l’art, parce qu’il doit surtout satisfaire les artistes, c’est-à-dire les connaisseurs, doit-il donc se condamner ainsi à ne plaire qu’à eux, à eux seuls, à déplaire nécessairement aux bourgeois (ce mot va loin), à la moyenne du public, à l’ensemble d’une société, à nos semblables ? […] De notre xviie siècle à nous, l’auteur qu’ils estiment le plus, le seul peut-être qu’ils admirent entièrement, est La Bruyère, précisément celui qui, par quelques-uns de ses procédés, inaugure le xviiie siècle déjà, qui en a les inquiétudes, les recherches et bien des replis. […] MM. de Goncourt sont des spécialistes trop distingués pour qu’on essaye (ce qui serait d’ailleurs bien superflu) de les détourner un seul instant de leur ligne et de leur voie ; elle est la leur, ils se la sont faite, et ils ont certes droit de la tenir et de la garder : je ne voudrais, si j’avais à leur donner conseil, que les conseiller dans leur sens même et avec l’intelligence de leur direction. […] Pour les autres, pour le grand nombre de lecteurs, instruits même et cultivés, et plus ou moins gens de goût, cette vache toute seule, cette moitié de vache ne dit pas assez. […] Nous devons à MM. de Goncourt et à leur procédé, j’ai hâte enfin de le dire, bien des croquis, bien des esquisses franches, de petites eaux-fortes qu’eux seuls ont faites et que d’autres plus circonspects, plus soucieux du passé, n’auraient osé faire.
Le maître-autel seul restait en vue : on déroba et on condamna toutes les petites chapelles particulières. […] Une seule pensée m’absorbait ; je comptais avec impatience les moments. […] Ce qu’on a appelé de l’égoïsme à deux restait chez lui de l’égoïsme à un seul. […] Rappelons-en ici quelque chose ; c’est là le seul moyen de le pénétrer à fond, cœur et génie, et de le bien comprendre. […] En septembre 1832, à Genève, il n’est plus seul ; il est rentré sous ses assujettissements domestiques habituels : « Ah !
Je voudrais que tous ceux qui écrivent sur Montaigne et qui nous transmettent sur lui le détail de leurs recherches et de leurs découvertes, se représentassent en idée une seule chose, à savoir Montaigne lui-même les lisant et les jugeant. « Que penserait-il de moi et de la façon dont je vais parler de lui au public ? […] Il n’y a guère plus de trente ans que, lorsqu’on avait à parler du xvie siècle, on en parlait comme d’une époque barbare, en ne faisant exception que pour le seul Montaigne : il y avait là erreur et ignorance. […] Quand les partis n’ont pas de chef ni de tête, quand ils se présentent par leur corps seul, c’est-à-dire par leur réalité la plus hideuse et la plus brutale, il est plus difficile et aussi plus hasardeux de se montrer envers eux si équitable et de faire à chacun sa part jusqu’au milieu de l’action. […] Ce style bref, mâle, qui frappe à tout coup, qui enfonce et qui redouble le sens par le trait, ce style duquel on peut dire qu’il est une épigramme continuelle, ou une métaphore toujours renaissante, n’a été employé chez nous avec succès qu’une seule fois, et c’est sous la plume de Montaigne. […] Son livre est un trésor d’observations morales et d’expérience ; à quelque page qu’on l’ouvre et dans quelque disposition d’esprit, on est assuré d’y trouver quelque pensée sage exprimée d’une manière vive et durable, qui se détache aussitôt et se grave, un beau sens dans un mot plein et frappant, dans une seule ligne forte, familière ou grande.
Ce dernier point de vue, en n’y entrant d’ailleurs qu’avec discrétion et réserve, est le seul qui nous convienne ici. […] À partir de ce jour, il devint plus hardi, plus content, plus dégagé, à mesure que la responsabilité s’aggravait et qu’elle ne reposait que sur lui seul. […] L’ennui qu’il ressentait de ce travail ingrat fut profond ; il ne le dissimulait point à ses amis, et il l’a laissé glisser jusque dans les pages toutes pesantes de matériaux et où l’on chercherait vainement un seul éclair. […] Ce seul ouvrage déposerait, au besoin, des sentiments et des vœux de Carrel dans cette période de sa carrière : substituer à une royauté légitime, et qui se croyait de droit divin, une royauté consentie. […] Une fenêtre légèrement entrouverte près de son lit a montré qu’après avoir éteint sa lumière et s’être plongé dans l’obscurité, il avait fait effort pour apercevoir un peu du jour qui naissait et qui ne devait plus éclairer que son cadavre… Enfin, il a senti qu’il était seul, bien seul, abandonné de tout sur la terre ; qu’il n’y avait plus autour de lui que les fantômes créés par ses derniers souvenirs.
Ils se soutiennent indistinctement les uns les autres, mais indépendamment de toute conviction individuelle, et par ce seul instinct d’union et de défense réciproque qui naît du sentiment de la faiblesse numérique. […] L’histoire et le jugement de la première doivent précéder l’histoire et l’examen de la seconde, la seule qui nous intéresse véritablement, et dont il soit convenable de nous occuper ici. […] Je n’ai parlé que du théâtre ; mais c’est que le théâtre est le seul genre de littérature auquel puissent être appliqués des systèmes de composition différents. […] On dirait que la fameuse maxime, Rien n’est beau que le vrai, a été inventée par eux, ou du moins qu’ils sont les seuls qui s’y conforment. […] La poésie n’est pas seule infectée de tous ces vices de la pensée et du style.
