La plus courte étude sert aussi à montrer clairement que les actions qui constituent la pensée, se présentent, non en même temps, mais l’une après l’autre. […] A première vue, on peut supposer que cela constitue une distinction telle, que le passage de l’une à l’autre n’est plus possible. […] Nous enlèverons chaque assise l’une après l’autre, jusqu’à ce que nous parvenions à l’assise fondamentale et au sol inébranlable qui la supporte. […] « Mais l’aptitude à percevoir l’égalité implique une aptitude corrélative à percevoir l’inégalité ; l’une ne peut exister sans l’autre. […] Ces deux séries sont relativement cohérentes en elles-mêmes, et relativement incohérentes l’une par rapport à l’autre.
Section 32, de l’importance des fautes que les peintres et les poëtes peuvent faire contre leurs regles Comme les parties d’un tableau sont toujours placées l’une à côté de l’autre et qu’on en voit l’ ensemble du même coup d’oeil, les défauts qui sont dans son ordonnance nuisent beaucoup à l’effet de ses beautez. […] Si cette faute consiste, comme celle du Bandinelli, dans une figure de femme plus haute qu’une figure d’homme d’égale dignité, elle est facilement remarquée, puisque ces deux figures sont l’une à côté de l’autre.
Les cités qui se partagent le globe vivent-elles indépendantes l’une de l’autre, ou bien dépendent-elles d’une solidarité plus large que celle du corps social ? […] Notre impérieux devoir social est d’abandonner à l’imbécile chauvinisme son esprit d’étroitesse et de vanité bouffonne, et d’affirmer que l’accroissement des rapports inter-nationaux est l’une des bases les plus essentielles de l’avenir des peuples modernes. […] L’une et l’autre s’engendrent réciproquement pour ce résultat commun : vivre, c’est-à-dire s’augmenter. […] Et les nations, ces faisceaux d’humanité qu’a lentement constitués l’histoire, vivraient côte à côte, sans liens nécessaires, tantôt se ruant l’une sur l’autre, tantôt paraissant s’ignorer mutuellement, comme les hôtes du chenil ou de l’étable. […] Les rapports commerciaux et industriels notamment, sont, de nos jours, aussi indispensables à la vie quotidienne que l’air respirable ; « bloquer » l’une des nations du monde moderne, ce serait amener sa perte à brève échéance.
Ils naissent de ce que deux représentations de la Relativité, l’une radicale et conceptuelle, l’autre atténuée et imagée, s’accompagnent à notre insu dans notre esprit, et de ce que le concept subit la contamination de l’image. […] Comment règle-t-on l’une sur l’autre deux horloges situées en des lieux différents ? […] Il y a donc eu, se dira-t-il, erreur sur la longueur du parcours et erreur sur la durée du trajet, mais les deux erreurs se compensent, parce que c’est la même double erreur qui a présidé jadis au réglage des deux horloges l’une sur l’autre. Ainsi, soit que l’on compte le temps sur une horloge unique, en un lieu déterminé, soit qu’on utilise deux horloges distantes l’une de l’autre, dans les deux cas on obtiendra, à l’intérieur du système mobile S′, le même nombre pour la vitesse de la lumière. […] Il semble d’abord qu’au lieu d’une contraction longitudinale on aurait aussi bien pu supposer une dilatation transversale, ou encore l’une et l’autre à la fois, dans la proportion convenable.
Or, en ce qui concerne ce mouvement, les deux lois ne diffèrent que par la forme ; on passe de l’une à l’autre par une simple différenciation. […] Ces théories semblent des images calquées l’une sur l’autre ; elles s’éclairent mutuellement, en s’empruntant leur langage ; demandez aux électriciens s’ils ne se félicitent pas d’avoir inventé le mot de flux de force, suggéré par l’hydrodynamique et la théorie de la chaleur. […] J’espère en avoir assez dit pour montrer que l’analyse pure et la physique mathématique peuvent se servir l’une l’autre sans se faire l’une à l’autre aucun sacrifice et que chacune de ces deux sciences doit se réjouir de tout ce qui élève son associée.
Quand nous pensons à quelque corps ou objet matériel, nous pensons non à une seule sensation, mais à un nombre indéfini et varié de sensations, appartenant d’ordinaire à divers sens, mais si bien liées, que la présence de l’une annonce d’ordinaire la présence possible et au même instant de tout le reste. […] L’une serait acceptée sans réserve par un idéaliste, l’autre confine à l’empirisme absolu : l’une touche à Berkeley, l’autre à Hume123. […] Le voici : l’une réduisant la matière à n’être qu’une collection d’attributs ; l’autre réduisant l’esprit, en apparence au moins, à n’être qu’une collection d’états de conscience, il semble que toute idée de substance disparaisse.
Il sait qu’après les ivresses de la célébrité il y a les plaisirs de la badauderie ; que, d’ailleurs, elles s’entretiennent l’une par l’autre ; qu’ainsi tout le monde est content, ceux qui sont regardés et ceux qui regardent, et que tout est donc pour le mieux. […] Ni l’une ni l’autre peut-être. Du moins pouvons-nous espérer qu’il y a, dans l’une de ces peintures, quelques vagues linéaments de ce qui fut le visage de la Clairon.
À vrai dire la destruction de l’idée du moi à laquelle avait conclu déjà l’une de ces analyses précédentes avait bien pour effet de rendre sans objet toute l’amertume que semblait devoir entraîner après elle la découverte du caractère illusoire inhérent à l’effort humain. […] En dehors de ces deux tentatives d’explication qui, ni l’une ni l’autre n’atteignent leur objet, il n’en reste pas d’autre que celle qui consiste à voir dans la conséquence même réalisée par la distinction de l’être eu objet et en sujet, la fin poursuivie par l’existence phénoménale : or cette conséquence, c’est la connaissance de soi, dont l’existence, avec tous ses modes, n’est plus ici que le moyen. […] En chaque individu conscient se trouve reconstitué, selon un mode réduit et par juxtaposition de parties, un équivalent de l’unité primitive : en chaque individu se montrent liées l’une à l’autre et réunies en un même lieu psychologique les deux attitudes selon lesquelles l’être parvient à se représenter à sa propre vue : l’attitude active de l’objet, l’attitude contemplative du sujet.
Et rappelez-vous avec quelle franchise hardie d’expressions Boileau nous présente tous ces plats qui défilent : le potage où paraît un coq, les deux assiettes, … Dont l’une était ornée D’une langue en ragoût de persil couronnée, L’autre d’un godiveau tout brûlé par dehors Dont un beurre gluant inondait tous les bords ; le rôt où trois lapins de chou s’élevaient Sur un lièvre flanqué de six poulets étiques ; et le cordon d’alouettes, et les six pigeons étalés sur les bords du plat, Présentant pour renfort leurs squelettes brûlés ; et les salades : L’une de pourpier jaune et l’autre d’herbes fades, Dont l’huile de fort loin saisissait l’odorat, Et nageait dans des flots de vinaigre rosat ; et le jambon de Mayence, avec les deux assiettes qui l’accompagnent, L’une de champignons avec des ris de veau, Et l’autre de pois verts qui se noyaient dans l’eau. […] À chaque pas, dans un coin de satire ou d’épître morale, on rencontre de petits tableaux d’une couleur toute réaliste : c’est le directeur malade, et toutes ses pénitentes autour du lit, dans la chambre, empressées et jalouses : L’une chauffe un bouillon, l’autre apprête un remède. […] N’ayant pas le tempérament oratoire, cette faculté qui perçoit la distance entre deux idées et toute la série des raisonnements par où l’on s’avance de l’une à l’autre, incapable de suivre un principe dans ses conséquences les plus lointaines et d’emporter l’une après l’autre toutes les défenses d’un auditeur par la marche savante des preuves, Boileau se trouve assez mal à l’aise dans son rôle d’orateur moraliste.
Debout derrière lui, quelques uns de ses disciples ou prosélites ; à ses piés, en tournant de la droite de l’apôtre, vers la gauche du tableau, un peu sur le fond, agenouillées, assises, accroupies, quatre femmes dont l’une pleure, la seconde écoute. […] Le reste du corps de ce personnage est dérobé par un enfant vu par le dos et appartenant à l’une des deux grandes femmes qui sont debout. […] Les deux compositions sont l’une à l’autre comme les caractères des deux hommes. […] Dans un de nos entretiens nocturnes, le contraste de ces deux morceaux nous donna, au prince de Gallitzin et à moi, occasion d’agiter quelques questions relatives à l’art, l’une desquelles eut pour objet les groupes et les masses. […] Dans le tableau de la manne du Poussin ; ces trois femmes qu’on voit à gauche dont l’une ramasse la manne, la seconde en ramasse aussi, et la troisième debout, en goûte, occupées à des actions diverses, isolées les unes des autres, n’ayant qu’une proximité locale ne groupent point pour moi.
Il est bien évident que tout ce qui est dans l’une a dû être d’abord dans l’esprit de l’autre. […] Il est donc nécessaire de ne pas s’en tenir à une analyse psychologique ou même physiologique fondée sur une analyse littéraire, si rigoureusement que puissent être opérées l’une et l’autre. […] Il y a la plupart du temps dans un caractère une lutte de forces qui se résout, il est vrai, en harmonie par le triomphe de l’une d’elles ; mais l’équilibre est instable et ce n’est pas toujours la même qui remporte la victoire. […] Je sortis de sa maison aussi indigné qu’attendri et déplorant le sort de ces belles contrées à qui la nature n’a prodigué ses dons que pour en faire la proie des barbares publicains. » On sait, après cela, et de science certaine, l’une des causes qui firent de Rousseau un ancêtre du socialisme moderne.
Nausicaa et la fille de Pharaon vont laver leurs robes aux fleuves : l’une y trouve Ulysse, et l’autre Moïse. […] Mes jours ont été courts et mauvais, et ils n’ont point égalé ceux de mes pères120. » Voilà deux sortes d’antiquités bien différentes : l’une est en images, l’autre en sentiments ; l’une réveille des idées riantes, l’autre des pensées tristes ; l’une, représentant le chef d’un peuple, ne montre le vieillard que relativement à une position de la vie ; l’autre le considère individuellement et tout entier : en général, Homère fait plus réfléchir sur les hommes, et la Bible sur l’homme.
Deux conceptions différentes de la relativité, l’une abstraite et l’autre imagée, l’une incomplète et l’autre achevée, coexistaient dans leur esprit et interféraient ensemble.
Le passage de l’une à l’autre est, lui aussi, un phénomène absolument réel. […] Mais dans l’une et l’autre hypothèses, nous voyons s’évanouir, à mesure que nous approchons des derniers éléments de la matière, la discontinuité que notre perception établissait à la surface. […] Or, les principales difficultés qu’elles rencontrent l’une et l’autre dans la théorie de la perception dérivent de ce postulat commun. […] Il y a donc, dans les deux séries visuelle et tactile ou dans leurs causes, quelque chose qui les fait correspondre l’une à l’autre et qui assure la constance de leur parallélisme. […] Et comment ne représenteraient-elles pas la même durée, lors même qu’elles seraient doubles l’une de l’autre ?
Elle se distingue de l’observation directe par la même nuance qui sépare l’Érudition de la Science ; c’est-à-dire que l’une est aisément acquise, commodément étendue, se diffuse et s’évague au gré des relations professionnelles de « l’érudit écrivain », reste fonction de sa bibliothèque et de sa mémoire aidée d’un nombre imposant de fiches. […] L’usage dominant de l’une ou de l’autre méthode chez tel écrivain peut d’ailleurs s’évaluer en chiffres concrets. […] Deux sœurs vivantes : l’une continuellement obsédée d’idées obscènes, l’autre simplement égoïste et revêche. […] L’une des plus efficaces fut pour M. […] Lorsque Emmanuel a dû être placé dans une maison de santé, sa maladie présentait, nous l’avons dit plus haut, le caractère de la mélancolie avec prédominance d’hallucinations, c’est-à-dire l’une des formes de délire les plus constantes, invariables, cristallisées, a-t-on pu dire.
Si l’une d’elles nous a fait connaître un rapport vrai, ce rapport est définitivement acquis et on le retrouvera sous un déguisement nouveau dans les autres théories qui viendront successivement régner à sa place. […] On peut dire par exemple que l’éther n’a pas moins de réalité qu’un corps extérieur quelconque ; dire que ce corps existe, c’est dire qu’il y a entre la couleur de ce corps, sa saveur, son odeur, un lien intime, solide et persistant, dire que l’éther existe, c’est dire qu’il y a une parenté naturelle entre tous les phénomènes optiques, et les deux propositions n’ont évidemment pas moins de valeur l’une que l’autre. […] Non, il n’y a pas d’espace absolu ; ces deux propositions contradictoires : « la Terre tourne » et « la Terre ne tourne pas » ne sont donc pas cinématiquement plus vraies l’une que l’autre. Affirmer l’une, en niant l’autre, au sens cinématique, ce serait admettre l’existence de l’espace absolu. Mais si l’une nous révèle des rapports vrais que l’autre nous dissimule, on pourra néanmoins la regarder comme physiquement plus vraie que l’autre, puisqu’elle a un contenu plus riche.
Cependant l’âge de l’épopée touche à sa fin… Une religion spiritualiste se glisse au cœur de la société antique… Elle enseigne à l’homme qu’il a deux vies à vivre, l’une passagère, l’autre immortelle ; l’une de la terre, l’autre du ciel. […] L’ode et l’épopée ne le contiennent qu’en germe ; il les contient l’une et l’autre en développement ; il les résume et les enserre toutes deux. » Cette théorie de Victor Hugo frappe tout d’abord par l’énormité de certaines affirmations, par la simplification excessive des faits historiques, je dirai même par le mépris de la chronologie. […] Évitons avec soin les classifications rigides, mais ne sombrons pas pour cela dans l’anarchie d’un individualisme outrancier, qui serait la négation de toute science et de toute philosophie ; cherchons l’ordre, sans être les dupes de nos catégories ; efforçons-nous de concevoir à la fois les éléments essentiels, durables, et les combinaisons innombrables, toujours nouvelles, de ces éléments ; respectons l’infinie variété de l’analyse, mais aussi la simplicité de la synthèse ; ce sont deux faces de la vérité, qui se complètent et s’expliquent l’une l’autre. […] Tout individu, je le répète, peut connaître l’une après l’autre chacune de ces trois étapes ; la société les connaît nécessairement ; de là le caractère particulier d’une époque, qui s’impose à la majorité ; et de là, éventuellement, le conflit d’une étape individuelle (attardés ou précurseurs) avec l’étape sociale.
Car on reconnaît par là qu’il y a quelque chose de commun à ces deux formes de la grandeur, puisqu’on les appelle grandeurs l’une et l’autre, et qu’on les déclare également susceptibles de croître et de diminuer. […] En un mot, le physicien ne fait jamais intervenir des sensations doubles ou triples les unes des autres, mais seulement des sensations identiques, destinées à servir d’intermédiaires entre deux quantités physiques qu’on pourra alors égaler l’une à l’autre. […] L’erreur de Fechner, disions-nous, était d’avoir cru à un intervalle entre deux sensations successives S et S′, alors que de l’une à l’autre il y a simplement passage, et non pas différence au sens arithmétique du mot. […] On peut interpréter l’une par l’autre, ériger l’une en équivalent de l’autre ; mais, tôt ou tard, au commencement ou à la fin, il faudra reconnaître le caractère conventionnel de cette assimilation. […] Le moment devait fatalement arriver où, familiarisée avec cette confusion de la qualité avec la quantité et de la sensation avec l’excitation, la science chercherait à mesurer l’une comme elle mesure l’autre : tel a été l’objet de la psychophysique.
