… Et dehors donc, il fait un soleil superbe ! […] Chaque fois qu’elle levait son battoir tout luisant d’eau de savon, le soleil, brillant dessus, envoyait un éclair jusqu’au haut de la côte. […] Puis, tout à coup, tout devenait blanc : c’était lui, le soleil, qui venait enfin de paraître. […] On ne voyait que son joli cou bruni par le soleil, et ses bras repliés. […] On aurait dit un de ces magnifiques coups de soleil qui suivent les chaudes averses du printemps.
Un rayon de soleil fondit ce chef-d’œuvre. […] À l’exception de quelques tronçons des marbres de Phidias dorés par le soleil levant de l’Attique sur le fronton du Parthénon, aucun sculpteur ne transmit jamais mieux à nos sens et à notre âme la vie immortelle du marbre et la pensée immatérialisée dans la matière. […] Rends à nos yeux baignés de larmes le soleil de tes regards, qui semble dédaigner le spectacle de notre misérable chute ! […] À peine cette lettre était-elle écrite, qu’il fut saisi en effet d’une fièvre lente qui l’éteignit doucement, comme une lampe de nuit qui s’éteint dans le soleil levant. […] » Il n’eut pas besoin d’être soutenu par ses amis, il expira sans effort et comme on s’endort, le 17 février 1564, au coucher du soleil.
. — Présage redoutable ; l’aigle figurait l’emblème et l’âme même de la Perse ; elle s’était personnifiée dans l’oiseau sublime qui seul pouvait fixer le soleil, regarder son Dieu face à face. […] Au-delà, l’Empire comprenant la terre du soleil ; plus loin des régions obscures, des peuples confus, de plus en plus étranges, de moins en moins visibles, qui se perdent dans l’Occident nébuleux. […] » — « Bien loin d’ici, vers le couchant, sous les derniers feux du Soleil roi. » — « Et c’est la ville dont mon fils a si grand désir de faire la conquête ? […] Mais bientôt l’orbe ardent du soleil échauffa le milieu du fleuve et rompit ses blocs, et tous roulèrent les uns sur les autres, et les plus heureux furent ceux qui furent engloutis le plus vite. […] Revers terrible, contraste tragique : les mêmes hommes que le Chœur voyait, au début du drame, marchant vers l’Occident dans l’attirail de la gloire, comme s’ils allaient à la conquête du soleil couchant, il les traîne maintenant sanglants et brisés devant leur roi désastreux.
Eh bien, hier j’ai ressenti un vrai plaisir ; on suit l’âpre échine de la montagne sous la maigre couche de terre qu’elle bosselle de ses vertèbres ; le gazon pauvre et dru, battu du vent, brûlé du soleil, forme un tapis serré de fils tenaces ; les mousses demi séchées, les bruyères noueuses enfoncent leurs tiges résistantes entre les fentes du roc ; les sapins rabougris rampent en tordant leurs tiges horizontales. […] Rien n’est laid comme les cailloux crayeux qu’on tire d’une carrière ; ces déterrés semblent froids et humides dans leur linceul blanchâtre ; ils ne sont point habitués au soleil ; ils font contraste avec le reste. Mais le roc qui vit à l’air depuis dix mille ans, où la lumière a tous les jours déposé et fondu ses teintes métalliques, est l’ami du soleil ; il en porte le manteau sur les épaules ; il n’a pas besoin d’un vêtement de verdure ; s’il souffre des végétations parasites, il les colle à ses flancs et les empreint de ses couleurs. […] Mais son monument est sublime, digne du ciel qu’il a pour voûte, et du soleil qu’il a pour flambeau.
