/ 2640
1306. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Nombre de critiques et d’amateurs, crus ardents Wagnéristes, protestent : — et l’action scénique, la mimique, le décor ?  […] — Pas un opéra ne réussit plus depuis nombre d’années ; les théâtres de musique vivent de vieilles renommées et d’accessoires chorégraphiques : au contraire les entreprises symphoniques prospèrent. […] Nous nommons société un nombre d’individus entre eux coalisés pour différents buts. « Le peuple, dit Wagner, consiste en tous ceux qui sentent une misère commune. » La lutte pour l’existence et les besoins métaphysiques sont reliés par l’art qui ainsi a une signification pratique.

1307. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

La question vaut d’être étudiée ; encore est-elle si vaste qu’à peine j’en pourrai noter ici un petit nombre de points. […] Les premières représentations de Parsifal, en 1882, réunissent encore un certain nombre de nos wagnéristes au temple de Montsalvat. […] Œsterlein va exécuter, à Vienne, le projet qu’il avait expliqué dans une brochure il y a deux ans, d’ouvrir un musée wagnérien, En avril 1887 sera inaugurée une exposition permanente comprenant la collection des pièces indiquées dans les deux volumes de son catalogue, plus un grand nombre d’autres pièces par lui acquises depuis 1881.

1308. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

Ces ouvrages sont composés d’un certain nombre de scènes détachées, qui ont un rapport à un certain but général. Le secret de l’auteur consiste à faire passer rapidement devant les yeux du spectateur un grand nombre de personnages qui viennent donner ou montrer des ridicules ; ce sont surtout des travers de modes que l’on attaque ordinairement dans ces pièces. […] J’estime donc que, de nos jours, on a nommé monologues, ce que les anciens appelaient en grec récit d’un seul personnage, par exemple, plusieurs églogues grecques et latines, et plusieurs discours du chœur dans les premières comédies, et que Striblin appelle monodies, mettant de ce nombre le discours d’Électre seule dans Euripide, et un autre encore d’elle-même dans Sophocle, bien qu’elle parle en la présence du chœur.

1309. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Nous l’avons déjà dit, mais nous le répétons : Villemain a peu écrit relativement aux années et au loisir d’un homme heureux qui ne fut que littérateur, et qui tira de sa littérature jusqu’à ses fonctions politiques ; et cependant, malgré leur petit nombre, les quelques volumes de critique et d’histoire qu’il a publiés ne justifieront point, par leur valeur, le temps qu’il lui a fallu pour les produire. […] Il lui accorde ce qu’il a, des qualités de poésie extérieure, l’harmonie et surtout le nombre, mais, malgré le prestige d’Ancien que Pindare devait exercer sur le contempteur de Perrault, le critique du xviie  siècle, dont le goût ferme est une lumière qui ne vacille jamais, ne voit pas dans Pindare le poète colossal que voit Villemain dans ce Grec évidé et sonore, dont se détourna si naturellement le génie de Racine, grec pourtant aussi par tant de côtés, mais qu’on ne prenait pas seulement avec des sons ! […] VIII J’ai dit que, pour Villemain, la grosse question était de nous égruger ses lectures, et, de fait, jamais cours public fait par cet ancien professeur ne nous a offert le nombre de citations, de traductions et de souvenirs que nous offre aujourd’hui cet essai sur Pindare, qui est un essai sur bien d’autres.

1310. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

En développant celles-ci, il a la joie de penser qu’un plus grand nombre d’honnêtes gens seront soumis à son influence. […] Ils virent venir la tempête que leurs ainés, en grand nombre, niaient. […] Au reste, le nombre de ces familles spirituelles, si je suivais certains de mes correspondants, serait quasi illimité.

1311. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

S’il est bien vrai que la science et la philosophie remplacent définitivement la religion chez un certain nombre d’esprits d’élite, n’est-ce point le cas d’en conclure que la religion est un état transitoire plutôt qu’un principe éternel ? […] Il en appelle enfin aux relevés statistiques, portant sur des nombres assez grands pour éliminer les influences particulières et pour laisser le résultat à peu près tel que si les volitions de la masse entière n’avaient été affectées que par celles des causes déterminantes qui furent communes à tous20. […] A part un très-petit nombre de facultés élémentaires et de faits vraiment primitifs qui sont le point de départ de la vie morale, tout s’explique par l’habitude, et l’école psychologique dont on vient de parler pourrait prendre pour devise ce vers si connu : La nature, crois-moi, n’est rien que l’habitude.