L’histoire générale des langues a depuis longtemps amené à constater ce fait remarquable que, dans tous les pays où s’est produit quelque mouvement intellectuel, deux couches de langues se sont déjà superposées, non pas en se chassant brusquement l’une l’autre, mais la seconde sortant par d’insensibles transformations de la poussière de la première. […] Il serait possible, en prenant l’une après l’autre les langues de tous les pays où l’humanité a une histoire, d’y vérifier cette marche, qui est la marche même de l’esprit humain. […] De même que l’éducation chez les Chinois et les Arabes ne sera jamais d’apprendre l’arabe ou le chinois vulgaire, mais sera toujours d’apprendre l’arabe ou le chinois littéral ; de même que la Grèce moderne ne reprend quelque vie littéraire que par l’étude du grec antique ; de même l’étude de nos langues classiques, inséparables l’une de l’autre, sera toujours chez nous, par la force des choses, la base de l’éducation.
Il arriva, en effet, que le roi, entre une femme qui l’excédait de ses feintes ardeurs, et une autre qui le lassait par ses résistances, s’abandonna à son humeur avec toutes deux ; l’une avait à souffrir des infidélités sans déguisement, l’autre des froideurs passagèrement affectées. Et les deux femmes, ayant toujours quelque raison de s’accuser l’une l’autre de ce qu’il y avait de fâcheux dans leur situation, étaient continuellement en guerre ouverte l’une contre l’autre, ou dans un état de défiance qui n’était pas la paix.
Car, pour comprendre le Moyen Âge, cette gestation laborieuse et profonde d’une société qui a fini par s’organiser dans la plus merveilleuse harmonie, il faut avoir de deux choses l’une ou la raison du grand historien qui voit l’entre-deux et le dessous des faits, qui en perçoit les causes et les détermine, ou la sensibilité du grand poète qui, par le sentiment et une transposition sublime de son être dans le passé, arrive à l’intuition complète du temps qui n’est plus. […] De l’une à l’autre de ces dates, ce qui passe à travers le temps ce sont des luttes, des événements et des personnages empreints de la grandeur sauvage de ces pirates, rois de la mer (sea kings), qui, blasés d’Océan et de neige, voulurent ajouter quelques miettes de terre à leur liquide empire, et s’abattirent sur la côte de France par la route des Cygnes, cygnes eux-mêmes, ou plutôt cormorans, pressés comme les vagues et inépuisables comme elles ! […] Voit-il juste, enfin (car nous pourrions multiplier à l’infini de tels exemples), lorsque, à propos de Richard II, le bienfaiteur de ces moines qui firent tomber à genoux la barbarie devant eux, il parle de sa piété peu éclairée, comme si, dans ce sincère xe siècle, coulé d’un seul jet dans le monde virginal des peuples nouveaux, il y avait deux sortes de piétés, dont l’une fût éclairée et dont l’autre ne le fût pas !
Ces deux théories ne sont pas solidaires l’une de l’autre. […] Si l’une et l’autre sont obtenues par l’analyse des faits, pourquoi l’une souffre-t-elle la possibilité d’une exception, et d’une limite, tandis que l’autre est absolue ? […] Taine s’y prend-il pour réconcilier l’une avec l’autre ? […] Ces deux idées vont se perdre l’une et l’autre dans l’idée commune d’un absolu phénoménisme. […] Ils étudient chaque question séparément et l’une après l’autre.
Il n’y a là qu’un seul et même fait à deux faces, l’une intellectuelle, l’autre affective et impulsive. — On vous annonce que telle personne que, la veille, vous avez quittée bien portante, est morte subitement, et Cette idée vous bouleverse. […] Il suffit que les trois images viennent chevaucher l’une sur l’autre, pour que les deux refoulements s’opèrent dans le sens indiqué ; le mécanisme qui les situe joue pour les aligner aussitôt que la loi d’évocation mutuelle les éveille ensemble. Elles contractent ainsi, l’une par rapport à l’autre, un ordre apparent qui correspond à l’ordre réel des sensations dont elles sont le reliquat. Contiguïté de deux sensations, l’une précédente, l’autre suivante, éveil réciproque de l’image de l’une par l’image de l’autre, soudure apparente des deux images et soudure telle que, toutes deux apparaissant comme sensations, la première paraisse antérieure à la seconde : voilà tous les pas de l’opération ; d’où l’on voit que la date réelle d’une sensation détermine la date apparente de son image. […] En quelque point de notre passé que nous les considérions, nous les trouvons toujours soudées l’une à l’autre dans le même ordre.
D’abord la raison n’est pas la sagesse et ni l’une ni l’autre n’est pas la logique. […] Car le péché ensemble et la grâce sont les deux opérations du salut, hermétiquement articulées l’une sur l’autre. […] Cette dénonciation d’un intellectualisme universel c’est-à-dire d’une paresse universelle consistant à toujours se servir du tout fait aura été l’une des grandes conquêtes et l’instauratio magna de la philosophie bergsonienne. […] Si l’une armée ne trouve pas l’autre venue au devant d’elle, l’autre aussi ne trouve pas l’une. […] Toute la question est en effet de savoir si la pensée elle-même n’entre point dans de certaines conditions, si elle n’est point soumise à de certaines conditions générales de l’homme et de l’être, qui sont des conditions organiques, et dont l’une précisément serait que tout vaut mieux que de tourner en rond.
La littérature et la science La littérature et la science poursuivent deux buts différents : l’une cherche à plaire, l’autre à instruire ; l’une vise à la beauté, l’autre à la vérité. […] Il peut y avoir des ouvrages qui relèvent uniquement de l’une ou de l’autre ; un traité de géométrie ou d’algèbre ne se pique guère d’avoir des qualités littéraires ; un conte de fées ou un poème fantastique n’a le plus souvent rien à démêler avec la science. […] § 3. — J’ai réservé, pour en parler avec plus d’ampleur, les rapports de la poésie et de la science, parce qu’elles passent pour être placées aux deux pôles et parce que, sans être aussi opposées l’une à l’autre qu’on le dit, elles sont pourtant séparées par un vaste écart. […] Si nous voyons plus avant, nous ne voyons pas tout, nous ne le verrons jamais. — Il y a, dit Montaigne, ignorance abécédaire et ignorance doctorale. — L’une est celle d’où part la science ; l’autre est celle où elle aboutit. […] J’aurais terminé là tâche que je me suis proposée dans ce chapitre, si je ne tenais encore à signaler brièvement entre ces deux sections du mouvement intellectuel des rapports qui n’impliquent pas une action directe de l’une sur l’autre, mais qui révèlent un véritable parallélisme dans leur marche simultanée.
II L’un des « concepts », ou, — pour parler plus humainement, — l’une des idées que le positivisme a le plus profondément modifiées, c’est celle que l’on se formait avant lui de la « Science. » On peut bien dire, à cette occasion, que, s’il n’y a guère aujourd’hui d’idole plus tyrannique, ni de superstition plus accréditée ou plus répandue que celle de la « Science », il n’y en a pas non plus dont il soit plus difficile de définir la nature, et de justifier les titres à la domination qu’elle exerce. […] Rappelons-nous encore à ce propos les paroles de Pascal : « Les parties du monde ont un tel enchaînement l’une avec l’autre que je crois impossible de connaître l’une sans l’autre et sans le tout. » Il précise plus loin sa pensée : « La flamme ne subsiste point sans l’air : donc, pour connaître l’une il faut connaître l’autre. » La théorie moderne de l’unité des forces physiques, ou, dans l’ordre des sciences naturelles, les progrès de l’anatomie et de la physiologie comparées sont de belles « illustrations » de cette liaison, de cette connexité, de cette solidarité et de cette « relativité » de nos connaissances. […] La meilleure manière de répondre à ces objections n’est pas de les discuter l’une après l’autre, ce qui ne servirait guère, comme presque toujours en philosophie, qu’à faire évanouir, dans des distinctions infinies, l’objet même du débat ; mais il faut refaire le raisonnement du positivisme ; le rattacher, comme nous disions, à la théorie de la « relativité de la connaissance » ; et ici, encore, voir sortir la métaphysique, une métaphysique nouvelle, du fond même de la doctrine que l’on croit qui l’aurait ruinée, — et qui elle-même l’a cru, dans « sa première phase. » On n’est jamais aussi méchant qu’on voudrait le paraître ! […] L’une des plus intéressantes est sans doute la limitation du pouvoir de la science par la science, et au nom de la science elle-même. […] Ne craignons pas d’en dire l’une au moins des raisons.
La femme du forgeron, grande paysanne habillée comme dans le nord de la France, est debout, les mains posées l’une sur l’autre : elle est en face, près de son mari qui est de trois quarts. […] L’un, une scène d’après souper : — la bonne grand’mère est assise sur le devant, les deux mains posées l’une sur l’autre, regardant le spectateur et lui souriant. […] Ce sont des enfants déjà grands, dont l’une est mère et emmaillote l’enfant, qu’elle tient sur ses genoux avant de le coucher, avec grande attention et gravité. […] La femme à côté ne mange ni ne boit ; elle a les mains l’une sur l’autre. […] Après une maladie de quelques mois, il se réveille guéri, complètement guéri, aussi pur et net de cerveau que s’il avait pris de l'ellébore et de plus entouré de deux bonnes et aimables cousines qui le soignent ; il épouse l’une d’elles, et il trouve désormais dans les affections vraies de famille la meilleure garantie contre les manies.
La plume est la langue de l’âme ; telles pensées engendre l’une, tels écrits trace l’autre. […] Elle est l’une des plus originales en son genre. Ce spirituel vieillard à qui l’on fit remarquer un matin, tandis qu’on l’habillait, une tache de gangrène sénile à l’une de ses jambes, cacha à ses gens le pronostic qu’il en tirait, n’avertit qu’un ou deux amis intimes à l’oreille, en invita un plus grand nombre, dix ou douze, à venir passer chez lui la soirée pour chacun des jours suivants, vers cinq heures ; il leur promettait des tables de jeu, des échiquiers, des trictracs, de quoi faire passer agréablement le temps. […] Mme de Chevreuse, à qui l’une de ces traductions est dédiée, lisait Don Quichotte dans l’original et disait que c’était du castillan le plus pur. […] Quoi de plus naturel, en effet, et de plus indiqué, ce semble, que de rapprocher ce succès de Don Quichotte en Espagne ou en France du grand succès qu’avait eu le Cid, d’opposer l’un à l’autre, de mettre en contraste les points de vue, de voir dans l’une de ces créations une contre-partie de la création rivale, une revanche ?
Mais quand les fragments sont trop nombreux et trop petits, on a beau les regarder tous successivement, on n’a point d’idée de l’ensemble : si on colle l’œil sur chaque feuille, chaque branche, chaque racine l’une après l’autre, on ne verra pas l’arbre : il faut se reculer et le saisir d’un regard. […] Il ne faut plus rien alors de flottant ou d’indécis dans la pensée : il faut prendre nettement parti ; entre deux explications contraires, se décider pour l’une et repousser l’autre ; entre deux versions d’un fait, opter franchement et ne point osciller de l’une à l’autre. […] Et il faut choisir entre toutes ces possibilités : il faut couper la communication entre une idée et toutes les autres sauf deux, dont l’une la précédera et l’autre la suivra ; il faut lui fermer toutes les places qu’elle peut occuper, sauf une seule.
Dans ce grand entrepôt du commerce de la Méditerranée et de l’Orient, un peuple si vaniteux16, avide de superstitions nouvelles, imbu du préjugé de son antiquité prodigieuse et des vastes conquêtes de ses rois, ignorant enfin que les autres nations païennes avaient pu, sans rien savoir l’une de l’autre, concevoir des idées uniformes sur les dieux et sur les héros, ce peuple, dis-je, ne put s’empêcher de croire que tous les dieux des navigateurs qui venaient commercer chez lui, étaient d’origine égyptienne. […] Josèphe17 a cru à ces observations antédiluviennes, et a prétendu qu’elles avaient été inscrites sur deux colonnes, l’une de marbre, l’autre de brique, qui devaient les préserver du déluge ou du l’embrasement du monde. […] Je parle de deux vérités historiques, dont l’une nous a été conservée par Hérodote : 1º Ils divisaient tout le temps antérieurement écoulé en trois âges, âge des dieux, âge des héros, âge des hommes ; 2º pendant ces trois âges, trois langues correspondantes se parlèrent, langue hiéroglyphique ou sacrée, langue symbolique ou héroïque, langue vulgaire, celle dans laquelle les hommes expriment par des signes convenus les besoins ordinaires de la vie. […] Nous ne pouvons admettre ni l’une ni l’autre opinion. — Les Grecs ne se servirent point d’hiéroglyphes comme les Égyptiens, mais d’une écriture alphabétique, encore ne l’employèrent-ils que bien des siècles après. — Homère confia ses poèmes à la mémoire des Rapsodes, parce que de son temps les lettres alphabétiques n’étaient point trouvées, ainsi que le soutient Josèphe contre le sentiment d’Appion. — Si Cadmus eût porté les lettres phéniciennes en Grèce, la Béotie qui les eût reçues la première n’eût-elle pas dû se distinguer par sa civilisation entre toutes les parties de la Grèce ?
. — Selon que l’une ou l’autre de ces hypothèses est vraie, l’explication a des limites ou n’en a pas. […] Or la raison qui détermine cette orbite est une somme de raisons distinctes, dont l’une est l’impulsion initiale, ou force tangentielle, avec sa quantité dans le cas en question, dont l’autre est la gravitation ou force centripète, avec sa quantité dans le cas en question, dont la dernière enfin est la distance de la terre au soleil à un moment et en un point fixés. […] Comparons ces trois données l’une à l’autre. — La première, la planète, contient l’intermédiaire, c’est-à-dire la propriété d’être une masse ; elle le contient comme un de ses caractères, parmi beaucoup d’autres ; par rapport à elle, il n’est qu’un extrait. […] Ces deux longueurs, qu’on nomme coordonnées, sont des grandeurs qui, comparées l’une à l’autre, offrent un certain rapport. […] L’une de ces lignées, la plus ancienne de toutes, primitive, a établi le type le plus général, commun à tous les animaux de tout l’embranchement, l’articulé ou le vertébré.
L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis.
Défendre l’une contre le despotisme, l’autre contre le mépris. Enseigner à quelles épreuves résiste la vertu de l’une, à quelles larmes se lave la souillure de l’autre.
Cette impression et cette idée ont fini par se lier l’une à l’autre. […] J’hésite entre deux actions possibles X et Y, et je vais tour à tour de l’une à l’autre. […] Mais si Pierre et Paul ont éprouvé dans le même ordre les mêmes sentiments, si leurs deux âmes ont la même histoire, comment les distinguerez-vous l’une de l’autre ? […] Car il y a deux manières de s’assimiler ces antécédents, l’une dynamique, l’autre statique. […] Et l’on ne voit pas d’inconvénient à tempérer ces deux images l’une par l’autre, et à faire prédominer l’une ou l’autre, selon qu’on se préoccupe plus ou moins des intérêts de la science.
Mais, de ce que nous avons tous deux raison, a-t-on le droit de conclure que Jean et Jacques n’ont ni la taille normale ni celle d’un nain, ou qu’ils ont l’une et l’autre à la fois, ou que c’est comme on voudra ? […] Dans le réglage même de deux horloges l’une sur l’autre par signaux optiques il use de cette simultanéité, et il en use trois fois, car il doit noter 1° le moment du départ du signal optique, 2° le moment de l’arrivée, 3° celui du retour. […] Pour lui, donc, les signaux échangés entre deux horloges éloignées l’une de l’autre font le même trajet à l’aller et au retour. […] Mais il est aisé de voir que l’une des deux définitions est purement conventionnelle, tandis que l’autre ne l’est pas. […] Comme elle est en mouvement, l’une des deux horloges se trouve retarder d’autant plus sur l’autre que la vitesse de la Terre est plus considérable.
