A vous, messieurs les savants ! […] Abuse-t-il parfois des mots savants ? […] De nombreuses sociétés savantes ont tenu à honneur de se l’agréger. […] Qu’on ne craigne pas une surproduction de savants et de lettrés ! […] Une pléthore de théories qui dénonce un savant !
Il y a deux hommes dans Bacon : le raisonneur et le savant. […] Il n’y a pas pour le peuple le grand philosophe, le grand savant, il y a le grand homme. […] Un savant qui corrompt une expérience parce qu’il juge que le résultat en serait néfaste pour l’humanité, cela peut être un bonhomme très moral, mais ce n’est pas un savant vrai. […] La valeur de Gœthe comme savant, longtemps contestée, n’est pas encore unanimement reconnue. […] Un âne qui broute ingénûment les chardons est plus agréable qu’un âne savant.
Chacun, dans cette lecture, peut apprécier la marche du critique, le procédé savant des tableaux, la nouveauté expressive des figures, cette théorie éparse, dissimulée, qui est à la fois nulle part et partout, se retrouvant de préférence dans des faits vivants, dans des rapprochements inattendus, et comme en action ; cette lumière enfin distribuée par une multitude d’aperçus et pénétrant tout ce qu’elle touche. […] Fauriel pour prendre un excellent exemple, comme doivent faire et font les jeunes et savants professeurs qui, succédant dans la carrière à M. […] Villemain, nourri de l’histoire, de l’antiquité et des littératures modernes, de plus en plus attentif à n’asseoir son jugement des œuvres que dans une étude approfondie de l’époque et de la vie de l’auteur, et en cela si différent des critiques précédents qui s’en tiennent à un portrait général au plus, et à des jugements de goût et de diction, ne diffère pas moins des autres appliqués et ingénieux savants ; sa manière est libre en effet, littéraire, oratoire, non asservie à l’investigation minutieuse et à la série des faits, plus à la merci de l’émotion et de l’éloquence. […] Ce mélange, cette construction élégante et savante d’idées, de faits nombreux, d’aperçus et de rapprochements, n’avait d’unité qu’en lui, et s’est comme dispersée au moment où il s’est tu. […] Villemain, et dans le Journal des Savants de 1823 l’examen de la traduction de la République.
« J’en veux presque au spirituel et savant auteur de la notice de n’avoir pas défendu plus chaudement celte bonne Louise, à qui beaucoup de péchés ont dû être remis… Je trouve plus de véritable amour dans ses sonnets que dans la plupart des vers de cette époque, dont la poésie est plus souvent maniérée que naïve. » Lettre de Béranger à l’éditeur, M. […] Ce Maurice Sève, qui célébra en quatre cent cinquante-huit dizains une maîtresse poétique sous le nom de Délie, s’acquit l’estime des deux écoles ; les novateurs, qui aspiraient à introduire une poésie plus savante et plus relevée que celle de leurs devanciers, ne manquent jamais, dans leurs préfaces et manifestes, d’admettre une exception expresse en faveur de Maurice Sève. […] Lyon offrait, à cette époque, une réunion de personnes du sexe très-remarquables par les talents en tous genres, et, à ne consulter que les poésies de Marot, on y trouve célébrées les deux sœurs Sybille et Claudine Sève, parentes de Maurice, la savante Jeanne Gaillarde, toutes plumes dorées, comme il dit, et les sœurs Perréal, qui étaient peintres. […] Louise était savante, elle lisait les maîtres, elle avait contracté dans le commerce des Anciens cette sorte d’audace et de virilité d’esprit qui peut bien n’être pas toujours un charme chez une femme, mais qui n’est pas un vice non plus. […] Journal des Savants, n° de décembre 1844.
Qu’ils me le pardonnent, si un savant peut pardonner quelque chose. […] Le curé de son village, bon homme, pas très savant, s’embrouille parfois dans son sermon. […] Les savants de la commission étaient déjà en route. […] Les figures savantes des astrologues étaient presque aussi naïves. […] Juste ce que le vieux savant reprochait à sa servante.
