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567. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Tel aussi nous le retrouvons avec ses maîtres, ceux que je viens de nommer : Dumas, Biot, Balard. […] Je voudrais les nommer basses, communes, familières. […] Je ne me souviens pas de l’avoir jamais entendu nommer Hugo, sinon pour railler doucement son entente savante de la réclame. […] Il est nommé professeur à Aix, d’où il va sans cesse à Marseille. […] Augustin Cochin se présentait comme député à Paris, contre Jules Ferry, qui fut nommé.

568. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

« Je voulais voyager seul ; mais je ne le pus, à cause d’un jeune homme que j’avais, nommé Ascanio, qui était le meilleur serviteur du monde. […] Je défendis à Ascanio de prendre à l’avenir de telles licences ; mais, m’ayant répondu impertinemment, je lui tombai dessus à coups de pied et à coups de poing, et il ne put sortir de mes mains que sans son bonnet et sans son manteau ; je fus deux jours à savoir ce qu’il était devenu ; un gentilhomme espagnol, nommé don Diego, homme excellent, pour lequel j’avais travaillé, et qui était mon ami, me dit qu’il était retourné chez son ancien maître, et qu’il me priait de lui rendre son bonnet et son manteau. […] Seigneur don Diego, lui répondis-je, je vous ai connu en tout comme un fort honnête homme ; mais ce Francesco (cet orfèvre se nommait ainsi) est tout le contraire de vous. […] À ces mots, un maître fondeur, nommé Alexandre Lastricati, me répondit que je voulais faire une chose impossible. […] « Cette lettre était accompagnée des paroles les plus aimables pour moi, et je l’avais montrée au duc, avant de partir, lequel, à ce propos, me chargea de lui dire, dans ma réponse à sa lettre, de revenir à Florence, qu’il le nommerait l’un des quarante-huit membres du conseil, et qu’il ferait plus encore ; mais Michel-Ange ne répondit point à ma lettre que j’avais montrée à Son Excellence avant de la cacheter ; ce qui la mit de mauvaise humeur contre lui.

569. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

« Son frère se nomme Gelpfrât la bonne épée ; il est prince dans le Beier-lant. […] « S’il ne vient point de ton côté, appelle-le de par-delà le fleuve, et dis-lui que tu te nommes Amelrîch. […] Ayant entendu nommer quelqu’un qu’il ne trouva pas, il entra dans une terrible colère quand il vit Hagene, et, furieux, il adressa la parole au héros: « Il est possible que votre nom soit Amelrîch. […] Son père se nomme Aldriân. […] dit l’illustre roi ; il en est un dans la salle qui se bat comme un sanglier farouche ; il se nomme Volkêr et c’est un ménestrel.

570. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Lorsqu’il refondit ce poème dans celui aujourd’hui nommé la Gœtterdaemmerung, les passages se rapportant aux événement antérieurs durent être biffés, et furent remplacés par les scènes des Nornes (qui, dans la première version, annonçaient, banalement, que Siegfried « accomplirait ce que joyeusement il avait commencé »), du monologue de Hagen, de Waltraute ; de même quelques-uns des chœurs disparurent ; deux ou trois scènes furent transformées du tout au tout, — celle d’Alberich et de Hagen, les paroles de Siegfried mourant, la scène finale de Brünnhilde. […] La Fontaine ne nomme-t-il son travail qu’un « essai de traduction rythmée » ; c’est dire quel consciencieux ouvrier il a été. […] De là, ces très spécial langage des poèmes Wagnériens, que Wagner a nommé « la conversation idéale », le langage ordinaire réel, mais condensé, affiné, abstrait, quintescencié, idéalisé. […] Ainsi entendue, la Poésie fut très postérieure à la forme du vers — qu’elle n’implique pas nécessairement — et aux écrivains qu’on nomme les poètes. […] Les romans nouveaux, hors ceux que j’ai nommés, ne témoignent pas un sérieux progrès de fart littéraire.

571. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Le chevalier de Kéramour nomme le livre, qui a un sous-titre : La Bague de chanvre. […] Le rire de Paul Féval, ce bon rire exilé maintenant de la littérature française et que je retrouve à tant de places dans Le Chevalier de Kéramour, y éclate comme un écho purifié des immenses éclaffements de notre père et mère Rabelais (comme le nommait Chateaubriand, ce qui, pour un Triste, n’était pas trop mal !). […] Mais je nommerais, s’il le fallait, tous les hommes issus de la brillante éclosion de 1830 à 1848, et je montrerais qu’il n’en est peut-être pas quatre qui n’aient porté sur leur front le souffle enflammé de Brucker, de cet homme qui eut les deux souffles : qui eut d’abord l’influence naturelle du talent, et, plus tard, l’influence surnaturelle de la foi… Aucun parmi nous ne lui a ressemblé. […] C’est, de toutes les histoires que la Normandie puisse raconter, la plus religieuse, la plus héroïque, la plus longue, en un mot, et, de toutes manières, la plus merveilleuse, — et c’est pourquoi l’auteur l’a nommée : Les Merveilles du Mont Saint-Michel 20. […] Un journal catholique, qu’il n’est pas besoin de nommer pour que tout le monde le reconnaisse, saluant, justement à propos de ces Merveilles du Mont Saint-Michel, la bienvenue du grand romancier dans l’histoire, par la plume sans autorité d’un de ces rédacteurs impersonnels qui ne sont pas plus que des soldats dans le rang et qui n’en sortent jamais, faisait, sous des formes impertinemment protectrices, une petite leçon rogue au nouveau converti, tout en le félicitant d’un livre qui — celui-là ! 

572. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Mais je me garderai bien de le nommer, de peur de me faire lapider, par les communes même de notre province. […] Certains nomment, comme rival de Ronsard auprès de Marie, Charles de Pisseleu, qui fut plus tard évêque. […] Lazare de Baïf quitta Venise au bout de deux années ; il revint en France et fut nommé conseiller au Parlement. […] Nommé maître des requêtes ordinaires de l’hôtel du Roi, il s’établit à Paris. […] Saint-Amant fréquentait aussi chez le nommé La Plante qui tenait un cabaret dans un bourg voisin de Belle-Isle.

573. (1881) Le roman expérimental

Le vrai courage était de nommer M.  […] En première ligne, je nommerai M.  […] Je ne veux nommer ici aucun romancier vivant, ce qui rend ma démonstration assez difficile. […] Mais j’aurais pu nommer d’autres romanciers qui sont loin d’avoir son talent. […] Armand Silvestre me dira peut-être que les prosateurs nommés par moi n’ont pas écrit de romans.

574. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Main répondit qu’il avait employé cette somme pour délivrer un Marseillais, nommé Robert, esclave à Tétouan, conformément aux ordres de M. le président de Montesquieu. […] « Avant toutes ces lois sont celles de la nature, ainsi nommées parce qu’elles dérivent uniquement de la constitution de notre être. […] Pour composer ces lois on nomma des décemvirs. […] Chaque monarque tient sur pied toutes les armées qu’il pourrait avoir si les peuples étaient en danger d’être exterminés, et on nomme paix cet état d’efforts de tous contre tous.

575. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Jacques-Bénigne Bossuet est né à Dijon le 27 septembre 1627, d’une famille de magistrats provinciaux : il avait six ans quand son père fut nommé conseiller au Parlement de Metz. […] Après l’avoir nommé évêque de Condom (sept. 1669), le roi le choisit en septembre 1670 pour être précepteur du Dauphin, dont M. de Montausier étaitgouverneur. […] Une fois l’éducation du Dauphin terminée, Bossuet fut nommé au siège de Meaux (1681) : et tel était l’ascendant de sa science et de son éloquence, que, simple évêque, et de médiocre naissance, il fut le véritable chef de l’assemblée du clergé de France, qui se réunit à la fin de 1681. […] Pendant les conférences, le roi le nomma archevêque de Cambrai : après la signature, Bossuet le sacra.

576. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Justin, qui fait souvent appel à ce qu’il nomme « les mémoires des apôtres 26 », avait sous les yeux un état des documents évangéliques assez différent de celui que nous avons ; en tous cas, il ne se donne aucun souci de les alléguer textuellement. […] Écrivant hors de la Palestine, et certainement après le siège de Jérusalem 63, l’auteur indique les lieux avec moins de rigueur que les deux autres synoptiques ; il a une fausse idée du temple, qu’il se représente comme un oratoire, où l’on va faire ses dévotions 64 ; il émousse les détails pour tâcher d’amener une concordance entre les différents récits 65 ; il adoucit les passages qui étaient devenus embarrassants au point de vue d’une idée plus exaltée de la divinité de Jésus 66 ; il exagère le merveilleux 67 ; il commet des erreurs de chronologie 68 ; il omet les gloses hébraïques 69, ne cite aucune parole de Jésus en cette langue, nomme toutes les localités par leur nom grec. […] Une commission composée de physiologistes, de physiciens, de chimistes, de personnes exercées à la critique historique, serait nommée. […] Jésus eût à peine été nommé ; on se fût surtout attaché à montrer comment les idées qui se sont produites sous son nom germèrent et couvrirent le monde.

577. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

La comédie elle-même, quoique d’un genre de littérature aussi inférieure au drame héroïque, épique ou religieux, que le ridicule est inférieur à l’enthousiasme et que le rire est inférieur aux larmes ; la comédie a son origine dans le ciel indien : une sorte de divinité bouffonne et boiteuse, toute semblable au Vulcain de l’Olympe grec, nommée Hanoumun, a pour père le dieu des tempêtes. […] Bavahbouti, au contraire, est le plus énergique et le plus majestueux des poètes dramatiques de sa race ; on peut le nommer l’Eschyle du même théâtre. […] Jamais accents plus passionnés n’émanèrent de l’âme humaine ; aussi le nomma-t-on Srikantha, l’homme dont la bouche est le temple de l’éloquence. […] Ils se nomment l’un Cousa, l’autre Lava : ce sont les noms que leur avait donnés leur céleste nourrice ; et, pour preuve qu’ils sont d’une origine plus qu’humaine, ils avaient à côté d’eux des armes divines.

578. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Le mot même de déterminisme, aujourd’hui appliqué à tout ce qui se nomme science, est la formule de la philosophie des monades. […] Mais faut-il accepter avec cette école comme choses démontrées expérimentalement, que la physiologie seule peut définir et expliquer les opérations de l’esprit, que les phénomènes psychiques se réduisent aux phénomènes cérébraux, que c’est la cellule qui pense et qu’il n’y a pas d’autre sujet ni d’autre cause de la pensée, que la volonté n’est qu’une sorte de mouvement réflexe de l’activité cérébrale, que le libre arbitre n’est qu’une illusion, qu’enfin tout rentre pour la vie psychique, comme pour le reste, dans cette grande loi de la nature qui se nomme le déterminisme universel ? […] Est-ce cette entité métaphysique à la façon de Platon et de Descartes que vous nommez l’âme, c’est-à-dire un être incompréhensible, qui est dans le corps sans y avoir un siège, et dont toutes les fonctions deviennent impossibles par la suppression de tel ou tel organe ? […] C’est cet être seul pourtant qui vit, sent, pense et veut ; ce n’est point tel ou tel organe, si important qu’il soit, même l’organe central par excellence qu’on nomme le cerveau.

579. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Il fit un jour une pareille scène chez la comtesse de Kaunitz, femme du ministre d’Autriche à Naples, à propos de l’abbé de Caveyrac, l’apologiste de la Saint-Barthélemy : « Comment, madame, s’écria-t-il en pleine assemblée en l’entendant nommer, est-ce qu’un tel maraud est venu chez Votre Excellence ?  […] [NdA] Je puis maintenant nommer M. 

580. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

M. de Carbonnières, chef du conseil du cardinal, est nommé, cité à l’occasion ; Cagliostro joint à son nom un éloge ; Mme de La Motte n’y applique aucune injure et ne soulève contre lui aucune accusation. […] [NdA] Je ne vois pas que Ramond soit nommé dans les Mémoires et la Correspondance de Jefferson, ce qui n’est pas étonnant, Ramond n’étant point alors un personnage en vue.

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