Les dialogues philosophiques de M. […] Bergeret, doucement, oppose cette objection cruelle : On goûte un plaisir philosophique à considérer que la Révolution a été faite en définitive pour les acquéreurs de biens nationaux et que la Déclaration des droits de l’homme est devenu la charte des propriétaires… … L’argent est devenu honorable.
On n’y trouvera guère de digressions philosophiques ou critiques, ni tableaux ni anecdotes, ni portraits, sinon très incidemment.
Avec les coquilles, il bâtit de nouveaux systèmes philosophiques, religieux ou scientifiques qu’il tourne, retourne, polit, attife de cent fanfreluches en manière d’axiomes, de dogmes ou de formules.
L’indifférence philosophique que lui a donnée Voltaire dans la première scène, pour faciliter plus tard sa conversion, rend plus invraisemblable encore le dévouement qu’elle porte si vite dans un devoir si récemment découvert.
C’est quelque chose comme une tragi-comédie fantastique, où le poète tantôt s’amuse et s’égaye, tantôt disserte ou s’enchante lui-même de gracieuses images, et tantôt s’attendrit ; une féerie philosophique où la gaieté la plus âcre et la poésie la plus suave s’allient à l’observation la plus brutale et la moins arrangée de l’égoïsme humain. […] C’est, dans l’œuvre du grand poète norwégien, comme un accès de désespoir philosophique, un désespoir qui se venge par un âpre et long ricanement.
Dans un avant-propos (juillet 1831) où il se déclare convaincu que « si l’art est une fable, il doit être une fable philosophique », — idée qui depuis Marion de Lorme, et d’ailleurs bien avant ce drame, avait cessé d’être originale ou neuve, — Alfred de Vigny dit qu’au centre du cercle décrit par sa composition, « un regard sûr peut entrevoir la destinée contre laquelle nous luttons toujours, mais qui l’emporte sur nous dès que le caractère s’affaiblit ou s’altère, et qui d’un pas très sûr nous mène à ses fins mystérieuses, et souvent à l’expiation par des voies impossibles à prévoir ». […] Je m’attarderai le moins possible à la question de savoir si, comme l’affirma Alfred de Vigny en 1837, ses compositions poétiques devancèrent en France « toutes celles de ce genre dans lesquelles une pensée philosophique est mise en scène sous une forme épique et dramatique ».
Elles sont si divertissantes qu’on regretterait bien que le défilé en fût interrompu par « l’action » ou simplement par un incident, et l’on peut dire des Fâcheux comme de certains romans philosophiques ou psychologiques trop peu nombreux : « Cela est si intéressant qu’en le lisant on a toujours peur qu’il n’arrive quelque chose ». […] Mais c’est peut-être un peu subtiliser et j’en reviens à dire simplement que de la méthode de travail de Molière on ne peut tirer aucune conclusion sur ses tendances philosophiques.
Ce qui avait dressé le théâtre anglais de la Renaissance, c’était la vivacité et la surabondance de la conception prime-sautière, qui, incapable de s’étaler en raisonnements alignés ou de se formuler par des idées philosophiques, ne trouvait son expression naturelle qu’en des actions mimées et en des personnages parlants.
Ne trouvez-vous pas qu’une certaine ironie très salutaire, un certain détachement philosophique a gagné jusqu’à la foule et qu’il y a déjà chez elle un tout petit commencement de renanisme ?
Ses contes et ses poèmes ont un air d’églogue héroïque ou d’idylle philosophique.
J’appelle vraie tragédie, non celle de Racine, mais celle de Sophocle, dans toute sa simplicité, avec la stricte observation des règles. » « … Ne serait-ce pas une entreprise hardie, mais louable, que de purger la scène de ces vains discours, de ces madrigaux philosophiques, de ces lamentations amoureuses, de ces étalages de fadaises qui encombrent nos planches ?
Jaurès, qui l’eût admiré, eût retrouvé avec ce titre l’atmosphère de sa jeunesse philosophique et normalienne : il s’agit, en effet, pour la pensée socialiste de dépasser Marx au sens exact ou il s’agissait pour un philosophe, formé par Lachelier ou Boutroux, de dépasser Kant.
Préface Ceci n’est pas un livre : c’est un Cours ; ou plutôt ce n’est que le commencement d’un Cours, celui de Littérature française moderne, — qui a été ouvert au Collège de France le 27 avril 1881, et qui a continué depuis. On n’a pas cru devoir changer ici le cadre de ces leçons, ni les déguiser en chapitres. Il a paru préférable de les laisser, à peu de chose près, telles qu’elles étaient venues. Peut-être eût-il mieux valu en attendre la fin, pour en écrire le commencement. Mais alors je me fusse trouvé si loin de celui-ci, que, même à l’aide de mes notes, j’aurais eu grand’ peine à le ressaisir.
. — Molière égale à peine la profondeur philosophique de la pièce des Deux Amis, et même de Polichinelle retiré du monde ou du Sac de charbon.