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447. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dierx, Léon (1838-1912) »

Charles Morice L’œuvre de M.  […] En relisant ces deux tomes de poésies complètes (nous espérons bien que des vers nouveaux viendront encore augmenter sa gloire), on est surpris de l’initiale solidité, de cette œuvre et de voir combien tout, après les années écoulées, reste debout, ferme et gracieux, combien les mélancolies de Dierx ont gardé toute la fraîcheur du décor sylvestre dont il s’est plu à les parer. […] S’il faut un poète divin, à force de modestie, et noble, à cause d’œuvres splendides et méconnues, j’élis tout de suite Léon Dierx. […] Cet homme vénérable et charmant a su répandre une égale innocence dans toute sa vie et dans toute son œuvre à la fois. […] Léon Deschamps Le poète dont la vie fut noblement acquise à l’art, celui dont l’œuvre témoigne d’un inquiétant souci de beauté souveraine, est M. 

448. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guerne, André de (1853-1912) »

Leconte de Lisle M. le vicomte de Guerne, dont nous venons de couronner à l’Académie les Siècles morts, une très belle œuvre. […] Camille Doucet Toutes les parties de cette œuvre (Les Siècles morts, l’Orient antique), qui témoigne d’une vaste érudition et d’un rare talent poétique, sont unies par des liens empruntés à l’histoire, tandis que chacune d’elles est caractérisée par un épisode bien choisi dont l’intérêt rehausse encore le charme élégant de la forme. […] Pierre Quillard On crut d’abord que le vicomte de Guerne serait l’homme d’une œuvre unique et considérable, Les Siècles morts, où il a tenté d’inscrire la légende de quelques siècles, les plus lointains, de l’Orient, père des dieux féroces et des conquérants aussi féroces que les dieux ; il avait successivement assoupli sa langue et ses rythmes à redire la Chaldée et l’Iran hiératique en des poèmes massifs et sonores et à exprimer ensuite les subtilités de la Gnose et de l’Hellénisme finissant et de la première théologie chrétienne, si proche des métaphysiques ingénieuses et extravagantes qui lui furent contemporaines. […] Le vicomte de Guerne s’est assis d’abord parmi les chevriers ; d’antiques idylles ont chanté par sa voix, à l’aube, à midi, jusqu’au soir, non qu’il niât l’ombre où se débattent les spectres de misère et de douleur, et dans les conseils À un jeune poète, il souhaite qu’en pleine joie même l’œuvre s’assombrisse : Ainsi qu’une forêt où se taisent les nids, Tandis que, secoués de frissons infinis, Plus haut que l’ouragan qui burle et se lamente, Les chênes orageux grondent dans la tourmente.

449. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Quelle est l’œuvre humaine où quelqu’un en même temps que son auteur n’ait pas collaboré ? […] Quelle œuvre et quelle hardiesse ! […] Non pas l’œuvre, l’homme ; non pas le livre, l’auteur ! […] Louis Lacour, éditeur des comédies de Molière et de maintes œuvres classiques. […] Œuvres de Molière, édition d’Amsterdam, 1735.

450. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Y a-t-il donc tant de joie dans l’œuvre de Sully-Prudhomme ? […] Il n’est guère de poète plus détaché de son œuvre, plus purement orfèvre que M.  […] S’il est vrai que l’artiste jouit plus encore de l’œuvre conçue que du succès de l’œuvre achevée, M.  […] Il avoue quelque part qu’il y a dans l’œuvre de M.  […] Zola paraissait du moins glorifier l’amour physique et ses œuvres.

451. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Quant aux œuvres dans lesquelles vous ne trouvez pas de morceau à citer, vous vous contentez de n’en rien dire. […] Voilà de bien gros mots à propos d’une œuvre dont le grand mérite est la légèreté et l’extrême délicatesse ; car le talent de M.  […] Comme on le prévoit, étant donné le nom de l’auteur, ce n’est pas là un œuvre improvisée. […] Dieu te récompensera selon tes œuvres. » « Tes hautes œuvres » eût été plus juste. […] C’étaient toutes les œuvres poétiques de Platon.

452. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

On pourrait dire que l’on retrouve dans son œuvre écrite les noirs profonds de la gravure anglaise. […] Toute belle œuvre est un germe planté en avril qui s’épanouira en octobre. […] Les œuvres de l’art lui cachaient un peu les œuvres de la nature. […] Son idée, sinon sa main, a mis un cachet sur toutes ses œuvres. […] Cependant les œuvres qu’il écrivit à Rome montrent que ses préoccupations étaient ailleurs.

453. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Les agitations de l’écrivain se traduisent dans son œuvre. […] Dans cette pièce, le Tasse est représenté sous des traits qui ont fait dire de cette œuvre à J. […] Encore dans ce petit nombre d’œuvres le mal que j’étudie se trahit-il à peine. […] Dans ses autres œuvres, le poète a tempéré sa manière. […] Encore moins ai-je à examiner d’autres œuvres secondaires sur le même sujet.

454. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Le déclin du nom, du nom d’un pur critique surtout, suit rapidement le déchet de l’œuvre. […] Alors, tu crois que, du seul fait que ton œuvre est bonne, elle est assurée de la vie future ? […] Est-ce pour augmenter sa gloire que Beethoven voulait finir son œuvre ? […] Lorsqu’une œuvre est finie, il faut songer à en faire une autre. […] Partout où cette possibilité manque, la vie éternelle de l’œuvre est en péril.

455. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Heureuse défiance, dont l’œuvre nouvelle a profité. […] C’est une œuvre de justice, ce n’est pas une œuvre de colère et de vengeance. […] Paul Bourget une œuvre hors pair. […] Les œuvres de M.  […] C’est néanmoins une œuvre forte, une œuvre puissante, où l’énergie va même parfois jusqu’à la brutalité.

456. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aubanel, Théodore (1829-1886) »

» Et, en effet, je sentais bien moi-même, dans l’œuvre d’Aubanel, de la grandeur, de la simplicité, de la poésie, et une flamme partout répandue. […] Émile Faguet Sur quoi Aubanel, grand poète, mais ouvrier un peu maladroit, à ce qu’il me semble, a donné de tout son cœur sur le point désobligeant et périlleux, que la légende dérobait et lui épargnait, et s’y est attaché de tout son cœur, et en a fait le tout de son œuvre… Comme poème proprement dit, le Pain du péché est une belle œuvre. […] Elle s’écoula presque tout entière en Avignon, comme on dit là-bas, où il était né et où il mourut, après y avoir vécu cinquante-sept ans (1829-1886)… Son œuvre offre partout la clarté native du génie latin.

457. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Ce qui manque dans les œuvres, le point d’appui et d’arrêt, où donc la critique le trouverait-elle ? Sans doute, le bon sens élevé a toujours moyen de juger : même à défaut d’œuvres bien assises et harmonieuses, on pourrait se prononcer, regretter, désirer, indiquer son blâme ou son espérance. […] Par instinct de cette situation diffuse, et pour y porter remède, j’ai de bonne heure désiré que, parmi nos poëtes de talent, il s’élevât, je l’avoue, une sorte de dictature ; que les deux plus grands, par exemple, et que chacun nomme, prissent le sceptre par les œuvres et, sans avoir l’air de rien régenter, remissent chaque chose à sa place par de beaux modèles. […] Les œuvres, seul instrument légitime de cette dictature effective à la fois et modeste, n’ont pas répondu à la grande attente. […] La plus sûre manière de sortir du raisonnement systématique et de la fougue esthétique est de faire, de s’appliquer à une œuvre particulière ; on y entre avec le système qu’on veut vérifier et illustrer ; mais, si l’on a quelque talent propre, original, ce talent se dégage bientôt à l’œuvre, et, avant la fin, il marche tout seul, il a triomphé.

458. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

Aux catholiques : ne comptez pas sur les indulgences, ne comptez pas sur les pratiques et les œuvres, ne comptez pas sur votre volonté : humiliez-vous, tremblez, croyez. […] Aussi a-t-elle la valeur d’une œuvre moderne et originale. […] Les autres œuvres françaises, d’un tour moins oratoire, représentent plus au naturel peut-être le vrai génie de Calvin. […] Bungener, Calvin, sa vie, son œuvre et ses écrits, 2e édit., 1863. […] III des Œuvres de Calvin dans le Corpus Réf.)

459. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

Elle devrait être de la critique en dernier ressort, appliquée intrépidement aux œuvres consacrées contre lesquelles l’inscription en faux, quand elle se prouve, peut toujours venir. […] De ce manque de vif dans leur œuvre, de cette insignifiance qui étonne, est-ce Pélisson, est-ce d’Olivet qu’il faut accuser, ou leur temps, moins apte à creuser que le nôtre dans les œuvres et dans les amours-propres, ou enfin leur position intéressée vis-à-vis de l’Académie ? […] Ce n’est pas au xixe  siècle, quand l’analyse des œuvres, des esprits et des caractères, a été poussée aussi loin que l’analyse scientifique, ce n’est pas quand la critique a joué aussi inexorablement du scalpel que la chirurgie elle-même, que les petites notices de Pélisson, gazées par la réserve et entrecoupées de silences, pourront intéresser la curiosité et la satisfaire. […] Il y a des noms qui survivent à leurs œuvres, mais qu’il est impossible d’y rattacher, tant ces œuvres sont oubliées.

460. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

L’oubli viendrait à certaines œuvres sans que nous y missions obstacle. […] Il est vrai que Picard et Collin d’Harleville passèrent aussi pour de grands poètes comiques, et n’ont plus aujourd’hui qu’un nom qui finira par sombrer aussi comme leurs œuvres. […] A nos yeux, dès qu’un homme édite ses œuvres de jeunesse, c’est qu’apparemment il les croit dignes de sa maturité, et c’est que le temps ne l’a pas rendu plus grand qu’elles. Règle générale et absolue, nos œuvres ont toujours l’âge que nous avons quand nous les lançons dans le public. […] … Selon nous, ce poème de Melænis n’a aucune des qualités qui font vivre les œuvres, et nous ne croyons pas que le poète les ait davantage.

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