Que ne compté-je dans ma vie la gloire d’en avoir fait une qui vous ressemble !
Malgré le bas-relief dont on a décoré le pot de fleurs, on dit qu’il ressemble un peu trop pour la forme à ceux du Quai de la ferraille.
Mais dans le tableau dont je parle, Attila représente si naïvement un Scythe épouvanté, le pape Leon qui lui explique cette vision, montre une assurance si noble et un maintien si conforme à sa dignité, tous les assistans ressemblent si bien à des hommes qui se rencontreroient chacun dans la même circonstance où Raphaël a supposé ses differens personnages, les chevaux mêmes concourent si bien à l’action principale ; l’imitation est si vrai-semblable, qu’elle fait sur les spectateurs une grande partie de l’impression que l’évenement auroit pû faire sur eux.
M. de Vigny se fit donc tchilibi français, se renferma en lui-même avec sa mère et quelques amis, et laissa, de temps en temps, s’échapper quelques vers qui ne ressemblaient à rien de ce qui avait paru jusque-là. […] Qu’un grand poète vient de naître ; Que ce poète ne ressemble à personne ; Que les sentiments exprimés dans son poème sont aussi neufs que grandioses ; Que la mélancolie du génie qui fait subir sa solitude à un grand homme n’a jamais trouvé ni un pareil type ni une expression si neuve et si excentrique ; Que les vers sont dignes du stérile Nébo, et que l’éternel Jéhova les a inspirés comme il les a entendus retentir dans les échos sonores du désert. […] Cela ne ressemble guère à M. […] « Mais la rive gauche de la Loire se montre plus sérieuse dans ses aspects : ici c’est Chambord que l’on aperçoit de loin, et qui, avec ses dômes bleus et ses petites coupoles, ressemble à une grande ville de l’Orient ; là c’est Chanteloup, suspendant au milieu de l’air son élégante pagode. […] avec ces anges sur vos genoux, vous ressemblez à la divine Charité.
Sa pensée, comme sa vie, ressemble au nuage qui change de forme et de route, selon le vent qui le pousse. […] Mais cette dernière enfance ne ressemble pas à la première ; elle est aussi triste que l’autre était joyeuse. […] Mais, dira-t-on, cette règle que vous répudiez est empruntée au théâtre grec. — En quoi le théâtre et le drame grecs ressemblent-ils à notre drame et à notre théâtre ? […] » tantôt : « Cela ressemble à tout ! […] Le génie ressemble au balancier qui imprime l’effigie royale aux pièces de cuivre comme aux écus d’or.
La description de l’incendie a si peur de ressembler à d’autres, qu’elle s’interdit tout trait de sentiment, pour ne pas tomber dans le vieil épisode, ornement obligé de tous les incendies. […] Son poème ressemble à ce que les anciens appelaient une déclamation philosophique, c’est-à-dire à quelque chose qui se fait sans nécessité et sans conviction. […] La liberté moderne nous dotera d’une poésie ; mais cette poésie ne ressemblera pas plus à la poésie antique que la liberté des anciens ne ressemble à la nôtre. […] Rien ne ressemble plus à une révision des œuvres, dans ces principes aujourd’hui fort peu de mise, qu’un examen de conscience au confessionnal. […] C’est par ce point que les poésies naissantes ressemblent aux poésies qui se meurent.
