Qui nous rendra leurs nuits aux ceintures dénouées ?
Tout ce qui nuit à sa grâce native, il le doit à ce salon dans lequel il a passé sa vie.
Qui nous rendra leurs nuits aux ceintures dénouées ?
les pierres qui tombent ne vous fassent pas peur et qu’en fermant les yeux l’imagination les voie terribles ; Jonathas devant l’armée de Nicanor, où la ligne des éléphants est d’une originalité si formidable ; les Plaies d’Egypte, entre autres la Plaie des ténèbres, où les bêtes rampantes qui se coulent, dans le noir de la nuit, le long des escaliers, où gisent tant d’êtres humains aveuglés de ténèbres et de désespoir, sont du Martynn heureusement retrouvé ; etc.
Il y a dans cette idée de faire une question de ce qui n’est pas une question, pour se croire le droit d’ajouter : « C’est moi qui ai découvert l’Alceste de Molière, jusqu’à moi ignoré », un genre de vanité encore plus persuasive que Cousin… Et il n’y a pas non plus que cette vanité d’être fort en explication de logogriphes comme on fut peut-être fort en thèmes ; il n’y a pas que la petite spéculation de piquer un nom obscur, comme un papillon de nuit, sur le mollet d’un grand homme : il y a plus grave que cela et pis que cela !
Nul, à quelque hauteur que son nom ait monté, Ne croit en soi s’il n’a chez toi droit de cité ; Quand la grande cité ne l’a pas faite sienne, Leur œuvre… (aux plus puissants artistes) Leur œuvre…… est dans la nuit.
C’est la délicieuse vie obscure des hommes célèbres, la nuit charmante avant l’aurore de leur gloire, et dont lord Byron, blasé de la sienne, disait avec mélancolie : « Il n’y a dans la vie qu’un malheur, c’est de n’avoir plus vingt-cinq ans !
Elles ont vu sortir la jeune fille, que Julio renvoie à son père du presbytère où une nuit il l’avait recueillie, et c’en est assez pour qu’elles fassent prendre en suspicion les mœurs du jeune prêtre par ses supérieurs ecclésiastiques.
Comme ces nuits de froid subtil qui couvrent brusquement les étangs d’une mince couche de glace, la guerre nous avait brutalement saisis et confondus dans une grande masse ; masse splendide d’aspect sans doute, mais qui n’était qu’un agglomérat bigarré destiné fatalement à s’effriter.
Retourne donc dans ta masure… Mais laisse ta porte ouverte cette nuit ! […] … C’est la nuit, la nuit bleue, sur une colline aux beaux contours. […] Le prologue nous montre le dauphin Charles s’échappant la nuit du Paris d’Étienne Marcel dans la barque d’un passeur. […] 1º Au troisième acte, la nuit, on entend, dans la coulisse, un coup de revolver. […] Les deux petites rastas, très excitées par ce « drame de l’adultère », arrivent dans leurs déshabillés de nuit.
Pour peu qu’on lise ou qu’on écrive, le temps semble aller trop vîte ; & la nuit vient au moment qu’on croit être encore en plein jour. […] Toute la nuit son imagination s’allumoit, & dans un transport qu’on ne peut exprimer, il se levoit ; & moitié endormi, moitié éveillé, il écrivoit des choses admirables. […] Il commençoit à faire nuit ; mais quelle exclamation ! […] c’est l’envie, m’écriai-je avec effort, qui nuit le plus aux médecins. […] On lit dans la vie du cardinal Ximenès, qu’une femme eut toute la peine du monde à lui donner un médicament qui le guérit au moment qu’on vouloit lui couper la jambe, qu’elle ne voulut paroître chez son éminence que la nuit, dans la crainte d’en avoir les plus funestes retour.
Enfin parce qu’eux-mêmes, punis d’avance par les reproches secrets de leur propre conscience, cachent en faux braves l’inquiétude qui les dévore, & fiers de leurs vaines lumières, ne cherchent à les répandre que pour éblouir & pour égarer les victimes qu’ils surprennent ; semblables à ces feux trompeurs, dont la funeste clarté ne sert pendant la nuit, qu’à augmenter la terreur de celui qui voyage, & à redoubler l’horreur de l’obscurité ; il faudra bannir de l’univers toute vertu & toute vraie science, rompre tous les liens de la société, vivre esclaves de l’ignorance & de nos passions, abjurer en un mot pour toujours les droits sacrés de l’humanité ! […] Pourquoi donc Horace recommandoit-il avec tant de force aux Ecrivains de son temps & aux Ecrivains à venir, de les lire & relire jour & nuit ? […] Nous n’en avons que trop d’exemples dans cette multitude d’Ecrits ténébreux, enfans de la nuit, du mensonge & de l’orgueil, désavoués en naissant par leurs propres Auteurs à cause de leur honteuse origine. […] Elles sont toutes ensevelies dans la nuit des temps.
Que dire du méditatif, du taciturne, sans parler ici ni du berger, ni du chasseur à l’affût, ni du pêcheur à la ligne, ni du veilleur de nuit, ni du trappiste, ni du bandit corse, encore moins des solitaires à demi aliénés, comme le sauvage du Var3 ! […] Mal préparé, par son caractère et ses études, aux recherches psychologiques, de Bonald a pourtant observé sur lui-même l’existence de la parole intérieure, et il l’a décrite avec des détails nouveaux, mais en des termes dont l’excessive précision nuit parfois à la parfaite exactitude ; puis, après cette description sommaire, il s’est hâté d’employer sa découverte, d’une part à une sorte de restauration de la maïeutique de Socrate et de la réminiscence de Platon, d’autre part à la déduction du célèbre paradoxe de l’institution divine de la parole. […] Egger parle de « sonnet bouddhiste » et d’aspiration au « nirvana » : voir en effet le premier quatrain (« Dans la sphère du nombre et de la différence,/ Enchaînés à la vie, il faut que nous montions,/Par l’échelle sans fin des transmigrations, / Tous les degrés de l’être et de l’intelligence »), puis les deux tercets qui commencent par le vers cité (« Le silence, l’oubli, le néant qui délivre,/ Voilà ce qu’il me faut ; je voudrais m’affranchir /Du mouvement, du lieu, du temps, du devenir ; // Je suis las, rien ne vaut la fatigue de vivre, / Et pas un paradis n’a de bonheur pareil, / Nuit calme, nuit bénie, à ton divin sommeil »).
Lorsque enfin les sections eurent à grand’peine décidé, sur le soir, la défaite des factieux, et que l’Assemblée, dans sa séance de nuit, put repasser à loisir les attentats du jour, l’indignation éclata unanime ; on cherchait des yeux, on montrait au doigt, on traînait à la barre les députés de la Montagne qui avaient siégé, délibéré et voté selon le vœu de la multitude : instruments bien plutôt que complices, ils avaient suivi le mouvement populaire, sans l’avoir provoqué ni prévu.