’amour. […] La belle se réveille, Disant : — Courez, mon père, Ah, courez me venger, J’ai fait trois jours la morte, Pour mon honneur garder.

915. (1902) L’humanisme. Figaro

Ils ont abusé du bizarre, de l’abstrus, ils ont souvent parlé un jargon qui n’avait rien de français, ils ont épaissi des ténèbres factices sur des idées qui ne valaient pas toujours les honneurs du mystère. […] Ils furent sages deux jours ; mais, à la fin de la semaine, quatorze d’entre eux avaient donné leur démission, et il ne restait plus que le président, fidèle à son poste d’honneur — par respect humain.

916. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

Vous leur fîtes, seigneur, En les croquant beaucoup d’honneur. […] Nous ne ferons aucune remarque sur cette méchante petite historiette à qui La Fontaine a fait, on ne sait pourquoi, l’honneur de la mettre en vers.

917. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Il en a beaucoup, et il y a dans son livre d’aujourd’hui telle et telle page de critique non sur Shakespeare, mais à côté de Shakespeare, qui lui font le plus grand honneur. […] Victor Hugo pourra nous sonner un grand air de trompe en l’honneur de Shakespeare et même se servir pour cela du cor de Roland, mais, certes, il ne nous donnera pas davantage.

918. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

Nulle obligation d’honneur imposée au nom des ancêtres. Les aïeux n’ont point d’honneur à faire continuer à leurs descendants.

919. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Disons-le à l’honneur de tout le monde, de ce côté-ci de l’hémisphère personne, même parmi ceux que l’or qu’ils remuent dans leurs mains puissantes devrait fasciner, n’aurait voulu penser tout haut que l’amour de l’argent et sa production fussent le dernier mot de la moralité humaine, l’idéal enfin de la perfection absolue pour les individus et pour les peuples. […] Être des lorettes du mariage à soupape ou du concubinage légalisé, voilà, pour Bellegarrigue, l’honneur des femmes américaines.

920. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

Rien de plus usé, d’ailleurs, que cette goguenardise impie et libertine du xviiie  siècle, qu’un esprit vaillant mettrait son honneur intellectuel à ne jamais rappeler. […] Au bout de plus de quatre-vingts ans après cet étouffement, qu’on pouvait croire définitif, voici que la vivace légende remue une queue qui n’est pas celle du Diable, car celle du Diable est spirituelle, ni celle du scorpion, car elle est brûlante et empoisonnée, mais une queue de rat, — la ridicule queue d’un maigre rat de bibliothèque, à qui le coup d’épée d’Hamlet ferait certainement trop d’honneur !

921. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Et tout ce qui a l’honneur d’être un monsieur du xixe  siècle doit éviter prudemment de toucher trop fort à cette petite pagode de Saint et de Roi, de peur de voir — terrible jouet à surprise !  […] Mais, disons-le à son honneur, M. 

922. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Il n’a pas l’honneur de faire de ce mauvais qui implique l’écart, mais l’énergie, le débordement, mais la vitalité ! […] Ce serait un argument de plus en cette comédie-argument, dans laquelle la Presse-Adam fait perpétuellement son petit article en l’honneur de la Bourse, qu’il compare éloquemment à la guerre.

923. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « III. Donoso Cortès »

Son mérite le plus net, à nos yeux, le plus grand honneur de sa pensée, c’est d’avoir ajouté à une preuve infinie ; c’est, après tant de penseurs et d’apologistes, qui, depuis dix-huit cents ans, ont dévoilé tous les côtés de la vérité chrétienne, d’avoir montré, à son tour, dans cette vérité, des côtés que le monde ne voyait pas ; c’est, enfin, d’avoir, sur la Chute, sur le Mal, sur la Guerre, sur la Société domestique et politique, été nouveau après le comte de Maistre et le vicomte de Bonald, ces imposants derniers venus ! […] Le plus grand honneur qu’on puisse faire aux hommes du dix-neuvième siècle, c’est de supposer qu’ils n’en sont pas !

924. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Et cependant qu’il se rassure, Caro, s’il me fait l’honneur de s’effrayer ! […] Selon Caro et la vérité, montre à la main, c’est Hegel qui règle les destinées de la minute dans laquelle nous avons le bonheur et l’honneur de vivre.

925. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Mais difficilement me refusera-t-on l’honneur d’avoir abordé les grands sujets, composé de vastes ensembles, suivi le fil des immenses labyrinthes, porté le fardeau des hardies inventions, en un mot, tenté les voies qui demandent non pas un essor pindarique d’un moment, mais une aile infatigable pour parcourir, sans se lasser, le champ de l’épopée. […] franchement, c’est là une influence contre laquelle l’honneur de la Critique est de réagir.

926. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

Gabriel de Chénier signe son nom, qui a l’honneur d’être noble, comme on le signe dans sa famille et comme il était écrit autrefois dans le Nobiliaire de France. […] Ainsi, ni notice ni notules, c’est ce que j’aurais voulu, c’est ce que j’aurais préféré pour l’honneur du génie d’André et de sa personne poétique.

927. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

… Un jour, deux marquis se flanquèrent en son honneur un coup d’épée. […] Quel honneur !

928. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

On y gagne plus d’honneur et de fortune, à coup sûr. […] On les saute, et d’autant mieux qu’on ne pèse guère ; mais ce qui tombe au fond du fossé et ce qui y reste, c’est le talent, c’est l’honneur littéraire, c’est l’art enfin, qui jamais n’en sortiront plus.

929. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

Ainsi, dans l’oraison funèbre de Henriette d’Angleterre, il dit, en parlant des princes, « Qu’ils s’imaginent avoir un ascendant de raison comme de puissance ; qu’ils mettent leurs opinions au même rang que leurs personnes, et qu’ils sont bien aises, quand on a l’honneur de disputer avec eux, qu’on se souvienne qu’ils commandent à des légions ». […] « Jetez les yeux de toutes parts : voilà tout ce qu’a pu faire la magnificence et la piété pour honorer un héros ; des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus, des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant, et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs que celui à qui on les rend.

930. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Persuadé que ce fut au milieu des traverses du sort qu’il puisa la connaissance de tous les sentiments, je lui fis adresser ce langage par Apollon dans un poème que je publiai en l’honneur de ce roi des poètes : « Reconnais, lui dit-il, les soins d’un dieu qui t’aime. […] Leur proximité des bords de l’Asie et des îles nombreuses de l’Archipel les exposait aux insultes continuelles de la piraterie qui menaçait leurs possessions, leur liberté, leur vie, l’honneur de leurs femmes et de leurs filles, des horreurs du brigandage, et des affronts de la captivité. […] L’outrage qu’essuya la maison des Atrides, blessa l’honneur de tous les princes de la Grèce, et dut alarmer toutes les familles. […] Mais ne parlons que de l’incomparable fermeté de Saint Louis : vaincu par les adversaires de sa religion il se fût senti contraint par l’honneur, s’il ne l’eût été par le dogme, à ne pas embrasser la leur. […] Le projet conçu par les deux monstres caractérise emblématiquement l’audace de l’imposture offerte aux peuples sous l’apparence de la vraie piété ; et l’artifice qu’ils mettent en jeu sépare entièrement celle-ci de la complicité des crimes que l’église sanctifie en son honneur.

931. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Qu’Alfred de Vigny soit fêté, admiré, aimé même, honoré surtout, — car il tenait à l’honneur !  […] Mais l’honneur commande ; l’enfant aura le droit du nom. […] Qui donc mieux que lui aurait porté cet honneur suprême ? […] Reprenez l’Honneur et l’Argent à l’Odéon, — on a fait cela !  […] Il ne fait pas aux imbéciles, — fussent-ils des méchants, — l’honneur d’une franche colère.

932. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

J’ai eu l’honneur de connaître M.  […] Le mariage l’a installée avec honneur au foyer du riche. […] Le grand homme fit au cul-de-jatte en le pillant beaucoup d’honneur. […] — Dans votre position, lui dit le président, vous ne pouvez invoquer l’honneur. […] Et pourtant Chateaubriand était un homme d’honneur.

933. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XV » pp. 61-63

Honneur à lui s’il s’en tire !

934. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Préface de la première édition du quatrième volume »

En remettant en honneur les erreurs de cette époque, elle avait ravivé les préventions contre ses écrivains.

935. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 198-200

Les sujets proposés de son vivant, & long-temps après sa mort, tendoient à l’honneur de la Religion, autant qu’aux progrès des talens : il avoit même exigé que les Discours feroient terminés par une priere.

936. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 266-268

Ce travail ne lui fait honneur, que parce qu’il fut entrepris par ordre du Roi & pour l’usage de M. le Dauphin.

937. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 414-416

La vanité, l’envie de briller, l’amour de soi-même, sont de mauvais guides pour le bonheur de nos jours & l’honneur des talens.

938. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 134-135

Rollin, & tous ceux qui s’intéressoient aux progrès de la bonne Littérature, ont rendu, par leurs éloges, justice à ses talens & à ses lumieres, & vengé, par leur amitié, l’honneur de ses sentimens.

939. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 167-169

Peut-être M. l’Abbé de Mably, après avoir su apprécier cet honneur ce qu’il vaut, n’en a-t-il pas été jaloux.

940. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 280-282

Une autre observation qui fait plus d’honneur à son goût, & qui est devenue une regle de l’Art, est celle qui exige qu’au milieu de chaque Stance il y ait un repos, afin que ceux qui la récitent n’en coupent pas le sens en reprenant haleine.

941. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 408-410

Les Essais de Morale ne lui font pas moins d’honneur.

942. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 253-255

Saurin, en fils jaloux de l'honneur de son pere, auroit dû réclamer contre une aussi odieuse imputation.

943. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre IV. Suite des Philosophes chrétiens. — Publicistes. »

Ici, ce sont trois vieillards qui discourent en allant de Gnosse à l’antre de Jupiter, et qui se reposent sous des cyprès, et dans de riantes prairies ; là, c’est le meurtrier involontaire, qui, un pied dans la mer, fait des libations à Neptune : plus loin, un poète étranger est reçu avec des chants et des parfums : on l’appelle un homme divin, on le couronne de lauriers, et on le conduit, chargé d’honneurs, hors du territoire de la République.

944. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Les revers ne lasseront pas sa patience ; les succès n’auront pas d’honneurs qui l’enorgueillissent ; et, quand son esprit aura saisi le bon, il aura toujours en vue le mieux, qu’ont atteint les grands maîtres. […] Les monuments des lettres sont les archives respectables où la vérité, la raison, et le courage, ont déposé les registres des anciens honneurs de la liberté publique. […] Son Misanthrope est l’honneur de son art et de la comédie de caractère. […] La seule Sophonisbe du Trissin porta dans l’imitation qu’en fit Mairet, quelque empreinte du genre dont elle fut le naissant honneur en France. […] L’étonnement que de noirs attentats nous excite fait honneur à l’humanité : car les hommes rassemblés s’indignent tellement contre les barbaries, qu’on serait tenté de se persuader que les forfaits sont plus rares parmi les individus séparés.

945. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Des Essarts, Emmanuel (1839-1909) »

Tant y a que l’on pouvait tirer de là un poème agréable et que M. des Essarts en est venu facilement à son honneur… … Voilà qui est congrûment rimé et qui sent d’une lieue à la ronde son école parnassienne.

946. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soulié, Frédéric (1800-1847) »

En cette grande épopée littéraire, où le génie, chose qu’on n’avait point vue encore, disons-le à l’honneur de notre temps, ne se sépare jamais de l’indépendance, Frédéric Soulié était de ceux qui ne se courbent que pour prêter l’oreille à leur conscience et qui honorent le talent par la dignité.

947. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Léon Dequillebec » pp. 165-167

Avec quelle joie il m’avait fait, l’été dernier, les honneurs de son ermitage.

948. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 354-356

La Philosophie ne me donnera que d’inutiles raisonneurs ; l’honneur humain, que des hypocrites ; la Politique, que des courtisans ; mes récompenses, que des flatteurs ; mes châtimens, que des esclaves : toi seule peux me donner des Sujets.

949. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 328-331

L’Instruction pastorale sur la prétendue Philosophie des Incrédules modernes ne fait pas moins d’honneur au zele & aux talens de ce Prélat ; il y est également clair, également profond, également nourri de l’Ecriture sainte & de l’érudition littéraire.

950. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 544-546

L’amour du repos, celui des plaisirs, deux sources de Philosophie pour ceux qui n’en connoissent pas de meilleures, le consolerent de la perte de sa fortune & de son honneur.

951. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 301-304

L’approche de sa derniere heure lui fit comprendre que le triste honneur de mourir dans l’impiété, ne valoit pas le sacrifice de ses lumieres & de ses sentimens.

952. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 412-415

L’Horace François a des Odes, des Cantates, des Epîtres qui feroient honneur à celui des Romains.

953. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 392-394

Turpin est d’autant plus coupable envers les Lettres, qu’il est plus en état de leur faire honneur par les ressources qu’annonce son esprit.

954. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Contemplations » (1856-1859) — Préface (1859) »

Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui.

955. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Horace commanda, en effet, une légion sous les ordres de Cassius, et il la commanda avec honneur. […] L’amnistie générale proclamée par Octave et Antoine le couvrit contre la vengeance des triumvirs ; il ne voulut pas, par honneur, servir leur cause dans leurs camps ni dans leurs charges civiles ; il renonça aux armes et rentra dans la vie privée, dédaigneux de gloire, affamé de plaisir, d’amour et de poésie. […] Cependant Virgile, fils d’un potier de campagne dans les marais de Mantoue, n’avait jamais été, comme Horace, ami de Brutus et tribun militaire d’une légion de Cassius ; il n’éprouvait pas cette répugnance de l’honneur vaincu à se rapprocher du vainqueur puissant ; il était flatté au contraire de vivre en familier de cour dans les palais de Mécène et d’Auguste. […] « Que l’on conteste mes droits à l’honneur de mon grade militaire, dit-il, on le peut, et il est possible qu’on ait raison ; mais il n’en est pas de même de notre amitié, Mécène ; cette amitié, on ne l’obtient pas en la briguant ; vous ne l’accordez qu’avec précaution et à ceux qui en sont dignes. […] Nous soupions avec lui sans avilir l’encens ; De son goût délicat la finesse agréable Faisait, sans nous gêner, les honneurs de sa table.

956. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

Le vieux duc mourut en se taisant encore ; le jeune duc, fils présumé de la belle Élisabeth, avait une délicatesse de conscience et d’honneur qui ne lui permettait pas de se substituer sciemment aux droits des héritiers légitimes. […] XVI Il y avait le salon de madame de Montcalm, sœur du duc de Richelieu et centre de son parti politique ; ce parti, c’était l’aristocratie intelligente, ralliée à la Révolution raisonnable, une égalité par le talent ; l’aristocratie de l’honneur, c’était son drapeau ; on y respirait un air doux et tempéré comme le caractère de la maîtresse de maison ; la fine et gracieuse figure de madame de Montcalm, retenue, quoique jeune encore, sur son canapé, y présidait avec un accueil qui n’avait rien de banal ; ses goûts étaient des amitiés vives ; ses opinions devenaient des sentiments ; on voyait défiler devant ce canapé tous les hommes éloquents et sages qui auraient pu réconcilier la Restauration avec la liberté. […] Ce ministre, qui avait fait partie de la coalition, et qui maintenant, revenu de Londres, cherchait à pallier les funestes conséquences de cette ligue, m’offrit, de la part du roi, l’ambassade de Vienne ou l’ambassade de Londres, à mon choix, avec un traitement que je fixerais moi-même, pour ajouter aux honneurs la fortune illimitée que je pouvais désirer. […] J’étais touché de son insistance, mais l’honneur me défendait d’y céder. […] — Non, Sire, et je regrette profondément que l’honneur me défende de vous obéir. — Eh bien !

957. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Leurs banques sans capitaux et sans probité entassaient fictions sur banqueroutes ; l’honneur, ce gardien du crédit public et privé, disparaissait sous la corruption de la mauvaise foi ; un jubilé américain, plus accepté et plus immoral que le jubilé des Hébreux, cette libération sans remboursement, s’établissait de fait entre le créancier et le débiteur ; nul n’avait rien à reprocher à l’autre, puisque aucun ne payait que quand il était utile de payer. […] J’ai eu le bonheur de signer enfin cet affranchissement, honneur de la République, en 1848 ; mais je ne l’ai signé qu’avec la condition du rachat par l’État de cette nature honteuse de propriété d’une race humaine par une autre race ! […] La France y ramènera par sa loyauté mieux prouvée l’Angleterre et l’Espagne, ou bien elle agira seule avec des forces prépondérantes ; l’Amérique espagnole sera protégée, les États-Unis seront réprimés, l’Espagne et l’Angleterre seront ramenées, et cette grande entreprise sera l’honneur de ce siècle en Europe et l’honneur de la France dans l’Amérique espagnole. […] L’honneur de ces deux noms appartient tout entier à l’esprit de l’Angleterre et de l’Écosse ; la France elle-même réclame Audubon.

958. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Eugène Devéria, et chaque fois qu’il prend à cette vieille gloire romantique la fantaisie de se montrer au jour, ils l’ensevelissent dévotement dans la Naissance de Henri IV, et brûlent quelques cierges en l’honneur de cette ruine. C’est bien, cela prouve que ces messieurs aiment le beau consciencieusement ; cela fait honneur à leur cœur. […] Planet un des hommes qui font honneur à M.  […] Henri Scheffer Nous n’osons pas supposer, pour l’honneur de M.  […] Maréchal La Grappe est sans doute un beau pastel, et d’une bonne couleur ; mais nous reprocherons à tous ces messieurs de l’école de Metz de n’arriver en général qu’à un sérieux de convention et qu’à la singerie de la maestria, — ceci soit dit sans vouloir le moins du monde diminuer l’honneur de leurs efforts

959. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

« Mes concitoyens ne m’ont point élevé aux honneurs ; Idoménée, ils ont mieux fait, ils m’en ont ôté le désir… » Ce mot est d’Epicure. […] Je souhaite pour le progrès des sciences, pour l’honneur des académies, pour le bonheur de ses amis et pour l’intérêt du malheureux, qu’il nous fasse attendre le sien longtemps. […] Qui est-ce qui accusera Pompée de s’être écarté de sa route pour un homme indigne de cet honneur ? […] » Ce que Sénèque dit des honneurs accordés à des descendants infâmes, par reconnaissance pour leurs aïeux illustres, me déplaît. […] « Nous allons chercher à travers les flots un nouveau inonde à dévaster… » Le beau texte pour faire honneur aux Anciens des découvertes des modernes !

960. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Je loue avec honneur, devant des guerriers, un guerrier ferme dans les revers, modeste dans la victoire, et toujours humain dans l’une et l’autre fortune. […] Si l’âme de Franklin revient errer sur ces bords qu’il a chéris longtemps, elle applaudit sans doute aux honneurs que Washington reçoit de nous. […] C’est quand il fut impossible à l’ambition de rien usurper, qu’il accepta, du choix de ses concitoyens, l’honneur de les gouverner pendant sept années. […] Il est juste en effet que la faveur publique environne les écrivains qui remettent en honneur les principes sur lesquels repose l’ordre social. […] je connais des rois qui, fiers d’un tel honneur, « Paieraient de tout leur sang ce suprême bonheur.

961. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

L’ouvrage du jeune oratorien fut cité et loué par lui en pleine chaire, honneur insigne et que nous voyons payé quarante ans après avec usure. […] Le rôle de Daunou, à l’Institut, dès l’origine et lors de sa formation, fut des plus marquants ; son nom sans faste n’échappa point aux honneurs du frontispice : c’est lui qu’on chargea de prononcer le discours d’ouverture à la première séance publique, à celle d’installation (4 avril 1796). […] Daunou eut, en ses dernières années, de douces satisfactions puisées à l’estime publique et dues aux honneurs littéraires qu’un choix libre lui déférait. […] Là il est original et exprime des opinions particulières sur Phèdre, sur Cornelius Nepos, qu’il ne craint pas de dégrader de leurs honneurs classiques usurpés. […] Son Excellence m’ordonna de retrancher encore 12,000 francs environ, et j’eus l’honneur de lui adresser aussitôt un deuxième aperçu qui limitait ces dépenses à 80,000 francs.

962. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

» Elle a peur d’en prendre avec lui ; elle se reproche, en écrivant à ses parents, de dire trop souvent il et lui, au lieu de son honneur ; « mais c’est sa faute si je le fais, car pourquoi a-t-il perdu toute sa dignité avec moi ?  […] Les engagements sont pris, c’est un point d’honneur. […] Par exemple il écrit à sa fiancée : « Et maintenant, ô la plus aimable et la plus chère des femmes, permettez-moi d’attendre de vous l’honneur d’un mot qui me dira combien de jours de cet ennuyeux mois vous aurez la bonté de réduire. […] Peregrine attaque par le complot le plus lâche et le plus brutal l’honneur d’une jeune fille qu’il doit épouser, et qui est la sœur de son meilleur ami. […] Regardez dans Terburg ou Miéris une femme qui fait son marché, un bourgmestre qui vide son long verre de bière ; les figures sont vulgaires, les naïvetés comiques, la marmite est à la place d’honneur ; pourtant ces bonnes gens sont si paisibles, si contents de leur petit bonheur régulier, qu’on leur porte envie.

963. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Je n’ai pas l’honneur de connaître M.  […] Et voilà pourquoi l’empereur Napoléon, qui n’aimait guères que les passions qu’il inspirait, lui mit sa Légion d’honneur sur cette poitrine qui ne battait même pas pour Phidias et pour Jupiter ! […] La tête de Diderot répugnait au système, qui est l’honneur des têtes humaines. […] ce qui fait l’honneur de sa critique fait la honte de son esprit. […] Génin, qui n’est pas, lui, un monstrueux en philosophie, — qui n’en a guères qu’une toute petite, longue comme le pouce (la liberté de l’examen), se dévoua, pour l’honneur de cette philosophie, au travail monstre d’essuyer Diderot.

964. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Jules de Prémaray, un petit homme maigre et sec, que je n’ai pas l’honneur de connaître particulièrement. […] L’ironie a toujours été en honneur à l’École normale. […] C’était, pour les gens de lettres, en ce temps-là, un honneur dont rien aujourd’hui ne peut donner l’idée. […] Le général Henri d’Orléans, duc d’Aumale, grand-croix de la Légion d’honneur, membre de l’Institut de France, fut enseveli avec tous les honneurs dus aux citoyens français qui sont investis de ces grades et revêtus de ces dignités. […] Bergeret n’est pas chevalier de la Légion d’honneur ».

965. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Il est certain que chez eux il y a un élément étranger qui s’est allié à l’élément saxon ; mais faut-il faire toujours honneur de ce mélange au génie normand ? […] Il faillit être assassiné pour une femme dont il était vivement aimé et dont il soutint jusqu’au bout la réputation et l’honneur. […] Il avait promulgué enfin et publié le code d’honneur et de politesse qu’il avait élaboré pendant tout le moyen âge. […] On peut compter dans la vie de lord Herbert de vingt-cinq à trente affaires d’honneur, et pourtant il n’y en a pas une seule qui ait abouti à un duel sérieux. […] Lorsque Othello se croit trompé par Desdémone, le sentiment de l’honneur outragé n’est pas moins fort en lui que la jalousie qui le déchire.

966. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXV » pp. 97-99

Dans le feuilleton des Débats du lundi 21 août, vous pouvez voir ce résultat, et comme quoi il a été décidé que la querelle n’avait pas franchi les bornes littéraires, et comme quoi encore tous les deux seront membres un jour de l’Académie française pour le plus grand honneur d’icelle.

967. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 421-423

A ce défaut près, qui est pourtant essentiel, cette Piece fait honneur à M.

968. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 445-448

Les titres d’honneur répandus avec discernement sur ceux qui les cultivent, nous paroissent l’encouragement le plus flatteur que nous puissions leur donner.

969. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 480-482

Après lui avoir rendu sa liberté, il l’emmena avec lui dans ses Campagnes, & lui accorda souvent l’honneur de coucher dans sa chambre.

970. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Le Moine » p. 321

Puisse pour l’honneur du siècle, ce hideux morceau aller frapper rudement le Trudaine, et le ministre mettre en pièce l’intendant des finances, en sorte qu’il ne reste de l’un et de l’autre que des fragmens trop petits pour déposer dans l’avenir de notre insipidité.

971. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Chrétien fervent, gentilhomme éprouvé, il a osé défendre les vieilles croyances du pays, son vieux dogme politique, son vieil honneur, sa vieille histoire, avec un style jeune et brillant comme le siècle qui commençait, ce siècle qui venait au monde au bruit du canon de Marengo. […] Nous avons laissé Victor Jacquemont à Delhi, dans l’attente des brillants honneurs que l’hospitalité du Grand-Mogol lui prépare. […] Les santés, les vivat, tombent sur lui de toutes parts ; c’est une tempête de toasts successifs à l’honneur et à la prospérité de la France ; le champagne coule par torrents, l’enthousiasme est à son comble. […] Je tremblais en le voyant jouer ainsi avec les redoutables préjugés de ses hôtes, ou bien exiger des honneurs qui, de temps immémorial, n’appartiennent qu’aux têtes couronnées. […] Saint-Julien trouve là un beau logement, préparé tout exprès pour lui dans le palais, un petit page pour le servir, une fille d’honneur pour l’habiller des pieds à la tête.

972. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Il met son point d’honneur et celui de la Faculté à les rabaisser, à les anéantir. […] Richelieu fit venir le doyen de la Faculté, qui était alors Du Val, et Renaudot : Son Éminence, dit celui-ci, fit l’honneur au doyen et à moi de nous dire qu’Elle désirait notre accommodement, qui n’est pas purement et simplement protéger ceux de l’école de Paris en l’action intentée contre ma charité envers les pauvres malades : ce qu’on ne doit aussi jamais attendre d’une si grande piété qu’est la sienne. […] Renaudot prétendait que c’était là une imitation et une émulation de l’école de Paris qui s’était piquée d’honneur sur son exemple, et qui profitait de son idée charitable.

973. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Dans l’intervalle des phrases de Duclos que j’ai rapprochées, celui-ci a eu soin d’introduire un brillant éloge d’Agnès Sorel et un mot sur Jeanne d’Arc, qu’il appelle d’ailleurs une généreuse fille ; mais Agnès Sorel a tous les honneurs : Ce fut la maîtresse pour qui Charles eut la plus forte passion et qui fut la plus digne de son attachement : sa beauté singulière la fit nommer la belle Agnès… Rare exemple pour celles qui jouissent de la même faveur, elle aima Charles uniquement pour lui-même, et n’eut jamais d’autre objet dans sa conduite que la gloire de son amant et le bonheur de l’État. […] Duclos ici s’est piqué d’honneur et, rentrant dans ce genre de tour énergique et bref qui est à lui, il a dit : « Il s’en faut beaucoup que Louis XI soit sans reproche, peu de princes en ont mérité d’aussi graves ; mais on peut dire qu’il fût également célèbre par ses vices et par ses vertus, et que, tout mis en balance, c’était un roi. » On a là le plus frappant exemple du genre de supériorité que Duclos a sur l’abbé Le Grand comme écrivain. […] Duclos, qui ne le cite guère que pour le critiquer, aurait dû dire : « Je l’abrège, je le tronque, je le copie à chaque page, et, si je vous intéresse en y mêlant çà et là quelques traits de moi, honneur avant tout à lui ! 

974. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — II » pp. 112-130

D’ailleurs, la différence de naissance peut être aussi écoutée ; il est fils d’un médecin, et j’ai l’honneur d’être d’ancienne noblesse. […] Il nous apprend qu’on lui faisait l’honneur de dire de lui « que comme don Quichotte avait eu la tête tournée par la lecture des romans, il lui était arrivé la même chose par celle de Plutarque. » Il n’est que bizarre, et il montre plus de bonhomie que de tact et de goût (de ce goût qu’avait si fort son ami Voltaire, et qui est avant tout sensible au ridicule), lorsqu’il écrit de lui-même à la date de juin 1743, environ un an avant de devenir ministre : Je me sens doux et sévère, je tiens beaucoup de Paméla et de Marcus Porcius Caton. […] Cependant, sans cette faculté, il n’y a point d’homme d’État, il n’y a que des serviteurs mercenaires, intelligents si vous voulez ; mais, n’étant jamais que le centre de leur cercle, ils ne travaillent que pour ce qui est vu, pour ce qui leur fait honneur, pour ce qui leur attire récompense, et tout le reste est négligé et abandonné ; et bientôt le maître clairvoyant se dégoûte de tel serviteur.

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