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874. (1875) Premiers lundis. Tome III « Senac de Meilhan »

(Les articles, qui composent ce volume, et dont MM. 

875. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Herold, André-Ferdinand (1865-1940) »

Edmond Pilon Comme Ovide composa ses Héroïdes sur quelques-unes des femmes légendaires de son temps, M. 

876. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemaître, Jules (1853-1914) »

Il serait embarrassant de décider lequel est le plus délicieux, des descriptions algériennes qui forment la première moitié du volume, ou des subtiles pièces d’analyse psychologique qui composent la seconde.

877. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 7-11

Collé ne les avoit point composées pour le Public, mais pour la récréation de ses amis, ou plutôt pour celle du Prince auquel il est attaché ; & quand on ne travaille que pour un Théatre de Société, il est très permis de céder aux idées d’autrui, quoique peu conformes aux principes.

878. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 264-267

Comment imaginer, après cela, qu’il ait eu la malhonnêteté de se donner pour l’Auteur d’un Ouvrage qu’il n’avoit pas fait, & sur-tout d’un Ouvrage composé par une femme dont le nom avoit paru à la tête d’autres Productions moins estimées & moins estimables, telles que la Princesse de Montpensier, les Mémoires de la Cour de France, & Henriette d’Angleterre ?

879. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 507-511

Il le composa avant d’avoir embrassé l’Etat Ecclésiastique, où il n’entra qu’à l’âge de 46 ans.

880. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 45-49

Malgré l’austérité de sa vie, les Ecrits qu’il composa dans sa retraite, ont la teinture d’un esprit poli par l’usage du grand monde, & cultivé par l’étude de la bonne Littérature ; ce qui donnera toujours un nouveau prix aux Ouvrages de piété.

881. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Cochin » p. 332

Les dessins de Cochin sont de très-bons tableaux d’histoire, bien composés, bien dessinés, figures bien groupées, costume bien rigoureusement observé et dans les armes et dans les vêtemens, et dans les caractères.

882. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 23, quelques remarques sur le poëme épique, observation touchant le lieu et le tems où il faut prendre l’action » pp. 179-182

Section 23, quelques remarques sur le poëme épique, observation touchant le lieu et le tems où il faut prendre l’action Un poëme épique étant l’ouvrage le plus difficile que la poësie françoise puisse entreprendre, à cause des raisons que nous exposerons en parlant du genie de notre langue et de la mesure de nos vers, il importeroit beaucoup au poëte qui oseroit en composer un, de choisir un sujet où l’interêt general se trouvât réuni avec l’interêt general se trouvât réuni avec l’interêt particulier.

883. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Sidoine Apollinaire, étant évêque, composa un discours en latin, très-travaillé et maniéré selon son usage, pour être récité devant la population réunie de Bourges où il avait été appelé comme médiateur entre les factions opposées qui se disputaient pour le choix d’un évêque. […] Laissez-moi aujourd’hui, après vous avoir amenés au point où nous ayons à choisir entre les guides, vous parler de cette suite de travailleurs méritants, infatigables, qui n’ont cessé de se succéder, de se suppléer ou de se compléter depuis trente ans, et qui forment, à l’heure qu’il est, une vaillante phalange, composée et des praticiens de la vieille langue, qui y ont été rompus de bonne heure, sans avoir toutefois cm égal souci, un soin suffisant des langues savantes, et des plus distingués philologues, hellénistes ou latinistes classiques, non pas déserteurs de l’antiquité, maisralliés, bien qu’un peu tard, à la vieille étude nationale, et organisateurs d’emblée (grâce à leur procédé sévère, à leur méthode comparative) dans ces nouveaux champs d’exploration où, avant eux, il régnait bien de la confusion et du hasard. […] La manière d’écrire et de composer de Fauriel lui a nui ; il cherchait toujours et il n’en finissait jamais. […] Moins sujets aux caprices de la mode, ils sont peut-être en général plus harmonieusement, plus rationnellement composés. » C’était une boutade. […] Quand je vois la Commission de l’Histoire littéraire de France composée comme elle l’est aujourd’hui, et les écoles diverses, les diverses qualités d’esprit si bien représentées en son sein, sous la présidence du respectable M. 

884. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

La poésie était née avec lui : il ne tarda pas à laisser échapper sous toutes les formes les chefs-d’œuvre légers de son imagination ; des odes, des sonnets, des bergeries, des pièces de théâtre composées à la requête d’Hercule d’Este ou de son frère le cardinal Hippolyte d’Este, répandirent son nom jusqu’à Florence et à Venise. […] VIII La société très restreinte que la comtesse Léna emmenait avec elle à la campagne pour passer la villegiatura se composait, outre sa fille, d’un vieil oncle de son mari. […] Il avait pour fonction unique, dans la société, de rendre une espèce de culte, uniquement poétique, à la comtesse Léna, et de composer sur chacun de ses attraits, sur chacun de ses pas, sur chacun de ses sourires, des milliers de sonnets, qu’on imprimait sur papier rose, qui se distribuaient aux amis de la famille. […] La villa, immense et paisible, composée de vastes salles tapissées de vieux tableaux, et de quelques chambres hautes sous les toits, ouvrant sur les cours de marbre de l’édifice, ou sur les longues avenues de myrtes et de lauriers taillés en murailles, était généralement silencieuse comme un cloître. […] Que ne puis-je vous la reproduire dans sa langue, qui n’est composée que de notes et de couleurs !

885. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) Physique, Météorologie I La Météorologie n’est qu’un fragment des études qui composent le Cosmos. […] L’abeille prépare donc la cire avec des fleurs comme je l’ai dit, mais une preuve qu’elle ne compose point le miel, et qu’elle recueille celui qui tombe, c’est que ceux qui ont des ruches les trouvent pleines de miel en un jour ou deux, et que d’ailleurs, quand on leur a ôté leur miel en automne, elles n’en font plus de nouveau quoiqu’il y ait encore des fleurs. Cependant, n’ayant plus de nourriture, puisqu’on leur a ôté leur miel, ou n’en ayant qu’une petite quantité, elles ne manqueraient pas de faire de nouveau miel si elles le composaient du suc des fleurs. […] Mais la politique, à son tour, peut récriminer contre la morale, et lui dire que le gouvernement des sociétés serait bien autrement facile et régulier, si tous les membres qui les composent étaient vertueux autant qu’ils doivent l’être. […] « On a vu dans Platon quelle était sa doctrine psychologique, et la démarcation profonde qu’il établissait entre l’âme et le corps ; il faudrait dire plutôt, l’intervalle infranchissable qu’il met entre les deux principes dont l’homme est composé, comme l’attestent hautement le témoignage de la conscience et la voix du genre humain.

886. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Pendant que le public lettré admirait dans Charles XII l’histoire réformée par le bon esprit philosophique, et, parmi toutes les grâces du récit, un air de liberté, de vérité inconnu jusqu’alors, Buffon composait le premier ouvrage français où la science ait été exposée dans la langue des grands écrivains. […] Elles ramènent à la surface des débris organiques où le microscope reconnaît ces sédiments formés de coquilles dont Buffon composait les couches végétales de ces terres à naître. […] « Peu à peu, dit-il, les matières molles dont les éminences étaient d’abord composées ont fait ces énormes amas de rochers et de cailloux d’où l’on tire le cristal et les pierres précieuses… Toutes sont posées par lits… Les plus pesantes sont dans les argiles et dans les pierres, et elles sont remplies de la matière même des pierres et des terres où elles sont renfermées ; preuve incontestable qu’elles ont été transportées avec la matière qui les environne et qui les remplit… » Ainsi, Buffon crée ce qu’il suppose ; il assiste à ce qu’il prévoit, et ses raisonnements sont comme une suite de tableaux qui se déroulent sous ses yeux, plutôt attentifs à des faits qui s’accomplissent qu’éblouis par une vision. […] Ses amis, nous dit-il, l’ont invité à composer un traité de l’art oratoire. […] Mais, à la différence de l’abeille, il le sait ; et s’il met tant de soin à composer son trésor, c’est qu’il aime ceux auxquels il le destine.

887. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Beaucoup de criminels sont artistes dans une certaine mesure : hantés par l’idée du meurtre ou du vol, ils en composent d’avance dans leur esprit les diverses péripéties, et tout cela devient ensuite pour eux une sorte d’épopée vécue dont ils s’efforcent d’éterniser le souvenir. […] Il s’agit d’un Noël composé par Lacenaire condamné à mort, à l’occasion d’un dîner qu’il lui fut accordé de faire avec son camarade également condamné.  […] Faire effort pour se trouver un sens à soi-même, c’est en réalité en donner un à la nature, de laquelle nous sommes sortis au même titre que tout ce qui est en elle, que tout ce qui la compose. […] Dans l’art, l’ignorance des procédés ou méthodes et la maladresse de main a des inconvénients sans nombre, mais elle a du moins un avantage : c’est que l’ignorant a besoin de sentir sincèrement et d’être ému pour composer quelque chose de passable ; l’érudit, lui, n’en a pas besoin ; le procédé remplace chez lui l’inspiration ; le convenu et le conventionnel, le sentiment spontané du beau. « L’inspiration, disait Baudelaire, c’est une longue et incessante gymnastique. » Verlaine, l’ancien parnassien312 qu’on cite aujourd’hui comme un novateur, a dit aussi : A nous qui ciselons les mots comme des coupes Et qui faisons des vers émus très froidement Ce qu’il nous faut à nous, c’est, aux lueurs des lampes, La science conquise et le sommeil dompté. […] Il n’est pas de langue littéraire plus pauvre au fond que celle qui est ainsi composée d’expressions forcées ou simplement rares, parce que ces expressions se font remarquer et deviennent une répétition fatigante dès qu’on les voit revenir. « Laissez-moi vous donner, écrivait Sainte-Beuve à Baudelaire, un conseil qui surprendrait ceux qui ne vous connaissent pas : vous vous défiez trop de la passion, c’est chez vous une théorie.

888. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

De dix-huit pièces de théâtre qu’à composé cet abbé, il n’y en a pas une qu’on lise aujourd’hui. […] Ce qu’il y a de moins choquant pour La Mothe, c’est le reproche qu’on lui fait d’ignorer le Grec, & d’avoir composé des opéra. […] Les premiers romans étoient un monstrueux assemblage d’histoires, moitié fausses, moitié véritables ; mais toutes sans vraisemblance, un composé d’aventures galantes, & de toutes les idées extravagantes de la chevalerie. […] Il est certain qu’un roman composé sur le modèle de ceux que j’ai cités, doit être mis au rang des excellens écrits. […] Ce qui ajoute au mérite de ces ouvrages & à celui de leur auteur, c’est le pays où ils ont été composés.

889. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Le monde entier n’est composé que de deux mots : progrès et décadence. […] Il n’y a pas vingt-cinq ans que Walter Scott, ce trouvère posthume de notre siècle, ce Boccace sérieux et épique de notre âge, composait ses cent nouvelles, puisées dans l’histoire d’Écosse, et devenait ainsi, par le roman, le prosateur épique de la Grande-Bretagne. […] Mais cette unité fédérale de l’Italie ne se renouera jamais que sous la pression d’un grand danger commun à toutes les nationalités morcelées dont la Péninsule se compose. […] Ce qu’on appelle palais dans cette langue qui grandit tout ce qu’elle prononce, n’était qu’une petite maison sans cour ni jardin, composée d’un rez-de-chaussée et d’un demi-étage, dont la façade, sans aucune architecture, ouvrait par quelques fenêtres basses et closes sur le quai étroit de l’Arno. […] Depuis Sannazar à Naples, Dante, Politien, Boccace en Toscane, tout le siècle de Léon X à Rome, tout celui des Médicis à Florence, toute la période des princes littéraires de la maison d’Est, jusqu’à Alfieri à Turin, Goldoni à Venise, Monti, Parini, Beccaria à Milan, la multitude innombrable de noms justement séculaires qui se déroula dans cet entretien, les citations présentes à la mémoire comme si les livres eussent été sous les yeux, les observations fortes et fines, les rivalités balancées, les enthousiasmes raisonnés, la science présente et unanime de tous les monuments de la pensée italienne dans les hommes qui composaient ce cénacle, me jetèrent dans un véritable vertige d’admiration pour ce génie italien que l’on peut fouler aux pieds des armées, mais que l’on ne peut jamais rendre improductif : plante qui végète comme les ronces du Colisée, plus vivace dans les ruines que dans les sillons.

890. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Swedenborg prétendait que l’homme était composé de petits hommes ; chaque Anglais est une petite Angleterre. […] Jusqu’à une époque très rapprochée de nous, en effet, la littérature anglaise s’est composée, pour le public, de six ou sept noms dont trois au moins étaient contemporains. […] Ce n’est point un dialecticien comme Hobbes ou Descartes, un homme habile à aligner les idées, à les tirer les unes des autres, à conduire son lecteur du simple au composé par toute la file des intermédiaires. […] La littérature anglaise compose un ensemble formidable, et M.  […] En effet, comme cet homme intérieur est composé de politique, de religion, de philosophie, il s’ensuit que sa traduction par la littérature se compose nécessairement de politique, de religion et de philosophie, et présente l’image abrégé de la dépendance dans laquelle ces choses morales sont les unes des autres, ainsi que de la proportion dans laquelle elles sont mélangées.

891. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

« Naturellement destiné à l’exploitation de la pension bourgeoise, le rez-de-chaussée se compose d’une première pièce éclairée par les deux croisées de la rue, et où l’on entre par une porte-fenêtre. […] Le troisième étage se composait de quatre chambres, dont deux étaient louées, l’une par une vieille fille nommée mademoiselle Michonneau ; l’autre, par un ancien fabricant de vermicelles, de pâtes d’Italie et d’amidon, qui se laissait nommer le père Goriot. […] Mme Vauquer avait rafraîchi les trois chambres de cet appartement moyennant une indemnité préalable qui paya, dit-on, la valeur d’un méchant ameublement composé de rideaux en calicot jaune, de fauteuils en bois verni couverts en velours d’Utrecht, de quelques peintures à la colle, et de papiers que refusaient les cabarets de la banlieue. […] Dans ces initiations successives, il se dépouille de son aubier, agrandit l’horizon de sa vie, et finit par concevoir la superposition des couches humaines qui composent la société. […] La Révolution avait endommagé la couronne ducale et le cimier, qui se compose d’un palmier de sinople fruité d’or.

892. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Il y a des actions vraiment expressives du caractère constant ou du milieu social, et d’autres plus ou moins accidentelles ; les actions expressives sont celles que le romancier doit choisir pour composer son œuvre. […] Un des plus remarquables drames de la littérature moderne, — les pages simples dans lesquelles Loti représente Gaud attendant son homme le marin, qui tarde à revenir, — ne se compose pour ainsi dire que d’événements psychologiques : des espérances qui tombent l’une après l’autre, puis, une nuit, un coup frappé à la porte par un voisin. […] » Selon lui, « tout roman vrai doit empoisonner les lecteurs délicats. » Un de disciple l’école, Guy de Maupassant, a trouvé une formule meilleure et plus vraie en disant : « La vie, voyez-vous, ça n’est jamais ni si bon ni si mauvais que ça. » Mais pour la plupart des réalistes l’humanité semble composée de « brutes », de fous, de coquins. […] Il y a les beaux romans et les méchants ; il n’y a pas les romans bien composés et les romans mal composés. […] On pourrait citer dans l’histoire des littératures des chefs-d’œuvre à peu près aussi mal composés que Manette. » (Jules Lemaître, Étude sur les Goncourt. — Revue bleue, 30 septembre 1882.)

893. (1887) Discours et conférences « Préface »

La Suisse est peut-être la nation de l’Europe la plus légitimement composée.

894. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 234-238

Baudrand, [Michel-Antoine] Abbé, né à Paris en 1633, mort dans la même ville en 1700, connu par un mauvais Dictionnaire Géographique in-folio, qui n’a pas laissé d’être utile à ceux qui en ont composé de meilleurs.

895. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 230-234

Cet Ouvrage, composé avec autant de méthode que de clarté, écrit avec autant de simplicité que de précision, est précédé d’une Préface, où l’Auteur expose ses idées sur le mérite des Anciens & des Modernes, avec une impartialité & une modestie qui donnent du poids à sa critique.

896. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 285-289

Pour s’en venger, le Président fit, après la mort de Ménage, son Eloge d’une maniere ironique, à peu près comme Voltaire a fait celui de Crébillon, qui n’avoit pas composé des Epigrammes contre lui, mais des Tragédies meilleures que les siennes.

897. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 236-239

Ce Poëte s’est élevé à lui-même un trophée immortel, par les Hymnes composées à l’usage de l’Eglise, adoptées dans le plus grand nombre des Dioceses.

898. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Préface »

Préface Les divers chapitres qui composent ce volume ne sont autre chose que des travaux déjà publiés, à divers intervalles, par la Revue des Deux Mondes.

899. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre V. Ruines des monuments chrétiens. »

Le gothique, étant tout composé de vides, se décore ensuite plus aisément d’herbes et de fleurs, que les pleins des ordres grecs.

900. (1912) L’art de lire « Avant-propos »

Pour parler comme Bonald, qui voyait tout par trois et dans chaque triade un médiateur, la lecture se compose de trois personnages : l’auteur, le lecteur ; et le critique est le médiateur.

901. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

C’est avec ces matériaux si légers, si brillans, si propres à la Poësie, qu’Homère jeta les fondemens de sa gloire, & qu’il composa ces Ouvrages immortels, dans lesquels il déploya toute la grandeur & toute la beauté de son génie. […] Les Trouvers ou Troubadours (les premiers Poëtes que la Provence ait produits) après avoir composé leurs Poëmes, alloient de ville en ville, où ils étoient reçus chez les plus grands Seigneurs, les réciter ou les chanter, accompagnés de leurs Ménestrels ou Jongleurs. […] Les uns continuèrent à chanter leurs vers & à les accompagner de la harpe ou de la vielle ; les autres se mirent à composer des espèces de scènes en Dialogues, qu’ils jouoient eux-mêmes. […]   Richelieu, en formant l’Académie Françoise, anima par son exemple & par ses bienfaits les membres dont il la composa. […] On le vit dans la Chaire, sur le Théâtre, au Barreau ; il écrivit l’Histoire, composa des Romans, disserta, versifia, & se fit tour-à-tour Métaphysicien, Géomètre & Philosophe.

902. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Ces vers, composés avec maîtrise, dépassent la sincérité de la poétesse, c’est un motif harmonisé. […] Ces suprêmes aveux composent trois volumes, dont la poétesse a elle-même fixé les titres : Dans un coin de violettes, le Vent des vaisseaux, Haillons. […] Obscurément nous retrouvons en nous les sensualités secrètes qui composent cet émoi, et on se sent troublé comme devant un beau marbre nu, ou devant l’Hérodiade de Mallarmé. […] Mais voici la Légende de Saint Marc, qui compose à elle seule presque la moitié de ce recueil. […] De cet idéalisme impersonnel, butiné au cours de sa vie, elle a composé une vivante cire, et c’est de cette cire qu’elle ébauchera les maquettes fragiles de ses Amants littéraires.

903. (1886) Le naturalisme

Pour cela, il composa une satire démesurée, extravagante et bouffonne, un intermède colossal dont il vendit plus d’exemplaires en deux mois qu’il ne se vendait de Bibles en neuf ans. […] Vu la manière de composer de Balzac, c’est ce qui devait arriver. […] En effet, les procédés d’Alphonse Daudet, sa méthode pour composer et imaginer, sont absolument réalistes. […] Chez ce dernier, Zola, qui est très lent à composer et à écrire, se ralentit dans la livraison des deux volumes annuels stipulés. […] Il se compose de gens qui demandent au roman un honnête délassement et les clames en forment la majeure partie.

904. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mérat, Albert (1840-1909) »

Ses poèmes, composés avec science et certitude, ont cela de très remarquable, qu’ils contiennent tout ce qui convient au sujet et pas une syllabe de plus.

905. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 100-104

Robé n'a-t-il pas bonne grace de nous accuser de poltronnerie & de lâcheté, lorsque le courage avec lequel nous avons défendu les principes du Goût, de la Morale, & de la Religion, contre une Secte d'autant plus dangereuse qu'elle est plus puissante, a fait l'étonnement de quiconque connoît les intrigues & le fanatisme persécuteur de la plupart de ceux qui la composent ?

906. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre II. Du Chant grégorien. »

Au reste, en ne parlant que des chants grecs de l’Église, on sent que nous n’employons pas tous nos moyens, puisque nous pourrions montrer les Ambroise, les Damase, les Léon, les Grégoire, travaillant eux-mêmes au rétablissement de l’art musical ; nous pourrions citer ces chefs-d’œuvre de la musique moderne, composés pour les fêtes chrétiennes, et tous ces grands maîtres enfin, les Vinci, les Leo, les Hasse, les Galuppi, les Durante, élevés, formés, ou protégés dans les oratoires de Venise, de Naples, de Rome, et à la cour des souverains pontifes.

907. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Ollivier » pp. 299-300

Ce tableau, placé très-haut, et composé d’un grand nombre de figures, se voyait difficilement.

908. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

En effet, dit-il, s’il était convenu que l’Académie est composée des quarante meilleurs écrivains, ce serait trop dur pour ceux qui n’en feraient pas partie. […] Hugo ramène tout l’art littéraire à un Sénat d’Égaux composé de quatorze Hugos. […] Bourget romancier aboutirait à déclasser l’Éducation Sentimentale qui n’est pas composée et qui est bien écrite, il cherche ailleurs, en murmurant que M.  […] La critique nationaliste, composée d’écrivains méridionaux, a forgé et fait sonner bruyamment ( fen de brut ! […] Il est bien plus commode de composer un mouvement abstrait, géométrique, intelligible, comme le mouvement de Zénon, ou, mieux, comme sa négation du mouvement.

909. (1896) Études et portraits littéraires

Le monde se compose d’esprit et de matière. […] Descotes n’a pas entendu composer avec rigueur. […] un tableau de réalité composé, poussé ? […] Mais il n’a garde d’en composer des forces dont le génie serait la résultante. […] Car il a composé son livre, on peut dire, par les chemins.

910. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

c’est qu’il faut s’attacher au fonds qui constitue les choses, et qu’un cours de littérature vide de méthode, ne me paraît pas tendre aux progrès de l’art de composer et d’écrire. […] Aussi les épopées sont-elles rares, non seulement par la rareté des esprits capables de les composer, mais par la rareté des faits susceptibles de la grandeur idéale de l’imagination. […] Le Camoëns en a tant abusé, que sa Lusiade entière se compose d’un enchaînement de narrations que se font réciproquement les acteurs de la fable. […] Lebrun composa cette ode dans sa vieillesse, et la pureté des pensées et de la diction qu’on y distingue répond victorieusement aux détracteurs de cet habile poète. […] L’Émonide compose donc un bûcher magique où ce corps vivant va se placer lui-même.

911. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Il vaudrait mieux se le représenter tel qu’il était quand il composa l’œuvre qu’on étudie dans le moment. […] Mais il est probable que ces deux pièces, quoique jouées après le Cid, avaient été composées auparavant, et que Corneille ne reprit point son licol. […] Il y eut d’abord un quatrain de Corneille, composé à l’occasion de la mort du Cardinal, qui eut lieu le 4 décembre 1642. […] Ce sonnet fut, dit-on, composé à l’occasion de la mort de Louis XIII, qui arriva cinq mois après, le 14 mai 1643. […] En terminant cette analyse d’Horace, notons que, dans l’année 1639, où il composa cette tragédie, Corneille perdit son père.

912. (1883) Le roman naturaliste

Incapable de composer, M.  […] Daudet, ainsi conçu, soit encore, tout compte fait, aussi fortement composé. […] Prenez ces maîtres consacrés de l’art de composer et d’écrire. […] Voilà l’image fidèle de la façon de composer qui tend à s’introduire dans le roman. […] — ne composait pas autrement.

913. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Dans ce phénomène composé, il est naturel que l’élément le plus apparent couvre et offusque le plus intime. […] Les lois qui président à son exercice composent la législation commune de tous les êtres intelligents. […] Toutes les beautés que nous venons d’énumérer et de réduire composent ce qu’on appelle le beau réel. […] Le Poussin destine comme un Florentin, il compose comme un Français, et souvent il égale Lesueur dans l’expression ; le coloris seul lui a manqué. […] À droite est un groupe charmant, composé d’un berger au printemps de la vie et d’une jeune fille d’une beauté ravissante.

914. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Note qu’il faut lire avant le chapitre de l’amour. »

C’est uniquement de cette passion que j’ai voulu parler ; j’ai rejeté toute autre manière de considérer l’amour ; j’ai recueilli, pour composer les chapitres précédents, ce que j’ai remarqué dans l’histoire ou dans le monde ; en écrivant celui-ci, je me suis laissée aller à mes seules impressions ; j’ai rêvé plutôt qu’observé, que ceux qui se ressemblent se comprennent.

915. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gregh, Fernand (1873-1960) »

Pudeur craintive des instants de puberté, pudeur, toute rose devant les roses et les lèvres, défaillances, souffrances voluptueuses qui ne siègent point dans l’âme, mais dont tout l’organisme semble être envahi ; troubles puérils, sommeils lourds, rêves fleuris où chantent, silencieuses, les danses évanouies des temps jadis ; c’est de ces émois-là que Fernand Gregh a composé son livre.

916. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 467-471

Patru est le premier qui ait donné l’exemple à l’Académie Françoise de composer des Discours de remercîment.

917. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 516-521

Nous n'avons rien de plus détaillé, ni de plus instructif sur ce qui concerne la Chevalerie, que les recherches qui composent son Théatre d'honneur, en deux volumes in-folio.

918. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1828 »

Ainsi le premier volume contient toutes les Odes relatives à des événements ou à des personnages contemporains ; les pièces d’un sujet capricieux composent le second.

919. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 37, que les mots de notre langue naturelle font plus d’impression sur nous que les mots d’une langue étrangere » pp. 347-350

Les françois mêmes qui sçavent assez bien le latin pour entendre facilement les poëtes qui ont composé dans cette langue, sont de leur avis.

920. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 17, de l’étenduë des climats plus propres aux arts et aux sciences que les autres. Des changemens qui surviennent dans ces climats » pp. 290-294

Depuis un temps les eaux de vie simples et composées, le tabac, le caffé, le chocolat et d’autres denrées qui ne croissent que sous le soleil le plus ardent, sont en usage, même parmi le bas peuple, en Hollande, en Angleterre, en Pologne, en Allemagne et dans le nord.

921. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Racine fut bien au-dessus de Pradon, il ne laissait pas de le regarder comme une espèce de concurrent, surtout quand il sut que Pradon composait en même temps que lui la tragédie de Phèdre par émulation, et qu’il avait doublé celle de M.  […] Pradon, qui l’avait vu faire, eut pourtant assez de force et de discrétion pour ne pas nommer Mme Des Houlières ; et l’on a été dix ou douze ans sans savoir que ce fut elle qui l’avait composé. […] Il n’avait rien publié alors, mais on savait (et l’archevêque de Sens, qui le recevait, le lui dit) qu’il avait composé certaines Réflexions sur Horace, où il le comparait avec Despréaux et Jean-Baptiste Rousseau. […] Suit une description claire et détaillée, à commencer par le parti du roi, qui n’est guère composé, dans sa totalité, que du roi lui-même et de son ministre très impopulaire, lord Bute, auxquels encore on peut joindre le duc de Bedfort, plénipotentiaire à Paris, Eux seuls peut-être veulent réellement la paix ; le reste du ministère la veut aussi, mais faiblement.

922. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

Ne pas manger de chair humaine, ne pas tuer les vieillards inutiles ou incommodes, ne pas exposer, vendre ou tuer les enfants dont on n’a que faire, être le seul mari d’une seule femme, avoir horreur de l’inceste et des mœurs contre nature, être le propriétaire unique et reconnu d’un champ distinct, écouter les voix supérieures de la pudeur, de l’humanité, de l’honneur, de la conscience, toutes ces pratiques, jadis inconnues et lentement établies, composent la civilisation des âmes. […] Ce qu’on peut dire de mieux en faveur « d’une nation policée394 », c’est que ses lois, coutumes et pratiques se composent « pour moitié d’abus, et pour « moitié d’usages tolérables »  Mais sous ces législations positives qui toutes se contredisent entre elles et dont chacune se contredit elle-même, il est une loi naturelle sous-entendue dans les codes, appliquée dans les mœurs, écrite dans les cœurs. « Montrez-moi un pays où il soit honnête de me ravir le fruit de mon travail, de violer sa promesse, de mentir pour nuire, de calomnier, d’assassiner, d’empoisonner, d’être ingrat envers son bienfaiteur, de battre son père et sa mère quand ils vous présentent à manger. » — « Ce qui est juste ou injuste paraît tel à l’univers entier », et, dans la pire société, toujours la force se met à quelques égards au service du droit, de même que, dans la pire religion, toujours le dogme extravagant proclame en quelque façon un architecte suprême  Ainsi les religions et les sociétés, dissoutes par l’examen, laissent apercevoir au fond du creuset, les unes un résidu de vérité, les autres un résidu de justice, reliquat petit, mais précieux, sorte de lingot d’or que la tradition conserve, que la raison épure, et qui, peu à peu, dégagé de ses alliages, élaboré, employé à tous les usages, doit fournir seul toute la substance de la religion et tous les fils de la société. […] Elle se compose de deux armées : la première est celle des Encyclopédistes, les uns sceptiques comme d’Alembert, les autres à demi panthéistes comme Diderot et Lamarck, d’autres francs athées et matérialistes secs comme d’Holbach, La Mettrie, Helvétius, plus tard Condorcet, Lalande et Volney, tous divers et indépendants les uns des autres, mais tous unanimes en ceci, que la tradition est l’ennemi. […] « La loi naturelle… consiste tout entière en faits dont la démonstration peut sans cesse se renouveler aux sens et composer une science aussi précise, aussi exacte que la géométrie et les mathématiques. » 404.

923. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

Je fus donc en état de lui répondre, et lui dis avec un peu moins de frayeur : — Ô Thrasymaque, ne t’emporte pas contre nous. » X Socrate laisse Thrasymaque déborder en un interminable discours contre l’utilité de la justice ; puis il reprend : « Fais-moi la grâce de me dire si un État, une armée, une troupe de brigands, de voleurs, ou toute société de ce genre, pourrait réussir dans ses entreprises injustes si les membres qui la composent violaient les uns à l’égard des autres les règles de la justice ? […] « Il nous reste à examiner si le sort du juste est meilleur et plus heureux que celui de l’homme injuste. » Il poursuit et termine en remontant à l’essence de l’âme, qui, selon lui, est composée de vertu. […] « — C’est possible, lui répond le législateur chimérique, mais nous ne fondons pas un État pour qu’une classe de citoyens soit heureuse ; nous avons en vue le bonheur de tous et non celui des individus. » En sorte que, par une absurdité d’utopiste, le bonheur de tous se composerait du malheur de chacun ! […] XXIII Mais l’homme social n’est pas seulement individu, il est être collectif ; il se compose du père, de la mère et de l’enfant ; le père, la mère, l’enfant, voilà la trinité terrestre ou plutôt voilà l’unité humaine, voilà la famille.

924. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Marie était évidemment la Béatrix de ce grand poëte : Au milieu du printemps entre les liz naquit Son corps qui de blancheur les liz mesmes vainquit, Et les roses, qui sont du sang d’Adonis teintes, Furent par sa couleur de leur vermeil dépeintes ; Amour de ses beaux traits lui composa les yeux, Et les Grâces, qui sont les trois filles des cieux, De leurs dons les plus beaux cette princesse ornèrent, Et pour mieux la servir les cieux abandonnèrent. […] Les vers de sa main qu’elle composa dans les premiers mois de son deuil n’exagèrent ni n’atténuent le sentiment de sa douleur. […] VIII Rizzio était un jeune Italien d’une naissance infime et de condition presque domestique, doué d’une figure heureuse, d’une voix touchante, d’un esprit souple tant que son sort fut de plier devant les grands ; devenu habile à jouer du luth, à composer et à chanter cette musique langoureuse qui est une des mollesses de l’Italie, Rizzio avait été attaché à Turin, comme musicien serviteur de la maison de l’ambassadeur de France en Piémont. […] … » Elle avoue elle-même son anxiété dans des vers qu’elle composa à cette occasion : Pour lui aussi j’ai pleuré mainte larme Quand il se fit de ce corps possesseur Duquel alors il n’avoit pas le cœur !

925. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Je conseillerais, en outre, d’intercaler un quadrille rabançois que je me chargerais de composer, moyennant la moitié de la recette brute. » M.  […] Léo Delibes : « Je crois qu’il est démontré que Wagner a composé Lohengrin. […] Il composa également plusieurs opéras dont Sardanapale (1867), Le Dernier jour de Pompéi (1869), Dimitri (1876), La Reine Berthe (1878), Le Chevalier Jean (1885), Lancelot (1900). […] Il obtint le Grand Prix de Rome en 1872 avec sa cantate Calypso et il composa plusieurs opéras.

926. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Il y a des sentiments simples et des sentiments mixtes ou composés. Le mélange de deux sentiments simples différents produit un sentiment de différence. » Le sentiment transitionnel entre deux états, ou sentiment relationnel, serait donc, selon cette doctrine, un état composé de conscience consistant dans l’excitation simultanée des deux sensations. « J’ai une sensation de ténèbres, puis vient un changement qui amène une sensation de lumière ; durant ce changement, les deux sensations, ou du moins le résidu de la première et le commencement de la seconde, existent simultanément ; l’état composé de conscience qui en est le produit est une sensation de différence97. » Cette théorie, selon nous, montre bien quelles sont les conditions du sentiment de différence : deux états et un état mixte où les autres coexistent pendant un instant, autant du moins qu’ils ne sont pas absolument exclusifs l’un de l’autre. […] Donc les impressions différentes, comme les impressions semblables, viennent d’elles-mêmes coïncider dans la conscience, et il en résulte une impression composée, dont le mode particulier de composition s’appelle tantôt similitude, tantôt dissimilitude.

927. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

La chaleur entre les deux partis étoit égale, lorsqu’on donna l’Enfant prodigue, pièce excellente & dans le goût nouveau, composée de scènes pathétiques, & de très-bonne plaisanterie, à l’exception de quelques-unes de celles qu’on met dans la bouche de Rondon & de Fierenfat. […] « N’est-ce pas assez, ajoute le même écrivain, d’avoir à craindre un mauvais succès, malgré les peines qu’on se donne, sans attendre encore, dans le cas de la plus grande réussite, des brocards de théâtre qui divertissent le public à nos dépens. » Il est à remarquer que ce discours sur la parodie fut composé à l’occasion de celle d’Inès de Castro. […] La Mothe avoit dit que la parodie étoit un coup mortel à l’amour-propre, seul motif pour lequel on compose ; qu’il n’en avoit pas eu d’autre lui-même en écrivant, mais que sa vanité lui étoit commune avec tous les auteurs, qui, du moment qu’ils donnent au public des ouvrages de bel-esprit, en sont convaincus par le fait même. […] On sçait que Racine fut déchiré des mêmes remords, &, qu’après s’être retranché à ne composer que des tragédies saintes, il abjura totalement le théâtre, & se retira à Port-royal pour y expier, dans les larmes, l’abus qu’il croyoit avoir fait de ses talens.

928. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Cette foule est composée de curieux et d’éléments boulevardiers très parisiens, arbitres des modes artistiques pour milieux snobs. […] Les poèmes qui composent ces chants (pour bien marquer qu’il ne s’agit pas d’un poème, Lautréamont écrit : « j’ai publié un volume de poésies ») sont d’un esthétique conforme à celle des poètes anglais de 1825i ; ce sont des anecdotes lyriques. […] Cet écrivain français a abordé tous les genres : littérature gastronomique, éducative, histoire, roman d’aventures, pastiche… Il a été rendu célèbre avant la première guerre mondiale par ses À la manière de… composés avec Charles Muller, alors que Reboux est le directeur littéraire du Journal. […] Tanka : forme poétique japonaise, proche du haïku, composé de cinq vers pentasyllabiques ou heptasyllabiques.

929. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

Ce qu’elle doit craindre aussi, c’est que les membres dont elle se compose, au lieu de viser à un équilibre de plus en plus délicat de volontés qui s’inséreront de plus en plus exactement les unes dans les autres, se contentent de respecter les conditions fondamentales de cet équilibre : un accord tout fait entre les personnes ne lui suffit pas, elle voudrait un effort constant d’adaptation réciproque. […] Et, là où l’auteur n’a pas indiqué un défaut de ce genre, il est rare que l’acteur ne cherche pas instinctivement à le composer. […] Nous pourrions en composer indéfiniment, maintenant que nous possédons la formule. Mais l’art du conteur et du vaudevilliste ne consiste pas simplement à composer le mot.

930. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Roederer, dans son journal, plaisantait de cette faction nouvelle à laquelle, disait-il, on cherchait un nom et qui se composait de deux hommes « qui ne voient personne, qui ne se voient pas, et sont connus pour être d’un caractère très difficile à vivre ». […] Elle fut composée typographiquement par le fils même de Roederer, lequel, malgré sa jeunesse, était du secret, et que Regnault de Saint-Jean-d’Angély plaça, six jours avant le 18 Brumaire, dans une imprimerie dont le chef était à sa dévotion. Le jeune homme composa l’Adresse dans une pièce à part, où on l’avait mis comme pour s’exercer

931. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Rollin, quoique bien critiqué en plusieurs endroits, mais qui est composé de grâces et de choses qui plaisent, l’emportera toujours sur la critique de son adversaire qui tient du collège et qui a un peu trop orgueilleusement raison. » Mais surtout les auteurs favoris de Marais sont les grands écrivains du siècle précédent ; il ne s’en tient pas à Boileau, son oracle ; à ses moments perdus, il se complaît et s’adonne à La Fontaine, dont le premier il s’avisa de composer une sorte de Vie puisée aux originaux et dans les ouvrages mêmes du poète, devançant ainsi le genre et la méthode des Walckenaer, pour la biographie littéraire. […] Enfin, hors quelques réflexions un peu trop dévotes et quelquefois déplacées, on peut dire ces Mémoires excellents et faisant grand honneur à celle qui les a composés avec une vérité qui brille partout et qui n’est point ordinaire.

932. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

Comme le parti de ceux qui désiraient l’expulsion de Mme Dubarry et de ses vils sectateurs n’était en général composé que de gens honnêtes, il se bornait à désirer tout ce qui pouvait en hâter le moment, mais ne formait à cet égard aucunes intrigues. […] La Faculté était composée de six médecins, cinq chirurgiens, trois apothicaires ; il aurait voulu en voir augmenter le nombre. […] Je fus appelé comme les autres à ce conseil, que je trouvai composé de toute la Faculté, hors Bordeu, de M. de Bouillon, de M. d’Aumont, de M. de Villequier.

933. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

« Je ne doute point, lui dit Laurent, que vous ne jouissiez, après moi, d’autant de crédit et d’autorité dans l’État que j’en ai eu moi-même ; mais, comme la république, bien qu’elle ne forme qu’un seul corps, est composée d’un grand nombre de têtes, vous devez vous attendre qu’il ne vous sera pas possible de vous conduire, en toute occasion, de manière à obtenir l’approbation de chaque individu. […] Ce dernier composa une élégie si pathétique sur la mort de Laurent, que sa raison s’égara et qu’il mourut à la fin de la seconde strophe : « Oh ! […] Appelé un peu tard, il se mit à essayer d’un remède composé avec une poudre de toutes sortes de pierres précieuses pilées.

934. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

« En vingt-quatre heures on a joué et répété 33 actes, tragédies, opéras, comédies. » Un autre régal, c’est quand Voltaire lit ce qu’il compose : des morceaux du Siècle de Louis XIV, Mérope, des épitres, des Discours sur l’homme. […] Justement on imprimait en ce temps-là, par les soins de Voltaire, une réfutation de Machiavel que le prince avait composée : bien qu’il n’y eût pas là de quoi gêner le nouveau roi, il préféra arrêter la publication de l’ouvrage ; et Voltaire, un peu interloqué, s’y employa. […] Dans ces fameuses lettres se mêlent tous les éléments divers dont le voltairianisme se compose : revendication de la liberté de penser et d’écrire, souci de la prospérité matérielle et des commodités de la vie, curiosité littéraire, irréligion hardie, philosophie rationaliste, critique historique ou théologique, ironie qui exalte ici les vertus singulières d’une secte hérétique pour faire une niche à l’orthodoxie, et là crible indifféremment hérétiques et orthodoxes de traits meurtriers.

935. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

Hugo ne compose pas ses caractères autrement que les tragiques du xviiie siècle. […] Il se compose ainsi une atmosphère idéale, où l’être qu’il est aujourd’hui lui semble plus complet, plus à sa place. […] Les faits et les caractères ne sont pour lui que des rouages dont il compose sa machine : il ne cherche ni à représenter la vie, ni à étudier les passions, ni à proposer une morale811.

936. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

. — Cette société primitive, naturelle, fondamentale qui s’appelle la famille se compose du père, de la mère, des enfants, des parents plus éloignés et encore des domestiques. […] Les contes de Perrault, les fables de La Fontaine, à supposer qu’elles soient faites pour des enfants, quelques récits de Fénelon, voilà à peu près tout ce qu’on avait composé à leur usage, en dehors des livres de classe qui ne pouvaient point passer pour des livres d’agrément. […] § 3. — Je ne rechercherai point les changements analogues qui ont pu se produire dans les relations des frères et des sœurs ou des autres membres qui composent la famille.

937. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « André Chénier, homme politique. » pp. 144-169

Il montre ces efforts subversifs toujours renaissants et infatigables, et les oppose, pour la stimuler, à la tiédeur des honnêtes gens qui, ennemis de tout ce qui peut avoir l’air de violence, se reposant sur la bonté de leur cause, espérant trop des hommes, parce qu’ils savent que, tôt ou tard, ils reviennent à la raison ; espérant trop du temps, parce qu’ils savent que, tôt ou tard, il leur fait justice ; perdent les moments favorables, laissent dégénérer leur prudence en timidité, se découragent, composent avec l’avenir, et, enveloppés de leur conscience, finissent par s’endormir dans une bonne volonté immobile et dans une sorte d’innocence léthargique. […] Mais, suivant moi, la plus belle (s’il fallait choisir), la plus complète des pièces d’André Chénier, est celle qu’il composa vers ce temps, et qui commence par cette strophe :       Ô Versailles, ô bois, ô portiques ! […] Et, à ce propos, j’annoncerai que M. de Chénier a terminé un Précis historique sur la vie et les ouvrages de son oncle André, composé d’après les papiers de famille, et dans lequel il a réuni des particularités aussi exactes qu’intéressantes.

938. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

Ce serait dans les loisirs forcés de cette réclusion qu’il aurait composé le poème héroï-comique d’Organt. […] Certes, c’est quitter peu de chose qu’une vie malheureuse, dans laquelle on est condamné à végéter, le complice ou le témoin impuissant du crime… Je méprise la poussière qui me compose et qui vous parle ; on pourra la persécuter et la faire mourir, cette poussière ; mais je défie qu’on m’arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux ! […] Ces organisations, composées d’éléments douteux et sombres, échapperaient du moins à cette première fièvre violente de fanatisme, qui les altère à jamais et les dénature.

939. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Or les phrases sont composées de mots et les mots de syllabes. […] Quand une langue a un mélange heureux d’expressions douces et d’expressions sonores, il en devient plus facile de composer dans cette langue des phrases harmonieuses. […] C’est celle qui résulte de la proportion entre les membres d’une même phrase et entre le nombre des syllabes qui composent chaque membre.

940. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Dire que l’absence d’une division du travail social entre groupes spécialisés est le signe distinctif des sociétés archaïques, c’est reconnaître que les individus qui les composent ne sauraient appartenir simultanément à des groupements divers. […] Mais imaginez une société composée de groupements spécialisés, dont l’organisation est orientée vers une certaine fin, — les uns destinés par exemple à servir certains intérêts économiques, les autres à contenter certaines aspirations religieuses, ou certains goûts esthétiques, — alors il semble impossible qu’une société ainsi composée ne se complique pas.

941. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Renan comme ce grand aigle de Dante (dans le Paradis), ce merveilleux oiseau qui est tout composé de lumières, d’âmes et d’yeux. […] Certes, l’homme qui s’exprime ainsi n’est pas irréligieux : il me paraîtrait même conserver et introduire dans sa conclusion dernière une légère part de mysticisme ou d’indéterminé sous le nom d’idéal ; et je serais plutôt tenté, quand je considère l’histoire du monde, la vanité de notre expérience, la variété et le recommencement perpétuel de nos sottises ; quand je viens à me représenter combien de lacunes en effet dans ce cabinet des types et échantillons qu’il appelle magnifiquement la conscience du genre humain, combien de pertes irréparables et que de hasard dans ce qui a péri et ce qui s’est conservé, combien d’arbitraire et de caprice dans le classement de ce qui reste, et que ce restant dont nous sommes si fiers, si l’on excepte les tout derniers siècles qui nous encombrent, et dont, nous regorgeons, n’est, en définitive, qu’un trésor composé d’épaves comme après un naufrage ; — quand je me représente toutes ces interruptions, ces oublis, ces brusqueries et ces croquis de souvenirs, ces ignorances complètes ou ces à-peu-près, et à vrai dire, ces quiproquos qui ne sauraient pourtant revenir tout à fait au même, — je serais, je l’avoue, plutôt tenté de trouver que M. 

942. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

Elle lut et relut l’Homère de Bitaubé à neuf ans ; dès cet âge, elle se plaisait à composer des couplets sur des airs qui mesuraient naturellement ses rimes. […] Une de ses idylles, le Narcisse, composée à dix-sept ans, et insérée à son insu dans le Mercure, amena son mariage en 1816.

943. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Jouffroy, l’humanité est composée d’individus ; la destinée de l’humanité ne saurait être autre que la destinée des hommes qui la composent.

944. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

L’éloquence ne peut se composer que d’idées morales et de sentiments vertueux : et dans quels cœurs retentiraient maintenant des paroles généreuses ? […] Quand on se rappelle les visages froids et composés que l’on rencontre dans le monde, j’en conviens, on croit impossible de remuer les cœurs ; mais la plupart des hommes connus sont engagés par leurs actions passées, par leurs intérêts, par leurs relations politiques.

945. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Et je sais bien que, il n’y a guère plus d’un siècle, des magistrats lettrés, et qui peut-être composaient de petits vers, faisaient « questionner » des misérables sous leurs yeux ; que l’on venait en foule voir « rouer » en place de Grève ; qu’aujourd’hui encore, des chevaux éventrés par un taureau, lui-même tout ruisselant sous les flèches des banderilles, forment un spectacle délicieux pour des gens qui sont cependant nos frères, et qu’enfin il se rencontre des personnes distinguées pour aller voir guillotiner sans y être obligées professionnellement. […] Si les communautés chrétiennes étaient composées, en majorité, de très douces âmes, il devait pourtant s’y rencontrer, surtout parmi les catéchumènes, des malheureux venus là par désespoir, excès de souffrance, haine de la société établie, instinct de révolte, insuffisamment instruits et non encore imprégnés de l’esprit de Jésus.

946. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

La tige, plantée dans le sable humide, différentes fleurs bizarrement assorties composaient ces gerbes aux vives couleurs… J’ai cru voir là une image assez fidèle de la poésie de M.  […] Maxime Du Camp Toutes les pièces d’Émaux et camées sont composées avec un art maître de soi, que nulle surprise ne peut dérouter et pour qui la poésie n’a pas de secret.

947. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Je vous vois parcourir le vaste miroir des siécles écoulés, examiner les ressorts qui changent la face des Empires, pénétrer le jeu rapide des révolutions de la Fortune, percer les intrigues de l’Ambition, par les événemens passés prédire les événemens futurs, alors tout sert à vous affermir dans vos heureux principes ; vous les jugez, ces foibles humains, vous les jugez sans passion, vous les voyez tels qu’ils sont, composés de grandeur & de foiblesse, de vertus et de vices, mais qui doivent peut-être leurs crimes non à la Nature, qui a caché dans leurs cœurs le doux sentiment de la pitié, principe des vertus, mais à la Tyrannie, à l’affreuse Tyrannie, qui aggravant sur leur tête un joug humiliant les a fait gémir, haïr, détester leur existence & les a forcés d’être méchans en les rendant malheureux. […] Je te vois fier Lucain, c’est sous un Néron que tu composes ton Poëme ; c’est à son orgueil barbare que tu osas disputer la palme de la Poësie, c’est toi qui péris à vingt-sept ans pour la liberté ; les flots de ton sang rougissent ton bain, tu souris, & tu abandonnes un monde où ne pouvoit plus respirer un homme.

948. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Le premier est composé en l’honneur de Saint-Genest, qui devait bientôt être plus dignement célébré par la tragi-comédie de Rotrou : « Tandis que Genest, sur la scène antique, mêle à la cythare d’or les accents des théâtres d’Orphée, les hommes attentifs semblent de marbre, et toutes les sirènes se taisent comme endormies. […]   À partir de 1668, nous voyons les pièces suivantes composées en France : 1.

949. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

Il y fit la connaissance d’une famille composée de trois personnes, deux sœurs et un frère, dont l’amitié eut pour lui beaucoup de charme 957. […] Ils composent des charges pesantes, impossibles à porter, et ils les mettent sur les épaules des autres ; quant à eux, ils ne voudraient pas les remuer du bout du doigt.

950. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Le mal est venu de ce que ces éditeurs sont en même temps auteurs d’une vie de madame de Maintenon ; qu’ils ont composé leur biographie avant d’avoir assez étudié les lettres pour les mettre à leur véritable place, et qu’ensuite ils ont arrangé les lettres dans l’ordre qui s’accordait avec leur composition, au lieu de composer d’après l’ordre des lettres bien vérifié.

951. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Journal de la campagne de Russie en 1812, par M. de Fezensac, lieutenant général. (1849.) » pp. 260-274

Dans la marche, à quelques lieues en avant de Wilna, nous rencontrâmes, dit M. de Fezensac, plusieurs régiments de la Jeune Garde ; je remarquai entre autres le régiment des flanqueurs, composé de très jeunes gens. […] Le 4e régiment, celui de M. de Fezensac, en sortant de Wilna, et au moment de franchir le Niémen, ne se compose plus que d’une vingtaine d’officiers malades, et d’un pareil nombre de soldats, dont la moitié sans armes.

952. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Il composa ses élémens de mathématiques dans un voyage qu’il fit à pied de Grenoble à Paris. […] On le lui explique : on lui dit que ce sont des vers Latins, composés par Wachter, résident à Berlin.

953. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Lors même que le cerveau ne serait pas un organe complexe, un composé d’organes, il n’en est pas moins, puisqu’il est matériel, un tout composé ; or, l’unité de l’âme n’est pas compromise par cette multiplicité de parties : pourquoi le serait-elle par la multiplicité des organes ?

954. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

L’atomisme épicurien est le vrai et le seul matérialisme rigoureux, parce qu’il se représente les derniers éléments des corps sur le modèle des corps réels : ce sont pour lui comme de petits cailloux insécables qui composent toutes choses. […] On veut savoir de quelle étoffe les choses sont faites, et l’on croit que Dieu les compose avec sa substance, comme un tailleur fait un habit avec du drap, à quoi les théologiens répondent que le drap est tiré du néant ; mais pour les uns et les autres il faut du drap.

955. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Guizot croit pouvoir établir démonstrativement ces trois propositions qui composent toute son apologétique chrétienne : 1° Il y a des problèmes naturels et universels qui se posent nécessairement dans toute âme humaine ; 2° la science ne résout pas ces problèmes ; 3° la religion, c’est-à-dire le christianisme, les résout. […] Tel est, en faisant abstraction de beaucoup de développements et, par exemple, du bel épisode qui ouvre le second volume sur le réveil chrétien au xixe  siècle, l’ensemble des idées spéculatives qui composent ce que j’appelle la philosophie chrétienne de M. 

956. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Aujourd’hui que le vice ne m’est plus bon et que je ne suis plus bon au vice, c’est une jeune fille qui a l’air décent et modeste, la démarche composée, le regard timide, et qui marche en silence à côté de sa mère, qui m’arrête et me charme. […] On vous annonce M. le marquis de Castries ; et voilà le bonnet relevé, la robe de chambre croisée ; mon homme droit, tous ses membres bien composés ; se maniérant, se marcélisant, se rendant très agréable pour la visite qui lui arrive, très maussade pour l’artiste.

957. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre VI : Règles relatives à l’administration de la preuve »

., il faudrait connaître quelles en sont les origines, quels sont les éléments simples dont ces institutions sont composées et, sur ces points, l’histoire comparée des grandes sociétés européennes ne saurait nous apporter de grandes lumières. […] Car, d’une part, elle nous montrerait à l’état dissocié les éléments qui le composent, par cela seul qu’elle nous les ferait voir se surajoutant successivement les uns aux autres et, en même temps, grâce à ce large champ de comparaison, elle serait beaucoup mieux en état de déterminer les conditions dont dépendent leur formation et leur association.

958. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

On a vu dans la même académie quelques éloges de savants et de gens de lettres composés par le souverain. […] Ce même Thompson a composé un éloge funèbre en l’honneur du lord Talbot, qui avait été son bienfaiteur et son ami.

959. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVII » pp. 70-73

Le talent de Laprade me semble une sorte de composé d’André Chénier, de De Vigny et de Ballanche : combiner trois maîtres, c’est une façon encore d’être original. — Vous voyez que je baguenaude et mâche à vide.

960. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Courteline, Georges (1858-1929) »

Maurice Beaubourg Notre Courteline, comme dit Catulle Mendès… J’ai dit que, parmi un grand nombre d’autres nouvelles, toutes celles en général qui composent l’Ami des lois, puis Amitiés féminines, Ferme ta malle, le Constipé récalcitrant, la Mégère apprivoisée, etc., etc., Hortense, couche-toi, était celle qui m’avait le plus séduit.

961. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pilon, Edmond (1874-1945) »

Il excelle évidemment à composer un décor.

962. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre III. Les questions que l’historien doit se poser. » pp. 16-17

C’est-à-dire qu’elle se compose d’un certain nombre d’éléments qui varient et se transforment.

963. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 521-526

M. de Montmercy a composé en son honneur un Poëme, qui ne le cede pas pour la longueur à ceux dont nous venons de parler.

964. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 202-207

Cette vérité, qui n’est pas neuve, doit apprendre ce qu’il faut penser de ceux qui composent la ligue philosophique.

965. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 192-197

Dans l’Ode qu’il composa pour Louis XIII, lorsque ce Prince alloit réduire les Rochellois, on admire à la fois une netteté d’idées, un tour heureux d’expression, une justesse & un choix dans les comparaisons, une variété dans les figures, une adresse dans les transitions, qui la font regarder, avec raison, comme un vrai modèle de Poésie lyrique.

966. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 190-194

Son début dans la carriere poétique fut marqué par des prix remportés dans différentes Académies ; ce qui prouveroit peu en faveur de sa Muse, sans les autres Ouvrages de Poésie qu’il a composés.

967. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 293-297

La maniere dont il a composé les Eloges de quelques Membres de l'Académie qui l'avoit choisi pour son Secrétaire, & à l'établissement de laquelle il avoit eu beaucoup de part, obtiendra ceux de quiconque les lira comme Philosophe & comme Littérateur.

968. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 387-391

Il vient de composer, dit-on, un Poëme sur les peines de l’Enfer, dont il a tâché de faire le tableau le plus effrayant : il aura rempli son objet, s’il se fait peindre à la tête du Poëme, tome IV, pag. 308.

969. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Homère, et le grammairien Thestorides. » pp. 2-6

Il se maria, continua de faire des vers, & composa l’Odyssée, afin de prouver que lui seul étoit capable d’avoir enfanté l’Iliade ; preuve insuffisante, si nous en croyons quelques critiques.

970. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre V. Moralistes. — La Bruyère. »

Ces vices, dans le siècle de Louis XIV, se composaient avec la religion et la politesse, maintenant ils se mêlent à l’impiété et à la rudesse des formes : ils devaient donc avoir dans le dix-septième siècle des teintes plus fines, des nuances plus délicates ; ils pouvaient être ridicules alors : ils sont odieux aujourd’hui.

971. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Julliart » pp. 176-177

Et vous ne songez pas que ces arbres doivent être touchés fortement, qu’il y a une certaine poésie à les imaginer selon la nature du sujet, sveltes et élégans, ou brisés, rompus, gercés, caducs, hideux ; qu’ici pressés et touffus, il faut que la masse en soit grande et belle ; que là rares et séparés, il faut que l’air et la lumière circulent entre leurs branches et leurs troncs ; que cette terrasse veut être chaudement peinte ; que ces eaux imitant la limpidité des eaux naturelles, doivent me montrer comme dans une glace l’image affaiblie de la scène environnante ; que la lumière doit trembler à leur surface ; qu’elles doivent écumer et blanchir à la rencontre des obstacles ; qu’il faut savoir rendre cette écume ; donner aux montagnes un aspect imposant ; les entr’ouvrir, en suspendre la cime ruineuse au-dessus de ma tête, y creuser des cavernes, les dépouiller dans cet endroit, dans cet autre les revêtir de mousse, hérisser leur sommet d’arbustes, y pratiquer des inégalités poétiques ; me rappeller par elles les ravages du temps, l’instabilité des choses, et la vétusté du monde ; que l’effet de vos lumières doit être piquant ; que les campagnes non bornées doivent, en se dégradant, s’étendre jusqu’où l’horizon confine avec le ciel, et l’horizon s’enfoncer à une distance infinie ; que les campagnes bornées ont aussi leur magie ; que les ruines doivent être solennelles, les fabriques déceler une imagination pittoresque et féconde ; les figures intéresser, les animaux être vrais ; et que chacune de ces choses n’est rien, si l’ensemble n’est enchanteur ; si composé de plusieurs sites épars et charmans dans la nature, il ne m’offre une vue romanesque telle qu’il y en a peut-être une possible sur la terre.

972. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 6, de la nature des sujets que les peintres et les poëtes traitent. Qu’ils ne sçauroient les choisir trop interressans par eux-mêmes » pp. 51-56

Ils les ont peuplez, ils ont introduit dans ces tableaux un sujet composé de plusieurs personnages dont l’action fût capable de nous émouvoir et par consequent de nous attacher.

973. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 15, des personnages de scelerats qu’on peut introduire dans les tragedies » pp. 115-119

L’action de la tragedie revolta contre Speroné Speroni les beaux esprits d’Italie, mais on est obligé de condamner leur delicatesse quand on a lû la dissertation que cet auteur composa pour justifier le choix de son sujet.

974. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Ils composaient dans l’Idiome de leur Province, c’est-à-dire en Provençal, ou en Languedocien. […] René d’Anjou, Roi des deux Siciles & Comte de Provence, en composa dès-lors plusieurs. […] C’est dans ce dernier genre qu’Anacréon composa les siennes. […] Il composa son meilleur ouvrage (la Pastorale d’Issé) sans savoir la composition. […] Il paria, dit-on, qu’il composerait jusqu’à cent Fables.

975. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Voyez, un jour d’ouverture, les critiques d’art errer d’un air mélancolique dans les longues salles ; ils clignent les yeux et semblent composer un pensum. […] Il oppose la Chambre des représentants, composée d’inconnus et d’intrigants, au Sénat, composé, d’hommes supérieurs et illustres. […] D’autres composent avec des éléments analytiques des surfaces géométriquement irréalisables et contradictoires, dans lesquelles ils constatent des groupes enchaînés de propriétés inconnues. […] Quand on aura publié quelques volumes de ses lettres, rien ne manquera pour composer une biographie unique, plus complète et plus approfondie que celles de Walter Scott ou de Gœthe. […] Comme son caractère, son talent sa composait de délicatesse et de réflexion.

976. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Cela compose donc un moi très riche et, au contraire, fort aimable, quoi qu’en dise le malade des Pensées. […] Cela compose un amalgame étrange, curieux à démêler. […] Il composait, en ce temps-là, David Séchard. […] Schiller, avant de composer, se mettait, dit-on, les pieds dans de la glace. […] Le musicien Sarti ne composait que dans l’obscurité.

977. (1929) La société des grands esprits

La société des grands esprits se compose forcément de plus de morts que de vivants, sans exclure a priori ces derniers. […] Émile Bourguet pour composer cet ouvrage, où la plus éminente érudition technique s’allie au sentiment artistique le plus délicat. […] C’est bien au contraire sans l’avoir cherché qu’il a trouvé le moyen de composer deux chefs-d’œuvre de notre littérature. […] Privation cruelle pour Berlioz, qui en était presque arrivé à ne plus pouvoir composer. […] À force de lui jeter des pierres, on lui en a composé un piédestal.

978. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

et si elle se composait de quatre actes, le quatrième s’achèverait sans doute en Amérique. […] Voltaire même l’a cru quand il composait sa Henriade Boileau, peut-être, aussi lui, quand il composait son Art poétique ; mais Chapelain en était certainement convaincu quand il voulut joindre les exemples aux préceptes, et qu’il composa la Pucelle. […] il n’eût pas composé sa Pucelle, qu’il n’a faite que pour les imiter ! […] Celui-ci, La Rochefoucauld, l’auteur des Maximes, est un grand seigneur, à qui rien ne semble avoir manqué de ce qui compose le bonheur des hommes ; cet autre. […] Mais je dirai hardiment non en ce sens qu’à la différence d’un fleuve, l’esprit humain n’est point composé d’une quantité de gouttes semblables.

979. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Supposez que ce lyrique cesse de composer des odes ou des élégies, et qu’il aborde d’autres genres, il y apportera les mêmes habitudes d’esprit. […] Chuquet étaient ici d’un prix tout particulier, Beyle s’étant ingénié à dépister le lecteur, ayant travaillé à se composer une légende, et menti avec application. […] Le tout formait un composé qui réjouissait par l’incohérence. […] Il s’essaie à composer des nouvelles ; il rime quelques vers. […] Il se composait un idéal de vie à l’instar de la leur.

980. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — II »

Il est vrai qu’elle savait l’ostéologie, la saignée, l’équitation, le jardinage, le billard, les cartes, la peinture, qu’on la comparait au roi David pour la harpe et la danse, qu’elle jouait aux proverbes mieux que n’eût fait Salomon, et qu’elle représentait ou composait de petites comédies.

981. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur une pétition de directeurs de théâtres contre les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique »

Une commission composée d’un certain nombre de membres représente les intérêts communs.

982. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aubanel, Théodore (1829-1886) »

» C’est ce poète passionné qui va se révéler dans les Amertumes ; son recueil, espèce de romancero de la douleur, est composé de pièces distinctes et unies cependant par une chaîne invisible, si bien que toutes les phases de la passion s’y développent, comme les péripéties d’un drame.

983. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Judith (1845-1917) »

Telle fut sans doute aussi cette mystérieuse Tahoser, que le poète nous montre coiffée d’un casque formé par une pintade aux ailes déployées, et portant sur la poitrine un pectoral composé de rangs d’émaux, de perles d’or et de grains de cornaline.

984. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Theuriet, André (1833-1907) »

André Theuriet a publié des vers délicieux… En compose-t-il encore ?

985. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vacquerie, Auguste (1819-1895) »

Nous trouvons dans Souvent homme varie, à peu près tous les caractères qu’on attribue d’ordinaire aux œuvres de la littérature classique… J’oserai dire que Souvent homme varie est une fantaisie très sévèrement composée et déduite presque sans caprice, par un esprit très lucide et très raisonnable.

986. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Voulant éloigner madame de La Vallière qui s’était refusée à solliciter des faveurs pour eux, ils composèrent ensemble une lettre en espagnol, par laquelle le roi d’Espagne était supposé instruire la reine de France de l’infidélité du roi.

987. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 296-302

Les autres Oraisons funebres qu’il a composées, sans avoir autant de mérite, n’en annoncent pas moins un talent particulier d’assortir la morale & l’instruction aux éloges des différentes personnes qu’il avoit à célébrer.

988. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 317-322

On lui a reproché, dans la Société, un égoïsme qui rapprochoit tout de lui-même ; c’est un grand défaut, sans doute, mais on peut le lui pardonner, en ce qu’il a pris soin de le cacher autant qu’il a pu, & qu’il n’a pas cherché à l’inspirer par ses Ecrits, comme nos Moralistes modernes qui en font la base du bonheur de l’humanité, & croient s’acquitter envers la Patrie, envers le genre humain, par un amour universel pour les individus qui le composent.

989. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 519-526

Faut-il s’étonner que ceux qui ont du talent pour les Vers, ne veuillent plus composer pour les prix d’une Académie qui juge si mal » ?

990. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 223-229

Marmontel a fait de mieux, après ses petits Contes, ce sont, à notre avis, les Articles qu’il a composés pour l’Encyclopédie & pour le Supplément de ce même Ouvrage.

991. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 532-537

A le considérer comme lyrique, depuis Rousseau, on ne pourra citer aucun de nos Poëtes plus propre à remplacer ce Grand Homme, auquel il n’est pas inférieur dans plusieurs de ses Odes, & particuliérement dans celle qu’il a composée sur sa mort.

992. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56

que fait la prononciation, lorsqu’il s’agit de composer des Livres ?

993. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Étienne Dolet, et François Floridus. » pp. 114-119

Leur querelle vint d’un ouvrage sur la Langue Latine, composé par celui-ci.

994. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Chœur. » pp. 21-24

Quand le chœur ne faisait que parler, un seul parlait pour toute la troupe ; mais quand il chantait, on entendait chanter ensemble tous ceux qui composaient le chœur.

995. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre II. Vue générale des Poèmes où le merveilleux du Christianisme remplace la Mythologie. L’Enfer du Dante, la Jérusalem délivrée. »

Au reste, si la Jérusalem a une fleur de poésie exquise, si l’on y respire l’âge tendre, l’amour et les déplaisirs du grand homme infortuné qui composa ce chef-d’œuvre dans sa jeunesse, on y sent aussi les défauts d’un âge qui n’était pas assez mûr pour la haute entreprise d’une Épopée.

996. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre IV. Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. » pp. 216-222

Ainsi plusieurs Ecrivains incapables de faire deux vers, & de composer une harangue, nous ont accablés de Traités sur la Poésie & sur l’Eloquence.

997. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — I »

Ses livres sont composés avec une rigueur inflexible, chargés d’images et d’éloquence.

998. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre X. De la chronologie poétique » pp. 235-238

Ce Saturne, qui chez les Latins tira son nom à satis, des semences, et qui fut appelé par les Grecs Κρόνος de Χρόνος, le temps, doit nous faire comprendre que les premières nations, toutes composées d’agriculteurs, commencèrent à compter les années par les récoltes de froment.

999. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Du jour où le christianisme a dit à l’homme : « Tu es double, tu es composé de deux êtres, l’un périssable, l’autre immortel, l’un charnel, l’autre éthéré, l’un enchaîné par les appétits, les besoins et les passions, l’autre emporté sur les ailes de l’enthousiasme et de la rêverie, celui-ci enfin toujours courbé vers la terre, sa mère, celui-là sans cesse élancé vers le ciel, sa patrie » ; de ce jour le drame a été créé. […] on composerait une bien belle œuvre de tout ce que leur souffle aride a séché dans son germe. […] On reconnaîtra peut-être cependant qu’il a été dans toutes ses parties composé pour la scène. […] Mais, dit-on, ce spectacle, composé d’une seule pièce, serait monotone et paraîtrait long. […] L’originalité se compose de tout cela.

1000. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Les poëmes sont rares parmi les livres de vers, presque toujours composés de pièces détachées. […] Cependant Goëthe céda, et tardivement il composa un sonnet qui fut un événement dans l’Allemagne littéraire. […] Les Fleurs du mal sont en effet d’étranges fleurs, ne ressemblant pas à celles qui composent habituellement les bouquets de poésies. […] Un sonnet demande un plan comme un poëme épique, et ce qu’il y a de plus difficile à composer, en poésie comme en peinture, c’est une figure seule. […] Un second volume, celui-là composé entièrement de sonnets, tient toutes les promesses du premier.

1001. (1925) Comment on devient écrivain

« On pourrait, dit Philarète Chasles, composer un bon livre et très utile sur les diverses maladies du style en France. […] C’est avec cela, au contraire, que les Anglais composent leurs livres. […] Un roman n’est pas toujours nécessairement composé de situations dramatiques. […] A treize ans, il composait des comédies en quatre actes. […] Il composait souvent ses pièces de tête, les apprenait par cœur et les écrivait ensuite.

1002. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Les mêmes choses se lisent dans le discours que Quinte-Curce fait prononcer à Hermolaüs ; ce qui est très digne de remarque, puisqu’il en résulte que cet historien n’imaginait pas toujours les harangues dont il a rempli son ouvrage, et qu’il ne les composait pour l’ordinaire qu’après en avoir trouvé le sujet, soit dans Plutarque, soit dans d’autres écrivains qui ne sont pas parvenus jusqu’à nous. […] Or c’est là nécessairement un objet de grande importance ; car les femmes composent la moitié des personnes libres, et ce sont les enfants qui formeront un jour les membres de l’État. » XXI Voici ce qu’il pense de la communauté des biens et des femmes, promulguée par Socrate et Platon. […] Quant au gouvernement général de cette communauté, Socrate n’en dit mot, et il nous serait tout aussi difficile qu’à lui d’en dire davantage ; et cependant la masse de la cité se composera de cette masse de citoyens pour lesquels on n’aura rien statué. […] Le philosophe parfait se retrouve dans des considérations merveilleusement sagaces sur l’éducation générale des citoyens : « L’association politique étant toujours composée de chefs et de subordonnés, je demande si l’autorité et l’obéissance doivent être alternatives ou viagères. […] « Comme le système aristocratique a pour but de donner la suprématie politique à ces citoyens éminents, on a prétendu, par suite, que les oligarchies se composent en majorité d’hommes vertueux et estimables.