Les amis furent forcés alors d’opter, entre l’une ou l’autre de ces rivales déclarées, et il n’y eut moyen pour aucun de continuer de se maintenir auprès de toutes les deux. […] Elle s’éprit d’elle à l’instant, ou mieux, elles s’éprirent l’une de l’autre, et on le conçoit ; si on ne regarde qu’au mérite des esprits, il n’arrive guère souvent que le hasard en mette aux prises de plus distingués. […] C’est la lutte de ces deux passions, l’une expirante, mais puissante encore, l’autre envahissante et bientôt souveraine, c’est ce combat violent et acharné qui constitue le drame déchirant auquel nous a initiés la publication des lettres. […] Il y a deux femmes, dont l’une qu’il aime, lui répond assez mal ; et dont l’autre, de qui il est aimé, l’occupe peu. La pauvre Mlle de Lespinasse s’intéresse à ces personnes, à l’une surtout, et elle essaie de se glisser entre les deux.
La grosse difficulté, à notre sens, est d’expliquer tout à la fois pourquoi l’une des deux images est rejetée dans le passé et pourquoi l’illusion est continue. […] Que si, au contraire, les deux images se forment ensemble, la continuité de l’illusion se comprend mieux, mais le rejet de l’une d’elles dans le passé appelle plus impérieusement encore une explication. […] Mais il ne peut être question de rapprocher artificiellement les deux théories l’une de l’autre. […] Or, la fausse reconnaissance n’est ni l’une ni l’autre de ces deux opérations. […] Heymans lui a montré que ces deux dispositions étaient liées l’une à l’autre 62.
C’est pendant sa maladie et sa convalescence en 1686, que le roi entre de plus en plus dans l’idée de Saint-Cyr, qu’il la prend à cœur, l’adopte tout entière et se l’approprie magnifiquement : Dieu sait, écrivait Mme de Maintenon en octobre 1686 à l’une des dames de Saint-Louis, Dieu sait que je n’ai jamais pensé à faire un aussi grand établissement que le vôtre, et que je n’avais point d’autres vues que de m’occuper de quelques bonnes œuvres pendant ma vie, ne me croyant point obligée à rien de plus, et ne trouvant que trop de maisons religieuses ; moins j’ai eu de part à ce dessein et plus j’y reconnais la volonté de Dieu, ce qui me le fait beaucoup plus aimer que si c’était mon ouvrage : il a conduit le roi à cette fondation, comme vous l’avez su, lui qui, de son côté, ne veut plus souffrir de nouveaux, établissements. […] L’idée si élevée de faire de Saint-Cyr un abri et un foyer chrétien, un refuge et une école de simplicité vertueuse et pure, à mesure que la corruption et la grossièreté augmentent parmi les jeunes femmes de la Cour, se montre à découvert dans ces lettres de Mme de Maintenon : Que ne donnerais-je pas, s’écrie-t-elle (octobre 1703), parlant à l’une des maîtresses, pour que vos filles vissent d’aussi près que je le vois combien nos jours sont longs ici, je ne dis pas seulement pour des personnes revenues des folies de la jeunesse, je dis pour la jeunesse même qui meurt d’ennui parce qu’elle voudrait se divertir continuellement et qu’elle ne trouve rien qui contente ce désir insatiable de plaisir ! […] L’une de ces pièces s’adresse à un mort ou à une morte chérie : À un esprit qui s’en est allé Du haut des brillantes étoiles, ou du sein de l’air invisible, ou de quelque monde que n’atteint point l’humaine pensée, Esprit ! […] L’une après l’autre se sont éteintes toutes les lumières dans mon âme, tous les glorieux songes de mon printemps.
Il suit de là que, pour connaître complètement une œuvre littéraire, il faut la soumettre à une double analyse, l’une interne, l’autre externe. […] On peut se demander si une œuvre trahit quelque prédilection pour l’analyse ou pour la synthèse, ou bien si, comme c’est le cas pour un esprit complet, l’auteur a su équilibrer l’une et l’autre. […] Ainsi il y a dans l’esprit humain deux facultés opposées et coexistantes : l’une est la faculté créatrice, celle qui invente, qui avec des éléments anciens construit quelque chose de nouveau : on l’appelle l’imagination. […] Mais très souvent aussi l’une ou l’autre prédomine et cela suffit pour établir une distinction très nette entre deux ouvrages.
Sainte-Beuve, qui y trouvait son heure de récréation hebdomadaire, et l’une des mille joies intellectuelles attachées à la profession. […] Voulant écrire fidèlement ses Mémoires, il s’est décidé à en faire deux parts : l’une entièrement consacrée à l’époque du plaisir, et ici il a pris un léger masque, il s’est dédoublé et s’est appelé le vicomte d’Aulnis170. […] Vous combattiez en réalité le gouvernement, et il se présentait à vous sous deux faces, l’une officielle, administrative, hiérarchique, et l’autre socialiste… » (Voir le Journal des Débats du 8 juin.) — Cette phrase n’a aucun sens ou elle signifie que M. d’Alton-Shée était un candidat du gouvernement, déguisé et complice ; que le gouvernement trempait dans sa candidature, et que lui-même y donnait les mains.
M. de Tocqueville, au reste, ne presse pas trop cette sinistre pensée ; dans l’impartialité philosophique qui le commande, il se contente d’indiquer du doigt à l’horizon l’une des chances mauvaises, et il ne se livre à aucun mouvement vague de découragement ou de plainte. […] Les Américains, en instituant deux Chambres, n’ont pas voulu créer une Assemblée héréditaire et une autre élective ; ils n’ont pas prétendu faire de l’une un Corps aristocratique, et de l’autre un représentant de la démocratie ; donner dans l’un un auxiliaire au pouvoir, et dans l’autre un organe au peuple : ils n’ont voulu que diviser la force législative, ralentir le mouvement des Assemblées politiques, et créer un tribunal d’appel pour la révision des lois. […] M. de Tocqueville, quelle qu’ait été sa préoccupation de l’Europe en écrivant sur l’Amérique, n’a pas pour but de conclure directement de l’une à l’autre ; il le déclare formellement, et la pensée qui circule dans tout l’ouvrage en fait foi.
devant aucun de ces visages rongés déjà, effacés par deux siècles, pas même devant celui de cette Aurore qui eut l’honneur de jeter la peur d’aimer dans le cœur de glace polaire de Charles XII, et qui plus tard descendit sa fierté jusqu’à devenir l’une des maîtresses d’Auguste de Pologne, le taureau saxon ! […] Elles devaient communier ensemble, l’une pour justifier son accusation, l’autre pour justifier sa défense. […] Il n’est pas de romancier, en effet, si créateur qu’il ait été, qui jamais, à notre connaissance, ait atteint à la sombre épouvante de ces deux types, Élisabeth de Platen et Sophie-Dorothée, après leur crime, — l’une, vieillissant, désolée, jusqu’à l’âge de quatre-vingt-sept ans, aveugle et tête à tête avec ses remords dans les ténèbres de sa cécité, vomissant enfin son cœur dans une confession qu’elle autorisa son confesseur à publier, et l’autre, plus tragique encore sous l’imposture de son innocence, soutenue trente-deux ans avec la persévérance de l’enfer !
Il a publié deux Études assez courtes, mais très substantielles, qu’il a dû détacher de son volume sur la littérature de l’Angleterre actuelle, et ces deux Études, dont l’une traite de l’Idéalisme et l’autre du Positivisme anglais contemporains, méritent vraiment de la Critique le coup d’œil à part, qu’à part elles sollicitent… En effet, elles font connaître mieux que des tendances d’esprit générales, mais deux individualités fort curieuses et fort intéressantes, dont la renommée, qui n’est pas encore de la gloire, commence de s’importer chez nous… L’une de ces deux individualités intellectuelles n’est rien moins que Thomas Carlyle, l’intraduisible Carlyle, comme disent ces fats d’Anglais, lesquels croient leurs grands esprits inabordables comme leur île, mais à qui M. […] Pour nous, Carlyle, le plus connu relativement des deux écrivains en question, est celui-là qu’on voudrait le plus connaître davantage, car c’est une espèce de poète métaphysicien qui a par conséquent deux poésies l’une sur l’autre, la poésie de l’idée et la poésie de l’image, la poésie de l’abstraction profonde sous la poésie de la concrétion toute-puissante.
Depuis cette époque son histoire peut se résumer ainsi : Deux grandes défaites ; l’une, c’est la victoire de la Renaissance et de la Réforme ; l’autre, c’est le triomphe des philosophes du dix-huitième siècle et de la Révolution. Mais aussi, au lendemain de ces deux défaites, deux grandes restaurations catholiques ; l’une qui commence avec la création de la Compagnie de Jésus et la réunion du Concile de Trente, qui se continue avec le retour à la discipline austère parmi les Oratoriens et les solitaires de Port Royal, qui aboutit à la fougueuse intolérance de Bossuet, aux dragonnades et à la révocation de l’Édit de Nantes ; l’autre qui commence avec les théories ultramontaines d’un Bonald et d’un Joseph de Maistre, qui continue avec la brillante apologie du catholicisme par Chateaubriand, avec le Concordat, avec les tirades éloquentes de Lamennais contre l’indifférence religieuse, qui aboutit à la tentative manquée de Charles X pour raffermir à la fois le trône et l’autel et pour ramener la société française de quelques siècles en arrière. […] Ainsi depuis 1830, en notre siècle où les courants contraires se sont succédé avec rapidité, où les vagues d’idées ont été, pour ainsi dire, plus courtes, on compte en moins de cinquante ans trois de ces coalitions avec les forces de résistance ; l’une après la première explosion de socialisme qui menaça la société bourgeoise, c’est-à-dire au lendemain des journées de juin 1848 ; l’autre après la seconde grande levée du prolétariat, lors de la Commune de 1871 ; la troisième enfin qui a commencé de 1885 à 1890 et qui dure encore, causée par les craintes que le progrès des nouvelles théories sociales inspire aux détenteurs des derniers privilèges. […] Je choisis seulement deux époques, l’une où l’Église est à la fois soutenue par le pouvoir civil et acceptée, comme maîtresse par la majorité de la nation ; ce sera la fin du dix-septième siècle ; l’autre où l’Église a encore pour elle l’autorité séculière, mais où elle sent son ascendant sur les âmes contesté et menacé par la plupart des écrivains ; ce sera le milieu du dix-huitième siècle. […] Je n’oublie pas que le protestantisme s’est brisé en une quantité infinie d’Églises et que de l’une à l’autre la distance est souvent considérable.
Il faut bien distinguer deux opinions : l’une veut que les phénomènes vitaux ne soient que des cas particuliers des phénomènes physico-chimiques, l’autre que les phénomènes physico-chimiques soient la condition sine qua non des phénomènes vitaux. Dans la première hypothèse, on assimile entièrement l’une à l’autre les deux classes de phénomènes ; dans la seconde, on les lie ensemble d’une manière certaine et indissoluble, mais sans les confondre. […] Cependant, quelque séparation que l’on établisse entre la métaphysique et la science, dans l’intérêt de l’une ou de l’autre, il est impossible que les vues du savant n’aient quelque influence sur celles du métaphysicien : tout en séparant les deux domaines, il faut encore se demander s’ils peuvent s’entendre et se concilier. […] Lorsque le philosophe prend d’un côté un morceau de marbre, et de l’autre une grande pensée, un grand sentiment, un acte de vertu, il n’a pas de peine à démontrer que ces phénomènes répugnent à la nature du marbre ; mais, lorsque d’intermédiaire en intermédiaire il s’est élevé du minéral au végétal, du végétal à l’animal, de l’animal à l’homme, lorsqu’il passe du travail chimique au travail vital, de là au travail psychologique, — lorsque enfin il vient à remarquer que de la vie consciente à la vie inconsciente, et réciproquement, il y a un va-et-vient perpétuel et un passage insensible et continu, il ne peut s’empêcher de demander en quoi consiste ce moyen terme entre l’âme pensante et la matière brute, qui lie l’une à l’autre, et qui, sans pouvoir se séparer de la seconde, est ici-bas la condition indispensable de la première. […] Faut-il croire que la nature et la liberté sont, comme le corps et l’âme dans le système de Leibnitz, deux horloges allant d’accord parce qu’elles ont été primitivement montées ensemble, mais en réalité ne se connaissant pas, et n’ayant aucun empire l’une sur l’autre ?
Ouvrons, après une histoire socialiste, une histoire individualiste de la notion de d’État au xixe siècle3 : l’une comme l’autre nous laissent dans l’esprit l’idée que les individus ont les mêmes droits « non seulement à l’existence, mais encore à la culture », et qu’en face d’eux l’État n’a plus « que des devoirs », comme l’administration des intérêts collectifs et la garantie des droits individuels. […] Sumner Maine est obligé de le reconnaître : la théorie de la souveraineté nationale, substituant à la doctrine de l’État-maître la doctrine de l’État-serviteur, est pleinement acceptée en France, en Italie, en Espagne, en Portugal, en Hollande, en Belgique, en Grèce, en Suède, en Norvège ; et si ni l’une ni l’autre ne la professent expressément l’Allemagne la respecte, l’Angleterre la pratique8. […] Mais n’est-il pas d’autres phénomènes sociaux, singulièrement plus vivants que les classes, et reposant, non plus sur quelques conventions d’ailleurs ébranlées, mais sur tout un système d’institutions solidement assises, orientées dans un même sens, et qui iraient directement, à l’encontre de l’une au moins des idées que nous avons, définies ? […] Mais l’évolution des États ainsi constitués devait justement se terminer par la mise en valeur de l’une et de l’autre de ces deux idées. Ni l’une ni l’autre n’avaient trouvé place dans les fondements de la cité antique : elles nous apparaîtront au moins un instant, debout sur ses ruines.
Il ne faut pas que les figures s’estropient l’une l’autre en se cachant reciproquement la moitié de la tête ni d’autres parties du corps, lesquelles il convient au sujet que le peintre fasse voir. […] Le talent de la composition poëtique et le talent de la composition pittoresque sont tellement separez, que nous voïons des peintres excellens dans l’une, être grossiers dans l’autre.
La première est cachée, la seconde est visible ; la première est susceptible de vérité ou d’erreur, la seconde n’est susceptible ni de l’une ni de l’autre. […] Cette présence imaginaire tient lieu d’une présence réelle ; vous affirmez par l’une ce que vous affirmeriez par l’autre, et du même droit. […] Nous pouvons bien réduire un mouvement à un autre mouvement, mais non la sensation de chaleur à la sensation d’odeur, ou de couleur, ou de son, ni l’une ou l’autre à un mouvement. […] Nous ne sommes plus simplement capables de connaissances relatives et bornées : nous sommes capables aussi de connaissances absolues et infinies ; nous possédons dans les axiomes des données qui non-seulement s’accompagnent l’une l’autre, mais encore dont l’une enferme l’autre. […] L’une est la direction pratique, l’autre la direction spéculative.
La première est cachée, la seconde est visible ; la première est susceptible de vérité ou d’erreur, la seconde n’est susceptible ni de l’une ni de l’autre. […] Cette présence imaginaire tient lieu d’une présence réelle ; vous affirmez par l’une ce que vous affirmeriez par l’autre, et du même droit. […] Nous comprenons des millions de faits, mais au moyen d’une centaine de faits que nous ne comprenons pas ; nous atteignons des conséquences nécessaires, mais au moyen d’antécédents accidentels, en sorte que, si la théorie de notre univers était achevée, elle aurait encore deux grandes lacunes : l’une au commencement du monde physique, l’autre au début du monde moral ; l’une comprenant les éléments de l’être, l’autre renfermant les éléments de l’expérience ; l’une contenant les sensations primitives, l’autre contenant les agents primitifs. […] Nous ne sommes plus simplement capables de connaissances relatives et bornées : nous sommes capables aussi de connaissances absolues et infinies ; nous possédons dans les axiomes des données qui non-seulement s’accompagnent l’une l’autre, mais encore dont l’une enferme l’autre. […] L’une est la direction pratique, l’autre la direction spéculative.
