Rochefort (La Gloire à Paris) : 1° « L’action très grande de Rochefort est dans cette belle gaieté qui est le fond de son tempérament vraiment français » 2° « Rochefort est un des rares Parisiens de l’ancien temps qui ait conservé dans l’âge mûr cette belle insouciance et cette bonne humeur qui furent autrefois les qualités maîtresses de la race française. » (Je pense qu’il faut entendre : « Rochefort est un Parisien le l’ancien temps, un des rares Parisiens qui aient conservé », etc. ) 3° « Chacun dans sa sphère plisse le front… Je ne vois plus guère que Rochefort qui ait conservé la gaieté de la vieille race française » 4° « Après avoir exaspéré beaucoup de ses contemporains par la violence excessive de ses écrits, il les ramène aussitôt à lui par les éclats de sa gaieté si française. » Pour Offenbach, le refrain est : « Quel artiste !
Or, il paraît bien qu’elle n’avait, à part sa race, rien de remarquable. […] C’est le chef-d’œuvre de la Volonté (je mets, comme Baudelaire, une majuscule), le dernier mot de l’invention en fait de sentiments, le plus grand plaisir d’orgueil spirituel… Et l’on comprend qu’en ce temps d’industrie, de science positive et de démocratie, le baudelairisme ait dû naître, chez certaines âmes, du regret du passé et de l’exaspération nerveuse, fréquente chez les vieilles races… Maintenant il va sans dire que le baudelairisme est antérieur à Baudelaire.
Une vaste substitution de race aura lieu. […] Le mouvement démocratique le plus exalté dont l’humanité ait gardé le souvenir (le seul aussi qui ait réussi, car seul il s’est tenu dans le domaine de l’idée pure), agitait depuis longtemps la race juive.
* * * — Il y a de gros et lourds hommes d’État, des gens à souliers carrés, à manières rustaudes, tachés de petite vérole, grosse race qu’on pourrait appeler les percherons de la politique. […] * * * — J’ai un jeune ami chaste, dont la famille, hommes et femmes, est dans le désespoir qu’il n’ait pas de maîtresse, et qui, dans cette chasteté voyant une dégénérescence de la race, le gronde et le moralise sans relâche pour qu’il aille voir des filles.
L’élément résistant en elle, c’est la race, — la race qu’on dégrade, mais qu’on n’abolit pas, quand même on coucherait avec tous les valets de Mme de Warrens, les uns après les autres !
Il était le dernier descendant de la grande maison d’Anjou dont le chef fut Charles d’Anjou, frère de saint Louis, qui trempa sa pourpre royale dans le sang du jeune Conradin… Ce sang versé devait peut-être mordre comme un acide mortel dans cette pourpre, et dessécher le pied de cette race qu’il avait arrosé. […] Mais Yolande d’Aragon, Isabelle de Lorraine, Marie d’Anjou, la femme de Charles VII, furent des reines dans toute la majesté morale de ce mot ; et la mystérieuse puissance qui mène le monde voulut qu’elles fussent, toutes les trois, de la famille même de René, pour qu’il fût, lui, victime de sa race autant que des événements de sa vie et des souvenirs de l’histoire.
Née des Ursins, de race pontificale, et Montmorency par mariage, cette femme, qui ne fut jamais qu’une épouse et une veuve chrétienne, a plus attiré son délicat biographe que les gloires tapageuses d’une époque où les femmes se dessinaient, avec plus ou moins de prétentions ambitieuses, des rôles politiques et littéraires. […] Le génie chrétien de sa race assista Montmorency à son heure suprême, et lui communiqua une idéale beauté morale dont le beau superficiel ne se doutait pas !
Citons-en une seule en passant : « L’homme, dit-il, recruta d’abord ces races expiatoires qui devaient régénérer l’homme en donnant sa vie pour lui et racheter par leur sang sa pauvreté ! […] Pelletan est de cette race d’âmes qui ont le sens mystique en elles, et selon nous, c’est là une supériorité.
Les races sont mêlées ; le travail manuel les a gâtées ; l’éducation du corps consiste à passer dix heures par jour courbé sur un pupitre ; il ne nous reste plus que celle de l’esprit. […] Elles expriment, comme les dialogues, la perfection de la race, le plein développement, la jeunesse et l’heureuse sérénité des âmes. […] On se rappelle le sérieux profond et le regard vague des chevaux de noble race qui paissent l’herbe et s’arrêtent un instant, levant la tête vers le voyageur qui passe. […] Les captifs ont envahi la cité ; les affranchis font la moitié du peuple ; la race altérée a reçu comme une sentine toute la lie de l’univers. […] La langue et la littérature, à peine naissantes, annoncent ici, dès le xie siècle, une race légère et sociable.
