On eût saisi leur esprit, au-lieu de les mettre en lambeaux ; & la scène, aggrandie, auroit admis en son enceinte tout ce qui porte le nom sacré d’homme, le dernier comme le premier ; car ce n’est point l’oripeau d’un habit qui constitue l’éloquence & l’intérêt de l’art. […] Chacun vivant à son gré, & les mœurs étant prodigieusement mêlées, il n’y a point d’état & de caractère qui ne porte son excuse avec soi. […] Le mépris que certains hommes opulens ou en place, affectent pour les gens de Lettres, vient moins de vanité, que d’une profonde ignorance : car plus un homme se connoît, moins il se porte à mépriser les autres, & il sçait surtout que nous donnons droit de nous mépriser, à ceux que nous méprisons injustement. […] Tout autre état porte un principe de division & de discorde éternelle. […] Aux portes du Palais, des gens affidés versoient du caffé à tous venans ; & quiconque lâchoit un bon-mot, obtenoit sur le champ un passe-port pour aller partout.
Tout porte à croire que ce n’est pas vrai. Tout porte à croire qu’il n’y eut entre Mme de Stein et Goethe qu’une liaison spirituelle, — très spirituelle. […] Nul n’a eu un goût plus décidé pour la vie intérieure, la méditation, le dialogue de l’homme avec sa conscience, l’interrogation respectueuse et scrupuleuse de l’oracle que chacun de nous porte en soi. […] La génération nouvelle s’écarte de cette direction et cherche, ou à croire, ou à créer une nouvelle métaphysique, en tout cas à rouvrir la porte du suprasensible. […] Il écrit lettre sur lettre à Mme Raffraye, il finit par forcer sa porte et par s’y faire jeter.
. — Ainsi le passage du Voyage en Italie sur la Niobé de Florence où il parle des « morts que chacun de nous porte enterres dans son cœur… ainsi le morceau de Graindorge qui commence : « Puissances invincibles du désir et du rêve ! […] Il y parle de Dieu, comme d’un « être infini, éternel, parfait, qui produit sans cesse le monde et l’élève sans cesse vers un état meilleur… qui agit sur nous par le mouvement intérieur qui nous porte au bien ». […] G. — Johann-Gaspar Gœthe — sur la grille de la porte et sur la rampe de l’escalier, c’est qu’il a commandé lui-même ces pièces en fer forgé au meilleur fabricant de Francfort. […] J’allais oublier ce pastel sans nom, qui porte pour épigraphe les mots de la Vita nuova ; Tacendo il nome di, questa gentilissima et qui commence : Toujours je la connus pensive et sérieuse. […] Je touche aux bords où vont chercher leur jugement Celui qui marche droit et celui qui dévie… Il va pressant ces vers pour en extraire tout leur enseignement, tendant son être pour s’assimiler l’âme entière du grand mort dont ce fut le profond soupir, et il envie cet artiste mortifié Qui se rend témoignage, à la porte du ciel, Que sur chaque degré sa main mit un autel.
Il se relève péniblement et porte plainte à la police. […] Il porte dans la conscience de la plupart des hommes incomparablement plus d’obscurité que de clarté. […] Il est l’exemple le plus instructif de l’affirmation souvent rappelée de Balzac, relative à l’influence déterminante d’un nom sur le développement et les destinées de celui qui le porte. […] La seconde strophe de The song of the bower porte : « Mon cœur, s’il vole vers ton berceau de verdure, qu’y trouvera-t-il qui le reconnaîtra ? […] Arthur Rimbaud, Les Voyelles, dont le premier vers porte : A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu.
