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590. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » p. 399

On croiroit que Naudé a voulu prendre Montagne pour modele ; mais il est aussi éloigné de la tournure & des expressions de ce Penseur Philosophe, que M. de la Harpe l’est de Voltaire, dont il s’efforce vainement d’imiter la maniere & le ton.

591. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

Guizot a raconté la même histoire ; mais vous reconnaissez dans son livre le jugement calme et l’émotion impartiale d’un philosophe. […] Michelet ; il n’est point philosophe comme M.  […] Le poëte ranime les êtres morts ; le philosophe formule les lois créatrices ; l’orateur connaît, expose et plaide des causes. […] Thiers, un philosophe comme M.  […] Il n’est pas véritablement philosophe : la médiocrité de ses premiers chapitres sur l’ancienne histoire d’Angleterre le prouve assez ; mais sa force de raisonnement, ses habitudes de classification et d’ordre mettent l’unité dans son histoire.

592. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

. —  À quelle famille de philosophes il appartient […] —  Un économiste qui va au-delà de sa science, et qui subordonne la production à l’homme au lieu de subordonner l’homme à la production. —  Soit, mais il n’y a pas là non plus de quoi faire un philosophe. […] Cela est si vrai que des philosophes comme Berkeley ont soutenu avec vraisemblance que la matière est un être imaginaire, et que tout l’univers sensible se réduit à un ordre de sensations. […] Voilà le mérite de ces spéculations si sèches ; le philosophe a l’air d’aligner des formules ; la vérité est qu’il y renferme l’univers. […] Les philosophes se méprennent quand ils découvrent dans notre volonté un type différent de la cause, et déclarent que nous y voyons la force efficiente en acte et en exercice.

593. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rouger, Henri (1865-1912) »

Il a cru entendre distinctement la voix indifférente de la nature… Mais voici que le cœur irrité du poète s’apaise, et qu’une vision soudaine de la vie universelle où s’entrecroise éternellement l’échange des souffles, des formes et des âmes, vient calmer son esprit, prêt désormais à accepter, à bénir presque l’inévitable loi qui enchaîne les effets et les causes… — Ce premier essai paraît annoncer un poète visionnaire et philosophe.

594. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 98

Il est aisé de voir que ce n’est pas le désir de la célébrité qui lui a fait prendre la plume contre les Philosophes ; c’est l’amour de la Religion qu’ils s’efforcent d’anéantir, l’amour des mœurs qu’ils corrompent, l’amour de l’humanité entiere qu’ils affligent par leurs systêmes également absurdes & désolans.

595. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 400-401

Quoi qu'il en soit, M. de Valincour vit ses travaux & sa Bibliotheque périr avec une fermeté digne des anciens Philosophes.

596. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 156

Il se retira ensuite à Port-Royal, où il termina sa carriere en Philosophe chrétien.

597. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Nos philosophes, dit M.  […] Bernhardi est un philosophe. […] Nous apercevons le philosophe et demandons le système. […] L’homme ordinaire, le simple voyageur de la vie : mais le philosophe ? Le philosophe, lui, fait de la dissociation d’idées.

598. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Roland, inspecteur des manufactures, se livrait à des études industrielles, économiques, que sa femme partageait en les variant par la lecture des philosophes et des poëtes. […] Chacun y est touché et marqué en quelques lignes ; ils passent tous l’un après l’autre devant nous dans leurs physionomies différentes, et le digne Sers (depuis sénateur), aimable philosophe, habitué aux jouissances honnêtes, mais lent, timide et par là même incapable en révolution ; et Gensonné si faible à l’égard de Dumouriez dans l’affaire de Bonne-Carrère, qui ne sait pas saisir le moment de perdre un homme quand il le faut ; avec trop de formes dans l’esprit et pas assez de résolution dans le caractère ; et l’estimable Guadet, au contraire trop prompt, trop vite prévenu ou dédaigneux, s’étant trompé d’ailleurs sur la capacité de Duranthon qu’il a poussé aux affaires, et ayant à tout jamais compromis son jugement par cette bévue sans excuse ; et Vergniaud qu’elle n’aime décidément pas ; trop épicurien, on le sent, trop voluptueux et paresseux pour cette âme de Cornélie : elle ne se permettrait pas de le juger, dit-elle, mais les temporisations subites de l’insouciant et sublime orateur ne s’expliquent pas pour elle, aussi naturellement que pour nous, en simples caprices et négligences de génie ; mais elle le trouve par trop vain de sa toilette, et se méfie, on ne sait pourquoi, de son regard voilé, qui pourtant s’éclairait si bien dans la magie de la parole. […] Mme Roland pressentait et ruinait d’avance ces justifications futures, quand elle lui écrivait de sa prison : « Fais maintenant de beaux écrits, explique en philosophe les causes des événements, les passions, les erreurs qui les ont accompagnés ; la postérité dira toujours : Il fortifia le parti qui avilit la représentation nationale, etc. » Quant à Brissot, nous adoptons tout à fait le jugement de Mme Roland sur lui, sur son honnêteté profonde et son désintéressement ; nous le disons, parce qu’il nous a été douloureux et amer de voir les auteurs d’une Histoire de la Révolution qui mérite de s’accréditer, auteurs consciencieux et savants, mais systématiques, reproduire comme incontestables des imputations odieuses contre la probité du chef de la Gironde. […] La teinte philosophique et raisonnable qu’elle revêt, qu’elle affecte un peu, la rend même plutôt antipathique et injuste pour les beaux esprits et les littérateurs en vogue, si chers à Mlle Necker : c’est le contraire de l’engouement ; elle ne perd aucun de leurs ridicules, elle trouve la mine de d’Alembert chétive, le débit de l’abbé Delille maussade ; Ducis et Thomas lui paraissent se prôner l’un l’autre, comme les deux ânes de la fable, et elle verrait volontiers un homme de lettres médiocre en celui dont Mme de Staël a dit si parfaitement : « Garat, alors ministre de la justice, et, dans des temps plus heureux pour lui, l’un des meilleurs écrivains de la France. » Qu’on n’aille pas faire de Mme Roland toutefois un pur philosophe stoïque, un citoyen rigide comme son mari, en un mot autre chose qu’une femme.

599. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

C’est un art exquis, savez-vous, cet art qui soulève tant de méfiances, et depuis tant de siècles ; cet art également odieux aux philosophes païens et aux sages chrétiens ; odieux à Tertullien, à Sénèque, à saint Jérôme, à Bossuet. […] — Il faut donc, se dit-on, que cet art dramatique ait en lui-même une puissance énorme, pour agiter à ce point les philosophes, les moralistes, les législateurs, les spectateurs et la critique ? […] Quel est cet empereur de Home assis sur son tribunal, à qui ce philosophe écrivait : — Ôte-toi de là, bourreau !  […] Mais le ridicule qui est quelque part, il faut l’y voir, l’en tirer avec grâce et d’une manière qui plaise et qui instruise. » Il disait aussi, et l’on croirait entendre Molière, mais un Molière plus correct et plus châtié : « Le philosophe consume sa vie à observer les hommes, et il use son esprit à en démêler les vices et les ridicules.

600. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Il est, et surtout il veut être aussi un philosophe, et les derniers moments de sa carrière littéraire l’ont constaté. […] Et, en effet, même parmi ceux qui plongèrent avec la sensualité la plus brûlante ou la corruption la plus froidement réfléchie en cet étrange livre, où Michelet a fait de l’amour dans la femme quelque chose d’inférieur à ce que Cabanis faisait, dans la cerveau de l’homme, de la pensée, personne n’a jamais songé, que je sache, à conclure au philosophique la vérité des idées d’un homme, de nature fort peu philosophe, qui, pour avoir regardé, par hasard ou par curiosité, sur une table de dissection, a voulu substituer à la spiritualité humaine et à son mystère de basses origines matérielles, et tirer de l’obscène même le sentimental ! […] De là la nécessité d’une idée anti-chrétienne à opposer à l’idée chrétienne qui avait, jusqu’ici, passé, malgré les philosophes, dans la pratique générale de l’éducation, Rousseau lui-même n’a-t-il pas mis un Vicaire Savoyard dans l’Émile, et Michelet ne le lui a-t-il pas assez reproché ? […] Le gouvernement du temps le suspendit et il ne fut pas repris, mais il avait été préparé dans l’hypothèse où il pourrait l’être… Ce Cours, que ses amis n’auraient pas dû publier, nous apprend mieux, à nous, ce que nous savions en le résumant, en nous montrant en une seule fois le bloc d’idées de Michelet, qui n’est pas bien gros, comme vous le voyez… L’éclatant et criminel historien qu’est souvent Michelet quand il tient les faits sous sa plume et qu’il les colore à son gré, cachait, avant ce Cours, l’inanité du philosophe, de ce pauvre inventeur en ressources et en médications sociales qui n’a pas de système, mais de vagues aspirations vers une fraternité que le Christianisme a pu, seul, établir, dans un monde si évidemment en chute, qu’en y faisant intervenir Dieu.

601. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 111-112

Rousseau fait de ce Philosophe si peu connu, le premier mouvement du Lecteur est de recourir aussi-tôt aux Ouvrages de M.

602. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 216

Cet Ouvrage offre un recueil des principaux systêmes des Philosophes tant anciens que modernes, sur la lumiere, sur les couleurs & sur la structure de l’Univers.

603. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 173-174

Quelques-uns de nos Philosophes ont tâché de le rendre un peu plus supportable, en le corrigeant.

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