À ceux qui contesteraient la généralité de nos deux définitions, nous demanderions de ne voir dans les mots réalisme et idéalisme que des termes conventionnels par lesquels nous désignerons, au cours de la présente étude, deux notations du réel, dont l’une implique la possibilité et l’autre l’impossibilité d’identifier les choses avec la représentation, étalée et articulée dans l’espace, qu’elles offrent à une conscience humaine. […] Pour l’idéalisme, les objets extérieurs sont des images et le cerveau est l’une d’elles. […] On est toujours plus ou moins dans l’idéalisme (tel que nous l’avons défini) quand on fait œuvre de savant : sinon, on ne songerait même pas à considérer des parties isolées de la réalité pour les conditionner l’une par rapport à l’autre, ce qui est la science même. […] Tout ce qu’on aura dit du rapport du cerveau à la représentation dans un idéalisme pittoresque, qui s’arrête aux représentations immédiates encore colorées et vivantes, s’appliquera a fortiori à un idéalisme savant, où les représentations sont réduites à leur squelette mathématique, mais où n’apparaît que plus clairement, avec leur caractère spatial et leur extériorité réciproque, l’impossibilité pour l’une d’elles de renfermer toutes les autres.
A vrai dire, l’historien d’une langue et d’une littérature devrait être universel au profit de l’histoire spéciale qu’il construit ; il devrait connaître les relations sans nombre que l’une et, l’autre soutiennent, les actions et réactions sans nombre que l’une et l’autre exercent et subissent dans leur contact perpétuel avec la science, l’art, la religion, en un mot avec toutes les manifestations diverses de la vie nationale.
L’une épouse, l’autre fille d’un ministre, elles furent portées dans la vie publique, plutôt qu’elles ne s’y jetèrent ; élevées, l’une dans le recueillement des mœurs bourgeoises, et l’autre au bruit des discussions philosophiques, elles avaient contracté dès l’enfance de fortes et sérieuses habitudes d’esprit, qu’elles déployèrent dans l’occasion avec toute l’énergie de la jeunesse et de la vertu.
L’une est que les théatres des anciens étoient bien plus vastes que les nôtres, et qu’ils étoient encore moins éclairez. […] Ainsi le spectateur ne sentoit pas le ridicule qu’on imagine d’abord dans deux personnes dont l’une feroit des gestes sans parler, tandis que l’autre réciteroit sur un ton pathetique les bras croisez.
En quoi est-il besoin de concevoir « une distance particulière » entre deux taches de couleurs diverses pour les percevoir en dehors l’une de l’autre, tout au moins différentes l’une de l’autre ? […] Comment, en effet, expliquer le sentiment de la durée si la conscience est une ligne où les diverses perceptions existent l’une en dehors de l’autre et l’une après l’autre, comme les mots sans vie d’une phrase, sans que l’on sente le passage même d’une perception à l’autre et leur continuité ? […] Si, par exemple, le tonnerre suit l’éclair, de deux choses l’une : ou bien, quand j’ai l’impression du son de tonnerre, l’impression de l’éclair n’existe plus, et alors je ne puis avoir l’idée de succession, ou bien elle coexiste, affaiblie, avec l’impression du tonnerre, et alors j’ai deux impressions simultanées, l’une forte, l’autre faible : comment donc puis-je savoir qu’il y a eu succession ? […] Et en même temps que les choses de la durée ont une étendue, elles ont une intensité ; ce sont des images moins intenses que celles du moment actuel, qui viennent se ranger l’une derrière l’autre. […] Bergson, dans l’absence de toute qualité, on ne voit pas comment deux formes de l’homogène se distingueraient l’une de l’autre. — Nous répondrons que l’homogénéité de l’espace n’est point l’absence de toute qualité, mais la répétition indéfinie des mêmes qualités caractéristiques et originales.
Il ne faudrait pas forcer l’analogie ; nous devons pourtant remarquer que les communautés d’hyménoptères sont au bout de l’une des deux principales lignes de l’évolution animale, comme les sociétés humaines à l’extrémité de l’autre, et qu’en ce sens elles se font pendant. […] Comme, pendant l’opération, on est tout entier à l’une des deux tendances, comme c’est elle seule qui compte, volontiers on dirait qu’elle seule est positive et que l’autre n’en est que la négation : s’il plaît de mettre les choses sous cette forme, l’autre est effectivement le contraire. […] Il faut s’engager à fond dans l’une des directions pour savoir ce qu’elle donnera : quand on ne pourra plus avancer, on reviendra, avec tout l’acquis, se lancer dans la direction négligée ou abandonnée. […] Nous nous trouvons donc bien ici devant deux tendances divergentes qui se sont succédé et qui se sont comportées, l’une et l’autre, frénétiquement. […] De la pensée socratique, suivie dans deux sens contraires qui chez Socrate étaient complémentaires, sont sorties les doctrines cyrénaïque et cynique : l’une voulait qu’on demandât à la vie le plus grand nombre possible de satisfactions, l’autre qu’on apprît à s’en passer.
On a tant de fois confondu la perception avec la sensation, parce qu’elles sont constamment mélangées, qu’on s’étonne d’entendre dire que l’une se produit sans l’autre247. […] Lewes nous introduit dans un autre monde, et cet exemple nous paraît propre à montrer ce que nous avons essayé d’établir dans l’introduction ; c’est qu’en psychologie, la méthode subjective et la méthode objective sont aussi nécessaires l’une que l’autre. […] Quand on essaie de passer de l’une à l’autre, on ne le peut ; il n’y a aucun pont entre ces deux opposés, qui se combattent et s’excluent réciproquement. […] De plus, comme le phénomène de conscience varie avec le phénomène nerveux, outre ces deux quantités qui sont en fonction l’une de l’autre, il n’y a aucune raison d’en admettre une troisième qui n’expliquerait rien. […] Je n’accepte ni l’une ni l’autre de ces explications, dit M.
Les anciens distinguaient encore les prologues en deux espèces : l’une où l’on n’introduisait qu’un seul personnage, l’autre où deux acteurs dialoguaient. On trouve de l’une et de l’autre dans Plaute. […] L’une consiste à donner une idée générale de ce qui va se passer dans le cours de la pièce, par le récit de quelques événements que l’action suppose nécessairement. […] Harpagon, père d’Élise et amoureux de Marianne, embrasse les deux intrigues, l’une de Valère amant de sa fille, et l’autre de son fils Cléante amoureux de Marianne. […] Cadmus se trouve placé entre Pallas et Junon, dont l’une lui ordonne et l’autre lui défend de secourir la princesse.
Puis des sourimonos de femmes : la cérémonie du thé Tchanoyu entre femmes ; deux femmes lisant couchées à terre, l’une la tête penchée sur le papier, l’autre lisant avec un joli mouvement de tête de côté, deux femmes roulées l’une sur l’autre sur le plancher, s’arrachant une lettre. […] Des femmes dans un jardin, l’une s’éventant avec un écran, l’autre poursuivant des papillons avec un filet. […] L’une des planches représente Hanarégoma déracinant des rochers à la force de ses bras tirant une corde. […] Deux carpes : l’une remontant le rapide d’une cascade, l’autre en sortant. […] Trois grandes lanternes posées l’une à côté de l’autre.
Jouffroy se place seul, en présence de lui-même ; abstraction faite des cinq sens extérieurs, attentif à sa conscience intérieure ; il pense, il veut, il se sent ; et partout où il se sent il dit moi ; de sorte que, comme il y a en nous un certain nombre de fonctions dont nous n’avons pas conscience, le moi ne s’y reconnaît pas ; il ne se sent pas sécréter la bile dans le foie, l’urine dans le rein ; par conséquent, informé d’ailleurs, grâce à l’observation sensible, que ces fonctions s’accomplissent dans le corps, il les rapporte à d’autres forces qu’à lui, à des forces distinctes qui résident, l’une dans le rein, l’autre dans le foie, l’autre dans l’estomac ou le poumon, et dont il désigne l’ensemble sous le nom de force vitale. […] Quelle est la limite de l’une à l’autre, et pourquoi dans certains cas de désordre la confusion des deux vies apparaît-elle par les signes les plus étranges ? […] Les chrétiens en effet confisquaient autant qu’ils le pouvaient l’action au profit de la contemplation ; s’ils toléraient l’une parce qu’il le fallait bien, ils conseillaient surtout l’autre.
prononçant, chacune à sa manière, l’une avec des lèvres d’airain comme ses trompettes, l’autre avec des lèvres harmonieuses comme les flûtes de ses artistes, ce mot de liberté qui donne le délire à l’esprit humain, elles devaient toutes deux, la Grèce et Rome, en leur qualité seule de Républiques, agir puissamment sur les esprits, lassés de féodalité, de monarchie, de gouvernement, et dressés à la révolte par une philosophie ignorante de l’Histoire. […] Nous avons vu ce qui les distinguait l’une de l’autre ; ce qui fit l’une forte, malgré ses orages intérieurs, ses guerres civiles, sa corruption même et ses crimes ; ce qui fit l’autre faible, malgré l’éclat de quelques victoires et la beauté de quelques génies.
Je me rappelle surtout deux planches extraordinaires : — l’une représente un paysage fantastique, un mélange de nuées et de rochers. […] L’une est à cheval sur l’autre ; elle la rosse, elle la dompte. […] Les œuvres de Brueghel le Drôle peuvent se diviser en deux classes : l’une contient des allégories politiques presque indéchiffrables aujourd’hui ; c’est dans cette série qu’on trouve des maisons dont les fenêtres sont des yeux, des moulins dont les ailes sont des bras, et mille compositions effrayantes où la nature est incessamment transformée en logogriphe.
. — En attendant, posons seulement que, lorsque nous percevons un objet par les sens, lorsque nous voyons un arbre à dix pas, lorsque nous prenons une boule dans la main, notre perception consiste dans la naissance d’un fantôme interne d’arbre ou de boule, qui nous paraît une chose extérieure, indépendante, durable, et située, l’une à dix pas, l’autre dans notre main. […] L’une entraîne les autres : la forme carrée, la couleur rougeâtre, la faible sonorité, le poli, la dureté s’accompagnent dans ma table ; l’odeur parfumée, la couleur rose, la forme demi-globulaire, la mollesse s’accompagnent dans cette rose. […] Quand nous nous représentons une chose quelconque comme une substance matérielle, en d’autres termes, comme un corps, nous avons éprouvé, ou nous pensons que, dans telles conditions données, nous éprouverions, non pas une seule sensation, mais un nombre et une variété très grande et même indéfinie de sensations appartenant en général à différents sens et tellement liées entre elles que la présence de l’une annonce la présence possible, au même instant, de l’une quelconque des autres. […] « La matière peut donc être définie une Possibilité permanente de sensation… Nous croyons que nous percevons un quelque chose étroitement lié à nos sensations, mais différent de celles que nous éprouvons en cet instant particulier, et distinct des sensations en général, parce qu’il est permanent et toujours le même, pendant que celles-ci sont fugitives, variables et se déplacent l’une l’autre. […] Force ou nécessité, ces deux termes s’équivalent ; ils indiquent que l’événement en question doit s’accomplir ; l’une et l’autre sont des particularités, des manières d’être extraites de l’événement et isolées par une fiction mentale.
La volonté, grâce à l’intelligence, prend donc nécessairement deux formes et deux directions : l’une de concentration sur le moi, l’autre d’expansion vers le non-moi, l’une qui est l’intérêt proprement dit, l’autre qui est le désintéressement.
Exemple de deux personnes qui montent d’une cave, dont l’une porte une lumière et que l’autre suit : si celle-ci a la quantité de lumière ou d’ombre qui lui convient, vous sentirez qu’en la plaçant sur la même marche que celle-là, elles seront toutes deux également éclairées. […] Deux sortes de peintures : l’une qui plaçant l’œil tout aussi près du tableau qu’il est possible sans le priver de sa faculté de voir distinctement, rend les objets dans tous les détails qu’il aperçoit à cette distance, et rend ces détails avec autant de scrupule que les formes principales, en sorte qu’à mesure que le spectateur s’éloigne du tableau, à mesure il perd de ces détails, jusqu’à ce qu’enfin il arrive à une distance où tout disparaisse ; en sorte qu’en s’approchant de cette distance où tout est confondu, les formes commencent peu à peu à se faire discerner et successivement les détails à se recouvrer, jusqu’à ce que l’œil replacé en son premier et moindre éloignement, il voit dans les objets du tableau les variétés les plus légères et les plus minutieuses.
La matière vivante s’est engagée en partie sur l’une, en partie sur l’autre. […] La matière est nécessité, la conscience est liberté ; mais elles ont beau s’opposer l’une à l’autre, la vie trouve moyen de les réconcilier. […] A mesure que végétaux et animaux se différenciaient, la vie se scindait en deux règnes, séparant ainsi l’une de l’autre les deux fonctions primitivement réunies. […] L’une et l’autre manifestent une poussée intérieure, le double besoin de croître en nombre et en richesse par multiplication dans l’espace et par complication dans le temps, enfin les deux instincts qui apparaissent avec la vie et qui seront plus tard les deux grands moteurs de l’activité humaine : l’amour et l’ambition. […] Mettons donc matière et conscience en présence l’une de l’autre : nous verrons que la matière est d’abord ce qui divise et ce qui précise.
Je ne me donnerai alors que des perceptions, et mon corps sera l’une d’elles. […] Idéalisme et matérialisme sont donc les deux pôles entre lesquels ce genre de dualisme oscillera toujours ; et lorsque, pour maintenir la dualité des substances, il se décidera à les mettre l’une et l’autre sur le même rang, il sera amené à voir en elles deux traductions d’un même original, deux développements parallèles, réglés à l’avance, d’un seul et même principe, à nier ainsi leur influence réciproque, et, par une conséquence inévitable, à faire le sacrifice de la liberté. […] Maintenant, en approfondissant ces deux formes extrêmes du réalisme, on les voit converger vers un même point : l’une et l’autre dressent l’espace homogène comme une barrière entre l’intelligence et les choses. […] Après avoir étudié tour à tour, en effet, la perception pure et la mémoire pure, il nous restait à les rapprocher l’une de l’autre. […] Il érige ainsi, à l’une des extrémités, une étendue indéfiniment divisible, à l’autre des sensations absolument inextensives.
Si nous les mettons maintenant en parallele, nous verrons de nouvelles idées accessoires & analogues modifier l’une ou l’autre de ces deux idées fondamentales : les mots amant & ami expriment les sujets en qui se trouve l’une ou l’autre de ces deux passions. […] Ordinairement cette terminaison est jointe à une autre racine par l’une des deux lettres euphoniques b ou c. […] On doit distinguer deux sortes de construction : l’une analytique, & l’autre usuelle. […] ce n’est assûrément ni l’une ni l’autre. […] Les deux lettres f & h ont été employées l’une pour l’autre ; ce qui suppose qu’elles doivent être de même genre.