1312. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Je me restreins à ce petit nombre d’excellents modèles qui nous suffisent pour les diversités des espèces, et pour le complément de toutes les règles du genre. […] Comment ne compterai-je pas au nombre des obstacles opposés à la renaissance d’une épopée, les infâmes morsures qui ont déchiré les créateurs en ce genre ? […] « On a accablé presque tous les arts d’un nombre prodigieux de règles, dont la plupart sont inutiles ou fausses. […] On croit les approcher, les entendre, et l’âme pure s’envisage elle-même au nombre des divinités sous la délicate et timide figure de Psyché. […] Nombre de ces cruelles ingrates sont damnées, et je recueille en passant cette bonne leçon de l’Arioste, dont la sagesse veut rendre les femmes moins inexorables.

1313. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Une sensualité ardente, débridée et faunesque se dévoile dans nombre de descriptions ou de discours : c’est la fougue d’un sang jeune et d’un culte naïf de la beauté. […] Elle n’est accessible qu’au petit nombre, mais le grand nombre, soumis à l’instinct, n’a guère connu le mal romantique et n’avait pas besoin d’un remède. […] Léon Bloy est un des personnages les plus singuliers de ce temps, qui a produit un assez bon nombre d’excentriques. […] ; Mais nul peut-être ne possède un plus grand nombre de ces « amis inconnus » dont a parlé Sully Prudhomme : et ce sont les meilleurs. […] Sa phrase n’a ni rythme, ni nombre, ni timbre, nulles qualités musicales.

1314. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Ils sont encore au point de vue d’un acteur qui n’aurait pu saisir du grand drame qu’un petit nombre de scènes. […] On ne voit de près ni son corps ni son âme, parce que dans cette multitude qui grouille sur la scène, les individus ne peuvent guère être que des unités qui sont là pour faire nombre et qui s’effarent devant l’action. […] Ils comptent les mailles des filets et le nombre des poissons ou des vagues dans les Pêches miraculeuses. […] C’est trop restreindre le nombre des causes qui contribuèrent à produire ce grand mouvement, que de lui donner exclusivement les noms de Réforme et de Renaissance. […] De là le nombre croissant des règles dans l’art classique ; de là l’observation de plus en plus stricte des unités de temps, de lieu, d’action et de ton.

1315. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

La variété des dialectes et (comme dit Pasquier) des ramages particuliers devait être sans nombre. […] Il a trop accordé peut-être aux grandes compositions provençales, qu’on n’a pas, ou dont on n’a qu’un petit nombre, et il a trop peu accordé certainement aux grandes compositions narratives des trouvères, qui se sont conservées. […] Le nombre de jeunes gens qui ont été ainsi doués par la fée Guignon est considérable ; ils ont de tout, invention, esprit, travail, mais ils ne savent pas circonscrire leurs forces ; ils veulent faire entrer l’univers entier dans chacun de ses parties, et meurent à la peine. Benjamin est de ce nombre ; il ne fera jamais rien qui soit digne de son esprit… » J’ai voulu vous lire tout le passage, qui est piquant.

1316. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

En effet, un certain nombre d’œuvres à la fois semblables et diverses sont comprises sous la dénomination commune de comédies. […] sans doute, si l’on voulait s’en donner la peine, on pourrait relever dans les comédies d’Aristophane, de Plaute et de Térence, de Shakespeare et de Caldéron, de Molière, d’Holberg et de Louis Tieck, un assez grand nombre de traits, d’expressions, de gestes, comiques pour toutes les époques et pour toutes les nations. […] Il est un petit nombre d’œuvres qui, dans l’histoire universelle de l’art, ont obtenu des hommes un long et général assentiment ; on les appelle classiques 315. […] Si quelqu’un ne trouve pas beau un poème que mille suffrages vantent, il pourra commencer à douter s’il a suffisamment cultivé son goût pour la connaissance d’un nombre suffisant d’objets d’une certaine espèce.