1003. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Faust, c’est le poème vital de Goethe, c’est la peinture de trois mondes à la fois dont se compose la vie humaine : le bien et le beau dans Marguerite, le mal dans Méphistophélès, la lutte du bien et du mal dans le drame tout entier. […] Qu’est-ce qu’un drame composé d’un événement purement humain, auprès du drame ineffable de Faust, de Méphistophélès, de Marguerite ? […] Il se remit à composer la suite de Faust, œuvre de cinquante ans et qui en durera plus de mille. […] Vous devez avouer que cette conclusion, où l’âme sauvée s’élance au ciel, était très difficile à composer ; et au milieu de ces tableaux suprasensibles, dont on a à peine un pressentiment, j’aurais pu très facilement me perdre dans le vague, si, en me servant des personnages et des images de l’Église chrétienne, qui sont nettement dessinés, je n’avais pas donné à mes idées poétiques de la précision et de la fermeté. » XVI À la fin du mois, il parle mal de Victor Hugo, auquel il a rendu avant une enthousiaste justice. […] Il se plut à le contempler quelque temps, puis il dit : « Oui, l’artiste mérite des éloges, il n’a pas gâté ce que la nature a créé si beau. » En échange, il avait l’intention d’envoyer une épreuve de son portrait lithographié par Stieler ; et il dit qu’il avait déjà composé quatre vers, qu’il écrirait sur l’épreuve aussitôt après son rétablissement.

1004. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

L’Ouverture de Tannhaeuserap Dans un paysage comme la nature n’en saurait créer, dans un paysage où le soleil s’apâlit jusqu’à l’exquise et suprême dilution du jaune d’or, dans un paysage sublimé où sous un ciel maladivement lumineux, les montagnes opalisent au-dessus des bleuâtres vallons le blanc cristallisé de leurs cimes ; dans un paysage inaccessible aux peintres, car il se compose surtout de chimères visuelles, de silencieux frissons, et de moiteurs frémissantes d’air, un chant s’élève, un chant singulièrement majestueux, un auguste et pacifiant cantique élancé de l’âme des las pèlerins qui s’avancent en troupe. […] Ayant composé le Hollandais, Tannhaeuser et Lohengrin qui sont des admirables opéras, mais des opéras, il eut, tout à coup sa carrière interrompue par la Révolution de 1849. […] « Lorsque je composai mon Tristan, je me plongeai avec une entière confiance dans les profondeurs de l’âme, de ses mystères ; et de ce centre intime du monde je vis s’épanouir sa forme extérieure. […] 1° La Religion se compose de mythes ou symboles, nécessaires parce que, toute religion étant la constatation de la fragilité de ce monde et avant pour fin d’en délivrer l’homme, elle a besoin du symbole mystique, du symbole miraculeux pour déterminer le peuple, inintelligent de cette fragilité, à poursuivre la tâche de sa libération. […] Carl Munzinger s’est grandement distingué, en dirigeant un festival, composé du Ier acte de Lohéngrin et d’un fragment important de parsifal dont l’exécution était confiée à un orchestre de 60 musiciens et à un effectif de 180 chanteurs.

1005. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

De plus de cinquante Comédies que ce Poëte avoit composées, onze seulement sont parvenuës jusqu’à nous : & c’est même trop, si l’on fait attention à l’abus que ce Poëte a fait de son esprit. […] Il rapporte les causes historiques ou fabuleuses de toutes les fêtes ou féries de chaque mois, le lever, & le coucher de chaque constellation, d’une maniere à faire regretter la perte des six derniers Livres qu’il avoit, dit-on, composés pour faire l’année complette. […] Les Elégies que ce Poëte composa pendant son exil ont été mieux traduites que les Fastes. […] Le parallèle d’Horace & de Juvenal, composé de traits puisés dans leurs écrits, est de main de maître. […] Il est sans doute singulier qu’un Poëme, qui enseigne un pareil art, & où l’on trouve des peintures des plaisirs de l’amour, & des détails sur l’article de la génération, ait été composé par un Abbé & dédié à un Cardinal.

1006. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

De plus, les diverses espèces qui le composent habitent chacune des cavernes distinctes, soit en Europe, soit en Amérique. […] La meilleure preuve que l’on puisse donner de l’importance des lois de corrélation pour modifier les parties les plus essentielles de l’organisme, indépendamment de leur utilité et par conséquent de la sélection naturelle, c’est la différence si marquée qu’on observe entre les fleurs extérieures et les fleurs centrales de quelques Composées et Ombellifères. […] Mais, chez quelques Composées, les graines aussi diffèrent en forme et en structure ; et l’ovaire lui-même, avec ses parties accessoires, est différent, ainsi que l’a constaté Cassini. Quelques auteurs ont attribué ces différences à la pression, et la forme des graines produites par les fleurons complets de quelques Composées semble appuyer cette supposition. […] On pourrait penser que le grand développement des rayons ou pétales extérieurs cause l’avortement d’autres parties de la même fleur, en détournant la nourriture qui leur est destinée ; mais, chez certaines Composées, il y a une différence entre les graines du pourtour et du centre, sans aucune différence entre les corolles.

1007. (1925) Proses datées

Fameuses dès leur apparition, elles sont demeurées célèbres et les dis années écoulées depuis la mort du poète qui les composa les a confirmées en leur renom de beauté. […] Les Syrtes, aussi bien que les Cantilènes, qui leur succédèrent, portent les caractères du temps où elles furent composées. […] Il faut toujours lire les articles de Mme Pailleron : ils sont toujours curieusement documentés et ingénieusement composés. […] Si parfois Balzac compose mal, parfois aussi il écrit plus mal encore. […] Le turbé du sultan Mourad, lui, ne se compose que d’une salle carrée blanchie à la chaux.

1008. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Le génie, si heureux qu’il soit, ne peut se dispenser de la réflexion ; or en poésie, réfléchir c’est composer. […] Or, ce ridicule compose tout le caractère de Bélise. […] Un jour il atteindra la haute fortune de sir Robert Peel : il sera prié de composer un cabinet. […] La description et la périphrase composent les deux tiers au moins de chaque rôle. […] De quels traits se compose le caractère de Tisbe ?

1009. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Son nez long, ses gros sourcils, ses lèvres minces et serrées, lui composaient une physionomie sévère. […] L’économie des chapitres ne réussit pas à les composer. […] André Suarès a composés touchant Pascal, Ibsen et Dostoïevsky. […] André Rivoire composait des poèmes d’amour. […] Sa perle, dit Théophile Gautier, ce serait un composé de la reine Cléopâtre et de la sainte Vierge.

1010. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Il ne se compose que d’innocence et d’abandon. […] Il y a ici des tableaux tout faits, des tableaux vrais et complets, composés avec des sensations de peintre, avec un choix de couleurs et de lignes : les yeux ont du plaisir. […] Ils comprennent les proportions, les attaches et les contrastes ; ils composent. […] Mais la cuve est pleine, et de ce mélange naissent des composés puissants que nul âge n’avait encore connus. […] Ce n’est point un dialecticien, comme Hobbes ou Descartes, un homme habile à aligner les idées, à les tirer les unes des autres, à conduire son lecteur du simple au composé par toute la file des intermédiaires.

1011. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Ils se figent dans l’imitation fade des parnassiens ou tentent de se composer une sensibilité à la Baudelaire. […] Petits poèmes suaves, d’une musique délicieusement fraîche, clairs et naïfs, tels certains tableaux de primitifs, vous semblez composés pour des vierges, vous êtes des poèmes blancs ! […] Le Cloître est une minuscule humanité en marge de la grande, composée, comme elle, de puissants et de faibles, avec, comme en elle, plus de tares que de vertus. […] Certaines pages du Double Jardin, par exemple, se composent presque exclusivement d’alexandrins non rimés ; on les compte par séries. […] Le poète évoque son séjour à Florence, où il composa presque toute sa Chanson d’Ève.

1012. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

C’est le terme même dont elle se sert : « Quand je parle des poèmes que Lyon compose soi-même et que personne ne chante, le plus grand est celui du Rhône. » Elle vit maintenant de la vie du fleuve. […] La troisième, en blanc, suivait une dame Livia Fausta. « Ces trois escadrons », c’est de nouveau Montluc qui parle, « étaient composés de trois mille dames, gentils femmes ou bourgeoises. […] Elles se composent de quantité de familles nobles qui ont gardé leurs domaines et leurs gentilhommières. […] Madame Bovary, que Flaubert composa certainement avec le parti pris le plus arrêté d’une représentation purement artistique, nous en est un exemple. […] Elles étaient déjà toutes composées dans son esprit, et puis la précoce disparition du grand psychiatre, qui était aussi un grand lettré, a empêché ce projet d’aboutir.

1013. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

« — Monsieur, dit le petit Savoyard, avec cette confiance de l’enfance qui se compose d’ignorance et d’innocence, — ma pièce ? […] Rousseau dans l’Émile, la société serait infiniment mieux composée, qu’on n’irait pas en partie carrée dîner à la barrière, et que votre fille ne serait pas muette ! […] Jean Valjean voyait-il distinctement après leur formation, et avait-il vu distinctement à mesure qu’ils se formaient, tous les éléments dont se composait sa misère morale ? […] XV Revenons à Valjean, bon citoyen, bon commerçant, bon magistrat, et qui commence à sentir le prix d’une société qui lui garantit les fruits du travail, la liberté et la concurrence, l’inviolabilité des banques, ces réservoirs et ces dépôts du capital ; toutes ces vertus qui la composent tout entière aux yeux de l’industriel enrichi.

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