Cependant, si l’on fait réflexion sur deux choses singulières, l’une que les femmes, en Perse, hors celles des pauvres gens, sont recluses et ne sortent que pour affaires, on trouvera que cette ville doit être effectivement des plus peuplées. […] Des bœufs y font monter l’eau par trois machines, qui sont élevées l’une sur l’autre par étages. […] Au contraire, on dirait qu’elle est en terrasses de quelque deux cents pas de longueur, plus basses l’une que l’autre d’environ trois pieds, en la partie de l’allée qui est en deçà de la rivière, et qui sont au contraire plus hautes l’une que l’autre par même proportion, en la partie qui est au-delà ; ce qui fait que, soit en allant, soit en venant, on a toujours devant les yeux une perspective, que ces jets d’eau, avec les bassins et les chutes d’eau qui sont aux bords des terrasses, embellissent merveilleusement. […] Les arches sont percées dans l’épaisseur d’un bout à l’autre, et il y a, de deux en deux pas, de grosses pierres carrées, hautes de demi-toise, sur lesquelles on peut traverser la rivière en sautant de l’une à l’autre. […] Il est long d’un mille et large presque autant37, fait en terrasses soutenues de murs de pierres: on y compte douze terrasses, élevées de six à sept pieds l’une sur l’autre, et qui vont de l’une à l’autre par des talus fort aisés à monter, et aussi par des degrés de pierre, qui joignent le canal.
Et, pas plus dans les centres supérieurs de l’écorce que dans la moelle, les éléments nerveux ne travaillent en vue de la connaissance : ils ne font qu’esquisser tout d’un coup une pluralité d’actions possibles, ou organiser l’une d’elles. […] Ainsi les difficultés vont naître sous vos pas, et chaque effort que vous ferez pour dissiper l’une d’elles ne pourra que la résoudre en beaucoup d’autres. […] Mon corps est l’une d’elles. […] Il ne pourra donc subsister entre la perception et la mémoire qu’une simple différence de degré, et pas plus dans l’une que dans l’autre le sujet ne sortira de lui-même. […] Ce qui ressort de notre analyse de la perception pure, ce sont deux conclusions en quelque sorte divergentes, dont l’une dépasse la psychologie dans la direction de la psycho-physiologie, l’autre dans celle de la métaphysique, et dont ni l’une ni Vautre ne comportait par conséquent une vérification immédiate.
Quand nous nous remémorons des faits passés, quand nous interprétons des faits présents, quand nous entendons un discours, quand nous suivons la pensée d’autrui et quand nous nous écoutons penser nous-mêmes, enfin quand un système complexe de représentations occupe notre intelligence, nous sentons que nous pouvons prendre deux attitudes différentes, l’une de tension et l’autre de relâchement, qui se distinguent surtout en ce que le sentiment de l’effort est présent dans l’une et absent de l’autre. […] Il y a presque toujours une part de rappel mécanique et une part de reconstitution intelligente, si bien mêlées ensemble que nous ne saurions dire où commence l’une et où finit l’autre. […] La conversation courante se compose en grande partie de réponses toutes faites à des questions banales, la réponse succédant à la question sans que l’intelligence s’intéresse au sens de l’une ou de l’autre. […] Ribot a montré qu’il fallait distinguer deux formes de l’imagination créatrice, l’une intuitive, l’autre réfléchie. « La première va de l’unité aux détails… la seconde marche des détails à l’unité vaguement entrevue. […] Sensations et représentation sont d’ailleurs ici en continuité si parfaite qu’on ne saurait dire où l’une finit, où les autres commencent.
. — Ainsi, voilà un cas où un homme, relevant de deux organisations politiques : comme citoyen, de l’organisation judiciaire, et, comme fonctionnaire, de l’organisation administrative, se trouve mis dans l’impossibilité d’opposer ces deux organisations l’une à l’autre et de recourir à l’une contre l’autre. — D’une manière générale, on peut dire que le fait d’appartenir à plusieurs cercles sociaux ne protège pas toujours ni nécessairement l’individu contre la tyrannie, la malveillance ou l’hostilité d’une de ces sociétés et ne lui permet pas toujours de pratiquer contre elles le divide ut liber sis. […] Plus d’une fois il y a collusion entre ces sociétés contre l’individu disqualifié pour une raison ou l’autre auprès de l’une d’entre elles ou mal vu de l’une d’elles.
Elles avaient l’une et l’autre trop d’esprit, un esprit trop exigeant, et elles étaient de générations trop différentes. […] Elle sentit en lui aussitôt et les qualités propres à cet homme si distingué et celles de la race forte à laquelle il appartenait : elle lui en sut gré également ; et elle qui n’avait jamais aimé d’amour, qui n’avait eu que des caprices et point de roman ; qui, en fait d’amitiés, n’en comptait que trois jusqu’alors sérieuses dans sa vie, celle de Formont et celle de deux femmes, dont l’une encore l’avait trompée ; cette moraliste à l’humeur satirique devint tout d’un coup tendre, émue autant qu’amusée, d’une sollicitude active, passionnée ; elle ne s’appartint plus. […] J’engage les curieux à relire le passage qui commence par ces mots : « Dites-moi pourquoi, détestant la vie, je redoute la mort… » et qui finit par ces mots : « J’avoue qu’un rêve vaudrait mieux. » Un critique anglais, au moment où les Lettres parurent à Londres, remarquait avec justesse que Mme Du Deffand semble avoir combiné dans la trempe de son esprit quelque chose des qualités des deux nations, le tour d’agrément et la légèreté de l’une avec la hardiesse et le jugement vigoureux de l’autre. […] Dans un temps où Mme de Prie et elle étaient encore jeunes, elles n’avaient rien imaginé de mieux, pour tromper l’ennui, que de s’envoyer tous les matins les couplets satiriques qu’elles composaient l’une contre l’autre.
Je n’ai aucune intention de me professer partisan de l’une ou de l’autre ; toutes deux ayant beaucoup fait pour l’humanité ; toutes deux devant être nécessairement connues de quiconque aborde les questions philosophiques, chacune ayant beaucoup profité des critiques de l’autre. « En concentrant la question simplement sur le terrain de la psychologie, on trouve que la différence entre les deux philosophies consiste dans les théories différentes qu’elles donnent des phénomènes complexes de l’esprit humain. » L’expérience n’est pas la propriété exclusive de l’une d’elles. […] On peut dire brièvement et en gros, que l’une des théories considère les phénomènes les plus complexes de l’esprit, comme étant les produits de l’expérience, tandis que l’autre les considère comme originels.
La politique des Stuarts et la politique de 1688 y ont chacune son théoricien, l’une dans l’auteur du Léviathan, l’autre dans l’auteur de l’Essai sur le gouvernement civil ; mais c’est surtout en France, au xviiie siècle, que l’union de la politique et de la philosophie a été brillante et féconde : Montesquieu, Rousseau, Turgot, Condorcet, en sont les témoignages les plus éclatants, mais non pas les seuls. […] Mais chacune de ces écoles se partagent en nuances diverses qui servent de transition de l’une à l’autre : de telle sorte qu’il est possible, en descendant de degré en degré, de passer sans interruption des théories les plus contraires à la Révolution jusqu’aux doctrines les plus révolutionnaires. […] Séparées l’une de l’autre, l’école de la révolution sociale, et l’école de la révolution politique n’offraient qu’un médiocre danger aux partisans d’un libéralisme réglé ; liées ensemble et associant leurs passions et leurs espérances, elles pouvaient tout renverser.
L’une a grandi jusqu’à son niveau son triste monsieur de la Gervaisais, comme l’autre son triste monsieur d’Oult, son Virgile d’Oult, comme elle l’appelle, et ni l’une ni l’autre ne se doutaient qu’un jour, devant la Critique qui n’a pas, elle, les illusions de l’amour, les hommes de leur rêve apparaîtraient dans leur chétive réalité. […] dans la poussée de deux âmes éprises l’une vers l’autre.
C’est pour ne pas l’avoir compris que les philosophes ont dû distinguer deux espèces de quantité, l’une extensive, l’autre intensive, sans jamais réussir à expliquer ce qu’elles avaient de commun entre elles, ni comment on pouvait employer, pour des choses aussi dissemblables, les mêmes mots « croître » et « diminuer ». […] Ainsi, dans la conscience, nous trouvons des états qui se succèdent sans se distinguer ; et, dans l’espace, des simultanéités qui, sans se succéder, se distinguent, en ce sens que l’une n’est plus quand l’autre paraît. […] Les simultanéités de phénomènes physiques absolument distinctes en ce sens que l’une a cessé d’être quand l’autre se produit, découpent en parcelles, distinctes aussi, extérieures les unes aux autres, une vie interne où succession impliquerait pénétration mutuelle : tel, le balancier de l’horloge morcelle en fragments distincts et déploie pour ainsi dire en longueur la tension dynamique et indivisée du ressort.
L’une est le mouvement, l’autre la résistance. […] Les deux critiques, les voilà, bien nettement opposées l’une à l’autre, si différentes qu’il paraît impossible de les concilier : l’une détruit l’autre. […] L’une après l’autre ? […] Contraires, l’une corrige l’autre. […] L’une des muses, et fille de l’imagination comme les autres muses.
La mandragore de Machiavel, l’une des meilleures comédies qui aïent été faites depuis Terence, et qu’on ne prendroit jamais pour une production d’esprit née dans le même cerveau, où sont écloses tant de refléxions si profondes sur la guerre, sur la politique, et principalement sur les conjurations, est demeurée en Italie une piece unique en sa classe. […] Je ne crois pas qu’on puisse dire que des differentes manieres dont on récite aujourd’hui la comedie en differens païs, l’une soit meilleure que l’autre.
L’une et l’autre sont également vraies, mais diversement. […] L’une ne veut pas désespérer celui qui peut lui ôter son fils ; l’autre, celui qui pourra l’aider à se venger d’un infidèle. […] C’est par ces traits que, différentes d’Hermione, Phèdre et Roxane se ressemblent ; mais l’une aime le fils, et l’autre le frère de son mari. […] L’une veut retenir le pouvoir qui lui échappe : l’autre, reine par le meurtre, veut garder le pouvoir qu’elle a usurpé. […] Voilà le genre d’inquiétude qui travaille Agrippine et Athalie, l’une près du trône où elle a élevé son fils par le crime, l’autre sur le trône où elle est montée à travers le carnage de la race royale.
Le cas est tout différent lorsque l’une quelconque des phases de la vie embryonnaire d’un animal est active, et surtout lorsque la larve doit pourvoir elle-même à sa nourriture. […] Mais, d’après des mesures soigneusement prises sur deux juments appartenant l’une à la race des Chevaux de course, et l’autre à une pesante race de Chevaux de trait, et sur leurs deux poulains, âgés l’un et l’autre de trois jours, j’ai reconnu que ces derniers étaient bien loin de présenter les mêmes différences proportionnelles. […] Rien ne semble plus simple que les ailes soient formées pour le vol, et cependant beaucoup d’insectes ont leurs ailes tellement atrophiées qu’elles sont incapables d’agir, et il n’est pas rare qu’elles soient enfermées sous des élytres fermement soudées l’une à l’autre. […] Un organe servant à deux fonctions différentes peut devenir rudimentaire et s’atrophier seulement pour l’une d’elles, parfois même pour la plus importante, et cependant demeurer capable de remplir l’autre. […] Mais si chaque nouveau degré d’atrophie s’héritait, non à l’âge correspondant, mais de plus en plus tôt et enfin dès l’une des premières phases de la vie, comme nous avons des raisons pour le croire possible, l’organe rudimentaire tendrait à se perdre complétement, et finirait par un avortement complet.
Bien plus, comme souvent diverses sensations sont en partie semblables, sitôt que l’image de l’une d’entre elles apparaît, l’image des autres apparaît en partie. […] Ses différents souvenirs se recouvrent ; les différences qui distinguaient les deux cents peupliers ou les cent cinquante poules s’effacent l’une par l’autre ; il garde une image bien plus exacte et bien plus intacte, s’il a vu un seul peuplier debout dans une prairie, ou une seule poule juchée sur un hangar. — Toutes nos images subissent un émoussement semblable ; que le lecteur essaye d’imaginer un lapin, une carpe, un brochet, un bœuf, une rose, une tulipe, un bouleau, ou tout autre objet d’espèce très répandue dont il a vu beaucoup d’individus, et d’autre part un éléphant, un hippopotame, un magnolia, un grand aloès, ou tout autre objet d’espèce rare dont il a rencontré seulement un ou deux échantillons ; dans le premier cas, l’image est vague, et tous ses alentours ont disparu ; dans le second, elle est précisé, et on peut indiquer l’endroit du jardin des plantes, la serre parisienne, la villa italienne où l’objet a été vu. — La multiplication de l’expérience est donc une cause d’effacement, et les images, s’annulant l’une l’autre, retombent l’une par l’autre à l’état de tendances sourdes que leur contrariété et leur égalité empêchent de prendre l’ascendant. […] Si dans l’un des deux états les images ont des associations très exactes et très délicates, si, comme on le voit chez plusieurs somnambules66, des aptitudes supérieures se déclarent, si, comme on le remarque dans l’ivresse et après plusieurs maladies, les passions prennent un autre degré et un autre tour, non seulement les deux personnes morales seront distinctes, mais il y aura entre elles des disproportions et des contradictions monstrueuses. — Sans doute, quoique, chez les somnambules, les personnes hypnotisées et les extatiques, des contrastes semblables opposent la vie ordinaire à la vie anormale, leurs deux vies ne sont point nettement ni entièrement séparées ; quelques images de l’une s’introduisent toujours ou presque toujours dans l’autre ; et la supposition que nous avons faite reste, quand il s’agit de l’homme, une simple vue de l’esprit. — Mais dans les animaux elle rencontre des cas où elle s’applique avec exactitude ; tel est celui des batraciens et des insectes qui subissent des métamorphoses.
Les scènes se suivent sans que rien les enchaîne l’une à l’autre ; mais cette incohérence est naturelle ; c’est un tableau mouvant, où il n’y a ni passé, ni avenir. […] Boileau, en traduisant le commencement de l’Énéide, a mis trois vers pour deux, comme le remarque M. de la Harpe, et pourtant il a supprimé l’une des circonstances les plus essentielles dont l’auteur latin avait voulu frapper l’esprit du lecteur. […] Andromaque est l’une des pièces les plus parfaites qui existent chez aucun peuple ; et Racine, ayant adopté le système français, a dû écarter, autant qu’il le pouvait, de l’esprit du spectateur, le souvenir du meurtre de Clytemnestre. […] Les Allemands voient dans l’amour quelque chose de religieux, de sacré, une émanation de la divinité même, un accomplissement de la destinée de l’homme sur cette terre, un lien mystérieux et tout-puissant entre deux âmes qui ne peuvent exister que l’une pour l’autre. […] Il y a de la vérité dans ces deux manières de voir ; mais suivant qu’on adopte l’une ou l’autre, l’amour doit occuper, dans la poésie comme dans la morale, une place différente.
Supériorité et antériorité de l’une sur l’autre dans l’ordre de la nature. Coexistence nécessaire des deux, et génération de l’une par l’autre. […] L’une suppose l’autre dans l’ordre d’acquisition de nos connaissances. […] La pensée ne peut concevoir l’une sans l’autre ; mais, dans l’ordre réel, nous avons reconnu que l’une est antérieure à l’autre : comment donc s’est fait ce mouvement de l’unité à la variété ? […] Ni l’une ni l’autre.
L’une de ces odes n’offre qu’une des milles variantes de l’Amour enchaîné de roses, l’autre est à la Lune ; cette dernière a droit de passer pour un fort gracieux pastiche et très-propre à faire illusion. […] En 1818, c’est-à-dire à vingt ans, il fit imprimer à Rome ses deux premières canzones, l’une à l’Italie, l’autre sur le monument de Dante qui se préparait à Florence. […] Quelques heures avant sa mort, sur la demande d’un ami, il avait écrit sur un album quelques vers d’une pièce, l’une des dernières qu’il ait composées, et dans sa pensée de deuil habituel : c’était sur le coucher de la lune (il Tramonto della Luna. […] Parmi les érudits, dit-il à la fin de sa préface, dont les conjectures heureuses m’ont profité, est le comte Jacques Leopardi, que je me plais à signaler à mes compatriotes comme l’un des ornements actuels de l’Italie, comme l’une de ses futures et de ses plus certaines espérances. […] Leopardi parle d’ailleurs avec dégoût, dans l’une de ses lettres, de la infame gelosia de bibliotecarii, insuperabile a chi non sia interessato a combatterla personalmente.
