Certes, le premier venu peut planter dans sa maison un beau jeune homme qui lui vole sa femme sous ses yeux. […] On peut dire qu’ils ont comme un coup de sang dans les yeux.
Il possédera des âmes qui, aux yeux du fisc, existent tout le temps que la révision des listes n’est pas faite ; et muni de ses titres de vente, il empruntera sur ces âmes fictives au Lombard (le Mont-de-Piété, en Russie) des sommes parfaitement réelles. […] Même à ses yeux, la Russie n’a de personnalité que quand elle est absente.
L’abaissement de son exécution fait resplendir qu’il a eu, en écrivant, les yeux attachés sur le public pour lequel il écrivait ; qu’il lui en a fourré selon ses goûts ; qu’il l’a pris par ses préoccupations les plus momentanées ; que l’homme s’est fait enfin le courtisan du public et non son dompteur de génie… cherchant, avant la gloire de l’art, le petit chatouillement de la popularité. […] C’est, d’une part, l’absence complète d’invention dans l’idée de son ou de ses livres, et l’odieuse abjection, l’abjection extra-humaine, d’un personnage déjà odieux dans le livre de madame Sand, où il est brutal, joueur, escroc, ce qui suffit pour poser et montrer le mystère de cet horrible amour sans bandeau, qui se jette, les yeux ouverts, dans des bras infâmes !
Un protestant qui veut me faire comprendre l’esprit des pasteurs à la guerre, me décrit l’un des plus aimés : « Le pasteur Nick, blessé à l’ennemi, est une espèce de géant, un blond aux yeux bleus, que nous avons toujours vu dévoué à toutes les causes. […] Pensant à ce jeune héros et à ses camarades, il écrit dans une lettre que j’ai sous les yeux : « Cette guerre a parfois renversé les rôles.
la retraite de Prague, pendant trente lieues de glace, jeta dans ton sein les semences de la mort, que mes tristes yeux ont vues depuis se développer. […] Mais, si en rappelant le souvenir de ces batailles, monuments de deuil et de grandeur, si en retraçant les actions et la mort de tant de guerriers, on voyait une larme s’échapper de l’œil du souverain ; si l’orateur, s’interrompant tout à coup, la faisait remarquera la jeune noblesse qui l’écoute, croit-on qu’un jour, dans les combats, elle n’eût pas sans cesse présent le spectacle qui l’eût frappée dans son enfance ?
Premièrement, elle a les yeux petits. […] » Hélas, ils n’en sont venus à regarder les hommes avec ce regard profond et triste que parce qu’ils ont jeté un œil indulgent et confiant à l’humanité tout entière. […] Il avait les yeux collés sur trois ou quatre personnes de qualité qui marchandaient des dentelles ; il paraissait attentif à leurs discours et il semblait, par le mouvement de ses yeux, qu’il regardait jusqu’au fond de leurs âmes pour y voir ce qu’elles ne disaient pas ; je crois même qu’il avait des tablettes et qu’à la faveur de son manteau, il a écrit, sans être aperçu, ce qu’elles ont dit de plus remarquable. » Est-il possible d’oublier ces yeux collés, ce regard qui va jusqu’au fond des âmes ? […] Sur ce portrait, Molière a dépassé la trentaine ; c’est un homme vigoureux, ardent, levant ses grands yeux inquisiteurs sur les hommes et sur les choses. […] Et c’est ce regard qui confond : de grands yeux enflammés, à prunelles ardentes.