à ces grands faiseurs de silhouettes crayonnées sur les murs de l’antichambre, je préfère encore les satiriques, race acharnée et mal élevée, il est vrai, mais la satire même finit par arriver à je ne sais quelle ressemblance violente, qui ressemble à la comédie ou à l’histoire, comme le bistouri qui sauve ressemble au couteau qui égorge ! […] Si maintenant nous passons au chapitre inépuisable, au chapitre des femmes, nous trouverons des différences énormes, et que rien ne ressemble moins à cette femme-ci que cette femme-là. […] Cela serait trop logique d’ôter à mademoiselle Mars son héritage, s’il y avait en effet à son ombre, une beauté naissante, un sourire, une grâce, une promesse, quelque chose qui lui ressemblât, seulement en intelligence, ou quelque belle douée de sa voix, ou bien ornée de cet esprit si fin, ou tout au moins en passe de conquérir un peu de sa popularité européenne ; mais non, il n’y a rien pour la remplacer ; il y a quelques petites filles qui la copient (Va-t’en voir s’ils viennent, Jean), il y en a qui pleurent la comédie, d’autres qui la chantent, pas une qui la joue, et pas une qui la comprenne ! […] La femme est jeune, belle, intelligente, s’il en fut, et grande et bien taillée pour le drame ; l’homme est digne de sa femme, il est plein de verve et de passion, mais il ressemble un peu à un ours, à un ours qui saurait bien tenir la coupe empoisonnée ou le poignard.
Je ressemblais à quelque petit Espagnol de Cuba, frileux et nostalgique, envoyé en France pour faire son éducation. […] Les héroïnes, non moins immatérielles, ressemblaient à des aqua-tinta d’Angelica Kauffmann : grand chapeau de paille, cheveux demi-défrisés à l’anglaise, longue robe de mousseline blanche, serrée à la taille par une écharpe d’azur. […] Le tapis ressemblait à un châle d’Orient, il en offrait les dessins et rappelait les poésies de la Perse, où des mains d’esclaves l’avaient travaillé. […] Son style alors ressemble à ces vitrines de la Compagnie des Indes aux expositions universelles : l’or, l’argent, les perles, les diamants, les saphirs, les paillons, les ailes de scarabée y luisent sur le fond disparu du brocart et du cachemire. […] Toute son œuvre est sculptée dans le pur marbre blanc du vers, à une exception près que nous avons signalée, et encore la prose de Faustine, avec ses tournures antiques et ses phrases cadencées, ressemble-t-elle à de la poésie.
Car la belle-mère de l’époque carlovingienne ressemblait déjà à celle de nos vaudevilles et de nos chansons de café-concert. […] Mais il est certain que cet établissement ressemble aussi peu que possible à un cabaret de Téniers. […] ressemblent un peu à des prêtres, mettons, si vous voulez, à des hiérophantes. […] Les enfants d’aujourd’hui sont d’une telle force qu’ils font souvent des mots d’enfants qui ressemblent à des mots d’auteurs. […] Ces deux vers ressemblent à de très beaux vers de Lamartine.
Vous entrez dans une usine : ce ne sont que piliers de fer épais comme des troncs d’arbres, cylindres larges comme un homme, arbres de locomotives qui ressemblent à de grands chênes, machines à entailler qui font sauter des copeaux de fer, laminoirs qui plient la tôle comme une pâte, volants qui disparaissent dans l’essor de leur vitesse ; huit ouvriers, commandés par une espèce de colosse paisible, poussaient et retiraient de la forge un arbre de fer rougi gros comme mon corps. […] L’homme de la campagne ici ressemble à un ouvrier ; et en effet, un champ est une manufacture avec un fermier pour contre-maître. […] Le dimanche, par un temps brumeux, on se croirait dans un cimetière décent ; les adresses lisibles, parfaites, en cuivre, ressemblent à des inscriptions funéraires. […] Jusque dans ses dehors, sauf un rabat passager, et la perpétuelle cravate blanche, il vous ressemble ; au premier aspect vous le prendriez pour un professeur, un magistrat ou un notaire, et les discours qu’il prononce sont d’accord avec sa personne.
L’affinité qu’il a avec Byron disparaît devant ce mensonge du Christianisme ; car qu’est-ce qu’un Christianisme tellement affaibli ou transfiguré qu’il ressemble à un panthéisme encore obscur, sans lien avec l’Humanité, sans application sociale ? […] Y a-t-il rien en effet qui ressemble plus à ce que nous souffrons que ce qu’ont souffert autrefois les Basile, les Jérôme et les Augustin ? […] Enfin on se fait une religion vaporeuse, qui ne ressemble pas plus au Christianisme, quand il vivait, que les muses et les nymphes de la poésie mythologique de Boileau et de Voltaire ne ressemblaient au Paganisme.