Quand elle parle d’un tapis de vert uniforme « où s’emboit la lumière », des profondeurs d’un vert intense « où s’emboit le soleil », c’est-à-dire où il est tout entier absorbé, sans laisser jour ni reflet à aucune des nuances du prisme, il y a certainement une intention : ne se marque-t-elle pas trop expressément ? […] Devant un lever du soleil, devant la majesté des hauts lieux, je comprends Jean-Jacques, je comprends David et le Psalmiste, mais j’ai peine de là à me rabattre à une discussion sur le péché de Marguerite, ce péché irrémissible, celui de la désespérance en Dieu, et tout ce qui s’ensuit. […] Un beau soleil vint embellir la plus jolie fête populaire que j’aie vue. […] Si mon âme aspire au soleil, mon pauvre individu se traîne dans l’ombre
Il se flattait que nous irions un jour dans le soleil, d’où nous jouirions, pour récompense d’une bonne vie, de l’ensemble merveilleux de la création ; il revoyait dans son paradis la plénitude et le triomphe de sa physique. […] Même lorsqu’il est le mieux traité et le plus choyé dans ses voyages à Paris, lorsque chacun le caresse et veut le retenir, Bernardin ne soupire pas moins après sa solitude champêtre ; il sent que la vie s’écoule, que ses dernières pages à achever le réclament, et il écrit alors naïvement à sa jeune femme : Je suis comme le scarabée du blé, vivant heureux au sein de sa famille à l’ombre des moissons ; mais, si un rayon du soleil levant vient faire briller l’émeraude et l’or de ses élytres, alors les enfants qui l’aperçoivent s’en emparent et l’enferment dans une petite cage, l’étouffent de gâteaux et de fleurs, croyant le rendre plus heureux par leurs caresses qu’il ne l’était au sein de la nature. […] Sur le soleil, entre autres énormités étonnantes, il vous dira sans sourciller, par exemple : S’il était permis à un être aussi borné que moi d’oser étendre ses spéculations sur un astre que je n’ai pas eu même le bonheur de voir dans le télescope, je dirais que sa matière doit être de l’or, d’abord parce que l’or est la plus pesante de toutes les matières que nous connaissons : ce qui convient au soleil placé au centre de notre univers… Cette lecture des Harmonies, si on la prolonge, est d’un effet singulier, et que je ne puis mieux rendre qu’en disant qu’il est efféminant et qu’il écœure.
On établirait aussi que telles suites de vers libres ne sont que des alexandrins décomposés ; on donnerait comme exemples, sinon comme preuves : Car vois | les marbres d’or aux cannelures fines | Sont riches du soleil qui décline, | versant Avec sa joie la soif des vins | qu’elle mûrit ; | fragment qui dans l’original forme cinq vers de 2, 10, 9, 10, 4 syllabes ; Oui c’est l’orfroi, | ce sont les pourpres constellées | Des rêves orgueilleux comme des nefs | s’inclinent | Ma gloire, à moi, | c’est d’embrasser tes deux genoux | Ramenant vers leur cou | leur tunique défaite, | Protégeant de leurs mains leurs regards aveuglés | Baissent la tête | autour de nous, | silencieux | Tu ris ! […] Telle la vieille mer sous le jeune soleil. […] Trop strictement, peut-on répondre, et nous voulons rendre les estampes non pas moins nettes, mais plus claires et qu’entre les traits noirs se joue plus de soleil, et aussi que les traits soient un peu tremblés comme, fabriquées par la nature, les feuilles sont découpées, quoique uniformes, selon un tel caprice, que l’on ne vit jamais deux feuilles pareilles. […] Ils virent les nefs dorées s’amarrer à l’aval du pont où veillent les statues de saints, puis ils virent l’eau couler et les hommes passer, dans les chaudes clairières, sous le soleil d’été les fées et les lutins qui leur baisaient les seins, et ils entendirent le cor enchanté par les forêts en source et les fleurs des taillis.
La verité, le dogme, s’il est permis de parler ainsi du mouvement de la terre autour du soleil, a eu la même destinée que le dogme de la circulation du sang. Plusieurs philosophes anciens ont connu cette vérité, mais comme ces philosophes n’avoient pas en main pour la prouver les moïens que nous avons aujourd’hui, il étoit demeuré indécis si Philolaus, Aristarque et d’autres astronomes avoient raison de faire tourner la terre autour du soleil, ou si Ptolomée et ceux qu’il a suivis avoient raison de faire tourner le soleil autour de la terre. […] Quelques années après les lunettes d’approche furent trouvées. à l’aide de ce nouvel instrument, on fit des observations si concluantes sur les apparences de Venus et des autres planétes, on trouva tant de ressemblance entre la terre et d’autres planétes, qui tournent en roulant sur leur centre autour du soleil, que le monde est aujourd’hui comme convaincu de la verité du systême de Copernic.
À plus forte raison s’il s’agit d’un corps inanimé tel que le soleil, qui dure aussi certainement qu’il est étendu, mais dont la durée, ignorée de lui-même ainsi que son étendue, échappe à toutes nos facultés. […] On les voit trembler sous ses coups d’aile, et les yeux, malgré eux, suivent le miroitement des feuilles, qui tour à tour montrent et cachent au soleil leur dessous blanchâtre et leur dos luisant. — Que s’est-il passé en moi-même ? […] Malebranche a raison : le soleil qui brille là-haut nous est invisible. […] Pourvu que notre nerf optique et notre cerveau soient touchés à l’endroit convenable, ce soleil subsistera en l’absence de l’autre, et nous le verrons luire dans le ciel noir et désert.
