On renoua la chaîne des temps ; la Révolution française et l’abîme qu’elle avait ouvert furent considérés comme non avenus. […] Son théâtre de Madame, dans son meilleur temps, était une nouveauté originale et piquante. […] Ce singulier kiosque, fait en marqueterie, d’une originalité concertée et composite, qui, depuis quelque temps, attire les regards à la pointe extrême du Kamtchatka romantique, j’appelle cela la folie Baudelaire. […] Lacordaire, d’ailleurs, avait peu joui de l’Académie, et elle de lui, dans le trop court espace de temps qu’il lui avait appartenu ; et je crois même qu’il n’y était venu s’asseoir qu’une seule fois depuis sa réception solennelle. […] La majorité de l’Académie, en ce temps-là, était plutôt voltairienne et philosophique que religieuse ; on fit une élection littéraire quelconque, et M.
Le parti catholique et légitimiste, ennemi de la Révolution et du mouvement social, semblait avoir en ce temps-là, aux yeux de plusieurs, le privilège des hauts esprits et des hautes doctrines. […] Dégagé depuis et à temps de ces liens étroits, hiérarchiques, qui allaient à rétrécir aussitôt ce qu’on venait d’ouvrir et de gagner, il a profité de toutes les leçons de la pratique et de l’expérience. […] Nous n’en sommes plus au temps où l’on confondait sous ce nom commun de liberté la cause de Thraséas, celle de Brutus et des Gracques, celle du Lacédémonien Agis, celle des patriciens de Venise, celle du Grand-Pensionnaire de Hollande, de Witt, celle de lord Chatham, tous noms des plus respectables et des moins médiocres assurément ; mais nous est-il permis pourtant de distinguer ? […] en France, le grand art consistera toujours à savoir user tantôt de l’une, tantôt de l’autre, à bien distinguer les temps et les moments : dans ce double jeu, la théorie peut avoir tort, l’habileté supérieure aura raison. […] On aura aisément, deviné, dans cette énumération que je viens de faire à l’occasion du rédacteur en chef de l’Opinion nationale, la couleur et la nuance distincte des principaux journaux politiques passés en revue : — la Gazette de France ; — le Progrès de Lyon, et le Courrier du Dimanche ; — le Journal des Débats ; — le Temps ; — le Siècle ; — la France ; — et enfin le Constitutionnel lui-même.
Le temps, bien que les rigueurs se fussent un peu adoucies, n’était pas bon pour les Églises protestantes. […] On raconte que dans les premiers mois où il siégeait à la Convention, Jean-Bon, au milieu de tous les soins et soucis que lui donnait la chose publique, trouvait encore le temps de diriger de loin l’instruction du fils de sa sœur, le jeune Belluc30, et que chaque courrier apportait à l’enfant ses devoirs corrigés. […] Il souffrait (ce qui vaut mieux) des débats irritants, des récriminations violentes qui remettaient toujours en avant les noms de Marat et de Robespierre ; il accusait les Girondins et surtout le ministre Roland d’avoir perdu bien du temps à des querelles jalouses : il avait hâte qu’on prît les grandes et décisives mesures pour la défense du territoire. […] Il en est aux déclamations du temps : « J’ai vu les braves gardes nationaux, disait-il, et je l’atteste parce que je l’ai vu, chacun de ces volontaires est un héros. » Pendant vingt-deux mois de Convention il vécut dans une fièvre ardente. […] Le vieil homme aura ainsi tout le temps de se calmer et de s’apaiser : le nouvel homme aura tout le temps de se former et de naître.
Rubichon si peu connu même de son temps, et dont Lamennais goûtait si fort le tour d’esprit et les hardiesses : c’était un défenseur de l’ancien régime, mais un défenseur si absolu, si pur et si radical, que M. de Bonald semblait pâle auprès de lui. […] Toutefois il a vu des plaies, il les a sondées, il a cru découvrir des dangers pour l’avenir et, à certains égards, des principes de décadence, si l’on n’y avisait et si l’on n’y portait remède ; et non seulement en bon citoyen il pousse un cri d’alarme, non seulement il avertit, mais en savant, en homme pratique, muni de toutes les lumières de son temps et de tous les matériaux particuliers qu’il a rassemblés, au fait de tous les ingrédients et les mobiles sociaux, sachant tous les rouages et tous les ressorts, il propose des moyens précis de se corriger et de s’arrêter à temps. […] Le Plav. l’antagonisme social n’est point un fait nouveau, spécial à notre temps : les discordes civiles avaient même autrefois un caractère de violence qu’elles n’offrent guère aujourd’hui. […] Il ne propose pas, comme les réacteurs du temps de la restauration, de rétablir le droit d’aînesse, droit forcé et qui s’applique aveuglément ; il ne demande que de laisser au père de famille la liberté de tester, comme cela se pratique aux États-Unis. […] N’est-ce pas assez que la société soit actuellement chargée de toutes les conséquences résultant du despotisme testamentaire depuis un temps immémorial jusqu’à ce jour ?
