L’effort de Corneille est visible, et quelquefois un peu gauche, mais aussi quelquefois singulièrement heureux, pour peindre des nuances diverses de l’amour dans les caractères différents d’Antiochus et de Séleucus. […] Messieurs, tel que je viens d’essayer de vous le peindre, pouvait-il un instant hésiter ? […] Mais ils n’y sont mis que pour exciter le rire, et non point du tout, comme ici, pour achever de peindre et de caractériser une situation ou un personnage. […] Car, supposez que je veuille peindre l’ambition, par exemple, ou la cupidité. […] Ai-je besoin d’ajouter, qu’avec le même esprit de justice, tout ce qui pouvait lui servir à peindre la corruption régnante, Le Sage le leur a partagé ?
La connoissance du monde, la facilité à en saisir les ridicules, l’art plus piquant encore de les peindre agréablement, donnent à ses Romans un caractere qui les distingue de ces Productions frivoles, chargées d’aventures & de sentimens parasites, rebattues cent fois, & toujours exprimées d’une maniere insipide ou bizarre.
Mais, comme les nations infidèles ont toujours mêlé leur fausse religion (et par conséquent leur mauvais goût) à leurs ouvrages, ce n’est que sous le christianisme qu’on a su peindre la nature dans sa vérité.
Euphranor peignit les douze dieux, Thésée donnant des lois, et les batailles de Cadmée, de Leuctres et de Mantinée.
Nous ne saurions peindre l’émotion que nous causèrent ces chants religieux ; nous crûmes ouïr une voix du ciel qui disait : « Chrétien sans foi, pourquoi perds-tu l’espérance ?
Vulcain est la plus hideuse figure de l’Odyssée et la plus fortement peinte.
Toute la figure, bien peinte et assez bien coloriée.
Les poëtes et les faiseurs de romans, continuë Monsieur Woton, comme D’Urfé, La Calprenede et leurs semblables, qui, pour avoir occasion de faire parade de leur esprit, nous peignent leurs personnages pleins à la fois d’amour et d’enjouëment, et qui en font des discoureurs si gracieux, ne s’écartent pas moins de la vraisemblance, que Varillas s’écarte de la verité.
Ses compatriotes eux-mêmes1348 lui ont reproché de peindre le monde plus laid qu’il n’est. […] Balzac se plaît à la peindre sans autre but que de la peindre. […] Pour achever de peindre cette nature impétueuse, supérieure et mobile, Balzac, au dernier instant, la fait repentante. […] Il peint leurs habits, leur ménage, leur conversation, comme Walter Scott lui-même, et, ce que Walter Scott ne sait pas faire, il imite leur style, tellement qu’on s’y trompe, et que plusieurs de leurs phrases authentiques intercalées dans son texte ne s’en distinguent pas. […] Le mal et le bien, le beau et le laid, le rebutant et l’agréable, ne sont donc en lui que des effets lointains, d’importance médiocre, nés par la rencontre de circonstances changeantes, qualités dérivées et fortuites, non essentielles et primitives, formes diverses que des rives diverses peignent dans le même courant.
Et aujourd’hui tous peignent ainsi, depuis les grands jusqu’au dernier rapin de l’impressionnisme. […] » et il ouvre avec une clef un tableau, dont le panneau extérieur montre une église de village dans la neige, et dont le panneau secret, peint par Courbet, pour Kalil-Bey, représente un ventre et un bas-ventre de femme. […] Jeudi 11 juillet Je dîne aujourd’hui à Levallois-Perret, en tête à tête avec Mirbeau et sa gracieuse femme, dans une salle à manger aux murs de laquelle est accrochée, d’un côté, une étude peinte du mari, et de l’autre, une étude peinte de l’épouse. […] Il nous peignait les transactions du pays, au moyen d’une barre d’or qu’on porte sur soi, avec une paire de petites balances ; barre sans alliage, et qui se coupe presque aussi facilement qu’un bâton de guimauve. […] Rosny me parle avec un certain mépris de son Termite paraissant dans la Revue de Mme Adam, et me confesse qu’il travaille à un livre, qu’il met au-dessus de tous ses précédents bouquins, et qui aura pour titre : La Bonté, un livre un peu en opposition avec le courant littéraire contemporain, se plaisant à peindre les roueries du mal, et qui peindra, selon l’expression de Rosny, les ruses du bien.
Or, Messieurs, remarquez-le, ceux des écrivains qui ont su peindre les beautés de la nature, qui ont su rendre le charme de la campagne, c’est qu’ils y ont vécu tout enfants. […] Et il me semble que je devine à peu près pourquoi les meilleurs de nos poètes n’ont pas réussi à peindre la grâce de l’enfance : c’est que, en vérité, c’est trop difficile. […] C’est bien ainsi que nous le peignent ceux qui l’ont rencontré vers cette époque. […] La jeune fille, il est très difficile de la peindre, parce que la grande réserve que lui imposent les mœurs fait qu’elle ne livre pas ses idées, ses sentiments, et parce qu’il y a chez elle forcément quelque chose d’indécis, d’incertain encore. […] Quelques-uns des plus grands tableaux d’histoire ont été faits par Meissonier : ils ont été peints avec un cadre plus petit que cette feuille de papier.
Du fait seul qu’il n’a pas pour se peindre plus d’indulgence que pour les peindre, qu’il marque sa propre nature et sa propre personne de notes cruelles dans un autre genre, qu’il ne dissimule même pas les mouvements de joie mauvaise qu’il éprouve à y voir trop clair dans les lacunes et difformités de leurs sentiments ou de leur génie, il expose ceux qui veulent maie mort à sa mémoire à une dangereuse manœuvre qui tourne centre eux. […] Sainte-Beuve se peint bas. […] L’esprit dans lequel j’ai peint ce grand maître, étudié les problèmes généraux que pose son œuvre, ne paraît pas lui avoir déplu. […] Il peint l’événement de la même touche enjouée dont il peindrait l’arrivée d’une ambassade de Périclès à la cour de Louis XIV. […] Ils le peignent comme un pédant, comme un professeur qui professe hors de saison et corrige comme un devoir d’école la création aventureuse peut-être, mais géniale, d’un homme qui le dépassait.
C’est là que Shakespeare semble attendre l’événement ; c’est là qu’il le prend pour le peindre. […] Les femmes, les enfants, les vieillards, qui les a peints comme lui ? […] Dramatique dans la peinture des jeux d’une mère avec son enfant, simple dans la terrible apparition qui ouvre la scène de Hamlet, le poëte ne manquera jamais aux réalités qu’il doit nous peindre, ni l’homme aux émotions dont il veut nous pénétrer. […] Cette figure avait été dans l’origine, selon l’usage du temps, peinte des couleurs de la vie, les yeux d’un brun clair, la barbe et les cheveux plus foncés. […] Tous deux peignent à Malcolm la désolation de l’Écosse, la haine générale qui s’est soulevée contre Macbeth.
Plein de discernement & de zele pour la gloire des Lettres, il peint avec des couleurs énergiques les ravages du faux bel-esprit & la dégradation dans laquelle il nous a précipités.