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447. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

Au moment où une monarchie va s’écrouler, plusieurs phénomènes peuvent être observés.

448. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Quand on songe que c’est ce style-là, et pas un autre, que Mme Sophie Gay nous a donné dans les quatorze volumes de ses Œuvres complètes, on se demande vraiment par quel phénomène d’organisation on peut être à la fois si abondante et si aride.

449. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

Nous aurions le plus singulier des anonymes, un anonyme d’idées et dédoublé de tout, nous n’eussions eu à vous présenter que ce phénomène d’un homme de goût qui, pendant un gros volume in-8º de cinq cents pages, à l’exception du dernier chapitre, —  indiscret comme le post-scriptum de la lettre d’une pauvre femme qui a fait tout ce qu’elle a pu pour bien se tenir, mais qui s’échappe, — ne se serait montré absolument rien de plus qu’un dilettante de littérature et… un homme de goût.

450. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

Il n’eût plus été un Primitif, un Naïf, un de ces grands Bonshommes qui méritent tout à la fois ce substantif et cette épithète, parce qu’ils donnent, phénomène rare, impossible dans les civilisations avancées, à la bonhomie de la grandeur.

451. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

Il fallait dire pourquoi des prêtres sont plus aptes au gouvernement des États que les autres hommes, et voilà ce que Voltaire n’a point dit… Le phénomène qui étonnait Voltaire, qui s’étonnait de peu, n’est point inexplicable.

452. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « L’abbé Galiani »

L’italien combiné de français parut aux Français un phénomène dans lequel ils étaient pour quelque chose, et qu’ils aimèrent comme Narcisse aimait son image.

453. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

… La Philosophie dont il s’occupe dans son livre n’est pas cette philosophie générale — qui a seule le droit de porter ce nom absolu de Philosophie — et qui a pour prétention de donner la loi de tous les phénomènes.

454. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Aujourd’hui que les assemblées commerciales n’existent pas, du moins à l’état d’organisation, l’effrayant phénomène des associations politiques se produit avec l’énergie d’une tempête.

455. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Que Gérard de Nerval ait été un aimable garçon ; qu’il ait offert à ses contemporains le phénomène que nous offre Monselet en ce moment de n’avoir pas eu un ennemi, — ce qui put lui être agréable pendant sa vie, et ce qui lui est, comme vous le voyez, utile encore après sa mort ; qu’il ait été bambin avec des célèbres et qu’il ait joué aux petits jeux de l’amour et de la poésie avec des gens qui ont fait là-dessus leurs Poésies de jeunesse et qui vont faire maintenant là-dessus leurs Poésies de vieillesse, — car les choses sont plus belles quand on se retourne, et les lointains, à mesure qu’ils s’éloignent, se veloutent d’un si joli bleu !

456. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Mais chez Heine, phénomène étrange !

457. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

Mais pour ne laisser aucun doute, nous y joignons l’explication de plusieurs autres phénomènes sociaux, dont on ne peut trouver la cause que dans la nature des républiques héroïques, telles que nous l’avons découverte.

458. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Par Erckmann Chatrian I Un phénomène, c’est-à-dire un nouveau genre de beauté en littérature, inventé comme par accident, sorti du néant, ne répondant à rien de ce qui a été conçu jusqu’ici, n’ayant été ni prédit, ni annoncé, ni vanté d’avance, mais né de soi-même, comme un instinct irréfléchi, et s’emparant de l’attention comme par une force de la nature, vient de se produire inopinément parmi nous. […] Or quel est l’auteur ou quels sont les auteurs de ce phénomène ? […] Il y a donc là non-seulement un phénomène, il y a une énigme.

459. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Darwin, Taine, Littré et Renan présentent le même phénomène étrange d’une contradiction entre leur première et vraie pensée et leur oeuvre définitive et réelle, celle-ci ayant dévié du but qu’elle visait, sous l’influence de l’orientation générale des esprits. […] La persistance du phénomène n’a pas permis d’en rester à sa première explication, qu’on avait cru trouver dans la simple plaisanterie d’un mystificateur ayant des complices plutôt que des dupes. […] Ils peuvent même, bien que ce phénomène soit rare, avoir des aperçus féconds, des visions créatrices, embryons de projets et d’idées que la paresse, un idéal trop haut et trop inaccessible ou je ne sais quelle inhabileté de main-d’œuvre les empêche d’exécuter. […] De toutes petites causes suffisent souvent, et ce sont les meilleures, pour expliquer des phénomènes où notre subtilité s’ingénie à chercher midi à quatorze heures. […] Il n’est pas probable que ce phénomène se passe désormais. » Le philosophe Caro disait à Jules Simon que la réputation d’un académicien, quand cet académicien n’est pas Corneille ou Victor Hugo, dure deux ans.

460. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

L’idée mère du positivisme, c’est que la science doit s’abstenir de toutes recherches sur les causes premières et sur l’essence des choses ; elle ne connaît que des enchaînements de phénomènes ; tout ce qui est au-delà n’est que conception subjective de l’esprit, objet de sentiment, de foi personnelle, non de science. […] En dehors de la chaîne et de la série des phénomènes, il n’y a qu’un vaste inconnu que l’on peut appeler comme on veut, selon les tendances de son âme, mais qui est absolument indéterminable par aucun procédé scientifique.

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