Les mots en ayant été prononcés et parlés par le peuple, des siècles durant, avant d’être notés et écrits, toutes ou presque toutes les lettres inutiles ont eu tout le temps de tomber et de disparaître. […] 60 Ce qui est certain, c’est qu’une extrême irrégularité orthographique, une véritable anarchie s’était introduite dans les imprimeries pour les textes d’auteurs français au xviie siècle : il était temps que le Dictionnaire de l’Académie, si longtemps promis et attendu, vînt y mettre ordre. […] Enfin, comme il est temps de se mettre à imprimer, l’Académie se détermina hier à me nommer seul plénipotentiaire à cet égard. […] Ainsi, pour le mot lyrique par exemple, dont le sens ne se borne plus à des pièces d’opéra, comme du temps de Quinault ou de M. de Jouy, mais qui comprend et embrasse, selon les meilleurs critiques, tout un vaste ensemble de poésie intime ou personnelle et d’épanchements de l’âme, en regard et à côté des genres épique et dramatique : il faudra, bon gré, mal gré, tenir compte de ces progrès de l’Esthétique, comme on dit. […] Viguier, cet esprit distingué et délicat, ce maître du bon temps, celui même dont j’ai fait ici, il y a quelques mois, un éloge funèbre63, écrivait au sujet de Chateaubriand dans une lettre à M.
Port-Royal des Champs, qui est en ce temps-là un foyer si actif de vie religieuse et morale, est situé dans la banlieue, et la famille Arnauld est parisienne. […] Il est visible ainsi que les invectives passionnées de Goncourt, la conception mélancolique de Sully Prudhomme et les théories de Darwin sur la lutte pour la vie sont des choses du même temps, trois formes d’une seule et même idée qui flottait dans l’air ambiant. […] Il est impossible de ramener à l’unité la diversité des préférences qui se déclarèrent en ce temps-la. […] la découverte de l’Amérique eut, à l’aurore des temps modernes, un effet analogue. […] En ce temps-là toutefois, les voyages étaient lents, difficiles, périlleux.
Pour savoir lire les journaux du temps, pour distinguer la vraie note sous le masque gonflé et retentissant que gardent encore après le 9 Thermidor les orateurs de la Convention, il faut une clef. […] Il ajoutait qu’une partie des principes du jour ayant résisté aux horreurs de la Révolution, « la génération courante, infectée de ce levain, ne pourrait s’en délivrer qu’avec le temps et sous un gouvernement ferme et éclairé ». […] Nul, on l’avouera, n’a mieux connu et plus expressément décrit la maladie sociale de son temps que Mallet, et on croirait, par endroits, qu’il n’a fait que décrire celle du nôtre, celle de ce matin : c’est que, sauf de très légères variantes de surface, c’est bien la même maladie qui, après cinquante ans, nous travaille encore et cherche son issue ; elle la cherchera longtemps. […] C’est le reproche qui lui fut fait dans le temps même pour cet écrit de 1796 : Il est naturel aux infortunés, disait-on, de croire que celui qui développe si bien les causes de leur misère connaît aussi les moyens de les soulager : au contraire, son livre éloigne l’espérance, il n’assigne aucun terme à la Révolution, et on se trouve plus malheureux après l’avoir lu qu’auparavant. […] Il apprécie aussitôt la grandeur du rôle de Bonaparte, et signale dans le fait du 18 Brumaire une métamorphose inconnue : « Attendons la moisson, disait-il, pour juger de la semence. » Il n’eut que le temps d’embrasser d’un coup d’œil son nouvel horizon de combat.
