La Nouvelle Héloïse. […] C’est le sens de la Nouvelle Héloïse. […] L’inconséquence, c’est de pousser l’individualisme en deux sens aussi différents que le sont la Nouvelle Héloïse et le Contrat. […] Son roman de la Nouvelle Héloïse est tout à fait lyrique de conception et d’exécution. […] Nouvelle Héloïse, 4e partie, l. 11 ; 5e p. l. 2 et 7.
On a de la peine à imaginer une dimension nouvelle si l’on part d’un Espace à trois dimensions, puisque l’expérience ne nous en montre pas une quatrième. […] Nous tiendrons compte ensuite du rôle spécial que joue cette nouvelle dimension dans la théorie de la Relativité. […] Vous aurez fait une nouvelle répartition de l’espace et du temps, aussi légitime que la première, puisque le bloc solide a seul une réalité absolue. […] Nous nous sommes placé dans le cas le plus général ; nous n’avons pas encore envisagé l’aspect tout spécial que cette nouvelle dimension présente dans la théorie de la Relativité. […] Il ressemblera nécessairement beaucoup à celui que nous a donné l’examen des Temps multiples ; il ne peut d’ailleurs qu’en être une expression nouvelle.
— Les Îles d’amour (1885). — Lila et Colette, contes (1885). — Monstres parisiens, 2e série (1885). — Poésies, nouvelle édition en sept volumes, augmentée de soixante-douze poésies nouvelles (1885). — Le Rose et le Noir (1885). — Tous les baisers, 4e vol […] — Rue des Filles-Dieu, 56, ou l’Heautonparatéroumène, nouvelle (1895). — L’Art au théâtre (1896). — Gog, roman contemporain (1896). — Chand d’habits, pantomime (1896). — Arc-en-ciel et Sourcil rouge, nouvelle (1897). — Contes choisis (1897). — L’Art au théâtre (1897). — Le Procès des roses, pantomime (1897). — Petits poèmes misses mis en vers français (1897). — L’Évangile de l’Enfance de N. […] Catulle Mendès est un des plus jeunes adeptes de la nouvelle école poétique. […] [La Nouvelle Revue (juillet 1894).] […] Mendès a suivi pas à pas Euripide, et pourtant il a trouvé une péripétie centrale qui change complètement la marche de l’action et qui donne à la tragédie comme un coup de barre et à la fois une direction nouvelle et une impulsion et qui ranime l’intérêt au moment où il commençait à languir.
La révolution de 1830 a trouvé l’art en France à un certain état de développement qu’elle est venue du premier abord troubler et suspendre ; mais cette perturbation ne peut être que passagère : les destinées de l’art ne sont pas un accident qu’un autre accident supprime ; elles vont reprendre leur cours selon une pente nouvelle et se creuser un autre lit à travers la société plus magnifique et plus fertile. […] La Restauration prit la France sur ces entrefaites ; les trois ou quatre premières années en furent peu littéraires ; les factions politiques, les débats orageux et hostiles, les luttes renaissantes de l’ancien régime et de la Révolution tuèrent toute cette frêle poésie delillienne ; mais ce n’est guère qu’en 1819 qu’on voit une poésie nouvelle éclore sur les hauteurs de la société, dans les endroits les plus abrités du souffle populaire et les moins battus de la foule. […] Toute cette période rétrograde et militante de l’école de poésie dite romantique se prolonge jusqu’en 1824, et se termine après la guerre d’Espagne et lors de la brusque retraite de M. de Chateaubriand, A cette époque la fougue politique et les illusions honorables des jeunes poètes se dissipèrent ; ils comprirent que la monarchie restaurée, avec ses misérables ruses d’agiotage et ses intrigues obscures de congrégation, n’était pas tout à fait semblable à l’idéal qu’ils avaient rêvé et pour lequel ils auraient combattu ; ils se retirèrent dès ce moment du tourbillon où ils s’étaient égarés ; et, spectateurs impartiaux, ne s’irritant plus de l’esprit libéral qui soufflait alentour, ils s’enfermèrent de préférence dans l’art désintéressé : pour eux une nouvelle période commença, qui vient de finir en 1830. […] Ballanche, le jeune homme, qui, plein de nobles et de sincères affections, repousse d’abord le temps présent, comme incomplet et aride, qui résiste aux destinées sociales encore incertaines, et se réfugie de désespoir dans un passé chimérique ; ce jeune homme, type fidèle de bien des âmes tendres de notre âge, finit par se réconcilier avec cette société nouvelle mieux comprise, et par reconnaître, à la voix du vieillard initiateur, c’est-à-dire à la voix de la philosophie et de l’expérience, que nous sommes dans une ère de crise et de renouvellement, que ce présent qui le choque, c’est une démolition qui s’achève, une ruine qui devient plus ruine encore ; que le passé finit de mourir, et que cette harmonie qu’il regrette dans les idées et dans les choses ne peut se retrouver qu’en avançant. […] Aujourd’hui que la Restauration n’est plus, que la terrasse si laborieusement construite a croulé, et que peuple et poètes vont marcher ensemble, une période nouvelle s’ouvre pour la poésie ; l’art est désormais sur le pied commun, dans l’arène avec tous, côte à côte avec l’infatigable humanité.