1317. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Vous vous répondrez : C’est celui qui a réuni la plus grande multitude d’hommes sous les mêmes lois et sous la même administration, qui les a fait multiplier davantage en nombre, en agriculture, en arts, en industrie, qui a émoussé le plus chez eux l’instinct sauvage et brutal de la guerre, et qui enfin a fait subsister le plus longtemps en société et en nation un peuple de quatre cent millions de sujets et de quarante siècles ! […] Quoique ce que nous avons en ce genre se réduise en un petit nombre de volumes, on sera étonné qu’ils aient échappé à tant de naufrages. […] “Il y aura toujours assez d’hommes enclins à gouverner les autres hommes, leur répondait-il, il n’y en aura jamais assez pour leur enseigner les règles morales de la vie privée et de la vie publique.” » Sa réputation de science et de sagesse groupa bientôt autour de lui un petit nombre de ces hommes de bonne volonté qui ont un goût naturel pour la supériorité de l’esprit ou de l’âme et que la Providence semble appeler spécialement dans tous les pays et dans tous les temps à faire écho et cortège aux grandes intelligences. […] Il ouvrit, pour la première fois, dans sa propre maison, une école publique d’histoire, de science, de morale et de politique ; puis s’élevant bientôt à une mission plus haute et plus universelle : « Je sens enfin, dit-il, que je dois le peu que le ciel m’a donné ou qu’il m’a permis d’acquérir à tous les hommes, puisque tous les hommes sont également mes frères et que la patrie de l’humanité n’a pas de frontière. » Il partit alors suivi d’un grand nombre de disciples de tous les royaumes voisins pour aller, non prophétiser, mais raisonner dans tout l’empire où l’on parlait la langue de la Chine.

1318. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

On n’a jamais mieux défini Voltaire dans sa qualité d’esprit spécifique et toute française qu’il ne l’a fait ; on n’a jamais mieux saisi dans toute sa portée la conception buffonienne des Époques de la Nature ; on n’a jamais mieux respiré et rendu l’éloquente ivresse de Diderot ; il semble la partager quand il en parle : « Diderot, s’écrie-t-il avec un enthousiasme égal à celui qu’il lui aurait lui-même inspiré, Diderot est Diderot, un individu unique ; celui qui cherche les taches de ses œuvres est un philistin, et leur nombre est légion. […] Jamais livre n’eut, en si peu d’années, un si grand nombre d’éditions. […] Dans ces moments, je le retrouvais dans toute sa vie, et ses paroles résonnaient de nouveau comme autrefois. — Mais on le sait, quel que soit le bonheur que nous ayons à penser à un mort bien-aimé, le fracas confus du jour qui s’écoule fait que souvent pendant des semaines et des mois notre pensée ne se tourne vers lui que passagèrement ; et les moments de calme et de profond recueillement où nous croyons posséder de nouveau, dans toute la vivacité de la vie, cet ami parti avant nous, ces moments se mettent au nombre des rares et belles heures d’existence. — Il en était ainsi de moi avec Goethe. — Souvent des mois se passaient où mon âme, absorbée par les relations de la vie journalière, était morte pour lui, et il n’adressait pas un seul mot à mon esprit. […] Jean-Paul, Tieck, les Schlegel, tout ce qui a un nom en Allemagne a vécu là autrefois et avec plaisir, et c’est encore aujourd’hui le point de réunion d’un grand nombre de savants, d’artistes et de personnes distinguées de tout genre.

1319. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Les exhibitions du stade, le cinéma, la comédie légère, le roman d’aventures, suffisent au plus grand nombre, même parmi ceux que leur ascendance ou leur milieu semblaient destiner à une haute culture. […] De là sans doute cette faveur, dont les délicats, les derniers honnêtes gens des lettres, ont fait bénéficier un Stendhal, un Mérimée, un Sainte-Beuve, cette prédilection pour Baudelaire « Boileau exaspéré », pour l’exquis Nerval, ce romantique « que nous pouvons aimer » (Montfort), enfin ce retour, chez bon nombre d’écrivains, à la forme condensée, toute de nombre et de mesure d’un Jean Moréas, d’un Tellier, d’un Maurras. […] Personne, je pense, ne conteste que le xixe  siècle au sens chronologique (1800-1900) ne surpasse les précédents par l’abondance et la variété des productions, c’est la conséquence normale de l’accroissement de la population, de l’activité, de la richesse, des loisirs, de l’instruction, des publications, de la facilité de transports qui a augmenté dans des proportions sans précédents le nombre des producteurs et des consommateurs littéraires.

/ 2640