Il savait pourtant résister dans l’occasion, car il était amoureux ailleurs ; il l’était fort en ce temps-là d’une Mme Lévesque, femme d’un avocat de ses confrères. […] Les lettres que d’Ablancourt écrivait à Patru, et dont les premières sont à peu près de ce temps, nous le montrent toutefois sous un aspect plus relevé, et corrigent l’impression que pourrait faire le seul récit de Tallemant des Réaux. […] De mon temps, il ne passait pas pour un grand jurisconsulte, ni pour un avocat utile ni aux autres ni à lui-même. […] Patru, en son temps, dut faire de même ; il fut un de ces maîtres à danser, je demande pardon de l’image. […] Le chancelier tint conseil ; on appela un ou deux académiciens pour savoir les précédents : M. le chancelier appela M. de La Mesnardière qui, sur cette proposition, dit que, du temps de Ronsard, il se tint une assemblée de gens de lettres et de beaux esprits de ce temps-là à Saint-Victor, où Charles IX alla plusieurs fois, et que tout le monde était assis devant lui.
Pendant les dangers de l’invasion, en 1814-1815, il se retira quelque temps dans la montagne, chez un curé parent ou ami de sa famille, et y resta à étudier. […] C’est dans ce temps qu’il connut M. de Lamennais. […] En vous interrogeant, j’ai senti que sa flamme Ne peut périr ; Qu’à chaque être d’un jour qui mourut pour défendre La vérité, L’Être éternel et vrai, pour prix du temps, doit rendre L’Éternité. […] Si Dieu préside à vos heures légères, Ce jeu du soir est un temps bien passé, Et, du matin rejoignant les prières, Finit le jour comme il a commencé. […] On a beaucoup disputé, tous ces temps derniers, sur la question des études et sur le degré de littérature autorisé par le clergé ; on a mis en avant bien des noms empressés et bruyants : j’ai voulu rappeler un nom aussi distingué que modeste.
Il n’y a guère qu’une quinzaine que nous avons quitté Londres, mais la variété des scènes que nous avons parcourues fait que ce temps paraît égal à six mois passés à la même place. […] Dans les premiers temps de son nouveau séjour, Franklin eut à triompher de cette difficulté de conversation, et, malgré son âge avancé, il en vint à bout par sa persévérance. […] Dans les premiers temps de son séjour, il est sensible aux inconvénients, aux ridicules ; il se voit l’objet, non seulement de l’admiration, mais d’un engouement subit, et il ne s’y fait pas tout d’abord. […] J’insiste sur ce point parce qu’à détacher telle ou telle phrase de ses lettres, sans distinguer les temps, on pourrait en induire à tort le contraire. […] J’ai, il est vrai, par-ci par-là un petit remords en réfléchissant que je perds le temps si paresseusement ; mais une autre réflexion vient me soulager, en murmurant tout bas à mon oreille : « Tu sais que l’âme est immortelle : pourquoi donc serais-tu chiche à ce point d’un peu de temps, quand tu as toute une éternité devant toi ?
La physiologie est la sauce piquante de toutes les erreurs de ce temps. […] Appliquée à Michelet, l’épithète peut sembler comique, mais elle est exacte et sincère ; car Michelet se croit sérieusement prêtre, le prêtre vrai des temps nouveaux. […] Mais cette longue histoire, qui est sa vie et qui, s’il l’avait voulu, eût été sa gloire, ne suffit pas à la pétulance de ses facultés, et de temps à autre il l’interrompt par toutes sortes de publications inattendues. […] De leur temps déjà, les anciens, ces ignorants d’infini, appelaient l’océan Père des choses ! […] Reconnu presque comme un artiste de génie, dans un pays où le talent, à tort ou à raison, rend imposants ceux qui prêtent le plus au sourire, Michelet a, surtout en ces derniers temps, fidèlement porté à sa boutonnière une fleur de gaieté qu’y plaçaient les autres et qui fleurissait d’un peu de ridicule son talent.
Chaque temps a la poésie qu’il peut. […] On n’a pas le temps de s’arrêter, mais on a tout de même le temps de s’y reconnaître. […] Mais il est temps de partir. […] … etc., etc. » Et c’est tout le temps comme cela, tout le temps ! […] ceux avant lesquels on prend un temps !
Le temps est-il beau et fait-il grand soleil ? […] Il lut un roman que Sand brûla peu de temps après. […] « Le temps, le temps ! […] — comme l’a dit quelqu’un, — les temps, les lieux et les personnes. […] Mais le temps n’est pas sûr.
En ce temps-là, on citait encore M. […] C’était déjà la mode en ce temps-là. […] … Les temps prédits sont proches. […] Le reste du temps n’est que torpeur et hivernage. […] Il était temps, grand temps.