J’ai trouvé ce sentiment-là exprimé avec bien de l’onction résignée et de la tendresse dans les strophes nées un soir au plus beau site de ces rivages et sorties d’un de ces nobles cœurs dont j’ai parlé, strophes dès longtemps publiées, qui ont fait le tour des rochers sonores et qu’on n’a pas lues ici : Pourtant, ô ma Patrie, ô Terre des montagnes Et des lacs bleus dormant sur leur lit de gravier, Nulle fée autrefois errant dans tes campagnes, Nul esprit se cachant à l’angle du foyer, Nul de ceux dont le cœur a compris ton langage, Ou dont l’œil a percé ton voile de nuage, Ne t’aima plus que moi, Terre libre et sauvage Mais où ne croît pas le laurier. […] Théologie, droit public, sciences, philosophie et philologie, morale, toutes ces branches sont admirablement représentées et portent des fruits comme disproportionnés à l’œil avec le peu d’apparence du tronc ; c’est un poirier nain qui est, à lui seul, tout un verger. […] Il se disposait à partir prochainement pour l’Italie, lorsqu’une affection des yeux, que l’on crut d’abord passagère et qui n’a jamais cessé depuis, vint suspendre et ajourner encore une fois le rêve. […] Avant qu’il ait appelé Charles pour lui signifier le départ, celui-ci, qui semble avoir le pressentiment de quelque explication, s’est dérobé de dessous les yeux de M. […] Topffer qu’ayant une fois atteint à l’art, il lui faut tâcher désormais de s’y tenir ; que l’inconvénient et la pente pour tout artiste, en avançant, est de se lâcher, surtout quand on manque d’une scène, d’un public sans cesse éveillé et jaloux ; qu’il n’est déjà plus dans ce cas lui-même, et que, sans trop retrancher à ses plaisirs, il doit songer pourtant qu’il a contribué aux nôtres, et que l’œil est sur lui ?
Mais le Maître, la créant, n’a point voulu faire un drame ; il s’est délassé, en la composition de ce poème si vif, en ce merveilleux contre-point variant à l’infini deux thèmes opposés ; et son œuvre, aussi, est un délassement, le plus adorable délice aux oreilles, comme aux yeux. […] Tristan et Iseult ont bu le philtre d’amour ; mais ce n’est pas seulement dans la coupe de Brangoene, qu’ils se sont enivrés, c’est dans les yeux l’un de l’autre. […] IV Si vous êtes dépourvus de parti pris, si vous cherchez dans les grands spectacles artistiques quelque chose de plus que le plaisir de l’oreille et des yeux, — si vous osez blâmer Rossini de ses paresses et Meyerbeer de ses concessions, si le drame lyrique, tel qu’il fut permis à Scribe de le concevoir, ne satisfait pas vos aspirations, si vous êtes pleins d’un enthousiasme sincère pour le vrai art dramatique qui a donné le Prométhée enchaîné à la Grèce, Macbeth à l’Angleterre, les Burgraves à la France : entrez résolument dans l’œuvre de Richard Wagner et, en vérité, d’admirables jouissances, accrues par le charme de la surprise, seront le prix de votre initiation. […] C’est elle qu’il guette au passage, d’un œil inquiet. […] Ses yeux ronds percent malaisément le triple bourrelet de graisse de sa figure ; une voix aigre sort de ses lèvres de prosaïque macaron, et ce Thersite paperassier représente, par excellence, le culte des traditions.
La jeune femme a eu tous les bons exemples sous les yeux ; en outre, elle est d’un sang pâle qui ne la tourmente d’aucun désir. […] Son œil illuminé distingue mal les individus séparés par des nuances infinies. […] A ses yeux, ce sont là des mérites insignifiants ou négatifs, qui ne suffisent point à sauver les accusés. […] Aux voyageurs, inhabiles à trouver la route dès que leurs yeux ne voient plus les lumières ? […] Que font-ils donc de leurs yeux ?
Point de moyen plus sûr de s’attirer des lecteurs, des admirateurs, des prosélytes ; & cependant rien de plus révoltant aux yeux d’une raison, nous ne disons pas austere, mais éclairée, que ce penchant à faire consister tout le bonheur dans la jouissance actuelle des plaisirs des sens.
Le Public eût joui alors sans danger du fruit de ses talens, & ses tableaux ne ressembleroient pas à ceux des Peintres de nudité, qu’il faut dérober à tous les yeux.
L’inexactitude & l’incorrection ne paroissoient pas, à leurs yeux, des défauts capables de gêner leurs saillies.
Sédaine s'est plus attaché à peindre aux yeux qu'à l'esprit, & il faut convenir qu'il y a parfaitement réussi.
Je l’aurais faite grande, droite, intrépide, telle à peu près que Tacite nous montre la femme d’un général gaulois passant avec noblesse, fièrement et les yeux baissés entre les files des soldats romains.