» Le choix fut heureux au Petit-Bayreuth : Madame Hellman, qui si elle n’était une femme du monde, serait bien aujourd’hui l’une de nos premières chanteuses dramatiques, M. […] Et l’une, dont les cheveux blonds avaient la pâleur calme des soirs, lui dit qu’elle était la Vertu, qu’elle le conduirait aux lieux cruels hantés par les hydres, et qu’elle lui donnerait la victoire des luttes, les fatigues mortelles qui glorifient. […] L’art est-il seulement dans l’une de ces formes, ou bien ne peut-on les reconnaître toutes légitimes, mais touchant des aspects différents de la vie ? […] Mais bientôt celles-ci, souvent répétées, ont laissé dans l’âme une empreinte : elles s’y sont liées, au point que l’une d’elle évoqua les autres. […] Ses livres sont mal composés, les notions ne s’expliquent point l’une par l’autre : par instants, malgré ces défauts, une phrase surgit, qui bouleverse l’âme et la force à créer la plus intense vie d’une émotion précise.
, mais il indiquera, accidentellement, par des points évidents de concordance, ce qui dans l’une et l’autre doctrine me paraît être la vérité. […] Quels que puissent être les féconds résultats de cette vertu d’âne et de cette maladie de débauché, je ne vois guère l’une ni l’autre chez Corneille, chez Rembrandt, chez Hugo, qui travaillaient vite et vivaient vieux… Mais allons-nous discuter sérieusement les aphorismes prétentieux de trop matériels ironistes ? […] Les deux parties de sa définition, l’une après l’autre, resserreront ses limites. […] L’une et l’autre, d’ailleurs, se pénétraient.
, mais il indiquera, accidentellement, par des points évidents de concordance, ce qui dans l’une et l’autre doctrine me paraît être la vérité. […] Quels que puissent être les féconds résultats de cette vertu d’âne et de cette maladie de débauché, je ne vois guère l’une ni l’autre chez Corneille, chez Rembrandt, chez Hugo, qui travaillaient vite et vivaient vieux… Mais allons-nous discuter sérieusement les aphorismes prétentieux de trop matériels ironistes ? […] Les deux parties de sa définition, l’une après l’autre, resserreront ses limites. « Le théâtre est une représentation parlée et active… » Dans quel milieu dut être localisée la sensation de l’artiste, pour que son idéisation logique soit une imitation de vie, figurée par des mouvements et des paroles d’acteurs ? […] L’une et l’autre, d’ailleurs, se pénétraient.
On y peut étudier en même temps le public, et, si je puis dire, les femmes de Rousseau, dans la personne de l’une des plus distinguées et certainement de la plus dévouée d’entre elles. […] Au xviiie siècle, Bernardin de Saint-Pierre, après Paul et Virginie, fut assiégé d’admiratrices aussi, entre lesquelles Mme de Krüdener se montra l’une des plus vives. […] Mme de La Tour avait une amie intime dont on ignore le nom ; ces deux femmes, en lisant le roman nouveau, crurent se reconnaître, l’une dans le personnage de Claire, l’autre dans celui de Julie : elles se récrièrent d’étonnement et de plaisir. […] Qu’avons-nous encore à dire de Mme de La Tour, l’une des dévotes et des victimes que ces génies de séduction entraînent au passage ?
Cette pièce, d’un comique aimable, se compose de tableaux vrais empruntés à la société de nos jours ; deux familles y sont en présence : l’une toute mondaine, dans laquelle la discorde et le désordre se sont glissés, ne sert qu’à faire ressortir les mœurs unies et simples d’une autre famille toute laborieuse et restée patriarcale : deux jeunes cœurs purs, épris d’une passion mutuelle, sont le lien de l’une à l’autre.
Dans l’une, les deux anneaux du couple apparaissent ; dans l’autre, le premier anneau seul apparaît. […] L’une et l’autre remplacent seulement quelque chose de l’objet imaginé, c’est-à-dire un fragment, un extrait ; le chiffre, un extrait plus complexe ; la lettre, un extrait moins complexe, c’est-à-dire un extrait du premier extrait.
L’une s’approche, prévenante, doucement inquiète : « Eh bien, monsieur Tailhade ! […] Assis à l’une des tables, notre indignation de tout à l’heure fléchit et se fond dans une chaleur tiède.
Tout s’y trouve de ce qu’il est indispensable de voir et de savoir pour prendre figure d’homme du monde et se produire, avec avantage, dans la meilleure société : l’adresse des bons faiseurs, des recettes inédites de parfums, dont l’une est empruntée à M. […] Excellentes personnes que ces deux notabilités d’un monde si différent et qui se distinguaient, l’une par ses petites manies, l’autre par son esprit à l’emporte-pièce.
L’une d’elles aimait à philosopher avec son neveu, « lui écrivant de longues lettres, où elle discutait et réfutait ses théories, opposant système à système, syllogisme à syllogisme ». […] On peut encore rappeler utilement que ce territoire produisit le savant et mystique Gerson, Mabillon, l’une des gloires de notre érudition nationale.
C’est dire que la théorie de la connaissance et la théorie de la vie nous paraissent inséparables l’une de l’autre. […] Il faut que ces deux recherches, théorie de la connaissance et théorie de la vie, se rejoignent, et, par un processus circulaire, se poussent l’une l’autre indéfiniment.
La pensée est Ormuzd, la sensation est Ahriman ; l’une est le dieu, l’autre le démon. […] — D’abord, nous dit Kant, l’une est passive ; c’est une réceptivité d’impressions, tandis que l’autre a pour caractère la spontanéité. — C’est là se payer de mots vagues. […] Le groupement des sensations, leur caractère d’unité dans la diversité, où le kantien Helmholtz voit « l’œuvre d’une activité originale de l’esprit », est le produit nécessaire et même mécanique de l’association sous ses deux formes, l’une simultanée, l’autre successive. […] Il se produit alors comme une rencontre de deux ondes nerveuses, l’une qui est le remous de la sensation d’obscurité, l’autre qui est le îlot montant d’une sensation de lumière. […] Toutes les fois que ce rythme a lieu, il produit dans la mémoire de l’animal deux séries de représentations, dont l’une se résume pour nous dans le mot humain : souffrir, et l’autre dans le mot : ne pas souffrir ; souffrir, c’est la différence ; ne pas souffrir, c’est la non-différence, c’est l’identité émotionnelle, appétitive et en même temps motrice ; c’est la facilité et la régularité du cours de la vie, qui enveloppe déjà une jouissance.
Ainsi va le monde de l’intelligence ; les esprits divers sont comme les glaces d’une longue galerie qui se répètent l’une l’autre sans fin, sans cesse. […] Dans toute œuvre d’art il y a donc deux parties, l’une toujours vivante, impérissable, parce qu’elle reproduit ce qu’il y a d’éternellement vrai dans la nature et dans le cœur humain ; l’autre sujette à l’instabilité des goûts et de la mode, parce qu’elle s’appuie sur des mœurs et des opinions qui se renouvellent sans cesse. Or, il y a deux manières de sauver du naufrage des temps l’idée vitale d’un chef-d’œuvre ; l’une c’est de la transporter, par une œuvre nouvelle, dans un milieu intelligible à nos contemporains, de l’environner de leurs mœurs, de leurs croyances : c’est la tâche du poète : c’est ainsi que Virgile refait Homère, et que Racine refait Euripide. […] Nous allons examiner rapidement l’une et l’autre. […] Mettons en regard l’une de l’autre d’un côté l’idée raisonnable trouvée par les penseurs, de l’autre la formule exagérée sous laquelle les jeunes critiques essayèrent de la faire prévaloir.
Et nous pourrons vérifier sur eux la loi que nos précédentes analyses nous laissaient prévoir, loi par laquelle nous définirons les situations de vaudeville en général : Est comique tout arrangement d’actes et d’événements qui nous donne, insérées l’une dans l’autre, l’illusion de la vie et la sensation nette d’un agencement mécanique. […] C’est le conflit de deux obstinations, dont l’une, purement mécanique, finit pourtant d’ordinaire par céder à l’autre, qui s’en amuse. […] Nous apercevons le sens réel de la situation, parce qu’on a eu soin de nous en montrer toutes les faces ; mais les acteurs ne connaissent chacun que l’une d’elles : de là leur méprise, de là le jugement faux qu’ils portent sur ce qu’on fait autour d’eux comme aussi sur ce qu’ils font eux-mêmes. […] Chacune des séries intéressant chacun des personnages se développe d’une manière indépendante ; mais elles se sont rencontrées à un certain moment dans des conditions telles que les actes et les paroles qui font partie de l’une d’elles pussent aussi bien convenir à l’autre. […] Elles sont, l’une et l’autre, des formes de la satire, mais l’ironie est de nature oratoire, tandis que l’humour a quelque chose de plus scientifique.
La philosophie de l’unité ne reconnaît ni l’une ni l’autre. […] Que si par hasard l’une de ces conditions vient à manquer, soit la raison, soit la volonté libre, toute notion de loi morale disparaît. […] La science positive ne conteste pas plus l’une que l’autre ; elle se borne à renfermer dans ses justes limites l’application d’un principe dont il a été fait un si grand abus. […] On voit donc ici les deux lois en action à la fois, et comment l’une se soumet à l’autre dans le rapport du moyen à la fin. […] C’est là la vraie religion, entièrement conforme à la morale, excepté en ceci, que ce qui n’est pour l’une qu’un idéal de la pensée est pour l’autre la réalité suprême.
Ce n’est pas la matière qu’ils traitent qui leur impose l’une ou l’autre méthode. […] Ce n’est pas non plus l’éducation qui a développé en eux l’une des deux tendances et qui a étouffé l’autre. […] Mais il est intéressant d’étudier de plus près quelle est dans l’histoire de la Science la part qui revient à l’une et à l’autre.
La sensation musculaire, quoique très proche de la sensation proprement dite, en diffère en ce que l’une est associée à un stimulus interne, l’autre à un stimulus externe. […] Si nous suivons de l’œil une lumière qui se meut, nous avons là à la fois deux sensations : l’une de lumière, l’autre de mouvement. […] Bain revendique avec raison comme l’une des parties les plus originales de son œuvre, n’a été jusqu’ici l’objet d’aucune recherche importante chez les psychologistes.
C’est dans ce chant que le grand poète expose les rapports de l’âme et du corps, la dépendance où l’une est de l’autre, l’influence de l’âge, des maladies, de toutes les causes extérieures sur les progrès, les changements, les défaillances de la pensée. […] Il nous reste à dire que la substance du cerveau est de deux couleurs, l’une grise et l’autre blanche. […] Les physiologistes emploient indifféremment les expressions de volume ou de masse, quoiqu’elles ne soient pas synonymes, l’une étant relative aux dimensions et l’autre à la quantité de matière ; mais en général les organes de même espèce contiennent d’autant plus de matière qu’ils sont plus gros : le volume étant ainsi proportionnel à la masse, on peut prendre l’un pour l’autre sans inconvénient.
Dire avec Kant qu’on peut se représenter une succession de substances se transmettant l’une à l’autre une même conscience comme une succession de billes se transmettent un même mouvement, c’est méconnaître la vraie idée de la conscience, c’est confondre encore le point de vue intérieur avec le point de vue extérieur ; la transmission d’une conscience implique contradiction. […] Il a raison ; l’une et l’autre sont la vérité : Dieu est à la fois et en nous et hors de nous. […] Il ne voit pas que cette liberté de penser n’est qu’une des formes de la responsabilité personnelle, l’une des preuves les plus évidentes de notre libre individualité.
Bien qu’il soit assez difficile d’émettre un jugement favorable sur l’une ou l’autre des deux parties, on reste convaincu après lecture que Furetière n’eut pas seulement pour lui l’esprit et la verve, et qu’il eut quelque raison d’exciper de sa bonne foi. […] Dans ce conflit de deux classes, l’une envahissante, l’autre mise en état de défense par la menace d’une décadence prochaine ; de la bourgeoisie, ou, si l’on veut, de la ville et de la cour, les préférences des gens de lettres étaient pour la noblesse, à laquelle les rattachaient d’abord leur intérêt, leurs pensions, les fonctions de secrétaires, de précepteurs et de bibliothécaires, enfin l’attrait, si puissant pour des esprits délicats, de la bonne compagnie, seule capable de les comprendre et de flatter leur vanité. […] Non, quand même nous ne saurions pas que Vollichon est le procureur Rollet, que Charroselles est Charles Sorel, et la plaideuse Collantine Mme de Cressé, le roman de Furetière n’en serait pas pour cela dépourvu de charme et d’intérêt ; il y resterait, indépendamment du mérite aléatoire de sa caricature, l’observation des mœurs intimes d’une époque importante et curieuse comme toute époque de transition ; il resterait la lutte du vieil esprit frondeur, égoïste et sournois des corporations, avec les mœurs d’une société plus polie et plus cordiale ; il resterait la fusion de l’élément bourgeois et de la noblesse, s’effectuant par l’ambition de l’une et par la corruption de l’autre ; il resterait enfin de précieux enseignements pour l’histoire judiciaire et pour l’histoire littéraire, au moment où, en raison de révolutions inattendues, le métier d’hommes de lettres, le métier d’avocat, allaient monter au premier rang des fonctions sociales.
Tout le monde sait que ce mécanisme a été très bien étudié de nos jours et que la théorie de l’association forme l’une des pièces les plus solides de la psychologie contemporaine. […] Le maximum d’attention spontanée et le maximum d’attention volontaire sont parfaitement antithétiques, l’une allant dans le sens de la plus forte attraction ; l’autre dans le sens de la plus forte résistance. […] En se livrant à des recherches de ce genre, Wundt pouvait à volonté, suivant la direction donnée à son attention, voir tantôt l’une, tantôt l’autre la première. […] Lorsqu’on est attentif à deux excitations simultanées, l’une optique, l’autre acoustique, si les oscillations sont d’origine périphérique, elles devraient être indépendantes l’une de l’autre. […] Si le sommeil n’était pas la suspension de l’effort sous l’une de ses formes les plus pénibles, il ne serait pas une réparation.
Or, il est presque impossible que les Abeilles volent de fleur en fleur sans transporter du pollen de l’une à l’autre, pour le plus grand bien de la plante, à ce que je crois. […] Il semble que ce soit pour mieux assurer la fécondation d’une fleur par elle-même que les étamines s’élancent par une détente soudaine vers le pistil, ou se meuvent lentement vers lui l’une après l’autre. […] Il semble donc que, chez les mammifères australiens, nous voyions une application de la loi de divergence des caractères à l’une des premières phases de son évolution incomplète. […] De même, on peut supposer que la variété m1 a produit deux variétés, c’est-à-dire m2 et s2, plus différentes l’une de l’autre que de leur parent commun, A. […] Ces trois formes, après avoir divergé de caractères pendant cette longue suite de générations successives, sont arrivées à différer considérablement, mais peut-être inégalement, l’une de l’autre et de leur parent commun.
