C’est ainsi que l’avare combinera tout en vue du gain, et que le faux dévot, en affectant de ne regarder que le ciel, manœuvrera le plus habilement possible sur la terre. […] Les choses ont été classées en vue du parti que j’en pourrai tirer. […] Ici, comme ailleurs, la nature a utilisé le mal en vue du bien.
« La joie, si forte et si douce, de l’avoir vue un matin, mon Dieu ! […] Né d’une famille d’ouvriers, élevé au poste qu’il savait occuper si dignement par son seul mérite, il avait conservé une modestie, une bienveillance, un instinct de serviabilité qui frappaient à première vue. […] La vue de la marmite noire, où nageaient les légumes, suffisait par avance à dilater les narines gourmandes des gamins. […] Réflexions fines, vues ingénieuses, qui sont bien à lui et de lui, sont à noter dans chaque chapitre. […] Francis Maratuech, directeur du Feu Follet, qui avait inséré mon article, en le faisant sien par une note où il s’associait à mes vues, l’autre à l’auteur de cet article, sous le titre, Les Vendeurs du Temple.
Et quelle largeur de vues ! […] Édouard Maynial, et jeta des vues jusque sur Victor Hugo. […] Ici Tolstoï a des vues lucides et généralement confirmées. […] Rien ne prouve mieux sa noblesse et sa hauteur de vues. […] L’a-t-il seulement vue ?
A dîner, il sortit un binocle, que Murville (le fiancé) trouva excellent pour sa vue. « — Eh bien ! […] Ainsi nous eûmes de bonne heure une vue juste des splendeurs et des misères mélangées de la vie de théâtre. […] En résumé, Charles Demailly est une pièce que vous ne regretterez pas d’avoir vue. […] Je la détestais avant de l’avoir vue ; je l’ai insultée la première fois que nous nous sommes rencontrés ensemble. […] J’ai en vue un mari pour toi. » Elle répond : « C’est inutile, j’ai fait mon choix ; vous l’approuverez sûrement.
Au milieu même de nos vicissitudes politiques, nous l’avons vue se transformer et s’assouplir de façon à garder toujours sa place et son rôle, soit pour répondre à nos anxiétés, soit pour nous en distraire. […] Sitôt que le bruit de la rue et le trouble des esprits s’est un peu calmé, elle est rentrée en fonctions, et nous l’avons vue reprendre son discours au point où elle l’avait laissé. […] D’autres fois, il écrit, d’un air de componction, des lignes respectueuses et câlines, telles que celles-ci : « La religion trouvait une âme à sauver dans un amas de pourriture qui, des cinq sens de la créature, n’avait gardé que la vue. […] Deux ou trois vues générales s’accorderont mieux avec l’ensemble de cette étude littéraire. […] Cousin a raconté cet épisode avec un feu, une vivacité, et, en même temps, une finesse d’analyse, où l’historien consommé se révèle non moins que le biographe et l’artiste, et où on ne sait ce qu’on doit admirer le plus, de son étude des vraies causes de la victoire de Mazarin, ou de la hauteur et de l’équité de ses vues sur les conséquences de ce triomphe.
En effet, nous savons que les glandes sécrètent, parce que nous les avons vues sécréter des liquides sur le vivant ; nous savons que les fibres musculaires se contractent, parce que nous les avons vues se contracter sur le vivant, etc. […] a, glande sublinguale vue par la face inférieure. […] a, glande massétérine du lapin vue par la face externe ; — b, b, mâchoire inférieure ; — c, nerf mentonnier ; — d, d, membrane muqueuse de la joue à laquelle adhère la glande. […] La figure 16 représente, vue au microscope, le liquide sanguinolent qui s’écoulait par le conduit de la glande sur le chien encore vivant. […] Cette distinction est des plus importantes, et il ne faut jamais la perdre de vue, si nous voulons arriver à quelque précision dans nos résultats.
