La tendresse et l’intimité déforment les prénoms et même les mots courants en diminutifs touchants et ridicules. […] Je ne soulève même pas cette objection que les « libéraux » ont été trop heureux de présenter victorieusement : l’Etat deviendrait critique littéraire ; il disposerait sans doute de la façon la plus ridicule du produit obtenu par les prélèvements qu’il opérerait sur le domaine public. […] Si vous ajoutez à cela les inconvénients de la notoriété proprement dite, cet envers ridicule de la gloire, vous avouerez qu’ils ne vivent pas dans des conditions normales et qu’ils auraient tort d’être surpris, même posthumément, de ne plus rien garder pour eux de secret.
) ne voudrait pas être ridicule. […] Il paraît que les vices ou les ridicules sont, là-bas, tout à fait crus et sans nuances. […] A une époque ou l’aristocratie de la noblesse (en dépit de l’établissement définitif de la monarchie absolue) était encore puissante, il avait frappé durement sur les ridicules et les vices des gentilshommes. […] Joli remue-ménage ; amusant va-et-vient ; piquante esquisse des ridicules et de l’énorme et inoffensive vanité des comédiens (j’entends des comédiens de Florence). […] Céard ne laisse point assez entendre, à mon gré, que cet étincelant Charmerelz pourrait bien être, dans quelques-uns de ses propos et de ses attitudes, non pas antipathique, mais légèrement ridicule.
Personne ne songeait à juger la chanson d’après les lois de la poétique ; on aurait cru se rendre ridicule en lui demandant de la correction, de l’élégance, un choix d’images avoué par la raison. […] Qu’il ne se laisse pas abuser par ces ridicules mensonges. […] M. de Lamartine, que son génie devrait protéger contre le ridicule, marche à son insu sur les traces d’Oronte. […] Heureusement il n’est que ridicule. […] Jamais Scudéry ni La Calprenède n’ont inventé une comparaison plus ambitieusement ridicule.
La malice par exemple, l’esprit chagrin et misanthropique, le don de saisir les ridicules sans connaître l’homme tout entier, l’exaltation facile et l’enthousiasme toujours prêt à s’enflammer, la sensibilité trop vive et le don d’être malheureux, j’en oublie on j’en passe, sont des particularités de caractère qui deviennent des originalités littéraires fort appréciables quand le talent d’expression s’y joint. […] Faire quelque chose pour rien est ce qu’il y a de plus ridicule et puéril, ou de plus haut et de plus magnanime, dans la vie humaine. […] Le génie d’Hugo devient satirique ; mais n’entendez point par satire cette frivole préoccupation de guetter et de peindre les ridicules des hommes ; entendez une haute et robuste pensée qui voit les deux côtés des choses humaines, le bien et le mal, et chante l’un magnifiquement et flétrit l’autre. […] Le petit genre est donc celui où l’on peut faire impunément de la littérature personnelle, et le grand genre celui où il est dangereux, sinon ridicule, d’en faire. — À un autre point de vue, le petit genre sera celui qui, sans autoriser par lui-même, par sa constitution, pour ainsi parler, le bavardage confidentiel de l’auteur, ne le repousse point, n’a pas, si je puis dire, assez de force pour l’exclure. […] C’était une idée biscornue, dont toute la France, sauf quelques ridicules débris des partis rétrogrades, était chaussée, férue et enthousiaste.
Il prend la campagne au retour des camps, dans l’intervalle de deux campagnes, comme il dirait lui-même en plaisantant : « Vous que la Cour et l’armée dispensent pour quelque temps de vos soins, amusez-vous dans vos jardins ; puis élevez vos âmes dans vos forêts. » Il est resté tellement sociable, même dans ses heures de solitude et de retraite, qu’il ne serait pas fâché que de son habitation champêtre on découvrît une grande capitale : « Voilà, dirais-je assis au pied d’un vieux chêne, le rassemblement des ridicules et des vices… » Et il entre dans l’énumération, il pousse jusqu’au bout le développement de ce joli motif qui parodie le sage de Lucrèce jouissant en paix du spectacle de l’orage.
J’insisterai peu sur ce premier et cet unique amour de Gibbon, passion qui n’était que naturelle en son moment et qui de loin peut sembler un ridicule.
