Le phénomène moral qu’il nous offre est là, dans toute sa singularité. […] Malgré les observations que lui adressa Bonnet et les garanties qu’offrait ce sage curateur, lui faisant remarquer que « Genève avait ses propres antidotes et offrait le remède à côté du mal », il résolut de le rappeler et de le transplanter (1766).
Le jeune homme lui offre une place dans son cabriolet ; M. […] Puis le lendemain, son bienveillant introducteur et guide lui offre une place pour Paris : M. […] Les savants offrirent d’extraire tout du sol de la République.
Gourgaud, Las Cases, Montholon, Bertrand, s’offraient à l’envi pour lui épargner les lenteurs d’une rédaction proprement dite, pour saisir sa pensée au vol et la fixer (sauf révision) sous sa dictée brûlante ; il refusait encore : « Que la postérité, disait-il, s’en tire comme elle pourra. […] La Fronde en a offert bien d’autres, et, certes, la France qui, quelques années après, gagnait les batailles de Rocroy31 et ces Dunes, qui produisait Polyeucte, Athalie, les Oraisons funèbres de Bossuet, n’était point avilie. […] … Ce sont là des pages élevées, fermes, vigoureuses de ton, philosophiques de fond, irréprochables, à offrir aux amis comme aux ennemis ; je n’en sais pas en français de plus belles.
Parcourant plus tard l’Allemagne et étant à Nuremberg, cette ville gothique, toute dévote à elle-même, tout occupée à se conserver, à se repeindre, et qui est « une collection plutôt qu’une ville », il remarque qu’au milieu des raretés qu’elle offre à chaque pas « on a peine à trouver une de ces œuvres qui laissent un souvenir durable ; on est souvent étonné, jamais ému ; c’est toujours le dernier objet qui frappe le plus et qui fait oublier les autres : « Je me souviens à ce propos, dit-il, de l’impression que nous ressentîmes à Rome, il y a de cela dix-huit ans (1836). […] Viollet-Le-Duc, qui démontrera et justifiera dans le détail cette manière de juger et de considérer l’art romain, nous offre, en maint endroit de ses Entretiens, des passages frappants qui font portrait : « Le Romain est avant tout politique et administrateur, il a fondé la civilisation moderne ; est-il artiste comme l’étaient les Grecs ? […] Viollet-Le-Duc, en citant sur les monuments d’Athènes à la plus belle époque une page de Plutarque qui m’a toujours semblé des plus heureuses, et que je demande à offrir ici dans l’entière vérité d’une traduction plus exacte qu’on ne se les permet d’ordinaire.
C’était une offrande avec plainte, Comme Abraham en sut offrir ; C’était une dernière étreinte Pour l’enfant qu’on a vu nourrir ; C’était un retour sur lui-même, Pécheur relevé d’anathème, Et sur les erreurs du passé ; Un cri vers le Juge sublime, Pour qu’en faveur de la victime Tout le reste fût effacé. […] Shakspeare abonde en traits pareils ; les tragiques grecs en offriraient également. […] Le style de Racine convient à ravir au genre de drame qu’il exprime, et nous offre un composé parfait des mêmes qualités heureuses.
Ce rôle de précurseur, en relevant par la précocité ce que le talent peut avoir eu de hasardeux ou d’incomplet, offre toujours, dans l’histoire littéraire, quelque chose qui attache. […] Sa vie, aussi simple que courte, n’offre qu’un petit nombre de traits sur lesquels nous courrons. […] Son fabliau d’Emma et d’Éginhard offre toute une allusion chevaleresque aux mœurs de 1812, sur ce ton.
Cependant ce pays n’offre rien de bon en ce genre, tandis que la France peut se glorifier des plus grands et des plus beaux talents dans cette carrière. […] Je crois, au contraire, que cette extrême facilité de la langue est un de ses défauts, et l’un des obstacles qu’elle offre aux bons poètes pour élever très haut la perfection de leur style. Les gradations de la pensée, les nuances du sentiment, ont besoin d’être approfondies par la méditation ; et ces paroles agréables qui s’offrent en foule aux poètes italiens pour faire des vers, sont comme une cour de flatteurs qui dispensent de chercher, et souvent empêchent de découvrir un véritable ami.
Dans ses lettres, dans ses dissertations, il a offert à son siècle, enveloppés d’éloquence, les lieux communs qu’il avait, au cours de ses lectures, rencontrés dans les historiens, les orateurs, les poètes, les Pères de l’Église. […] Il a essayé, selon ses propres paroles, « de civiliser la doctrine en la dépaysant des collèges et la délivrant des mains des Pédants290 » ; à ceux qui n’étaient pas des savants, et ne lisaient latin ni grec, aux femmes, il a offert la substance de l’antiquité. […] On ne saurait trop s’attacher à les distinguer, et les formules du Traité des Passions nous en offrent un moyen facile.