Elle reçoit auprès de son lit un homme qui vient lui faire visite, joue avec lui toute une après-midi au piquet, se promène avec lui deux ou trois heures au clair de la lune, devient familière avec un étranger dès la première vue, et n’a pas l’étroitesse d’esprit de regarder si la personne à qui elle parle a des culottes ou des jupons910. » Il combat en prédicateur l’usage des robes décolletées, et redemande gravement la chemisette et la décence des anciens jours : « La modestie donne à la jeune fille une beauté plus grande que la fleur de la jeunesse, répand sur l’épouse la dignité d’une matrone, et rétablit la veuve dans sa virginité911. » Vous trouverez plus loin des semonces sur les mascarades qui finissent en rendez-vous ; des préceptes sur le nombre de verres qu’on peut boire et des plats qu’on peut manger ; des condamnations contre les libertins professeurs d’irréligion et de scandale ; toutes maximes aujourd’hui un peu plates, mais nouvelles et utiles, parce que Wycherley et Rochester avaient mis les maximes contraires en pratique et en crédit. […] Elle part de l’imagination sérieuse et féconde qui ne peut se contenter que par la vue de l’au-delà. […] À sa vue, je sentis mon cœur touché de tant d’amour et de vénération, que les larmes coulèrent sur mes joues, et plus je la regardais, plus mon cœur se fondait en sentiments de tendresse et d’obéissance filiale. — À sa droite était assise une femme si couverte d’ornements que sa personne, son visage et ses mains en étaient presque entièrement cachés. […] J’y pus distinguer des personnages revêtus d’habits glorieux avec des couronnes sur leurs têtes, les uns passant parmi les arbres, d’autres couchés au bord des fontaines, d’autres reposant sur des lits de fleurs, et j’entendis une harmonie confuse de chants d’oiseaux, d’eaux murmurantes, de voix humaines et d’instruments mélodieux. — La joie entra dans mon cœur à la vue d’une apparition si délicieuse.
Je savais bien qu’elle était condamnée ; mais l’avoir vue jeudi, si vivante encore, presque heureuse, gaie… Et nous voilà tous les deux marchant dans le salon avec cette pensée que fait la mort des personnes : Nous ne la reverrons plus ! […] Aux murs de la pièce, exposée au nord, de la pièce froide et nue, il y a, je ne m’explique pas pourquoi, deux vues du Vésuve encadrées, de malheureuses gouaches qui semblent là, toutes frissonnantes et toutes dépaysées. […] Cet affreux déchirement du voile que nous avions devant les yeux, c’est comme l’autopsie d’une poche pleine d’horribles choses, dans une morte tout à coup ouverte… Par ce qui nous est dit, j’entrevois soudainement tout ce qu’elle a dû souffrir depuis dix ans : et les craintes près de nous d’une lettre anonyme, d’une dénonciation de fournisseur, et la trépidation continuelle à propos de l’argent qu’on lui réclamait et qu’elle ne pouvait rendre, et la honte éprouvée par l’orgueilleuse créature pervertie par cet abominable quartier Saint-Georges, des fréquentations des basses gens qu’elle méprisait, et la vue douloureuse de la sénilité prématurée que lui apportait l’ivrognerie, et les exigences et les duretés inhumaines des m… du ruisseau, et les tentations de suicide qui me la faisaient, un jour, retirer d’une fenêtre, où elle était complètement penchée en dehors… et enfin toutes ces larmes que nous croyions sans cause ; cela mêlé à une affection d’entrailles très profonde pour nous, à un dévouement, comme pris de fièvre, dans les maladies de l’un ou de l’autre. […] La même vieille demoiselle nous racontait qu’une des distractions des religieuses du couvent, où elle se trouvait, — la chose est délicate, et aurait besoin pour être contée de la plume de Béroalde de Verville, mais ma foi tant pis, — elle nous racontait donc que cette distraction était de p…. dans des carafes, oui, de mettre du vent en bouteille, pour se régaler la vue des irisations du gaz captif.