Elle est particulièrement appropriée à une humanité curieuse, savante et polie. […] Ce sont donc les savants que vous croyez infaillibles. […] C’est un savant et c’est un poète. […] Les esprits étaient encore soumis à une culture savante. […] Je laisse ce soin à d’autres, plus savants, à M.
Le contraste avec la rhétorique savante de Baudelaire ne saurait être plus complet. […] C’est la prétention des savants, que le résultat de leurs travaux demeure comme indépendant de leur personne. […] Les savants entassaient mémoires sur mémoires. […] Mais ici l’artiste s’accompagne d’un savant sur lequel il s’appuie. […] Et toute l’habileté du plus savant joaillier va-t-elle jusqu’à changer un saphir en une émeraude ?
Après la mort de Malherbe, quelques-uns de ses interlocuteurs, Racan, Maynard, recommencèrent les entretiens de la petite chambre chez Conrart, savant protestant, et compilateur d’esprit. […] Le bon usage, selon lui, c’était l’accord, sur le sens d’un mot, de la partie saine de la cour, des bons auteurs et des gens savants en la langue. […] L’abbé d’Olivet le représente comme un homme qui ne fut le rival d’aucun des savants de son temps, mais l’ami et le confident de tous, le directeur de leurs études et le dépositaire de leurs secrets, que l’ambition ne tenta point et que n’aigrit pas la satire. […] La supériorité de son caractère, l’autorité de sa vertu, que relevait la persécution, l’ardeur d’une sorte de renaissance du catholicisme, réunirent autour de lui, dans une solitude à la fois pieuse et savante, plusieurs personnages de distinction. […] Arnauld est-il l’auteur de la Grammaire générale, ou seulement le principal, comme le déclare l’un de ses plus savants collaborateurs, Claude Lancelot ?
Or c’est là précisément en quoi consiste ce que les savants, M. […] Dans ce débat entre la science et la conscience, l’opinion du monde savant semble quelque peu complice de la physiologie. […] Quand on regarde, ainsi que le font nos savants, l’homme moral du dehors et dans les manifestations extérieures de son activité, on s’arrête aux signes physiques et aux caractères physiologiques de ces phénomènes ; on ne pénètre pas jusqu’aux caractères intimes, aux causes véritables de ces divers états. […] Ainsi se trouvent réconciliées dans une science supérieure les deux écoles, le vitalisme et l’organicisme, qui ont tant occupé le monde savant de leurs débats. […] Non, le libre arbitre n’est point un mystère pour le savant.
Le savant constate, décrit, explique, sans s’attacher à qualifier les personnes et les choses, les actes et les œuvres, ainsi que l’avaient fait les historiens moralistes de l’antiquité. […] Le mouvement des forces de la nature ou des idées de la logique a certes son intérêt pour la curiosité du savant et du philosophe ; il n’en a pas pour l’âme, qui cherche un drame dans l’histoire, et qui ne l’y trouve plus, si la liberté en est absente. […] Il en est un peu de l’historien et du philosophe comme du savant proprement dit. […] Au lieu donc de nous laisser aller à des pensées de découragement ou à des résolutions de sagesse contemplative, nous trouvons que jamais il n’y a eu plus de raisons d’espérer dans le triomphe des forces morales, dans la puissance politique et pratique de ceux qui les comprennent le mieux, c’est-à-dire des philosophes et des savants. […] Le savant qui se rend compte des nécessités de l’époque remarque judicieusement que la politique de Louis XI était celle de tous les princes de son temps.
Plume habile, savante en couleurs, curieuse en nuances, cherchant l’art pour l’art, ayant moins à dire qu’à décrire, il a fait dans son genre des miracles de hardiesse et d’adresse ; il a fait rendre à notre langue plus qu’elle ne pouvait jusque-là. […] En proposant tout net « la dissolution de cette fade compagnie de bavards » (car c’est ainsi qu’il parle), il a son projet d’une Académie nouvelle : il y veut faire entrer « des lexicographes, des poètes, des étymologistes, des romanciers, des historiens, des philosophes et des savants, qui recevraient la mission de faire un vrai dictionnaire, d’écrire les origines de la langue française (mais c’est ce qu’on fait aujourd’hui à l’Académie !) […] Il imagine un cosmos plus clair et plus à la française que celui de M. de Humboldt : « Donnez ce livre à un poète, dit-il, à un homme familiarisé avec les ressources du langage, avec la valeur des mots, avec la science des effets, et il vous fera trois volumes plus amusants que tous les romans, plus intéressants que toutes les chroniques, plus instructifs que toutes les encyclopédies. » Cet agréable idéal que M. du Camp réclame, je crois voir qu’un de nos savants des plus lettrés, M.
