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531. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXI » pp. 281-285

En effet, comme les capitalistes qui ont acheté et payé des prix fous les œuvres de Chateaubriand et de Lamartine ne savent de quelle manière y trouver leur compte par les voies d’écoulement ordinaires, ils sont obligés de recourir à des moyens insolites, et le plus insolite de ces moyens est assurément de revendre en sous-main, de sous-louer, en quelque sorte, ces œuvres pour qu’elles paraissent d’abord en feuilletons.

532. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — I »

Mais, vous le savez trop bien, en dévotion comme en amour, il est une pudeur d’aveu qui sied trop à une femme pour que jamais elle s’en départisse ; et quand la Madeleine était pénitente, elle se voilait de ses cheveux, même pour pleurer.

533. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Objections d’un moraliste contre l’exposition de 1900. » pp. 162-167

Pour qu’en montant les Champs-Élysées nous puissions, d’un certain endroit, voir les Invalides à l’horizon… Mais on ne les verra guère, puisqu’en traversant l’avenue nouvelle on sera surtout préoccupé de ne pas se faire écraser par les voitures… Puis, c’est une bêtise de croire que deux avenues se coupant à angle droit ajoutent à la beauté l’une de l’autre.

534. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Augier, Émile (1820-1889) »

Et pour qu’à leur tour les Effrontés et le Fils de Giboyer aient obtenu au répertoire leur place définitive, que leur manque-t-il autre chose que ce recul du temps, toujours plus ou moins nécessaire aux comédies de mœurs, qu’il remet au point dans la perspective du passé ?

535. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Préface »

L’antiquité n’est pas déjà si familière au public pour qu’on se plaise à en obstruer les abords.

536. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VI. Amour champêtre. — Le Cyclope et Galatée. »

Son roman, ou plutôt son poème de Paul et Virginie, est du petit nombre de ces livres qui deviennent assez antiques en peu d’années pour qu’on ose les citer sans craindre de compromettre son jugement.

537. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XVI. Le Paradis. »

Le ciel, où règne une félicité sans bornes, est trop au-dessus de la condition humaine pour que l’âme soit fort touchée du bonheur des élus : on ne s’intéresse guère à des êtres parfaitement heureux.

538. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XII. L’homme touffu »

Ensuite le roi le donna à sa femme Aïssata pour qu’il gardât l’enfant qu’elle avait eu de lui.

539. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Mais voyez où elle mène, et combien il faut qu’elle soit trop étroite pour qu’une conclusion si manifestement fausse s’ensuive tout droit. […] Non seulement les récapitulations sont utiles en choses d’art pour que le trésor ancien ne tombe pas en oubli et en une sorte de mépris nonchalant, mais les retours, les régressions le sont aussi pour que le sens du primitif ne se perde point. […] » pour que l’on entende : « Quel faible penseur !  […] Il a trop mis en lumière les grandeurs philosophiques de son héros pour que pareil soupçon puisse l’atteindre. […] Le métier de M. de Francœur est de souffrir moralement, pour que nous puissions suivre les phases de ses souffrances morales, et de se rétablir moralement, pour que nous puissions nous rendre compte des progrès, et du pourquoi et du comment de sa guérison morale.

540. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

J’insistai pour qu’il crût aussi à ma sincérité, car son œuvre valait mieux que des compliments ; elle méritait la vérité et on la lui avait dite. […] Maizeroy a montré trop de tact dans le reste du livre pour que ce point ne s’y souligne pas de lui-même. […] Le rire est une bonne chose ; encore faut-il, pour que le lecteur puisse partager notre gaîté ou la blâmer, le mettre au courant de ce dont il s’agit. […] Que peut être cette débauche pour qu’il n’ait pas osé la préciser, lui qui les a toutes détaillées, et dans une belle langue, hélas ! […] Qu’as-tu donc fait pour que ta vie Ait sitôt mérité la mort ?

541. (1927) Approximations. Deuxième série

Ce premier livre ne possédait aucun des caractères d’un premier livre : il n’hésitait pas ; par ailleurs trop accompli pour qu’on y pût chercher des promesses, le coup d’essai était vraiment un coup de maître. […] Les causes de sa mélancolie étaient cachées, mystérieuses, peut-être par-delà toute analyse ; elles plongeaient des racines trop profondes dans les replis les plus secrets de son tempérament pour que l’œil de la raison pût les appréhender. […] Cette réduction à l’unité comporte toujours chez Toulet exactement la longueur variable qu’il faut pour que chacun des éléments miroite un moment à la surface, et le miracle ici, c’est que les seules inflexions de la cadence insinuent la part prise par chacun d’eux dans l’émotion. […] Car un son de voix aussi authentique ne saurait appartenir à un personnage qui le fût moins, — et cependant il y a dans la nature, partant dans l’amour de François quelque chose d’assez exceptionnel pour qu’il risque d’être méconnu. […] Pour que l’humilité puisse être à ce point féconde, pour que ce ne soit pas seulement le cœur, mais l’esprit même qu’elle ouvre « comme on ouvre un fruit150 », il faut qu’elle soit de cette sorte qui ne se rencontre que chez les très rares qui sont — c’est le cas où jamais de reprendre la forte expression chrétienne — « fondés en humilité ».

542. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Je vous en avertis pour que vous ne vous en fâchiez pas.  […] » Goethe s’empressa de répondre, d’expliquer, de se justilier, de demander un répit à ses amis irrités et alarmés pour qu’ils pussent juger de l’effet général avec plus de sang-froid et au vrai point de vue : « Il faut, mes chers irrités, que je vous écrive tout de suite pour en débarrasser mon cœur. […] Pourtant je suis disposé à lui pardonner ; mais il ne doit pas le savoir, pour qu’il soit plus circonspect dorénavant.

543. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

— Malgré cette journée brillante, il fallut plus de dix ans encore, pour que Victor Hugo, après des assauts réitérés, entrât par la brèche (1841). […] Assez de marques s’en sont produites au dehors, assez de bruits en ont transpiré du dedans pour que ce ne soit pas une indiscrétion de noter le fait. […] J’ai ouï dire à quelqu’un de nos anciens confrères, un peu trop attristé et de trop sinistre présage : « Nous serons les derniers des académiciens français. » Je ne le pense pas ; il y a de bonnes raisons pour que l’Académie subsiste ; mais il importe qu’en vivant elle se rajeunisse et qu’elle se maintienne dans un rapport vrai avec une société qui change.

544. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Dans ce salon étroit, et qui était assez peu et assez noblement rempli pour qu’on se sentît fier d’être au cercle des préférés, il était impossible, durant les intervalles de la lecture, ou même en l’écoutant, de ne pas s’égarer aux souvenirs. […] Embrassons, étreignons en nous ces rares moments, pour qu’après qu’ils auront fui, ils augmentent encore de perspective, pour qu’ils dilatent d’une lumière magnifique et sacrée le souvenir.

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