Elle s’en plaignit au grand-papa, c’est-à-dire au premier ministre, pour qu’on châtiât Fréron : de quoi Horace Walpole, dès qu’il le sut, se montra très contrarié : « Nous aimons tant la liberté de l’imprimerie, disait-il, que j’aimerais mieux en être maltraité que de la supprimer. » Fréron n’avait fait, d’ailleurs, que rapporter un ouvrage traduit de l’anglais, et il n’y avait de reproche à lui faire que d’avoir reproduit cette traduction : « Dans l’exacte justice, disait M. de Choiseul, c’est le censeur qui a tort et non pas Fréron ; ils seront cependant corrigés l’un et l’autre. » Mme de Choiseul avait été mise en mouvement pour cette affaire, mais elle sent vite qu’il faut se mêler le moins possible de toutes ces tracasseries où assez d’autres se complaisent : Ne nous fourrons pas, ma chère enfant, dans les querelles littéraires ; si nous nous en sommes mêlées, c’était pour en tirer notre ami, et non pour y entrer : elles ne sont bonnes qu’à déprécier les talents, mettre au jour les ridicules.
Il n’y a que la peur des ovations qui merévèle que, malgré tout mon bon sens, je suis, comme beaucoup dont je me moque, atteint de cette vanité ridicule qui vous fait penser que le monde entier a les yeux sur vous. » Il obéissait, en quittant Paris, puis Passy, à des mobiles divers : l’économie d’abord, le dégoût que lui inspiraient les sottises des partis, à commencer par celui qui le revendiquait comme sien, la fatigue et l’ennui des visites ; tantôt il en avait besoin, et tantôt il les craignait.
Au sortir de là et sa démission obtenue, le roi avait nommé M. de Marca, un savant homme, un ancien magistrat devenu homme d’Église, et qui mourut brusquement dans le temps même où il recevait ses bulles : on se rabattit alors à messire Hardouin de Péréfixe, ancien précepteur du roi, écrivain assez agréable dans sa Vie de Henri le Grand, assez instruit, assez bonhomme, mais sans caractère, sans élévation d’âme ni aucune dignité extérieure : il ne fut jamais au niveau de sa haute position, et il encourut en plus d’un cas le ridicule.
C’était un de ces moments si précieux pour la haute éducation de l’esprit, où les masques se détachent, où les physionomies ont toute leur expression, où les caractères ont tout leur jeu, où les conditions sociales s’opposent violemment les unes aux autres, où les travers, les vices, les ridicules se montrent avec une pétulance fanfaronne… » Non content d’une large et riche Introduction, qui se poursuit et se renouvelle même en tête du second volume par une Étude sur la troupe de Molière, M.
C’est par des témoignages mêmes du temps et du dedans que j’ai fait sentir quelques-uns des petits ennuis, des tracas légèrement ridicules, qu’apportait au grave monastère le voisinage de la marquise, et comment les inconvénients compensaient peut-être les avantages.
Il s’est élevé dans ces dernières années une assez bizarre et assez vive querelle à son sujet, et cette querelle s’est produite sous une forme qui est particulière à ce temps-ci, et qui, nous paraissant très simple à nous, paraîtra peut-être ridicule plus tard et pédantesque : c’est à propos de catalogues.
nous y voilà bien avec ces sérieuses et ces vertueuses qui ne soupçonnent pas le ridicule ou qui le bravent, qui n’entendent rien aux malins sourires !
Fénelon n’était pas un flatteur ou il ne l’était qu’avec goût, lorsque dans son Mémoire sur les occupations de l’Académie française, et conseillant à la docte Compagnie de donner une Rhétorique et une Poétique, il disait : « S’il ne s’agissait que de mettre en français les règles d’éloquence et de poésie que nous ont données les Grecs et les Latins, il ne vous resterait plus rien à faire : ils ont été traduits… Mais il s’agit d’appliquer ces préceptes à notre langue, de montrer comment on peut être éloquent en français, et comment on peut, dans la langue de Louis le Grand, trouver le même sublime et les mêmes grâces qu’Homère et Démosthène, Cicéron et Virgile, avaient trouvés dans la langue d’Alexandre et dans celle d’Auguste. » Il y aurait à dire aux analogies, mais ce qui est certain, c’est que, s’il est naturel et juste de dire la langue de Louis XIV, il serait ironique et ridicule de dire la langue de Louis XV.