« Ô vous, bruyantes vagues et vous, hautes forêts, et vous, nuages, qui prenez votre essor si loin au-dessus de moi ; toi, soleil levant, toi, ciel bleu qui charmes les regards, toute chose, enfin, qui êtes et qui voulez être libres, rendez-moi témoignage, où que vous soyez, et dites de quel culte profond j’ai toujours adoré le génie de la divine liberté ! […] Vous-mêmes, tempêtes qui vous amassez autour des feux naissants de l’aurore, le soleil se lève, quoique vous cachiez sa lumière. […] Sur le sein du Gange, le soleil incliné s’abaisse pour le repos. […] Le venimeux serpent ne s’abrite pas sous un si frais bocage : fils du soleil, il aime à reposer sur une couche de feu allumé par la nature, un sol sec et brûlant, entre quelques débris de tours écroulées, au-dessus desquels le pepel étend son ombre ; ou bien, autour d’une tombe, il enlace ses écailles, gardien naturel des portes de la mort.
Après les Orientales, œuvre de maturité radieuse et de soleil, nées, pour ainsi dire, dans l’août de sa jeunesse, sont venues les Feuilles d’Automne, comme une production plus lente, mûrie plus à l’ombre et plus savoureuse aussi : les Chants du Crépuscule offrent maintenant une autre nuance. […] Bien souvent, fatigués du soleil, nous aimons Boire au petit ruisseau tamisé par les monts. […] Nous n’en sommes pas moins sensible, qu’on veuille nous croire, à tout ce qui s’y trouve à profusion d’images riches, de traits inattendus et heureusement pittoresques, d’observations naturelles et domestiques de promeneur et de père, soit que le poëte nous indique du doigt dans la plaine le sentier qui se noue au village, la vallée toute fumante de vapeurs au soleil comme un beau vase où brûlent des parfums, soit qu’il se montre lui-même éveillé avec ses soins et ses doutes rongeurs, dès avant l’aube, Même avant les oiseaux, même avant les enfants !
Bottom, à vingt ânes pareils, Tend son dos à Puck qui le monte, Et Scapin bâtonne Géronte Avec un rayon de soleil ! […] Le printanier soleil, dieu d’argent des beaux rythmes Père des anémones, des jacinthes et des lis, Inspirateur des odes et donneur des cadences. […] Tu rêves, blanc et pur, à la source, aux oiseaux,’ Au vent qui passe en murmurant des voix anciennes, Aux princesses de marbre éveillées au soleil, À la belle Galathée, à l’immortel Acis, Au sombre Polyphème penché sur la fontaine, À la Grèce, au Parnasse, aux flûtes, aux abeilles.
Pour consoler d’Adam la race séculaire ; Vigneron du coteau que mûrit la colère Des soleils ténébreux sur la terre penchés, Chars des Icares morts sur les chemins cherchés, Martyrs dont le mépris des sots fut le salaire ; Chercheur du feu sacré des éternels enfers, Qui plongeas dans l’horreur des abîmes ouverts Sous les pas chancelants des mornes destinées ; Je t’aime, ô contempteur des communs paradis. […] Depuis, au long des jours de désir et de haine Dont les soleils couchants meurent au fond du cœur, Celles que tu créas rêvent d’une douleur Étrangement nouvelle et fervemment humaine, Et crient au loin ton nom qui rayonne d’un feu Céleste et souterrain comme une pierre ardente, Ô poète, qui retourna l’œuvre de Dante Et mis en haut Satan et descendis vers Dieu. […] Dirai-je le haut silence de tes méditations, Les soleils de septembre réchauffant ta pauvre âme, La merveille des parfums emplissant ta narine Et de vagues musiques gonflant ta poitrine Comme le vent les plis glorieux des oriflammes ?
Le soleil s’évanouit dans le ciel, et la nuit des enfers se lève. » Tout formidable que soit ce sublime, il le cède encore à la vision du livre de Job : « Dans l’horreur d’une vision de nuit, lorsque le sommeil endort le plus profondément les hommes, » Je fus saisi de crainte et de tremblement, et la frayeur pénétra jusqu’à mes os. […] Si le chantre d’Ilion peint un jeune homme abattu par la lance de Ménélas, il le compare à un jeune olivier couvert de fleurs, planté dans un verger loin des feux du soleil, parmi la rosée et les zéphyrs ; tout à coup un vent impétueux le renverse sur le sol natal, et il tombe au bord des eaux nourricières qui portaient la sève à ses racines. […] La seconde espèce de comparaison, que nous avons attribuée à la Bible, c’est-à-dire, la longue comparaison, se rencontre ainsi dans Job : « Vous verriez l’impie humecté avant le lever du soleil, et réjouir sa tige dans son jardin.