Edgar Quinet, qui peut-être est plus ennuyeux encore à entendre qu’à lire, parce qu’on ne le quitte pas aussi facilement que ses poèmes.
L’idée génératrice d’un poème se développe en des milliers d’imaginations, lesquelles se matérialisent en phrases qui se déploient en mots.
Là est le secret de cette gaieté divine des poèmes homériques et de Platon : le récit de la mort de Socrate, dans le Phêdon, montre à peine une teinte de tristesse.
À côté de délicieux détails, on en trouve de demi-grotesques et mis comme à dessein ; ce n’est ni une imitation de Paul et Virginie, ni de Colomba, que nous donne l’auteur de Rarahu, mais celui qui a écrit ce poème de la vie tahitienne d’aujourd’hui est, sans y chercher, un petit parent de Bernardin et de Mérimée. […] Entraînes par le mouvement de la vie, assourdis par le brouhaha du jour, peu à peu nous nous sommes éloignés des grandeurs et des simplicités de l’antiquité ; que le regard tombe sur un des morceaux immortels qu’elle nous a légués, statue, poème ou tragédie et tout de suite l’esprit revivifié, reposé, reprend des forces et des rassérènements.
Il faudroit laisser cet Art pénible à celui qui fait des Odes, ou un Poème Épique.
Viennet, — qui ne l’a pas lu, — je puis affirmer à ce dernier que le poème de la Pucelle ne contient pas d’hémistiche plus dur que celui-ci : Eh !
Leur ton est trop injurieux ; on s’avilit par la riposte : il vaut mieux, comme je l’exprimai dans un poème sur Homère, opposer à ces cyniques-là, « Ce silence, « Du mépris qui se tait redoutable éloquence. » Du reste ne les frustrons pas de ce qui leur appartient : on doit cette justice à leur mérite de les considérer sans passion, comme de très bons spéculateurs sur la malignité des sots et sur le crédit des factions. […] « Vous me paraissiez bien petits et bien méchants de là-haut ; mais c’est bien pis à qui vous voit de près. » Non content de les draper si hardiment, il blesse en passant quelques poètes, et quelques magistrats coureurs de nuit ; car lorsqu’on lui demande quels voyageurs il a rencontrés dans sa route aérienne, il répond n’avoir vu que deux ou trois beaux esprits s’égarant à chercher des dithyrambes et le poème d’Ion à Chio, puis quelques astres nocturnes qui revenaient de souper, précédés de la lumière des falots. […] « Ce ne sont, dit-il, que quelques observations aisées que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter le plaisir que l’on prend à ces sortes de poèmes, et ce même bon sens, qui a fait autrefois ces observations, les fait fort aisément tous les jours sans les secours d’Horace et d’Aristote.
L’édition la plus complète de ces poèmes est de 1580.
Prenez quelque poésie légère où partout règne la mesure, l’esprit et la grâce ; prenez une ode et surtout une épître d’Horace ou de petits vers de Voltaire, et mettez en regard l’Iliade ou ces poèmes immenses des Indiens remplis d’événements merveilleux et où la plus haute métaphysique s’unit à un récit tour à tour gracieux ou pathétique, ces poèmes qui ont plus de deux cent mille vers, et dont les personnages sont des dieux ou des êtres symboliques ; voyez si les impressions que vous éprouverez seront les mêmes. […] L’histoire de saint Bruno, le fondateur de l’ordre des Chartreux, est un vaste poème mélancolique où sont représentées les scènes diverses de la vie monastique.
sans sortir de Combray, cette première partie de Swann, qui est, en même temps qu’un des plus merveilleux poèmes que je connaisse, une sorte de Discours de la méthode, — j’entends de la méthode que Proust se fabrique à son usage, — sans sortir de Combray, nous trouvons un autre passage dont notre ami Charles Du Bos a été le premier, dans sa remarquable étude sur Marcel Proust, à souligner l’importance.
Molière, qui devait plus tard chanter Mignard dans son Poème du Val-de-Grâce, se lia d’amitié avec lui, et le recueil qui a pour titre Anonymiana assure que plus tard il s’éprit de la fille de Mignard, qui devint Mme de Feuquières.
» La césure du vers que représentait cette époque dans le grand poème de l’histoire de France tombait en effet là.
La nouvelle génération compte d’habiles et pénétrants critiques, des chercheurs de vérités ingénieux, des dilettanti d’une finesse inouïe et d’un bon goût qu’on n’avait jamais connu auparavant en France, où le bon goût a toujours eu cependant ses droits de cité, c’est-à-dire d’un bon goût à la fois subtil, large et sûr, capable de sentir les beautés simples des poèmes barbares et les délicatesses les plus compliquées des littératures civilisées ; mais elle n’a ni un grand romancier, ni un grand écrivain dramatique, ni un véritable poète.
Ce délicieux conte, que Nodier avait pris dans la légende dorée, m’était resté si net dans la mémoire, que sans jamais l’avoir relu, j’ai pu, il y a quelques années, le prendre pour thème d’un livret d’opéra… Cependant le livre sur lequel je m’acharnais le plus était le vieux poème, en d’innombrables vers, de Guillaume de Loris : Le Roman de la Rose.