On dirait en effet, après ce qui s’est passé dans les rues de Paris pendant trois jours, qu’il n’y a plus qu’à accorder le moins de nouvelle liberté possible ; car chaque part de liberté nouvelle devant augmenter l’appétit démocratique, nous serions bientôt en proie au parti populaire ; la chambre des députés, qui se trouve précisément dans le cas de la Constituante, serait vite dépassée par une Législative ; et Dieu sait ce qu’il adviendrait alors ; il n’y aurait plus qu’à se voiler la tête et à tendre le cou comme les Girondins, à moins d’oser être Montagnard : Di meliora piis ! […] Des passions semblables, quoique en sens inverse, des ressouvenus terrifiants de 93, des réactions religieuses et monarchiques, un regret superstitieux de l’ancienne forme en haine du sang qui avait souillé la nouvelle, un sublime égarement de guerre et de conquête : voilà encore ce qu’il fallut pour renverser la Constitution de l’an III, moins brillante, moins hardie que celle de 91, mais aussi sincère, aussi consciencieuse, et d’une modération profonde, d’une graduation expérimentée dans toutes ses parties. […] C’est donc d’aujourd’hui seulement qu’à l’abri des passions et des haines, sans dangers de lutte ni d’irritation, peuvent se dérouler et s’appliquer les principes de 89 reconnus explicitement dans la charte nouvelle.
Par hasard, la nouvelle tragédie française ressemblerait beaucoup à celle de Shakspeare. […] Nous aurions bientôt la nouvelle tragédie française que j’ai l’audace de prédire, si nous avions assez, de sécurité pour nous occuper de littérature ; je dis sécurité, car le mal est surtout dans les imaginations qui sont effarouchées. […] Comme nous sommes infiniment supérieurs par l’esprit, aux Anglais de cette époque, notre tragédie nouvelle aura plus de simplicité. […] Notre tragédie nouvelle ressemblera beaucoup à Pinto, le chef-d’œuvre de M.
— et par un geste qui lui était habituel, croisant sa redingote sur le ventre, comme on sangle un ceinturon, il prenait congé de nous, et allait porter la triomphante nouvelle du quartier Notre-Dame-de-Lorette au faubourg Saint-Germain, en tous les logis de sa connaissance encore mal éveillés. Aussitôt à bas de nos lits, et bien vite, nous étions dans la rue, notre vieille rue Saint-Georges, où déjà le petit hôtel du journal Le National était occupé par la troupe… Et dans la rue, de suite nos yeux aux affiches, car égoïstement nous l’avouons, — parmi tout ce papier fraîchement placardé, annonçant la nouvelle troupe, son répertoire, ses exercices, les chefs d’emploi, et la nouvelle adresse du directeur passé de l’Élysée aux Tuileries — nous cherchions la nôtre d’affiche, l’affiche qui devait annoncer à Paris la publication d’En 18.. […] C’est Edmond qui, de son lit, me crie la bonne et inattendue nouvelle.
Primitivement, pour trouver l’expression d’une pensée nouvelle, il faut la chercher, et le signe succède à l’idée ; quand nous nous répétons, l’intervalle qui sépare le signe et l’idée diminue ; il diminue peu à peu jusqu’à paraître nul ; mais, vraisemblablement, il ne l’est jamais. […] Lorsqu’une pensée nouvelle surgit dans notre esprit, elle ne peut avoir, puisqu’elle est nouvelle, d’expression toute faite dans notre mémoire ; il faut donc, après avoir trouvé l’idée, trouver une formule qui l’exprime exactement dans son entier et dans sa nuance propre, sans en négliger ni en fausser aucun élément. Pour cela, il faut organiser un certain nombre de termes usuels en une combinaison nouvelle ; les qualités et les défauts de la formule dépendent du choix des termes et de l’ordre dans lequel ils sont groupés ; une formule parfaite serait celle qui éveillerait nécessairement dans tout esprit exercé l’idée même dont les destinées lui sont confiées par le penseur. […] Quand je cherche l’expression d’une pensée ou le sens d’une phrase, j’appelle mes pensées d’autrefois au secours de ma pensée du moment ; si jadis elles ont été formées au hasard, sans attention, sans discrimination, je ne gagne rien à ce réveil d’un passé sans valeur, et, si je les reçois passivement, je risque d’accroître par une confusion nouvelle les défauts déjà invétérés de mon esprit. […] Le travail que nous avons fait dans notre enfance se révèle à nous, nous redevenons enfants, toutes les fois que nous inventons une idée nouvelle ou que nous cherchons à mieux dire, ou à dire pour un nouveau public sous une autre forme, ce que nous pensons depuis longtemps.
