/ 1825
518. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Cette troupe avait en outre un acteur jouant les rôles niais, sous le nom de Jean Doucet, Franc nigaud, comme chacun sait, dit le gazetier Loret. […] Car, quoiqu’il semble que votre juridiction ne s’étende pas plus loin que la comédie et que les théâtres, je ne pense pas que les savants s’en puissent affranchir, puisque leur profession, aussi bien que toutes les autres que nous voyons, n’est qu’une comédie, et que toute retendue du monde n’est qu’un vaste théâtre où chacun joue son différent rôle.

519. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Le procurateur se voyait avec un suprême déplaisir amené à jouer en cette nouvelle affaire un rôle de cruauté, pour une loi qu’il haïssait 1128. […] Le titre de « roi des Juifs », que Jésus ne s’était jamais donné, mais que ses ennemis présentaient comme le résumé de son rôle et de ses prétentions, était naturellement celui par lequel on pouvait exciter les ombrages de l’autorité romaine.

520. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre II : L’intelligence »

Vulpian, en France, en Allemagne, avant eux, Herbart et Müller168, ramener tous nos actes psychologiques à des modes divers d’association entre nos idées, sentiments, sensations, désirs, on ne peut s’empêcher de croire que cette loi d’association est destinée à devenir prépondérante dans la psychologie expérimentale, à rester, pour quelque temps au moins, le dernier mode d’explication des phénomènes psychiques, elle jouerait ainsi, dans le monde des idées, un rôle analogue à celui de l’attraction dans le monde de la matière. […] L’association par contiguïté joue un grand rôle dans nos mouvements.

521. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

Elle ne voulut pas se prêter à un tel rôle. […] C’est ainsi qu’une femme, sans sortir de sa sphère, fait œuvre de civilisation au plus haut degré, et qu’Eurydice remplit à sa manière le rôle d’Orphée.

522. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

On peut, dans un sentiment élevé de compassion, s’éprendre d’un intérêt idéal pour Marie-Antoinette, vouloir la défendre sur tous les points, se constituer son avocat, son chevalier envers et contre tous, s’indigner à la seule idée des taches et des faiblesses que d’autres croient découvrir dans sa vie : c’est là un rôle de défenseur qui est respectable s’il est sincère, qui se conçoit très bien chez ceux qui avaient le culte de l’ancienne royauté, mais qui me touche bien moins chez les nouveaux venus en qui ce ne serait qu’un parti pris. […] Il n’en fut point ainsi : cette âme de Louis XVI échappait et se dérobait à son rôle de roi par ses vertus mêmes ; sa nature, toute composée de piété et d’humanité, tendait perpétuellement au sacrifice, et de faiblesse en faiblesse il ne devait plus retrouver de grandeur qu’en devenant un martyr.

523. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

Telle est la scène où la Faustin, surexcitée par le rôle qu’elle essaie d’incarner, à la veille de son exalté amour pour lord Annandale, tombe presque entre les bras d’un maître d’armes en sueur ; telle encore cette conversation érotique que Chérie, à la campagne, par une après-midi torride, ses sens près de s’éveiller, surprend de sa fenêtre, entre deux filles de ferme. […] Ce que M. de Goncourt nous montre, ce sont les colères d’une petite fille gâtée, se roulant par terre dans la rage d’une soupe ôtée ; l’affollemenl d’une jeune femme mourant de sa chasteté, et courant à la quête d’un mari ; l’état d’âme inquiet et alangui d’une actrice entretenue, élaborant un rôle de grande amoureuse, se jetant dans le plus poétique et le plus émouvant amour, abandonnant le théâtre, puis reprise par lui, récupérant ce coup d’œil aigu d’observatrice qui la fait inconsciemment mimer la mort de son amant.

524. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

En effet, presque toujours, son rôle d’homme est la répétition ou la réplique de son rôle de femme. […] On peut aller plus loin, et, sans être accusé, je crois, de trop de hardiesse, on peut dire que les rôles de femmes du théâtre de Marivaux sont presque les seuls rôles de femmes qu’il y ait dans notre répertoire comique. […] Mais d’Alembert n’en a pas moins pris le beau rôle. […] Le prendrons-nous plus au sérieux dans ses fonctions de chargé d’affaires que dans son rôle d’abbé mitré ? […] On aime assez à voir ce géomètre dans ce rôle ou sous cet aspect.

525. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXI » pp. 281-285

Il n’est que trop vrai, en effet, que le Journal des Débats, depuis des années, ne cesse de contrevenir et de faire défaut de plus en plus au rôle important qu’il lui convenait de tenir : la Presse dit très-insolemment de lui : « Il a l’expérience de la vieillesse, mais il en a aussi la corruption, l’ironie et la stérilité.

526. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Appendice. »

À ce propos me pardonnerez-vous, monsieur, à moi qui n’ai pas d’autre titre que mes obscurs souvenirs d’École, et dont la réputation est restée intra muros, de rappeler un trait assez piquant, où j’ai joué mon petit bout de rôle ?

527. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Début d’un article sur l’histoire de César »

A force de répéter leur rôle et de s’en pénétrer, ils l’ont appris.

528. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Note »

Peyrat n’est donc pas la véritable ; mais un critique ne peut, sans s’abdiquer tout à fait lui-même, se prêter du jour au lendemain à des renversements de rôles tels que ceux dont La Mennais nous rendait témoins, et dont il ne lui aurait pas déplu de nous rendre complices.

529. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « LES FLEURS, APOLOGUE » pp. 534-537

Elles se disaient que leur destin était beau, que leur rôle était unique entre toutes les créatures, qu’il n’y avait rien de pareil à être fleur, surtout fleur à parfum.

530. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — I »

Elle aussi peut-être s’imagine appartenir au public, non-seulement par ses écrits et ses travaux littéraires, mais encore par sa vie et par les rôles politiques qu’elle a successivement revêtus.

531. (1874) Premiers lundis. Tome II « Théophile Gautier. Fortunio — La Comédie de la Mort. »

Théophile Gautier notre rôle de juge et de donneur de conseils puisse sembler encore plus délicat, puisqu’on a bien voulu mêler de loin notre nom et notre exemple à son talent, il y a quelque chose qui met à Taise, c’est un sentiment envers lui et envers ses mérites poétiques, un sentiment de bon vouloir équitable, dont nous sommes sûr et dont nous espérons, malgré quelque sévérité, qu’il ne doutera pas.

/ 1825