Ne lui demandons ni couleur ni énergie sensible, ni rythme expressif, ni forme en un mot ; mais une parole agile, souple, claire qui forme d’ingénieuses combinaisons de signes, qui dégage avec aisance des idées toujours intéressantes, souvent nouvelles ou fécondes, voilà ce que Mme de Staël nous offre : son style, c’est de l’intelligence parlée. […] Puis elle s’est aperçue que sa philosophie était insuffisante : que l’art d’ennoblir la vie par des passions nobles n’était pas une règle suffisante de vie, que le plaisir, même le plaisir de la pitié, n’était pas la vertu ni un fondement solide de vertu ; et Kant lui a offert son postulat du devoir. […] Avec Shakespeare, à qui elle revient toujours, elle offre pour modèles Schiller et Gœthe dont elle étudie longuement les œuvres.
La majorité des quarante académiciens s’offre impeccable, de style correct, d’idées moyennes, d’opinions orthodoxes, de respect aux lois, et de soumission aux religions courantes. […] Telle quelle, l’Académie ne peut ambitionner que d’offrir, au mieux, une figuration partielle de l’activité littéraire française ; elle qui, en réclamant ce qui appartient à la France, pourrait affirmer l’existence d’un empire intellectuel français plus vaste que celui de Napoléon. […] Elle offre « une figuration partielle de l’activité littéraire française » dit M.
Musette, avec un bon sens dont on ne peut la blâmer, demande le pain et la défense contre la prostitution à ses relations « sérieuses » avec quelques barbons et béjaunes de la bourgeoisie : elle ne revient parmi les bohèmes que pour rire, seule ressource qu’ils lui offrent. […] Ils y assistent, courtois, l’œil humide, prêts au besoin à offrir cent sous pour une couronne à Mimi, avec le recueillement des personnes qui ont su conduire leur maison et subordonner le sentiment et l’altruisme à un quant-à-soi sagement dosé. […] Il n’aurait qu’une attention de quelques instants à soutenir pour s’assimiler à fond cet art superficiel, mais pratique, de la tenue dans la vie, offrir une surface polie et impénétrable aux bêtes curieuses qui guetteraient ses défauts ou ses faiblesses secrètes, murer sa pensée derrière la courtoisie, et apparaître strict, armé, indémontable, aux yeux des « mondains » ébahis de sa vraie aristocratie.
Mais quand tout vous rit, et que le monde est bien infatué de vos richesses, il faut prendre à toute main l’argent qu’on vous offre, faire grande dépense à l’ordinaire ; et puis un beau matin, après avoir mis tous vos meilleurs effets dans une cassette, déloger à petit bruit, et donner ordre à votre portier de dire à tout le monde qu’on ne sait où vous êtes allé. […] Ces messieurs, comme je vous disais, ayant appris que vous vouliez pourvoir à toutes ces petites choses-là, viennent vous offrir un million ou douze cent mille livres, sachant bien que leur argent ne peut être plus sûrement placé. […] L’été, les dames de Paris dirigent de préférence leurs promenades vers la Porte Saint-Bernard, c’est-à-dire sur les bords la Seine, où les Parisiens se changent en tritons, où les dames elles-mêmes se livrent au plaisir de la natation sous des tentes closes, où les bateliers offrent aux compagnies joyeuses leurs bachots pour aller aux Carrières, à l’Épée-Royale ou au Port-à-l’Anglais.
Le faible Darnley s’étant ouvert de sa jalousie aux lords et seigneurs mécontents, ceux-ci, dans l’intérêt de leur politique, le poussèrent à la vengeance, et s’offrirent à le servir de l’épée. […] Ici encore, non pas pour excuser, mais pour expliquer Marie Stuart, on a besoin de se représenter la morale du temps : bon nombre des mêmes seigneurs qui avaient pris part au meurtre de Riccio, et qui s’étaient ligués de fait et par écrit, s’offrirent à elle et, pour rentrer en grâce, lui firent entrevoir le moyen de se débarrasser d’un époux à charge et trop importun. […] Cette fièvre calmée, Marie Stuart tourna son esprit vers les ressources qui s’offraient, et parmi lesquelles était la promesse de sa main.
On l’a loué d’avoir refusé, en octobre 1793, la place de conservateur de la Bibliothèque nationale devenue vacante par la démission de Chamfort, et que le ministre Paré lui offrait : mais il est remarquable qu’à cette date, où Chamfort lui-même était dépassé, on ait eu l’idée de la lui offrir. […] » Puis, s’appuyant sur mon épaule pour descendre, et m’ayant consulté sur l’effet de son bouquet, le seul sans doute que la saison eût pu lui offrir : « Mon ami, ajouta-t-il avec une figure dont l’expression m’est encore présente, les anciens couronnaient de fleurs les sources où ils avaient puisé.