Ils ont cru tenir la clef d’une philosophie ; mais ils ont été les seuls à suivre cette voie : l’élite des penseurs ne les a pas entendus. Bien qu’ils aient produit un nombre incalculable de livres, ils n’ont pas à présenter une seule œuvre de résistance. […] Mais ceux-ci eurent, cette fois, le bon esprit de s’abstenir et de le laisser rôtir tout seul dans le four brûlant qu’il leur avait préparé. […] Charles Morice reste donc, malgré lui, notre seul « Poète français ». […] Ceux-ci sont les seuls qui aient apporté des théories nouvelles en esthétique, en morale comme en philosophie, les seuls qui s’appuient sur une base invariable et éternelle : la Science.
L’Empire romain seul s’étendait sur tous. » Et l’évêque de Césarée fait remarquer que par là l’Empire romain préparait le monde à l’idée de l’unité de Dieu ; — il le préparait du même coup, ajouterons-nous, à l’idée de l’égalité des hommes. […] Dans le seul duché du Bourbonnais, on comptait 240 seigneuries, et chacune avait sa loi propre. […] Et qu’on ne croie pas que cette progression tient seulement à une crise historique, que la faute en est à la seule « paix armée », tourment de l’Europe. […] La société guerrière idéale est celle qui agit le plus aisément comme un seul homme, celle par suite dans laquelle les ordres, vivement conçus par un centre cérébral unique, sont rapidement transmis jusqu’aux extrémités du corps social et immédiatement exécutés. […] Il peut très bien au contraire s’accorder avec ces associations multiples et entrecroisées qui, mêlant ses sujets pour les fins les plus différents, les empêchent de se constituer en grands corps nettement tranchés, et, les prenant chacun par un seul côté de leur personne, les laissent aussi, par un certain côté, également soumis à son gouvernement.
Ce sont les seules qui demeurent calmes. […] Je ne croy pas que ce en soit la seule cause. […] Cette idée est la seule qui enveloppe tout l’homme et qui développe tout l’homme ; ce principe est le seul qui éclaire et domine tout. […] À lui seul appartient le souffle de la vie nouvelle. […] Il n’était pas le seul à parler ainsi.
Je n’en donnerai qu’un seul exemple. […] Je pose une seule question. […] lui seul est un buffle, tous les autres ne sont que des bœufs ! […] vous déclarez qu’on ne peut peindre qu’avec un seul ton ? […] Modifiez un seul des éléments qui forment son atmosphère physique et morale ; supprimez un seul des menus faits dont elle subît la réaction, sans le savoir elle-même ; transformez un seul des personnages dont l’influence inaperçue domine ses résolutions ; — vous avez changé tout le roman.
Littré seul qu’en 1834. […] Mais ce fut sa mère seule qui, en dernier lieu et après un double assaut, l’emporta, comme la mère de Coriolan. […] Littré est vraiment, à lui seul, toute une bibliothèque et une encyclopédie. […] Édélestand du Méril, seul en France, était parfaitement au courant ; mais il l’était au point de paraître un homme d’Outre-Rhin lui-même. […] On sent qu’une seule et même main (comme pour le grand Dictionnaire de Johnson) a choisi les épis et noué le faisceau.
On peut dire qu’un seul et même motif règne à travers tout ce chant et en fait le dessin. […] A cette époque déjà on ne manquait pas (lui-même nous l’apprend) de gens de mauvaise humeur et occupés d’intérêts positifs, qui disaient que c’était bien assez pour tous d’un seul Homère. […] Gracieuse Vomvyca, ils t’appellent tous Syrienne, maigre et brûlée du soleil ; moi seul je te trouve la couleur du miel. […] « Maintenant que je suis seule, poursuit Simétha, par où viendrai-je à pleurer mon amour ? […] Un critique allemand a eu raison de dire que, lors même qu’on n’aurait aujourd’hui que cette seule pièce de Théocrite, on serait encore fondé à le placer au rang des maîtres qui ont excellé à peindre la vie.
Les lettres et les lois sont une seule et même chose dans ce vaste empire. […] ce chef-d’œuvre du temps seul ? […] Confucius résume en lui seul la raison d’un hémisphère. […] Ce volume est à lui seul une bibliothèque. […] Il n’ambitionne pas les honneurs, il ne cherche point à amasser des trésors ; l’acquisition de la sagesse est le seul trésor après lequel il soupire : mériter le nom de sage est le seul honneur auquel il prétend.
Voilà ma métaphysique, à moi, et c’est la seule que je me permette d’introduire rarement entre vous et moi pour éclaircir le sujet. […] Dieu seul a pu créer et peut expliquer ce phénomène du sens immatériel contenu dans la parole matérielle ou contenu dans les lettres, signes hiéroglyphiques que la matière fait à l’esprit. […] Michel-Ange seul, par les gigantesques créations de son ciseau, proteste contre cette décadence ; mais Michel-Ange n’est qu’un prodige de la nature, il n’est pas une école. […] C’est là qu’enfant Léopold errait dans les herbages, au milieu des pâtres et des troupeaux. » La nature, le ciel, les eaux, les arbres, les animaux, les figures simples, graves et d’une gracieuse sévérité de traits des pasteurs et des faneuses suisses furent ses seuls maîtres et ses seuls modèles. […] Il y resta deux ans, découragé de ses espérances ; il employa ces années d’incertitude et d’impasse à se créer son art à lui seul par des méditations solitaires et par des essais assidus.
Il y est seul avec le mystérieux animal, le chien barbet. […] On est dans une rue de la ville ; Marguerite passe seule et les yeux baissés auprès de Faust. […] Marguerite, rentrée, est seule dans sa chambre, tresse ses nattes de cheveux et les relève de ses mains enfantines autour de sa tête. […] Je t’en supplie, laisse-moi tout seul. […] Vous êtes donc beaucoup seule ?