Le savant médecin, Claude Perrault, frère du nôtre, se réveilla un matin architecte de génie, faisant naturellement des plans de colonnades, d’arcs-de-triomphe ou d’observatoires, qui se trouvaient les plus beaux, les plus majestueux et les plus appropriés, et qui se faisaient accepter à première vue des connaisseurs. […] Là aussi, « dans cet ordre littéraire comme dans l’ordre religieux, a dit un pieux et savant Anglais44, un peu de foi et beaucoup d’humilité au point de départ sont souvent récompensés de la grâce et du don qui fait aimer, c’est-à-dire comprendre les belles choses. » Je n’irai pourtant pas jusqu’à dire, avec un autre critique de la même nation, « qu’il faut feindre le goût que l’on n’a pas jusqu’à ce que ce goût vienne, et que la fiction prolongée finit par devenir une réalité. » Ce serait donner de gaîté de cœur dans la superstition et l’idolâtrie. […] Un homme qu’il est bon d’interroger quand on veut savoir à quoi s’en tenir, un savant, qui n’est pas pourtant de l’Académie des Inscriptions, mais qui me paraît composer à lui seul toute une académie d’érudits, M.
Une Introduction savante, mise en tête, est un morceau de biographie et d’histoire d’un haut et sérieux intérêt. […] Frédéric Baudry, à qui nous devons ce volume, est lui-même un érudit et un savant très-distingué en plus d’un genre, et cette application qu’il a mise, en fidèle Normand, à éditer ce Journal d’un ancien intendant de Normandie, ne doit être comptée dans sa carrière littéraire que pour un accident et presque un hors-d’œuvre. […] Et puis, quand, tout cela sera fait et parfait, quand il se sera maintenu au premier rang des ministres du second ordre force de zèle et de miracles administratifs ; quand il pourra se vanter auprès du roi d’avoir accompli ses désirs les plus chers, d’avoir converti vingt-deux mille âmes sur vingt-deux mille, moins quelques centaines, et cela dans l’espace d’environ seize mois ; quand il aura plus que personne contribué, par cette fausse apparence d’une réussite aisée, au fatal Édit qui s’ensuivit ; lorsqu’il aura inscrit de gaieté de cœur son nom dans l’histoire au-dessous de celui de Baville, ce même, honnête homme s’en ira jouir de sa réputation acquise, dans une intendance heureuse et plus facile, il s’y fera aimer, aimer surtout des savants qu’il assemblera et présidera volontiers, et avec une entière compétence ; il fondera des chaires, il fera des fouilles, il découvrira d’antiques cités enfouies, en même temps qu’il embellira les cités nouvelles ; il recherchera des manuscrits, il aura un riche cabinet de médailles, il sera auprès des curieux l’aménité même et recueillera pour tant de services pacifiques et d’attentions bien placées des éloges universels.
Brizeux me fait l’effet de ces officiers supérieurs dans une arme spéciale, savante, qui, voués au noble génie de leur art, s’y tiennent, sans vouloir jamais d’avancement ailleurs. […] Les Ternaires, livre lyrique, sont un savant et ferme prélude, un de ces recueils qui, différents en cela de Marie, s’adressent aux artistes encore plus qu’au public, et qui font surtout le régal et l’étude de quelques-uns. […] L’espèce d’hymne intitulée l’Aleatico, dans laquelle le barde, comme enivré de ce vin exquis, s’écrie avec délire que, s’il était le grand-duc, il en boirait dans un grand vase étrusque, me paraît exprimer assez bien la qualité de ce recueil même, l’effet sobre et chaud de plus d’une pièce savante : deux doigts de bon vin cuit dans un grand vase ciselé.