Deux sphères fermées incompréhensibles l’une à l’autre quant aux langues adéquates A leur essence ; phares qui contingemment tournent, plus souvent librent. L’une chez Johannes s’échancre et s’irrite à l’intrusion de Kaethe : les Pensées que son front exsude, ainsi taisant acte de Vie, s’interrompent en éparpillement effrité : du choc de l’intellectuelle existence et de la vie pratique, le néant, comme un serpent de sulfocyanure à sa naissance flamboyante rentrant ses cornes oculaires sous le dôme tombant d’un doigt. […] Donc, syllogistiquement… mais intellectuels, amis non amants, juste assez de charnel inconsciemment désiré, d’envoûtement senti nécessaire (photographies) pour faire l’amitié vivace, sans potacheries, trop philosophes pour ignorer que l’Idée déchoit qui passe à l’Acte ; l’une gynandre en spontanéité, l’autre d’irrésolution (parfois) androgyne, semblables par l’interversion de leurs sexes ; union de noblesse socratique ; Nisus et Euryale cérébraux, non musculaires, avant les nuits sous la même tente. […] L’ermite aux pieds noirs et fourchus a enfoncé sa double croix à travers le joujou terrestre, et voici que trois oiseaux de nuit fleurissent la croix supérieure, mordant chacun l’une des clefs importantes rapportées pur le cormoran des trous d’humidité froide, sternutatoires même aux mains. […] A l’apparition de la vierge mystique et du nouveau nombre, Don Juan abandonne Mille-et-trois, et l’on voit s’avancer l’une vers l’autre les deux forces.
Si l’une manque, l’intérêt cesse ou diminue. […] L’une ou l’autre de ces deux sortes d’intérêt donne son caractère aux tragédies où elle domine. […] C’est à l’auteur de chercher, dans son sujet, des circonstances intéressantes qui enchérissent l’une sur l’autre. […] La raison en est évidente : nous portons au théâtre une raison et un cœur ; il faut satisfaire l’une et l’autre. […] La terreur est, pour ainsi dire, le comble de la pitié ; c’est par l’une qu’il faut aller a l’autre.
. — Nous allions au-devant l’une de l’autre les bras ouverts. […] Mais quelle différence, me disais-je, entre les douleurs de l’une et celles de l’autre ! L’une, la noble châtelaine du Cayla, sous son beau ciel du Midi, dans des lieux aimés, dans une médiocrité ou une pauvreté rurale qui est encore de l’abondance, avec tous les choix et toutes les élégances d’un intérieur de vierge ; l’autre dans la poussière et la boue des cités, sur les grands chemins, toujours en quête du gîte, montant des cinq étages, se heurtant à tous les angles, le cœur en lambeaux, et s’écriant par comparaison : « Où sont les paisibles tristesses de la province ? […] Nous savons que l’une des deux nobles personnes fut véritablement bonne et ne s’en tint pas toujours aux paroles.
Entre les deux écoles romantique et naturaliste se place Gustave Flaubert, qui procède de l’une et fonde l’autre, corrigeant l’une par l’autre, et mêlant en lui les qualités de toutes les deux : d’où vient précisément la perfection de son œuvre. […] Or tant par l’une que par l’autre de ces deux œuvres, ils indiquaient trois caractères du naturalisme : d’abord l’usage du document, de la note prise au vol dans les rencontres de la vie ; traduisons : la substitution du reportage à la psychologie ; en second lieu, la superstition ou la prétention scientifique, la fréquentation de la clinique, l’étude de l’hystérie ici, là de la maladie de cœur, donc la substitution de la pathologie à la psychologie ; enfin, dans Germinie Lacerteux, le principe si contestable que les faits vulgaires et les milieux populaires sont le propre domaine de l’art réaliste, qu’il y a plus de réalité dans l’œuvre quand il y a plus de grossièreté dans la matière. […] Dans leur œuvre laborieuse, ils ont réussi surtout à exprimer certains types de détraqués et de déclassés, gens de lettres, artistes, acrobates ; ils ont rendu avec une singulière originalité les formes d’âmes les plus factices qu’une civilisation trop raffinée fait éclore, la jeune fille du grand monde parisien, par exemple, dans ce roman de Renée Mauperin, qui demeurera, je pense, l’une des œuvres caractéristiques de notre temps.
L’individu peut faire deux parts dans sa vie : l’une vouée à la tâche ou, si l’on veut, à la servitude économique inévitable ; l’autre consacrée au loisir et à la libre culture de ses goûts personnels. […] Il y a là deux séries de faits relativement indépendantes l’une de l’autre. […] Ni à l’une ni à l’autre d’une façon décisive. […] « Il faut arriver à ce que les valeurs moyennes admises par la presque totalité des hommes redeviennent toutes des parties intégrantes d’une même culture générale, il faut que le civilisé moderne, sans rien abandonner des merveilleux progrès techniques réalisés dans ce siècle, invente et développe en lui une culture spirituelle aussi exactement et nécessairement adaptée à sa civilisation matérielle que le furent jadis l’une à l’autre la culture spirituelle et matérielle de la Renaissance.
L’une et l’autre promulguent des édits qu’on accepte. […] Mais à l’une appartient toute la dignité, la réalité vraie et certaine ; c’est la première. […] Les mots de la langue et les genres littéraires sont divisés en nobles et en roturiers, de même que l’homme est coupé en deux parties, l’une toute animale et l’autre presque divine, de même que la France est séparée en ordres et en castes. […] Chaque auteur fait effort pour suivre un plan savamment ordonné, pour construire un tout bien proportionné, pour conduire la pensée par une série de propositions qui s’enchaînent et s’opposent l’une à l’autre.
On raisonne trop souvent dans l’hypothèse de facultés distinctes qu’on met en rapport et en conflit l’une avec l’autre, au lieu de considérer l’évolution interne comme développement continu et total. […] Tout psychologue est obligé, — même quand il prétend n’admettre que des sensations, soit nouvelles, soit renouvelées, — d’admettre encore que l’être vivant n’est pas neutre entre ses sensations, qu’il y a toujours élection de l’une plutôt que de l’autre, un choix non intellectuel au début, mais spontané et inévitable, par conséquent un vouloir. […] Pour avoir un levier, il faut avoir une puissance et une résistance ; la constante nécessité de l’une n’empêche pas, mais implique, au contraire, la constante nécessité de l’autre. […] Bastian ajoute ensuite que « l’attention et la volition appartiennent l’une et l’autre à la catégorie des sensations actives », expression étrange, qui montre comment on est obligé de rétablir d’un côté l’activité qu’on nie de l’autre.
Creusez et vous trouvez ceci : Sparte n’est que la ville de la logique ; Carthage n’est que la ville de la matière ; à l’une et à l’autre l’amour fait défaut. […] L’héroïsme pourtant ne leur est point refusé ; elles auront au besoin, soit le martyr, soit le capitaine ; Léonidas est possible à l’une et Annibal à l’autre ; mais ni Sparte ni Carthage ne sont capables d’Homère. […] L’une, sainte, est la Vierge ; l’autre, héroïque, est la Pucelle. Louis XIII a donné la France à l’une ; l’autre a donné la France à la France.
Examinons quels avantages d’ambition on trouvait en France à se distinguer par le charme de la grâce et de la gaieté, et nous saurons pourquoi ce pays offrait de l’une et de l’autre tant de parfaits modèles. […] Non seulement la grâce et le goût servaient en France aux intérêts les plus grands, mais l’une et l’autre préservaient du malheur le plus redouté, du ridicule.
Les élèves reçoivent dans l’une des leçons dont l’utilité devient de moins en moins générale ; les leçons qu’ils reçoivent dans l’autre sont d’une nature qui reste la même. […] Celui qui est ballotté dans ses actions de l’une à l’autre est méchant.
Il y a deux sortes d’imitations ; l’une est un exercice littéraire d’ordre privé, excellent moyen de former son style… L’autre, la vraie, est une imprégnation générale. […] Non, nous ne les confondons pas, et nous savons les distinguer, bien que nous les conseillions l’une et l’autre, et que nous ayons souvent parlé des deux à la fois.
Toutes les notes et tous les papiers d’André Chénier, relatifs à son Hermès, sont marqués en marge d’un delta ; un chiffre, ou l’une des trois premières lettres de l’alphabet grec, indique celui des trois chants auquel se rapporte la note ou le fragment. […] « Que de générations, l’une sur l’autre entassées, dont l’amas Sur les temps écoulés invisible et flottant A tracé dans celle onde un sillon d’un instant ! […] Ce sont mêmes plantes qui nourrissent l’abeille ou la vipère ; dans l’une elles font du miel, dans l’autre du poison. […] L’une a dit à sa sœur : — Ma sœur… (Ma sœur, en un tel lieu croissent l’orge et le millet…) L’autour et l’oiseleur, ennemis de nos jours, De ce réduit peut-être ignorent les détours ; Viens… (Je te choisirai moi-même les graines que tu aimes, et mon bec s’entrelacera dans le tien.) … L’autre a dit à sa sœur : Ma sœur, une fontaine Coule dans ce bosquet… (L’oie ni le canard n’en ont jamais souillé les eaux, ni leurs cris… Viens, nous y trouverons une boisson pure, et nous y baignerons notre tête et nos ailes, et mon bec ira polir ton plumage. — Elles vont, elles se promènent en roucoulant au bord de l’eau ; elles boivent, se baignent, mangent ; puis, sur un rameau, leurs becs s’entrelacent : elles se polissent leur plumage l’une à l’autre).
Mais renonçons pareillement à l’une et l’autre hypothèses : les deux signatures, l’une qui étonne M. […] L’une des deux dates est fausse. […] Et l’on cherche malaisément à préférer l’une d’elles. […] Voici l’une des causes de ce malheur. […] L’une de ces questions : le machinisme.
Plus précisément encore, si l’on considère la force en général et dans ses deux états, le premier dans lequel elle est en exercice et se dépense, par exemple lorsqu’elle fait remonter une masse pesante, le second dans lequel elle reste disponible et ne se dépense pas, par exemple lorsque la masse pesante est immobile au terme de sa course, on découvre que toutes les diminutions ou tous les accroissements que la force reçoit sous l’une de ces deux formes sont exactement compensés par les accroissements ou par les diminutions qu’elle reçoit en même temps sous l’autre forme, partant que la somme de la force disponible et de la force en exercice, en d’autres termes, l’énergie, comme on l’appelle aujourd’hui, est dans la nature une quantité constante. […] À cet égard, les manifestations spirites elles-mêmes nous mettent sur la voie des découvertes, en nous montrant la coexistence au même instant, dans le même individu, de deux pensées, de deux volontés, de deux actions distinctes, l’une dont il a conscience, l’autre dont il n’a pas conscience et qu’il attribue à des êtres invisibles. […] L’écrit finit toujours par une signature, celle d’une personne morte, et porte l’empreinte de pensées intimes, d’un arrière-fond mental que l’auteur ne voudrait pas divulguer. — Certainement on constate ici un dédoublement du moi, la présence simultanée de deux séries d’idées parallèles et indépendantes, de deux centres d’action, ou, si l’on veut, de deux personnes morales juxtaposées dans le même cerveau, chacune à son œuvre et chacune à une œuvre différente, l’une sur la scène et l’autre dans la coulisse, la seconde aussi complète que la première, puisque, seule et hors des regards de l’autre, elle construit des idées suivies et aligne des phrases liées auxquelles l’autre n’a point de part. — En général, tout état singulier de l’intelligence doit être le sujet d’une monographie ; car il faut voir l’horloge dérangée pour distinguer les contrepoids et les rouages que nous ne remarquons pas dans l’horloge qui va bien.
L’une, c’est que les tendances contraires s’opposent par ce qu’elles ont de plus violent, de plus excessif. […] L’autre remarque, c’est que, dans la succession des deux tendances antagonistes, l’intensité ou la durée de l’une est à peu près égale à celle de l’autre. […] Il s’ensuit que l’une commence son évolution, tandis que telle autre la finit ; que celle-ci est au tiers de son mouvement ascendant, pendant que celle-là est à son apogée et cette troisième en plein déclin.
D’ailleurs c’est une chose assez naturelle que, sur la limite de deux ères, l’une qui commence et l’autre qui finit, il se trouve des hommes pourvus, comme le Janus de la fable, de deux faces, l’une pour regarder ce qui a été, et en tirer les derniers enseignements, l’autre pour considérer ce qui s’avance, et en prévoir les résultats. […] La patrie et le roi sont deux choses distinctes : on peut défendre l’une sans défendre l’autre.
Dans l’une il y a une atmosphère d’azote ; dans l’autre une atmosphère d’acide carbonique. […] En tout cas, il est très vraisemblable que toute la quantité d’eau de l’organisme vient de l’extérieur par l’une — ou l’autre de ces deux voies. […] La manière d’être de l’une d’elles, cependant, le sucre de saccharose (sucre de canne, de betterave), vient confirmer cette généralisation. […] Mais ni l’une ni l’autre de ces opinions ne saurait être soutenue en tant qu’elles impliqueraient une combustion directe. […] L’une consiste à considérer le nucléole comme une masse protoplasmique pleine, véritable germe de la cellule.
Il semble que notre propre destinée se perde au milieu du monde qui se découvre à nos yeux ; que des réflexions, qui tendent à tout généraliser, nous portent à nous considérer nous-mêmes comme l’une des millièmes combinaisons de l’univers, et qu’estimant plus en nous la faculté de penser que celle de souffrir, nous donnons à l’une le droit de classer l’autre.
C’est une question décidée par le docteur Gatti92, qui partagea l’hôpital qu’il dirigeait en deux classes, l’une de malades qu’il abandonnait à la nature, l’autre autour de laquelle il rassembla tous les secours de l’art ; il périt, ainsi qu’il s’y était attendu, beaucoup plus des soignés que des abandonnés. […] Pour initier les étudiants à la pratique de la médecine, on établira dans un hôpital adjacent à l’école, deux salles chacune de vingt-cinq lits, l’une de ces salles destinée aux maladies aiguës, l’autre aux maladies chroniques.
Mais elle a beau me parler de l’héroïque sincérité de l’âme ardente et forte dont elle recommande le volume présent au public ; elle a beau m’exalter cette âme indépendante et fidèle, qui n’oublie aucun de ses amours en les variant et qui ne combat rien dans son âme par la très morale raison que le temps qu’on perd à combattre contre soi, on ne fait pas Corinne, si on fait Mme de Staël, je me connais trop en logomachie pour ne pas reconnaître les idées, les façons de dire, les affectations du bas-bleu moderne, cette espèce à part et déjà si commune et pour être infiniment touché du spectacle que me donnent, à la fin de cette préface sur laquelle on a compté, ces deux antiques Mormones du bas-bleuisme contemporain dont l’une couronne l’autre de roses à feuilles de chêne, avec un geste tout à la fois si solennel et si bouffon ! […] Mais ici je reconnais l’éternel bas-bleu et sa pose… et je pense au vers de la comédie : Ce n’est en se vantant de l’une, … qu’on a l’autre !
Elles développeront ainsi deux séries de caractères, que nous trouverons vaguement complémentaires l’une de l’autre. […] Inconscience et conscience ne sont pas deux étiquettes qu’on puisse coller machinalement, l’une sur toute cellule végétale, l’autre sur tous les animaux. […] D’ordinaire, l’une des deux tendances recouvre ou écrase l’autre, mais, dans des circonstances exceptionnelles, celle-ci se dégage et reconquiert la place perdue. […] Les deux tendances, d’abord impliquées l’une dans l’autre, ont dû se séparer pour grandir. […] Logique et géométrie s’engendrent réciproquement l’une l’autre, comme nous le verrons un peu plus loin.