Et enfin que Thaïs n’était primitivement qu’une nouvelle de quarante pages à peine. […] Ils sont imprégnés de La Nouvelle Héloïse, ils la rendent par tous les pores. […] Quel art prendra le pas sur les autres dans l’avenir, pour amener une évolution nouvelle ? […] C’est la morale nouvelle issue des sports qui nous a enseigné ceci. […] Qu’on lise Un homme de lettres, cette belle nouvelle d’une cruauté si poignante.
Vous les retrouvez, non pas piquants, mais âcres et d’une saveur brûlante, dans la Nouvelle Héloïse, en vingt endroits de l’Émile, et d’un bout à l’autre des Confessions. […] Toute la philosophie nouvelle éclôt sous sa main avec un air d’innocence, dans un roman pastoral, dans une prière naïve, dans une lettre ingénue467. […] Ce ton, qui règne alors en vertu de l’esprit classique et de la mode nouvelle, est celui de la rhétorique sentimentale. […] Les célèbres discours sur l’influence des lettres et sur l’origine de l’inégalité nous semblent des amplifications de collège ; il nous faut un effort de volonté pour lire la Nouvelle Héloïse. […] Description du soleil levant dans Émile, de l’Élysée (un jardin naturel) dans la Nouvelle Héloïse.
C’était le renoncement, accepté, voulu, dans la grandeur désolée des existences hors nature. » Il va quitter Lourdes, l’âme encore plus endolorie qu’à l’arrivée, avec son cœur mort, son intelligence froide, ne gardant qu’une immense pitié pour le monde des souffrants, lorsqu’une grande lueur se fait jour en lui : la nécessité pour le monde d’une religion nouvelle, qui satisfasse aux nouveaux besoins de l’âme humaine, jaillit à ses yeux : « Une religion nouvelle, une espérance nouvelle, un paradis nouveau, oui ! […] Il écrit la Rome nouvelle, où il prêche l’alliance du pape et de la démocratie, le salut des peuples modernes dans un retour à l’évangélisme primitif, à la religion des humbles, élargie et devenue la religion nouvelle. […] Comment faire surgir la nouvelle croyance dont les peuples sont assoiffés ? […] Au sein de cette nouvelle famille, dont l’humanité puissante, après l’avoir épouvanté d’abord, le conquiert peu à peu, Pierre sent naître lentement en lui l’amour de la vie, du calme et bienfaisant labeur matériel, la foi en la vie, éternellement féconde, en la nature, la vérité et la santé, tandis que s’affaiblit la voix de ses doutes, de ses hontes, de ses timidités, de ses malaises […] Pierre Lasserre, L’Humanité nouvelle, janvier 1893.
La peinture contenuë dans ces vers Ferus et Cupido semper ardentes acuens sagittas, cote cruenta. paroît en quelque façon une image nouvelle à ceux qui la voïent à Chantilly dans un tableau. […] Il en est de même des environs d’une place de guerre, du campement d’une armée, d’un champ de bataille, d’une plante nouvelle, d’un animal extraordinaire, d’une machine, enfin de tous les objets sur lesquels la curiosité peut s’exercer. […] Les anatomistes les plus experts tombent aussi d’accord qu’ils auroient peine à concevoir le rapport d’une nouvelle découverte, si l’on ne joignoit pas une figure à ce rapport. […] Elle a trouvé trois manieres de leur prêter une force nouvelle pour nous plaire et pour nous toucher.
Alors la comédie prit pour modèle la tragédie, inventée par Eschyle ; et ce fut là proprement l’origine grossière de la comédie grecque, dont on distingue trois époques remarquables, qui la divisent en ancienne, moyenne et nouvelle. […] Enfin, cette ressource étant encore interdite aux poètes comiques, Ménandre et ses contemporains cherchèrent à intéresser le spectateur par une intrigue attachante et par la peinture des mœurs générales : c’est ce qu’on appelle la comédie nouvelle, que Plaute et Térence offrirent aux Romains. […] L’abus fut porté si loin en ce genre, que les magistrats supprimèrent les chœurs dans la comédie dite ancienne, et on n’en trouve point dans la comédie dite nouvelle.
Cet abus ouvrit la route de la nouvelle comédie que Ménandre suivit plus tard. […] Ensuite vint Sophocle et après lui Euripide qui nous laissèrent la tragédie nouvelle, dans le même temps où la vieille comédie finissait avec Aristophane. Ménandre fut le père de la comédie nouvelle, dont les personnages sont de simples particuliers, et en même temps imaginaires ; c’est précisément parce qu’ils sont pris dans une condition privée, qu’ils pouvaient passer pour réels sans l’être en effet.