Ce qu’il importe de remarquer, ce sont les différences caractéristiques de la littérature grecque et de la littérature latine ; et les progrès de l’esprit humain, dans les trois époques successives de l’histoire littéraire des Romains, celle qui a précédé le règne d’Auguste, celle qui porte le nom de cet empereur, et celle qui peut se compter depuis sa mort jusqu’au règne des Antonins. […] Les premières, cherchant toujours à s’élever, ne tardent pas à remarquer que la noblesse des manières, la délicatesse de l’éducation, font mieux sentir la distance des rangs que toutes les gradations légales.
Avant la révolution, l’on avait souvent remarqué qu’un François, étranger à la société des premières classes, se faisait reconnaître comme inférieur dès qu’il voulait plaisanter ; tandis qu’un Anglais, ayant toujours de la gravité et de la simplicité dans les manières, vous pouviez plus difficilement savoir en l’écoutant à quel rang de la société il appartenait. […] Je dirai plus, une suite de hasards peuvent conduire un homme à se faire remarquer par quelques faits illustres, sans qu’il soit doué cependant ou d’un génie supérieur, ou d’un caractère héroïque ; mais il est impossible que les paroles, les accents, les formes qu’on emploie envers ceux qui nous environnent, ne caractérisent pas la vraie grandeur de la seule manière inimitable.
Brunetière a fait remarquer que le plus hardi chapitre, sur l’or de France subtilement tiré par Rome, correspond à un incident précis de la politique religieuse de Henri II. […] Sa philosophie a été celle déjà de Jean de Meung, sera celle de Molière et de Voltaire : celle, remarquons-le, des plus purs représentants de la race, et en effet elle exprime une des plus permanentes dispositions de la race, l’inaptitude métaphysique : une autre encore, la confiance en la vie, la joie invincible de vivre.
En général aussi, le dédain superbe des faits que nous avons remarqué dans la philosophie du xviiie siècle, se retrouve chez nos orateurs : ils les écartent de leurs discours, ils construisent a priori, posent des principes et tirent des conséquences ; le solide soutien des faits manque à leurs vastes compositions. […] À l’Assemblée législative se font remarquer les représentants du département de la Gironde, Vergniaud, Guadet, Gensonné, et, à leurs côtés, Isnard, venu du Var ; ils se retrouvent à la Convention, où les joignent Barbaroux, député de Marseille, Louvet envoyé par le Loiret, et Buzot, qui arrive d’Évreux631.
En général, son style, remarquez-le, est amusant plutôt que proprement pittoresque. […] Remarquez d’ailleurs que ce qui est surtout pittoresque, c’est la vie d’en haut, et celle d’en has, la vie conçue comme une vision de Véronèse ou comme une vision de Callot.
Je voudrais seulement faire remarquer que de sens différents on a donné à ce mot de contingence et combien il serait utile de les distinguer. […] De même la science nous révèle entre les phénomènes d’autres liens plus ténus mais non moins solides ; ce sont des fils si déliés qu’ils sont restés longtemps inaperçus mais dès qu’on les a remarqués, il n’y a plus moyen de ne pas les voir ; ils ne sont donc pas moins réels que ceux qui donnent leur réalité aux objets extérieurs ; peu importe qu’ils soient plus récemment connus puisque les uns ne doivent pas périr avant les autres.
Et, pour la première fois, près de lui, on sentait, on touchait la réalité de la pensée ; ce que nous cherchions, ce que nous voulions, ce que nous adorions dans la vie existait ; un homme, ici, avait tout sacrifié à cela. » Avez-vous remarqué dans cette citation de Gide la phrase : « On trouvait là d’abord un grand silence ? […] Ce fut, d’ailleurs, comme on l’a déjà remarqué, une évolution de pensée sans profit pour la poésie, car Mallarmé n’était plus à l’âge où l’on recommence sa vie.
Ils ont remarqué avec raison que l’influence du milieu physique, très puissante aux débuts des sociétés humaines, va diminuant à mesure que la civilisation progresse. […] C’est la règle, Buckle l’a justement remarqué.
L’auteur ne manque jamais de l’étudier sous son double aspect physique et mental, rattachant ainsi la psychologie des passions à la physiologie des passions ; et exposant par là même, comme il le fait remarquer, les rapports du physique et du moral. […] Il fait remarquer que « le point de vue auquel s’est placé M.
Cependant, le développement des études historiques, en favorisant la connaissance des milieux et la comparaison entre les époques, attira bientôt l’attention sur le phénomène, longtemps négligé des variations du goût : on remarqua qu’un siècle ne ratifie pas toujours les jugements du siècle précédent ; que telle tragédie portée aux nues à son apparition peut cependant tomber dans un oubli définitif ; que des gloires illustres entre toutes s’éclipsent pendant des périodes entières et ne reparaissent ensuite dans leur éclat que sous l’influence de circonstances qu’il est possible de déterminer ; que les poètes préférés d’une nation demeurent souvent incompris par la nation voisine. […] Arrivée à ce point, — vous le remarquez sans qu’il soit nécessaire de pousser plus loin cette analyse — la critique sort du domaine de l’histoire, ou plus exactement pousse l’histoire dans celui de la psychologie, et, en résumant ses recherches, M.
Il a raison de remarquer quelque part que presque tous ceux qui ont fait de grandes choses ont commencé fort jeunes ; mais ce qui est bien rare, c’est de conseiller si sagement et de voir si juste, de tenir la balance si exacte, dès cette première moitié de la vie. […] Il a remarqué que, de toutes les seigneuries du monde dont il a connaissance, celle où la chose publique est le mieux traitée, où règne le moins de violence sur le peuple, même en temps de guerre civile, c’est l’Angleterre.
Sans essayer d’entrer dans un éclaircissement impossible à cette distance, il est à remarquer seulement que si Chaulieu eut des torts, il les partagea tout à fait avec le grand prieur, et que ce dernier et lui furent de concert, faut-il dire de complicité ? […] Mais ceux qui remarquaient et dénotaient cette corruption sensible de la fin du grand règne étaient eux-mêmes une partie profonde de cette corruption.
Le jugement de Cuvier, plus sévère, est beaucoup plus juste, a remarqué M. […] [NdA] On me fait remarquer que le papier dit Grand-Aigle était connu avant l’époque de l’Empire ; c’est pourtant bien alors qu’il prit son cachet impérial.
Cette lettre, publiée il y a cinq ans, a été très remarquée par la quantité de vues et de documents qu’elle renferme. […] Ceux qui ont entendu Retz dans les années de sa retraite ont remarqué qu’il aimait à raconter les aventures de sa jeunesse, qu’il les exagérait et les ornait un peu de merveilleux : « Et dans le vrai, dit l’abbé de Choisy, le cardinal de Retz avait un petit grain dans la tête. » Ce petit grain, c’est précisément ce qui fait l’homme d’imagination, l’écrivain et le peintre de génie, l’homme de pratique incomplet, celui qui échouera devant le bon sens et la froide patience de Mazarin, mais qui lui revaudra cela et prendra sa revanche de lui, plume en main, devant la postérité.