Le dédoublement que nous avons signalé de la littérature révolutionnaire en une littérature selon la tradition, qui se porte mal, et une littérature populaire qui ne porte pas loin, nous le retrouvons au théâtre. […] Tous les chemins mènent à Rome, le diable porte pierre, l’échancrure de Genève et de Coppet conduit à Maillane : conclusion bien inattendue d’un chapitre sur la Romantique schlegelienne. […] De 1840 à 1850, c’est toute la ligne littéraire qui se porte, avec le pouvoir temporel et spirituel pour point de direction, à la hauteur de la chaire, de la critique, et des régents devenus dirigeants. […] Les gamins, pour le voir, l’attendaient à la porte des coulisses… On disait : Notre Delmar. […] Le monologue hugolien est une immense porte de la poésie, comme l’Arc une immense porte de l’Histoire.
Le genre rose, par exemple, comprend les roses blanches et les roses thé ; il comprend aussi et surtout les roses roses, les roses proprement dites, les roses véritables ; dire d’une fleur qu’elle est une rose blanche, c’est à la fois lui donner une qualification et la lui retirer en partie ; on ne lui ouvre pas toutes grandes les portes du genre ; on la fait entrer comme à regret, sous condition, pour l’installer dans un coin, tout près du bord ; l’épithète n’est pas seulement déterminative, elle est restrictive. […] Si, au contraire, l’acte d’attention par lequel une idée nouvelle et non-sensible a été associée à une idée usuelle et sensible se répète à toute occasion, et s’il porte de préférence sur la portion non-sensible du couple ainsi formé, l’autre portion se trouve ainsi livrée à l’action destructive de l’habitude négative ; l’image s’affaiblit, l’idée se dégage de ses voiles ; le mot lui reste attaché ; mais, son évolution vers un nouveau sens étant accomplie, désormais il possède une signification nette, simple, sans équivoque, et, s’il n’était pas déjà, dans sa première acception, un signe arbitraire, maintenant il ne peut manquer d’avoir cette qualité, avec la conséquence qu’elle entraîne, l’impartialité, d’abord parce qu’il a changé de sens, ensuite parce que, étant un son, il ne peut ressembler, même de loin et par hasard, à une idée non-sensible. […] Un tel esprit, en présence d’une métaphore, porte systématiquement son attention sur l’idée, et néglige les images ; par là l’idée seule est sauvée de l’affaiblissement graduel qui est l’effet ordinaire de la répétition lorsque l’attention ne le combat pas ; au bout d’un certain temps, le mot réveille l’idée avec toute l’intensité de conscience qu’elle avait primitivement, l’image, au contraire, avec une intensité de conscience devenue sensiblement nulle. […] Ce privilège a deux raisons : d’abord, la production matérielle du mot en fait de temps à autre un état fort et le ravive comme état faible [§ 7, fin] ; ensuite, l’attention se porte de préférence sur la série des mots intérieurs [ch. […] — Sans doute ; mais ce qui importe ici, c’est de savoir sur quoi, lors de cette remémoration, porte le jugement de reconnaissance.
Il est évident que cet écrit avait un but immédiat, rouvrir les portes de la France à la monarchie. […] — Dans une bonne voiture de place, qui m’attend à votre porte, et me ramènera ce soir à la mienne. — Quoi ! […] M. Portes, plus tard professeur à l’École de droit de Paris. […] La gêne vient bientôt frapper à sa porte, en annonçant l’indigence qui la suit de près. […] La misère, à la suite de cette vie épicurienne, était venue frapper à la porte de sa mansarde, et à la place de la gloire qu’il attendait, il avait vu venir la faim.
. — Résurrection, drame en cinq actes, adapté de Léon Tolstoï (Odéon, 14 nov. 1902, Porte Saint-Martin, 25 janvier 1905), Fasquelle, 1905, in-18. — Le Beau Voyage, poésies, avec un portrait de l’auteur par lui-même, Fasquelle, 1904, in-18. — Maman Colibri comédie, en 4 actes (Vaudeville, 1904), Fasquelle, 1905, in-18. […] 1900. — De Porte en Porte, P. […] Œuvres. — Poètes du Nord, morceaux choisis, Paris, Ollendorff, 1907, in-18º. — Le Saint-Julien de Flaubert (illustré), Lille, Le Beffroi, 1903, in-4º. — Le Département du Nord sous la deuxième République, Lille, Leleu, 1904, in-8º (Thèse de doctorat). — Du Soleil sur la Porte, poèmes.