Si, comme je le crois, on pouvait prouver qu’une habitude peut être héréditaire, dès lors la ressemblance entre ce qui à l’origine était une habitude et ce qui actuellement est un instinct deviendrait si complète, que toute distinction absolue s’effacerait entre l’une et l’autre faculté. […] Il ne pouvait cependant être bien loin, car deux ou trois Fourmis noir-cendré couraient çà et là dans la plus grande agitation ; et l’une d’elles se tenait immobile à l’extrémité d’un brin de Bruyère, tenant sa nymphe entre ses mandibules, véritable image du désespoir sur les ruines de la patrie désolée. […] On reconnaît les membres de l’une des castes neutres des Cryptocerus à une sorte de bouclier très singulier qu’ils portent sur la tête et dont l’usage nous est complétement inconnu. […] De sorte que nous trouvons ici, dans un même nid, deux castes d’ouvrières stériles qui diffèrent, non seulement par leur taille, mais par leur organe visuel, et qui néanmoins sont reliées l’une à l’autre par quelques individus intermédiaires en caractères. […] Ainsi s’expliquerait, je crois, ce fait merveilleux que, dans un même nid, il puisse exister deux castes d’ouvrières stériles, très différentes l’une de l’autre, ainsi que de leurs communs parents.
J’oserai considérer le rôle de l’Église, dans l’histoire de la France moderne, à un point de vue quelque peu différent du point de vue en honneur, celui de la vérité simplement humaine, et je choisirai pour représenter cette Église, l’une de ses plus grandes gloires : Bossuet. […] S’il me fallait vraiment considérer cette prose comme l’une des plus belles floraisons de la langue française, j’avouerais hardiment préférer à ce langage d’insupportable apparat, celui qu’emploie dans la rue le passant inculte et brutal. […] Le comédien du trône et le comédien de l’autel s’étaient compris. « Leurs destinées s’inclinent l’une vers l’autre et se joignent pour ne plus se séparer. […] Le fastueux orateur chrétien dont la France n’est pas encore lasse de s’enorgueillir, celui qu’elle présente au monde comme l’une de ses gloires les plus pures, est en vérité celui qui lui donna le plus formidable coup de poignard dont son cœur ait saigné. […] Si vous considérez Bossuet comme l’un de vos maîtres, comme l’une de vos gloires, de quel droit vous insurgez-vous contre la conséquence normale de sa volonté, c’est-à-dire notre écrasement par la Prusse ?
. — Il y a donc au moins trois sensations élémentaires, et, en étudiant la composition du spectre, on trouve qu’il suffit d’en admettre trois, l’une analogue à celle du rouge, l’autre analogue à celle du violet, la dernière analogue à celle du vert. […] En ce cas, les deux couleurs spectrales produites par les deux rayons sont dites complémentaires l’une de l’autre et forment un couple distinct. […] « Vos yeux et vos narines étant fermés, faites déposer successivement sur votre langue diverses espèces de confitures par exemple, puis des crèmes aromatisées, l’une avec de la vanille, l’autre avec du café, etc. ; vous ne percevrez dans tous les cas qu’une saveur douce et sucrée, sans pouvoir jamais discerner les diverses substances employées. » Par le même procédé on constate que « la saveur urineuse que nous attribuons aux bases alcalines fixes n’appartient pas à ces substances, mais bien à l’ammoniaque qui est mise en liberté par la réaction des bases alcalines fixes sur les sels ammoniacaux contenus dans la salive. » Ici encore, une sensation d’odeur ou plutôt de tact nasal est incluse parmi les sensations de saveur. — En second lieu, les sensations de saveur proprement dites se compliquent en beaucoup de cas d’une sensation différente, tantôt agréable et attrayante, tantôt désagréable et répugnante, qui appartient à d’autres nerfs du canal alimentaire. […] En effet, les corps qu’une couche intermédiaire d’eau fait adhérer n’adhèrent plus quand ils sont plongés dans l’eau ; de même, des corps plongés dans l’huile… La peau peut recevoir des impressions par les deux faces, l’une superficielle, l’autre profonde. […] Cette séparation n’a pas été constatée pour les sensations des nerfs musculaires ; quand l’une d’elles est abolie, toutes les autres le sont aussi.
— L’une des premières choses dont on soit frappé quand on considère les individus de la même variété ou sous-variété parmi nos plantes depuis longtemps cultivées et nos animaux domestiques les plus anciens, c’est qu’en général ils diffèrent plus les uns des autres que les individus d’espèces ou de variétés sauvages. […] Je ne nierai point que l’une et l’autre de ces facultés n’aient ajouté largement à la valeur de nos produits domestiques ; mais comment un sauvage aurait-il pu savoir, lorsque pour la première fois il a apprivoisé un animal, que sa race varierait dans la suite des générations, et serait capable de supporter d’autres climats ? […] Comment, par exemple, pourrait-on arriver à faire un Grosse-Gorge par le croisement de deux espèces, à moins que l’une d’elles ne possédât l’énorme jabot caractéristique ? […] Or, en deux contrées très différentes sous le rapport des conditions de vie, des individus de la même espèce, ayant quelques légères différences de constitution ou de structure, peuvent souvent réussir beaucoup mieux dans l’une que dans l’autre : ainsi, par un procédé de sélection naturelle que nous exposerons bientôt plus complétement, deux sous-races pourraient se former. […] Il se peut que ces souches sauvages n’aient été elles-mêmes que des variétés naturelles locales et transitoires, maintenant éteintes et supplantées, et que l’une d’elles, plusieurs ou toutes ensemble, aient eu quelque tendance à produire des Pigeons huppés et pattus, soit par suite de quelque croisement accidentel récent, soit plutôt par réversion aux caractères d’un ancêtre commun plus ou moins éloigné.
Sans les attrayantes chimères de l’astrologie, sans les énergiques déceptions de l’alchimie, par exemple, où aurions-nous puisé la constance et l’ardeur nécessaires pour recueillir les longues suites d’observations et d’expériences qui ont plus tard servi de fondement aux premières théories positives de l’une et l’autre classe de phénomènes ? […] Telles sont évidemment les deux seules voies générales, complémentaires l’une et l’autre, par lesquelles on puisse arriver à quelques notions rationnelles véritables sur les phénomènes intellectuels. […] À cette fin, ils ont imaginé, dans ces derniers temps, de distinguer, par une subtilité fort singulière, deux sortes d’observations d’égale importance, l’une extérieure, l’autre intérieure, et dont la dernière est uniquement destinée à l’étude des phénomènes intellectuels. […] Il est clair, en effet, que, si l’une quelconque de ces trois philosophies obtenait en réalité une prépondérance universelle et complète, il y aurait un ordre social déterminé, tandis que le mal consiste surtout dans l’absence de toute véritable organisation. […] En résumé, la philosophie théologique et la philosophie métaphysique se disputent aujourd’hui la tâche, trop supérieure aux forces de l’une et de l’autre, de réorganiser la société ; c’est entre elles seules que subsiste encore la lutte, sous ce rapport.
Mme Navier avait directement connu Mme Scheffer dans l’une de ces circonstances intimes qui rapprochent. […] Des huit médailles de première classe que l’Académie a ensuite accordées, je ne rappellerai ici que les deux qui sont en tête, l’une donnée à un militaire, l’autre à un ecclésiastique. Elles ont l’une et l’autre ce caractère d’originalité que l’Académie ne cherche pas, mais qu’elle n’est pas fâchée de rencontrer. […] Et d’abord, sans prétendre en rien rouvrir une discussion générale, où tous les arguments de part et d’autre semblent avoir été épuisés, et qui pourtant resterait encore inépuisable, il est impossible de ne pas rappeler devant vous qu’il y a eu (et même dans la Commission dont j’ai l’honneur d’être l’organe) deux manières d’envisager la question des droits d’auteur : l’une qui la généralise et la simplifie, qui la constitue et l’élève à l’état de principe, de droit absolu, de propriété inviolable et sacrée, revendiquant hautement sa place au soleil ; et l’autre manière de voir, plus modeste, plus positive, plus pratique sans doute, qui ne s’est occupée que d’améliorer ce qui avait été fait déjà, de l’étendre aux limites qui semblent le plus raisonnables, en tenant compte des différences de matière et d’objet, en mettant la nouvelle loi en rapport avec les articles qui dans notre Code régissent le mariage, les successions, et en combinant le mieux possible les droits des auteurs et ceux du public.
Faibles produits : « Nos terres communes, dit un bon observateur, donnent environ, à prendre l’une dans l’autre, six fois la semence637. » En 1778, dans la riche contrée qui environne Toulouse, le blé ne rend que cinq pour un ; aujourd’hui, c’est huit, et davantage. […] Dans les contrées les plus fertiles, en Limagne par exemple, chaumières et visages, tout annonce644 « la misère et la peine » « La plupart des paysans sont faibles, exténués, de petite stature. » Presque tous récoltent dans leurs héritages du blé et du vin, mais sont forcés de les vendre pour payer leurs rentes et leurs impositions ; ils ne mangent qu’un pain noir fait de seigle et d’orge, et n’ont pour boisson que de l’eau jetée sur le restant des marcs. « Un Anglais645 qui n’a pas quitté son pays ne peut se figurer l’apparence de la majeure partie des paysannes en France. » Arthur Young, qui cause avec l’une d’entre elles en Champagne, dit que, « même d’assez près, on lui eût donné de soixante à soixante-dix ans, tant elle était courbée, tant sa figure était ridée et durcie par le travail ; elle me dit n’en avoir que vingt-huit ». […] Une femme avec deux enfants au maillot, « sans lait, sans un pouce de terre », à qui l’on a tué ainsi deux chèvres, son unique ressource, une autre à qui l’on a tué sa chèvre unique et qui est à l’aumône avec son fils, viennent pleurer à la porte du château ; l’une reçoit douze livres, l’autre est admise comme servante, et désormais « ce village donne de grands coups de chapeau, avec une physionomie bien riante » En effet, ils ne sont pas habitués aux bienfaits ; pâtir et le lot de tout ce pauvre monde. « Ils croient inévitable, comme la pluie et la grêle, la nécessité d’être opprimés par le plus fort, le plus riche, le plus accrédité, et c’est ce qui leur imprime, s’il est permis de parler ainsi, un caractère de souffre-douleur. » En Auvergne, pays féodal, tout couvert de grands domaines ecclésiastiques et seigneuriaux, la misère est égale. […] Celle de Pradelles est « l’une des pires de France ».
Ainsi la littérature et la réalité, quoique toujours séparées par un écart qui est plus ou moins large, suivant que l’époque est réaliste ou idéaliste, se rapprochent assez pour qu’on puisse saisir une analogie de direction entre la courbe de l’une et celle de l’autre. […] Rodogune, sa pièce favorite, n’est qu’un duel entre deux femmes qui toutes deux commandent un crime atroce ; l’une parle en mère et ordonne à ses deux fils de tuer celle qu’ils aiment ; l’autre parle en amante et ordonne aux deux mêmes princes de tuer leur ; mère. […] L’une s’appelle Agnès ou Isabelle et n’a que de l’aversion pour celui qui l’a élevée ; elle le dupe avec autant de sérénité que d’innocente rouerie. […] Il a créé la mère amie et sœur aînée de sa fille92. « Je n’ai point d’ordres à vous donner, ma fille, dit Mme Argante ; je suis votre amie, et vous êtes la mienne ; et si vous me traitez autrement, je n’ai plus rien à vous dire. » Il est donc convenu que les deux amies n’ont plus de secret l’une pour l’autre ; la plus âgée met seulement son expérience au service de la plus jeune, et comme celle-ci hésite à lui confier ses peines : « Ah !
Les fragments dont il est question, l’une inspiration magnifique et nouvelle, avaient l’accent d’une personnalité si rare, qu’ils frappèrent également les esprits puissants et les esprits délicats. […] Cette jeunesse et cette vieillesse n’ont point fait beaucoup plus de pas l’une que l’autre, et, si le vieux Milton nous touche davantage, ce n’est pas que la gloire ait une magie dont nous ne puissions nous défendre, mais c’est qu’il était méconnu quand la fleur du Cayla n’était qu’ignorée, et qu’avec la supériorité du génie, il avait la supériorité du malheur. […] Androgyne de mère et de sœur, Mlle Eugénie de Guérin, les années venues, resta l’une et l’autre, comme à l’époque où, mignonne fillette, elle avait la charmante majesté maternelle des quelques années de plus que le frère qu’elle appelait son enfant. […] « Mettons la croix entre nous deux comme un appui pour l’une et pour l’autre !
Le droit de vie et de mort souvent accordé à l’autorité paternelle, les communs exemples du crime de l’exposition des enfants, le pouvoir des époux assimilé, sous beaucoup de rapports, à celui des pères, toutes les lois civiles enfin avaient quelque analogie avec le code abominable qui livrait l’homme à l’homme, et créait entre les humains deux classes, dont l’une ne se croyait aucun devoir envers l’autre. […] La pitié pour la souffrance devait exister de tous les temps au fond du cœur : cependant une grande différence caractérise la morale des anciens, et la distingue de celle du christianisme ; l’une est fondée sur la force, et l’autre sur la sympathie. […] On a souvent considéré cette étude comme l’emploi le plus oisif de la pensée, comme l’une des principales causes de la barbarie des premiers siècles de notre ère.
Chez tous les philosophes qui nous occupent ici, le phénomène de l’association est considéré comme l’une des lois les plus générales de la psychologie, et même comme le fait fondamental, auquel ils s’efforcent de tout ramener dans notre vie mentale. […] De même quand nous essayons de nous rappeler quelque chose, nous parcourons diverses séries d’idées, avec l’espoir que l’une ou l’autre nous suggérera l’idée que nous cherchons. […] La loi fondamentale de l’association consiste en ce que quand deux choses ont été fréquemment trouvées ensemble, l’une rappelle l’autre.
Elle s’y accoutuma au sein de la cour la plus polie, la plus savante, la plus galante d’alors, y brillant en sa fleur naissante comme l’une des plus rares merveilles et des plus admirées, sachant la musique et tous les arts ( divinae Palladis artes ), apprenant les langues de l’Antiquité, soutenant des thèses en latin, commandant des rhétoriques en français, jouissant de l’entretien de ses poètes et leur faisant rivalité avec sa propre poésie. […] Captive, ne l’accusez pas de conspirer contre Élisabeth ; car, dans ses idées de droit divin et de royauté absolue, de souveraine à souveraine, l’une des deux fût-elle prisonnière de l’autre, ce n’est pas conspirer que de chercher le triomphe de sa cause, c’est simplement poursuivre la guerre. […] Elle s’arrêta à la touchante histoire du bon Larron, qui lui sembla le plus rassurant exemple de la confiance humaine et de la clémence divine, et dont Jeanne Kennedy (l’une de ses filles) lui fit lecture : « C’était un grand pécheur, dit-elle, mais pas si grand que moi ; je supplie Notre-Seigneur, en mémoire de sa Passion, d’avoir souvenance et merci de moi comme il l’eut de lui à l’heure de sa mort. » — Ces sentiments vrais et sincères, cette humilité contrite de ses derniers et sublimes moments, cette intelligence parfaite et ce profond besoin du pardon, ne laissent plus moyen de voir en elle aucune tache du passé qu’à travers les larmes.
Les sociétés humaines se régénèrent et renaissent pour commencer une nouvelle vie, après avoir passé par des périodes assez peu en rapport avec celles qui amènent la mort de l’homme, et surtout sa renaissance ; car ici finit toute espèce d’analogie : la perpétuité des sociétés humaines et l’immortalité de l’être spirituel n’ont aucune ressemblance, l’une étant placée dans le temps et dans la sphère du monde sensible, l’autre s’élançant hors des limites du temps et dans la sphère infinie d’un monde où ne règnent que les lois de l’intelligence. […] le mouvement, comme à la matière ; et le mouvement ne manque jamais ni à l’une ni à l’autre. […] L’une et l’autre assertion seraient démenties.
Cette étendue étant abstraite n’est rien que de l’étendue ; et ses parties, comme elle, étant étendues et n’étant rien de plus, sont absolument semblables l’une à l’autre. […] Donc ce qui sera vrai de l’une sera vrai de l’autre. Ainsi considérez l’une d’elles, vous connaîtrez toutes les autres.