/ 2206
729. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 300

On peut louer ses Ouvrages du côté du savoir, du style & de l’onction ; mais ceux qui aiment l’exactitude dans le Dogme, la conséquence dans les principes, la franchise dans la maniere d’exprimer ses pensées, ne trouveront pas ces qualités dans son Abrégé de l’Histoire de l’Ancien Testament, non plus que dans son Exposition de la Doctrine Chrétienne, condamnée par le Pape.

730. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Mais en toutes, le même principe de ruse et d’embellissement est à l’œuvre. […] Mais c’est bien plus qu’un dogme qu’il nous apporte, bien plus qu’un principe. […] Car vous voyez bien, je pense, comme moi, toutes les conséquences qu’elle comporte ou, si vous voulez, tous les principes qu’elle implique. […] Tout principe agglomérant, toute substance à ses passions sont exclus par lui. […] C’est ce que Freud a beaucoup mieux vu que Proust, et qui d’ailleurs comme principe général n’est pas une découverte nouvelle.

731. (1932) Les idées politiques de la France

Chaque fois que la République a lutté pour son principe, elle a fait de la politique scolaire. […] C’est juste en principe. […] Le champ, le terrier de Jean Lapin, voilà la forteresse du principe héréditaire. […] L’idéal socialiste puise même sa force dans le même principe que l’idéal chrétien. […] En principe, il représente la production.

732. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Ils sont novateurs par instinct et par principes. […] Il est certains esprits qui détestent dans la religion, quelle qu’elle soit, un principe d’autorité. […] Il ne peut pas y avoir ici de principe ferme. […] Cependant examinons, comme en principe, nous réservant pour plus tard de vérifier et contrôler. […] Héraclite avait pour principe de morale « qu’il faut s’abandonner à la généralité ».

733. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Certes, ils auraient fait une déplorable découverte ceux qui auraient détrôné notre âme, condamné l’esprit à s’immoler lui-même, en employant ses facultés à démontrer que les lois communes à tout ce qui est physique lui conviennent ; mais, grâce à Dieu, et cette expression est ici bien placée, grâce à Dieu, dis-je, ce système est tout à fait faux dans son principe, et le parti qu’en ont tiré ceux qui soutenaient la cause de l’immortalité est une preuve de plus des erreurs qu’il renferme. […] Le crime même a plus de grandeur, quand il tient au désordre des passions enflammées, que lorsqu’il a pour objet l’intérêt personnel : comment donc pourrait-on donner pour principe à la vertu ce qui déshonorerait même le crime ?  […] Elle ne lui gardait pas de haine dans sa chute ; mais elle haïssait l’autorité de ses exemples, la corruption funeste qu’ils avaient répandue, et cette doctrine de la fatalité, du mensonge et de la force qu’elle sentait et qu’elle prévoyait survivante après lui ; avec quelle admiration curieuse nous l’avions encore entendue remuer tant de questions naguère interdites et comme inconnues en France, les principes de l’ancien droit public de l’Europe, les causes populaires de la victoire actuelle des droits coalisés, le travail tardif et la solidarité pour longtemps indissoluble de la coalition, les instincts différents et pourtant compatibles des monarques héréditaires et des parvenus au trône, d’Alexandre et de Bernadotte ; enfin le génie collectif et pourtant inépuisable de l’Angleterre pouvant au besoin se passer du hasard d’un grand homme pour faire de grandes choses, et, forte d’une institution qui lui fournit toujours à temps des hommes résolus et capables, achevant, par la ténacité de lord Liverpool et de lord Castelreagh, ce qui avait consumé le génie et l’espérance de Pitt ! […] Enfin un exemple plus sophistique et plus monstrueux de défection aux principes et aux sentiments venait d’être donné de plus près à madame de Staël par un homme dont l’ascendant avait été autrefois tout-puissant sur son cœur. […] Le mariage de sa fille était prémédité de loin avec M. le duc de Broglie, jeune orateur, à qui sa naissance, ses opinions, ses études politiques promettent la faveur que les principes libéraux assurent d’avance aux noms aristocratiques prêtés aux opinions populaires.

734. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Et tel est bien le sentiment qui domine dans tout un ensemble d’œuvres contemporaines, où l’action sociale se fait sentir moins par une défense de principes — comme c’est au contraire le cas dans Un divorce de M.  […] Son premier principe est celui de la prédominance de l’idée de famille sur l’idée d’individu. […] Bourget ait songé à ramener de force et en bloc l’ancien régime avec ses divisions inexorables, et à empêcher, par principe, les migrations de classe exceptionnelles et justifiées ; il a simplement voulu montrer combien étaient salutaires les coutumes qui, dans la vieille société française, préservaient les familles des désordres que nous y voyons généralisés aujourd’hui. […] Aux déclamations des sophistes qui aspirent de plus en plus à un régime opposé à tout ce qui fut la vie sociale de jadis, l’auteur des Amitiés françaises a répondu par la calme revendication du grand principe fondamental de toute son éthique : « à savoir : que le respect de la tradition est essentiel dans la vie d’un peuple ; qu’il y a entre les générations comme entre les individus d’une même race une solidarité qui est la principale source de leur énergie ; que c’est dans le sol même de la patrie que les racines d’un peuple vont chercher la sève ». […] L’idée « du passé opprimant le présent » est le principe qui anime les Morts qui parlent.

735. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 230

Nous n’entrerons pas dans la discussion des démêlés de M. l’Abbé Beaudeau avec différens Ecrivains qui ont combattu quelques-uns de ses principes.

736. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 485

A force de savoir, il embrouilla tout, & la grande connoissance de l’antiquité devint pour lui le principe des doutes les plus bizarres.

737. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 292

En effet, ses Tragédies & ses autres Poésies ne valent pas mieux que sa Poétique, dont le style, tantôt obscur & emphatique, tantôt diffus & rampant, est très-proportionné à la médiocrité des pensées, & à la foiblesse des principes.

738. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 509

Quoique cet Ouvrage ne soit pas aussi piquant que le plan de l’Auteur sembloit le promettre, il n’en annonce pas moins un homme zélé pour les bons principes, & digne en cela de l’estime & de la reconnoissance de tous les Citoyens qui s’intéressent à la gloire de la Religion & au maintien des bonnes mœurs.

739. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

. —  Ses principes. —  L’épouse anglaise. —  Clarisse Harlowe. […] Il était sévère de principes et se trouvait perspicace par rigorisme. […] Elle s’est posé des principes, elle en a raisonné, elle les a appliqués aux différentes circonstances de la vie, elle s’est munie sur chaque point de maximes, de distinctions et d’arguments. […] Voilà sa force et aussi sa faiblesse ; car elle est tellement défendue par ses fortifications qu’elle y est prisonnière ; ses principes lui sont un piége, et c’est sa vertu qui la perd. […] Il déclare que « l’esprit whig est la négation de tout principe », que « le premier whig a été le diable », que « la couronne n’a pas assez de pouvoir », que « le genre humain ne peut être heureux que dans un état d’inégalité et de subordination. » Pour nous, Français du temps, admirateurs du Contrat social, nous sentons bien vite que nous ne sommes plus en France.

740. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Les juristes prétendent, il est vrai, que les lois interdisent en principe la publication des lettres. […] Certes l’écrivain, de même que le savant, ne cherche pas, en principe, à faire une fortune avec ses livres. […] Ne suffit-il donc pas que le principe de la propriété littéraire des lettres missives soit proclamé en faveur de leur auteur ! […] Pour moi, la lettre devrait en principe être reconnue, littérairement comme mobilièrement, la propriété du destinataire, jusques et y compris le droit de publication. Je dis : en principe, ouvrant la porte à l’appréciation des tribunaux pour des cas d’espèce ; et réservant bien entendu, les lettres à secret, confidence et caractère strictement privé.

741. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 54

Les réflexions critiques de l’Auteur se trouvent toujours d’accord avec les vrais principes de l’Art, & avec les remarques des habiles Artistes.

742. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

À un moment donné l’étincelle jaillit, la synthèse s’opère, l’organisation se fixe et, le principe directeur établi, le reste s’ensuit logiquement, mais ce principe directeur lui-même, jusqu’au dernier moment, restait indécis, il aurait pu se constituer autrement. […] Il arrive que chacun domine à son tour, et après avoir été l’instrument, devient le principe directeur. […] Mon excuse est que, plus heureux que moi, ils ont presque tous des principes politiques et s’en servent pour juger le passé. […] Cependant le principe directeur ne se constitue pas complètement. […] Le hasard qu’on a introduit plus ou moins dans l’esprit est un principe d’invention, mais, pour les mêmes raisons, il est un principe d’erreur.

/ 2206