— Les enfants qu’on fait débuter à l’Odéon, frère et sœur de mademoiselle Rachel, s’appellent Raphaël et Rébecca, un Cid et une Chimène, — deux jeunes et intéressants Israélites, comme disent les petits journaux, — deux enfants hardis et de race, qui ne doutent de rien. — Léon Gozlan est auteur de plusieurs romans dont aucun ne se désigne bien particulièrement ; mais il fait très-bien dans les Revues de jolis articles fantastiques qui doivent faire envie parfois à Charles Nodier lui-même, et qui sont, en effet, spirituels.
Il fut de l’humanité, de son temps, de sa race, de son pays. […] Voyez-le, ce Crusoé, dans son île déserte ; il y offre à lui tout seul les plus fortes vertus de sa race. […] Ce n’est pas lui encore qui chantera l’ode triomphale de la race aux cheveux roux. […] Il y a entre ces deux races je ne sais quoi d’hostile. […] Une race d’hommes l’habite, sérieuse et forte, hardie et énergique.
Enfin, son enfant naît, mais le rêve de toute la race a pris corps et forme, lady Hastings donne le jour à un centaure. Il faut admettra cette audace poétique comme un symbole de la race anglo-saxonne. […] À supposer même que ces conditions soient sujettes à varier, leur variation, aussi lente que celle de l’espèce et de la race, ne lui semble pas affecter notre littérature poétique. » M. […] Il évolue « avec l’espèce et avec la race ». […] Les religions lui ont dérobé ses formules incantatrices et les ont fait servir à la domination des trônes et des races.
Un écrivain dont nous regretterons longtemps la perte, — un esprit assurément moins original, moins profond, moins artiste que Stendhal, mais qui était de la même race, qui en avait l’acier, moins damasquiné mais aussi pur, et surtout le fil, — Bazin, l’auteur du Louis XIII, ce sobre historien que les imbéciles peuvent croire sec, avait entrepris de restaurer le livre de madame de La Fayette, et c’est cette restauration, accomplie avec le tact d’une connaissance approfondie, que l’éditeur Techener a publiée.
Verbe tout-puissant du Père suprême, maître de la sagesse, soutien des travaux, possesseur de l’éternité, Sauveur de la race humaine, Jésus, pasteur, laboureur, gouvernail et frein, aile céleste du saint troupeau, pêcheur d’hommes pour leur salut ! […] Ne peut-on pas appliquer ici à la tradition lyrique du génie grec ce qu’on a dit de la race même ? […] Partout, de Constantinople au village d’Arianze, chez ces artisans laborieux des villes que saint Basile nous montre si intelligents de la parole sainte et si curieux des merveilles de la nature, dans ces bourgades hautes semées sur des plaines fécondes, dans les pieuses panégyries, les assemblées, les processions fréquentes que le christianisme ramenait pour ces hommes, de tout temps amis des jeux et des solennités, n’entendez-vous pas, sous ce beau ciel des deux continents qui se rapprochent, parmi les chœurs chantants de cette race heureuse alors, retentir dans le passé cette poésie sainte et pure ? […] Issu d’une noble et riche famille, dans la belle colonie grecque de Cyrène, il a senti de bonne heure l’orgueil de sa race, la tradition patriotique des sentiments de ses ancêtres ; et, entre les missions difficiles que lui confiaient ses concitoyens à la cour des empereurs chrétiens, et les heureux loisirs qu’il goûtait dans ses vastes domaines de Libye, il a cultivé les lettres avant tout ; il les a cultivées d’abord, sans autre foi que la science même, sans autre pratique religieuse qu’un reste de polythéisme spiritualisé par la raison. […] Ce ne sera pas, sans doute, au point de vue théologique, une réprobation pour cette image sublime, que le génie de Milton l’ait recueillie, et gravée il jamais dans le poëme immortel où il montre le Fils de Dieu, il la voix du Père, formant l’univers, dont il doit racheter les habitants déchus, et créateur de la race humaine comme il en sera la rançon divine.