Plusieurs grands faits concernant la distribution géographique, tels, par exemple, que la grande différence des faunes marines des deux côtés opposés de chaque continent, l’étroite ressemblance des habitants tertiaires de plusieurs terres et même des mers avec leurs habitants actuels, une certaine connexité qu’on observe entre la distribution géographique des mammifères et la profondeur des mers intermédiaires, ainsi que nous le verrons ci-après, tous ces témoignages de l’observation et quelques autres analogues me semblent contraires à l’hypothèse que, pendant le cours de la période actuelle, il y ait eu des révolutions géographiques aussi prodigieuses que celles dont il faudrait admettre la réalité, d’après les vues de Forbes, adoptées depuis par ses nombreux disciples. […] Ces vues, appuyées comme elles le sont sur l’existence antérieure bien certaine d’une période glaciaire, me semblent expliquer d’une manière si satisfaisante la distribution actuelle des productions alpines et arctiques de l’Europe et de l’Amérique, que lorsqu’en d’autres régions nous trouvons les mêmes espèces sur les sommets de montagnes éloignées les unes des autres, nous pouvons presque en conclure, sans cette preuve, qu’un climat plus froid leur a permis autrefois de vivre dans les basses terres intermédiaires devenues depuis trop chaudes pour elles. […] Je suis donc fortement incliné à étendre encore les vues précédentes, et à supposer que, pendant quelque période encore plus ancienne et plus chaude, telle que l’ancien pliocène, un grand nombre de plantes et d’animaux semblables habitaient les terres presque continues qui environnent le pôle ; et que ces plantes et ces animaux, dans l’Ancien Monde comme dans le Nouveau, commencèrent à émigrer vers le sud, quand le climat devint un peu moins chaud, longtemps avant le commencement de la période glaciaire. […] Mais il suffirait du reste à mes vues que la température se soit abaissée simultanément sur toute l’étendue de certaines larges bandes en longitude153.
Curieux beaucoup plus qu’inspiré, , nul s’il n’ayait eu autour de lui des littératures, fait par l’éducation seule, il écrit en ses Mélanges (1789) : « Depuis que l’inimitable « Voyage sentimental » avait donné le ton et provoqué des imitateurs (sic), les descriptions de voyages étaient remplies des sentiments et des vues du voyageur. […] Et, de fait, ce qu’il y a de foi naïve et de terreur religieuse dans Marguerite fait d’elle cette figure qui se grave en vous pour jamais quand on l’a vue passer. […] Et si vous voulez bien comprendre votre Gœthe, si vous voulez vous dépouiller de l’illusion dans laquelle on vous a jusqu’ici entortillé, ne perdez jamais de vue son procédé, ce procédé d’investigation, de recherche et de retouche, qui l’explique et qui le suit partout, comme Marguerite. […] … Ni plus ni moins que les gravures représentant les Quatre Saisons, coloriées, que nous avons vues pendant vingt ans dans toutes les auberges de France, tous les Grévedons sur la Jeunesse, la Beauté, la Grâce, le Sourire, l’Amabilité, etc., avec des mièvreries, des mignardises, des affectations inconnues à Grévedon.
Cette vue n’est qu’en partie exacte. […] Elle ne concorde pas avec les faits, mais elle s’apparie à ses vues, à ses haines et à ses sympathies. […] Elle tient à l’écart et loin de notre vue ses malades, car elle sait que de toute sorte de manières le spectacle de la maladie est mauvais et dangereux. […] En fait, les crimes commis dans les foules le sont, la plupart du temps, par des criminels d’habitude, par des fous ou par des hommes que leur métier avait familiarisés avec la vue du sang. […] Puis on avait perdu de vue leur auteur.
Denne-Baron, et qui le distingue encore aujourd’hui de plusieurs autres talents plus en vue et plus cités.
Si dans quelques pièces précédentes qui roulaient à peu près sur les mêmes personnages, et dont les situations étaient empruntées à un monde au moins très voisin de celui-là, la nature même des scènes et des tableaux nuisait à la leçon qui en pouvait résulter ; si l’exemple avait sa contagion à première vue, et son rapide attrait avant que le dégoût eût opéré, il n’en est pas ainsi de la nouvelle pièce, où l’auteur a su très bien observer et saisir, pour le lui mieux enlever, le faux vernis d’honnêteté dont se couvre précisément ce monde limitrophe, qui voudrait bien par moments s’incorporer à l’autre et s’en faire reconnaître.
Il aime à redonner à un mot son sens primitif, qui souvent s’est oublié et perdu de vue dans l’acception figurée, et à lui rendre tous les sens qu’il avait en passant de la langue latine dans la nôtre, et que nos vieux écrivains lui avaient conservés.