Là, tandis que les uns perdaient autour d’un tapis verd les plus belles heures du jour, les plus belles journées, leur argent et leur gaieté, que d’autres, le fusil sur l’épaule, s’excédaient de fatigue à suivre leurs chiens à travers champs ; que quelques-uns allaient s’égarer dans les détours d’un parc dont, heureusement pour les jeunes compagnes de leurs erreurs, les arbres sont fort discrets ; que les graves personnages faisaient encore retentir à sept heures du soir la salle à manger de leurs cris tumultueux sur les nouveaux principes des économistes, l’utilité ou l’inutilité de la philosophie, la religion, les mœurs, les acteurs, les actrices, le gouvernement, la préférence des deux musiques, les beaux-arts, les lettres et autres questions importantes dont ils cherchaient toujours la solution au fond des bouteilles, et regagnaient, enroués, chancelans, le fond de leur appartement, dont ils avaient peine à retrouver la porte, et se remettaient, dans un fauteuil, de la chaleur et du zèle avec lesquels ils avaient sacrifié, leurs poumons, leur estomac et leur raison pour introduire le plus bel ordre possible dans toutes les branches de l’administration ; j’allais, accompagné de l’instituteur des enfans de la maison, de ses deux élèves, de mon bâton et de mes tablettes, visiter les plus beaux sites du monde. […] Si nous le suivons vers la gauche, arrivés à ce passage, nous trouverons apparemment un sentier qui le traverse et qui conduit à quelque porte qui s’ouvre sur la terrasse. — Et vous voudriez bien, dit l’abbé, ne faire ni le tour du globe, ni celui de l’anse ? […] Allez à l’académie, et proposez-y seulement ce sujet tout simple qu’il est : demandez qu’on vous montre l’amour volant au-dessus du globe pendant la nuit, tenant, secouant son flambeau, et fesant pleuvoir sur la terre, à travers le nuage qui le porte, une rosée de gouttes de feu entremêlées de flèches. […] L’homme prudent entre en méfiance ; le lâche s’arrête, frémit ou s’enfuit ; le brave porte la main sur la garde son épée.
Le premier soin de Napoléon, en débarquant à cette île d’Elbe dont on l’a fait souverain, son premier coup d’œil se porte sur la ville jadis fortifiée de Portoferraio, qu’il s’applique à remettre en état de défense ; il en fait réparer les remparts, y réunit l’artillerie dispersée dans l’île, y rassemble des dépôts de vivres, de munitions.
Cette situation de Lélia et de Sténio, qui était exactement l’inverse de celle d’Adolphe et d’Ellénore dans le roman de Benjamin Constant, cette présence de Trenmor, c’est-à-dire d’un homme mûr, ironique, que Lélia estime, qui comprend Lélia, et qui porte ombrage à Sténio ; c’était là un germe heureux que la réflexion eût pu développer dans le sens de la réalité aussi bien que dans celui de la poésie et du symbole.
Le pauvre Néri seul, le dernier, reste près de la porte et n’a pas eu encore un regard ni une pensée de Cosima.
Tout porte l’esprit aux idées générales plutôt qu’aux observations particulières ; mais lorsque les sociétés brillantes de la cour et de la ville ont un grand crédit politique, le besoin de les observer pour y réussir développe un grand nombre de pensées fines ; et si, d’un côté, il y a moins de philosophie pratique dans un tel pays, de l’autre, les esprits sont nécessairement plus capables de pénétration et de sagacité.
La brute, l’idiot n’ont point de goût ; mais le théoricien qui s’est formé certaines idées et qui juge d’après ces idées, ne porte pas non plus un libre et pur jugement de goût.