Froissart ressemble à certains trouvères normands, à Robert Wace entre autres, le chroniqueur en vers des ducs de Normandie, dont fort heureusement il n’imite ni la sécheresse, ni les digressions ; il écrit les gestes d’autrui, il est chroniqueur de profession. […] Personne, parmi les hauts personnages qui figuraient dans cette mêlée, n’en avait le sens et quoiqu’une sérieuse ambition d’acquérir et de s’accroître fût au fond de toutes les guerres, des habitudes plus fortes que les pensées et les volontés y font ressembler les princes à des champions qui se disputent le prix de la valeur, plutôt qu’à des hommes politiques qui songent à constituer des nations. […] Il assista à la bataille de Nancy, et il vit la fin de cette puissante maison de Bourgogne, dont la fortune, un moment éblouissante, ressemble si fort à la renommée de ses historiens et de ses poëtes, de leur vivant portés si haut et si enviés, aujourd’hui relégués, par lambeaux, dans des recueils où l’on compte mais où l’on ne pèse pas les noms. […] En voici le début « A l’heure que j’ay ceste matiere encommencée, j’aproche quarante cinq ans, et ressemble le cerf ou le noble chevreul lequel ayant tout le jour brouté et pasturé diverses fueilles herbes, et herbettes, les unes cueillies et prises sur les hauts arbres, entre les fleurs et près des fruits, et les autres tirées et cueillies bas, à la terre, parmi les orties et les ronses aguës, ainsi que l’appetit le desiroitet l’adventure le donnoit après qu’iceluy se trouve refectionné, se couche sur l’herbe fresche, et là ronge et rumine, à goust et à saveur, toute sa cueillette et ainsi, sur ce my-chemin ou plus avant de mon aage, je me repose et rassouage sous l’arbre de congnoissance, et ronge et assaveure la pasture de mon temps passé, où je trouve le goust si divers et la viande si amère, que je pren plus de plaisir à parachever le chemin non cognu, par moy, sous l’espoir et fiance de Dieu tout puissant que je ne feroye et fust il possible de retourner le premier chemin et la voye dont j’ay desja achevé le voyage.
» se dit-elle : « il lui ressemble en tout, et par sa taille, et par son teint foncé, semblable à la feuille noire qui flotte sur le torrent, et par sa voix forte, pénétrante comme le cri du canard sauvage, au moment où il rassemble avec joie les tiges du lotus. […] « Leur fureur va éclater ; tous leurs membres palpitent, agités par la colère ; leurs yeux remplis de sang brillent comme le lotus rouge ; leurs joues pâles, leurs fronts plissés, ressemblent à la lune teinte de taches jaunâtres, ou bien au lotus, lorsque sur sa fleur flétrie l’abeille noire étend ses ailes frémissantes ! […] La couleur de leur teint foncé ressemble à la nuance du col azuré de la colombe ; leurs épaules ont la largeur de celles du monarque des forêts. […] Ce visage de la fille de Djanaka, beau comme le lotus, est toujours devant mes yeux : telles étaient ses dents, aussi blanches que des perles ; telle était sa lèvre délicate, son oreille arrondie, son œil expressif, quoique leur regard ait quelque chose de la fierté de l’homme… Leur demeure est dans ces bois ; ce sont ceux où Sita fut abandonnée, et ces enfants lui ressemblent.
Rien ne ressemble à un creux comme une bouffissure. […] Quand le maître se néglige et quand le disciple se soigne et s’endimanche, ils se ressemblent ; les jours où Chateaubriand fait mal, et où Marchangy fait de son mieux, ils ont un faux air l’un de l’autre ; d’un peu loin, par derrière, et au clair de lune, c’est à s’y méprendre.