Si vous ne l’aviez point lu, si vous ne le connaissiez que par le raccourci de drame anonyme où je l’ai résumé en commençant, peut-être hésiteriez-vous sur leur condition sociale. […] La femme qui se déshabille pour se donner à un homme dépouille avec ses vêtements toute sa personne sociale ; elle redevient pour celui qu’elle aime ce qu’il redevient, lui aussi, pour elle : la créature naturelle et solitaire dont aucune protection ne garantit le bonheur, dont aucun édit ne saurait écarter le malheur. » Or, ni M.
À l’origine, la religion tenait à l’existence même du groupe social. Le groupe social était une extension de la famille.
Le royaume de Dieu est fait : 1° pour les enfants et pour ceux qui leur ressemblent ; 2° pour les rebutés de ce monde, victimes de la morgue sociale, qui repousse l’homme bon, mais humble ; 3° pour les hérétiques et schismatiques, publicains, samaritains, païens de Tyr et de Sidon. […] Loin qu’il cherchât à adoucir les murmures que soulevait son dédain pour les susceptibilités sociales du temps, il semblait prendre plaisir à les exciter.
La prédication de Jésus, sa libre activité en Galilée ne sortent pas moins complètement des conditions sociales auxquelles nous sommes habitués. […] Je sais que nos idées modernes sont plus d’une fois froissées dans cette légende, conçue par une autre race, sous un autre ciel, au milieu d’autres besoins sociaux.
C’est donc bien la vie familiale et sociale qui a disparu ; ce sont les rapports avec les autres êtres animés qui ne viennent plus se représenter dans la tête de l’animal. Mais, si son moi social a disparu, l’animal conserve cependant, en une certaine mesure, son moi personnel, réduit au présent et renfermé comme Robinson dans son île.
.), et du milieu où ce tempérament s’est développé (époque, classe sociale, circonstances particulières de la vie), il reste toujours à considérer l’œuvre en elle-même, à évaluer approximativement la quantité de vie qui est en elle38. […] Il y a ici deux termes en présence, l’auteur et le lecteur, qui peuvent se convenir l’un à l’autre sans être plus vrais tous les deux : à certains moments l’histoire, la vie sociale tout entière a été factice et fausse.
Après quoi la révolution politique faite cherche son expression, et la révolution littéraire et sociale s’accomplit. […] Le triple mouvement littéraire, philosophique et social du dix-neuvième siècle, qui est un seul mouvement, n’est autre chose que le courant de la révolution dans les idées.
le nécessaire social du peuple arabe y est complet, et si, comme on l’a ingénieusement et justement remarqué, le caractère du poème épique est de renfermer tous les éléments de la civilisation qu’il chante, un poète qui aurait le génie d’un tel poème n’aurait besoin, pour en faire un sur les Arabes, que de consulter les œuvres de Daumas. […] Nous ne mettons rien au-dessus de cette force sociale qui recommencerait les sociétés, si les sociétés périssaient, parce que l’esprit de l’armée, c’est le sacrifice.
Un peuple aimable, et réputé le plus aimable des peuples, perd les grâces toutes-puissantes par lesquelles il a régné, et même la politesse, cette fleur de bienveillance sociale, restée la dernière de ses dons, se fane aussi sur sa couronne. […] VI Ainsi, pour commencer, dégradation de l’intelligence, altération des rapports sociaux, voilà ce que les habitudes de théâtre introduites dans le monde doivent nécessairement produire et attester.
Son livre implique, en effet, l’impossibilité d’atteindre actuellement à la racine de ce mal social qu’on appelle le duel ; et même il en reconnaît la nécessité, puisque, législateur par supposition, dans son livre il le codifie au lieu de le supprimer. […] Verger de Saint-Thomas, qui n’est pas Louis XIV pour imposer sa législation, a ramassé en pièces l’idée de Louis XIV et l’a appliquée, comme il a pu, à une société qui n’a plus les hiérarchies sociales du temps de Louis XIV, et qui est nivelée et rongée par l’égalité et l’individualisme modernes.
Beaumarchais n’était pas dans le vrai social quand il écrivait son Mariage de Figaro ; mais Beaumarchais avait du talent, et Μ. de Girardin n’a pas même d’esprit, du moins dans sa pièce. […] En effet, la marquise est une marquise d’Eugène Sue ; le baron est l’intrigant entremetteur de toutes les comédies et de toutes les situations sociales ; et le millionnaire, auquel Μ. de Girardin voudrait bien donner la majesté d’un Mage, n’est que le pédant de dignité et de fausse modestie le plus minutieux et le plus froid.
Il n’avait plus le ciment social qui unit et qui fond les hommes dans une préoccupation plus haute qu’eux, et ce fut alors d’eux qu’ils parlèrent. […] Après la Nouvelle Héloïse, d’autres romans affectèrent la forme épistolaire qui s’était imposée à Rousseau, laquais toujours, alors de Richardson… Quand Laclos finissait ses Liaisons dangereuses, cette pourriture sociale brassée et tripotée d’une main si puissante, Madame de Genlis écrivait, sous forme de lettres, son traité d’éducation, Adèle et Théodore, pour refaire des mœurs perdues, et Madame de Staël ce chef-d’œuvre de Delphine, où passe, idées et mœurs, toute la société du xviiie siècle dans ce qu’elle avait de sain encore, dans ce qui avait échappé aux gangrènes décrites par Laclos.
Tel est le Jérôme Paturot russe à la recherche d’une position sociale, et que l’auteur des Âmes mortes, qui nous donne sa carte, appelle le Conseiller de collège, Paul Ivanovitch Tchitchikoff, propriétaire terrien, voyageur pour ses affaires personnelles ! […] Pour nous, le Tchitchikoff des Âmes mortes n’est qu’un prétexte, un vieux moyen pour faire tourner sous notre regard le panorama social, religieux, politique, administratif, de la Russie tout entière.
C’est cette question des classiques grecs et latins, en apparence toute littéraire, mais dont le sens profond n’a frappé personne quand on l’a agitée, puisqu’elle cache, — et tout le monde l’a senti, — sous son intitulé modeste, cet énorme problème politique et social de l’éducation, qui déjà faisait sourciller le vaste et serein génie de Leibnitz bien avant que l’Europe n’eût vu le dix-huitième siècle et la Révolution française. […] Seulement, plus frappé que personne, en vertu de son tour d’esprit, de l’inutilité des charges à fond exécutées par les meilleures intelligences contre la Révolution dans les systèmes qu’elle a engendrés par la tête de ses plus illustres penseurs, et voyant, sur ces systèmes rompus, déshonorés, défaits, la Révolution vivre encore et continuer de ravager la pensée sociale, M.