Ce nom de Manin sera à jamais un de ces bas-reliefs retrouvés dans les décombres de l’antique Italie.
« Je désirais de la retrouver, dit-il, non seulement pour le besoin de ma subsistance, mais bien plus pour le besoin de mon cœur. » (Confessions, partie I, liv. 6.)
Quand on pense que toute chose se retrouvera là-haut rétablie, ce n’est plus tant la peine de poursuivre l’ordre et l’équité ici-bas.
Il se repose, avant de continuer sa-route, et la nature, « qui attend sa délivrance de l’homme » resplendit autour de lui — c’est le miracle du vendredi-saint, — « Toute créature, dit Gurnemar, se réjouit aujourd’hui : elle regarde vers l’homme délivré (nun freut sich aile Kreatur…) La femme pécheresse aux pieds de Parsifal a retrouvé enfin les larmes (ich sah sie welken, die mir lachten) : « je les vis pleurer elles qui autrefois riaient : aujourd’hui aspirent-elles enfin à la délivrance ?
» Et elle imite l’horrible bégayement de l’homme frappé d’une hémiplégie. « Il a retrouvé la parole, mais il a un bras et tout un côté qu’il ne peut remuer.
La main de l’écrivain écarte l’ombre, le lecteur aperçoit le cours et la variété de la vie humaine : il connaît le tout de ce monde mouvant et diapré ; les armées s’étreignent et se fondent, les familles se dispersent, se retrouvent, vieillissent et rajeunissent, les êtres croissent, s’apparient et meurent ; les campagnes se glacent et reverdissent, la masse des foules roule sous les palais ou dans le crépuscule, des hommes angoisses méditent sur la vie et la mort ; la lueur de la beauté se pose sur le front des jeunes femmes et s’y ternit ; le jeu changeant des nuances d’âme frémit, s’exalte, s’alanguit et s’active ; passent les visages contractés, souriants, roses ou glacés du froid de la mort, et tandis que cet emmêlement d’hommes et de choses s’insinue dans son intelligence et se projette au loin dans le monde vide de l’esprit, le lecteur frémit et s’égare dans cette évocation de tout l’existant, avec le trouble des vues trop vastes.
Ce que l’on retrouve dans quelques-uns de nos volumes de vers, ce sont des lieds germaniques, ayant la profonde et douce poésie des chansons populaires, mais aussi la particule de mièvrerie dont Heine les a dénaturées en les transcrivant.
Dans Rabelais ils s’intitulent : Paresse, Orgueil, Envie, Avarice, Colère, Luxure, Gourmandise ; et c’est ainsi que tout à coup vous vous retrouvez avec le rieur redoutable, où ?
Cette litanie de la sottise est entremêlée cependant de vers plus poétiques qu’épigrammatiques, dans lesquels on aime à retrouver quelques aspirations nonchalantes d’Horace à la paix et à l’obscurité des champs.
Dès le premier aspect, les deux contrées, les deux peuples avaient semblé moins se connaître que se revoir et se retrouver. » L’ambition intime et constante, le plus cher désir du Gallo-Romain, après son incorporation matérielle à l’Empire, c’est de s’y intégrer moralement, d’arriver à en faire partie, non point nominalement, mais en réalité et en esprit. […] Et en fait, la rhétorique seule conduisait aux grandes situations sociales — trait, soit dit en passant, qui se retrouve de nos jours, où tout homme ayant en vue une carrière politique doit passer par le barreau. […] Ce n’est pas au chauvinisme vulgaire des masses que j’emprunte cette opinion, mais aux esprits d’élite les plus authentiques, aux chefs intellectuels de la nation, en lesquels se retrouve identique, vivace et triomphant à l’égal d’un dogme, le même préjugé : les Hugo, les Michelet, les Zola… A quelle profondeur les idées latines ont-elles dû corrompre les cerveaux et les consciences pour que de telles opinions puissent être soutenues par d’aussi larges et puissants esprits !
Cette coalition de l’Allemagne contre la Russie était un suicide, puisque l’Allemagne allait ainsi anéantir le seul appui indépendant qu’elle pouvait espérer de retrouver un jour contre l’omnipotence de son oppresseur Napoléon ; mais il était si fort des souvenirs d’Austerlitz, d’Iéna, de Wagram, qu’il pouvait tout commander à l’Allemagne, même le suicide.
XX À son arrivée à Paris, M. de Talleyrand, toujours et justement favori des femmes célèbres par leur goût pour l’élégance d’esprit, par leur beauté ou par leur génie, retrouva dans madame de Staël une amie capable d’apprécier son charme et son talent.
Je commençai par le bassin d’argent que j’avais promis en France au cardinal, et que je retrouvai ébauché ; car l’aiguière m’avait été volée, avec quantité d’autres objets précieux.
…” Puis il monta d’un pas assuré au premier étage d’une maisonnette de bois qui lui servait d’asile la nuit, pendant ses chasses avec le grand-duc ; il y retrouva les vers délicieux qu’il avait jadis écrits sur le bois même, et qu’on peut lire encore aujourd’hui : Sur les cimes Tout est calme… Dans les feuilles Le vent se tait… Dans les bois L’oiseau est muet… Patience !