Il envoya à l’Université un petit Essai sur le Drame qu’il avait dans son tiroir, avec, comme complément, une préface qu’il avait écrite pour sa Marie-Madeleine ; on lui posa par écrit deux petites questions élémentaires et il reçut par la poste son brevet de docteur en philosophie, qui ne devait jamais lui servir à rien. […] Cette page de philosophie dramatique est excellente : « Ce sujet… était difficile et dangereux entre tous.
Il nous répugne vraiment par trop de dépoétiser par une énumération de commissaire-priseur cet intérieur où nous avons passé des heures si douces, dans une charmante intimité, écoutant une de ces conversations d’art, de voyage ou de philosophie, comme on n’en entendra plus.
Il y en a pour l’esprit, dans ces nobles et beaux écrits qui, répandus, traduits, interprétés, apportent la philosophie, l’éloquence et la poésie de l’antiquité restaurée et des Renaissances environnantes.
Je n’en ferai pas ici l’analyse, car on n’analyse pas un livre de sentiments comme un traité de philosophie.
La dernière fois que je le croisai, il portait sous le bras un volume de Barrès et je l’entends encore me dire avec un geste de dédain et d’indifférence : « Barrès, sa philosophie, mais c’est moi qui la lui ai donnée », et, ajouta-t-il, « cela a bien pris dix minutes, au plus… » Émile Verhaeren J’ai sous les yeux une luxueuse plaquette éditée par les soins de la Société des Bibliophiles et Iconophiles de Belgique.
Il a pris l’esprit de tout le monde ; & celui que vous voyez en habit bleu ciel, arriva dans Paris pour être tout simplement barbier, quand un de ses compatriotes qu’il rencontra, lui dit : va, tu connois peu le terrein, ici l’on est tout ce qu’on veut, tu as été jusqu’en troisieme, c’est assez pour enseigner la philosophie. […] Nos premiers peres vécurent selon la maniere que j’expose : ils étoient contens lorsqu’ils avoient la nourriture & le vêtement, & encore ces habits étoient-ils des haillons comparés à ceux qu’on porte aujourd’hui… Il me paroît que la philosophie ne vous a point encore empêché de vous mettre en colere.
Et l’automne naquit avec la sérénité de ses eaux, avec sa flore et ses feuillages modérés, avec la philosophie de son ciel et l’ironie charmante de ses vendanges. […] Sur tout ce qui concerne ce que nous appelons philosophie, on est en opposition avec elle et on le reste, en dépit des plus longs entretiens ; son naturel et ses sentiments valent mieux que sa métaphysique, et son esprit s’élève souvent jusqu’à la puissance du génie… » Et plus loin : « … Il n’y a de fatigant en elle, que l’agilité peu commune de sa langue, car elle met ses auditeurs dans la nécessité de se métamorphoser au point de n’être plus que l’organe de l’ouïe… » Goethe voit à son tour la célèbre femme de lettres, et il la juge avec finesse et courtoisie, mais aussi avec malice.
La vague conception des anciens âges est ici singulièrement ennoblie par une pensée où ont passé le souffle de la philosophie idéaliste et la flamme de la charité chrétienne ; mais elle est essentiellement la même, et elle répond à l’éternelle antinomie qui fait le fond de la nature humaine. […] Le troisième précepte est le fondement de la critique ; le premier est peut-être celui de la philosophie, si on l’applique aux choses de l’esprit ; si on l’applique, ainsi que le second, aux choses du cœur, il peut donner, sinon le bonheur, au moins l’absence de tourment.
Cependant une grande partie de notre Philosophie n’a point d’autre fondement que l’analogie.
Philosophie de l’inconscient, trad.
La philosophie du progrès explique ceci clairement ; ainsi, comme il y a eu autant d’idéals qu’il y a eu pour les peuples de façons de comprendre la morale, l’amour, la religion, etc., le romantisme ne consistera pas dans une exécution parfaite, mais dans une conception analogue à la morale du siècle.
Introduction. De la nécessité d’étudier les plus vieilles croyances des anciens pour connaître leurs institutions. On se propose de montrer ici d’après quels principes et par quelles règles la société grecque et la société romaine se sont gouvernées. On réunit dans la même étude les Romains et les Grecs, parce que ces deux peuples, qui étaient deux branches d’une même race, et qui parlaient deux idiomes issus d’une même langue, ont eu aussi un fonds d’institutions communes et ont traversé une série de révolutions semblables. On s’attachera surtout à faire ressortir les différences radicales et essentielles qui distinguent à tout jamais ces peuples anciens des sociétés modernes.
Il s’est mis à cheval sur cet âne immortel que montait Sancho Pança de son vivant ; heureux âne qui porte dans sa besace cent fois plus de philosophie qu’Aristote n’en portait dans sa tête.
Il essaya donc de combiner en de justes proportions l’habileté scénique et la science du cœur, d’allier Scribe et Balzac ; et puisque le théâtre n’est après tout qu’un grand Guignol, il chargea Polichinelle de traduire la philosophie qu’il voulait faire entendre, dette formule, qui fait une part égale à l’action et à l’étude morale, a paru suffisante pendant trente années ; elle nous a valu une des plus belles périodes qu’il y ait dans l’histoire de notre littérature dramatique. […] Mépriser les hommes, mais réserver l’estime de soi, rejeter les règles de la morale vulgaire, mais ne rien faire de bas, telles sont les maximes de philosophie pratique que M. de Camors put lire dans le testament où son père avait résumé pour lui l’expérience qu’il devait à la vie.